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  • Après le Qatargate, le Marocgate?

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach, Archirodon,

    Les révélations du Spiegel sur la possible implication du groupe Archirodon et de son leader grec dans une affaire de lobbying en faveur du Maroc au Parlement européen.

    Le magazine Spiegel donne une nouvelle dimension au scandale de corruption qui a secoué Bruxelles. “Le scandale du Parlement européen qui a commencé comme “Qatargate”, pourrait se transformer en “Moroccogate“, puisque le pays semble avoir joué un rôle plus important dans l’affaire que le Qatar”, résume le chroniqueur allemand. Plus précisément, selon les informations du site Internet du magazine allemand, le Maroc aurait exercé une influence légale et illégale sur Bruxelles de manière encore plus intensive et plus longue que le Qatar.”

    Le personnage clé est le Marocain Abderrahim Atmoun

    “L’agence de renseignement marocaine DGED aurait recruté dès 2019 un groupe avec les Italiens Panzeri, Giorgi et l’eurodéputé Coccolino, pour influencer le groupe social-démocrate au Parlement européen”, tandis que d’autres se sont ensuite ajoutés à la liste, comme Eva Kaili. Abderrahim Atmoun, actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, est présenté comme celui qui a financé et guidé l’action de ce qui précède. “Atmoun entretenait des relations étroites avec l’UE et notamment avec la France. En 2011, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait fait d’Atmoun chevalier de la Légion d’honneur”, une première pour un homme politique marocain. À Varsovie, à partir de 2019, il a rencontré le trio italien Panzeri, Giorgi et Coccolino – comme il le faisait à chaque voyage à Bruxelles. En revanche, l’implication du directeur général de la DGED lui-même, Mohamed Mansouri, n’est pas exclue, car il est prouvé que “les services secrets marocains ont souvent réservé des billets d’avion coûteux pour Pancheri, afin de rencontrer Mansouri”.

    En effet, “en octobre 2021, Pancheri avait demandé une réunion avec un ordre du jour de “stratégies pour le Parlement européen”. On ne sait pas encore si cela a eu lieu”. Mansouri et le gouvernement marocain ont évité toute déclaration. Les médias allemands rapportent également que “les services de renseignement marocains jouent un rôle actif à Bruxelles”, notamment pour l’issue des questions concernant les droits de pêche et le conflit avec le Sahara occidental, dont le Maroc détient une grande partie depuis des décennies. Malgré cela, “les eurodéputés ont approuvé à une écrasante majorité une résolution condamnant fermement le Qatar pour influence illégale – mais pas le Maroc”.

    Le groupe Archirodon

    Lorsque des amendements ont été proposés en septembre qui aggraveraient les relations diplomatiques du Maroc avec l’UE, “la commission des affaires étrangères du Parlement a reçu une lettre de Denis Karapiperis, directeur général du groupe Archirodon”, comme l’article le mentionne nommément, “qui traite des installations portuaires , de l’énergie et des infrastructures de transport ». Selon Spiegel, “Karapiperis a écrit que les deux amendements visent à” remettre en cause l’intégrité territoriale du Maroc “et à le dénoncer comme un pays qui” viole les droits de l’homme et maintient l’UE. otage”, […] arguant en outre que l’expérience de la construction de deux ports au Maroc l’a amené à conclure que le gouvernement marocain travaille non seulement dur pour le développement économique de son pays, mais joue également un “rôle positif” en Méditerranée et en Afrique. Au final, les deux amendements ne sont pas apparus dans le texte final”, (SS le vote a eu lieu le 14.09.22). Karapiperis mentionne dans la même lettre avoir voulu soulever la question suite à sa communication avec Mohamed Sbihi, le Marocain ambassadeur à Athènes.

    QATARGATE : NOUVELLES RÉVÉLATIONS SUR PANCHERI – GIORGI

    Le scandale du “Qatar-Gate” continue de préoccuper l’Italie. Avec des photos publiées aujourd’hui par le journal La Repubblica, une référence directe est faite à une rencontre qu’Antonio Panzeri et Fradesco Giorgi auraient eue dans un hôtel de luxe à Bruxelles le 10 octobre avec le ministre du Travail du Qatar, Al Ben Shamik Al Marri.

    Sur les photos des caméras de sécurité d’un grand hôtel bruxellois, on distingue Pancheri un sac à la main, un homme poussant une valise à roulettes dans un couloir et trois autres marchant, probablement vers une suite de l’hôtel. Comme l’écrit La Repubblica et que le journal II Fatto Quotidiano l’avait déjà rapporté, Francesco Giorgi se serait rendu à cette rencontre avec sa jeune fille en poussette. Et le sac de Panzeri, toujours selon le journal de Rome, à sa sortie était nettement plus gonflé qu’à son arrivée.

    Une nouvelle avalanche de révélations suivra-t-elle ?

    Le journal italien fait référence à la logique des procureurs, selon laquelle tout cela est une preuve supplémentaire du “do ut des”, c’est-à-dire du “donner et recevoir” qui a caractérisé les relations du peuple Pancheri avec les représentants du Qatar. On dit que c’est encore une autre preuve tangible du stratagème de corruption. Tout cela s’est passé le 10 octobre. Douze jours plus tard, écrit La Repubblica, Panzeri accompagné du président de la Fédération syndicale internationale Luca Vizentini quittait Paris pour le Qatar. Les billets “semblent avoir été émis par une agence de voyage située à Doha”.

    Au même moment, le même journal écrit que Pancheri, sa femme, sa fille et son gendre songeaient à faire le réveillon à Marrakech aux frais couverts par le Maroc. “Antonio Panzeri a pu tirer les ficelles de plusieurs eurodéputés, notamment italiens”, écrit La Repubblica, citant des documents du parquet belge. Il ajoute, enfin, que « si l’autorisation correspondante est donnée par le Parlement européen, les noms de ces eurodéputés seront dévoilés, provoquant une nouvelle avalanche de révélations ».

    LA REPUBBLICA SUR QATARGATE : DOCUMENTAIRE SUR CEUX QUI SONT IMPLIQUÉS AVEC DES VALISES D’ARGENT

    Des images des caméras de sécurité de l’hôtel Steigenberger Wiltcher sont publiées aujourd’hui par la Rebubblica qui montre une rencontre le 9 octobre entre Pancheri, Giorgi et une délégation conduite par le ministre de l’Emploi du Qatar.

    En effet, après cette rencontre, le journal italien rapporte que “Pierre Antonio Panzeri tient une valise, une sorte de mallette très fine. Francesco Giorgi, en revanche, pousse un landau : à l’intérieur on peut voir qu’il y a un enfant , probablement sa fille , enfant de son amour avec Eva Kaili”.

