Étiquette : démocratie

  • Algérie : Alternative démocratique

    À quelques encablures du rendez-vous décisif du 12 juin, le processus électoral connaît un rythme accéléré, pour garantir, dans les meilleures conditions, un déroulement régulier et transparent du scrutin. En attendant le lancement de la campagne électorale, prévue du 17 mai au 8 juin, les préparatifs vont bon train sous la houlette de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), aux prérogatives constitutionnellement renforcées pour mener à bien sa mission d’organisation, de surveillance et de contrôle.

    L’expérience acquise pendant la présidentielle et la révision constitutionnelle autorise une optimisation du rôle central de l’Anie et une maîtrise du processus électoral, favorisées par la qualité des ressources humaines, le recours aux nouvelles technologies et les moyens matériels et financiers placés à sa disposition. Dans le nouveau mode électoral, les vertus de l’impartialité, du mérite et de l’égalité des chances président à la rupture radicale avec l’ère de l’omnipotence de l’Administration, du tripatouillage des urnes et du clientélisme codifié par le système discriminatoire des quotas. Il y a beaucoup à espérer de cette mutation profonde aux prémices fort encourageantes. Tout est effectivement dans le frémissement démocratique perceptible dans l’engagement de la société civile et de la jeunesse dans la compétition électorale.

    Dans sa conférence de presse, organisée il y a deux jours, le président de l’Anie, Mohamed Charfi, a fait état de la formidable mobilisation des indépendants qui ont procédé, en tête du peloton, au retrait de 1.863 formulaires de candidature. Il s’agit d’un intérêt certain conforté par la mise en ordre de bataille des partis politiques qui, pour 55 d’entre eux, ont déjà retiré 1.420 formulaires. À moins de deux mois de la campagne électorale, une majorité active se dégage nettement pour mettre fin au diktat d’une minorité totalement opposée à la logique incontournable des urnes et au choix libre et souverain des citoyens.

    La voie est donc toute tracée pour jeter les bases d’une nouvelle Algérie ambitieuse, rassembleuse et forte de ses institutions légitimes et crédibles. Telle est la trajectoire du hirak originel, érigé aujourd’hui en nébuleuse aux mains des extrémistes de tous bords et des résidus de l’ancien régime aux abois. La présence des dirigeants de certains partis et des porte-paroles autoproclamés à la tête des dernières manifestations, pourtant chassés au commencement du mouvement du 22 février, prouve la volonté de récupération et de manipulation politicienne aux velléités de déstabilisation incontestables. Face au défi de l’ingérence étrangère, par relais politico-médiatiques interposés, la légitimité populaire reste l’alternative démocratique au bénéfice de l’Algérie et de ses enfants.

    EL Moudjahid, 29 mars 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, démocratie, transparence,

  • France : Un parfait exemple de dictature oligarchique

    par Maâmar Farah

    Quand nous écrivions que la France n’était pas le meilleur exemple démocratique, des plumes se sont révoltées pour nous recommander de balayer devant notre propre porte. OK ! Nous n’avons jamais dit que nous étions un pays démocratique. C’est en construction mais nous n’y sommes pas encore. Je veux simplement rappeler à ces donneurs de leçons que ce sont désormais les philosophes français, témoins impartiaux de leur époque, qui expriment les mêmes idées, et même plus : «il n’y a pas de démocratie en France», «c’est une dictature oligarchique», «le pouvoir n’appartient plus au peuple».

    Voilà ce que disent des penseurs français au-dessus de tout soupçon et c’est quand même plus crédible que les jérémiades des laquais de Fafa !

    Le Soir d’Algérie, 28 mars 2021

    Etiquettes : France, démocratie, oligarchie, dictature,

  • Algérie : Un acte préventif

    Le discours de la haine recouvre de nombreuses formes d’expression qui le propagent, l’encouragent, le promeuvent ou le justifient. Il est souvent générateur de violence et de discrimination envers une personne ou un groupe de personnes, menaçant gravement une société démocratique et l’État de droit, si rien n’est fait pour le combattre. Les faits le prouvent. Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est déclaré tout récemment profondément préoccupé par la montée de la violence contre les Asiatiques et les personnes d’ascendance asiatique durant la pandémie de Coronavirus.

    Le monde a été témoin d’attaques, de harcèlement verbal et physique, d’intimidations dans les écoles, de discrimination sur le lieu de travail, d’incitation à la haine dans les médias et sur les plateformes de médias sociaux, de propos incendiaires de la part de gens qui s’ingénient à propager le discours de la discorde et de la rancune, en stigmatisant à tour de bras des personnes et des groupes.

    L’Algérie, il convient de le souligner, combat, depuis l’indépendance, dans toutes ses Constitutions et ses lois, la discrimination qu’elle qualifie d’inhumaine. Elle œuvre également sans relâche à inculquer au sein de la société le rejet de toutes les manifestations de ce mal, aussi bien en paroles qu’en actes. La célébration de la Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale est une occasion propice pour rappeler l’exigence permanente d’une consolidation de la culture de la tolérance et de l’égalité, à la faveur de la Convention internationale sur l’élimination de toute discrimination raciale ou autre.

    Il faut se réjouir, à ce titre, de l’appel à la relance de l’Observatoire national de prévention de la discrimination et du discours de la haine, créé en vertu de la loi 20-05 d’avril 2020 et placé auprès du président de la République Abdelmadjid Tebboune. Une loi qui criminalise le racisme, le régionalisme et le discours de la haine. Les pouvoirs publics et les citoyens ont pu constater, il n’y a pas si longtemps, une vague d’intolérance et d’exhortation à la discorde. Cela prouve que nul n’est à l’abri des méfaits de ce phénomène qui ressurgit souvent en période de crise. L’épidémie de la Covid-19 l’a amplement démontré. La nécessaire riposte ne signifie pas attenter à la liberté d’expression ou d’opinion.

    La Constitution algérienne protège ces droits et veille à leur exercice. Tout le problème est de parvenir à juguler ce discours, dont la propagation ou la permissivité pourrait engendrer des conséquences extrêmement graves à l’encontre de la sécurité nationale et affaiblir dangereusement la cohésion citoyenne.

    L’internet est un vecteur de communication qui ne saurait se transformer en une zone de non-droit. Faut-il rappeler que le peuple algérien a souffert, durant la décennie noire, des dérapages de tribuns et d’apprentis sorciers aveuglés par l’agressivité de leurs causeries. Il s’avère donc utile d’accomplir un travail de pédagogie et de sensibilisation assidu, notamment auprès des jeunes ou des utilisateurs du numérique. Les vecteurs de la communication, la société civile, les dirigeants politiques, les hommes du culte ont un rôle essentiel à jouer dans ce patient travail d’éveil des consciences.

