Étiquette : dette

  • Le Maroc, acteur dynamique du développement de l’Afrique

    Tags : Maroc, Afrique, développement, ressources naturelles, réformes économiques, dette,

    Dans un contexte de crise financière, qui a plongé l’économie mondiale dans un grave ralentissement. Le Maroc et d’une manière générale l’Afrique ont fait montre d’une résistance exceptionnelle face à la crise mondiale.

    L’Afrique et malgré ses problèmes arrive désormais à se défaire graduellement de l’image négative qui a longtemps dépréciée sa vraie valeur pour se lancer dans une nouvelle dynamique de développement.

    Ainsi les ressources naturelles abondantes et précieuses de l’Afrique (pétrole, gaz, minéraux, métaux rares (Or, Uranium, Colton) la mise en place des réformes économiques et la diminution de la dette contribuent à l’attractivité et la prospérité de l’Afrique subsaharienne à laquelle le Maroc contribue par ses multiples initiatives et investissements.

    Conscient donc de l’ampleur de ce marché prometteur, le Maroc s’est engagé dans la voie du renforcement de ses relations avec les pays de cette région, et a placé la consolidation de ses relations de coopération économique avec l’Afrique parmi ses priorités, dans le cadre d’une coopération Sud-Sud.

    Le Maroc engage d’importants moyens pour conforter sa position sur les marchés subsahariens, à travers la signature de plusieurs accords de commerce et d’investissements.

    Les deux secteurs, public et privé marocains, agissent en bonne intelligence et fortement en Afrique dans le cadre d’une coopération multilatérale. En effet, Cette coopération s’est traduite dans un premier temps par la participation des entreprises publiques marocaines dans l’implémentation de plusieurs projets d’infrastructures, gestions des ressources naturelles, assainissement.

    Cette coopération s’est développée et a connu, par la suite l’implication du secteur privé dans différents domaines à savoir le tourisme, les télécommunications, les BTP, les banques. Simultanément, le Maroc a œuvré, à travers des actions promotionnelles, afin de simplifier l’entrée du secteur privé marocain aux marchés africains. Le royaume a ainsi conclu des accords avec certains pays de l’Afrique subsaharienne dans le but d’accorder des avantages et des préférences tarifaires pour certains produits.

    Suite à ces actions, une hausse des exportations provenant du Maroc à destination de l’Afrique subsahariennes a été constatée. Le solde commercial du Maroc avec l’Afrique Subsaharienne a augmenté, il est passé d’un déficit de 7,2 milliards de dirhams en 2000 à un excédent de 2.7 milliards de dirham en 2010 !

    En plus des biens et des services, le Maroc aspire à diffuser son savoir-faire dans plusieurs secteurs (textile, construction de barrages, Tics) afin d’en faire bénéficier son voisinage subsaharien.

    Cette démarche globale permet d’une part de partager des expériences, qui contribuera au développement des deux parties, et d’autre part de mettre en place une véritable diplomatie économique, ayant pour but de faciliter l’établissement des intérêts économiques dans son voisinage sub-saharien.

    #Maroc #Afrique #Développement

  • Profits en temps de crise

    Profits en temps de crise

    BP, Shell, TotalEnergies, Exon, Chevron, dette, Moderna, Pfizer, ONU,

    Pablo Laixhay , Thérèse Di Campo

    Aujourd’hui plus que jamais, l’inflation bat des niveaux records, les prix des matières premières explosent sur les marchés internationaux, exacerbant les situations de crises alimentaires, et le gonflement des dettes publiques nous promet un durcissement sévère des mesures d’austérité. Il est dès lors impératif de comprendre que la situation actuelle ne découle pas uniquement de la pandémie de covid ou de la guerre en Ukraine, mais prend racine dans le fonctionnement même de notre système économique et qu’elle permet à différents acteurs de tirer froidement leurs épingles du jeu.

    La crise de la dette présente avant le covid en Europe
    Il est important de comprendre que la crise de la dette était là bien avant le début de la pandémie et qu’il serait réducteur de tout mettre sur le dos de cette dernière. Plusieurs indicateurs nous montrent en effet que la crise de 2007-2008 n’a jamais été tout à fait surmontée et que ses effets ont toujours été présents.

    L’Union européenne ne respecte pas les règles budgétaires imposées avec le traité de Maastricht en 1992

    Le traité de Maastricht impose aux États de l’Union plusieurs règles budgétaires dont celle de maintenir un ratio dette/PIB sous la barre des 60%. Or, une rapide observation nous permet de constater que, depuis de nombreuses années, aucun pays de l’Europe n’a respecté ces règles. En 2019, cinq pays, dont la France, avaient des dettes supérieures à 100 % de leur PIB. C’est notamment le cas du Portugal avec 127,4 %, de l’Italie avec 150,8% ou de la Grèce avec 193,3 %, soit le double, voire le triple de ce qu’exige le traité.

    La dette des pays du Sud explose

    Si on se tourne vers les pays du Sud global, on constate également qu’entre 2010 et 2020 la dette publique du Sud a plus que doublé et qu’elle avait déjà dépassé les 3 000 milliards de dollars avant la pandémie. Les signes d’une crise de la dette sont visibles depuis 2015 et de nombreux pays étaient déjà en grande difficulté à l’aube de la crise covid. C’était notamment le cas de l’Afrique du Sud, du Mozambique, de la République démocratique du Congo ou encore de la Zambie qui est entrée en défaut de paiement de sa dette dès les premières secousses.

    L’austérité mise en place après la crise financière de 2007 n’a jamais cessé

    L’austérité, présentée comme le remède aux surendettements des États suite à la crise financière et aux sauvetages des banques, est toujours d’actualité. Malgré la parenthèse du « quoi qu’il en coûte », les coupes budgétaires et les politiques néolibérales ont continué et pèsent toujours sur les populations de l’U.E. Contrairement aux grandes annonces, il n’y a pas eu non plus de changement en termes de réglementation bancaire ni de spéculation sur les marchés.

    Une bulle spéculative gonfle depuis 2018-2019

    En 2019, nous pouvions déjà parler de crise de la dette car les pays étaient lourdement endettés, ils subissaient toujours les politiques d’austérité et les banques privées participaient grandement au gonflement d’une bulle spéculative menaçant l’économie réelle

    Si l’impression que la crise de 2007 a été enrayée peut être ressentie, c’est notamment parce que les banques centrales ont adopté des politiques de baisse de leurs taux d’intérêt d’une part et d’injection massive de liquidité dans l’économie d’autre part [1]. Selon les plans des banques centrales, ces politiques devaient permettre aux banques, aux grandes entreprises et aux autres détenteurs de grands capitaux d’investir massivement dans l’économie et d’aider au redémarrage.

    Cependant, les banques et entreprises ont préféré racheter leurs propres actions afin de rémunérer leurs actionnaires et faire gonfler artificiellement leurs valeurs en bourse. De la pure spéculation qui, nourrissant une méfiance mutuelle et généralisée, a poussé, dès 2019, les banques à réduire les prêts et a entraîné une baisse des investissements et de la production.

    Ainsi, en 2019, nous pouvions déjà, ou plutôt toujours, parler de crise de la dette puisque :

    1. Les pays ont continué à être de plus en plus lourdement endettés ;
    2. Le « remède de l’austérité » n’a jamais cessé ;
    3. Les banques privées ont continué de spéculer entrainant le gonflement d’une bulle qui menace aujourd’hui l’économie.

    Profits en temps de crises
    C’est dans cette situation qu’apparaît la pandémie de covid qui, en accélérant les mécanismes de crise, entraîne le ralentissement de l’économie mondiale, l’exacerbation de la hausse du prix des matières premières et l’endettement toujours plus grand des États avec des conséquences considérables pour les populations du monde.

    Or, on constate aujourd’hui que les grandes entreprises, les banques privées et autres détenteurs de capitaux, qui jouent souvent un rôle central dans l’apparition ou dans l’exacerbation des crises, justement s’y retrouvent très bien et, au contraire des populations et des États, voient leurs profits exploser.

