Étiquette : DGED

  • Maroc : Mohamed Yassine Mansouri, le nouvel homme fort

    Maroc : Mohamed Yassine Mansouri, le nouvel homme fort

    Topics : Maroc, Yassine Mansouri, DGED, Mohammed VI, services secrets, renseignement,

    Sa discrétion n’a d’égale que sa puissance. Renseignement intérieur, lutte anti-terroriste, affaires étrangères…
    L’ombre du patron de la DGED est partout.

    Voilà un personnage mystérieux. Depuis son passage au collège royal aux côtés du futur Mohammed VI, on sait que Mohamed Yassine Mansouri est extrêmement réservé, voire timide. Le genre à rougir légèrement les rares fois où il lui arrive de prendre la parole. Ses amis parlent d’un homme pieux (c’est un habitué de la Omra aux lieux saints de l’islam), attaché à ses origines. Lors de ses apparitions publiques, plutôt fréquentes pour un patron de services secrets, il étonne par sa simplicité et sa disponibilité. Ne l’a-t-on pas vu, par exemple, marcher lors de manifestations pro-palestiniennes, ou jouant des coudes lors de funérailles de grands hommes d’Etat ?

    Ceux qui l’ont pratiqué s’arrêtent sur son flegme et sa prudence, parfois exagérée. “Il lui arrive de ne pas trancher sur des questions cruciales tant qu’il n’a pas reçu un feu vert d’en haut lieu”, se rappelle l’un de ses anciens collaborateurs au ministère de l’Intérieur. A la DGED (Direction générale des études et de la documentation, renseignements extérieurs ou contre espionnage), Mansouri n’a pas changé. Travailleur infatigable, il reste malgré tout proche de sa famille et de ses amis. Vaguement, on sait qu’il a rajeuni les équipes de l’agence et élargi son champ d’action, aussi bien au Maroc qu’à l’international. On sait aussi qu’il a fini par imposer la DGED comme une super-agence, qui semble de plus en plus, et c’est une grande nouveauté, coordonner l’action de tous les autres services de renseignement. Vrai ou faux ? Difficile de trancher, ou de confirmer cela auprès du premier intéressé, totalement injoignable. Mais une chose reste sûre, toutes les grandes affaires du royaume, ou presque, portent aujourd’hui l’empreinte de l’agence dirigée par l’enfant prodige de Bejaâd, son fief natal.

    Il a surfé sur l’affaire Mustapha Salma

    Dernier cas en date, celui de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. L’affaire de l’ex-policier indépendantiste n’a pas encore livré tous ses secrets. Il y a quelques semaines, le Front Polisario a certes annoncé sa libération. Mais Mustapha Salma demeure introuvable. Sa famille, aussi bien à Tindouf qu’au Maroc, n’a pas encore réussi à le localiser, encore moins à lui parler. Le Polisario aurait-il “bluffé” pour contenir la pression (grandissante) à l’international ? “Cela reste possible, analyse ce militant de gauche à Laâyoune. Mais alors, ils ont mal calculé leur coup parce que la mobilisation pour le cas Mustapha Salma a repris de plus belle. Parfois même avec plus d’intensité”. En fin de semaine dernière en effet, Human Rights Watch et Amnesty International ont fait part de leur “préoccupation” quant au cas du dissident sahraoui. “Le Polisario est dans une situation pour le moins inconfortable, poursuit notre militant. Le Front a d’abord abusivement arrêté un Sahraoui qui n’a fait qu’exprimer une opinion politique. Aujourd’hui, les responsables de l’organisation indépendantiste sont, de plus, soupçonnés d’avoir menti à la communauté internationale. De toute évidence, le Maroc marque des points dans la guerre médiatique et politique qui l’oppose au Polisario”. Derrière ce “coup”, se cache un homme : Yassine Mansouri, patron de la DGED.

    Selon plusieurs sources qui suivent de très près l’affaire du Sahara, il a pris le temps de “travailler son dossier”. Avant d’organiser sa conférence de presse à Smara et de proclamer ouvertement sa préférence pour le plan d’autonomie marocain, Mustapha Salma a en effet tranquillement traversé le Maroc, du nord au sud. L’ex-responsable sahraoui aurait-il réussi à déjouer “la vigilance” des autorités marocaines ? La question fait sourire ce journaliste sahraoui. “Il a évidemment été fiché dès son entrée au Maroc, peut-être même avant, mais on l’a laissé tranquille. C’est lors de son deuxième séjour au royaume (en août) que les services de sécurité sont entrés en contact avec lui. Ils sont tombés sur une perle rare. Un Sahraoui suffisamment souple pour accepter de dialoguer, mais assez têtu pour tenter le diable, et revenir à Tindouf”, conclut le journaliste.

    Dans cette affaire, comme dans plusieurs autres, difficile d’évaluer la part d’intervention de chaque service. Néanmoins, sur le terrain, le lobbying discret mais insistant et l’influence grandissante de la DGED ne font aucun doute. L’agence, théoriquement dédiée au renseignement à l’international, a peu à peu élargi son périmètre d’intervention à l’intérieur du territoire. “Il n’y a pas de mystère à cela, confie cet officier. Les thématiques sur lesquelles travaille la DGED, comme le Sahara, le terrorisme ou la lutte contre le trafic de drogue, ont des implications aussi bien au Maroc qu’à l’étranger”.

    Ce n’est pas tout. Depuis le départ de Fouad Ali El Himma, confie-t-on, Mohamed Yassine Mansouri est devenu le nouvel homme fort de l’ensemble de l’appareil sécuritaire marocain. Une sorte de coordinateur général des différents services même si, selon certains de ses proches, l’ancien camarade de classe de Mohammed VI n’aime pas ce genre de classification. “En fait, explique notre source, c’est un poste qui n’existe pas officiellement. Fouad Ali El Himma l’a incarné au lendemain des attentats du 16 mai, le général Laânigri l’a certainement convoité en secret. Aujourd’hui, c’est au tour de Mansouri d’en hériter. Et force est de reconnaître qu’il a la tête de l’emploi”.

    Il a un accès direct au roi

    Réservé et discret, Mohamed Yassine Mansouri a d’abord toujours su se préserver des guerres secrètes, et souvent violentes, qui secouent le premier cercle royal. Il continue donc d’avoir un accès direct au monarque, ce qui lui confère une crédibilité certaine auprès de ses différents interlocuteurs. “Qu’ils soient acteurs politiques, dissidents sahraouis ou partenaires sécuritaires internationaux, tous savent qu’ils ont en face d’eux un émissaire privilégié et personnel du roi. Cela fait souvent la différence”, affirme un proche du patron de la DGED.

    C’est ensuite un travailleur qui a patiemment fait son apprentissage du “métier”. D’abord aux côtés de Driss Basri puis sous Mohammed VI. Il a successivement été patron de la Direction des affaires générales (DAG) au ministère de l’Intérieur, puis directeur général de l’agence MAP avant d’atterrir dans la forteresse de la route de Rommani (siège de la DGED à Rabat). “Il a même effectué un stage au FBI sur recommandation personnelle de Hassan II”, confie un vieil ami de Mohamed Yassine Mansouri.
    La carrière makhzénienne n’a pas empêché le fils de Bejaâd d’entretenir un vaste réseau politique. On le dit ainsi proche de plusieurs figures de la gauche marocaine comme Bensaid Aït Idder, dirigeant de l’OADP puis du PSU. L’homme dispose également de relais solides dans sa région natale, ainsi qu’au Sahara, voire même à Tindouf. Pour entretenir ce réseau, Mansouri n’hésite pas à s’offrir quelques “bains de foule politiques” à l’occasion d’évènements spéciaux, comme ce fut le cas lors des funérailles de Abdallah Ibrahim ou de Abdelaziz Meziane Belfqih.

    Car contrairement à ce qu’on pourrait penser, sa nomination à la tête du contre-espionnage marocain ne l’a pas rendu invisible. Bien au contraire. Il est ainsi l’un des principaux négociateurs marocains dans l’affaire du Sahara. Il pose, sans complexes, aux côtés du secrétaire général de l’ONU et s’affiche publiquement lors des points de presse et des séances de briefing qui suivent les rounds de négociations entre le Maroc et le Polisario. “Mais alors, raconte un journaliste qui s’est déjà retrouvé à sa table, impossible de lui extirper la moindre information ou le moindre commentaire. Il arrive toujours à changer de sujet ou à vous retourner votre question, tout en restant poli et cordial”.

    Au lendemain du putsch qui a renversé le président mauritanien Ould Cheikh Abdellahi en 2008, c’est encore lui que Mohammed VI dépêche officiellement à Nouakchott afin de sonder les intentions du nouveau chef de l’Etat. La capitale mauritanienne est d’ailleurs une véritable plaque tournante pour le renseignement marocain à l’étranger. Une sorte de hub africain de première importance. “Les agents de la DGED y ont d’ailleurs leurs habitudes depuis plusieurs années, confie cet entrepreneur mauritanien. Ils résident toujours dans le même hôtel, vont au même restaurant et gardent un œil sur tout ce qui se passe dans le pays. Mansouri se rend souvent sur place également”. Depuis 2005, le pays de Mohamed Ould Abdelaziz est, de plus, devenu une véritable tour de contrôle pour les équipes de la DGED, sérieusement préoccupées par les activités d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) dans la région du Sahel.

    Il dialogue avec les Européens et les Américains

    Si l’Algérie a fait le choix des armes pour lutter contre le réseau terroriste, le Maroc a privilégié, quant à lui, le renseignement. Une mission qui échoit naturellement à la DGED, dont les agents sont devenus habitués aux réunions sécuritaires mondiales au Mali ou au Niger. “Mansouri est fier que la DGED ait exprimé, la première, son inquiétude face aux risques terroristes dans cette région du monde, explique ce cadre au ministère de l’Intérieur. A l’époque, le Maroc a discrètement partagé les informations en sa possession avec les grandes puissances mondiales. Mansouri ne voulait pas trop en faire pour ne pas être taxé de chercher simplement à déstabiliser le Polisario et légitimer, d’une nouvelle manière, la souveraineté marocaine sur le Sahara”.

    Aujourd’hui encore, l’intervention de la DGED dans ce dossier relève du secret-défense. En août 2010 par exemple, le ministre espagnol de l’Intérieur nous apprenait, presque par hasard, que le Maroc a fourni “une précieuse assistance” au royaume ibérique afin de libérer deux otages détenus par AQMI. “L’enjeu est important pour le royaume, analyse cet observateur sahraoui. D’un côté, ses services secrets donnent la preuve de leur efficacité. Les fichiers de combattants jihadistes qu’ils ont constitués au fil des années s’avèrent grandement utiles. De l’autre, le Maroc semble affirmer qu’AQMI ne pourra pas élargir ses activités au Sahara tant que ce dernier est sous souveraineté marocaine”. Au passage, Mohamed Yassine Mansouri devient un interlocuteur incontournable dans la région auprès des Européens et des Américains. On dit que ses visites sont assez fréquentes à Washington, où il disposerait d’entrées privilégiées au sein d’agences de renseignement de premier plan.

    Et cela ne plaît pas forcément à tout le monde. L’Algérie ne rate par exemple aucune occasion de rappeler que le royaume ne dispose pas de frontières avec la région du Sahel. Il y a quelques semaines, le pays de Abdelaziz Bouteflika a même refusé de prendre part à une réunion de coordination sécuritaire au Mali pour protester contre la présence marocaine autour de la table de discussions. Une première ! “En fait, analyse notre observateur, l’Algérie n’arrive pas à digérer le fait que le Maroc, essentiellement à travers la DGED, soit devenu incontournable dans la gestion de dossiers sécuritaires régionaux et continentaux, après avoir sérieusement renforcé sa coopération économique et diplomatique avec plusieurs pays africains”.

    Il partage, il fédère, il rassure

    Reste une question : dans quelle mesure la DGED chapeaute-t-elle réellement, aujourd’hui, le travail des autres services de renseignement ? Difficile de répondre avec précision. Certes, chacun des services a ses propres prérogatives et son domaine d’intervention bien précis, “mais il n’est pas interdit de travailler ensemble. C’est même souhaitable”, ironise un proche de Mansouri.
    Avec Si Yassine, comme certains l’appellent désormais, la guerre des services n’est (apparemment) plus qu’un lointain souvenir. “Du fait de sa proximité avec le roi et de la complexité des dossiers qu’il gère, il a souvent des informations à partager avec les autres. Le travail de la DAG ou de la DST n’a plus de secrets pour lui du fait de son long passage au ministère de l’Intérieur”, explique une source proche du milieu du renseignement. “Il n’est ni cassant ni rancunier, surenchérit ce journaliste qui l’a côtoyé à la MAP. Lorsqu’il a atterri à l’agence de presse, on avait tous parié sur un changement radical, des mises au placard à la pelle, etc. Il n’en fut rien. Il s’est installé dans le même bureau que son prédécesseur et a travaillé avec le même staff. C’est un homme qui déteste la brutalité et les règlements de compte”. Très vite, nous a-t-on assuré, les autres services ont compris qu’avec un profil pareil à la tête de la DGED, “ils gagneraient en efficacité sans perdre en indépendance”.

