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  • Algérie/ Sider El Hadjar : Plusieurs cadres dirigeants convoqués par la Gendarmerie

    Par : A.Ighil

    Des responsables et cadres dirigeants en activité au complexe Sider El Hadjar, notamment la présidente du Conseil d’administration, du directeur des approvisionnements, l’ex-directeur du magasin général des stocks (M.G.S), aujourd’hui installé en France, un chef de secteur et un agent, tout ce beau monde a été convoqué ces derniers jours par la brigade de recherches et d’investigations, relevant du groupement territorial de la Gendarmerie nationale d’Annaba, apprend-on de sources sûres.

    C’est suite à une demande d’audit en date de février 2021, du nouveau responsables du MGS lors d’un inventaire physique qu’il a été découvert la disparition du magasin général de plus de 1.700 chaussures de sécurité destinées aux sidérurgistes. La disparition de ces équipements a été confirmée par plusieurs opérations de comptage qui sont d’ailleurs toujours en cours.

    La valeur de ces équipements est estimée à plus 34 millions de dinars. Il faudrait rappeler que cette affaire remonte à l’année 2019. La partie pointée du doigt par certains responsables, à la suite de ces vols en séries au sein du complexe, sont les agents de la société de gardiennage SGS, filiale du groupe Sider. Il y a une année, un vol qui a défrayé toutes les chroniques a été celui de 3 kilomètres de câbles électriques de haute tension dont le préjudice financier était estimé à 100 millions de dinars qui a forcé à l’arrêt une unité névralgique, celle de la préparation matières et agglomérés (PMA) pendant une vingtaine de jours. Le lendemain de cet incident, qualifié de « sabotage » par certains, il a été signalé la disparition de 10 disjoncteurs industriels, dotés de 8 cartes spécifiques de marque prestigieuse ; des équipements ne pouvant pas être écoulés sur le marché.

    Pour les sidérurgistes inquiets, ces vols à répétition n’ont d’autres objectifs que de saboter l’entreprise par une catégorie du personnel toxique « au profil psychologique négatif ». Ainsi, un ancien fleuron de l’industrie qui bat de l’aile et qui traverse une grave crise financière au point de rencontrer des difficultés pour honorer les salaires des 6.200 travailleurs. Lors de sa première visite dans la wilaya d’Annaba, le ministre de l’Industrie, Mohamed Bacha a étrangement omis de faire une virée au complexe Sider El Hadjar.

    Le Provincial, 22 mai 2021

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  • Extradition entre l’Algérie et la France : Le glas a sonné pour les rescapés de la «Îssaba»

    C’est un grand pas de fait en matière de lutte contre la criminalité et la corruption, et en matière de stratégie de récupération des capitaux sortis illicitement vers l’étranger, qu’introduit le décret officiel annonçant la signature de convention d’extradition entre l’Algérie et la France.

    Autant dire que l’étau se resserre sur les fugitifs qui ont participé à la ruine du pays, et qui se prélassent à l’ombre des refuges et des paradis fiscaux. Ceux qui croyaient être sortis d’affaire, et qui sont passés à travers les mailles du filet de la lutte contre l’argent sale, ne sont plus dans l’impunité qui leurs a permis d’accomplir leurs méfaits et de fuir.

    A ce sujet la convention est on ne peut plus claire, elle stipule que «désireux de rendre plus efficace la coopération en matière de lutte contre la criminalité sous toutes ses formes par la conclusion d’une convention d’extradition (…) s’engagent à se livrer réciproquement, selon les règles et sous les conditions établies par la présente convention, les personnes poursuivies ou condamnées par leurs autorités judiciaires compétentes. Aux fins de la présente convention, donnent lieu à extradition, les infractions punies par les lois des parties d’une peine privative de liberté d’au moins une année ou d’une peine d’emprisonnement plus sévère».

    C’est l’ouverture d’un front nouveau pour la lutte contre l’argent sale, qui risque de faire remonter à la surface un nombre considérable de scandales et de dossiers brûlants. La plupart des affaires, en plus de celles liées au terrorisme international, seront les résultats de plusieurs décennies de gestion despotique, ou les dirigeants du pays se sont affairés à s’enrichir et à ériger le pouvoir de l’argent, comme seule autorité reconnue, et ou la loi de la jungle, celle du plus fort sera appliquée et imposée au peuple.

    Autant dire que le glas a sonné pour ceux qui ont orchestré la ruine du pays, et que se sont retranchés après la chute de leurs régime, à l’étranger. Ils semblent être attrapés par un renversement de situation inattendu, ou sous l’effet d’un partage mutuel d’intérêt entre les deux pays, les parois épaisses qui composaient leur impunité se sont anéanties sans résistance, par l’unique truchement de la loi.