    Concernant la rencontre de début octobre, le journal italien écrit, selon ERT :

    Le 9 octobre 2022, peu après le déjeuner, un petit cortège arrive devant l’hôtel composé de deux Mercedes noires aux vitres teintées. Ils s’arrêtent sur la place de l’hôtel et trois personnes en sortent. Ils sont dirigés par Ali Ben Samih al Marri, le ministre du travail du Qatar : la suite du quatrième étage est réservée à son nom. Il reste 40 jours avant le coup d’envoi de la Coupe du monde dans le pays du Golfe et un peu plus d’un mois avant une audition du ministre devant la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen. Le haut responsable du gouvernement de Doha a dû répondre à des questions sur un sujet très délicat : le respect des droits de l’homme au Qatar dans le cadre de la Coupe du monde de football.

    Ces vidéos montrent ce qui, pour les chercheurs, s’avérera être une rencontre séminale. En effet, en regardant les images, force est de constater que certains membres de la délégation qatarienne connaissent déjà les deux Italiens. Une personne en particulier montre une certaine familiarité avec Georgie. Des procès-verbaux ultérieurs enregistrent les allées et venues entre les pièces du quatrième étage, et les enquêteurs font un rapport détaillé. Le groupe dans le hall est rejoint à un moment donné par un membre de la délégation qatarie en pantalon blanc. Les quatre montent dans l’ascenseur. Il est 6 heures de l’après-midi et les caméras se focalisent sur l’étage où séjournent les Qataris : un autre homme apparaît dans le couloir qui faisait partie de la délégation de Doha en poussant une sorte de gros chariot.

    Une demi-heure plus tard, vers 18h30, Giorgi quitte la pièce en poussant le landau. Il réapparaît ensuite dans le hall, où il salue quelqu’un de loin. C’est un visage que les chercheurs définissent comme “familier” à Giorgi, car il “montre du doigt la petite fille de loin”. C’est à propos de qui? Ce qui est certain, c’est qu’après quelques minutes Giorgi retourne au quatrième étage et cette fois il est seul. Près d’une heure plus tard, les deux Italiens et l’homme au pantalon blanc sortent de la suite. Les enquêteurs notent que le sac de Pancheri “semble plus épais qu’à son arrivée”. Devant l’ascenseur, l’homme vu sur les images précédentes avec une valise embrasse Giorgi avant de regagner la suite.

    Mais que s’est-il passé pendant cette heure et demie à l’hôtel ? Qu’ont dit Pancheri, Giorgi et la délégation du Qatar ? Les Italiens ont-ils rencontré directement le ministre du Travail de Doha ? Oui, ils ont. Giorgi lui-même le confirmera aux enquêteurs, la première fois qu’il sera interrogé après son arrestation. “Nous avons rencontré Pancheri, Algerino et le ministre du Travail”, raconte-t-il.

    Dès le premier instant, il était prêt à coopérer et a admis sa pleine implication dans l’affaire. Il dit n’avoir qu’un seul souci : que sa femme Eva Kaili soit libérée, pour rentrer chez elle avec leur fille.

    Bref, Giorgi commence à parler. Et elle révèle entre autres qui est le soi-disant « Algérien », c’est-à-dire l’homme qui dans le mandat d’arrêt émis par les enquêteurs belges est mentionné comme un mystérieux personnage au service du ministre de l’Emploi du Qatar : il s’agit de Bettahar Boudjellal, un Qatari expert des droits de l’homme et membre du gouvernement de Doha.

    Pourquoi ces gens se réunissent-ils à l’hôtel de Bruxelles ? « Compte tenu de la tension internationale qui s’était installée avec la Coupe du monde et les réformes opérées par le Qatar, Pancheri les a rencontrés pour leur expliquer comment ils devaient se positionner. Il leur a proposé de tenir des réunions et d’organiser une audition au Parlement européen le 14 novembre. du face-à-face était de “préparer le ministre à cette audition”, aurait souligné Giorgi.

    La réunion du 10 octobre a servi à préparer la réunion du 14 novembre de la sous-commission des droits de l’homme du Parlement européen. Et elle n’était pas la seule : Giorgi parle d’au moins deux autres conversations qui auraient lieu chez Panzeri et en présence du ministre du travail du Qatar lui-même. Il était toujours là, affirme l’ancien assistant parlementaire, pour « faire la traduction » : malgré les 18 années qu’il a passées à Bruxelles, Panzeri ne parle pas vraiment anglais.

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  • Qatargate : Peur et embarras à Bruxelles

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Des sacs avec des liasses de billets totalisant un million et demi d’euros, un vice-président emprisonné, des bureaux sous scellés… Et ce qui peut encore sortir au grand jour. Dans le scandale de corruption qui secoue le Parlement européen ces jours-ci, le Qatargate, le sérieux et le minable se touchent. L’institution qui est censée veiller sur les valeurs de l’Union européenne a été incapable de détecter que certains de ses travailleurs, on ne sait toujours pas combien, étaient payés sous la table pour favoriser, au moins, le Qatar et le Maroc.

    Les détails sont chacun plus embarrassants : celui qui est considéré comme le cerveau du complot, l’ancien député italien Antonio Panzeri, président d’une ONG qui s’appelle rien de moins que Fight Impunity, combat l’impunité. Cette ONG, disent certains responsables, a signé des accords non seulement avec le Parlement, mais aussi avec la Commission européenne, donc on ne sait pas où finit le pourri. Panzeri a placé des gens pour parler de certaines questions devant le Parlement. Avec étonnement, nombreux à Bruxelles se demandent aujourd’hui s’il a été payé pour se concentrer sur certaines causes.

    Pendant que les autorités enquêtent, l’ambiance dans l’Eurochambre est à l’alarme et à la méfiance : chacun a commencé à revoir son agenda pour voir à quelles réunions il s’est rendu et s’il a eu la malchance de se prendre en photo avec la mauvaise personne. Peu de députés veulent parler en public. Si le scandale touche pour l’instant les sociaux-démocrates, leurs adversaires politiques reconnaissent ne pas être trop durs dans leurs critiques car ils n’excluent pas que la saleté finisse par éclabousser leurs groupes.