    Autre avantage pour Mansouri : l’absence de concurrents influents ou charismatiques. A la DST par exemple, le général Laânigri, professionnel du renseignement, a été remplacé par Abdellatif Hammouchi, spécialiste de l’antiterrorisme. Capable de reproduire, de mémoire, l’architecture complexe de tous les groupuscules terroristes marocains, le numéro 1 de la DST reste néanmoins presque exclusivement concentré sur l’opérationnel et les actions de terrain. Ce n’est donc pas lui qui risque, vraiment, de voler la vedette au nouvel homme (de l’ombre) fort du royaume.

    De plus, Mansouri a su entretenir des relations assez bonnes avec les ministères de l’Intérieur et des Affaires étrangères. Avec lui, visiblement, les services, tous les services de Sa Majesté, gagnent visiblement en sérénité. “Lorsqu’on ne se marche pas dessus, l’efficacité suit toujours”, nous confie ce proche de Mansouri.

    Perso. Un vrai chef de clan

    Mohamed Yassine Mansouri a, depuis toujours, fui les mondanités et les endroits publics. Dès que son emploi de temps le lui permet, le chef de la DGED préfère plutôt rejoindre son épouse et ses quatre enfants. “Il lui arrive de passer les voir quelques minutes entre deux déplacements. C’est important pour son équilibre”, confie l’un de ses proches. Lors des grandes fêtes religieuses, c’est également chez lui que se réunit la grande famille. Durant ses déplacements à l’étranger, il lui arrive régulièrement de faire un saut chez ses nièces et neveux installés en Europe et aux Etats-Unis. Mohamed Yassine Mansouri reste, par ailleurs, très attaché à sa région natale (Bejaâd) et celle de son père (Bzou dans le Moyen-Atlas) qu’il visite au moins une fois par an et où il supervise plusieurs actions caritatives.
    Chaque année, l’homme tient plus que tout à deux rendez-vous devenus incontournables sur son agenda : la Omra à La Mecque et la commémoration, à Bejaâd, de l’anniversaire du décès de son père, Lhaj Abderrahmane Mansouri, un érudit qui a fréquenté les plus grands alems comme Mokhtar Soussi ou Ahmed Alami. En 1957, il a même été nommé grand juge de Bejaâd.

    Tel Quel, novembre 2010

  • Ambassador Ed Gabriel report on Algeria Jan 30, 2012

    Ambassador Ed Gabriel report on Algeria Jan 30, 2012

    Tags : Algeria, Morocco, Ambassador Edwar Gabriel, DGED,

    The following report is from open and closed sources. None of the information has been corroborated by third parties.

    ALGERIA MONTHLY SITUATION REPORT

    Executive Summary
    Political Trends

    · Gen. Ahmed Kherfi has been replaced as head of the DSI, the domestic security branch of the DRS, by Gen. Bachir Tartag, who has a reputation for brutality in combating islamist subversion.

    · Parliamentary elections which are to be held in the first half of May look set to be considerably more transparent than previous polls, and there is a strong possibility that islamist parties will fare particularly well.

    · The regime appears to be preparing for a carefully managed hand-over to an islamist dominated coalition government, although this is likely to unsettle the ‘secular-modernist’ within the regime itself.

    · In what seems to be a tactical move ahead of the elections, the government has begun legalising new political parties, the better to ensure that no single party can win an outright majority.

    Foreign Relations

    · Moroccan Foreign Minister S. Othmani’s visit to Algeria – his first foreign trip since taking office – has been taken as a sign that a rapprochement between Rabat and Algiers is making headway.

    · Othmani, like his colleagues in the new islamist-led, does not have an entirely free hand, however, and those who really wield power in both Rabat and Algiers still seem reluctant to make compromises over the key issues dividing them: the border, and Western Sahara.

    · Morocco has been invited to take part in the second Ministerial Conference on security in the Sahara-Sahel region to be held in Bamako in February, largely because Algiers now recognises that broader international cooperation is necessary to confront the challenge of the spread of weapons from Libya across the region.

    · A source at the Algerian presidency has spoken disparagingly of Polisario’s ability to contribute to the counter-terrorism effort in the Sahara.

    Security

    · After a lull, AQMI’s level of activity picked up again in late December and January. Most incidents were as usual concentrated in Kabylia.

    · In the Algiers region, the security forces have clashed with jihadists just to the south of Houari Boumedienne Airport.

    · The governor of Illizi province in the south-east has been abducted and held for a time in Libyan territory before being freed by a Libyan militia.

    · Both AQMI’s Sahel branch and the dissident group which kidnapped three Western aid workers from Polisario’s camps in Tindouf last autumn have issued communiqués threatening France.

    Political Trends

    As the Algerian regime gingerly negotiates the changes brought on by the ‘Arab Spring’, there has been a change at the head of the crucial Directorate of Internal Security (DSI) within the DRS intelligence and security service. On Dec. 22, Gen. Abdelkader ‘Ahmed’ Kherfi, who had headed the DSI for just over two years, was replaced by Gen. Bachir ‘Athmane’ Tartag, a DRS career officer with a reputation as a hardliner[1], who was apparently called back from retirement for the occasion.

    The move – officially made necessary by Kherfi’s unspecified health problems – attracted an unusually large volume of media comment, most of it speculative (and possibly encouraged by the military and security establishment itself), with various explanations being put forward for the change at the top of this important institution. El Watan claims Kherfi was dismissed because of “the many setbacks suffered by the security services in the fight against AQMI”; Tartag’s task, the newspaper argues, is to “eradicate the last foci of AQMI that still exist in the north of the country and to prevent the possible proliferation of terrorism to the borders with Libya, Niger and Mali, particularly in the wake of the major geopolitical upheavals in North Africa”. Le Matin concurs that Kherfi was ditched because of shortcomings in counter-terrorism, pointing to the kidnapping of European aid workers on from Polisario’s Rabouni camp in October as a particular failing; the appointment of Tartag is “synonymous with a strategic shift in the strata of power”, argues Le Matin. Specialised news portal Kalima DZ notes that Gen. Kherfi “did not know how to, or could not, prevent the spread of riots, strikes, rallies and the media and the return of radical opposition” and suggests that Gen. Tartag will respond more swiftly, and more harshly, to events such as the food price riots that shook Algerian cities a year ago; thus “the Algerian generals have decided to raise a dam against the tide of history”. Another specialised wesbite, Maghreb Intelligence, for its part, places the change at the head of the DSI in the context of a struggle for Lt-Gen. Mohamed ‘Tewfik’ Médiène’s succession at the head of the DRS itself, suggesting that Tartag is Tewfik’s preferred dauphin.

    A source close to Tewfik to whom we spoke puts the removal of Kherfi down to a “business dispute of some sort” and insists that the change has nothing to do with the Tewfik’s succession – notwithstanding occasional press speculation about his health, the DRS chief “isn’t going anywhere” in the foreseeable future, insists the source. Even so, the choice of such a controversial figure as Tartag – who would certainly be the target of law suits from Algerian exile opposition groups for past human rights abuses should he ever have to travel to Europe – is by no means anodyne, and merits some consideration.

    The change at the head of the DRS’ domestic security arm comes at a sensitive time. Although there may be some sense that the Algerian regime has managed to ride out the worst of the turbulence of the Arab Spring, the coming parliamentary elections – due to be held in the first half of May – are likely to be a delicate moment. Conditions may not be in place for completely free and fair elections (amongst other things, the deeply flawed electoral registers have not been revised, leaving the door open to instances of multiple voting and other abuse), but the signs so far are that the regime is preparing for a poll that will be considerably more transparent than previous elections, in which rigging has on occasion been quite egregious – sizeable numbers of international observers are to be invited this time, it would seem, and clear perspex ballot boxes are supposed to replace the eminently stuffable receptacles used in the past. Islamist parties – with considerable support in Algerian society at large, and buoyed by islamist electoral victories in Morocco, Tunisia and Egypt – are likely to fare the best in any reasonably free election, and indeed an islamist parliamentary majority could by no means be ruled out. Indeed, it would seem to be in anticipation of this that the “house-trained” islamist MSP announced on Jan. 1 that it was leaving the Presidential Alliance, in which it has been partnered with the FLN and the RND for the past eight years, and striking out on its own (albeit without giving up its ministerial portfolios for the time being). An ‘alternance à la marocaine’ – a carefully prepared and managed handover to an islamist-dominated coalition government – would appear to be the regime’s chosen path, or at least an option that it is prepared to consider. Objectively, a government with an islamist orientation is by no means incompatible with the interests of the regime’s main stakeholders, as long as guarantees are given with regard to their power and privileges (immunity from prosecution for human rights abuses, respect for property rights including for those whose wealth was acquired through their proximity to the state apparatus, etc.) – after all, successive Presidential Alliance governments, under the influence of the MSP and the “islamo-conservative” wing of the FLN led by Abdelaziz Belkhadem, have already done much for the re-islamisation of social mores and, arguably, of the law. But subjectively the regime is encumbered with the legacy of the civil war of the 1990s and 2000s, during which it relied heavily on anti-islamist discourse, expounded most consistently and persistently by the secular-modernists not only in the media and political class but also within the regime’s own ranks, including in the Army and security services. These secular-modernist elements will certainly be alarmed by the slide towards an openly islamist government, potentially provoking tensions within the regime’s own organs. Against this background, the appointment of an officer with a reputation as an unflinching, indeed brutal, enemy of the islamists to head the DSI may be designed to allay such misgivings.

    In the meantime, in preparing its tactics for the forthcoming election, the government appears to be doing all it can to balkanise the political landscape, so that no single political force can obtain a majority. In an apparent reversal of past practice, Interior Minister Daho Ould Kablia has given the go-ahead for at least ten new parties to hold their constituent assemblies and intimated that full authorisation to operate can be delivered within as little as a month – in plenty of time for the parliamentary elections. Among these are at least three islamist parties: Abdelmajid Menasra’s Front National pour le Changement (a split-off from the MSP), Ahmed Djaballah’s Front pour la Justice et le Développement and Mohamed Saïd’s Parti pour la Liberté et la Justice. While the Moroccan experience suggests that such a tactic can be very effective, it is worth considering that the multiplication of political groups is likely to increase the workload of the DRS, and more particularly the DSI, which has historically made a point not only of monitoring all political formations but also of maintaining agents of influence within them. Be it by accident or design, both the strategy and the tactics currently adopted by the Algerian regime seem to be guaranteed to enhance still further the specific weight of the DRS in general, and the DSI in particular.

    Foreign Relations

    Several months ago, it will be recalled, Algerian sources began to suggest that, with the old regional certainties crumbling around them, Algeria’s leaders might envisage mending bridges with Morocco, in the hope of securing at least one stable relationship with a neighbouring country. More recently, shortly after Morocco’s parliamentary elections last November in which the moderate islamist PJD emerged as the largest single party, one of the party’s top leaders intimated to us that one of the central points of its programme for government was a “re-examination” of Morocco’s relations with Algeria and a creative re-think of all the disputes between the two countries (see AMSR #109). With the visit to Algiers this week by Morocco’s new Foreign Minister Saadedine El Othmani (one of the PJD’s main leaders), these trends towards rapprochement seemed at last to be coming together – an impression that was strengthened all the more by Algerian media reports that Morocco would henceforth be taking part in meetings of the so-called pays du champ group[2] devoted to security in the Sahara-Sahel region, from which it has so far been pointedly excluded.

    El Othmani has made a point of choosing Algiers as the destination for his very first trip abroad as Foreign Minister, but it would no doubt be a mistake to see it as a revolution in relations between the two countries, or even the beginning of one. The PJD may be sincerely committed to reorienting Moroccan foreign policy towards ties with Arab and Muslim countries, beginning by clearing the air with Algeria, but in this as in other domains its hands are not entirely free. The elected, PJD-dominated government is effectively shadowed by what amounts to a parallel government of royal advisors at the Palace – among them El Othmani’s predecessor Taïeb Fassi-Fihri, a long-time friend and associate of the King, who was given a position in the Palace team as soon as he had handed over the Foreign Ministry – and there is little or no realistic chance of El Othmani and his colleagues overstepping the boundaries set by the Palace.