    Par souci de concision, concentrons-nous sur trois secteurs en particulier : les secteurs agroalimentaires, énergétique et pharmaceutique.

    Secteur de l’agroalimentaire

    Les prix des denrées n’ont pas attendu la guerre en Ukraine ni le covid pour exploser. Déjà élevés en 2019, ils ont explosé (+33,6% selon FAO [2]) sous l’effet de la paralysie mondiale en 2021 et de la spéculation en 2022. Ils ont alors dépassé les cours atteints en 2008. Cette année-là s’étaient déroulées les émeutes de la faim, une série de mobilisations et d’émeutes populaires ayant eu lieu dans une trentaine de pays. Comme aujourd’hui, les cours des denrées alimentaires avaient alors explosé et les États, devenus dépendants de leurs importations après s’être vus imposer une connexion aux marchés internationaux et l’abandon des soutiens aux cultures vivrières, n’ont pas pu assurer l’alimentation pour leurs populations.

    Ainsi, si les conséquences pour les populations sont importantes, la hausse des prix a permis aux entreprises ayant conquis les marchés de céréales et de l’agroalimentaire de réaliser des profits mirobolants. « Pris ensemble, les milliardaires du secteur alimentaire et agroalimentaire ont vu leur richesse augmenter de 382 milliards de dollars (+45 %) ces deux dernières années » [3]. Deux exemples, Cargill [4] et Walmart, illustrent bien cette situation.

    Cargill a réalisé 4,9 milliards de dollars de bénéfices nets en 2021, la meilleure année pour cette entreprise de 156 ans. Et l’année 2022 battra probablement le record.
    Walmart a réalisé 15 milliards de dollars de bénéfices nets en 2020. La fortune de la famille Walton, qui possède la moitié des actions de l’entreprise, a augmenté de 8,8 milliards de dollars entre 2020 et 2021. Et de plus de 15 milliards de dollars de dividendes au cours des cinq dernières années.

    Secteur de l’énergie

    Ces dernières années furent également plus que bénéfiques pour les entreprises du secteur de l’énergie puisque les bénéfices engrangés par les grands groupes pétroliers ont doublé pendant la pandémie. « Avec la flambée du prix du baril de brut, les majors du pétrole ont amassé 82 milliards de dollars de bénéfices cumulés pour BP, Shell, TotalEnergies, Exon et Chevron » [5]. Ces sociétés annoncent toutes des bénéfices records.

    Profits ici aussi réalisés directement au détriment des populations puisque, outre les impacts environnementaux de la consommation des énergies fossiles, la hausse des prix de l’énergie impacte toutes les chaînes d’approvisionnement de denrées et de transport.

    Secteur pharmaceutique

    On estime que, rien qu’auprès des instances de l’Union européenne, les entreprises pharmaceutiques ont déboursé 36 millions d’euros de lobbying pour perpétuer leurs brevets

    Pour nous pencher sur les profits réalisés par les entreprises pharmaceutiques ces deux dernières années, concentrons-nous sur les deux principales entreprises productrices de vaccins, Moderna et Pfizer.

    Concernant Moderna, celle-ci, après avoir reçu 2,5 milliards de subsides US pour le développement de son vaccin (sans compter les précommandes) a réalisé 12 milliards de dollars de profits sur les vaccins en 2021. En l’espace d’un an, son chiffre d’affaires a été multiplié par plus de 20, passant de 803 millions de dollars en 2020 à 18 milliards en 2021. Ses prévisions pour 2022 avoisinent les 21 milliards de profit, uniquement sur les vaccins.

    En ce qui concerne Pfizer, l’entreprise ayant vendu le plus de vaccins au monde, celle-ci a quasiment doublé son chiffre d’affaires qui est passé de 41 milliards de dollars en 2020 à 81 milliards en 2021. Les profits liés à la vente de vaccins y ont participé à hauteur de 37 milliards de dollars. Pour 2022, Pfizer espère engranger 30 milliards de dollars et monter son chiffre d’affaires à plus de 100 milliards de dollars, soit donc une augmentation de 250% en deux ans.

    Sur base des chiffres d’Oxfam, à eux deux, Pfizer et Moderna ont réalisé en 2021 des bénéfices combinés de 93,5 millions de $/jour, soit plus de 1000 dollars/sec [6]. Et il est important de préciser que nous n’avons pas encore abordé la question des profits personnels réalisés par les actionnaires, les directeurs d’entreprises, etc [7].

    Ce qu’il est essentiel de comprendre ici, c’est comment ces entreprises, qui ont notamment été financées par des fonds publics, ont pu faire des profits aussi faramineux.

    La réponse est simple, ils ont exercé une pression considérable afin de conserver les brevets et donc le monopole de la production. Malgré les subsides ayant permis le financement de la recherche et de la production, malgré les mobilisations internationales et les demandes de l’OMS et de nombreux pays, dont les États-Unis et de nombreux pays à faibles revenus, ces groupes ont toujours refusé la transparence et empêché et ralenti la diffusion des savoirs relatifs au développement des vaccins. On estime que, rien qu’auprès des instances de l’Union européenne, les entreprises pharmaceutiques ont déboursé 36 millions d’euros de lobbying pour perpétuer leurs brevets [8].

    En conservant leur monopole, ils ont pu maintenir des prix artificiellement hauts et générer des profits colossaux.

    Le rapport d’Oxfam estime qu’ils ont ainsi facturé « entre 4 et 24 fois plus que ce qu’il en coûterait de produire des vaccins sous forme générique » [9]. Il est également primordial de rappeler que la course entre les États, pour avoir le plus rapidement et en plus grand nombre les vaccins anti-covid, a entrainé une concurrence féroce et que les États les moins riches ont été poussés en dehors de la table de discussions. Pour Pfizer, moins de 1% de leur production a été livrée à des pays à faibles revenus. Pour Moderna, on descend sous les 0,2%. En mai 2022, 87 % de la population des pays à faibles revenus n’était pas complètement vaccinée.

    C’est notamment pour supporter ces coûts que les États ont réalisé des dépenses énormes durant la crise. Crise qui aurait sans doute pu être écourtée avec la coopération des entreprises en question ou être mieux contenue dans les pays n’ayant pas eu accès aux vaccins. Quelques exemples : les États-Unis de Trump ont préfinancé la recherche, les essais cliniques et la production à hauteur de 11 milliards de dollars. Ils ont ensuite financé un plan de relance de 1900 milliards de dollars. Le plan de relance européen proposé par la BCE s’élève à 750 milliards d’euros. Pour relancer l’économie et financer les mesures d’urgence, l’Espagne a dépensé 172 milliards d’euros, 300 milliards pour la France, ou encore 405 milliards pour l’Italie. Cet argent n’est pas tombé du ciel. Ces plans sont financés via l’endettement sur les marchés financiers et les populations devront bientôt subir de nouvelles politiques d’austérité en vue des remboursements.

    Perspectives futures
    Les sommes qui viennent d’être citées amènent à mettre en cause des politiques qui laissent ces entreprises pesant des milliards, profiter ainsi de situations dont souffrent des centaines de millions, voire plusieurs milliards de personnes, que ce soit les transnationales de l’agroalimentaire avec l’explosion des cours des denrées, les multinationales pétrolières avec la hausse des cours de l’énergie ou les entreprises pharmaceutiques durant la crise du covid.

    Début août 2022, Antonio Guterres, Secrétaire général de l’ONU, exhortait « tous les gouvernements à taxer ces profits excessifs et à utiliser les fonds pour soutenir les personnes les plus vulnérables ». Un appel qui ne semble pas avoir été entendu en France. En effet, alors qu’au cours du premier semestre de cette année les entreprises du CAC40 ont réalisé un bénéfice cumulé de 80 milliards d’euros, dont 10 milliards pour Total, les amendements proposés par la gauche et les centristes, afin de réclamer un effort supplémentaire aux grands groupes dans ces temps de crise, ont tous été rejetés par le gouvernement jugeant cette participation inutile, voire contreproductive [10].

