Étiquette : démocratie

  • Algérie : L’urne de la légitimité

    Le cap du changement est brillamment franchi pour mettre sur orbite la nouvelle Algérie de la légitimité populaire. Ni les appels au boycott et aux marches lancés sur les réseaux sociaux ni les tentatives de troubles rapidement contenues par les unités républicaines de sécurité n’ont eu raison de la volonté populaire, en symbiose avec les valeurs de civisme et de pacifisme hautement proclamées par le hirak originel.

    La légalité a prévalu. Le bon déroulement de l’opération électorale, attesté par les représentants de partis politiques, des candidats indépendants et de la délégation de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), conforte les acquis du scrutin de la régularité, favorisés par la maîtrise totale du processus électoral aux plans organisationnel, matériel et logistique.

    L’apport de l’Anie est incontestable dans la consolidation de l’édifice institutionnel représentatif du choix des citoyens. L’ère de la fraude massive, des quotas et de l’argent sale est désormais révolue dans la nouvelle Algérie. Le taux de participation appréciable de plus de 30% est en soi une avancée notable au regard notamment des conditions sanitaires contraignantes.

    Dans quelques jours, le visage du Parlement démocratiquement élu sera connu à l’issue de la proclamation des résultats électoraux prorogée de 24 ou de 48 heures, conformément aux dispositions du code portant régime électoral. La complexité de l’opération de dépouillement qui impose l’examen des listes pour déterminer le nombre de sièges et la révision ensuite des bulletins de vote pour sérier les voix obtenues par chaque candidat l’exige. Mais, par-delà les aspects techniques inhérents au régime électoral, les signes avant-coureurs d’un changement en profondeur caractérisent la volonté des électeurs de contribuer à l’émergence d’une nouvelle élite jeune et compétente appelée, particulièrement à la faveur des prochaines élections communales et de wilaya, à s’investir dans la consolidation de l’Algérie proche des citoyens.

    Dans cette étape importante du renouvellement des institutions nationales, la «véritable démocratie», incarnée par une majorité parlementaire ou présidentielle, est en marche pour basculer dans l’ère de la représentativité réelle garante de la stabilité et du développement équilibré.

    Horizons, 14 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, Parlement, députés, démocratie,nouvelle élite jeune, majorité parlementaire ou présidentielle, stabilité, développement,

  • L’Algérie nouvelle, alea jacta est !

    par El-Houari Dilmi

    Les Algériens ont voté, hier, pour se doter d’une nouvelle législature qui aura pour « mission historique » d’ancrer le pays dans l’ère de la démocratie, la vraie de vraie espère-t-on. L’occasion de voir si les « vieux partis », legs d’une ère honnie par les Algériens, vont encore recycler leurs « militants » dans le nouveau paysage politique du pays ?

    Ni la mise à sac «programmée» des richesses du pays, ni les terribles bouleversements que connaissent les pays de la même sphère géopolitique, ni les malheurs innommables causés par des régimes qui marchent sur des cadavres pour rester sur place, ne semblent convaincre ceux qui ont « libéré » le pays à sortir de cet enfermement psychiatrique : celui de croire mordicus que personne n’est digne de présider au destin menacé du pays que ce «Front», devenu le « colon » après avoir longtemps été le « colonisé ».

    Pour l’Algérien lambda, qu’il s’intéresse à la politique ou pas, les choses ne risquent pas de changer tant que ces noms « éléphantesques » continuent à rôder autour de la sphère politique, nourrissant le sentiment tenace que la politique et son corollaire le pouvoir restent un gigantesque marché de dupes où les gagnants d’un jour sont les perdants de toujours.

    L’on sait très bien que la mise en « ordre serré » qu’induit l’élection du nouveau Parlement, risque d’envoyer au tapis une bonne partie de la classe politique dite « traditionnelle », ce qui ne serait pas une mauvaise chose pour le pays. C’est que l’avenir du pays n’est pas plus dans un homme, fût-il un thaumaturge des temps modernes, comme il est dans la capacité d’un pays à sortir du vieux mythe du père-tutélaire, tant le monde d’aujourd’hui a appris à cultiver son blé plutôt que de manger du pain fabriqué par les mains calleuses des autres.

    De nombreux drames auraient pu être évités si ceux qui se prennent pour les « aînés » de la République ne prenaient pas encore et toujours les (éternels) mineurs (que nous sommes), pour des « artichauts ». Parce que la maturité n’étant pas dans l’âge de son corps, mais dans l’épaisseur de ses idées, le pays risque de rester coincé, encore pour longtemps, aussi longtemps que les politiques, les anciens comme les nouveaux, continueront à nous vendre des idées reçues, à défaut d’offrir de vraies pensées. Sinon, il faudra penser, peut-être, à « vendre » le pays ou l’envoyer carrément au musée… !

    Le Quotidien d’Oran, 13 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, démocratie,

  • G7 : Des doutes sur la démocratie américaine

    L’Amérique est peut-être « de retour » au G7, mais les doutes des alliés concernant la démocratie américaine persistent.

    En 2017, le président des États-Unis a choqué les alliés occidentaux de Washington lors de son premier voyage en Europe, les grondant pour ne pas avoir payé leur « juste part » en matière de défense, bousculant physiquement un premier ministre et serrant la main d’un autre dirigeant lors d’une poignée de main publique.