    Ce qui est troublant, c’est qu’il existe des mécanismes de surveillance, mais ils n’ont pas servi à éviter cette honte. Le Parlement européen est beaucoup plus transparent que les nationaux : les députés publient leurs réunions et il existe un registre des groupes d’intérêts. Cependant, dans un environnement aussi vaste, avec 700 parlementaires et des milliers de travailleurs, il y a trop de zones grises et d’avenues ouvertes au picaresque. Des représentants d’ambassades et d’entreprises alternent quotidiennement au bar des députés. Il n’est pas rare de voir des fonctionnaires et assistants se lancer dans les groupes dits d’ amitiéavec des régimes autoritaires comme le Qatar. Ni à d’anciens responsables de l’Eurochambre devenus lobbyistes d’Etats, consultants ou ONG, comme dans le cas de Panzeri. Il est possible que davantage de contrôles ne soient pas nécessaires, mais reconsidérer ceux qui existent, améliorer la traçabilité et l’étendre au reste des institutions.

    La crainte — et le risque — est que le scandale s’amplifie et finisse par porter atteinte à la crédibilité du Parlement et de l’Union européenne elle-même. Les europhobes profitent de la situation, comme le Premier ministre hongrois Viktor Orbán, qui s’est moqué du Qatargate en le traitant de troll plus. @Anna Fuentes

    Source : Almshaheer, 16/12/2022

    https://almshaheer-sd.com/2022/12/16/qatargate-fear-and-embarrassment-in-brussels-opinion/

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  • Qatargate : Le scandale de la corruption continue de s’allonger

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Apparemment, l’autorité grecque de lutte contre le blanchiment d’argent a découvert des transactions plus suspectes impliquant de hauts responsables de l’UE. Son chef, Charalambos Vourliotis, a demandé à ses homologues du paradis fiscal panaméen de l’aider à enquêter sur les comptes d’Eva Kaili et de Francesco Giorgi.

    Ils recherchent 20 millions d’euros, qui proviendraient du Qatar.

    Les 1,5 million d’euros en espèces confisqués à la suite du scandale de corruption semblent n’être que la pointe de l’iceberg. Selon les médias grecs, le chef de l’autorité anti-blanchiment grecque s’est désormais tourné vers ses collègues du paradis fiscal panaméen. Il a demandé si 20 millions d’euros du Qatar auraient pu couler sur les comptes d’Eva Kaili et de son partenaire Francesco Giorgi.

    Les autorités grecques ont évidemment de sérieux doutes quant à la provenance des fonds.

    On pense que l’argent se trouve dans une banque Bladex au Panama. Il aurait été versé en plusieurs tranches, notamment aux parents d’Eva Kaili.

    Cependant, l’institution financière nie être impliquée dans le scandale du Qatargate. « Dans l’intérêt de la transparence et de la responsabilité qui caractérise notre banque, nous tenons à informer le public que notre institution a été présentée à tort comme le dépositaire des fonds de certaines personnes faisant l’objet d’enquêtes dans une affaire de corruption », a déclaré la banque.

    Les avocats de Kaili affirment également que ces transferts sont un « mythe », mais on peut se demander si les autorités grecques ont agi en raison d’un mythe.

    La politicienne grecque était membre du Parlement européen (MPE) depuis 2014 et l’une des quatorze vice-présidentes du Parlement européen de janvier 2022 jusqu’à son arrestation et son inculpation de corruption en décembre 2022.

    L’arrestation de Kaili a été l’action la plus frappante lors des opérations du Qatargate qui a provoqué un tollé sismique dans la politique de l’Union européenne, car elle jouissait de l’immunité parlementaire en tant que vice-présidente en exercice du PE. Les autorités belges l’ont justifié comme un cas de flagrant délit.

    Les avocats de Kaili affirment que le long interrogatoire qui a immédiatement suivi son arrestation a été mené alors que Kaili était dans un état de choc extrême, de peur et de confusion et l’a amenée à témoigner sous le stress, la contrainte et les mauvais traitements.

    Free West Media, 31/12/2022

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  • Qatargate : le scandale pourrait s’étendre aux radicaux

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach, Gianfranco Dall’Alba,

    (Giacomo Amadori et François de Tonquédec – La Vérité) – « Qatargate ? Ce n’est pas un travail italien, c’est peut-être un travail social». Ainsi hier la Première ministre Giorgia Meloni lors de la conférence de presse de fin d’année. Mais peut-être vaudrait-il mieux préciser que le scandale pourrait concerner non seulement les socialistes, mais aussi les radicaux. A commencer par Nicolò Figà-Talamanca, un militant arrêté le 9 décembre et toujours incarcéré à la prison Saint Gilles au centre de Bruxelles.

    Né à Gênes en 1971 d’un père romain et d’une mère grecque, il était jusqu’à il y a vingt jours secrétaire général de l’ONG No Peace without justice, une « association internationale sans but lucratif », fondée par Emma Bonino en 1993.

    Bonino est toujours président de l’ONG, qui a deux bureaux, un à Bruxelles et un à Rome.

    Ces derniers jours, le juge d’instruction d’Aoste Giuseppe Colazingari, à la demande du juge d’instruction belge Michel Claise, a ordonné la saisie d’un appartement à Cervinia appartenant à une société de Figà-Talamanca, le lotissement Nakaz.

    La prétendue clique du Parlement européen aurait « fait circuler les fonds par l’intermédiaire d’ONG et/ou d’associations à but non lucratif gérées par Figà-Talamanca [] dont le rôle semblerait être de faire en sorte que l’argent soit ensuite acheminé vers les destinataires de la corruption » , a écrit le juge .

    Le bien, acheté le 29 avril dernier, a coûté 215.000 euros et les autorités belges ont prêté attention aux flux d’argent entre Bruxelles et l’Italie, notamment les virements transitant du compte belge de Nakaz vers celui du notaire valdôtain. qui a signé l’acte. La famille Figà-Talamanca avec La Verità avait souligné que la maison n’avait pas été achetée au comptant, mais grâce au prêt accordé par un établissement de crédit belge à Naqaz development Sprl.

    En effet, la banque Belfius a prêté la quasi-totalité de la somme nécessaire à l’achat : 200.000 euros. Mais contrairement à ce qui se passe habituellement en Italie, non pas par le biais d’un prêt hypothécaire, mais avec un « crédit d’investissement », accordé le 22 avril, une semaine avant l’acte, remboursable en 120 mensualités, avec un taux annuel nominal de 2,42% . Créé en 2007, le développement Nakaz appartient également à l’épouse de Figà-Talamanca, Alison Smith, qui ne fait cependant pas l’objet d’une enquête. La femme, diplômée en droit et de nationalité australienne, dirige depuis 2004 le « International Criminal Justice Program » de l’ONG fondée par Bonino.