    To be sure, as Foreign Minister Fassi-Fihri himself had over the preceding months been making positive-sounding noises about normalisation of relations with Algeria (see AMSR #109). But there can be no prospect of qualitative change in relations between the two countries as long as each continues to insist on the other’s total surrender on the two key bones of contention between them, to wit the question of the border and the fate of Western Sahara, and there is as yet no sign that either Algiers or Rabat is really prepared to grasp those nettles[3]. Indeed, El Othmani was unable to discuss either the border or the Western Sahara question while in Algiers. El Othmani and his Algerian counterpart Mourad Medelci did promise one another that they would meet for “political talks” every six months, and it was announced that an Algerian-Moroccan High Joint Committee will meet in Rabat on February 17, but these steps are altogether in continuity with the policy followed by Fassi-Fihri. Arguably the most striking innovation of El Othmani’s trip to Algiers was his one-on-one meeting with Boudjerra Soltani – the leader of the moderate islamist MSP, who holds no government position – at the MSP headquarters on Jan. 24, after the completion of his official two-day visit.

    The day after El Othmani left Algiers, Algerian Foreign Ministry spokesman Amar Belani poured cold water on reports that Morocco was to be invited to join the pays du champ. Morocco was not being inducted into the Algerian-led group, he explained, but simply invited along with numerous other countries to attend a far broader meeting on counter-terrorism in the Sahara to be held in the Malian capital Bamako in February. “The central core will remain exclusively limited to four countries – Algeria, Mali, Niger and Mauritania – with the probable addition of Libya, when the Libyans request it,” Belani told news portal TSA, whereas Morocco is “an extra-regional partner which is not concerned by the meetings of the pays du champ, such as the one that was just held in Nouakchott.” In other words, what Morocco is being invited to is the follow-up to the Ministerial Conference on Security in the Sahel that was held in Algiers last September (with participation from the United States, other UN Security Council members and the countries of the European Union).

    This is a long way short of full-blown security cooperation. But the invitation extended to Morocco to attend the second Ministerial Conference is a breakthrough of sorts – despite pressure from France, Algiers is understood to have refused to invite the Moroccans to the first edition back in September (see AMSR #107). A staffer at the Algerian presidency tells us that the decision to invite Morocco – along with Libya, Tunisia[4] and Egypt – this time round is dictated by one simple necessity: the need to do something about the proliferation of Libyan weaponry across the Sahara-Sahel region, up to and including Morocco, where the authorities have seized weapons that have been smuggled in from Libya[5]. A Mauritanian political source, believed to be close to President Ould Abdelaziz[6], goes further, arguing that Algiers has been “compelled to review its strategy” with regard to counter-terrorism cooperation, in large part because it is “genuinely terrified about the possibility of proliferation of Libyan weapons” on its own territory. The Algerians have been pushed in this direction by a number of warning signs, according to the Mauritanian source: the revival of the Tuareg insurrection in northern Mali (where Algeria was supposed to be the guarantor of peace and national reconciliation), led by Tuareg fighters who have returned from Libya with abundant supplies of arms[7]; an increasingly active presence in southern Algeria itself of AQMI units answering to the organisation’s Sahel leaders Mokhtar Belmokhtar and Abdelhamid Abou Zeid; and intelligence the source claims was supplied by the Mauritanian security services relating to an alleged AQMI plan for the destabilisation of southern Algeria. These factors, combined with prodding from the United States, France and (the source claims) Mauritania, are said to have prompted Algiers to begin moving away from the “rigid conception of sovereignty” underpinning its security doctrine, which had been a hindrance to effective cooperation in the fight against transnational terrorism.

    According to the Mauritanian political source, the toughest task the Mauritanians faced in persuading the Algerians to be more accommodating was to convince them that drawing Morocco into the fight against transnational terrorism need not affect Polisario’s situation in any way. For his part, the source at the Algerian presidency made only the briefest of allusions to Polisario, noting that questions had been raised in Algerian political circles as to why the Saharawi Arab Democratic Republic had not been invited to the Ministerial Conference in Bamako and arguing that, although Polisario was of course concerned by the struggle against terrorism, it “lacks the necessary means to participate effectively”. This rather terse evaluation may reflect a degree of dissatisfaction and frustration on the part of the Algerian leadership with Polisario’s ham-fisted performance in the wake of the kidnapping of Western aid workers from Rabouni camp near Tindouf, on which we commented in our last report.

    Security

    Following an exceptionally quiet period in the first three weeks of December 2011 (see previous report), Aqmi stepped up its activity in the final days of 2011[8]. The month of January saw a further acceleration, with 23 operations recorded up to January 26.

    As usual, the great majority of Aqmi operations took place in Kabylia (out of 34 incidents recorded for the period December 20-January 26, 18 were at the initiative of AQMI, and of these no fewer than 14, most of them roadside bombs, occurred in Kabylia). In the Algiers area the security forces on January 8 ambushed and shot dead two jihadists on the road from Khemis el-Khechna to Hammadi, between the wilayas of Boumerdès and Algiers, about 10km south of Houari Boumedienne International Airport. One soldier was wounded and died in hospital four days later.

    Elsewhere, the most remarkable incident came on January 16 when a group of armed men kidnapped the governor of Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, near Deb Deb and took him across the border into Libya. He was liberated by Libyan fighters the next day and returned to Algeria on January 18, suffering a broken shoulder. The three kidnappers were locals protesting against heavy prison sentences received by their relatives in a terror-related case in early January.[9] The town of Deb Deb had seen several demonstrations and sit-ins the previous week, prompting the governor to visit the town hoping to calm the situation, only to be abducted on the way back. Aqmi issued a statement dated Jan. 18 “saluting the intifada of our people in Deb Deb” and declaring its support for the locals’ “fight for justice”. It also warned the new Libyan authorities not to hand over the kidnappers to Algeria. Despite its quick denouement, this affair is deeply embarrassing to the Algerian government. The fact that a regional governor was kidnapped[10] so easily by “amateurs” in what should be a high-security zone near the Libyan border seriously dents the credibility of Algeria’s security services at a time when the situation around Algeria’s frontiers remains dangerously volatile.

    To the east, Libya remains chaotic. In addition to weapons smuggling, Algerian authorities now have to face the threat of regular incursions by unruly Libyan fighters, while on at least two occasions in January, Libyan fighters detained Algerian citizens who they claimed had crossed into Libyan territory. It cannot be excluded that such incursions could lead to isolated clashes between Libyan militias and Algerian forces.

    Across Algeria’s southern borders, while the revival of the Tuareg rebellion in northern Mali (see above) adds another dimension to Algiers’ difficulties, Aqmi itself has been comparatively quiet[11]. On January 12, however, Aqmi sent a statement to a Mauritanian news agency saying it has “reliable information” that France, “with backing from Algeria and Mauritania,” is preparing a military operation to liberate Western hostages detained by the group. The statement goes on to warn European countries that such a move “would mean you are signing the death sentence of your citizens”. France was also the target of threats from Jamat Tawhid wal Jihad fi Gharbi Afriqqiya (Unicity and Jihad in West Africa), the previously-unknown group which on December 10 claimed responsibility for the kidnapping of Western aid workers from Rabouni camp near Tindouf (see AMSR #108). On January 3 the group, which describes its members as Aqmi dissidents, sent a statement to AFP “declaring war on France, the enemy of Islam”, accompanied by a video of the three hostages it captured at Rabouni in October. END

    ___________________

    Confidentiality Notice: The information in this document is private and confidential. It is intended only for the use of the named recipient. If you are not the intended recipient, please notify the sender immediately by return e-mail and then delete this document immediately. Do not disclose the contents of this document to any other person, nor take any copies. Violation of this notice may be unlawful.

    [1] From 1990 to 2001 – a decade which comprised the worst years of Algeria’s ‘dirty war’ – Tartag, then a colonel, headed the Centre Principal Militaire d’Investigation at Ben Aknoun, Algiers, a unit of the DRS which had a sombre reputation as a torture centre and home base for death squads.

    [2] “Countries of the field”. To date, Algeria, Mali, Niger and Mauritania, who, on paper at least, participate in the joint military command (CEMOC) for the Sahara formally established at a summit in Algiers in 2010.

    [3] Algerian news website TSA has, it is true, reported that the Algerian police is undertaking “technical preparations” for the opening of the land border, suggesting that the border could be opened to traffic as soon as early May, but this claim – which is by no means without precedent – remains for the time being unconfirmed.

    [4] The exact date of the second Ministerial Conference has not yet been set, it would seem, in part because the organisers are still waiting for Libya and Tunisia to confirm that they will send representatives.

    [5] This is coherent with what we had heard from Moroccan sources last autumn. One non-governmental source told us in mid-November: “The security forces — police, Border Guard, the Gendarmerie and Auxiliary Forces — are on maximum alert, with specific instructions to take all measures necessary to prevent shipments of weapons, which are supposed to be on their way from Libya, from reaching Moroccan territory. Border areas adjacent to Algeria and Mauritania are subject to exceptional surveillance measures. … Over the past few weeks, vehicles transporting foreigners have [also] been stopped and checked from the area north of Laayoune, and at the entry points to every Sahrawi town and village. The police freely admit they are looking for weapons coming from Libya.”

    [6] Who visited Algiers for talks on security with President Bouteflika in mid-December, it will be recalled.

    [7] On Jan. 16 and 17, the Mouvement National pour la Libération de l’Azawad, a new group formed out of a merger of Malian Tuareg rebel factions, launched an offensive with attacks on the towns of Menaka, near the border with Niger, Aguelhok and Tessalit, near the border with Algeria. A number of Algerian soldiers were reportedly evacuated from Tessalit. On Jan. 26, the rebels are reported to have taken control of the town of Aguelhoc near the border with Niger and an abandoned Malian army camp at Léré, close to the border with Mauritania. A Malian government communiqué claimed that “AQMI fighters” took part in the raids alongside MNLA fighters, but this seems unlikely insofar as one of the Tuareg rebels’ complaints against the central government is that it has effectively given carte blanche to AQMI to establish a safe haven in the Tuareg lands of northern Mali.

    [8] As a result, the level of jihadist activity in December was on balance comparable with what was seen in the previous months (21 operations all told, down from 23 in November and 22 in October).

    [9] On January 2, a court in Algiers sentenced Abdelhamid Abou-Zeid, one of the chiefs of Aqmi in Sahel and a native of Deb Deb, to life in prison and five members of his family to ten years in prison each on charges of “forming an international armed group”.

    [10] The first time a regional governor has been kidnapped since the troubles began.

    [11] The group’s only reported action being the abduction of a Mauritanian gendarme on December 20, after which it issued a communiqué calling on the “Mauritanian regime” to free two of its prisoners in exchange for the soldier’s release.

    To read this post in french

    #USA #Morocco #Algeria #DGED #Edward_Gabriel

  • Rapport Ambassadeur Gabriel sur l’Algérie 30/01/2012

    Rapport Ambassadeur Gabriel sur l’Algérie 30/01/2012

    Tags : Algérie, Maroc, Ambassadeur Edward Gabriel, DGED,

    Le rapport suivant provient de sources ouvertes et fermées. Aucune des informations n’a été corroborée par des tiers.

    RAPPORT MENSUEL SUR LA SITUATION EN ALGERIE

    Résumé exécutif
    Tendances politiques

    – Le Général Ahmed Kherfi a été remplacé à la tête de la DSI, la branche de sécurité intérieure du DRS, par le Général Bachir Tartag, qui a une réputation de brutalité dans la lutte contre la subversion islamiste.

    – Les élections parlementaires qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai semblent devoir être beaucoup plus transparentes que les scrutins précédents, et il est fort probable que les partis islamistes s’en sortent particulièrement bien.

    – Le régime semble se préparer à une transition soigneusement gérée vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes, même si cela risque de déstabiliser les « laïques-modernistes » au sein du régime lui-même.

    – Dans ce qui semble être un mouvement tactique avant les élections, le gouvernement a commencé à légaliser de nouveaux partis politiques, afin de s’assurer qu’aucun parti ne puisse obtenir une majorité absolue.
    Relations extérieures

    – La visite du ministre marocain des Affaires étrangères, S. Othmani, en Algérie – son premier voyage à l’étranger depuis sa prise de fonction – a été considérée comme un signe que le rapprochement entre Rabat et Alger progresse.