    Merci à Christine Pagnoulle et Yvette Krolikowski pour leurs relectures

    CADTM, 1/09/2022

    #Ukraine #UE #Dette #

  • Thomas Sankara, l’homme intègre, le « Che » africain

    Thomas Sankara, l’homme intègre, le « Che » africain

    Thomas Sankara, Burkina Faso, Afrique, colonialisme, dette,

    Thomas Sankara était un « Peul-Mossi » issu d’une famille catholique. Son père était un ancien combattant et prisonnier de guerre de la Seconde Guerre mondiale. Il a fait ses études secondaires d’abord au Lycée Ouézin Coulibaly de Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, puis à partir de la seconde et jusqu’au bac à Ouagadougou, au PKM, le Prytanée militaire du Kadiogo. Il a suivi une formation d’officier à l’Académie militaire d’Antsirabé, à Madagascar, et devint en 1976 commandant du CNEC, le Centre national d’entraînement commando, situé à Pô, dans la province du Nahouri, à 150 km au sud de la capitale. La même année, il se lie d’amitié avec Blaise Compaoré lors d’un stage d’aguerrissement au Maroc. Ensemble, ils fondent le Regroupement des officiers communistes (ROC) dont les autres membres les plus connus sont Henri Zongo, Boukary Kabore et Jean-Baptiste Lingani.

    En septembre 1981, il devient secrétaire d’État à l’information dans le gouvernement du colonel Saye Zerb. Il démissionne le 21 avril 1982, déclarant « Malheur à ceux qui bâillonnent le peuple ! » Le 7 novembre 1982, un nouveau coup d’État portait au pouvoir le médecin militaire Jean-Baptiste Ouédraogo dont Sankara devint le Premier ministre en janvier 1983, mais il fut limogé et mis aux arrêts le 17 mai, après une visite de Guy Penne, conseiller de François Mitterrand. Le lien entre la visite de Guy Penne et l’arrestation de Sankara reste sujet à controverse, même si les soupçons d’une intervention française restent forts.

    Un nouveau coup d’État, le 4 août 1983 plaça Thomas Sankara à la présidence. Il définit son programme comme anti-impérialiste, en particulier dans son « Discours d’orientation politique », écrit par Valère Somé. Son gouvernement retira aux chefs traditionnels les pouvoirs féodaux qu’ils continuaient d’exercer. Il créa les CDR (Comités de défense de la révolution), qui hélas eurent toutefois tendance à se comporter en milice révolutionnaire faisant parfois régner une terreur peu conforme aux objectifs de lutte contre la corruption.

    Pour définir l’essentiel de ses idées et de ses actions politiques, Thomas Sankara était en premier lieu un des chefs du Mouvement des non-alignés, les pays qui durant la Guerre froide ont refusé de prendre parti pour l’un ou l’autre des deux blocs. Il a beaucoup côtoyé des militants d’extrême gauche dans les années 1970 et s’est lié d’amitié avec certains d’entre eux. Il a mis en place un groupe d’officiers clandestin d’influence marxiste : le Regroupement des officiers communistes (ROC).

    Dans ses discours, il dénonce le colonialisme et le néo-colonialisme, notamment de la France, en Afrique (essentiellement les régimes clients de Côte d’Ivoire et du Mali, lequel Mali lance plusieurs fois, soutenu par la France, des actions militaires contre le Burkina Faso). Devant l’ONU, il défend le droit des peuples à pouvoir manger à leur faim, boire à leur soif, être éduqués.

    Pour redonner le pouvoir au peuple, dans une logique de démocratie participative, il créa les CDR (Comités de défense de la révolution) auxquels tout le monde pouvait participer, et qui assuraient la gestion des questions locales et organisaient les grandes actions. Les CDR étaient coordonnés dans le CNR (Conseil national de la révolution). Les résultats de cette politique sont sans appel : réduction de la malnutrition, de la soif (construction massive par les CDR de puits et retenues d’eau), des maladies (grâce aux politiques de « vaccinations commandos », notamment des enfants, burkinabé ou non) et de l’analphabétisme (l’analphabétisme passe pour les hommes de 95% à 80%, et pour les femmes de 99% à 98%, grâce aux « opérations alpha »).

    Thomas Sankara est aussi connu pour avoir rompu avec la société traditionnelle inégalitaire burkinabé, par l’affaiblissement brutal du pouvoir des chefs de tribus, et par la réintégration des femmes dans la société à l’égal des hommes. Son programme révolutionnaire se heurta à une forte opposition du pouvoir traditionnel qu’il marginalisait ainsi que d’une classe moyenne peu nombreuse mais relativement puissante. Il a aussi institué la coutume de planter un arbre à chaque grande occasion pour lutter contre la désertification.

    Il est le seul président d’Afrique (et sans doute du monde) à avoir vendu les luxueuses voitures de fonctions de l’État pour les remplacer par de basiques Renault 5. Il faisait tous ses voyages en classe touriste et ses collaborateurs étaient tenus de faire de même. Il est célèbre aussi pour son habitude de toujours visiter Harlem (et d’y faire un discours) avant l’ONU. Il est considéré par certains comme le Che Guevara africain.

    Extrait du discours de Thomas Sankara à la vingt-cinquième Conférence au sommet des pays membres de l’OUA ; Addis-Abeba, le 29 juillet 1987 :

    « […] Nous estimons que la dette s’analyse d’abord de par ses origines. Les origines de la dette remontent aux origines du colonialisme. Ceux qui nous ont prêté de l’argent, ce sont ceux-là qui nous ont colonisés, ce sont les mêmes qui géraient nos États et nos économies, ce sont les colonisateurs qui endettaient l’Afrique auprès des bailleurs de fonds, leurs frères et cousins. Nous étions étrangers à cette dette, nous ne pouvons donc pas la payer. La dette, c’est encore le néo colonialisme où les colonisateurs se sont transformés en assistants techniques ; en fait, nous devrions dire qu’ils se sont transformés en assassins techniques ; et ce sont eux qui nous ont proposé des sources de financement. Des bailleurs de fond, un terme que l’on emploie chaque jour comme s’il y avait des hommes dont le bâillement suffisait à créer le développement chez les autres. Ces bailleurs de fond nous ont été conseillés, recommandés ; On nous a présenté des montages financiers alléchants, des dossiers ; nous nous sommes endettés pour cinquante ans, soixante ans, même plus c’est-à-dire que l’on nous a amenés à compromettre nos peuples pendant cinquante ans et plus. Mais la dette, c’est sa forme actuelle, contrôlée, dominée par l’impérialisme, une reconquête savamment organisée pour que l’Afrique, sa croissance, son développement obéisse à des paliers, à des normes qui nous sont totalement étrangères, faisant en sorte que chacun de nous devienne l’esclave financier c’est-à-dire l’esclave tout court de ceux qui ont eu l’opportunité, la ruse, la fourberie de placer les fonds chez nous avec l’obligation de rembourser. On nous dit de rembourser la dette, ce n’est pas une question morale, ce n’est point une question de ce prétendu honneur de rembourser ou de ne pas rembourser.

    Monsieur le président,

    Nous avons écouté et applaudi le premier ministre de Norvège lorsqu’elle est intervenue ici même : elle a dit, elle qui est Européenne, que toute la dette ne peut pas être remboursée. La dette ne peut pas être remboursée parce que d’abord si nous ne payons pas, nos bailleurs de fond ne mourront pas. Soyons-en sûrs. Par contre, si nous payons, c’est nous qui allons mourir. Soyons en sûrs également. Ceux qui nous ont conduits à l’endettement ont joué comme dans un casino ; quand ils gagnaient, il n’y avait point de débat, maintenant qu’ils ont perdu au jeu, ils nous exigent le remboursement ; et l’on parle de crise. Non ! Monsieur le Président, ils ont joué, ils ont perdu, c’est la règle du jeu, la vie continue ! Nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous n’avons pas de quoi payer ; nous ne pouvons pas rembourser la dette parce que nous ne sommes pas responsables de la dette ; nous ne pouvons pas payer la dette parce que, au contraire, les autres nous doivent ce que les plus grandes richesses ne pourront jamais payer c’est-à-dire la dette de sang. C’est notre sang qui a été versé ; on parle du plan Marshall qui a refait l’ Europe Économique mais ne parle jamais du plan Africain qui a permis à l’Europe de faire face aux hordes hitlériennes lorsque leur économie était menacée, leur stabilité était menacée. Qui a sauvé l’Europe ? C’est l’Afrique ! On en parle très peu, on en parle si peu que nous ne pouvons pas nous être complices de ce silence ingrat. Si les autres ne peuvent pas Chanter nos louanges, nous avons au moins le devoir de dire que nos pères furent courageux et que nos anciens combattants ont sauvé l’Europe et finalement ont permis au monde de se débarrasser du Nazisme.