    El Moudjahid, 23 mars 2021

    Tags : Algérie, Constitution, droits, égalité, démocratie,

  • Une Algérie nouvelle de façon créative

    Les ennemis de l’Algérie regardent avec inquiétude sa sécurité, la stabilité et son développement socio-économique mais aussi un front national uni autour de la refondation de l’Etat et la  » décolonisation  » de la parole du peuple mais aussi une armée populaire, républicaine et disciplinée dont les rapports avec le peuple s’inscrivent dans une structure novembriste préservant et pérennisant les acquis de la Révolution de Novembre 54 et le legs des Chouhada au service de la Nation tout entière. Un précieux legs que le Haut Commandement de l’ANP fait de sa préservation sa préoccupation majeure et une mission fondamentale pour l’armée pleinement engagée à s’en acquitter de la manière la plus judicieuse et la plus correcte au sens le plus large d’une armée républicaine, en toutes conditions et circonstances.

    Cet engagement républicain et conforme à ses prérogatives constitutionnelles, dérange énormément les ennemis de la Patrie à l’intérieur comme à l’extérieur. Depuis la reprise du Hirak, ces ennemis excellent dans la saisie de ces marches pour pêcher dans les eaux troubles.

    Les réalités nées au lendemain du mouvement populaire du 22 février 2019 inquiètent ceux et celles qui s’accrochent encore au statu quo du pays. Les politiques rationnels dans leur activisme ont pour seul objectif la perturbation et l’éparpillement de la cohésion nationale. Ils feignent d’oublier que dans le contexte actuel, la préoccupation nationale s’est tournée vers la sécurité intérieure et celle des frontières donc vers la stabilité et la mobilisation autour des défis de façon significative. Ces ennemis de l’intérieur et de l’extérieur ne tiennent pas dans leur entêtement à comprendre que le peuple algérien a de tout temps su sortir victorieux des dures expériences qu’il a vécues durant la Guerre de libération nationale, ensuite durant la décennie noire du terrorisme et enfin contre l’ancien pouvoir. Aujourd’hui, la société algérienne est enviée pour sa maturité, son patriotisme élevé à déjouer les complots de ceux qui guettent l’Algérie. Un peuple nationaliste qui depuis la nuit des temps ne craint guère les crises quelle que soit leur ampleur. En effet, à la différence de la classe politique, divisée et inefficace, les Algériens dans leur quasi-totalité se distinguent par une maturité remarquable d’unité. Ce qui explique que les radicaux du Hirak dévié de ses origines, les résidus de l’ex-FIS, les islamo-salafistes et les mercenaires qui remplissent les plateaux de la chaîne de télévision des fils d’Abassi Madani  » El-magharibya  » regardent et constatent avec une inquiétude croissante la stabilité du pays et le développement au fur et à mesure d’un Front national en mesure d’éliminer tous ces comploteurs contre la Patrie.

    Un rassemblement national qui va dans le sens d’enraciner et d’approfondir une véritable pratique démocratique afin d’aboutir à un modèle de démocratie participative permettant la consolidation et la préservation de l’unité nationale et ayant pour référent les glorieuses valeurs du 1er Novembre 54 et comme objectif majeur d’annihiler les visées de tous ceux et celles qui de l’intérieur et de l’extérieur tentent de porter atteinte à l’Algérie, à son peuple et à son armée.

    L’engagement de l’ANP et celui du triomphe de l’Algérie nouvelle de façon créatrice pour frayer un chemin à la nouvelle génération actuelle et future où le peuple sera le seul  » leader « , a créé son avenir et celui de ses enfants. Cette position populaire est indispensable pour enfin résoudre tous les problèmes posés conformément aux intérêts de la Nation. Chacun et tous devraient dans ces conditions défendre ce renouveau et s’acquitter de ses responsabilités en tant que « maîtres » de l’édification de l’Etat de droit. Pour remplir le rôle de maîtres de l’édification nationale, tous doivent maintenir une attitude créatrice.

    Etant une expression de la démocratie participative, elle exige un jeu efficace de l’ensemble de la société afin de provoquer la mobilisation massive et les canaux appropriés à la réalité et aux exigences du moment dans tous les domaines pour impulser fortement le renouveau national et l’édification de l’Etat de droit.

    Le principe à matérialiser un front interne et de recourir à la créativité populaire et de tenir compte de la situation nationale.

    Vers cet horizon, le général de corps d’armée, chef d’état-major de l’ANP, Saïd Chengriha ; a affirmé en plusieurs occasions que  » La défense nationale requiert la fédération et la conjugaison des efforts de tout un chacun, individus et institutions, y compris les médias nationaux, afin de contrecarrer toutes les menaces et les dangers qui guettent notre pays « .
    B. C.

    Le Maghreb, 25 mars 2021

    Tags : Algérie, élections, transparence, démocratie,

  • Nouvelle Algérie : Intégrité et impartialité

    La nouvelle Algérie se prépare pour le rendez-vous marquant du 12 juin. Dès la convocation du corps électoral, le processus est entré dans sa phase active, pour permettre la tenue d’un scrutin transparent et régulier, une expression libre des citoyens et une participation à la hauteur des attentes véhiculées par le changement de mode de gouvernance.

    «Le mode de scrutin a mis en place toutes les garanties au profit de l’électeur pour dessiner les contours de la carte politique du pays», a estimé le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), Mohamed Charfi.

    Dans cette compétition équitable, les chances de réussite se déclinent dans la dynamique positive, nettement perceptible dans le retrait de 1.000 formulaires de candidature, dont 300 par les candidats indépendants, et l’ouverture du dialogue avec la classe politique, majoritairement acquise à cette démarche consensuelle significative de la volonté de favoriser une nouvelle politique inclusive qui rejette la division et l’exclusion, a souligné le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, dans un entretien accordé au journal électronique «Djalia-dz».
    Le défi du renouvellement des institutions nationales passe nécessairement par une participation conséquente des jeunes et de la société civile, confortés dans leur statut de partenaires de l’Algérie nouvelle.

    Outre un cadre d’expression idoine inhérent au lancement dans les plus brefs délais de l’observatoire national de la société civile et la mise en place du Haut Conseil de la jeunesse, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, en Conseil des ministres, de procéder à la gratuité des salles, des affiches publicitaires et des frais d’impression au profit des jeunes. Ils sont appelés à s’impliquer dans la détermination d’un avenir démocratique et sortir de la période de marginalisation, la participation efficiente dans la vie politique et la gestion des affaires publiques. Et, en toute impartialité, l’ANIE, forte de l’expérience de la présidentielle du 12 décembre 2019, reconnue crédible par les candidats et les observateurs, se voit également doter de tous les moyens financiers et matériels pour accomplir dans les meilleures conditions ses missions constitutionnelles de surveillance et de contrôle du processus électoral. La bataille de la légitimité institutionnelle peut commencer.

    El Moudjahid, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, démocratie, transparence,



  • Algérie : La démocratie pierre angulaire du changement

    Par B. Chellali

    Pour la première fois dans son histoire politique, l’Algérie s’attaque durement à la récurrence de la crise et la pérennité de l’instabilité politique marquée pendant des années par l’iniquité et la recrudescence du recul démocratique.