    En ces heures, la position de Figà-Talamanca semble s’être compliquée en raison des interceptions. Le 8 novembre, l’un des principaux suspects de l’enquête, Francesco Giorgi, lors d’une interception rapportée par le Fatto Quotidiano, a déclaré à Panzeri au téléphone : « Je vois Niccolò à 23h… oui… vers 23h30, il veut me voir , puis je contacte Simona qui m’envoie le programme et… puis, bon, comme tu veux, je lui dis qu’il va falloir qu’il prépare une campagne… mmm, mmm… pour qu’on s’amuse, à attribuer la coupe 27/28 à les Emirats».

    La rencontre semble viser à avoir le soutien de l’ONG de Figà-Talamanca en vue d’une mission qui n’est pas mieux définie. Mais ceux qui connaissent bien Figà-Talamanca ne sont pas d’accord : « À mon avis, ils plaisantent, se moquent de Nicolò, comme deux connards, pour son travail de dénonciation des violations des droits de l’homme même aux Emirats » spécule un ami. Nous rappelant qu’en public, Figà-Talamanca s’est à plusieurs reprises exprimée durement contre les Emirats. Le 8 novembre, il avait organisé une conférence sur « l’utilisation impitoyable de la justice comme instrument d’oppression » dans des pays comme l’Egypte, l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis.

    Parmi les documents du dossier figure également une interception du 7 octobre, dans laquelle le secrétaire de l’ONG appelle un magasin bruxellois spécialisé dans l’achat et la vente de montres.

    A l’occasion, il aurait dit vouloir vendre une « Cartier neuve, sous garantie » qui aurait été « un cadeau d’affaires ».

    Selon la police belge, « cette technique de revente de montres de luxe » serait « largement utilisée dans les milieux criminels » et permettrait de « transférer des objets de valeur importants à l’international sans attirer l’attention des autorités douanières ou d’autres services de police ».

    L’ami de Niccolò avec qui nous avons parlé ironiquement: «Comment pouvez-vous penser à devenir des clôtures en contactant un magasin et en plus en l’appelant au téléphone».

    Le siège de l’ONG au centre de l’attention est situé dans un immeuble blanc de la rue Ducale 41 à Bruxelles, immeuble qui abrite également l’autre ONG citée dans l’enquête, Fight Impunity de Pier Antonio Panzeri, l’ancien eurodéputé qui à son tour fini en prison.

    Le lien entre les deux principales organisations non gouvernementales est un homme de 67 ans de Livourne. Il est domicilié à l’étranger depuis 2014 et vit à Bruxelles. Il est co-fondateur de la première et président du conseil d’administration de la seconde. Il s’agit de Gianfranco Dell’Alba, homme de confiance de Bonino elle-même et ancien parlementaire européen (de 1994 à 2004) sous la bannière radicale.

    De 1998 à 2009, il a été secrétaire général de Pas de paix sans justice. De 2006 à 2008, il a été chef de cabinet de Bonino lorsque ce dernier était ministre des politiques européennes dans le second gouvernement Prodi. Entre 2008 et 2011, il a été propriétaire d’un cabinet de relations publiques unipersonnel.

    Il occupe actuellement également des postes à Bruxelles, où il est par exemple trésorier du groupe d’initiative italienne (l’association des entreprises italiennes présentes dans la capitale belge) et conseiller senior de l’Ania, l’association italienne des compagnies d’assurance. Mais il manque à son cursus une étape fondamentale : de mars 2009 à septembre 2017, il a été directeur de la délégation Confindustria auprès de l’Union européenne à Bruxelles. Et justement à ce titre, Dell’Alba est tombé sur une escroquerie contre l’association des industriels qui a coûté 500 000 euros aux caisses de la confédération.

    En septembre 2017, Dell’Alba reçoit un message sur son adresse e-mail que les chroniques de l’époque résument ainsi : « Cher Gianfranco, tu devrais faire un virement d’un demi-million d’euros (en fait le chiffre semble un peu moins élevé, ndlr) à ce compte courant. Ne m’appelez pas parce que je traîne avec le président et que je ne peux pas parler. » Le courriel a été envoyé par Marcella Panucci, directrice générale de Confindustria à l’époque.

    Dell’Alba aurait effectué sans se poser de questions et sans appeler Panucci. Cependant, elle n’était pas le véritable expéditeur de l’e-mail, qui aurait été envoyé par un pirate informatique qui aurait pris possession de l’adresse e-mail du responsable. Immédiatement après cet incident, Dell’Alba a été licencié sur-le-champ : « L’affaire s’est terminée par l’intervention de la compagnie d’assurance qui, reconnaissant que j’étais victime d’une arnaque (hameçonnage), m’a intégralement remboursé la somme (comme l’a confirmé Confindustria elle-même) » précise l’intéressé. Qui, cependant, n’a pas fait appel de ce licenciement.

    « Nous avons conclu la relation de travail dans le respect des droits des deux parties », explique-t-il.

    Dell’Alba affirme, « de par mes quarante années de militantisme aux côtés d’Emma Bonino et de Marco Pannella », qu’il a été « parmi les promoteurs de Il n’y a pas de paix sans justice il y a 30 ans » et qu’il est aujourd’hui « président du conseil d’administration des directeurs du comité homonyme, qui œuvre pour la protection des droits de l’homme et la promotion de la justice pénale internationale ».

    L’ancien eurodéputé ne veut pas répondre aux questions sur Figà-Talamanca (« suspendu de ses fonctions de secrétaire général ») « par respect pour le travail de la justice et la présomption d’innocence », mais assure que « la commission est indépendante aux faits de l’enquête ».

    Et que pouvez-vous nous dire sur Fight Impunity ? « En 2019, à la demande de Panzeri, que je connaissais en tant qu’ancien député européen, j’ai été parmi les fondateurs de cette ONG, puis participé, en tant que membre de l’association, à deux ou trois réunions internes par an largement consacrées à la rapport sur l’impunité que l’association a produit et que j’ai présenté à deux reprises lors d’une audition au Parlement européen, à mille lieues de penser aux accusations qui naissent contre le président. Je me suis retiré de Combattre l’impunité il y a dix jours comme beaucoup d’autres personnalités».

    Dell’Alba a également assuré ces derniers jours qu’il n’avait pas eu « la moindre idée que Panzeri conduisait l’association dans une direction précise, l’orientant dans ce sens… ». Puis il s’exclame : « On se demande alors : « Mais alors c’est moi qui suis con ? ». Mais malheureusement cela peut arriver. Il semble que cela lui soit arrivé au moins trois fois. Giorgia Chiodo a collaboré.

    Source : Infosannio, 30/12/2022

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  • Eva Kaili a fait du lobbying pour le logiciel d’Ashton Kutcher

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach, Ashton Kutcher, Thorn, Demi Moore,

    Les révélations sur le scandale du Qatargate dans lequel Eva Kaili « jouait » se poursuivent.