    – Othmani, comme ses collègues du nouveau gouvernement islamiste, n’a cependant pas les mains totalement libres, et ceux qui détiennent réellement le pouvoir à Rabat et à Alger semblent toujours réticents à faire des compromis sur les questions clés qui les divisent : la frontière et le Sahara occidental.

    – Le Maroc a été invité à participer à la deuxième conférence ministérielle sur la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, qui se tiendra à Bamako en février, en grande partie parce qu’Alger reconnaît désormais qu’une coopération internationale plus large est nécessaire pour relever le défi de la dissémination des armes de la Libye dans la région.

    – Une source à la présidence algérienne a parlé de manière désobligeante de la capacité du Polisario à contribuer à l’effort de lutte contre le terrorisme au Sahara.
    Sécurité

    – Après une accalmie, le niveau d’activité d’AQMI a repris fin décembre et en janvier. La plupart des incidents étaient comme d’habitude concentrés en Kabylie.

    – Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont affronté les djihadistes juste au sud de l’aéroport Houari Boumedienne.

    – Le gouverneur de la province d’Illizi, dans le sud-est, a été enlevé et retenu pendant un certain temps en territoire libyen avant d’être libéré par une milice libyenne.

    – La branche sahélienne d’AQMI et le groupe dissident qui a enlevé trois travailleurs humanitaires occidentaux dans les camps du Polisario à Tindouf l’automne dernier ont publié des communiqués menaçant la France.

    Tendances politiques

    Alors que le régime algérien négocie avec précaution les changements provoqués par le « printemps arabe », un changement est intervenu à la tête de la cruciale Direction de la sécurité intérieure (DSI) au sein du service de renseignement et de sécurité du DRS. Le 22 décembre, le général Abdelkader « Ahmed » Kherfi, qui dirigeait la DSI depuis un peu plus de deux ans, a été remplacé par le général Bachir « Athmane » Tartag, un officier de carrière du DRS réputé pour sa ligne dure[1], qui a apparemment été rappelé de sa retraite pour l’occasion.

    Ce changement – officiellement rendu nécessaire par les problèmes de santé non précisés de Kherfi – a suscité un nombre inhabituellement élevé de commentaires dans les médias, la plupart spéculatifs (et peut-être encouragés par l’establishment militaire et sécuritaire lui-même), avec diverses explications avancées pour le changement à la tête de cette importante institution. El Watan affirme que Kherfi a été démis de ses fonctions en raison des « nombreux revers subis par les services de sécurité dans la lutte contre AQMI » ; la tâche de Tartag, affirme le journal, est « d’éradiquer les derniers foyers d’AQMI qui existent encore dans le nord du pays et de prévenir une éventuelle prolifération du terrorisme aux frontières avec la Libye, le Niger et le Mali, en particulier à la suite des grands bouleversements géopolitiques en Afrique du Nord ». Le Matin estime lui aussi que Kherfi a été écarté en raison de ses lacunes en matière de lutte contre le terrorisme, notamment à cause de l’enlèvement de travailleurs humanitaires européens dans le camp Rabouni du Polisario en octobre. La nomination de Tartag est « synonyme d’un changement stratégique dans les strates du pouvoir », affirme Le Matin. Le portail d’information spécialisé Kalima DZ note que le général Kherfi « n’a pas su, ou n’a pas pu, empêcher la propagation des émeutes, des grèves, des rassemblements et des médias et le retour de l’opposition radicale » et suggère que le général Tartag réagira plus rapidement, et plus durement, à des événements tels que les émeutes liées aux prix des denrées alimentaires qui ont secoué les villes algériennes il y a un an ; ainsi, « les généraux algériens ont décidé de lever un barrage contre la marée de l’histoire ». Un autre site spécialisé, Maghreb Intelligence, place quant à lui le changement à la tête de la DSI dans le contexte d’une lutte pour le poste de général de corps d’armée. Mohamed « Tewfik » Médiène à la tête du DRS lui-même, suggérant que Tartag est le dauphin préféré de Tewfik.

    Une source proche de Tewfik à qui nous avons parlé met le retrait de Kherfi sur le compte d’un « conflit commercial quelconque » et insiste sur le fait que le changement n’a rien à voir avec la succession de Tewfik – malgré les spéculations occasionnelles de la presse sur sa santé, le chef du DRS « ne va nulle part » dans un avenir prévisible, insiste la source. Malgré tout, le choix d’une figure aussi controversée que Tartag – qui serait certainement la cible de poursuites judiciaires de la part de groupes d’opposition algériens en exil pour des violations passées des droits de l’homme s’il devait un jour se rendre en Europe – n’est en aucun cas anodin et mérite une certaine réflexion.

    Le changement à la tête de la branche sécurité intérieure du DRS intervient à un moment sensible. Bien que l’on puisse avoir le sentiment que le régime algérien a réussi à surmonter le pire des turbulences du printemps arabe, les prochaines élections législatives – qui doivent se tenir dans la première quinzaine de mai – risquent d’être un moment délicat. Les conditions ne sont peut-être pas réunies pour que les élections soient totalement libres et équitables (entre autres, les listes électorales, profondément défectueuses, n’ont pas été révisées, ce qui laisse la porte ouverte à des cas de vote multiple et à d’autres abus), mais les signes qui se dégagent jusqu’à présent indiquent que le régime se prépare à un scrutin qui sera considérablement plus transparent que les élections précédentes, au cours desquelles les truquages ont parfois été flagrants – un nombre important d’observateurs internationaux seront invités cette fois-ci, semble-t-il, et des urnes en plexiglas transparent sont censées remplacer les réceptacles éminemment bourrables utilisés par le passé. Les partis islamistes – qui bénéficient d’un soutien considérable au sein de la société algérienne dans son ensemble, et qui sont portés par les victoires électorales des islamistes au Maroc, en Tunisie et en Égypte – sont susceptibles de s’en sortir le mieux dans toute élection raisonnablement libre, et en effet, une majorité parlementaire islamiste ne pourrait en aucun cas être exclue. C’est d’ailleurs en prévision de cette éventualité que le MSP, islamiste « formé à l’interne », a annoncé le 1er janvier qu’il quittait l’Alliance présidentielle, dans laquelle il était associé au FLN et au RND depuis huit ans, pour voler de ses propres ailes (sans toutefois renoncer à ses portefeuilles ministériels pour le moment). Une « alternance à la marocaine » – un transfert soigneusement préparé et géré vers un gouvernement de coalition dominé par les islamistes – semble être la voie choisie par le régime, ou du moins une option qu’il est prêt à envisager. Objectivement, un gouvernement d’orientation islamiste n’est nullement incompatible avec les intérêts des principales parties prenantes du régime, pour autant que des garanties soient données quant à leur pouvoir et à leurs privilèges (immunité de poursuites pour les violations des droits de l’homme, respect des droits de propriété, y compris pour ceux dont la richesse a été acquise grâce à leur proximité avec l’appareil d’État, etc. ) – après tout, les gouvernements successifs de l’Alliance présidentielle, sous l’influence du MSP et de l’aile « islamo-conservatrice » du FLN dirigée par Abdelaziz Belkhadem, ont déjà fait beaucoup pour la réislamisation des mœurs sociales et, sans doute, de la loi. Mais subjectivement, le régime est encombré par l’héritage de la guerre civile des années 1990 et 2000, au cours de laquelle il s’est fortement appuyé sur le discours anti-islamiste, exposé de manière cohérente et persistante par les laïcs-modernistes non seulement dans les médias et la classe politique, mais aussi dans les propres rangs du régime, y compris dans l’armée et les services de sécurité. Ces éléments laïcs-modernistes seront certainement alarmés par le glissement vers un gouvernement ouvertement islamiste, ce qui pourrait provoquer des tensions au sein des propres organes du régime. Dans ce contexte, la nomination d’un officier ayant la réputation d’être un ennemi inflexible, voire brutal, des islamistes à la tête de la DSI pourrait avoir pour but d’apaiser ces craintes.

    Entre-temps, en préparant sa tactique pour les prochaines élections, le gouvernement semble faire tout son possible pour balkaniser le paysage politique, afin qu’aucune force politique ne puisse obtenir la majorité. Dans un renversement apparent des pratiques passées, le ministre de l’Intérieur, Daho Ould Kablia, a donné le feu vert à au moins dix nouveaux partis pour tenir leurs assemblées constitutives et a laissé entendre que l’autorisation complète de fonctionner pourrait être délivrée dans un délai d’un mois seulement – bien avant les élections parlementaires. Parmi ceux-ci figurent au moins trois partis islamistes : Le Front National pour le Changement d’Abdelmajid Menasra (une scission du MSP), le Front pour la Justice et le Développement d’Ahmed Djaballah et le Parti pour la Liberté et la Justice de Mohamed Saïd. Si l’expérience marocaine suggère qu’une telle tactique peut être très efficace, il convient de considérer que la multiplication des groupes politiques est susceptible d’accroître la charge de travail du DRS, et plus particulièrement de la DSI, qui s’est historiquement fait un devoir non seulement de surveiller toutes les formations politiques mais aussi de maintenir des agents d’influence en leur sein. Que ce soit par accident ou à dessein, la stratégie et la tactique actuellement adoptées par le régime algérien semblent être garanties pour renforcer encore davantage le poids spécifique du DRS en général, et du DSI en particulier.

    Relations extérieures

    Il y a plusieurs mois, on s’en souvient, des sources algériennes ont commencé à suggérer que, les anciennes certitudes régionales s’effritant autour d’eux, les dirigeants algériens pourraient envisager de rétablir les ponts avec le Maroc, dans l’espoir d’assurer au moins une relation stable avec un pays voisin. Plus récemment, peu après les élections parlementaires marocaines de novembre dernier, au cours desquelles le PJD, parti islamiste modéré, est devenu le plus grand parti, l’un des principaux dirigeants du parti nous a laissé entendre que l’un des points centraux de son programme de gouvernement était un « réexamen » des relations du Maroc avec l’Algérie et une remise en question créative de tous les différends entre les deux pays (voir AMSR #109). Avec la visite à Alger, cette semaine, du nouveau ministre marocain des Affaires étrangères, Saadedine El Othmani (l’un des principaux dirigeants du PJD), ces tendances au rapprochement semblent enfin se rejoindre – une impression d’autant plus forte que les médias algériens ont annoncé que le Maroc participerait désormais aux réunions du groupe dit « pays du champ »[2] consacré à la sécurité dans la région du Sahara et du Sahel, dont il était jusqu’à présent ostensiblement exclu.

    El Othmani a tenu à choisir Alger comme destination pour son tout premier voyage à l’étranger en tant que ministre des Affaires étrangères, mais il serait sans doute erroné d’y voir une révolution dans les relations entre les deux pays, ou même le début d’une telle révolution. Le PJD peut être sincèrement engagé à réorienter la politique étrangère marocaine vers des liens avec les pays arabes et musulmans, en commençant par mettre les choses au clair avec l’Algérie, mais dans ce domaine comme dans d’autres, ses mains ne sont pas entièrement libres. Le gouvernement élu, dominé par le PJD, est effectivement suivi par ce qui s’apparente à un gouvernement parallèle de conseillers royaux au Palais – parmi lesquels le prédécesseur d’El Othmani, Taïeb Fassi-Fihri, ami et associé de longue date du Roi, qui s’est vu attribuer un poste dans l’équipe du Palais dès qu’il a cédé le ministère des affaires étrangères – et il n’y a que peu ou pas de chance réaliste qu’El Othmani et ses collègues dépassent les limites fixées par le Palais.

    Bien sûr, en tant que ministre des Affaires étrangères, M. Fassi-Fihri avait lui-même, au cours des mois précédents, fait des déclarations positives sur la normalisation des relations avec l’Algérie (voir AMSR #109). Mais il ne peut y avoir aucune perspective de changement qualitatif dans les relations entre les deux pays tant que chacun continue à insister sur la capitulation totale de l’autre sur les deux principales pommes de discorde entre eux, à savoir la question de la frontière et le sort du Sahara occidental, et il n’y a encore aucun signe qu’Alger ou Rabat soit vraiment prêt à saisir ces orties[3]. En effet, El Othmani n’a pu discuter ni de la frontière ni de la question du Sahara occidental pendant son séjour à Alger. El Othmani et son homologue algérien Mourad Medelci se sont certes promis de se rencontrer pour des « discussions politiques » tous les six mois, et il a été annoncé qu’une Haute Commission Mixte Algéro-Marocaine se réunira à Rabat le 17 février, mais ces démarches s’inscrivent dans la continuité de la politique suivie par Fassi-Fihri. L’innovation la plus marquante du voyage d’El Othmani à Alger a sans doute été sa rencontre en tête-à-tête avec Boudjerra Soltani – le leader du MSP islamiste modéré, qui n’occupe aucune fonction gouvernementale – au siège du MSP le 24 janvier, à l’issue de sa visite officielle de deux jours.