    L’objectif précis de la phase actuelle vise à remodeler le vécu politique du pays, afin de mieux assainir les pratiques antérieures, par la détermination des principes démocratiques et des valeurs républicaines comptables à la moralité et la culture novembristes du peuple algérien. Et c’est justement pour cette raison que la volonté politique affichée par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune réside dans la recherche d’un consensus équitable et d’intérêt général.

    Autrement dit, toute décision prise n’est juste et légitime que lorsqu’elle est issue de la démocratie légitimée par l’adhésion du peuple à sa conception. En cette phase de changement, l’alternance politique est de mise, une raison effective de la concurrence électorale loyale. Force est d’admettre qu’à ce moment et à la veille des élections législatives du 12 juin prochain, l’Algérie est en marche vers le renouveau politique et se trouve encore confrontée à plusieurs défis pour que la démocratie puisse retrouver son épanouissement et pour mieux assainir de ce fait, l’iniquité des pratiques politiques antérieures et pour que la société algérienne se renouvelle et puisse s’initier entre autres dans une meilleure perspective démocratique.

    Pour ce faire et pour pallier tout risque de dérive politique, démocratique des élections, la Loi organique relative au régime électoral a renforcé les balises pour que le droit et le devoir de vote puissent retrouver leur application, le bannissement dans toutes les étapes du processus électoral de l’argent, sous toutes ses formes, notamment l’argent sale, en concrétisation du principe d’égalité des chances entre les candidats.

    Dans cette voie, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, à travers ses différentes instructions et orientations, a insisté sur la moralisation de la vie politique en barrant la route à toute tentative de manipulation consacrée par l’ancien Code électoral et le recours impératif aux Commissaires aux comptes et Comptables agréés issus des wilayas mêmes des candidats pour le contrôle minutieux des sources de financement ainsi que la définition, avec précision, de la notion, des éléments et étapes de la campagne électorale avec bannissement de l’exploitation de la situation sociale des citoyens durant les campagnes électorales, à travers des scènes dont le citoyen a pris conscience.

    Ainsi, le nouveau Code électoral a mis en exergue l’option à recouvrer la confiance des citoyens afin qu’ils s’impliquent davantage dans le processus à la fois démocratique et électoral, pour mettre fin aux pratiques du passé en la matière, notamment à travers l’ouverture de l’espace politique aux femmes et aux jeunes, pour consolider l’Etat de droit et la bonne gouvernance dans la transparence absolue. Il a également mis en valeur de nouvelles dispositions, attributions au fonctionnement de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) en tant qu’organe impartial qui assure la gestion et le contrôle de l’ensemble des opérations électorales et référendaires, depuis la convocation du corps électoral jusqu’à l’annonce des résultats provisoires. La mission attribuée par le chef de l’Etat à l’ANIE démontre sa détermination à matérialiser la rupture avec le passé politique et démocratique du pays.

    Le Maghreb, 24 mars 2021

    Tags : Algérie, démocratie, Hirak, élections législatives,

  • Algérie : Une demande populaire croissante pour le changement

    Par B. Chellali

    La volonté politique d’offrir une meilleure démocratie à la société algérienne est un processus en marche, une réalité permettant le retour à la normalité dont les conséquences se révéleront « productives  » sur la conduite des affaires de la nation, un grand pas vers la pratique de l’éthique dans la bonne gouvernance mais aussi vers l’incitation à de nouvelles réformes. Cette refondation de l’Etat ne pourra se réaliser de façon constante sans l’amélioration des mentalités, des comportements qui culminera dans la mise en œuvre des réformes et le respect des dispositions insérées dans la nouvelle Constitution amendée.

    La marche vers le progrès démocratique en Algérie dépendra de la capacité de ses acteurs à affronter et à vaincre la haine, la division, la rancœur contre la stabilité du pays et les démons de l’intérieur et de l’extérieur. Cet engagement-vigilance requiert de l’abnégation ? Toute dépendra de la cohérence et de la conviction démocratique de chacun et de tous, des forces réelles et saines du politique et de la société civile afin d’incarner la vraie démocratie du changement à travers un combat moral contre les plaies purulentes qui ont par le passé gangrené tout le corps social de la société algérienne, le progrès de la démocratie, la voix du peuple et par ricochet le développement économique et social du pays et sa longue stagnation pendant des années durant. Période marquée par une démocratie de façade, le laxisme, la fuite en avant des dirigeants à tous les niveaux de la responsabilité. Des phénomènes qui ont figuré dans la longue liste des maux et des griefs dont est responsable le régime défunt. Des phénomènes qui continuent encore aujourd’hui, à porter lourdement les stigmates d’un régime tout à fait sourd à l’intérêt suprême du pays.

    A ce titre, le processus démocratique engagé au lendemain de l’avènement du mouvement citoyen du 22 février 2019 et à son exigence, est une entreprise inédite en Algérie de réflexion sur l’avenir de la nation. Dans un contexte de regain d’intérêt politique, économique, social et culturel, l’ambition de ce processus démocratique n’est pas mince. Il entend répondre à une demande populaire croissante de changement sur une longue période complexe, extrêmement chargée de  » vétuste  » politico-démocratique, celle de la très polémique d’une remise qui s’est totalement détaché du peuple, avec comme conséquence l’appauvrissement de la population qui a été soumise pendant une vingtaine d’années à l’amnésie et à une fabrique de rêves truqués qui finirent par salir l’image de l’Algérie accompagnée d’un climat socio-politique malsain naviguant entre  » le coup de poing et la dictature « .

    Ce système n’opéra aucune réorganisation de ses méthodes et tout ce qui a été réalisé n’était que  » coercition  » à ses propres fins, plutôt qu’une véritable démocratie. Le peuple algérien muselé pendant des années a tiré pleinement profit de cette période tumultueuse. Il s’est réveillé et a fait valoir sa capacité de s’approprier totalement le changement, une nouvelle perception de l’ensemble du « bagage  » de la démocratie et la découverte de ses articulations afin d’effacer les mauvais souvenirs de la précédente période, justifier sa présence et pérenniser l’image de l’Algérie. Une image édifiante par une table rase du passé marqué par la crainte, la méfiance, la raillerie, la haine, la fitna ou la fascination qui se sont exprimées à travers la littérature du pouvoir défunt déversée sur la société.

    Le Maghreb, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, démocratie,

  • Algérie : Pour une société de Droit dans un Etat de droit

    L’Algérie vit et se trouve au début d’une nouvelle ère de son histoire politique et institutionnelle. L’adoption par référendum populaire d’une nouvelle Constitution a exprimé sans détour la volonté du peuple algérien et sa détermination à s’assumer pour construire une société de droit dans un Etat de droit. En organisant et séparant les pouvoirs, la Constitution est aujourd’hui au-dessus de tous, elle est la loi fondamentale qui garantit les droits et les libertés individuels, protège le principe du libre choix du peuple, confère la légitimité à l’exercice des pouvoirs et consacre l’alternance démocratique par la voie d’élections périodiques libres et régulières.