    Un site d’information allemand a rendu compte d’un discours de l’eurodéputé grec au Parlement européen six mois avant que le scandale n’éclate. Elle a fortement soutenu le logiciel anti-pornographie juvénile créé par l’organisation Thorn appartenant à Ashton Kutcher et Demi Moore.

    Selon l’émission « Vérités avec Zena », la remise en cause de cette organisation a commencé en mai dernier. Les médias ont écrit des articles avec des titres comme « Comment une star d’Hollywood fait du lobbying auprès de l’UE pour plus de surveillance. »

    La raison de la critique féroce était une proposition législative qui avait été préparée par une commission du Parlement européen, à laquelle Eva Kaili a participé.

    L’agence a défendu l’idée et promu son propre logiciel qui a trouvé la maltraitance des enfants sur Internet. Ce logiciel semble les avoir rapprochés d’Eva Kaili.

    Lors de l’événement organisé par l’eurodéputée grecque et la compagnie de sa sœur au Parlement européen le 16/11/22, la star hollywoodienne était la protagoniste principale.

    Politic.gr, 30/12/2022

    https://politic.gr/diethni/qatargate-ena-logismiko-enose-tin-kaili-me-ton-aston-koutser-kai-ti-ntemi-mour/#.Y7AodnbMLIV

  • Qatargate: Actions d’ingérence dans d’autres institutions de l’UE

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    BRUXELLES – D’autres « institutions européennes » auraient également été soumises à l’ingérence du Maroc et du Qatar à travers un réseau de personnalités influentes insérées dans des carrefours décisifs dont les arrêtés Antonio Panzeri, Francesco Giorgi et l’ancienne vice-présidente du Parlement européen Eva Kaili ne représentent que quelques maillons. Il ressort clairement des documents de l’enquête qui a secoué le Parlement européen que le travail des enquêteurs n’est pas terminé et pourrait avoir des développements déflagrants.

    L’équipe

    Trois semaines après le blitz, la lecture des mandats d’arrêt révèle des nuances qui précisent les contours de l’enquête. Comme l’incipit dans lequel le juge Michel Claise explique que l’enquête, qui a débuté par une opération des services secrets belges du Vsse et  » d’autres services de sécurité européens « , concerne  » des actions d’ingérence au sein des institutions de l’Union européenne  » par le Maroc et le Qatar  » par le biais de la corruption de personnes au sommet du monde institutionnel européen  » en général, mais pour l’instant, la justice se concentre principalement sur ce qui s’est passé au Parlement où « la politique du groupe Socialistes et Démocrates (S&D) aurait été influencée au nom du Maroc et/ou du Qatar par une équipe de trois Italiens » dont les noms sont cités dans cet ordre : Pier Antonio Panzeri, Andrea Cozzolino (un député européen suspendu du PD qui ne fait pas l’objet d’une enquête) et Francesco Giorgi.

    Maroc

    Le Maroc aurait été le premier à se tourner vers le groupe pour cultiver ses multiples intérêts, le faisant guider dans ses opérations par Mohamed Belharace, un officier de la Dged, les services secrets de Rabat. Belharace aurait agi par l’intermédiaire de l’ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, une personne qui « travaillerait en étroite collaboration avec les services secrets marocains » et qui aurait rencontré plusieurs fois Panzeri et Cozzolino à Bruxelles et à Varsovie. Pour opérer, les trois Italiens auraient compté « sur la collaboration d’un groupe d’eurodéputés décrits comme des « amis ». Ils sont tous membres du groupe parlementaire « S&D ». Les plus proches seraient Kaili Eva, Arena Maria, Moretti Alessandra, Benifei Brando Maria’. A l’exception du premier, les autres ne semblent pas être impliqués dans l’enquête.

    Panzeri, Giorgi (défini comme l’agent du premier au Parlement) et Cozzolino  » prendraient leurs ordres la plupart du temps d’Atmoun Abderrahim « , mais  » seraient également en contact direct avec Mansouri Yassine, le directeur général de la Dged  » que Cozzolino  » aurait rencontré personnellement (…) au Maroc en 2019  » . Les mandats d’arrêt mentionnent des vols aller-retour réservés à l’automne 2019 par la Dged pour Cozzolino, mais il n’y a aucune certitude que l’eurodéputé ait ensuite embarqué dans ces avions, à l’instar des vols payés pour Panzeri. Pour le juge Claise, il y a donc de forts soupçons que Cozzolino et Panzeri aient « conclu en 2019 un accord avec la Dged par l’intermédiaire d’Atmoun pour pratiquer l’ingérence en faveur du Maroc au Parlement en échange d’argent ».

    Qatar

    L’entreprise qatarie, quant à elle, se serait déplacée sous les ordres du ministre du Travail Ben Samikh Al Marri Ali, avec l’aide d’un assistant, Bettahar Boudjellal, dit « l’Algérien ». Dans le cas du pays du Golfe, l’argent liquide devait améliorer  » son image en termes de droits des travailleurs, qui s’était détériorée en raison de rapports alléguant des abus sur les chantiers de construction des stades de la Coupe du monde 2022 « . L’équipe serait composée de Panzeri et Giorgi, qui se partageraient l’argent à parts égales.

    Lors de la perquisition du 9 décembre, plus de 1,5 million d’euros en espèces ont été saisis dans la maison de Panzeri et dans celle que Giorgi partage avec sa compagne Kaili. Le Vsse a surveillé les deux hommes pendant des mois et a découvert que le premier utilisait l’argent pour soutenir « un niveau de vie supérieur à ses revenus légitimes » et « payer les membres du réseau »; le second « acquérait des biens immobiliers ». Comment ont-ils reçu les pots-de-vin ? Du Maroc via Atmoun, du Qatar soupçonné d’avoir transité par les comptes de Niccolò Figà-Talamanca, mais également remis à Panzeri lors d’un voyage dans le pays.

    Corriere della Sera, 29 décembre 2022

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun

  • L’affaire Qatargate va bien au-delà de la corruption

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Pas seulement des pots-de-vin : le Qatargate représente l’attaque des autocraties contre la fiabilité des institutions qui gouvernent l’Union européenne. Discours d’Enzo Mattina
    Le Qatargate évoquait le vers de Virgile « quid non mortalia pectora cogis auri sacra fames », traduisible « à quelle ignominie tu ne conduis pas les êtres humains, maudite soif d’or ! ”

    Ce n’est qu’à partir de cette irrésistible poussée d’enrichissement que l’on peut décrypter le choix des parlementaires européens en poste ou non de devenir les agents de régimes liberticides à coups de centaines de milliers d’euros. En vertu de cet élan, ils ont atteint le maximum de duplicité, donnant vie à FIGHT IMPUNITY , une association visant à la défense de la démocratie et des droits civiques, bénéficiant, non moins, du soutien des oligarchies politiques, qui font de l’impunité leur signe distinctif.