    Cependant, il s’agit de mettre en place des mécanismes et des outils issus d’une coopération sans failles, ou les investigations et le partage seraient les armes absolues dans cette coalition contre le crime et la corruption.

    Dans ces termes, la signature de cette convention, viendra mettre fin à une longue période d’errance juridique, accentuée par des conjonctures, souvent non favorables à de telles avancées. Il y a lieu de convenir que les intérêts économiques et les enjeux géopolitiques des deux pays sont au centre de la conjoncture actuelle, et devraient motiver le renforcement des relations bilatérales.

    Cela étant, le chemin vers la récupération massive des sommes mirobolantes qui ont quitté le sol algérien, durant le règne de la Îssiba, est encore long et parsemé d’obstacles. Dans la mesure où la méfiance a fait de ces derniers des orfèvres en matière de manipulations de lois et de documents. Souvent leurs acquisitions à l’étranger se font à travers des prête-noms, et ne laissent trace de leur réel patrimoine, qu’en infime portion.

    Mais il est important de retenir que malgré les difficultés que vont rencontrer les investigations et les enquêtes, il est indéniable que les nouvelles voies de coopération entre les deux, sont ouvertes, et représenteront désormais le cauchemar des oligarques et des criminels qui lorgnaient l’espoir d’échapper aux poursuites judiciaires, et aux jugements prononcés à leur encontre.

    Source : Algerie-Eco via Maghreb Aujourd’hui

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  • Algérie/ Blocage de l’économie nationale : Des «forces occultes» pointées du doigt

    En dépit de la volonté politique affichée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le décollage économique n’a pas encore atteint le niveau de croisière escompté. Des entraves bureaucratiques complètement obsolètes et anachroniques régissent encore l’activité économique et notamment, l’investissement.

    Par Akrem R.

    D’ailleurs, faute de non promulgation du nouveau code de l’investissement, aucun projet n’a été concrétisé sur le terrain…. depuis 14 mois !

    C’est dans cette optique, que l’expert international et conseiller en investissement industriel, Mohamed Sayoud, a préconisé un tour de vis supplémentaire dans les procédures de récupération du foncier industriel non exploité, qu’il juge insuffisantes.

    En effet, des milliers d’hectares de terrains sont restés en jachère dans plusieurs wilayas, après que de pseudos opérateurs économiques les ont tout bonnement abandonnés après avoir pu contracter des crédits bancaires, qu’ils ont détournés de leur vocation originelle.

    Pour rappel, l’ex-ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, avait annoncé, en janvier dernier devant les membres du Conseil de la Nation, l’élaboration d’un projet de texte modifiant la loi 08-04 de 2008 relative au foncier industriel, visant la récupération des assiettes des zones industrielles, dont les propriétaires ont bénéficié d’actes de concession, et qui sont toujours non exploitées.

    Une démarche longtemps revendiquée par Mohamed Sayoud, qui estime, quant à lui, que l’Algérie accuse un retard de 50 ans en la matière, et qu’il faudra, en conséquence, travailler davantage et à un rythme soutenu pour combler ce déficit économique.

    Pour Mohamed Sayoud, en l’absence d’un nouveau code de l’investissement, c’est la bureaucratie qui tire les ficelles. Il a signalé, à cet effet, que 40 000 à 50 000 dossiers ont été déposés auprès du comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref). Parmi les demandeurs, il y a d’anciens importateurs qui souhaitent réaliser des usines. « Ce n’est pas rien ! Imaginez que sera l’impact sur l’économie nationale si ces postulants à des terrains industriels obtiennent gain de cause ? Maintenant, imaginez le contraire aussi ! Il n’y a pas de secret. Il faut que l’expression ‘ce n’est pas possible’ disparaisse du vocabulaire des administrateurs », ironise M. Sayoud. Notre interlocuteur a pointé du doigt un phénomène étrange au sein de l’administration algérienne, consistant à ne pas appliquer, pour des raisons non évidentes, les orientations et les directives émanant des plus hautes instances de l’État. « Il doit y avoir des forces occultent qui veulent à tout prix entraver le développement économique en Algérie», s’est-il interrogé dans une déclaration adressée à notre quotidien.

    Pour cet expert, la croissance économique dans le secteur de l’Industrie doit s’articuler sur la baisse des importations, qui entraine de facto une baisse de la demande sur les devises. «Le marché parallèle de la devise impacte négativement la volonté d’aller vers l’investissement productif », a-t-il ajouté.

    «La règle 51/49 résiste, malgré sa suppression»

    Sur le plan international, l’Algérie peine à améliorer son classement Doing Business depuis plusieurs années déjà. En effet, la détérioration du climat des affaires et une législation qui ne favorise pas la croissance des IDE, car elle est jugée trop « bureaucratique », voire « protectionniste » par beaucoup d’experts.