    Après quatre années tumultueuses pour la relation transatlantique sous Donald Trump, les mots d’amitié de son successeur démocrate Joe Biden et sa promesse que « l’Amérique est de retour » alors qu’il rencontre les alliés occidentaux cette semaine et la semaine prochaine sont un soulagement bienvenu.

    Mais ils ne sont pas suffisants, selon les diplomates et les experts en politique étrangère.

    M. Biden doit faire face à des doutes persistants quant à la fiabilité de l’Amérique en tant que partenaire. Les dirigeants du Groupe des sept économies avancées, de l’OTAN et de l’Union européenne s’inquiètent du retour du pendule de la politique américaine, et recherchent des actions concrètes, et non des mots, après le choc des années Trump.

    « S’agit-il d’un interrègne entre Trump 1.0 et Trump 2.0 ? Personne ne le sait », a déclaré David O’Sullivan, ancien ambassadeur de l’Union européenne à Washington. « Je pense que la plupart des gens sont d’avis que nous devrions saisir l’opportunité avec cette administration pour renforcer la relation et espérer que cela puisse survivre au-delà des midterms et de 2024. »

    Les dirigeants européens ont été optimistes publiquement, saluant la survie du multilatéralisme – mais leurs doutes vont au-delà des cicatrices des années Trump. La politique étrangère de l’administration Biden a envoyé des signaux mitigés, marqués par quelques faux pas et des incertitudes sur des domaines politiques clés comme la Chine, grâce à de longues révisions, selon d’anciens responsables américains et des sources diplomatiques.

    « Les partenaires de l’Amérique sont encore sous le choc de ce qui s’est passé sous Trump », a déclaré Harry Broadman, ancien haut fonctionnaire américain et directeur général du Berkeley Research Group. « Mais certains des messages de Biden ont également été décousus ».

    UNE POLITIQUE ÉTRANGÈRE POUR LA CLASSE MOYENNE

    Une poignée de politiques internationales concrètes ont vu le jour près de cinq mois après son entrée en fonction, tandis que les décisions de M. Biden de faire pression pour des dispositions « Buy America », de soutenir une dérogation aux droits de propriété intellectuelle à l’Organisation mondiale du commerce avec peu de consultation des autres membres, et de fixer un calendrier agressif pour le retrait d’Afghanistan ont troublé les alliés.

    M. Biden a déclaré que toutes les troupes américaines quitteraient l’Afghanistan d’ici le 11 septembre, date clé marquant le début de la plus longue guerre des États-Unis il y a vingt ans. Les responsables américains ont déclaré qu’ils achèveraient le retrait avant cette date.

    Plusieurs diplomates occidentaux ont déclaré que les alliés avaient du mal à suivre ce calendrier, ajoutant qu’ils considéraient cette décision comme destinée à la consommation intérieure.

    M. Biden et son principal diplomate, le secrétaire d’État Antony Blinken, n’ont cessé de répéter que la politique étrangère des États-Unis devait avant tout profiter à la classe moyenne américaine.

    Pour de nombreux gouvernements européens, cela sonne comme un euphémisme pour la devise isolationniste de Trump « America First ». « L’Amérique d’abord restera, sans aucun doute », a déclaré une source diplomatique occidentale.

    Un haut diplomate européen a déclaré que le facteur le plus important était d’avoir à nouveau quelqu’un avec qui travailler à Washington : « Après les quatre dernières années, cela compte vraiment ».

    UNE AMERIQUE MOINS DEMOCRATIQUE ?

    Une préoccupation sous-jacente majeure pour de nombreux alliés étrangers est fondamentale, selon de nombreux experts : leur foi dans la démocratie américaine est ébranlée.

    Pendant des mois, Trump a colporté de fausses affirmations selon lesquelles il avait remporté l’élection du 3 novembre et, le 6 janvier, il a encouragé ses partisans à marcher vers le Capitole des États-Unis pendant que les législateurs certifiaient la victoire de Biden.

    L’émeute, qui a entraîné l’évacuation du bâtiment et cinq morts, a stupéfié les dirigeants du monde entier.

    Jamie Shea, un ancien haut fonctionnaire de l’OTAN qui travaille aujourd’hui au groupe de réflexion Friends of Europe à Bruxelles, a déclaré à Reuters qu’il craignait que le prochain président américain ne soit un autre dirigeant de type Trump.

    « Je pense donc que nous avons quatre ans, a-t-il dit, nous avons une période de temps limitée avec cette administration pro-européenne, pour cimenter un solide partenariat transatlantique en matière d’économie et de sécurité. »

    Le parti démocrate de M. Biden fonctionne avec une majorité très mince au Congrès américain, ce qui rend difficile l’adoption de lois et la définition d’objectifs internationaux. Le parti républicain s’est coalisé pour s’opposer à son programme.

    Dans un accord historique, les ministres des finances du G7 ont accepté le plan de la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, visant à instaurer un taux d’imposition minimal mondial d’au moins 15 % et à permettre aux pays d’imposer une centaine de grandes entreprises à forte rentabilité. Les principaux républicains du Sénat ont immédiatement rejeté l’accord.

    « Cela montre la difficulté d’obtenir quoi que ce soit d’accompli dans un Congrès aussi divisé », a déclaré une source diplomatique.