    La Constitution du 1er novembre 2020, qui est celle des revendications globales et aspirations du peuple, constitue dans les faits un approfondissement de l’esprit de Novembre 54 qui avait pour finalité ultime, outre l’indépendance, les libertés fondamentales et la justice sociale. En cela, la Loi fondamentale du pays reste au centre de la trajectoire historique et politique de l’Algérie générée et diffusée par le mouvement citoyen du 22 février 2O19. Ainsi, la décision de l’organisation des élections législatives annoncées par le chef de l’Etat pour le 12 juin prochain est le signe et la marque d’une détermination à parachever l’architecture institutionnelle qui interpelle aujourd’hui la transformation de la vie politique, économique et sociale de la nation.

    La liberté, la démocratie, la concurrence économique et la compétition politique exigent pour être à la fois viable, fiable, crédible, transparent et surtout durable, le respect et la stricte observance des droits et des libertés de chacun et de tous. Dans cette nouvelle mécanique institutionnelle, politique et sociale, le pouvoir judiciaire se trouve en première ligne pour assurer et assumer l’égalité des citoyens devant la loi et la conformité à la loi de toutes les entités et les acteurs qui font la vie politique, l’activité économique et la trame sociale du pays. Ce qui implique un pouvoir judiciaire adapté aux nouvelles réalités et règles du jeu, outillé en conséquence pour appréhender et traiter de l’étendue et les enjeux de son immense champ d’intervention et de régulation, enfin animé par des hommes de Droit et de droiture, ayant pour seul  » maître  » la Loi et capables de s’élever, par définition, au-dessus des pressions et des influences de toute nature.

    Donc un pouvoir judiciaire qui préserve et renforce la démocratie, ses institutions, ses valeurs et son libre exercice. A ce sujet, la volonté politique est de mise à appliquer la Constitution dans sa totalité, cohérence et étendue et que la seule ligne de démarcation sera la Loi, le droit, le devoir pour accélérer la rénovation des pratiques politiques et leur moralisation, le redressement économique dont dépendent la paix sociale, la croissance et le progrès du pays et de la société.

    Avec la nouvelle Loi organique portant régime électoral, le paysage politique commence à se transformer, la compétition s’amorce avec bien sûr des imperfections, des dépassements, mais au fur et à mesure, le pays comme la société est condamné à améliorer son degré d’organisation sociale et de représentativité pour permettre au jeu démocratique de se renforcer et de contribuer à la paix socio-politique et non de la remettre en cause, voire en péril. La liberté des uns s’arrête où commence celle des autres. Le chef de l’Etat et le chef d’état-major de l’ANP ont mis en garde ceux qui ne veulent pas admettre ce principe et ses exigences. Un principe qui reste indispensable à la vitalité et la fécondité du débat démocratique autour des idées et des intérêts suprême de la Nation. Débat contradictoire par définition. Une contradiction dont le dépassement, aujourd’hui, doit transiter absolument par la mise en œuvre des lois et du droit que les réformes à venir engendreront et que la magistrature a le devoir et la responsabilité d’approfondir, d’adapter et d’appliquer loin de toute interférence établie par la séparation des pouvoirs inscrite dans la Loi fondamentale du 1er novembre 2O2O.

    La justice sociale, outre sa subsistance économique, a aujourd’hui, elle aussi, besoin d’un pouvoir judiciaire insensible aux aléas de la vie politique pour que les droits comme les devoirs de chacun soient prémunis, garantis et défendus face à toutes les tentatives, manipulations et incitations au désordre que les intérêts et les approches politiciens peuvent sécréter et diffuser dans le corps social. Chemin faisant, la nouvelle Algérie a besoin de toutes les potentialités de son capital humain. Le temps est venu de reconstruire le  » Grand corps  » au service de la collectivité nationale et de la Loi et qui font l’instauration et la pérennité d’un Etat fort et moderne, capable de vivre l’alternance en toute sérénité, et de sédimenter l’apport de chacun pour l’émancipation de la société et son bien-être. La Constitution du 1er novembre 2020, se veut dans ces conditions un référent pour l’ensemble du peuple lié par le droit et pour lequel la magistrature se veut un diapason des mutations des esprits et des pratiques qui président désormais à l’animation, l’utilisation et l’organisation des espaces de liberté et donc aussi de responsabilité couverts par la Constitution.

    Le Maghreb, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, Etat de droit, société de droit, liberté, démocratie, concurrence économique, compétition politique,

  • Le printemps tunisien n’a pas apporté de réel changement – Rapport spécial

    Par Alessandra Bajec

    Chaque janvier depuis 2011, les manifestations sont devenues un événement régulier en Tunisie pour marquer le dixième anniversaire de la révolution qui a renversé le régime du dictateur de longue date Zein el Abdine Ben Ali – et a déclenché ce qui est devenu le printemps arabe. Malgré ces manifestations annuelles, cependant, la Tunisie n’a pas réussi à faire de progrès substantiels dans la vie quotidienne de ses citoyens car la démocratisation du pays ne s’accompagne pas d’une transition socio-économique.

    Compte tenu de cet échec, les manifestations de cette année étaient différentes. Tout au long du mois de janvier, des manifestations nocturnes ont secoué les quartiers défavorisés de la capitale comme Ettadhamen et Douar Hicher et de nombreuses villes du pays pendant plus d’une semaine. Des dizaines de jeunes âgés de 15 à 30 ans ont affronté les forces de sécurité. Certains incidents de pillage et de vandalisme ont été signalés. L’armée et la police ont réagi par un recours excessif à la force et des arrestations massives de plus de 1 600 jeunes pour la plupart, dont un tiers sont des mineurs.

    La série de manifestations nocturnes a commencé le jour de l’anniversaire, le 14 janvier, qui a coïncidé avec le début d’un verrouillage national de quatre jours ordonné ostensiblement de contenir un récent pic de COVID-19, bien que de nombreux Tunisiens aient affirmé que la mini-détention avait été imposée dissuader les gens de manifester, plutôt que pour des raisons de santé publique.

    Les révoltes ont frappé différents endroits, des zones urbaines pauvres de Tunis à Siliana, Kairouan, Kasserine et Gafsa à l’intérieur jusqu’aux villes balnéaires telles que Bizerte, Nabeul, Sousse et Monastir.

    Des rassemblements de jour ont suivi pour protester contre la répression policière, la corruption et une situation économique désastreuse exacerbée par la pandémie de coronavirus. Les militants ont également demandé la libération des jeunes manifestants détenus. Les manifestations se sont poursuivies tout au long de la seconde quinzaine de janvier, certains rassemblements se poursuivant en février. La vague de troubles chez les jeunes était sans précédent. Les étudiants, les décrocheurs, les chômeurs – pour la plupart non affiliés à aucun parti politique – se sont révoltés dans les quartiers populaires. Leurs protestations reflétaient une prise de conscience plus large du taux de chômage élevé, de l’appauvrissement et de la détérioration des conditions de vie.

    Heythem, un militant de la fin des années 20 du mouvement tunisien «Hold Them Accountable» ( Hassebhom ), a déclaré à Toward Freedom que les actions des jeunes de la périphérie étaient «politiques» alors même qu’ils pillaient les chaînes de supermarchés. «Ils ont envoyé un message politique: » nous avons faim, nous devons nous battre pour nos petites entreprises « », a-t-il affirmé. «Lorsque ces enfants voient la police faire des descentes dans leurs quartiers et attaquer leurs pairs, ils demandent clairement de ‘quitter mon quartier!’»