    Le lendemain du départ d’El Othmani d’Alger, le porte-parole du ministère algérien des affaires étrangères, Amar Belani, a jeté un froid sur les informations selon lesquelles le Maroc serait invité à rejoindre le pays du champ. Le Maroc ne serait pas intronisé dans le groupe dirigé par l’Algérie, a-t-il expliqué, mais simplement invité, avec de nombreux autres pays, à participer à une réunion beaucoup plus large sur la lutte contre le terrorisme au Sahara, qui se tiendra dans la capitale malienne, Bamako, en février. « Le noyau central restera exclusivement limité à quatre pays – l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie – avec l’ajout probable de la Libye, lorsque les Libyens en feront la demande », a déclaré M. Belani au portail d’information TSA, alors que le Maroc est « un partenaire extra-régional qui n’est pas concerné par les réunions du pays du champ, comme celle qui vient de se tenir à Nouakchott. » En d’autres termes, ce à quoi le Maroc est invité est le suivi de la Conférence ministérielle sur la sécurité au Sahel qui s’est tenue à Alger en septembre dernier (avec la participation des États-Unis, d’autres membres du Conseil de sécurité des Nations unies et des pays de l’Union européenne).

    On est loin d’une véritable coopération en matière de sécurité. Mais l’invitation faite au Maroc de participer à la deuxième conférence ministérielle est une sorte de percée – malgré la pression de la France, Alger aurait refusé d’inviter les Marocains à la première édition en septembre dernier (voir AMSR #107). Un membre du personnel de la présidence algérienne nous dit que la décision d’inviter le Maroc – ainsi que la Libye, la Tunisie[4] et l’Égypte – cette fois-ci est dictée par une simple nécessité : la nécessité de faire quelque chose contre la prolifération des armes libyennes dans la région du Sahara et du Sahel, y compris au Maroc, où les autorités ont saisi des armes importées clandestinement de Libye[5]. Une source politique mauritanienne, que l’on croit proche du président Ould Abdelaziz[6], va plus loin en affirmant qu’Alger a été « obligée de revoir sa stratégie » en matière de coopération antiterroriste, en grande partie parce qu’elle est « véritablement terrifiée par la possibilité de prolifération des armes libyennes » sur son propre territoire. Les Algériens ont été poussés dans cette direction par un certain nombre de signaux d’alarme, selon la source mauritanienne : la reprise de l’insurrection touareg dans le nord du Mali (où l’Algérie était censée être le garant de la paix et de la réconciliation nationale), menée par des combattants touaregs revenus de Libye avec d’abondantes réserves d’armes[7] ; une présence de plus en plus active dans le sud de l’Algérie d’unités d’AQMI répondant aux chefs sahéliens de l’organisation, Mokhtar Belmokhtar et Abdelhamid Abou Zeid ; et des renseignements fournis, selon la source, par les services de sécurité mauritaniens concernant un plan présumé d’AQMI pour la déstabilisation du sud de l’Algérie. Ces facteurs, combinés aux pressions exercées par les États-Unis, la France et (selon la source) la Mauritanie, auraient incité Alger à commencer à s’éloigner de la « conception rigide de la souveraineté » qui sous-tend sa doctrine en matière de sécurité et qui a constitué un obstacle à une coopération efficace dans la lutte contre le terrorisme transnational.

    Selon la source politique mauritanienne, la tâche la plus difficile à laquelle les Mauritaniens ont été confrontés pour persuader les Algériens d’être plus accommodants a été de les convaincre que l’implication du Maroc dans la lutte contre le terrorisme transnational ne devait en aucun cas affecter la situation du Polisario. Pour sa part, la source à la présidence algérienne n’a fait que les plus brèves allusions au Polisario, notant que des questions avaient été soulevées dans les milieux politiques algériens quant aux raisons pour lesquelles la République arabe sahraouie démocratique n’avait pas été invitée à la conférence ministérielle de Bamako et affirmant que, bien que le Polisario soit bien sûr concerné par la lutte contre le terrorisme, il « ne dispose pas des moyens nécessaires pour y participer efficacement ». Cette évaluation plutôt laconique peut refléter un certain degré d’insatisfaction et de frustration de la part des dirigeants algériens face à l’attitude maladroite du Polisario à la suite de l’enlèvement des travailleurs humanitaires occidentaux du camp de Rabouni, près de Tindouf, que nous avons commenté dans notre dernier rapport.

    Sécurité

    Après une période exceptionnellement calme au cours des trois premières semaines de décembre 2011 (voir le rapport précédent), Aqmi a intensifié son activité dans les derniers jours de 2011[8]. Le mois de janvier a connu une nouvelle accélération, avec 23 opérations enregistrées jusqu’au 26 janvier.

    Comme à l’accoutumée, la grande majorité des opérations d’Aqmi se sont déroulées en Kabylie (sur 34 incidents recensés pour la période du 20 décembre au 26 janvier, 18 étaient à l’initiative d’AQMI, et parmi eux, pas moins de 14, pour la plupart des bombes en bord de route, ont eu lieu en Kabylie). Dans la région d’Alger, les forces de sécurité ont tendu une embuscade à deux djihadistes et les ont abattus le 8 janvier sur la route de Khemis el-Khechna à Hammadi, entre les wilayas de Boumerdès et d’Alger, à environ 10 km au sud de l’aéroport international Houari Boumedienne. Un soldat a été blessé et est décédé à l’hôpital quatre jours plus tard.

    Ailleurs, l’incident le plus remarquable s’est produit le 16 janvier lorsqu’un groupe d’hommes armés a enlevé le gouverneur d’Illizi, Mohamed Laïd Khelfi, près de Deb Deb, et lui a fait traverser la frontière libyenne. Libéré par des combattants libyens le lendemain, il est rentré en Algérie le 18 janvier, souffrant d’une épaule cassée. Les trois ravisseurs étaient des habitants de la région qui protestaient contre les lourdes peines de prison infligées à leurs proches dans une affaire liée au terrorisme au début du mois de janvier[9]. La ville de Deb Deb avait été le théâtre de plusieurs manifestations et sit-in la semaine précédente, ce qui a incité le gouverneur à se rendre dans la ville dans l’espoir de calmer la situation, mais il a été enlevé sur le chemin du retour. Aqmi a publié une déclaration datée du 18 janvier « saluant l’intifada de notre peuple à Deb Deb » et déclarant son soutien à la « lutte pour la justice » des habitants. Elle a également mis en garde les nouvelles autorités libyennes contre la remise des ravisseurs à l’Algérie. Malgré son dénouement rapide, cette affaire est profondément embarrassante pour le gouvernement algérien. Le fait qu’un gouverneur régional ait été enlevé[10] aussi facilement par des « amateurs » dans ce qui devrait être une zone de haute sécurité près de la frontière libyenne entame sérieusement la crédibilité des services de sécurité algériens à un moment où la situation aux frontières de l’Algérie reste dangereusement volatile.

    À l’est, la Libye reste chaotique. Outre la contrebande d’armes, les autorités algériennes doivent désormais faire face à la menace d’incursions régulières de combattants libyens indisciplinés. En janvier, à deux reprises au moins, des combattants libyens ont arrêté des citoyens algériens qui, selon eux, étaient entrés en territoire libyen. Il n’est pas exclu que de telles incursions puissent conduire à des affrontements isolés entre les milices libyennes et les forces algériennes.

    De l’autre côté des frontières méridionales de l’Algérie, alors que la renaissance de la rébellion touareg dans le nord du Mali (voir ci-dessus) ajoute une autre dimension aux difficultés d’Alger, Aqmi elle-même a été relativement calme[11]. Le 12 janvier, cependant, Aqmi a envoyé une déclaration à une agence de presse mauritanienne affirmant disposer d’ »informations fiables » selon lesquelles la France, « avec le soutien de l’Algérie et de la Mauritanie », prépare une opération militaire pour libérer les otages occidentaux détenus par le groupe. Le communiqué avertit ensuite les pays européens qu’une telle action « signifierait que vous signez l’arrêt de mort de vos citoyens ». La France a également été la cible de menaces de la part de Jamat Tawhid wal Jihad fi Gharbi Afriqqiya (Unicité et Jihad en Afrique de l’Ouest), le groupe jusqu’alors inconnu qui a revendiqué le 10 décembre l’enlèvement de travailleurs humanitaires occidentaux au camp de Rabouni, près de Tindouf (voir AMSR n°108). Le 3 janvier, le groupe, qui décrit ses membres comme des dissidents d’Aqmi, a envoyé à l’AFP un communiqué « déclarant la guerre à la France, ennemie de l’Islam », accompagné d’une vidéo des trois otages capturés à Rabouni en octobre. FIN

    Avis de confidentialité : Les informations contenues dans ce document sont privées et confidentielles. Elles sont destinées uniquement à l’usage du destinataire désigné. Si vous n’êtes pas le destinataire prévu, veuillez en informer immédiatement l’expéditeur par retour de courrier électronique, puis supprimer immédiatement ce document. Ne divulguez pas le contenu de ce document à d’autres personnes et n’en faites pas de copies. La violation de cet avis peut être illégale.

    [1] De 1990 à 2001 – une décennie qui comprend les pires années de la « sale guerre » algérienne – Tartag, alors colonel, a dirigé le Centre Principal Militaire d’Investigation de Ben Aknoun, à Alger, une unité du DRS qui avait une sombre réputation de centre de torture et de base arrière pour les escadrons de la mort.

    [2] « Pays du champ ». A ce jour, l’Algérie, le Mali, le Niger et la Mauritanie, qui, sur le papier du moins, participent au commandement militaire conjoint (CEMOC) pour le Sahara formellement établi lors d’un sommet à Alger en 2010.

    [3] Le site d’information algérien TSA a, il est vrai, rapporté que la police algérienne entreprend des « préparatifs techniques » pour l’ouverture de la frontière terrestre, suggérant que la frontière pourrait être ouverte au trafic dès le début du mois de mai, mais cette affirmation – qui n’est pas sans précédent – reste pour l’instant non confirmée.

    La date exacte de la deuxième conférence ministérielle n’a pas encore été fixée, semble-t-il, en partie parce que les organisateurs attendent toujours que la Libye et la Tunisie confirment qu’elles enverront des représentants[5].

    [5] Ceci est cohérent avec ce que nous avions entendu de sources marocaines à l’automne dernier. Une source non gouvernementale nous a dit à la mi-novembre : « Les forces de sécurité – police, garde-frontières, gendarmerie et forces auxiliaires – sont en état d’alerte maximum, avec des instructions spécifiques pour prendre toutes les mesures nécessaires pour empêcher les cargaisons d’armes, qui sont censées être en route depuis la Libye, d’atteindre le territoire marocain. Les zones frontalières adjacentes à l’Algérie et à la Mauritanie font l’objet de mesures de surveillance exceptionnelles. … Au cours des dernières semaines, des véhicules transportant des étrangers ont [également] été arrêtés et contrôlés dans la zone située au nord de Laayoune, ainsi qu’aux points d’entrée de chaque ville et village sahraoui. La police admet librement qu’elle recherche des armes en provenance de Libye. »

    [6] Qui s’est rendu à Alger pour des entretiens sur la sécurité avec le président Bouteflika à la mi-décembre, on s’en souvient.

    [7] Les 16 et 17 janvier, le Mouvement national pour la libération de l’Azawad, un nouveau groupe issu de la fusion de factions rebelles touaregs maliennes, a lancé une offensive en attaquant les villes de Menaka, près de la frontière avec le Niger, d’Aguelhok et de Tessalit, près de la frontière avec l’Algérie. Un certain nombre de soldats algériens auraient été évacués de Tessalit. Le 26 janvier, les rebelles auraient pris le contrôle de la ville d’Aguelhoc, près de la frontière avec le Niger, et d’un camp abandonné de l’armée malienne à Léré, près de la frontière avec la Mauritanie. Un communiqué du gouvernement malien affirme que des « combattants d’AQMI » ont pris part aux raids aux côtés de combattants du MNLA, mais cela semble peu probable dans la mesure où l’une des plaintes des rebelles touaregs contre le gouvernement central est que celui-ci a effectivement donné carte blanche à AQMI pour établir un refuge dans les terres touaregs du nord du Mali.