    La dette, c’est aussi la conséquence des affrontements et lorsque l’on nous parle aujourd’hui de crise économique, on oublie de nous dire que la crise n’est pas venue de façon subite, la crise existe de tout temps et elle ira en s’aggravant chaque fois que les masses populaires seront de plus en plus conscientes de leur droit face aux exploiteurs. Il y a crise aujourd’hui parce que les masses refusent que les richesses soient concentrées entre les mains de quelques individus ; il y a crise parce que quelques individus déposent dans des banques à l’étranger des sommes colossales qui suffiraient à développer l’ Afrique ; il y a crise parce que face à richesses individuelles que l’on peut nommer, les masses populaires refusent de vivre dans les ghettos, dans les bas quartiers ; il y a crise parce que les peuples partout refusent d’être dans Soweto face à Johannesburg. Il y a donc lutte et l’exacerbation de cette lutte amène les tenants du pouvoir financier à s’inquiéter. On nous demande aujourd’hui d’être complices de la recherche d’un équilibre, équilibre en faveur des tenants du pouvoir financier, équilibre au détriment de nos masses populaires. Non, nous ne pouvons pas être complices, non, nous ne pouvons pas accompagner ceux qui sucent le sang de nos peuples et qui vivent de la sueur de nos peuples, nous ne pouvons pas les accompagner dans leur démarche assassine.

    Monsieur le président,

    Nous entendons parler de club, club de Rome, club de Paris, club de partout. Nous entendons parler du groupe des cinq, du groupe des sept, du groupe des dix peut être du groupe des cent et que sais-je encore. Il est normal que nous créions notre club et notre groupe en faisant en sorte que dès aujourd’hui Addis Abeba devienne également le siège, le centre d’où partira le souffle nouveau : le club d’Addis Abeba. Nous avons le devoir aujourd’hui de créer le front uni d’Addis Abeba contre la dette. Ce n’est que de cette façon que nous pouvons dire aux autres qu’en refusant de payer la dette nous ne venons pas dans une démarche belliqueuse, au contraire, c’est dans une démarche fraternelle pour dire ce qui est. Du reste, les masses populaires en Europe ne sont pas opposées aux masses populaires en Afrique mais ceux qui veulent exploiter l’Afrique, ce sont les mêmes qui exploitent l’Europe ; Nous avons un ennemi commun. Donc notre club parti d’Addis Abeba devra également dire aux uns et aux autres que la dette ne saurait être payée. Et quand nous disons que la dette ne saurait être payée ce n’est point que nous sommes contre la morale, la dignité, le respect de la parole. Parce que nous estimons que nous n’avons pas la même morale que les autres. Entre le riche et le pauvre, il n’y a pas la même morale. La bible, le coran, ne peuvent pas servir de la même manière celui qui exploite le peuple et celui qui est exploité ; il faudrait alors qu’il y ait deux éditions de la bible et deux éditions du coran.

    Nous ne pouvons pas accepter qu’on nous parle de dignité, nous ne pouvons pas accepter que l’on nous parle de mérite de ceux qui payent et de perte de confiance vis à vis de ceux qui ne paieraient pas. Nous devons au contraire dire que c’est normal aujourd’hui, nous devons au contraire reconnaître que les plus grands voleurs sont les plus riches. Un pauvre, quand il vole, il ne commet qu’un larcin ou une peccadille tout jute pour survivre par nécessité. Les riches ce sont eux qui volent le fisc, les douanes et qui exploitent les peuples. Monsieur le président, ma proposition ne vise pas simplement à provoquer ou à faire du spectacle, je voudrais dire ce que chacun de nous pense et souhaite. Qui ici ne souhaite pas que la dette soit purement et simplement effacée ? Celui qui ne le souhaite pas, il peut sortir, prendre son avion et aller tout de suite à la banque mondiale payer ! Tous nous le souhaitons ! Je ne voudrais pas que l’on prenne la proposition du Burkina Faso comme celle qui viendrait de la part de jeunes sans maturité et sans expérience. Je ne voudrais pas non plus que l’on pense qu’il n’y a que les révolutionnaires à parler de cette façon. Je voudrais que l’on admette que c’est simplement l’objectivité et l’obligation et je peux citer pour exemples ceux qui ont dit de ne pas payer la dette, des révolutionnaires comme des non révolutionnaires, des jeunes comme des vieux. Je citerai par exemple Fidel Castro, il n’a pas mon âge même s’il est révolutionnaire mais je pourrais citer également François Mitterrand qui a dit que les pays africains ne peuvent pas payer, que les pays pauvres ne peuvent pas ; Je pourrais citer Madame le premier ministre de Norvège, je ne connais pas son âge et je m’en voudrais de le lui demander. Je voudrais citer également le président Félix Houphouët-Boigny. Si le Burkina Faso tout seul refuse de payer la dette, je ne serai pas là à la prochaine conférence. » ( «Jeanne Aicha Ba a signé le 13 juillet 2009 un article bien documenté et une analyse fort didactique intitulé » Thomas Sankara, leader charismatique – ou le Che Guevara africain » ; il semble opportun de le publier ad integrum dans ce blog)

    Né le 21 décembre 1949 à Yako en Haute Volta, actuel Burkina Faso, Thomas Sankara a fréquenté l’école primaire à Gaoua, a commencé ses études secondaires au Lycée Ouezzin Coulibaly de Bobo et est entré par la suite au Prytanée militaire du Kadiogo où il a obtenu son baccalauréat. Il a ensuite entrepris une carrière militaire, notamment au Madagascar où il est revenu de l’Académie Militaire d’Antisirabe (Madagascar) avec le grade de sous-lieutenant. Il a également fait un stage à l’école de parachutisme de Pau en France puis au centre de parachutiste de Rabat au Maroc. Au niveau de sa carrière politique, il a été nommé secrétaire d’état à l’information en 1981 sous le régime de Seye Zerbo, par la suite, il devient premier ministre sous la présidence de Jean-Baptiste Ouédraogo en 1983. Il a été en prison la même année à la suite de la visite de Jean-Christophe Mitterrand, le fils de François Mitterrand, qui était à l’époque le conseiller de son père en matière d’affaires Africaines. À la suite d’un coup d’état avec l’actuel président, Blaise Compaoré, il devient président le 4 août 1983 à l’âge de 33 ans. Lors de son premier anniversaire au pouvoir, il changea le nom du pays, de Haute Volta en Burkina Faso, il a également changé le drapeau et a écrit un nouvel hymne national.

    Thomas Sankara est sans aucun doute le personnage de l’histoire Burkinabé le plus connu et le plus populaire dans le monde. Au delà de son rôle, de ses actions et de son leadership, il est devenu une figure populaire et symbolique de l’histoire au Burkina Faso et est, autant considéré comme tel en Afrique et dans le monde. Il était un leader charismatique. Le fait qu’il était un guitariste et qu’il aimait les motocyclettes, des choses pourtant très simples, ont également contribué à son charisme. Grâce à sa politique, Thomas Sankara constituait un espoir pour le peuple Burkinabé et l’Afrique. La participation de plusieurs femmes à des postes ministériels, environ le quart, ainsi que, sa politique axée sur l’éducation, la santé, l’élimination de la corruption et de la famine, et enfin, le reboisement ont fait de lui quelqu’un d’intègre, un homme juste et droit. L’amélioration du statut des femmes était l’une des priorités de Sankara, ce qui était sans précédent en Afrique occidentale, à l’époque. La circoncision des filles a été interdite par son gouvernement, il condamnait également la polygamie, et faisait la promotion de la contraception. Son gouvernement a été le premier gouvernement africain à reconnaître le SIDA comme un fléau et constituant une menace importante pour l’Afrique.