    Une fois que les manifestations de rue sont entrées dans le centre de la capitale tunisienne pendant la journée, le mouvement de protestation s’est encore élargi pour inclure des acteurs de la société civile, des groupes de défense des droits, des partisans de gauche, des représentants de partis de gauche, des anarchistes et des militants queer.

    La colère généralisée face à la privation socio-économique et aux abus de la police s’est reflétée dans la participation importante et variée dans les rues du centre-ville de Tunis.

    «Dès que la scène de protestation s’est déplacée dans la capitale, les foules sont devenues beaucoup plus diversifiées avec une forte représentation de la société civile au sens large», a déclaré Quiem Chettaoui à Toward Freedom . Chettaoui est un spécialiste des politiques publiques axé sur les questions socio-économiques en Tunisie. Elle a déclaré que ces manifestants avaient aidé à formuler «des demandes plus explicites», vraisemblablement compte tenu de leurs antécédents politiques et de leur expérience de l’activisme.

    Un nouveau groupe de jeunes militants antifascistes, «The Wrong Generation», s’est mobilisé de manière plus inclusive que d’autres groupes de protestation, atteignant les jeunes des quartiers défavorisés. Leur intention est de mieux comprendre les doléances des riverains, tout en gardant un contact régulier avec eux.

    Un autre groupe, la Campagne nationale pour soutenir les luttes sociales, a publié une déclaration articulant un ensemble de revendications populaires à la suite des manifestations de janvier appelé le programme des peuples contre l’élite. Certaines des demandes incluent la libération de tous les détenus et le démantèlement du système répressif de la police; porter le salaire minimum d’un peu moins de 400 TND (146 $) à 600 TND (219 $) par mois et octroyer des allocations de chômage mensuelles de 400 TND; la distribution des terres appartenant à l’État et des terres négligées des grands propriétaires fonciers aux travailleurs agricoles sans terre, aux chômeurs et aux petits agriculteurs; et la relance de l’industrie textile nationale.

    Amayed Aymen, un activiste de 29 ans et chercheur indépendant de Gafsa, a assisté à une plus grande participation aux rassemblements de janvier, même s’il pensait que les membres de groupes de la société civile établis et les militants politiques restaient détachés des problèmes quotidiens des personnes issues des districts marginalisés.

    «Ils [l’élite civile] ne savent pas ce qui se passe dans les banlieues ou à l’intérieur, ils visitent à peine ces zones, mais beaucoup d’entre eux ont tendance à parler au nom du peuple même si ce n’est pas leur lutte», a noté le chercheur.

    «Quand vous voyez des enfants se lever, c’est un très mauvais signe», a-t-il ajouté. «Cela signifie qu’eux aussi ressentent l’impact de la crise. Vous pouvez voir des Tunisiens lutter pour acheter des produits essentiels et mener une vie normale. La situation est toujours pire pour ceux qui vivent dans des zones à faible revenu. »

    Le pays est aux prises avec un taux d’inflation de 7,5% et le chômage dépasse 15%, un tiers du nombre étant composé de jeunes. Le PIB a diminué de 9 pour cent l’année dernière.

    Face au chômage endémique des jeunes, au manque de perspectives de vie et à une réponse sécuritaire musclée à leurs problèmes, tout ce que ces jeunes Tunisiens voulaient était d’être entendu.

    Politiciens focalisés sur le vandalisme

    Le silence prédominant des responsables gouvernementaux en réaction aux troubles nocturnes a déçu les militants. Certains politiciens et chefs de parti ont rompu leur silence quelques jours plus tard, manifestant cependant très peu d’empathie. Plutôt que de tenter de comprendre ce qui aurait pu motiver de telles vagues de colère, les partis politiques ont préféré concentrer leur attention sur les actes de vandalisme et de pillage qui se sont produits pendant les émeutes.

    Rached Ghannouchi, président du parlement et chef du parti musulman Ennahdha , s’est adressé avec mépris aux jeunes en colère à la télévision: «Le vandalisme et le pillage ne vous apporteront pas d’emploi», a-t-il insisté. Certaines personnalités importantes d’ Ennahdha ont accusé les jeunes manifestants d’être des saboteurs et des criminels.

    Dans un autre discours télévisé, le Premier ministre Hichem Mechichi a déclaré qu’il comprenait les manifestants, mais que «la loi sera appliquée».

    Lors d’une visite dans une banlieue de Tunis, le président Kais Saied s’est entretenu avec une dizaine de jeunes, les exhortant à s’abstenir de viser des personnes ou des biens.

    Le 26 janvier, le parlement tunisien a tenu un vote de confiance dans un remaniement du gouvernement de Mechichi. Il s’est réuni au milieu d’une forte sécurité policière, ressemblant à un état de siège, alors que des centaines de manifestants se rassemblaient à proximité pour appeler à la chute du système.

    A tweeté Nesrine Jelalia, directrice exécutive du chien de garde parlementaire tunisien Al Bawsala, «Au lieu de se préparer à recevoir une délégation de jeunes manifestants à l’ARP [parlement] pour les engager dans le dialogue et les écouter, l’ARP et les autres institutions étatiques ont choisi de se barricadent au moyen de barbelés et de chars.

    La révolution du jasmin: une certaine démocratie gagnée; mais les droits économiques et sociaux prévenus

    Dix ans plus tard, le mécontentement de la population est palpable. L’establishment politique post-révolutionnaire n’a manifestement pas réussi à répondre aux aspirations mêmes scandées par ceux qui ont combattu dans le soulèvement. Pourtant, le bouleversement tunisien de 2011, surnommé la «révolution du jasmin», a abouti à une démocratie naissante qui a jusqu’à présent traversé une transition cahoteuse mais pacifique malgré tous les défis économiques, politiques et sociaux. La petite nation nord-africaine a souvent été saluée comme la seule réussite du printemps arabe en raison de son expérience démocratique, qui a été la première et la plus longue du monde arabe à la suite des manifestations. Depuis lors, de nombreux Tunisiens jouissent de droits et libertés durement acquis, tant publics qu’individuels, l’un des acquis les plus solides étant la liberté d’expression.

    Mais à l’origine, la révolution n’était pas une question de démocratie. Lors des révoltes populaires de 2010-2011 qui ont balayé les régions intérieures de la Tunisie, le slogan notoire «travail, liberté et dignité nationale» représentait le mieux les revendications fondamentales qui ont poussé les gens à descendre dans la rue. Il s’agissait avant tout d’améliorer leurs moyens d’existence. Lorsque le 17 décembre 2010, le vendeur ambulant Mohammed Bouazizi s’est immolé par le feu, ce qui a déclenché la révolution tunisienne, il l’a fait pour protester contre la corruption gouvernementale et le chômage généralisé.