    Selon une enquête du Pew Research Center publiée jeudi, les habitants de 12 pays d’Europe et d’Asie considèrent toujours les États-Unis comme un partenaire « assez fiable », mais peu d’entre eux pensent que la démocratie américaine, dans son état actuel, constitue un bon exemple de valeurs démocratiques.

    Reuters, 11 juin 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, G7, Joe Biden, Donald Trump, Démocratie,

  • Algérie : Restituer au pouvoir populaire sa place réelle

    L’esprit démocratique est en train de prévaloir dans le discours de campagne autour des élections législatives du 12 juin prochain. Les candidats à ces législatives ont clairement indiqué, à travers leur intervention devant les citoyens, l’importance de faire prévaloir l’Etat de droit, plaçant la Constitution à la base de toute œuvre législative, de faire prévaloir la légitimité au-dessus de toutes les considérations subjectives qui ont malheureusement détourné le quotidien politique national de son cours et qui, paradoxalement, ont abouti à des caricatures politiques et socio-économiques là où il fallait plus d’engagement, plus de réalisme et de certitude. Ceci étant, il est clair et indiscutable que les réformes à venir rendront espoir à l’évolution de la société. Les futurs législateurs seront-ils à la hauteur pour concrétiser les changements fondamentaux introduits par la nouvelle Loi fondamentale de décembre 2020. La réponse est donc dans le camp de l’électeur à choisir des députés aptes à réaliser leur bonne contribution générale et de faire barrage à tant d’inertie, tant de confrontation d’intérêts surtout que le bilan politique est là pour montrer que les précédents mandats législatifs, ont eu à souffrir de peu de diligence des uns et des autres, y compris des partis politiques qui étaient majoritaires mais aussi des autres à accepter la poussée de la démocratie revendiquée par le peuple. Les partis politiques eux-mêmes dans leurs propres rangs ont été, et sont encore confrontés à la réticence à un changement inexorable à sa juste valeur.

    Il y a un certain discours électoral qui se distingue par cette vérité de dire que le combat actuel, la conjoncture présente convient tout le monde au terrain. Sur le terrain de la crédibilité politique, de l’efficacité économique et sociale. Il est indiscutablement établi que les citoyens, l’ensemble du corps social, confrontés dans leurs critiques par une dégradation continuelle et à la limite du voulu de la situation socio-économique des plus larges de la population, attendent changement et réformes sur le terrain de leur application concrète.

    Ainsi, le vaste changement par le présent programme politique est attendu avec impatience par les citoyens à travers un changement effectif sans lequel il n’y aurait pas, en définitive, de réelle transformation sociale. Ou ce changement aura lieu par la voix des futurs représentants du peuple ou il n’aura pas lieu au risque de transformer la déception sociale, politique et économique en un bouillon de culture pouvant encore dériver sur les limites les moins attendues. Sur la base d’une constatation unanime, c’est tout le vouloir pressant de mettre en valeur la nécessité de restituer au pouvoir populaire sa place réelle qui est de mise à la faveur de ces législatives.

    C’est pour cela que le choix des hommes et la rigueur politique et gestionnaire sont décisifs. Ces propos des citoyens maintes fois partagés tendent à vouloir dire tout simplement des élections législatives propres pour garantir l’avenir de la nation. Une exigence qui a pour conclusion unanime : la nouvelle étape, des plus difficiles ; exige des hommes propres, intègres qui n’ont rien à se reprocher, qui sont capables de légiférer en prenant courageusement des initiatives.
    B. C.

    Le Maghreb, 31-05-2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, démocratie, transparence, députés, nouvelle APN, partis politiques, réticence au changement, pouvoir populaire, hommes propres, hommes intègres, changement, transparence,

  • Algérie/ Campagne électorale: nécessité de « rompre » avec l’ancien système

    ALGER – La nécessité de « rompre » avec l’ancien système politique ayant généré de multiples maux et préjudices aux Algériens, a été soulignée lors de la 3éme journée de la campagne électorale, en prévision des législatives du 12 juin prochain, a relevé la presse nationale parue dimanche.

    Ainsi le quotidien El-Moudjahid a affiché sa Une sous le titre générique « Campagne électorale, une pratique politique saine », relevant que pour la majorité des animateurs de cette dernière, le changement et la coupure avec l’ancien système constitue « le consensus » . A ce propos, le journal souligne la revendication des différents leaders des formations en course pour que « les acteurs politiques soient face à leur responsabilité historique, en s’imprégnant des valeurs démocratiques, de la justice sociale et de la solidarité nationale ».

    La préservation de l’unité nationale, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté nationale sont également cités dans les discours électoraux des animateurs des meetings et autres rassemblements de proximité, à travers le territoire national, ajoute le même titre, qui consacre également des articles d’angle mettant l’accent sur les priorités économiques inscrites dans les programmes électoraux des postulants à siéger dans le prochain Parlement, ainsi qu’à la communication politique.

    De son côté, le Secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Tayeb Zitouni, relayé par le quotidien Horizons, a plaidé, depuis Constantine, au « renouvellement » de la classe politique nationale, afin d’être à la hauteur des défis et des menaces multiformes dont fait face l’Algérie ».

    Devant le parterre de la maison de la culture « Malek Haddad », il a déploré que certaines formations politiques soient devenues « des comités de soutien aux dirigeants, se contentant d’applaudir ces derniers au lieu de jouer le rôle de faire émerger un système apte à gouverner », ce qui a fini, selon lui, à les « fragiliser ».