    Thomas Sankara était un homme du peuple, accessible et simple, il se mêlait à la population sans aucun problème, il a même déjà été arbitre lors d’un match où son gouvernement jouait. De par ses activités, ses actions, ses discours et sa politique, Sankara était quelqu’un de troublant et de gênant. Il était dérangeant pour plusieurs personnes et pays, puisqu’il rejetait ce que la majorité des autres présidents faisait, approuvait ou prônait, comme la corruption ou la non reconnaissance des droits des femmes. En outre, contrairement à plusieurs chefs d’états, Sankara, ne croyait pas au fait que les pays industrialisés vont l’aider à développer son pays. Au contraire, pour lui, le développement du Burkina Faso se fera par la participation et le travail du peuple Burkinabè. Il prônait l’idée que le Burkina ne devait compter que sur lui-même et sa population. Il appartenait, sans aucun doute, au groupe de chefs africains qui ont voulu donner au continent africain en général et à leur pays en particulier une nouvelle dimension socio-économique. On le surnommait « Tom Sank », et il a souvent été comparé à Che Guevara, pour bien des africains, et sur plusieurs autres continents, il était considéré comme un Che Guevara africain.

    Thomas Sankara était un nouveau style de chef d’état. Il fascinait les gens et personne ne restait indifférent face à lui. C’est pourquoi il fut si aimé et si haï en même temps. Plusieurs années après sa disparition, le monde garde de lui l’image d’un leader intègre et modeste, qui a changé les mentalités de la majorité ses concitoyens et donné une certaine dignité à son pays. Une image et un idéal qui résistent encore au temps. On peut, donc dire que sa mort a été vraiment un échec pour ceux qui voulaient l’éteindre et éliminer son nom. Puisqu’elle a permis de donner un signal à la jeunesse africaine, qui se reconnaît en ce héros et leader et dont son courage, ses politiques, ses discours et ses actions guident plusieurs jeunes africains, qui sont l’espoir Africain de demain, et qui continuent de le percevoir comme quelqu’un qui pouvait freiner l’injustice et la misère en Afrique.

    Son entourage le décrit comme quelqu’un de taquin, d’amical, de chaleureux et d’humoristique. Dès fois lyrique et poétique, mais toujours égal à lui-même : un nationaliste jusque dans l’âme, un idéaliste, un organisateur, un rigoureux, un méticuleux, un audacieux, un provocateur, un homme imprévisible et attachant qui aimait les belles choses et la simplicité. Cependant, une des limites de ses actions était de vouloir prendre les biens des riches pour les distribuer aux pauvres. Il n’a pas, non plus, remarqué le scepticisme croissant de son peuple à l’égard de ses politiques. À cet effet, le fait d’obliger un ministre à payer sa facture d’électricité a été dénoncé par plusieurs personnes. Même si la majorité du peuple burkinabé était d’accord avec ses politiques, ils ne trouvaient pas cette attitude correcte et digne d’un chef d’état. Sa totale confiance envers son entourage, sa rapidité dans ses actions, ses discours et ses politiques ont en bout de ligne mené à sa perte. {…].

    La popularité de Thomas Sankara se situait principalement dans ses nombreuses qualités charismatiques, son énergie communicative, son exigence envers lui-même et les autres, son intelligence, sa créativité, sa sincérité, sa loyauté, sa conception de la justice, l’ampleur du travail qu’il était capable d’accomplir, et sa simplicité. Son leadership, quant à lui, résidait au niveau de sa capacité à faire adhérer les gens à ses actions, en restant toujours très proche des populations, tant sur le plan physique qu’au niveau du langage qu’il utilisait, sa capacité à entraîner son entourage et son peuple, mais aussi son intégrité, ses convictions et sa modestie.

    D’après Bruno Jaffré (1997), les seuls véritables reproches qu’on pourrait lui faire, c’est d’avoir accédé au pouvoir trop jeune, d’avoir voulu aller très vite dans une situation pourtant extrêmement difficile en regard des objectifs que la révolution s’était fixés, et des moyens disponibles pour les atteindre. Ce qu’on peut lui reprocher c’est finalement d’avoir été trop humain, trop sensible. C’est son humanité qui l’avait amené à pousser son entourage à s’atteler à une tâche que beaucoup pensaient inhumaine car trop ambitieuse. Thomas Sankara a été assassiné à la suite d’un coup d’état organisé par son ancien compagnon et l’actuel président, Blaise Compaoré, le 15 Octobre 1987. Toute la population Burkinabé défilait dans les rues pour le pleurer et les jours suivants, des milliers de personnes se sont rendus sur sa tombe en condamnant ainsi l’assassinat. »

    Jeanne Aicha Ba

    Le 15 octobre 1987, Thomas Sankara fut assassiné lors d’un coup d’État organisé par celui qui était considéré comme son frère, Blaise Compaoré. Plusieurs jours plus tard, il fut déclaré « décédé de mort naturelle » par un médecin militaire. L’absence de tout procès ou de toute enquête de la part du gouvernement burkinabé a été condamnée en 2006 par le Comité des droits de l’homme des Nations unies. Par ailleurs, le gouvernement français de l’époque (cohabitation entre Jacques Chirac qui gouverne et François Mitterrand qui préside) est soupçonné d’avoir joué un rôle dans cet assassinat, ainsi que plusieurs autres gouvernements africains gouvernés par des amis de la France. Kadhafi pourrait être impliqué et avoir utilisé ce meurtre pour redevenir un ami de la France. C’est notamment la famille Sankara, réfugiée en France, qui soutient ces hypothèses. Cette hypothèse est aussi soutenue par la plupart des historiens africains. Si la décision de condamner l’absence d’enquête constitue une première mondiale dans la lutte contre l’impunité, elle est insuffisante, puisqu’elle n’a conduit à aucune condamnation. Thomas Sankara a été proclamé modèle par la jeunesse africaine au forum social africain de Bamako 2006 et au forum social mondial de Nairobi en 2007. L’ancien président Thomas Sankara est enterré à Ouagadougou ; le cimetière est devenu aujourd’hui un lieu de manifestations pour ceux qui partagent encore ses idéaux. Depuis le 28 décembre 2005, une avenue de Ouagadougou porte son nom, dans le cadre plus général d’un processus de réhabilitation décrété en 2000 mais bloqué depuis lors. Diverses initiatives visent à rassembler les sankaristes et leurs sympathisants, notamment par le biais d’un comité national d’organisation du vingtième anniversaire de son décès, de célébrer sa mémoire, notamment par des manifestations culturelles, tant au Burkina Faso qu’en divers pays d’implantation de l’immigration burkinabé. En 2007, pour la première fois depuis 19 ans, la veuve de Thomas Sankara, Mariam Serme Sankara a pu aller se recueillir sur sa tombe présumée lors des 20es commémorations à Ouagadougou. En conclusion,

    Thomas Sankara, l’homme intègre Rarement président africain aura autant incarné la dignité et la volonté d’exister d’un continent meurtri. Assassiné le 15 octobre 1987, le président du Burkina Faso, Thomas Sankara, est devenu un symbole et une référence politique majeure pour toute l’Afrique. Les points cardinaux de son action, durant ses quatre ans au pouvoir, étaient : lutte contre la corruption, développement autocentré, condamnation du néocolonialisme, éducation et santé pour tous, émancipation des femmes. Dans tous ces domaines, il a adopté des mesures concrètes comme la réduction du train de vie de l’Etat (à commencer par le sien propre), interdiction de certaines importations de produits alimentaires et réforme agraire, campagnes de scolarisation et de vaccinations (pour lesquelles il a reçu les félicitations de l’Organisation mondiale de la santé), dénonciation des ingérences françaises, interdiction de la polygamie et lutte contre l’excision, etc. Les commémorations du vingtième anniversaire du coup d’Etat au cours duquel Sankara a trouvé la mort se sont accompagnées de conférences, de débats et de concerts au Burkina Faso mais aussi en Europe et dans le reste du monde. Ces manifestations se sont déroulées malgré les menaces de mort lancées contre certains de leurs animateurs. En mai 2006, le Comité des droits de l’homme des Nations unies a fait droit à une demande de la Campagne internationale justice pour Sankara (CIJS), effectuée au nom de la veuve de Thomas Sankara, Mariam. Il a demandé au gouvernement actuel du Burkina Faso, issu du putsch de 1987, de diligenter une enquête indépendante sur les circonstances de la mort de Sankara et de rectifier son certificat de décès (il porte toujours la mention » mort naturelle « ). La procédure se poursuit et une pétition de soutien à la CIJS est lancée. La décision du Comité représente une première dans la lutte contre l’impunité concernant les auteurs de coups d’Etat.