    À titre d’exemple, la règle (51/49) régissant l’investissement étranger en Algérie depuis 2009 et amendée par l’article 50 de la loi de Finances Complémentaire, LFC2020, résiste, du moins sur le terrain. En effet, dira M. Sayoud, à ce jour, le Centre national du registre du commerce (CNRC), sous tutelle du ministère du Commerce, n’autorise pas encore les investisseurs étrangers à avoir un registre de commerce s’ils ne disposent pas d’un partenaire national. «Nous ne comprenons pas les raisons de ces blocages malgré la révision de la loi et nous demandons la levée immédiates des barrières à l’entrée des IDE », a-t-il déploré.

    L’importance du facteur «temps» n’est pas en reste : Mohamed Sayoud s’étonne que le lancement d’une activité industrielle puisse durer très longtemps, pour des raisons bureaucratiques, alors que l’entrée en production d’une entreprise devrait intervenir dans les 5 à 8 mois à compter de sa création. « Il faut que les autorités prennent à bras le corps la question du temps. Il s’agit d’un facteur primordial pour le développement économique du pays».

    Ecotimes, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, économie, décollage économique, entraves bureaucratiques, investissement, foncier industriel non exploité, détournement,

  • Opération Marquês. Le grand condamné est la justice portugaise, dit Boaventura de Sousa Santos.

    Le sociologue et juriste affirme que la justice portugaise est la grande condamnée de l’instruction de l’opération Marquis : « Voilà ce qui est vraiment condamné ».

    L’enquête sur l’opération Marquis a été « une grande condamnation de la justice portugaise », en particulier des procédures du ministère public dans les cas de crimes de grande complexité, a déclaré le sociologue et juriste Boaventura de Sousa Santos.

    « C’est une grande condamnation de la justice portugaise. C’est cela qui est vraiment condamné et très particulièrement les procédures du ministère public dans cette affaire », a-t-il déclaré à l’agence de presse Lusa, également professeur à l’université de Coimbra, soulignant qu’il y a « longtemps », il a dénoncé « l’erreur consistant à essayer de rassembler tous les crimes, toutes les indications de comportement criminel dans des méga-processus qui ne se terminent jamais parce qu’ils ont trop de cas et d’accusés ». Pour Boaventura de Sousa Santos, la décision d’ouvrir une enquête était « prévisible ».

    Le résumé le plus cruel est : La montagne a donné naissance à une souris. Parmi les crimes faisant l’objet d’une enquête, nous avons vu que ceux qui pourraient être politiquement plus dommageables et plus graves, à savoir les crimes de corruption, ne s’appliquent pas à José Sócrates. La vérité dans le processus judiciaire est toujours beaucoup plus forte que celle qui est simplement anecdotique, ou celle qui est rapportée dans les médias », a-t-il déclaré.

    Il a également déclaré que cette affaire montre les faiblesses de la justice dans les crimes très complexes, notamment la stratégie du ministère public.

    C’est une caricature cruelle de la justice portugaise dans cette situation. Heureusement, ce n’est pas un portrait de toute la justice portugaise et en fait, le juge Ivo Rosa a donné une image de la crédibilité de la justice portugaise en ce qu’il a strictement suivi les principes que nous tous, juristes, avons appris dans le processus pénal », a-t-il souligné.

    Selon le sociologue, il faut « des changements législatifs et procéduraux ». Boaventura de Sousa Santos a rappelé le cas de l’ancien président français, Nicolas Sarkozy, où « deux ans ont suffi pour être jugé ».

    « C’est la même culture juridique, c’est la même base des codes, mais il y a une stratégie pénale différente en France et au Portugal. En France, le procureur de la République se concentre sur les crimes pour lesquels il dispose de preuves solides », a-t-il souligné.

    Parmi les 28 accusés de l’opération Marquês (19 personnes et neuf sociétés), l’ancien Premier ministre José Sócrates et l’homme d’affaires Carlos Santos Silva, tous deux prononcés pour trois délits de blanchiment d’argent et trois délits de falsification de documents.

    Selon la décision lue par le juge Ivo Rosa, dans le Campus de Justice, à Lisbonne, ont été également prononcés l’ancien ministre et ancien directeur de Caixa Geral de Depósitos Armando Vara, pour un crime de blanchiment d’argent, et l’ancien président du Groupe Espirito Santo Ricardo Salgado, pour trois crimes d’abus de confiance.

    João Perna, ancien chauffeur de José Sócrates, sera jugé pour un délit de possession d’une arme prohibée. Dans le cadre de ce processus, 189 crimes économico-financiers étaient en cause. José Sócrates a été arrêté en novembre 2014. L’acte d’accusation de l’ancien Premier ministre et de 27 autres accusés était connu en octobre 2017.

    Observador, 9 avr 2021

    Etiquettes : Portugal, justice, détournement, corruption, malversation, Armando Vara, Ricardo Salgado, João Perna, Nicolas Sarkozy,