    Plus tard, alors que les bouleversements se propageaient dans tout le pays et atteignaient la capitale, des groupes de la société civile, des partis d’opposition et des syndicats ont rejoint le mouvement. Ce n’est qu’alors que le changement politique est devenu une demande.

    Mehdi Barhoumi, chef de projet pour l’ONG International Alert en Tunisie , a expliqué à Toward Freedom que la priorité de l’élite politique était la «question démocratique» par opposition à la «question socio-économique». «Le changement structurel nécessaire pour créer un modèle juste et équitable ne s’est pas produit», s’est-il plaint.

    Pour de nombreux jeunes révolutionnaires et militants, une fois que les élites politiques et civiles ont saisi le soulèvement comme une opportunité d’évincer l’ancien autocrate, des questions comme le transfert de pouvoir et la transition démocratique ont repris les appels initiaux en faveur des droits socio-économiques entendus lors des premières manifestations.

    Le jeune militant Heythem est également un ancien membre du mouvement «Je ne pardonnerai pas» ( Manich Msameh) qui a fait pression contre la corruption et l’impunité. Il a souligné qu’après que Ben Ali a fui le pays le 14 janvier 2011, des personnalités de l’opposition et des organisations civiles établies ont exprimé des revendications institutionnelles, à savoir la rédaction d’une constitution et la tenue d’élections libres et équitables, qui n’étaient «pas les revendications du peuple. . »

    La Tunisie a tenu des élections libres (présidentielles et législatives) à deux reprises depuis la révolution, en 2014 et 2019. Heythem a noté qu’après avoir voté pour la première fois à deux séries d’élections démocratiques, les Tunisiens se sont rendu compte que les dirigeants politiques post-2011 n’agissent pas. dans l’intérêt public comme ils l’espéraient. Au lieu de cela, ils sont enclins à protéger les groupes d’intérêt et les capitalistes de copinage, car beaucoup d’entre eux sont connectés à ces réseaux privilégiés bien enracinés.

    «Le processus révolutionnaire a été rapidement détourné par des groupes d’intérêt, qu’il s’agisse d’élites politiques, économiques ou financières, qui ont maintes fois entravé les progrès du pays», a observé Quiem Chettaoui. Cela, selon elle, était dû au fait que le mouvement de protestation populaire de base en 2011 n’était pas très bien organisé et que les forces politiques qui s’opposaient au régime étaient trop faibles et non coordonnées pour former un bloc cohésif qui pourrait soutenir le mouvement de protestation dans sa demande de changement. .

    Une décennie après le début de la révolution, au milieu d’une politique tumultueuse, plus de dix gouvernements élus successifs n’ont pas réussi à promulguer des réformes indispensables telles que l’adoption de griefs sociaux et économiques régionaux et la lutte contre la corruption et le népotisme.

    La richesse reste concentrée sur la côte et la responsabilité est insaisissable

    Loin de renverser le statu quo socio-économique, le leadership politique post-2011 a reproduit les mêmes mécanismes qui perpétuent les inégalités régionales depuis que l’État nord-africain a obtenu son indépendance en 1956. Autrement dit, la richesse est principalement concentrée dans les zones côtières. au détriment de l’arrière-pays négligé qui est aux prises avec des infrastructures médiocres, des ressources limitées et un accès limité aux opportunités d’emploi.

    Sayida Ouniss , une parlementaire représentant le parti musulman Ennahdha, a reconnu que le droit d’accéder aux ressources économiques est une question centrale qui aurait dû être priorisée, mais qui n’a pas été traitée jusqu’à présent, ce qui implique que la «volonté politique» fait défaut. Si elle est résolue , a-t-elle déclaré à Toward Freedom, « cette question clé ouvrirait des opportunités commerciales, faciliterait la création d’entreprises, embaucherait formellement des travailleurs et garantirait la fourniture d’une couverture de sécurité sociale».

    Mehdi Barhoumi, qui est également un expert des droits et de la gouvernance, a rappelé que l’ancien modèle économique avait été maintenu, «renforçant ainsi les déséquilibres régionaux» que la pandémie a encore mis en évidence en termes d’accès aux services de santé et sociaux.

    La lutte pour la reddition de comptes a également été difficile. Le processus de justice transitionnelle en Tunisie, qui a été mis en place pour restaurer la dignité des victimes et faire face à des décennies de corruption et de violence, a subi des revers majeurs. La plupart sont issus des dirigeants politiques du pays et des élites tunisiennes. Des responsables gouvernementaux, ainsi que des autorités de sécurité et judiciaires, ont entravé le travail de la Commission vérité et dignité (TDC), mise en place en 2014. La TDC est chargée d’enquêter sur les violations des droits de l’homme, la corruption et les crimes économiques commis dans toute la dictature du pays et dans le années qui ont immédiatement suivi la révolution ,. Le gouvernement a empêché l’accès aux preuves contenues dans les archives et les fichiers. Le Parlement a même tenté d’ empêcher l’extension du mandat de la commission. De plus, la loi de réconciliation administrative très controversée, adoptée en septembre 2017, a accordé l’amnistie aux fonctionnaires coupables de corruption, ce qui a bouleversé le processus officiel de justice transitionnelle.

    Une cour constitutionnelle n’a toujours pas été formée depuis sa création en 2014 en raison de l’incapacité du parlement à nommer ses trois derniers membres, laissant la démocratie tunisienne mal équipée pour réglementer la répartition du pouvoir au sein du régime politique du pays, en particulier en temps de crise.

    « Sans un organe juridique pour déterminer qui a raison, des questions cruciales comme la nomination des ministres ont évolué vers des luttes intestines politiques et le chaos, empêchant le pays d’aller de l’avant», a expliqué Sarah Yerkes, membre senior du Carnegie Endowment for International Peace’s Middle. Programme Est qui se spécialise dans la politique et l’économie de la Tunisie. .

    Pour rendre les choses plus difficiles, la Tunisie vit une instabilité politique continue depuis la révolution, alors que les cabinets successifs de courte durée, avec des dirigeants politiques occupés à leurs propres conflits internes, ont reporté ou bloqué la mise en œuvre de réformes clés. Le gouvernement manque tout simplement de la continuité dont il a besoin pour fonctionner comme il se doit, en particulier en période de crise comme la pandémie de coronavirus.

    Accorder la priorité au progrès politique depuis 2011 ne s’est pas traduit par une amélioration des moyens de subsistance et de la dignité pour tous. Les libertés civiles et politiques sans opportunités économiques et équité sociale ne signifient pas grand-chose pour la population.

    «La police partout, la justice nulle part»

    Dans un environnement politique de plus en plus polarisé, le gouvernement est bien conscient de son incapacité à apporter les solutions nécessaires aux citoyens. Au lieu de cela, il a choisi de contenir la colère populaire en renforçant la sécurité.