    [Par conséquent, le niveau d’activité des djihadistes en décembre était, dans l’ensemble, comparable à celui des mois précédents (21 opérations en tout, contre 23 en novembre et 22 en octobre).

    Le 2 janvier, un tribunal d’Alger a condamné Abdelhamid Abou-Zeid, l’un des chefs d’Aqmi au Sahel et originaire de Deb Deb, à la prison à vie et cinq membres de sa famille à dix ans de prison chacun pour « formation d’un groupe armé international »[10].

    [10] C’est la première fois qu’un gouverneur régional est enlevé depuis le début des troubles.

    [La seule action signalée du groupe est l’enlèvement d’un gendarme mauritanien le 20 décembre, à la suite duquel il a publié un communiqué demandant au « régime mauritanien » de libérer deux de ses prisonniers en échange de la libération du soldat.

    Lire cet article en anglais

    #Maroc #Algérie #DGED #Edward_Gabriel

  • Liens de Marie-Claude AZZOUZI avec la DGED

    Liens de Marie-Claude AZZOUZI avec la DGED

    Tags : Maroc, Ecole de Gouvernance et d’Economie, EGE, Marie-Claude Azzouzi,

    Plusieurs courriers de Marie-Claude Azzouzi ont été trouvés dans la boîte mail de Mourad El Rhoul, le chef de cabinet de Yassine Mansouri, le directeur général de la DGED. La directrice de l’Ecole de Gouvernance et d’Economie rapporte sur une conférence organisé par l’EGE sur les relations entre le Maroc et l’Espagne. Voici ses courriers:

    — En date de : Jeu 16.2.12, Marie-Claude AZZOUZI marieclaude.azzouzi@egerabat.com a écrit :

    De: Marie-Claude AZZOUZI marieclaude.azzouzi@egerabat.com
    Objet: RE : Re :
    À: « lombaris amine » lombaris_2007@yahoo.fr
    Date: Jeudi 16 février 2012, 14h47

    Bonjour,
     
    Je suis au courant.
     
    Nous avons été en contact avec les trois sources qui ont relayé « son propre mail d’information ».
     
    1/ AFP : Omar Brousky nous a signifié qu’il ne donnerait pas suite (par téléphone puis confirmation par SMS) ;
     
    2/ El Pais : l’agence de presse espagnole Effe a confirmé qu’il ne relayait pas l’information (conversation téléphonique) ;
     
    3/l’information est sortie sur le site en arabe Lakome.com ; nous avons parlé à Monsieur le Directeur Ali Anouzla et à son Adjoint Monsieur Chaouki, qui nous laissent la possibilité de faire un démenti aujourd’hui.
     
    4/sur Twitter, l’information a été relayée par @bigbrother.ma, suivi par 5000 personnes, mais sans provoquer pour l’instant de réactions.

    Tout me semble donc sous contrôle.
     
    Merci de votre attention.

    Marie-Claude Azzouzi

    ——————————–

    De : lombaris amine [lombaris_2007@yahoo.fr]
    Date d’envoi : jeudi 16 février 2012 14:08
    À : Marie-Claude AZZOUZI
    Objet : Re :

    Pour info

    Cembrero interdit de conférence à Rabat

    L’Ecole de Gouvernance et d’Economie (EGE) de Rabat a annulé une conférence sur les relations entre le Maroc et l’Espagne que devait prononcer, le 29 février à 17h.30, le journaliste du quotidien El País Ignacio Cembrero. Le correspondant d’El País est l’auteur d’un livre « Vecinos alejados » (Voisins éloignés) publié en 2006 sur les relations entre Rabat et Madrid.

       La conférence n’était pas rémunérée, mais l’EGE prenait à sa charge le voyage et le séjour du journaliste. Les réservations des vols étaient déjà faites ainsi que la biographie de présentation du conférencier.

       Aurélien Lecina, l’un des directeurs de l’EGE, a envoyé un courrier au journaliste pour lui indiquer que l’école avait fait de grands efforts pour éviter l’annulation, dont il n’explique pas les raisons, mais qu’elle n’y était pas parvenue.

       D’autres sources, qui collaborent régulièrement avec l’EGE, ont indiqué au journaliste que l’école avait subi des pressions d’en « haut, du premier cercle » pour annuler la conférence.

       Les principaux bailleurs de fond de cette école privée, fondée en 2008, sont l’Office Chérifien des Phosphates et la Caisse de Dépôt et de Gestion.

      Invité par des associations espagnoles (Fundación Caballero Bonald), marocaines (Centre de la Mémoire Commune, Alcántara), des écoles de commerce marocaines (HEM Casablanca) ou la télévision Medi 1 Sat, Cembrero a donné de nombreuses conférences et a participé à plusieurs débats publics au Maroc. Il a aussi, à de multiples reprises, pris part à des tables rondes avec des étudiants marocains en Espagne. Il a été, avec le directeur d’El País, le dernier journaliste étranger à interviewer le roi Mohamed VI en janvier 2005.

    En date de : Mer 15.2.12, Marie-Claude AZZOUZI marieclaude.azzouzi@egerabat.com a écrit :

    De: Marie-Claude AZZOUZI marieclaude.azzouzi@egerabat.com
    Objet:
    À: « Mourad » lombaris_2007@yahoo.fr
    Date: Mercredi 15 février 2012, 20h48
    Bonjour,

    Nous avons la possibilité d’ inviter Mr Marc Sageman, consultant sur l’anti-terrorisme et ancien membre de la CIA, pour une conférence à l’EGE le 13 mai prochain. La conférence porterait sur le Djihad, les réseaux terroristes et la montée en puissance des affiliés d’Al Qaida.

    Etant donné le CV de Mr Sageman, il m’a a été suggéré de convier à cette conférence fermée les hauts responsables du Royaume en matière de politique étrangère et de sécurité, l’objectif étant de faire une conférence de haut niveau pour les dirigeants du pays (une vingtaine de personnes). 

    Enfin, la présence d’un tel auditoire pourrait imposer à l’Ecole la mise en place de dispositions particulières afin d’assurer les meilleures conditions d’accueil et de déroulement de l’événement, notamment en matière de sécurité,voire de réaliser la conférence dans un lieu choisi.

    Je vous adresse ci-après un aperçu biographique de Mr Sageman, si besoin était :

    Marc Sageman (MD, PhD) est un psychiatre de formation et consultant sur l’anti-terrorisme. Il a rejoint la CIA en 1984 et a été en poste a Islamabad de 1987 a 1989 ou il a été notamment charge des relations avec les moudjahidines afghans. Il a quitte la CIA en 1991 pour fonder Sageman Consulting.  Il a également enseigne a l’Université de Pennsylvanie et au Center for Strategic and International Studies.  Depuis le 11 Septembre, il a été notamment conseiller au Conseil National de Sécurité américain, a la Homeland security, au US Secret Service et au Pentagone. Il est l’auteur de deux ouvrages de références en matière d’étude sur Al-Qaida:  Understanding Terror Networks  et  Leaderless Jihad. Il est présentement conseiller à l’état-major interarmes au Pentagone sur les questions de terrorisme.

    Voyez vous un inconvénient a ce  que nous poursuivions ces démarches ?

    Bien cordialement,

     je vous dois la liste évoquée hier …je vous l’envoie demain!

    MCA

    #Maroc #EGE #Ignacio_Cembrero #El_Pais #Ecole_Gouvernance_Economie

  • Le Maroc profite de la technologie d’Elbit Systems depuis 2008

    Le Maroc profite de la technologie d’Elbit Systems depuis 2008

    Tags : Maroc, Israël, Elbit Security Systems, DGED, Yassine Mansouri,

    Le Maroc a initié en 2008 les contacts avec la société israélienne Elbit Systems. En effet, selon le site Maroc-leaks, le patron marocain des rensignements extérieurs, la DGED, Yassine Mansouri, a accueilli en septembre 2008 une délégation d’Elbit Systemscomposé de :

    M. Dror Harai – Vice-président de la société Elbit Security Systems

    M. Shlomo Shilo – Directeur de la division Intelligence & IT

    M. Abraham Raz – Directeur du marketing

    Elbit Systems est une entreprise internationale de haute technologie engagée dans un large éventail de programmes à travers le monde, principalement dans les domaines de la défense et de la sécurité intérieure. Nous développons et fournissons un large portefeuille de systèmes et de produits aériens, terrestres et navals pour la défense, la sécurité intérieure et les applications commerciales. Nos systèmes et produits sont installés sur de nouvelles plates-formes, et nous réalisons également des programmes complets de modernisation de plates-formes. En outre, nous fournissons une gamme de services de formation et de soutien.

    Nos principales activités comprennent :

    -les systèmes pour avions et hélicoptères militaires ;

    -les systèmes et aérostructures pour l’aviation commerciale

    -les systèmes d’aéronefs sans pilote (UAS) ;

    -les systèmes électro-optiques, de vision nocturne et de contre-mesures ;
    les systèmes navals ;

    -systèmes de véhicules terrestres ;

    -munitions ;


    -les systèmes de commandement, de contrôle, de communication, d’informatique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (C4ISR) et les cyber-systèmes ;

    -systèmes de guerre électronique et de renseignement sur les signaux ; et
    d’autres activités commerciales.

    #Maroc #Israël #Elbit_systems #Renseignement #DGED

  • La DGED rencontre des responsables d’Elbit Security Systems

    La DGED rencontre des responsables d’Elbit Security Systems

    Tags : Maroc, Israël, Elbit Security Systems, DGED, Yassine Mansouri,

    Le directeur de la Direction Générale d’Etudes et Documentation, Yassine Mansouri, a accueilli mercredi une délégation représentant l’entreprise israélienne Elbit Security Systems. La délegation était composée de :

    M. Dror Harai – Vice-président de la société Elbit Security Systems

    M. Shlomo Shilo – Directeur de la division Intelligence & IT

    M. Abraham Raz – Directeur du marketing

    Elbit Systems est une entreprise internationale de haute technologie engagée dans un large éventail de programmes à travers le monde, principalement dans les domaines de la défense et de la sécurité intérieure. Nous développons et fournissons un large portefeuille de systèmes et de produits aériens, terrestres et navals pour la défense, la sécurité intérieure et les applications commerciales. Nos systèmes et produits sont installés sur de nouvelles plates-formes, et nous réalisons également des programmes complets de modernisation de plates-formes. En outre, nous fournissons une gamme de services de formation et de soutien.

    Nos principales activités comprennent :

    -les systèmes pour avions et hélicoptères militaires ;

    -les systèmes et aérostructures pour l’aviation commerciale

    -les systèmes d’aéronefs sans pilote (UAS) ;

    -les systèmes électro-optiques, de vision nocturne et de contre-mesures ;
    les systèmes navals ;

    -systèmes de véhicules terrestres ;

    -munitions ;

    -les systèmes de commandement, de contrôle, de communication, d’informatique, de renseignement, de surveillance et de reconnaissance (C4ISR) et les cyber-systèmes ;

    -systèmes de guerre électronique et de renseignement sur les signaux ; et
    d’autres activités commerciales.

    #Maroc #Israël #Elbit_systems #Renseignement #DGED




  • Maroc : Le directeur de la DGED a rencontré Tzipi Livni en 2007

    Maroc : Le directeur de la DGED a rencontré Tzipi Livni en 2007

    Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Israël, Tzipi Livni, services secrets marocains, Wikileaks, David Welsh,

    Lors d’une rencontre tenue en février 2008 avec le sous-secrétaire d’Etat américain chargé des affaires du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord, David Welsh, en visite à Rabat, le chef de file du contre-espionnage marocain, Mohamed Yassine Mansouri a confié qu’il s’est bel et bien entretenu avec Tzipi Livni à Paris en juillet 2007 et qu’il la trouve « sérieuse ». C’est ce qui a été révélé par un câble américain daté de 2008 dont voici le texte intégral:

    B. RABAT 0178 (NOTAL) C. RABAT 0171 (NOTAL) Classé par : Ambassadeur Thomas T. Riley pour la raison 1.4 (b, c et d).

    1. (S) RESUME : Le 25 février, le directeur général des études et de la documentation (DGED) Mohamed Yassine Mansouri (l’équivalent marocain du directeur de la Central Intelligence Agency) et le sous-secrétaire de l’AEN David Welch et son parti ont eu un entretien cordial et franc échange de deux heures sur des questions régionales, allant d’est en ouest. Welch a expliqué les plans américains pour maintenir et renforcer les institutions libanaises. Il a décrit le rôle inutile de la Syrie à la fois au Liban et dans le processus de paix au Moyen-Orient (MEPP), Mansouri notant que la Syrie a commencé à réaliser que les combattants étrangers pourraient menacer sa propre sécurité intérieure. Welch a mis à jour Mansouri sur le MEPP, et Mansouri a répondu que lui et le ministre des Affaires étrangères Fassi Fihri avaient rencontré la ministre israélienne des Affaires étrangères Livni.