    Reprenant les principales déclarations des chefs de partis, le quotidien L’Expression rapporte celle du président du Mouvement El Bina El Watani, Abdelkader Bengrina, qui, depuis Mila, a insisté pour que le prochain rendez-vous électoral ait « toute la transparence attendue », considérant que « si le critère d’élections transparentes était garanti, la participation serait très élevée et la cohésion entre le peuple et les institutions de l’Etat garanti ».

    Le leader du parti El Moustakbal, Belaid Abdelaziz, a quant à lui, mis en avant l’idée de « l’édification d’institutions légitimes, dont l’APN », relevant l’importance de cette dernière en matière de législation ainsi que pour la formation d’un Gouvernement légitime pour une +Algérie nouvelle+ », au moment où le président du ¨Parti de la Justice et de la Liberté (PJL), Djamel Benziadi, a insisté sur le fait que « le changement pacifique ne saurait se faire que par les urnes », saluant l’impact positif de la contestation populaire (Hirak) dans l’amorce de cette coupure avec l’ancien système.

    Dans le registre de la presse arabophone, le quotidien Echaab a frappé sa Une du titre « Un Parlement fort pour une nouvelle Algérie », donnant la part belle aux activités ayant marqué le 3éme jour de la campagne électorale, entamée jeudi dernier, avec comme principal appel de ses animateurs, la participation massive au prochain rendez-vous électoral.

    Et de relayer le plaidoyer du président du Mouvement de la Société pour la Paix (MSP), Abderrezak Makri, pour « la constitution d’un Gouvernement d’unité nationale à l’issue des prochaines législatives, avec pour mission l’essor économique et la valorisation de la place des jeunes dans la nouvelle Algérie ». Cela, au moment où, fait observer le journal, d’autres intervenants ont mis l’accent sur « la nécessité d’améliorer la qualité du service public, les relations entre les différents partenaires, le renforcement du rôle de la société civile ainsi que la coupure avec les marchands de quotas », tel que qualifié par le président de Sawt Echaab, Lamine Osmani.

    Abordant la participation des listes des candidats indépendants, le même quotidien souligne la préférence de ces derniers pour les rencontres de « proximité » ainsi que pour la communication virtuelle via les réseaux sociaux, tout en omettant pas de relever, par certains endroits du pays, des « salles quasi vides, des affiches publicitaires inexistantes ainsi que des discours creux ».

    Par sa Une « Les lignes rouges à ne pas franchir », le quotidien El Massa, met en garde contre les atteintes à l’unité, à la sécurité et à la souveraineté nationales, considérant que le prochain Parlement se doit d’être « un espace ouvert aux compétences et titulaires de diplômes dont le rôle doit être réhabilité du fait qu’il est la première tribune où s’exposent les préoccupations et attentes citoyennes ».

    Selon ce que rapporte la même publication, les chefs de partis et autres formations politiques ont appelé, au 3éme jour de la campagne électorale, à « la concrétisation du changement souhaité, à travers une forte participation » le jour J, remettant en cause ceux qui défendent l’option d’une « période de transition » tout en attirant l’attention sur « les multiples menaces qui guettent l’Algérie ».

    Décortiquant le contenu du discours du courant islamiste, le journal El Khabar a écrit: « celui-ci est engagé dans la course pour le palais Zighout Youcef avec un patrimoine populaire considérable et prône un discours électoral responsable et ce, pour de multiples considérables, notamment la structuration organique de ses bases militantes ainsi que son expérience fructifiée avec les courants national et démocratique dans le cadre de l’Alliance présidentielle (2003-2012).

    Sur un autre plan, le quotidien a mis en avant « la nouvelle donne que représente la présence d’une société civile, de jeunes et de femmes peu outillés politiquement et non dotés de la discipline partisane nécessaire pour une telle consultation référendaire ».

    Echourouk a opté, pour sa part, pour mettre la lumière sur « les irrégularités et autres dérives » recensées par l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), à l’instar des candidats ayant exploité l’espace des mosquées pour en faire des tribunes électorales ainsi que le désordre constaté dans l’affichage publicitaire.

    APS, 23 mai 2021

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  • Algérie/ Législatives du 12 juin : Un dispositif juridique pour assurer le déroulement normal du scrutin

    Un dispositif juridique a été mis en place pour lutter contre toute infraction visant à perturber le déroulement normal du scrutin à l’occasion des législatives du 12 juin prochain et pour garantir « l’exercice libre du droit électoral par les citoyens », prévoyant des peines de quelque mois jusqu’à 20 ans de réclusion, notamment pour les actes de destruction ou d’enlèvement des urnes.

    Concernant ces deux infractions, notamment la destruction de l’urne à l’occasion d’un scrutin et l’enlèvement de l’urne contenant les suffrages émis et non encore dépouillés, ces actes sont passibles de l’emprisonnement de cinq (5) ans à dix (10) ans et d’une amende de 100.000 DA à 500.000 DA, selon les articles 297 et 298 de la loi organique portant régime électoral.

    Les deux articles prévoient que, dans le cas où ces deux infractions ont été commises par un groupe de personnes et avec violence, la peine sera doublée et va de dix (10) ans à vingt (20) ans de réclusion, assortie d’une amende de 500.000 DA à 2.500.000 DA.