    Nous sommes devant un cas de malhonnêteté ordinaire, doublé d’une duplicité morale impudique, et nous ne pouvons même pas dire que, pour des garanties légales, nous soyons prêts à freiner l’indignation, en attendant que les magistrats se prononcent définitivement ; lorsque des colis de papier-monnaie d’une valeur de plusieurs centaines de milliers d’euros sont retrouvés au domicile de suspects ou de leurs proches, il n’y a aucune justification raisonnable. Entre autres, de sérieux doutes s’élèvent quant à l’efficacité des systèmes politiques et de renseignement des pays très riches, qui paraissent assez bêtes en confiant la protection de leurs intérêts à un assistant parlementaire beau mais sans influence, à un ancien parlementaire parti un groupe historiquement et politiquement représentatif pour rejoindre un autre de la soi-disant gauche/gauche.

    Les doutes perdent cependant tout sens, si l’on songe que la grande majorité des pays qui maîtrisent les énergies fossiles craignent certainement la sensibilité qui monte sur la question de l’éco-durabilité et sur la rareté des engagements pris dans les Conférences des Glasgow (novembre 2021) et Charm el-Cheikh (novembre 2022) certes timides, mais, en tout cas, favorables à une profonde refonte des stratégies énergétiques.

    Pendant ce temps, dans les démocraties occidentales, le visage propre de Greta Thunberg et ceux de ses pairs, qui ont trouvé une cohésion avec elle et pour elle, ont fait prendre à l’objectif de modification des systèmes de vie, de consommation et d’accumulation de richesses la valeur d’un phénomène de masse. , agissant comme facteur mobilisateur de véritables révoltes, réprimées avec une violence sanglante, sur des questions de droits civiques sclérosées depuis des siècles dans des régimes théocratiques et monocratiques (l’Iran et le monde musulman en général).

    Ce conflit social, animé par l’amour de la démocratie, par l’attachement à la survie du globe et par le besoin de liberté, qui se manifeste sous des formes et des contextes différents, trouve son point de référence et le soutien le plus fort en Europe.

    Les monocraties et les théocraties ne peuvent le tolérer et, à défaut, du moins à ce jour, d’envisager la perspective d’un affrontement armé dépassant les frontières de la Mère Russie, elles ont choisi la voie de la remise en cause de la fiabilité des institutions qui gouvernent l’Union européenne , d’abord celui né de la volonté du peuple, le Parlement.

    Suivant les traces de Poutine, qui prétend qualifier sa guerre contre l’Ukraine de défensive

    Pour les pays et les régimes chargés de richesses, le plus simple à construire est, en fait, une politique de pourboires généreux, placés dans les poches et les valises des anciens parlementaires, anciens premiers ministres, anciens chanceliers, anciens premiers ministres et les rendant publics à l’instant directement sur les médias et encore plus sur les réseaux sociaux, acceptant volontiers d’être considéré comme naïf.

    Dans le sillage de ce qui s’est passé dans l’histoire, qui nous a légué l’aphorisme cicéronien « Senatores boni viri, senatus mala bestia », que l’on peut traduire par « Les sénateurs sont des hommes bons, le Sénat est une bête maléfique » et les tragédies politiques du XXe siècle, l’attaque contre l’organe emblématique de la démocratie représentative est un avertissement très clair ; n’oublions pas qu’aux États-Unis d’Amérique le président sortant Trump a tenté de poursuivre son mandat, animant une agression physique, dévastatrice et surtout profanatrice contre le Congrès.

    Après tout, que voulez-vous que quelques dizaines de millions et même milliards d’euros répartis en liasses à gauche et, par souci d’équité, aussi au centre et à droite ! Ce qui importe, au-delà du sort des individus, c’est l’affaiblissement de la démocratie avec le renforcement simultané de régimes totalitaires qui sauront défendre leurs richesses dans leurs sous-sols respectifs, les ramenant à une utilisation croissante et fermant le chapitre de l’éco-durabilité, il faudra donc quelques années avant que le globe terrestre ne se dissolve, convaincus qu’entre-temps, Elon Musk et ses partisans sauront créer une arche ultramoderne qui emmènera les quelques seigneurs du globe terrestre dans un endroit tranquille. dans l’univers.

    Source : Startmag, 30/12/2022

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun

  • Grèce : Archirodon a fait du lobbying pour le Maroc

    Tags : Archirodon, Grèce, Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Athènes, (Brussels Morning Newspaper) – Ce qui a commencé comme Qatargate est déjà devenu Moroccogate. Alors que l’enquête sur le scandale de corruption se poursuit à Bruxelles, de plus en plus d’informations émergent toutes les deux heures. Les révélations du Spiegel sur la possible implication du groupe Archirodon et de son leader grec dans une affaire de lobbying en faveur du Maroc au Parlement européen. Ces nouvelles preuves suggèrent que le Maroc a été fortement impliqué dans le lobbying des eurodéputés par différents moyens, y compris l’utilisation de sociétés de conseil et de relations publiques, sans parler de la « corruption » des eurodéputés.

    Le Maroc a formé un solide réseau de lobbying à Bruxelles dirigé par l’ancien eurodéputé italien, cheville ouvrière de la crise actuelle Antonio Panzeri. Panzeri a créé différentes ONG, des entreprises à utiliser comme couverture pour recevoir de l’argent du Marocain Abderrahim Atmoun.

    Le magazine Spiegel donne une nouvelle dimension au scandale de corruption qui a secoué Bruxelles. « Le scandale du Parlement européen qui a commencé comme « Qatargate », risque de se transformer en « Moroccogate », puisque le pays semble avoir joué un rôle plus important dans l’affaire que le Qatar » résume le chroniqueur allemand. Plus précisément, selon des informations sur le site du magazine allemand, le Maroc aurait exercé une influence légale et illégale sur Bruxelles encore plus intensivement et plus longtemps que le Qatar.

    Le personnage clé est le Marocain Abderrahim Atmoun

    « Le service de renseignement marocain de la DGED aurait déjà recruté en 2019 un groupe avec les Italiens  Panzeri, Giorgi  et le député européen  Coccolino  , pour influencer le groupe des sociaux-démocrates au Parlement européen », tandis que d’autres se sont ensuite ajoutés à la liste, comme  Eva KailiAbderrahim Atmoun  , actuel ambassadeur du Maroc en Pologne, est présenté comme celui qui a financé et guidé l’action de celui-ci.