    Cet article a été construit à partir de plusieurs références écrites et de plusieurs sites internet, dont le Forum Des Peuples En Lutte, dit encore Forum d’informations sur les peuples sans état, pour le respect des Droits de l’Homme et de la Démocratie.

    Bibliographie : Jaffré Bruno : « Biographie de Thomas Sankara : La patrie ou la mort, nous vaincrons », Paris/Montréal, l’Harmattan, 1997.

    Source : « FRENCH DOCTOR » POUR SIX MOIS, 17 mai, 2010

    #BurkinaFaso #ThomasSankara #Afrique #Dette #Colonialisme

  • Le Maroc envisage de revenir sur les marchés de la dette

    Le Maroc envisage de revenir sur les marchés de la dette

    Maroc, dette,

    Le Maroc pourrait exploiter le marché international de la dette à peu près au moment où une précédente obligation de 1,5 milliard de dollars arrivera à échéance en décembre, selon une personne familière avec les plans, dans ce qui serait la première émission du royaume à l’étranger depuis 2020.

    Le gouvernement ne précipite pas la question parce que l’augmentation des envois de fonds et des revenus des phosphates atténue l’impact des importations alimentaires et énergétiques plus chères sur les finances de la nation nord-africaine à court terme, a déclaré la personne, demandant à ne pas être identifiée car les plans ne sont pas public.

    Les autorités n’ont pas encore décidé de la taille, de la dénomination ou de l’échéance de l’émission, bien qu’elles puissent lever jusqu’à 25 milliards de dirhams (2,5 milliards de dollars) auprès des créanciers bilatéraux et des institutions internationales de développement d’ici la fin de l’année, a déclaré la personne.

    Le ministère des Finances n’a pas immédiatement répondu à une demande de commentaires mardi.

    Le Maroc peut se permettre de se passer d’une offre si les marchés continuent d’exiger des rendements élevés, selon la personne.

    Souhail Karam

    Bloomberg, 30 mai 2022

    #Maroc #Dette

  • La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT-

    La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT-

    La Tunisie au bord de la « catastrophe économique »-UGTT- taxes, inflation, gèle de salaires, dette, Kaïs Saïed 

    La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis l’année dernière.

    Le puissant syndicat tunisien a averti jeudi que la nation nord-africaine est « au bord d’une catastrophe économique ».

    « La Tunisie est au bord d’une catastrophe économique pour laquelle elle n’a pas trouvé d’autres solutions que de s’endetter davantage et d’accabler le peuple de taxes, de prix élevés et de geler les salaires », a déclaré l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) dans un communiqué marquant la fête du travail.

    L’UGTT a déclaré que ce type de solutions a rendu l’économie tunisienne liée à « des options dictées de l’étranger et a fermé la porte à des suggestions nationales qui sauveraient le pays de la faillite ».

    L’UGTT s’est engagée à défendre les droits économiques des travailleurs et a appelé à la nécessité d’augmenter « le salaire minimum (qui est actuellement d’environ 134 dollars) et d’entamer un nouveau cycle de négociations sociales pour augmenter les salaires des fonctionnaires. »

    Les autorités tunisiennes n’ont pas fait de commentaire immédiat sur les revendications du syndicat, mais le gouvernement a l’habitude de déclarer son engagement en faveur de la réforme économique et de l’amélioration des conditions de vie.

    La Tunisie est en proie à une profonde crise politique depuis le 25 juillet 2021, date à laquelle le président Kais Saied a démis le gouvernement, suspendu le parlement et assumé l’autorité exécutive dans un geste décrié par ses opposants comme un « coup d’État ».

    Le syndicat a notamment salué les mesures prises par Saied, mais il critique la lenteur des réformes.

    Anadolou

    #Tunisie #UGTT #Economie

  • L’Algérie est éternelle, pas le pétrole

    Algérie, pétrole, prix, dette, déficit commercial, #Algérie,

    Avec un prix du pétrole à plus de 74 dollars, hier, l’Algérie consolide ses agrégats macroéconomique et entrevoit pour la fin de l’année en cours la fin du déficit commercial qui donnait des signes d’endémie, en raison justement du choc pétrolier de 2014. Si la situation actuelle persiste, il sera même possible de s’attaquer à la dette interne et améliorer le niveau des réserves de changes.

    C’est ce que les Algériens souhaitent. Et pour cause, cela permettrait de mener les réformes structurelles annoncées par le gouvernement dans un climat apaisé. Cela est le côté jardin. Il se trouve néanmoins qu’il existe un côté cour à cette situation.

    Contre toute attente ou pour des raisons qui ne se manifestent pas encore, les prix de l’or noir pourraient connaître une variation à la baisse. Il est clair qu’une pareille perspective est de nature à inquiéter les sphères dirigeantes du pays. Cependant, cette inquiétude doit être nuancée.

    De prime abord, il n’y a pas de quoi paniquer. Totalement désendetté, avec en prime des réserves à un niveau encore satisfaisant, le pays est à l’abri d’un « traumatisme financier à plus ou moins court terme. Mais cette assurance n’est que relative en réalité. La raison tient de la trop grande importance qu’a le pétrole dans la structure des recettes nationales.

    Dans le court et moyen terme, il est humainement impossible de redresser la situation avec les seules potentialités du pays. Nos décideurs n’ont d’autres choix que de croiser les doigts et espérer que les machines économiques chinoise, européenne et américaine confirment leurs reprises pour tirer vers le haut les prix de l’or noir, actuellement principale, voire seule, ressource du pays.

    Même si les exportations hors hydrocarbures ont fait un saut historique avec un doublement de leur valeur, elles restent, avec les 5 milliards de dollars attendus pour 2021, un acteur minoritaire dans la création de la richesse.

    Cela nous amène à déduire que dans le combat émancipateur de l’économie nationale, il y a quelques réflexes que tout Algérien doit acquérir.

    Le responsable politique, l’opérateur économique et le simple citoyen doivent absolument intégrer dans leur schéma de pensée que les richesses d’une société est prioritairement le produit de son travail et non pas son sous-sol ou encore les exemptions fiscales.

    Bref, à moins d’une année du soixantième anniversaire de l’indépendance, les Algériens doivent mener une révolution sur eux-mêmes.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 16/09/2021

  • Algérie/ Le gouvernement dispose d’une maigre marge de manœuvre face à une double crise économique et sanitaire

    Pour accroître sa marge de manœuvre financière, l’Exécutif doit s’occuper des deux éléments de l’équation du déficit, soit les recettes et les dépenses. Or, avec des revenus pétroliers en chute libre, entraînant une diminution de la fiscalité pétrolière, il a peu de leviers pour élaborer un budget en équilibre, stimuler l’activité économique, la magnifier.

    Le gouvernement, confronté à une crise économique, doublée d’une crise sanitaire, voit ainsi sa marge de plus en plus rétrécie.

    En fait, le budget du pays est caractérisé par un déséquilibre structurel entre recettes et dépenses. Il est vrai qu’au cours de ces vingt dernières années, les chiffres de l’économie se sont rétablis, mais grâce à la rente pétrolière.

    Cela n’a apporté qu’une “prospérité” de courte durée. Aujourd’hui que la rente est en baisse, l’économie s’est mise à tanguer, affichant des chiffres bas pour de nombreux agrégats. Les chiffres sont têtus. Et, l’Exécutif ne peut rien y changer.