    L’article 299 de la même loi stipule que les membres du bureau de vote ou agent de l’autorité requis à la garde des bulletins dépouillés, qui seraient rendus coupables d’atteinte au déroulement du scrutin, encourent une peine de 5 à 10 ans de prison.

    La loi organique portant régime électoral prévoit aussi, dans son article 300, des sanctions contre toute tentative d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, « par dons ou promesses de dons en argent ou en nature, par des promesses de faveur d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers ».

    L’article 302 précise que « quiconque, par menace contre un électeur, soit en lui faisant craindre de perdre son emploi ou d’exposer à un dommage sa personne, sa famille ou ses biens, l’aura déterminé ou aura tenté d’influencer son vote, est puni d’une peine d’emprisonnement de trois (3) mois à une année et d’une amende de 3.000 DA à 30.000 DA », ajoutant que la peine est portée au double lorsque ces menaces sont accompagnées de violences ou de voie de fait.

    Toute personne ayant financé ou bénéficié d’un financement en violation des dispositions de la présente loi est punie de un (1) à cinq (5) ans de prison, comme le stipule l’article 288, ainsi que l’utilisation des biens ou moyens de l’administration ou des biens publics au profit d’un parti politique, d’un candidat ou liste de candidats qui est punie d’une peine allant jusqu’à six (6) ans de prison.

    La même loi prévoit également des sanctions pénales dans ses articles 276 et 277, allant jusqu’à trois (3) de prison contre tout personne s’opposant, entravant ou s’abstenant « volontairement à exécuter les décisions de l’Autorité indépendante », ajoutant que tout outrage à l’égard des membres de l’ANIE est passible des sanctions prévues à l’article 144 du code pénal.

    Ainsi, selon les dispositions de la nouvelle loi électorale, si les infractions contenues dans articles 287, 291, 293, 295 et 297 sont commises par les candidats aux élections, la peine est doublée.

    Quant aux députés, membres du Conseil de la Nation, des élus aux assemblées locales (APC, APW), ils perdent leurs sièges en cas de condamnation pour les actes prévus dans les dispositions de la loi organique portant régime électoral.

    L’article 310 souligne que « toute condamnation prononcée par l’instance judiciaire compétente, en application de la présente loi organique, ne peut, en aucun cas, avoir pour effet l’annulation d’une élection régulièrement validée par les instances compétentes, sauf lorsque la décision de justice comporte une incidence directe sur les résultats de l’élection ou que la condamnation intervient en application des dispositions de l’article 297 de la présente loi organique ».

    L’inscription sur plus d’une liste électorale sous de faux noms ou de fausse qualité, ou dissimulant une incapacité prévue par la loi est punie d’emprisonnement de trois (3) mois à trois (3)ans, tout comme la délivrance ou la production frauduleuse d’un certificat d’inscription ou de radiation des listes électorales, même une tentative, est sanctionnée d’une peine allant de six (6) mois à trois (3) ans.

    Toute personne qui aura entravé les opérations de mise à jour des listes électorales, détruit, dissimulé, détourné ou falsifié des listes électorales ou des cartes d’électeurs, est puni de la peine prévue à l’article 279 de la présente loi organique, soit de six (6) mois à trois (3) ans. « Lorsque l’infraction est commise par des agents chargés des opérations électorales, la peine est portée au double », stipule l’article 280.

    La même loi prévoit également, dans l’article 281, une peine d’emprisonnement d’une (1) année à trois (3) années contre toute personne qui « remet une copie du fichier national des électeurs ou liste électorale communale ou liste électorale de représentation diplomatique ou consulaire à l’étranger ou une partie d’elle à toute personne ou tout organe non cités à l’article 70 de la présente loi organique ».

    Toute personne qui « aura fait inscrire ou tenté de faire inscrire ou rayer indûment une personne d’une liste électorale au moyen de déclarations frauduleuses ou de faux certificats, est puni d’un emprisonnement de trois (3) mois à trois (3) ans », selon l’article 282 qui ajoute que « le coupable du délit précité peut, en outre, être privé de l’exercice de ses droits civiques pendant deux (2) ans, au moins, et cinq (5) ans, au plus ».

    Pour ce qui est des candidats n’ayant pas présenté de compte de campagne ou dont le compte a été rejeté par la commission du financement de la campagne électorale, la loi électorale prévoit, dans son article 311, une interdiction du droit de vote et d’être éligible pendant cinq (5) ans, au plus, assortie d’une amende de 400.000 DA à 800.000 DA.

    Pour rappel, le dispositif législatif encadrant l’opération électorale a été présenté, le 5 mai dernier lors du Conseil des ministres, par le ministre de la Justice, Garde des sceaux, Belkacem Zeghmati, prévoyant notamment les dispositions relatives aux infractions électorales et les sanctions prévues dans le nouvelle loi organique relative au régime électoral.

    Akhbar El Watan, 12 mai 2021

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  • COVID 19 et démocratie : Quelle Europe pour le monde d’après ?

    Cette journée de l’Europe du 9 mai 2021 a pris une tournure particulière. Alors que le projet Européen sort affaibli par une gestion chaotique de la crise sanitaire de la COVID 19, un certain nombre de courants eurosceptiques semblent pouvoir se réjouir.