    « Atmun entretenait des relations étroites avec l’UE et notamment avec la France. En 2011, le président français de l’époque, Nicolas Sarkozy, a fait d’Atmoun chevalier de la Légion d’honneur, une première pour un homme politique marocain. À Varsovie, à partir de 2019, il a rencontré le trio italien Panzeri, Giorgi et Coccolino – comme il le faisait à chaque voyage à Bruxelles. En revanche, l’implication du directeur général de la DGED, Mohamed Mansouri lui-même, n’est pas exclue, car il est prouvé que « les services secrets marocains ont souvent réservé des billets d’avion coûteux pour Pancheri, afin de rencontrer Mansouri ».

    En effet, « en octobre 2021, Panzeri avait demandé une réunion avec un ordre du jour de « stratégies pour le Parlement européen ». On ne sait pas encore si cela a eu lieu. » Mansouri et le gouvernement marocain ont évité toute déclaration. Les médias allemands publient également que « les services de renseignement marocains jouent un rôle actif à Bruxelles », notamment pour l’issue des questions concernant les droits de pêche et le conflit avec le Sahara occidental, dont le Maroc est propriétaire depuis des décennies. Malgré cela, « les eurodéputés ont approuvé à une écrasante majorité une résolution condamnant fermement le Qatar pour influence illégale – mais pas le Maroc ».

    Groupe Archirodon

    Lorsqu’en septembre des amendements ont été proposés qui aggraveraient les relations diplomatiques du Maroc avec l’UE, « la commission des affaires étrangères du Parlement a reçu une lettre de Denis Karapiperisdirecteur général du groupe Archirodon« , comme l’article le mentionne nommément, « qui traite de installations portuaires, infrastructures d’énergie et de transport».

    Selon Spiegel, « Karapiperis a écrit que les deux amendements visent à « remettre en cause l’intégrité territoriale du Maroc » et à le dénoncer comme un pays qui « viole les droits de l’homme et tient l’UE en otage », […] arguant en outre que l’expérience de construire deux ports au Maroc, l’a amené à la conclusion que le gouvernement marocain non seulement travaille dur pour le développement économique de son pays, mais joue également un « rôle positif » en Méditerranée et en Afrique. Au final, les deux amendements n’apparaissaient pas dans le texte final », (SS le vote a eu lieu le 14.09.22). Karapiperis déclare dans la même lettre avoir voulu soulever la question suite à sa communication avec Mohamed Sbihi, l’ambassadeur du Maroc à Athènes.

    SOURCE : Brussels Morning, 30/12/2022

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    Archirodon s’installe à El Aaiun

    Incité par les projets du Maroc de construire un autre port pour accueillir ses exportations de minerai du conflit du Sahara Occidental occupé, l’entreprise de construction portuaire Archirodon Group NV ouvre une filiale dans la dernière colonie africaine.

    WSRW a envoyé le 1er mai 2019 un courrier au groupe néerlandais de construction Archirodon Group NV à propos de sa décision de créer une filiale à El Aaiun, au Sahara Occidental occupé.

    Archirodon est spécialisé dans la construction portuaire et selon Africa Intelligence « cible les plans de modernisation du port de Laayoune mais également les projets du géant du phosphate OCP dans la région ». OCP SA est la compagnie nationale marocaine qui exploite la mine de phosphate Bou Craa au Sahara Occidental occupé par le biais de sa filiale Phosboucraa. OCP envisage de construire un nouveau port à environ 30 kilomètres d’El Aaiun, la capitale du Sahara Occidental, afin de gérer la production du site de Bou Craa. Archirodon, qui a déjà passé un contrat avec OCP pour un travail au Maroc, est censé suivre ce développement particulier.

    À ce jour, le site Web d’Archirodon ne fait aucune mention du nouveau bureau d’El Aaiun. La page Web inclut les détails de leur bureau à Casablanca, au Maroc.

    Archirodon Group NV, dont le siège est à Dordrecht (Pays-Bas), a des racines grecques : la société est issue de la création en 1959 de la co-entreprise de deux entreprises de construction grecques, Archimidis – entrepreneur en marine – et d’Odon & Odostromaton, spécialisée dans la construction de routes. Archirodon, avec sa société mère Archirodon Group N.V., enregistrée aux Pays-Bas en 2000, dispose de bureaux, de succursales et de sites de projets dans plusieurs pays – et même maintenant dans un territoire non autonome, sans le consentement du peuple originaire.

    WSRW, 02/05/2019

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun
  • Qatargate : Panzeri défendait aussi l’oligarque Kahazakh

    Tags : Qatargate, Parlement européen, Antonio Panzeri, Francesco Giorgi, Eva Kaili, corruption, Moroccogate, Maroc, DGED, Yassine Mansouri, Mohammed Bellahrach,

    Le scandale du « Qatargate » n’en n’est qu’à ces débuts. Mais il pourrait largement dépasser le cas du petit émirat du Golfe. L-POST est en effet en mesure de révéler, en exclusivité que, Pier-Antonio Panzeri, l’ancien député européen au centre du groupe corruptif était également un avocat assidu d’un ancien oligarque kazakh, Muktar Ablyazov, qui vient d’être débouté de son statut de demandeur d’asile en France, la Cour Nationale du Droit d’Asile (CNDA) ayant établi qu’il n’était pas un véritable réfugié politique, mais qu’il cherchait à se protéger des poursuites pour un détournement de plusieurs milliards de dollars…

    Pour le Parlement européen, c’est un véritable séisme. Vendredi après-midi, après la vague de perquisitions et les arrestations opérées pour mettre au jour une filière corruptive liée au Qatar, les policiers interceptaient un homme pressé à la sortie de l’hôtel Sofitel de la place Jourdan, à un jet de pierre de l’immeuble de l’assemblée européenne. Dans ses valises, les enquêteurs découvraient environ 600.000 euros. Et l’homme n’était pas n’importe qui : il s’agit du père d’une vice-présidente du Parlement européen, la socialiste grecque Eva Kaili, dont le compagnon avait été interpellé quelques heures auparavant. Le juge d’instruction Michel Claise décidait, dans la foulée, de perquisitionner le domicile bruxellois de Mme Kaili. Du fait de la saisie opérée dans les bagages de son père, l’opération pouvait être menée en flagrant délit, l’immunité de la parlementaire ne jouant plus. Dans l’appartement occupé par Mme Kaili, on saisissait 150.000 euros. Le tout en petites coupures. Ces montants venaient s’ajouter aux quelque 600.000 euros saisis le matin même chez l’ancien parlementaire (socialiste italien) Pier-Antonio Panzeri. En tout donc, au moins 1.350.000 euros. « En général, les saisies de cet ordre, nous n’en réalisons que dans des affaires de crime organisé, et, le plus souvent de trafic de stupéfiants », nous glisse un enquêteur spécialisé, « Ce ne sont pas des sommes que d’honnêtes citoyens gardent sous leur matelas… »