    La relation entre les forces de sécurité et les citadins pauvres en Tunisie est depuis longtemps tendue. Les pratiques répressives adoptées à l’époque de Ben Ali (1997-2011) se sont poursuivies après la révolution de 2011. Le jeune activiste Amayed Aymen a évoqué les abus constants de la police que les jeunes des quartiers défavorisés doivent endurer. «Les flics arrêtent régulièrement et vérifient les papiers d’identité des jeunes hommes dans le centre de Tunis, en fonction de leur apparence.» S’ils arrêtent quelqu’un d’un endroit marginalisé », a-t-il ajouté,« ils lui demanderont «que faites-vous ici?», Soulignant la liberté restreinte et le peu de dignité de ces jeunes.

    Mais parce que ces mêmes jeunes Tunisiens à la fin de l’adolescence ou au début de la vingtaine n’ont pas vécu sous la dictature de Ben Ali, ils ignorent ce qu’est l’autoritarisme et s’attendent à être libres à l’ère de l’après-révolution. Ils savent qu’ils ont des droits et sont prêts à se battre pour eux. Ils perçoivent en grande partie le gouvernement et l’ensemble du système comme corrompus. Ils rejettent les partis politiques et les islamistes, les membres de l’ancien régime et autres, et s’opposent aux abus de pouvoir de la police et de toute autorité qui leur dicte quoi faire. «La police partout, la justice nulle part», lit-on certaines des banderoles hissées lors des manifestations de janvier.

    Les dirigeants politiques n’ont pas rompu avec les anciens choix économiques et sociaux faits sous Ben Ali, et les jeunes d’aujourd’hui veulent rompre avec la classe politique actuelle qui s’est révélée à plusieurs reprises incompétente.

    Pendant ce temps, les vestiges des politiques de Ben Ali ont prolongé un modèle de développement exclusif, laissant croître l’économie informelle, avec sa main-d’œuvre de plus en plus précaire et peu rémunérée, tout en refusant aux travailleurs irréguliers le droit d’être intégrés dans le secteur formel afin d’avoir accès à une meilleure économie économique. Opportunités.

    Le député Ouniss a admis que la grande erreur commise par toutes les parties au fil des ans n’a pas été de donner la priorité à un meilleur accès à la production de richesse. «Il faut du courage politique de chacun pour prendre position contre le capitalisme de copinage, pour ouvrir un débat et légiférer sur ce dossier», a estimé le législateur. Agir sur cette question critique, a-t-elle poursuivi, permettrait de réapprovisionner les caisses, y compris les fonds de sécurité sociale, permettant à l’État d’allouer des dépenses plus adéquates dans les secteurs de l’éducation, de la santé, des transports et des infrastructures, ainsi que de concevoir et de mettre en œuvre des politiques publiques. garantir l’équité économique et sociale.

    Pour Mehdi Barhoumi, «le vrai problème n’a pas été de remettre en question le système économique et social que nous avons. Nous devons avoir un nouveau modèle basé sur une meilleure redistribution des richesses », faisant allusion à la rareté des emplois et à la diminution des services publics de qualité médiocre à l’intérieur, au sud et dans les banlieues.

    Le parcours révolutionnaire de la Tunisie est remis en cause par des mouvements régressifs venant de plusieurs joueurs. Ceux-ci incluent les cercles des capitalistes et des groupes d’intérêt financier, les élites politiques, le plus grand parti islamiste modéré Ennahda (qui est la seule force politique stable depuis la révolution) et des politiciens contre-révolutionnaires comme Abir Moussi, un ancien responsable du parti de Ben Ali qui loue ouvertement l’ancien régime et dont le Parti Destourien Libre (PDL) est en tête dans les sondages.

    Les forces extérieures empêchent également le changement

    Cependant, les défis ne viennent pas seulement de l’intérieur. Le Fonds monétaire international (FMI), le plus important donateur étranger du pays, est probablement le plus grand acteur extérieur contre-révolutionnaire. La politique du FMI en Tunisie est une autre source de pression économique. Ses prêts sont liés à un programme d’austérité drastique aggravant les malheurs sociaux de l’État nord-africain, en particulier dans les régions internes, tout en faisant peu pour essayer de résoudre les problèmes structurels auxquels est confrontée l’économie nationale. Les directives néolibérales du fonds ont considérablement sapé les faibles efforts des gouvernements de transition pour adopter des mesures socialement et économiquement justes pour répondre aux demandes de la population.

    L’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (EAU) ont également joué un rôle en soutenant les forces antidémocratiques en Tunisie et en concentrant récemment leur soutien sur le leader contre-révolutionnaire, Abir Moussi.

    Le gouvernement américain a fourni plus de 100 millions de dollars d’aide à la Tunisie pour renforcer l’application de la loi et le système judiciaire du pays. Une partie de l’aide a été consacrée à la modernisation de l’académie de police phare du ministère de l’Intérieur et au renforcement des capacités de formation de la police et de la Garde nationale dans des programmes comprenant le contrôle des foules. [Le texte continue ci-dessous]

    Depuis 2011, la coopération militaire entre les États-Unis et la Tunisie s’intensifie. En 2015, le département d’État américain a classé le petit État nord-africain comme son seizième principal allié non-OTAN, affirmant qu’un tel accord de partenariat envoyait «un signal fort de notre soutien à la décision de la Tunisie de rejoindre les démocraties du monde». Cette déclaration n’a pas bien résonné auprès du public tunisien. «Depuis quand l’OTAN a-t-elle promu la« démocratie »dans les pays du sud de la Méditerranée?» a demandé Francis Ghilès, un expert européen de premier plan sur le Maghreb, dans un éditorial . Après que les forces de l’ OTAN ont bombardé la Libye, at – il noté, la «Le Royaume-Uni et les États-Unis ont quitté la Libye à l’automne 2011, laissant la Tunisie faire face à un afflux massif de réfugiés. Ils ont laissé un État en faillite et d’énormes caches d’armes modernes qui ont ensuite coulé dans les pays voisins.

    La Tunisie est un partenaire réticent de l’alliance, souhaitant préserver la souveraineté nationale en matière de sécurité, ce qui n’est pas facile dans un contexte de turbulences régionales, notamment lorsqu’elle est absorbée par des troubles économiques et sociaux chez elle. Le gouvernement s’oppose à la présence de toute organisation étrangère à l’intérieur du pays, semblant mal à l’aise de dire aux citoyens que les bases militaires tunisiennes sont utilisées par les puissances occidentales pour des opérations dans les pays voisins, ou qu’il y a des bottes étrangères sur le terrain.

    «L’OTAN est très impopulaire dans notre pays. J’ai encore du mal à comprendre pourquoi nous avons besoin de l’aide de ceux qui ont mis le feu à la région. » a tweeté Chafik Ben Rouine, co-fondateur de l’Observatoire tunisien de l’économie (TOE).

    Pendant ce temps, le mouvement de protestation de la jeunesse qui a émergé des troubles de janvier ne fait que commencer à se définir. Ces jeunes manifestants sont douloureusement conscients de la réalité dans laquelle ils vivent. Ils sont motivés par des revendications claires et rejettent la politique de statu quo proposée par l’establishment post-2011.

    Reste à voir si leur mouvement aura suffisamment d’endurance pour continuer à se mobiliser et à pousser pour le changement – contre un gouvernement qui continuera sa réponse axée sur la sécurité.