    Bien avant la Covid-19, l’Union Européenne ne parvenait déjà pas à contrecarrer l’émergence de forces politiques à l’agenda résolument réfractaire aux valeurs fondamentales du projet européen. Les peuples hongrois et polonais en ont déjà fait les frais, et leur modèle semble faire tâche d’huile. La dissidence est discréditée, l’action des défenseurs des droits humains est entravée, les médias libres sont réduits au silence : l’accès aux droits fondamentaux des peuples européens se trouve directement menacé.

    Partout, le doute prospère sur la capacité de l’Union Européenne à apporter une réponse commune aux problèmes collectifs qui la concernent. Avec l’article 7 du traité européen, les outils existent pourtant. Mais leur mise œuvre concrète se fait attendre. Il revient désormais aux gouvernements résolument engagés dans la construction européenne de mener à leur terme ces procédures avec détermination, pour endiguer cette vague repli ultra-conservatrice et nationaliste. Le respect des principes fondateurs de l’UE ne doit être une option pour aucun de ses membres, et chacun doit y veiller. Ce courage ne peut reposer sur les seuls pays à la présidence tournante du Conseil européen. Il appartient désormais à l’ensemble des leaders de l’Europe fragilisée de réagir et de montrer leur attachement aux valeurs-socle de l’Europe : dignité, liberté, égalité et solidarité.

    Retrouvez les propositions de la FIDH dans la tribune parue dimanche 9 mai 2021 sur Euractiv signée par Elena Crespi, responsable du bureau Europe de l’Ouest de la FIDH et Vitor Graça, président de son organisation membre au Portugal.

    FIDH, 10 mai 2021

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  • Algérie/ Le Hirak malmené par des illuminés (Edito du National)

    Un vendredi tellement morose et des voix tellement muettes

    Noureddine Benouar

    Déjà que la fin du carême approche à grand pas et que les organismes humains sont au plus bas, car il y a éreintement, mais plus que cela, les poches sont bien vides et s’il en reste un peu de sou, ils ne seront destinés qu’aux enfants qui attendent un nouveau trousseau pour l’Aïd El Fitre, sans oublier la gente féminine qui n’attend que ces circonstances pour mettre à profit tout son savoir en pâtisserie avec tous les dégâts que cela suppose, sauf qu’en dehors, dans la rue, il y a encore certaines personnes qui continuent de battre le pavé, hurlant et criant sans retenue en usant d’un langage qui ne fait plus recette car les authentiques hirakistes ont compris que l’heure n’est plus à la parade, mais au travail et s’il y a bien un travail qu’il faut faire rapidement, c’est d’aller aux urnes et mesure son aura auprès du public.

    Gueuler, insulter, faire dans l’invective et la victimisation ou encore user de mensonges comme le font certains tires de la presse qui annoncent des centaines, oui, parce que on ne plus parler de milliers et que dire des millions qui ont commencé ce mouvement populaire qui a donné ses fruits et quels fruits.

    Aujourd’hui, les jeux sont fait, la transparence a pris le pas sur l’opacité et le règne du monopole de la presse a pris un sacré coup pour que, manipuler l’opinion publique n’est plus chose aisée, il en faut plus, mais ce qui est certain, c’est que toutes celles et tous ceux qui ont voulu jouer avec le feu en voulant accéder à la postériorité en faisant un séjour en prison, le jeu a été démantelé et si réduit à sa plus simple expression, que seuls, les ignares et les inconscients continuent d’espérer, ne serait-ce qu’une photo dans un canard de seconde zonr et c’est cela la perte cruelle de ces malheureux qui ont cru qu’une révolution c’est un jeu de hasard. Cela mérite une grande révision de leurs connaissances, même pour les plus instruits pour qu’ils ressassent leurs savoirs, sans doute ternis par un ego plus que surdimensionné.

    Avis aux amateurs qui croient que l’aura est une simple affaire de voix, de présence ou encore de fausses vérités, la donne a changé pour que nul ne peu flouer des gens qui sont en réalité plus intelligents qu’une élite, apparemment bien dépassée.

    Le National, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Hirak, manipulations, conspiration, transparence, démocratie,

  • Le soulèvement des jeunes dans le monde entier : Du Myanmar à la Tunisie

    Nahid Riyasad

    De nombreux commentateurs politiques du monde entier ont déclaré que l’urgence sanitaire a aidé les gouvernements non démocratiques à resserrer leur emprise. Face à un gouvernement répressif, les jeunes du Myanmar, de Tunisie, de Bangkok et de l’Inde voisine sont descendus dans la rue. Nahid Riyasad nous parle du soulèvement de la jeunesse dans le monde.

    La pandémie de COVID-19 a apporté une perturbation indésirable dans le parcours scolaire de plus d’un milliard d’étudiants dans le monde. Cela ne signifie pas pour autant que la jeune génération passe son temps devant l’écran de manière improductive.

    Aux quatre coins du monde, les jeunes descendent inlassablement dans la rue pour protester contre la répression systémique, s’opposer au régime militaire, exiger le rétablissement de la démocratie et combattre les politiques pro-entreprises des gouvernements.

    Bon nombre de ces protestations étaient déjà en cours avant l’apparition du COVID-19 et ce que nous observons aujourd’hui est le résultat des mauvaises décisions politiques et des intentions répressives des États pour faire face à la crise créée par la pandémie.

    MYANMAR

    Après que les militaires du Myanmar ont pris le pouvoir le 1er février 2021, au moins 138 personnes, dont des enfants, ont été tuées lors de manifestations. Plus de 2 100 personnes, dont des journalistes, des militants et des étudiants, ont été arrêtées, selon le groupe de défense Assistance Association for Political Prisoners. Toutefois, des rapports non officiels indiquent que les chiffres sont beaucoup plus élevés.