    Mansouri a prédit une « succession monarchique » en Egypte. Il a déclaré que la Libye continuait de blâmer le wahhabisme saoudien pour le problème du terrorisme dans la région. Il s’est dit préoccupé par la rapacité et la fragilité en Tunisie. Mansouri a déclaré que le problème du terrorisme en Algérie revenait alors qu’Al-Qaïda se concentrait davantage sur l’Afrique du Nord ; Pourtant, Bouteflika a catégoriquement refusé de participer à un sommet de l’UMA sur la sécurité. Les ambassadeurs Welch et Riley ont exhorté le Maroc à s’en tenir à la voie diplomatique pour résoudre le différend sur le Sahara occidental et ont déclaré que le soutien diplomatique à la proposition d’autonomie du Maroc augmentait. Mansouri a terminé la tournée avec un plaidoyer pour une plus grande aide américaine à la Mauritanie.

    FIN RÉSUMÉ.

    SYRIE ET ​​LIBAN

    2. (C) Avec la venue du ministre syrien des Affaires étrangères au Maroc le 26 février, l’ambassadeur Welch s’est enquis de la coopération de la Syrie avec le Maroc. Mansouri a déclaré que même si ce n’était pas tout ce que le Maroc souhaitait, cela s’est amélioré au cours des derniers mois. Welch a déclaré que les Syriens ont reconnu que le pipeline de chasseurs étrangers pouvait présenter un risque pour leur propre pays. Cependant, la Syrie continue d’exercer de fortes pressions sur le Liban et semble déterminée à maintenir coûte que coûte ses intérêts au Liban.

    Avant la conférence d’Annapolis, la Syrie avait été relativement calme vis-à-vis des Palestiniens. Cependant, il y a trois ou quatre semaines, il a accueilli la conférence des refus. Damas a perdu le soutien de nombreux amis arabes, et le sommet de la Ligue arabe n’est pas une incitation suffisante pour adopter un meilleur comportement. 3. (C) A/S Welch a demandé comment le Liban pouvait être une menace pour la Syrie ; pourtant la Syrie est déterminée à détruire les institutions libanaises, c’est-à-dire le gouvernement, l’armée et la banque centrale. En conséquence, les États-Unis augmentaient leur aide au Liban, travaillant en tandem avec l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et d’autres amis.

    Mansouri a déclaré que les positions de l’Arabie saoudite, de la Jordanie et de l’Égypte avaient évolué. Welch a noté que la famille, l’intelligence et les affaires ne font qu’un en Syrie. Il a terminé cette partie de la discussion en soulignant le soutien des États-Unis à une solution politique et une focalisation à court terme sur le maintien et le renforcement des institutions libanaises.

    Israël et le processus de paix au Moyen Orient

    4. (S) Passant à Israël, Welch a déclaré que la bonne nouvelle était réelle bien qu’invisible. Il a assuré à Mansouri que les pourparlers israélo-palestiniens abordaient toutes les questions et progressaient. Il a dit à Mansouri que le secrétaire puis le président avaient l’intention de retourner dans la région. Une aide financière arabe accrue à l’Autorité palestinienne serait utile. Mansouri a déclaré que lui et le ministre des Affaires étrangères Taieb Fassi Fihri avaient rencontré la ministre israélienne des Affaires étrangères Livni et l’avaient trouvée sérieuse.

    GAZA ET L’EGYPTE

    5. (C) La conversation s’est ensuite tournée vers Gaza et l’Egypte. L’ambassadeur Welch a noté que le GOE avait contenu 300 000 Palestiniens dans le Sinaï après qu’ils aient traversé la frontière. Pendant ce temps, le Hamas n’utilisait pas les fonds reçus de l’Iran pour améliorer la situation humanitaire. Interrogé sur la transition attendue en Égypte, Mansouri a convenu que l’armée ne contrôlerait pas la prochaine transition. Il s’attendait néanmoins à une « succession monarchique ».

    LE MAGHREB

    6. (C) Passant à l’ouest, Mansouri a déclaré que le Maroc et la Libye entretenaient de très bonnes relations et étaient d’accord sur de nombreuses questions régionales. Mansouri a noté que la Libye continue de croire que le wahhabisme saoudien est la source du terrorisme dans la région. Welch a reconnu que les relations libyennes-américaines sont actuellement tendues en raison de différends historiques. Mansouri a été surpris lorsque Welch a exprimé son inquiétude au sujet de la Tunisie. Mansouri a déclaré que le Maroc est très préoccupé par la cupidité et la fragilité du régime de Ben Ali. Mansouri a ajouté que les événements de décembre 2006/janvier 2007 avaient effrayé le GOT.

    7. (C) Poursuivant la progression vers l’ouest, Mansouri a déclaré que le problème de la terreur en Algérie revenait, alors qu’Al-Qaïda se concentrait sur l’Afrique du Nord pour compenser les revers en Irak et en Afghanistan. Il a dit que même si les hauts responsables algériens refusent de venir à Rabat, les Marocains y vont. Mansouri a déclaré que le Maroc a tout essayé pour améliorer les relations bilatérales. Il a noté que si la coopération antiterroriste doit fonctionner, le président Abdelaziz Bouteflika a récemment complètement rejeté une initiative tunisienne d’organiser un sommet sur la sécurité des membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA).

    SAHARA OCCIDENTAL

    8. (C) Mansouri a déclaré à Welch et à son parti que les problèmes internes de l’Algérie n’empêchaient pas une solution au différend du Sahara occidental. Il s’est dit préoccupé par le fait que le changement générationnel à Alger pourrait compliquer une solution, déclarant que l’ancienne génération avait créé le problème et était la mieux placée pour le résoudre. Mansouri a déclaré que le gouvernement marocain est « très inquiet du déplacement du POLISARIO dans la zone à l’est de la berme ». L’ambassadeur Welch s’est ensuite lancé dans une longue discussion sur le soutien américain à la proposition d’autonomie du Maroc et sur une solution diplomatique. Lui et l’ambassadeur Riley ont mis en garde contre une action militaire. Welch a déclaré que si neuf membres du CSNU ne soutenaient toujours pas la position du Maroc, le soutien international augmentait. Mansouri a ensuite expliqué que l’envoyé spécial de l’ONU, Peter Van Walsum, avait exprimé une certaine déception face au soutien américain et international. Welch a déclaré que nous examinerions les moyens de soutenir publiquement les efforts de Van Walsum pour parvenir à une solution. Il a ajouté que le POLISARIO n’aurait jamais un État indépendant.

    MAURITANIE

    9. (C) Enfin et surtout, Mansouri s’est dit profondément préoccupé par la détérioration de la situation sécuritaire en Mauritanie et a demandé au gouvernement américain d’envisager une assistance renforcée pour soutenir le nouveau gouvernement démocratique. Welch a déclaré que les États-Unis fournissaient davantage d’aide à la fois par le biais de l’Initiative de partenariat au Moyen-Orient et du Partenariat transsaharien de lutte contre le terrorisme.

    COMMENTAIRE

    RABAT 00000194 003 SUR 003 ——-

    10. (C) Le Directeur Général Mansouri, qui est très proche du Roi Mohammed VI, a manifestement apprécié ses trois heures avec l’Ambassadeur Welch et a fait la fête. L’échange a été franc et collégial comme on pouvait s’y attendre avec un allié qui partage des intérêts et des perspectives similaires sur de nombreux enjeux régionaux et internationaux.

    FIN DU COMMENTAIRE.

    PARTICIPANTS

    11. (U) Américains Marocains

    NEA A/S C. David Welch Directeur général de la DGED, Mohamed Yassine Mansouri

    Amb. Thomas T. Riley

    DCM Robert P. Jackson

    Conseiller RAO George Gaydos Gen. Abdeljabbar Azaoui

    Assistant exécutif du DAPNSA Elliot Abrams

    Erin Yerger Assistant du personnel de la NEA

    Kimberly Harrington

    12. (U) NEA A/S Welch n’a pas eu l’occasion d’effacer ce message.

    Riley

    #Maroc #Israël #Yassine_Mansouri #DGED #Tzipi_Livni #Sahara_Occidental #Mauritanie #Palestine

  • Un espion découvert dans un consulat marocain à Madrid

    Un espion découvert dans un consulat marocain à Madrid

    Espagne, Maroc, espionnage, consulat, DGED, CNI,

    L’Audience nationale refuse la nationalité espagnole à un employé du consulat du Maroc à Madrid qui, selon le CNI, avait été recruté pour espionner par le chef des services secrets de Rabat en Espagne.
    Par Ignacio Cembrero

    Le Centre national de renseignement (CNI) a découvert juste avant la pandémie un complot d’espionnage marocain depuis son consulat à Madrid. Un agent consulaire recruté par les services secrets marocains s’est vu refuser la nationalité espagnole le mois dernier, mais n’a pas encore été expulsé d’Espagne. Les chambres contentieuses-administratives de l’Audiencia Nacional ont, assez fréquemment, refusé d’accorder la nationalité espagnole à des immigrants marocains installés en Espagne sur la base de rapports du CNI qui invoquent des raisons de « sécurité nationale » sans entrer dans les détails. Cette mention n’est généralement pas liée à des liens présumés avec des organisations islamistes radicales, mais aux services secrets marocains opérant en Espagne, notamment la Direction générale des études et de la documentation (DGED), qui opère hors du Maroc.

    Le jugement du 14 septembre du troisième tribunal administratif, présidé par le magistrat José Félix Méndez Canseco, rejette, pour la première fois, l’octroi de la nationalité à un employé administratif du consulat du Maroc à Madrid, et met directement en cause le chef des renseignements marocains en Espagne, qui opère depuis son ambassade dans la Calle de Serrano à Madrid. Les ressources de Don Gabriel, comme le demandeur de la nationalité est appelé dans l’arrêt pour ne pas révéler son vrai nom, ont obligé la CNI à fournir plus d’informations aux magistrats qu’elle ne le fait habituellement. Le principal service secret espagnol affirme avoir « des preuves de l’étroite collaboration [de Don Gabriel], depuis son arrivée en 2016, au consulat du Maroc à Madrid en tant qu’agent local, avec l’actuel chef des services de renseignement marocains en Espagne. » [Les juges accordent une pleine validité au rapport des services de renseignement espagnols. Il ne s’agit pas d’une compilation de « simples conjectures sur la personne concernée ». Les informations qu’il fournit sont « suffisamment explicites et concrètes », souligne la sentence qui, en principe, met fin à 12 ans de démarches de Don Gabriel pour devenir Espagnol.

    L’avant-dernier épisode, avant le verdict du mois dernier, a été le recours déposé par Don Gabriel contre la résolution de décembre 2019, dans laquelle le directeur général des registres et des notaires a de nouveau rejeté sa demande. Don Gabriel a nié à tout moment « toute collaboration avec les services de renseignement marocains » et a assuré que « son travail au consulat du Maroc est purement administratif et se limite à la gestion des passeports ». Il est également marié à une femme espagnole d’origine marocaine, employée d’une multinationale espagnole, avec laquelle il a deux enfants mineurs. Tant le ministère public que l’état civil et la police se sont prononcés en faveur de l’octroi de la nationalité. Le CNI, selon la sentence, a commencé à enquêter sur lui en 2011, un an après qu’il ait commencé à travailler comme interprète au consulat du Maroc à Séville, bien avant d’être envoyé à Madrid en 2016.

    Dans la colonie marocaine d’Espagne, la rumeur a toujours couru que la DGED utilisait certains employés des consulats à son service, mais cet arrêt en apporte la preuve pour la première fois. Un cas assez similaire s’est produit à Las Palmas. Fabio, un homme d’affaires marocain installé dans l’archipel, s’est vu refuser sa demande de nationalité espagnole pour avoir entretenu, entre 2008 et 2016, « une relation de pleine collaboration avec les services de renseignement étrangers marocains », selon un arrêt de 2020 de l’Audience nationale. Les juges ont baptisé l’homme d’affaires « Fabio » pour protéger sa véritable identité. L’homme d’affaires travaillait pour le chef des renseignements marocains au consulat du Maroc à Las Palmas, mais, contrairement à Don Gabriel, il n’était pas un employé administratif de ces bureaux.