    L’avant-projet de loi de finances complémentaire pour 2021 donne un avant-goût de la situation à laquelle le pays aura à faire face. Il y est, en effet, indiqué, que la fiscalité pétrolière budgétisée s’élèverait à 1 927,05 milliards de dinars, contre 1919,2 milliards de dinars dans la LF 2021, soit une petite augmentation.

    Quant aux ressources ordinaires, elles se situeraient à 3 404,8 milliards de dinars dans l’APLFC pour 2021, contre près de 3 409,0 milliards de dinars dans la LF 2021. Il n’y a pas de quoi pavoiser !

    Les exportations d’hydrocarbures devraient, elles, atteindre 23,63 milliards de dollars à la fin de l’année 2021, contre 23,21 milliards de dollars prévus dans la LF 2021. Alors que les importations de biens devraient se situer à 30,42 milliards de dollars, contre 30,05 milliards de dollars (CAF) prévues dans la LF 2021.

    Il est souligné dans l’APLFC 2021 que sous l’effet de la baisse combinée des prix moyens à l’exportation du brut algérien (-35,07%) et des volumes (-10,91%), les exportations d’hydrocarbures ont fléchi, à fin décembre 2020, pour se situer à 20,19 milliards de dollars, contre 33,34 milliards de dollars à la même période de 2019, soit une moins-value de 13,14 milliards de dollars (-39,42%).

    Les exportations hors hydrocarbures ont, également, enregistré un repli de 325 millions de dollars durant l’année 2020, passant de 2,6 milliards de dollars à fin décembre 2019 à 2,2 milliards de dollars à fin décembre 2020.

    Le gouvernement tente toutefois de rassurer, en mettant en avant le fait que l’APLFC 2021 comporte deux agrégats (exportation d’hydrocarbures et fiscalité pétrolière) revus, légèrement, à la hausse, et ce, pour tenir compte du niveau des quantités exportées affichées dans le cadre du plan de développement de Sonatrach (2021-2025).

    Étant donné ces nouveaux éléments, les principaux indicateurs de l’APLFC pour 2021 du présent cadrage macroéconomique et financier, se présentent comme suit : la croissance économique prévue dans l’APLFC 2021 s’établirait à 4,21% contre 3,98% prévu dans la loi de finances initiale, tandis que la croissance du PIB hors hydrocarbures, se situerait à +3,18% dans l’APLFC 2021, contre +2,42% prévu dans la LF 2021.

    Youcef SALAMI

    Liberté, 20 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, crise économique, crise sociale, crise financière, prix du pétrole, dette, FMI, budget, loi des finances,

  • La Suisse doit-elle payer sa dette pour son passé coupable d’esclavagisme ?

    Albert Coroz : Un an après la mort de George Floyd, et après avoir pleinement participé à cette hystérie planétaire, la RTS commémore l’événement dans son émission « Faut pas croire ».
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    Une surenchère dans les médias de Suisse romande s’efforce d’accréditer l’idée que la Suisse aurait eu un passé esclavagiste et serait coupable de racisme.

    Désormais, il faut que cela entre dans nos crânes, les Blancs doivent passer aussi à la caisse en Suisse pour leur passé, pour la réparation de l’esclavage des Africains. (vidéo de 30 minutes reprise ci-dessous)

    Notre réalité actuelle concernant l’esclavage et la colonisation, la voici:

    Dans nos hôpitaux les migrants sont surreprésentés, dans nos prisons les migrants sont surreprésentés, dans nos services sociaux les migrants sont surreprésentés, nos caisses de chômage versent des millions aux migrants, chaque année des migrants arrivent en masse pour profiter de notre système social ultra-généreux, bâti par les Suisses de souche durant des siècles de travail pénible, sans avoir eu d’esclaves.

    La population suisse est aussi en train d’être remplacée par l’immigration extra-européenne. En effet, la natalité des Suisses de souche est en baisse et pourtant le nombre de ses habitants ne cesse d’augmenter; cela est dû à une immigration excessive ininterrompue.

    Cette banale constatation de l’attrait de la Suisse pour une grande partie des habitants pauvres de la planète engendre une grille de lecture tout autre de la situation.

    La Suisse est la nation au monde qui débourse le plus pour aider les pays étrangers. Sa densité d’étrangers et d’organisations de charité sont des records mondiaux.

    La Suisse n’a jamais eu de colonies, n’a jamais mené de guerres sur d’autres continents et vit de son travail tout en venant en aide partout dans le monde.

    Et si les Blancs répertoriaient plutôt tout le bien que leur civilisation a répandu sur terre durant des siècles, leurs inventions, leurs conceptions philosophiques, leur spiritualité, leurs connaissances scientifiques, l’humanité n’aurait pas assez de temps à vivre pour leur rendre la pareille!

    En termes de revendications légitimes, ce monde occidental tant vilipendé pourrait aussi adresser une liste de doléances à l’humanité.

    À quand les demandes de réparations adressées à la Turquie, qui a réduit en esclavage, castré, pillé, violé, torturé, massacré des populations européennes, avec une cruauté inimaginable, et ceci durant des siècles? Non seulement rien n’a jamais été demandé, mais en quarante ans, 5,5 millions de Turcs ont été accueillis en Europe.

    À quand les réparations pour les chrétiens chassés, pillés de leurs biens ou tués aujourd’hui encore dans les pays musulmans?

    À quand des mouvements parlant des populations massacrées, victimes des conquêtes musulmanes ?

    Et au lieu de demander des réparations pour des crimes imaginaires, ne faudrait-il pas aussi faire le procès du communisme et dénoncer les dégâts incommensurables qu’ont causés et que causent ENCORE AUJOURD’HUI les idéologies marxistes et communistes dans le monde ?

    Quand donc la RTS va-t-elle cesser sa propagande de gauche interminable, sa promotion d’idées mortifères pour l’Occident et pour sa civilisation chrétienne, sa façon de propager et de singer toutes les modes venues des campus américains ?

    Quand donc la RTS fera-t-elle la promotion de manifestations contre l’oppression et les meurtres de femmes et de chrétiens en terre d’islam?

    Quand donc nos médias subventionnés donneront-ils la parole de façon équitable à ceux qui sont opposés à leurs idées prétendument «progressistes»?

    *****

    L’invité de la RTS pour cette émission, Kanyana Mutombo, est le fondateur et directeur de l’Université populaire africaine de Genève (UPAF).

    « L’UPAF a pour but de servir à la formation et de l’intégration des migrants africains à Genève des quelques 20 000 Africains d’origine, tous statuts confondus, vivant au bout du lac. L’UPAF compte offrir un enseignement de l’histoire et de la culture africaine, dans le but de transmettre la connaissance de leur continent d’origine aux jeunes Africains nés en Suisse, mais aussi proposer des conseils et un soutien juridique aux nouveaux immigrants, afin de les aider à s’adapter. »

    Source : Humanrights.ch

    Kanyana Mutombo dit dans cette émission de la RTS que la Suisse devrait indemniser les Africains, car elle a profité, et profite encore, de l’argent sale, comme celui de David de Pury, qui a versé des millions venant de l’esclavage pour améliorer le sort des Neuchâtelois.

    Le degré d’insolence de Mutombo envers le peuple suisse, qui offre une vie confortable à une vaste population africaine, est juste insupportable!

    ***RTS – Radio Télévision Suisse:Un an après la mort de George Floyd, et alors que les manifestations « Black Lives Matter » trouvent un écho dans le monde entier,la question de la réparation de l’esclavage reste cruciale.

    Et les voix de descendants d’esclaves, aux États-Unis notamment, continuent de se faire entendre pour que ces injustices du passé trouvent un point final. Oui mais voilà : peut-on réparer économiquement des siècles de violence et de discrimination ? Comment un pays ou des entreprises privées doivent-ils et peuvent-il faire face à leur passé, aussi douloureux soit-il ? Linn Levy reçoit l’historien Nicolas Bancel et le politologue Kanyana Mutombo.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=syqGMI_JprM&w=560&h=315]

    Et voici la réalité que nous n’entendrons JAMAIS dans nos médias concernant l’affaire Floyd, qui était un toxicomane, un repris de justice, victime ou non d’une bavure policière… jugement en cours:

    […]  Les violences suite à la mort de Floyd ont duré de mai à octobre. Elles ont fait 30 morts, 14’000 arrestations (1) et 20 milliards de dégâts (2).