    L’armée a justifié sa prise de pouvoir en alléguant une fraude électorale généralisée lors des élections générales de novembre 2020, qui ont donné une victoire écrasante au parti de Suu Kyi. Ce n’était que le deuxième vote démocratique depuis que la précédente junte a entamé une série de réformes en 2011.

    Les jeunes générations ont donc vécu dans une atmosphère comparativement plus démocratique que les générations précédentes, ce qui explique la participation massive des jeunes aux manifestations depuis février. En outre, sous forme de désobéissance civile, des milliers de cols bleus et blancs sont dans les rues et perturbent efficacement les services bancaires, les services de santé et l’administration.

    Parmi les manifestants, les groupes de défense des droits des minorités ethniques sont également actifs ; ils se battent depuis longtemps pour une plus grande autonomie de leurs terres et exigent également l’abolition de la constitution de 2008 écrite par les militaires et l’instauration d’une démocratie fédérale.

    La participation massive des jeunes montre qu’ils n’ont pas l’intention de laisser tomber la décennie de réformes politiques, de libéralisation économique et d’avancée vers une démocratie hybride.

    TUNISIE

    C’est le pays qui a lancé le Printemps arabe en 2011 et les jeunes de ce pays d’Afrique du Nord descendent à nouveau dans la rue. Plus d’un tiers de ses jeunes sont au chômage et plus d’un cinquième de sa population vit sous le seuil de pauvreté, selon les registres de l’Institut national des statistiques. Ces facteurs alimentent les protestations des jeunes.

    Les autorités répondent avec force aux protestations afin d’entraver toute chance que 2011 – qui a mis fin au règne de 23 ans de Zine El Abidine Ben Ali – se reproduise. L’armée est déployée dans au moins quatre endroits stratégiques du pays pour étouffer les protestations.

    Les raisons spécifiques de ces protestations généralisées ne sont toujours pas précisées, mais le mécontentement économique des jeunes est au centre de l’affrontement.

    Lors des manifestations qui ont débuté à la fin du mois de janvier, les manifestants ont été vus portant des pancartes avec des mots tels que « L’emploi est un droit, pas une faveur ». Selon les médias locaux, les manifestants sont en colère contre les promesses non tenues du président démocratiquement élu Kaïs Saied et de son gouvernement.

    Les jeunes manifestants utilisent beaucoup les plateformes de médias sociaux pour organiser les protestations. Une tendance similaire chez les jeunes a été observée dans le cas de l’Algérie voisine, où un mouvement de protestation mené par des jeunes a forcé son dirigeant de longue date à quitter le pouvoir en 2019.

    THAILANDE

    Les jeunes THAILANDAIS sont descendus dans la rue pendant la majeure partie de l’année 2020 et ont entamé l’année 2021 avec plus d’intensité. L’aspect le plus unique des récentes manifestations en Thaïlande, auxquelles participent principalement des jeunes et des étudiants, est leur critique publique de la monarchie.

    Les protestations ont été déclenchées par la dissolution du Parti de l’avenir par la Cour constitutionnelle fin février 2020. Ce parti critiquait sérieusement le premier ministre Prayut Chan-o-cha.

    Cette première vague de protestations s’est déroulée exclusivement sur les campus universitaires et a été interrompue par la pandémie de COVID-19. Les protestations ont repris le 18 juillet avec une grande manifestation organisée par l’organisation Free Youth umbrella à Bangkok.

    Les manifestants demandent des réformes de la monarchie, qui est protégée par une série de lois strictes, et dont la violation d’un article peut conduire quelqu’un en prison pour une très longue période. Les jeunes veulent un contrôle du pouvoir et des dépenses financières du roi.

    La demande de mettre fin aux coups d’État militaires – le pays en a connu au moins 20 au cours des dernières décennies – est une préoccupation majeure des manifestants.

    TURQUIE

    Les étudiants de l’université Boğaziçi, l’un des établissements d’enseignement supérieur les plus acclamés de Turquie, ont commencé à protester contre la nomination de leur recteur. Le recteur nommé par l’État, Melih Bulu, est une figure du monde des affaires qui s’est présenté comme candidat parlementaire du parti de la justice et du développement au pouvoir en 2015.

    Cette nomination sert de catalyseur à l’escalade des protestations étudiantes et les jeunes désabusés et sous-employés expriment leurs frustrations à l’égard du gouvernement du président Recep Tayyip Erdoğan.

    La décision de nommer Bulu a été dénoncée comme antidémocratique par les membres de l’université, et largement interprétée comme une tentative du gouvernement d’infiltrer l’une des dernières institutions de gauche du pays. Bulu est le premier recteur choisi en dehors de la communauté universitaire depuis le coup d’État militaire de 1980 en Turquie.

    Des milliers d’étudiants et de jeunes sont descendus dans les rues des grandes villes de Turquie au début du mois de février 2021 pour protester contre cette décision. Les autorités ont arrêté au moins 250 personnes à Istanbul et 69 autres à Ankara, dont la plupart étaient des étudiants, selon les médias locaux.