    Seule l’expulsion d’un espion marocain d’Espagne, Nourendin Ziani, en mai 2013, à la demande du général Félix Sanz Roldán, alors directeur du CNI, a été enregistrée à ce jour. Basé à Barcelone, Ziani avait fondé l’Union des centres culturels islamiques de Catalogne, financée par le ministère marocain dédié à l’émigration. Il a fini par travailler aux côtés de Nous Catalans, une fondation créée par Artur Mas lorsqu’il était à la tête de Convergència Democràtica de Catalunya, ce qui a mis à l’épreuve la patience des autorités espagnoles. En Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, les expulsions et même les procès de collaborateurs des services secrets marocains sont souvent rendus publics. Le dernier cas connu remonte à juillet 2018, celui d’une femme, Kaoutar Fal, au sujet de laquelle la Sûreté de l’État belge a déclaré dans un communiqué qu’elle avait été expulsée « pour ses activités d’ingérence et d’espionnage pour le compte de services de renseignement étrangers ». « Kaoutar Fal et ses organisations sont fortement impliqués dans des activités d’ingérence pour le compte du Maroc », conclut le texte.

    Bien que le gouvernement espagnol ne veuille pas pointer du doigt le Maroc, de hauts responsables de la sécurité désignent le pays voisin comme responsable du piratage des téléphones portables du premier ministre, Pedro Sánchez, et de ses ministres de la défense, de l’intérieur et des affaires étrangères – ce dernier cas n’étant pas officiellement reconnu – avec le logiciel malveillant Pegasus, fabriqué par la société israélienne NSO. Leurs appareils ont été infectés en mai et juin 2021, au plus fort de la crise hispano-marocaine.

    El Confidencial, 10/10/2022

    #Maroc #Espagne #Espionnage #Consulat #DGED



  • Maroc: Guerre souterraine entre Al Adl Oual Ihsane et la DGED

    Maroc: Guerre souterraine entre Al Adl Oual Ihsane et la DGED

    Maroc, Mouvement 20 Février, DGED, Jamaat Al Adl Wal Ihsane, Abdessalam Yassine,

    Suite à la participation massive de l’Association Jamaat Al-Adl Oual-Ihsan dans les manifestations organisées par le Mouvement 20 Février à l’occasion de la vague du Printemps Arabe, les services de propagande du Makhzen ont mené une immense campagne contre cette association.
    Les services de sécurité italiens ont procédé à une série d’arrestations parmi les membres de la JAOI. Un coup monté par les agents de Mansouri. Cette arrestation a été largement médiatisée par la DGED au mois de février 2011 ainsi que des extraits du livre du chef spirituel de la Jamaa, feu Abdessalam Yassine.

    Les relais de la DGED dans cette campagne médiatique ont été :

    Ahmed Charai, président du groupe marocain L’Observateur

    Said Ida, président de la fondation Andalus Media,

    Martinelli, journaliste du site Menara.ma

    Khairalla Khairalla, journaliste libanais (Elaph)

    Abdelmalek Alaoui, Global Intelligence partners (bureau de façade de la DGED)

    Nadia Jalfi, ancienne employée de la société de communication Mena Media Consulting de Fouad Ali El Himma. Mariée à Gustavo de Arístegui, ancien haut fonctionnaire espagnol amabssadeur actuel de l’Espagne en Inde.

    Abdallah Mohamdy, président du groupe Sahara Media (Mauritanie). Proche des mouvemens armés au Mali, selon la presse algérienne.

    Ali Bahaijoub, administrateur des sites Africa News Agency, http://africanewsagency.info, http://northsouthmag.com, http://northsouthpublications.com.

    abdellahal@hotmail.com (inconnu)

    Samira Sitail, journaliste à 2M. Le 1er avril 2011, des employés organisent un sit-in pour dénoncer devant les locaux de la chaîne 2M à Aïn Sebaa, et scandent « Samira dégage !. Ils dénoncent son traitement médiatique biaisé et partial dans différentes émissions de 2M.

    La campagne contre les islamistes de Yassine Abdeslam aura pour principaux axes :

    -Pointer du doigt la combinaison contre nature formée par al adl wa al ihssane et l’extrême gauche radicale. Selon Samira Sitail, ces deux mêmes extrêmes avaient fait alliance dans la fin des années 70 pour renverser le Shah d’Iran. 32 ans après, nous connaissons tous le résultat et la dictature dans laquelle vivent les iraniens…

    – Les principes fondamentaux de la JAOI reposent sur des idéaux radicaux, racistes, antisémites et anti-démocratiques. Selon Adil Belgaid, « la documentation jette en outre la lumière sur une partie des activités illicites de ce groupuscule à l’étranger, comme en témoignent les arrestations opérées respectivement en 2008 et en 2011 dans ses rangs par les services de sécurité italiens ».

    Suite au Mouvement 20 Février, la DGED a serré l’étau sur l’Association Jamaat Adl Oua Al Ihsan

    La DGED a multiplié les opérations de surveillance de la Jamaat Adl Oua Al Ihsan (Association Justice et Bienfaisance) depuis que cette association pacifique a participé dans les manifestations du Printemps Marocain qui ont secoué la monarchie alaouite en 2011. C’est ce qui ressort de l’exploitation d’une des boites mails de Mourad El Ghoul, l’un des plus proches collaborateurs de Yassine Mansouri.

    Durant les mois de mars et février de l’année 2011, les principales villes du Maroc, ont connu d’importantes manifestations populaires, encadrés notamment par l’association de feu Abdessalam Yassine, à travers lesquelles ce mouvement voulait dénoncer l’injustice, la corruption, la mauvaise gouvernance, la pauvreté et les inégalités sociales.

    Ces manifestations ont été plus agitées à Casablanca, Marrakech et Salé, villes connues de long date comme étant des fiefs du Mouvement Al Adl Oua Al Ihsan et, au cours desquelles plusieurs membres de ce mouvement ont été arrêtés et torturés par la police du Makhzen. Certains parlent même de disparitions.

    Ces manifestations ont subi un embargo médiatique à l’instigation du Makhzen, par crainte de leur impact sur le tourisme, principal source de revenu du Maroc. D’ailleurs, à l’çepoque des faits, les Etats-Unis et certains pays européens avaient déconseillé à leurs ressortissants de se rendre au Maroc en raison des turbulences qu’a connu ce pays.

    Les révélations de ces boîtes mails ont montré que le Mouvement Al Adla Oual Ihsan a connu une ascension fulgurante au sein de la société marocaine, démentissant le discours officiel du Makhzen, qui soucieux de préserver l’image du Maroc, a toujours présenté un pays stable et prospère à travers ses relais médiatiques tant de l’intérieur que de l’extérieur.

    En revenant à cet épisode, la DGED semble avoir été pris au dépourvu par ce mouvement de contestation, de grande ampleur, comme le prouvent les documents récupérés dans ces boîtes mails. Celles-ci ont révélé que la DGED avait déployé un dispositif ayant pour mission de couvrir ces manifestations à travers la prise de photos et vidéos, identifier les principaux animateurs, mener des enquêtes de proximité sur certains d’entre-eux (adresses, entourage familiale, situations professionnelles antécédents judiciaires, passages transfrontaliers, etc…), procéder à des arrestations dans le but de déstabiliser la dynamique de ce mouvement.

    Ce travail a été confié à un certain Ilias Hamid, qui avait sous ses ordres, entre autres, les nommés Chafik Arich, Mohamed Rekik, Badi Youcef et un certain Tamnar. Ces Ces derniers avaient pour principal tâche d’infiltrer le mouvement et de recueillir le maximum de renseignements sur lui.

    Mouvement Al Adl Wal Ihsane: le Makhzen dépense des fonds colossaux pour obstruer le dialogue entre ses opposants

    RABAT, 20 Décembre 2021 – Le membre du secrétariat général du cercle politique du Mouvement marocain Al Adl Wal Ihsane (Justice et Bienfaisance), Omar Iharchane a appelé l’élite marocaine à renforcer l’action commune pour opérer le changement, car le système puise sa force dans la division de ses opposants, affirmant que le Makhzen dépense des fonds colossaux et fait de la propagande médiatique pour obstruer le dialogue entre opposants.

    Dans des déclarations médiatiques en marge de l’organisation du Mouvement Al Adl Wal Ihsane d’une conférence sur « le Maroc et la question du projet sociétal », M. Iharchane a indiqué que le changement dans le Royaume « requiert un débat fondamental, dont l’objectif sera de rompre définitivement avec la situation actuelle et tout ce qui s’y rapporte comme politiques générales, voire institutions ».

    En optant pour ce choix, le Mouvement affirme que la solution « ne réside pas dans les politiques de bricolage », arguant que « la gestion sélective de la situation dans le pays ne fera que raviver la crise qui frappe le pays et influe sur les Marocains en termes de droits et de liberté ».

    S’exprimant sur les obstacles visant à entraver le large dialogue opposant les représentants de l’élite au Maroc, l’intervenant a souligné que « la principale entrave est la pression imposée par le Makhzen qui dépense des fonds colossaux et mobilise des moyens importants pour obstruer le dialogue entre opposants, et ce de par son recours à la propagande médiatique, par des voies non-professionnelles et immorales, pour faire peur aux opposants ».

    « La persévérance est de mise pour déjouer les plans du Makhzen qui tend à isoler les opposants », a-t-il conclu.

    #Maroc #JAOI #Islamisme #Mouvement_20_février

  • Eric Jensen, d’envoyé onusien à agent de la DGED marocaine

    Eric Jensen, d’envoyé onusien à agent de la DGED marocaine

    Eric Jensen, envoyé personnel de l’ONU pour le Sahara Occidental, Maroc, DGED,

    Erik Jensen, né au Danemark, élevé en Angleterre, devint Malais dans son parcours. Il a été nommé Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’ONU pour le Sahara Occidental de 1993 à 1998. Il a embrassé les thèses marocaines lorsque les Nations Unies étaient dirigée par l’égyptien Boutrous Ghali dont les accointances avec la France ont été plus que prouvées.

    Erik Jensen, avide d’argent, s’est laissé engager par la DGED marocaine en 2009 pour intervenir en tant que pétitionnaire devant le Comité de Décolonisation de l’ONU. Il deviendra un habitué de la tribune de l’Assemblée Générale de l’ONU jusqu’à 2014. A l’instar des autres pétitionnaires désignés par le ministère marocain de l’intérieur et par la DGED, il empochait 2200 dollars par jour lors de chaque intervention (1). Sa mission était plaider l’autonomie comme solution pour le conflit du Sahara Occidental. En vue de l’encourager dans cette mission, il a été invité, à plusieurs reprises, à visiter le Maroc en vue de lui offrier les petites gâteries qu’il ne peut pas s’offrir dans son payx aux frais des services secrets marocains (voire billet électronique du 03/05/2012).

    La DGED marocaine, en vue d’exploiter à fond son image d’ancien Chef de la MINURSO, a chargé Eric Jensen d’écrire un livre sur le conflit du Sahara Occidental. Sa première et unique édition est sortie le 10 octobre 2011 sous le titre de « Western Sahara, anatomy of a stalemate » (Maison d’édition Lynne Rienner Publishers).

    Selon un mail daté du 03/02/2011, Erik Jansen a convenu avec la DGED l’octroi d’un salaire mensuel, équivalent au rang de représentant spécial pour la période de 07 mois qu’il devait consacrer exclusivement à la rédaction de ce livre. « D’après un courrier envoyé par Marjane Pacha le 3 février 2011, « il a été convenu avec Jensen pour le livre un salaire mensuel (hors droit de l’éditeur) l’équivalent au rang de représentant spécial pour la période de 7 mois qu’il consacre exclusivement à la rédaction du livre (De novembre 2010 à mai 2011) soit 10.000 euros mensuels. Ayant reçu une avance de deux mois, novembre et décembre, Jensen souhaite une deuxième tranche de 3 mois et le reliquat en mai à la livraison du livre ».

    Cependant, il n’était pas satisfait de la quantité de ventes de ce que les marocains allaient présenter comme un « chef d’oeuvre » et qui s’est avéré un « fiasco » selon ses propres mots. Dans un email qu’il a envoyé à son mentor, Mourad El Ghoul, il indique que des 5000 exemplaires, seuls 200 ont été vendus et il qualifia l’opération de « fiasco ».

    Il y a lieu de signaler que les emails que la maison d’édition interchangeait avec Aziz El Haouari prouvent que la DGED marocaine prenait en charge les frais de cette édition.


    Et en 2013:

    #Maroc #Sahara_Occidental #MINURSO #Erik_Jenses #ONU #DGED