    Elles ont secoué l’Amérique dans son tréfonds. Elles ont détruit des milliers de vies modestes, des centaines de petits commerces — appartenant principalement aux minorités, à des noirs et des immigrés — qui n’avaient que ça et n’ont plus rien. Ces petits commerçants ont perdu le travail de toute une vie. Sans aucun espoir de le reconstruire. […]

    Ils n’ont jamais une seule fois écrit que « les partisans de Joe Biden ont saccagé l’Amérique, fait 30 morts et détruit des quartiers noirs ». […].
    30 morts et 20 milliards de dégâts, ça correspond à la définition de manifestations pacifiques selon vous ? […]

    article complet : Dreuz.info

    Source : Lesobservateurs

    Etiquettes : Suisse, esclavagisme, mémoire, dette, passé,



  • 25 pays pauvres consacrent plus d’argent au remboursement de la dette qu’aux budgets de l’éducation, de la santé et de la protection sociale

    25 pays pauvres consacrent plus d’argent au remboursement de la dette qu’aux budgets de l’éducation, de la santé et de la protection sociale

    Mais le problème n’est pas propre à ces 25 nations. La pandémie de COVID-19 a exacerbé le risque d’une crise de la dette pour d’autres nations. L’agence pour l’enfance prévient que les enfants n’ont aucune chance d’échapper à la pauvreté et d’améliorer leurs conditions de vie dans ces nations, et appelle à l’allègement et à la restructuration de la dette pour parvenir à un développement durable et inclusif. L’Équateur restructure sa dette à un coût social élevé.

    Un nouveau rapport du Fonds des Nations unies pour l’enfance (UNICEF) indique que 25 pays, toutes régions confondues, ont alloué des allocations budgétaires plus importantes au service de la dette qu’à l’éducation, la santé et la protection sociale réunies en 2019.

    Le document, publié jeudi, explique que, même avant la pandémie, ces pays (environ un sur huit) étaient déjà accablés par la pauvreté et que leurs enfants souffraient déjà de grandes privations et de l’absence de perspectives d’un avenir meilleur.

    Le directeur général de l’UNICEF a fait remarquer que les enfants des pays fortement endettés et disposant de ressources limitées pour les programmes sociaux n’ont aucune chance d’échapper à la pauvreté et de laisser les privations derrière eux.

    « Les coûts personnels et publics sont énormes, laissant les enfants, leurs communautés et leurs pays avec peu d’espoir de développement économique et social durable », a déclaré Henrietta Fore.

    Le Tchad, la Gambie, Haïti et le Sud-Soudan figurent parmi les pays où le service de la dette est le plus élevé, dépensant au moins trois dollars par jour pour chaque dollar consacré aux services sociaux de base.

    Pays à revenu faible ou intermédiaire

    Mais le problème n’est pas propre à ces 25 nations. La pandémie de COVID-19 a exacerbé le risque d’une crise de la dette pour les pays à revenu faible et intermédiaire qui s’est accrue depuis la crise financière mondiale de 2008. Les données du Fonds monétaire international montrent qu’un quart d’entre eux, où vivent 200 millions d’enfants, sont déjà endettés ou présentent un risque élevé d’endettement.

    En réponse à l’urgence économique résultant de la pandémie, les pays du G20 ont convenu d’une initiative de suspension du service de la dette pour la période d’avril 2020 à juin 2021, mais jusqu’à présent, seul un tiers des pays éligibles au programme – 46 nations – y participent.

    Catastrophe éducative

    L’une des plus grandes catastrophes provoquées par la pandémie de coronavirus concerne le secteur de l’éducation, où la réduction des dépenses, associée aux besoins pressants des familles et au manque de ressources, a exposé des millions d’élèves de tous âges au risque d’abandon scolaire, au travail et au mariage des enfants.

    L’UNICEF n’a cessé d’avertir que le monde court le risque de perdre une génération entière, ce qui, outre l’impact négatif sur les enfants et les jeunes pris individuellement, freinerait le développement national de chaque pays et plongerait davantage de personnes dans la pauvreté.

    « La pandémie a provoqué une catastrophe éducative mondiale à laquelle il faut absolument remédier pour éviter que la génération COVID-19 ne devienne une génération perdue. Cependant, en raison de l’urgence et du fardeau de la dette auquel les pays sont confrontés, nous assistons déjà à une contraction des budgets de l’éducation à un moment où les pays doivent investir dans l’amélioration des écoles et des systèmes éducatifs », a déclaré Mme Fore.

    Selon le rapport, les pays endettés ont également réduit les dépenses dans des secteurs tels que la protection de l’enfance, la nutrition et les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène.

    Une nouvelle architecture de la dette

    Dans ce contexte, l’UNICEF appelle à une restructuration de l’architecture de la dette internationale qui tienne compte des besoins des pays à revenu faible et intermédiaire afin de protéger les droits des enfants au lendemain de la crise du COVID-19.

    Le Fonds des Nations unies souligne qu’une telle restructuration devrait inclure un soutien accru et des conditions concessionnelles pour les pays pauvres les plus lourdement endettés, ainsi qu’une plus grande transparence de la dette dans le cadre des plans budgétaires nationaux. Elle appelle également à une action coordonnée des créanciers pour convertir la dette en investissements qui profitent aux enfants.

    « Un allègement et une restructuration complets de la dette sont essentiels pour garantir une reprise inclusive et durable, afin que les enfants n’aient pas à supporter le double fardeau d’une réduction des services sociaux aujourd’hui et d’une augmentation de la dette à l’avenir », a souligné Mme Fore, ajoutant qu’il est essentiel que les agences internationales, les créanciers et les gouvernements nationaux agissent ensemble pour réduire le fardeau de la dette et diriger les économies vers des investissements sociaux qui incluent tout le monde.

    Amérique Latine

    L’étude de l’UNICEF indique que si les pays pauvres sont désormais couverts par la suspension du service de la dette, les pays à revenu intermédiaire ont continué à rembourser au moins un tiers de leur dette extérieure pendant la durée de la pandémie. En conséquence, le service de la dette en pourcentage du produit intérieur brut (PIB) est le plus élevé dans les pays d’Amérique latine et des Caraïbes, suivis des pays du Moyen-Orient et d’Asie centrale.

    Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes paient en moyenne plus de 1,5 fois plus de service de la dette en pourcentage du PIB que les pays d’Afrique subsaharienne.

    Coût social de la restructuration de la dette en Équateur
    Aux dettes nationales s’ajoute dans de nombreux pays l’endettement privé des entreprises et des familles, ce qui accroît le risque de débâcle. L’Équateur est l’un des pays dans cette situation.

    En mars 2020, le Congrès équatorien a demandé au gouvernement de suspendre le remboursement de la dette afin d’allouer ces ressources à la réponse à la pandémie. En conséquence, en avril de la même année, l’Équateur a demandé un report de quatre mois du paiement de 800 millions de dollars d’intérêts et a exprimé son intention de restructurer la dette.

    Bien qu’une réduction du service de la dette à court terme ait été obtenue, les conditions imposées comprenaient des objectifs de consolidation des dépenses publiques qui ont entraîné des réductions de dépenses de 4 milliards de dollars et une réduction des heures de travail et des salaires des employés du gouvernement.

    L’UNICEF Equateur a également signalé des coupes dans le budget des services aux enfants pendant le COVID-19 dans tous les secteurs : nutrition, protection sociale, santé et éducation.

    Noticias ONU, 1 avr 2021

    Etiquettes : Pauvreté, pays pauvres, dette, endettement, remboursement, budget, éducation, services sociaux, sécurité sociale, famine, sous-développement, Afrique, Amérique latine, Caraïbes, Moyen-Orient, Asie centrale, Afrique, UNICEF, Tchad, Gambie, Haïti, Soudan du Sud,