    Alessandra Bajec est une journaliste indépendante spécialisée dans le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Entre 2010 et 2011, elle a vécu en Palestine. Elle était basée au Caire de 2013 à 2017, et depuis 2018 est basée à Tunis.

    Toward Freedom, 15 mars 2021

    Tags : Tunisie, Printemps Arabe, démocratie, liberté,

  • Répercussions du printemps arabe

    Une rétrospective de 10 ans

    Il y a dix ans, ce qu’on a appelé le printemps arabe a commencé. Cela a commencé en Tunisie avec d’énormes manifestations qui se sont propagées dans toute la région. Ils ont fait tomber les autocrates, ce qui a conduit à une situation de guerre. Il est probablement logique qu’à l’occasion du 10 e anniversaire du printemps arabe, nous devrions voir comment un acte de désespoir extrême a tout déclenché.

    Cela a commencé en Tunisie en décembre 2010. Muhammad Bouazizi a vendu des fruits dans la rue. Il avait 26 ans, soutenait toute sa famille et gagnait difficilement sa vie. Un jour, la police a tenté de confisquer sa charrette. Selon la police, il n’avait pas de permis mais cette allégation a été rejetée par Bouazizi catégoriquement. En fait, a-t-il affirmé, la police voulait être soudoyée. Une policière l’a même giflé. Lorsqu’il a tenté de se plaindre aux autorités locales, il a été ignoré. Il s’est donc immolé par le feu devant un bâtiment gouvernemental. Muhammad est mort quelques semaines plus tard. En quelques semaines, une énorme réaction a éclaté qui a conduit à des manifestations de masse en Tunisie. Le sort de Muhammad a résonné avec tant de gens parce qu’ils souffraient également de certaines frustrations. Selon Al-Jazeera,

    Au cours des deux dernières années, il y a eu plus de manifestations dans des endroits comme le Soudan, l’Algérie et le Liban. La barrière de la peur qui a été brisée il y a 10 ans a encouragé un si grand nombre à continuer d’appeler leurs gouvernements. Le printemps arabe n’est pas terminé à bien des égards

    Les gens du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord se sont sentis inspirés d’exiger des changements dans leurs pays également. Ils ont exigé la chute des régimes autocratiques. Ils appelaient ces gouvernements à être tenus responsables des injustices sociales dont ils avaient été victimes pendant des décennies. Sans doute, c’était le moment révolutionnaire à une échelle telle que nous n’avions pas vraiment observé depuis les luttes pour l’indépendance de la domination coloniale. Un bref rappel aidera à comprendre les effets de la révolution tunisienne sur les autres parties du monde.

    En Tunisie, le président était au pouvoir depuis 23 ans mais son pouvoir a été renversé après seulement un mois de manifestations. En Égypte, il n’a fallu que 18 jours pour se débarrasser d’Hosni Moubarak après 30 ans de règne. L’Égypte a ensuite obtenu son premier président élu démocratiquement, Mohammad Morsi, mais son gouvernement a été renversé par l’armée. Il est axiomatique d’admettre que l’armée est toujours aux commandes.

    En Libye, le président Mouammar Kadhafi a été capturé et tué après 42 ans au pouvoir. Cette situation particulière a créé un vide de pouvoir qui a conduit à une guerre civile toujours en cours. Le président du Yémen, Ali Abdullah Saleh, a également été expulsé après 33 ans au pouvoir. Mais depuis, le pays est plus divisé que jamais. Le combat entre les rebelles Houthis et la coalition militaire dirigée par l’Arabie saoudite a créé l’une des pires catastrophes humanitaires au monde. D’un autre côté, la Syrie est une sorte d’exception parce que Bachar al-Assad n’est pas parti. Ce qui a commencé comme des manifestations pacifiques est devenu l’un des pires conflits de notre temps. Avec le gouvernement d’Assad, des groupes tels que l’EIIL et des puissances étrangères se battent tous pour le contrôle.

    D’autres pays ont également connu des soulèvements, le plus grave étant à Bahreïn. Mais l’Arabie saoudite a envoyé des troupes de l’autre côté de la frontière pour y sauver la monarchie. Ainsi, dans la plupart des pays, le printemps arabe n’a pas abouti à ce que de nombreux manifestants voulaient. Certains diraient même que les choses ont régressé. Ils croient qu’un autoritarisme renouvelé a eu lieu, qui a exacerbé l’oppression encore pire qu’elle ne l’était avant le printemps arabe dans certains de ces cas.

    Dans l’ombre de la tourmente du monde arabe, il y a un pays qui semble avoir bien fait les choses. En tant que jeune démocratie, la Tunisie a beaucoup à offrir. Il a obtenu une nouvelle constitution, tenant plusieurs élections. Les médias sont considérés comme libres et les gens peuvent également manifester. La Tunisie a pu subir une transition politique relativement pacifique.

    La Tunisie a également fait quelque chose de remarquable en créant la Commission vérité et dignité. Il a été créé pour enquêter sur des choses comme les violations des droits de l’homme et la corruption sous l’ancien régime. Il y a eu plus de 62 000 plaintes de victimes. Certaines des audiences ont même été télévisées. Ils demandent des comptes ou des réparations.

    Il n’est pas hors de propos de dire que le processus même est un processus politique et controversé par nature, car il creuse vraiment profondément les racines de la laideur du régime autoritaire et de l’oppression. Il n’est donc pas étonnant qu’il y ait eu une résistance et que les politiciens de l’ancien régime soient de retour au pouvoir. Ils sont accusés d’avoir tenté d’arrêter les travaux de la commission. Ils ont même adopté une loi qui accorde l’amnistie aux fonctionnaires accusés de corruption à l’époque de Bin Ali.

    Il y a également eu des problèmes de sécurité. Des combattants ont traversé de Libye et des civils ont été attaqués. L’économie a également connu des difficultés. Les prêteurs internationaux comme le FMI ont offert des renflouements, mais les réductions de dépenses qu’ils exigeaient étaient impopulaires. Les gens n’ont pas pu acheter les produits de base. Par conséquent, il est difficile de qualifier la Tunisie de succès, mais aussi d’ignorer qu’elle fait mieux que les autres. 10 ans, ce n’est pas long pour transformer un pays et encore moins une région entière.

    Au cours des deux dernières années, il y a eu plus de manifestations dans des endroits comme le Soudan, l’Algérie et le Liban. La barrière de la peur qui a été brisée il y a 10 ans a encouragé un si grand nombre à continuer d’appeler leurs gouvernements. Le printemps arabe n’est pas terminé à bien des égards. La Tunisie est loin d’être un exemple parfait mais les gens là-bas ont la liberté d’élire qui les amène à exiger le changement. Les voix de centaines d’innocents sont entendues. C’est ce que voulait Muhammad Bouazizi. C’est ce que des millions de personnes voulaient, lorsqu’elles se sont levées il y a 10 ans.

    PakistanToday, 30 jan 2021

    Tags : Printemps arabe, démocratie, révolution,