    Le gouvernement Erdoğan reçoit le soutien des citoyens les plus âgés pour le développement de ses infrastructures, mais les jeunes ont des mentalités différentes. Sans compter qu’après les manifestations, le président a qualifié les manifestants de « terroristes » et de « jeunes LGBT », ce qui n’a fait qu’attiser la colère des manifestants.

    La génération Z de Turquie n’a connu que le gouvernement actuel qui, ces dernières années, a été marqué par l’instabilité politique et les troubles économiques.

    LE MOT DE LA FIN

    Notre pays voisin, l’Inde, a connu l’une des plus grandes manifestations de ces derniers temps – les protestations des agriculteurs. Des millions d’agriculteurs indiens ont commencé à marcher vers la capitale en septembre 2020 contre trois projets de loi récemment adoptés, que les manifestants qualifient de « lois anti-agriculteurs ». Les étudiants et les jeunes militants des droits de l’homme ont soutenu la cause des agricu lteurs et se sont parfois tenus à leurs côtés.

    De vives protestations d’étudiants ont éclaté en février 2021 à Delhi, lorsque les autorités ont arrêté Disha Ravi, une jeune écologiste de Bengaluru, accusée de sédition pour un document en ligne soutenant les protestations des agriculteurs.

    Le gouvernement du Bangladesh observe un programme de 10 jours pour marquer le 50e jour de l’indépendance et le 101e anniversaire du premier président du Bangladesh. Au moins cinq chefs d’État participent à ce programme, dont le premier ministre indien Narendra Modi.

    Les organisations étudiantes de gauche du Bangladesh sont déjà dans les rues pour protester contre les politiques d’extrême droite politique et religieuse de Modi. Sur les médias sociaux, les internautes font valoir que la présence de Modi lors du jubilé d’or de notre indépendance va directement à l’encontre de l’esprit qui nous a poussés à obtenir notre indépendance en 1971.

    En examinant la résistance des jeunes, de l’Afrique à l’Asie du Sud-Est, nous pouvons arriver à un seul point : ils sont contre la répression sanctionnée par l’État. Les jeunes valorisent la liberté par-dessus tout et ne laissent pas le système ou leur État s’emparer d’une partie de leur liberté.

    C’est le seul espoir que les jeunes ont compris la valeur de la liberté et de leur vie et ils sont prêts à tout sacrifier pour protéger leurs droits.

    Nahid Riyasad est membre de l’équipe New Age Youth.

    New Age Youth, 21 mars 2021

    Etiquettes : Jeunesse, démocratie, manifestation, révolution, révolte, dictature, corruption, répression, Tunisie, Algérie, Myanmar,


  • Algérie : Une transition capitale

    La formation dans les activités intensives de connaissances ne doit rien au hasard. Elle est dictée essentiellement par les exigences de l’innovation, afin de surmonter l’obsolescence des savoirs et des technologies.

    La grande réussite réalisée par les pays développés s’explique en majeure partie par leur recours à l’économie de la connaissance, devenue un objectif stratégique.

    Pour nombre de nations, c’est une question de survie, comme c’est le cas par exemple de la Corée du Sud.

    Il est décevant de constater qu’en dépit de toutes les politiques scientifiques mises en place depuis des décennies, appuyées par des revenus provenant des hydrocarbures, l’Algérie n’arrive pas encore à bâtir une économie de la connaissance. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a mis l’accent sur les mutations technologiques et économiques qu’elle a générées, et insisté sur l’impératif de mettre la connaissance et les politiques liées à l’innovation au cœur même de la stratégie de développement, si l’on veut s’affranchir de la dépendance des sources d’énergie fossile.

    L’élément humain formé et les compétences scientifiques de haut niveau que compte le pays sont un terreau fertile capable de contribuer à l’essor de l’économie de la connaissance. C’est une conviction qu’il a exprimée à l’ouverture des travaux des Assises nationales consacrées à cette discipline désormais névralgique.

    Toute l’aide matérielle et financière doit être fournie aux chercheurs, aux porteurs de projets innovants, qui doivent bénéficier de la priorité absolue. La volonté politique de l’État est en action et se décline à travers les assurances du chef de l’État, de sa pleine disponibilité à mettre en place des plans de remobilisation de tout le potentiel scientifique local ou établi à l’étranger. Il y a déjà des mesures qui attestent de cette volonté. On peut citer, à titre non exhaustif, l’installation du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies, la mise en place de textes juridiques relatifs au plan de développement pluriannuel et l’élaboration d’un texte juridique en vue de parachever la loi d’orientation sur l’Enseignement supérieur visant à consolider la valorisation économique de la recherche. Il est attendu de ces assises une formulation minutieuse des mécanismes et des outils nécessaires pour bâtir une économie moderne, où le savoir et la créativité sont complètement réhabilités, pour se transformer en un puissant levier de croissance.

    L’économie de la connaissance n’est pas un luxe. C’est un passage obligé. Tous les acteurs et les experts sont instamment conviés à rassembler leurs efforts et à élaborer une vision unifiée, pour garantir toutes les chances de réussite d’une transition capitale pour le présent et l’avenir du pays. Le chef de l’État est convaincu que l’Algérie dispose d’atouts et de capacités assez suffisants qui lui permettent de progresser rapidement dans ce domaine.
    Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a appelé les entreprises, notamment celles qui s’investissent dans le secteur industriel, à accompagner les chercheurs et les créateurs dans la concrétisation de leurs projets innovants.

    EL Moudjahid, 30 mars 2021

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