    « Le Soir » et Knack révélaient ce vendredi midi qu’une opération policière préparée depuis plusieurs mois avait visé, tôt vendredi matin, un réseau corruptif soupçonné d’être lié au Qatar. L’affaire intervenant en phase finale de la Coupe du Monde – qui était censée être une opération de relations publiques de premier plan pour Doha – il ne s’agit plus simplement d’une énième péripétie mais bien, plutôt, d’une véritable bombe qui pourrait durablement endommager la réputation de l’émirat. D’autant qu’il ne s’agit que de la partie émergée de l’iceberg…

    Dans cette affaire, ce ne sont pas moins de 16 perquisitions qui ont été menées à Bruxelles sous l’autorité du juge d’instruction Michel Claise, spécialisé dans les affaires financières. Une instruction avait été ouverte à son cabinet en juillet dernier des chefs de corruption et de blanchiment. Selon nos confrères du Soir : « Les enquêteurs anticorruption « soupçonnent un pays du Golfe de tenter d’influencer les décisions économiques et politiques du Parlement européen », avance le parquet fédéral […].

    Comment ? En « versant des sommes d’argent conséquentes ou en offrant des cadeaux importants à des tiers ayant une position politique et/ou stratégique significatives au sein du Parlement européen. »

    Le parquet ne mentionne pas le Qatar. Mais plusieurs sources bien informées ont indiqué au Soir et à Knack qu’il s’agissait bien de l’Etat organisateur de la Coupe du monde. Plusieurs personnes ont été interpellées par la police fédérale pour interrogatoire. Parmi elles, un dirigeant syndical italien, Luca Visentini et un ancien parlementaire européen (socialiste), italien lui aussi, Pier-Antonio Panzeri. Au domicile de ce dernier, la police aurait saisi environ 500 000 euros. Des assistants parlementaires et des conseillers ou fonctionnaires du Parlement européen auraient également été perquisitionnés, ainsi qu’une ONG spécialisée dans la défense des droits de l’homme et présidée par l’ancien député Panzeri, « Fight Impunity ».

    C’est bien le Qatar qui est visé…
    Nous sommes en mesure de confirmer que c’est bien Doha qui est visé par cette enquête. De longue date, on le sait, l’émirat est soupçonné d’avoir acheté sa désignation comme hôte du Mondial 2022, entre autres en arrosant la FIFA.
    Des enquêtes en cours aux Etats-Unis et en Suisse devraient d’ailleurs prochainement apporter un nouvel éclairage sur cette saga. Mais cette nouvelle affaire est bien plus explosive : ce n’est plus une fédération sportive internationale – à la réputation déjà largement entachée – qui est visée, mais bien la seule institution européenne dont les membres soient élus au suffrage universel.
    Le Parlement européen, en effet, quelles que soient par ailleurs ses faiblesses, est bien le cœur battant de la démocratie européenne. Si les faits sont avérés, en tentant de le corrompre, le Qatar aurait donc franchi une très nette et très sérieuse ligne rouge.

    Si l’enquête du juge Claise se développe et débouche sur une coopération internationale efficace et sans arrière-pensée, elle pourrait provoquer un véritable séisme. Car le Parlement européen est loin d’être la seule cible des corrupteurs œuvrant pour Doha. Des parlements nationaux, des médias, des universités, des institutions internationales sont également des « sujets d’intérêt » pour les porteurs de valises du Qatar.

    Un enquêteur privé spécialisé, entre autres, dans les affaires de corruption, (et qui, pour des raisons évidentes, ne peut s’exprimer que sous bénéfice d’anonymat) nous révélait ces dernières heures : « Au début des années 2000, le Qatar, régulièrement mis en cause pour sa pauvre gestion des droits humains, a commencé à investir de plus en plus dans le lobbying pour défendre son image. Mais à l’époque, les méthodes utilisées restaient assez classiques. Doha passait par de grosses entreprises de relations publiques, à Paris, Londres ou New York, pour approcher journalistes et décideurs. Les choses se discutaient autour d’une table dans un grand restaurant et des amitiés se scellaient lors de séminaires ou d’évènements culturels haut-de-gamme, à Doha, où étaient invités divers spécialistes. Rien que de très classique, en somme, même si c’est éthiquement discutable… »

    Mais c’est lorsque l’idée de proposer l’Emirat comme organisateur de la Coupe du monde s’est imposée que les pratiques ont commencé à changer. Ecoutons notre enquêteur : « Le lobbying traditionnel produit des effets, mais c’est lent. Et tout d’un coup le facteur temps est devenu essentiel pour Doha. C’est alors que se sont développées, en marge des manœuvres habituelles, des actions clairement corruptives… »

    De la « diplomatie de la Rolex » aux enveloppes de cash…
    En clair, nous dit-on, le Qatar a dépensé « énormément d’argent » pour s’acheter des sympathies : « dans certains pays, dont la France, des journalistes collaborant à de grands quotidiens ont été approchés et certains ont été « convaincus », des parlementaires ont également commencé à recevoir des cadeaux. Les moins compromettants étaient des voyages tous frais payés.

    Ensuite est venue la « diplomatie de la Rolex : les amis potentiels des Qataris se voyaient proposer, par exemple, des montres de luxe ou des bijoux pour leurs épouses ou compagnes. Mais on pouvait encore mettre ces présents sur la traditionnelle hospitalité arabe. Puis, les choses sont devenues beaucoup plus sérieuses et des enveloppes d’argent ont commencé à circuler… »

    L’enquête dira (ou pas…) d’où provenaient et à quoi étaient destinés les 500 000 euros découverts aujourd’hui à Bruxelles. Mais notre expert avance une hypothèse : « Il est permis de penser que le détenteur de cette somme faisait office de « trésorier » du réseau. A charge pour lui de le redistribuer au mieux. Un parlementaire européen perçoit un salaire de 7 316, 63 euros après prélèvement des impôts européens et cotisations sociales mais certains Etats membres prélèvent encore un impôt national. Un assistant parlementaire, lui, touchera un peu moins de 3 000 Euros. Imaginez ce que sont certains, une minorité bien entendu, seraient prêts à faire contre une enveloppe de 10 000, 20 000 ou 25 000 euros… »

    Cette histoire bruxelloise n’est que la partie visible de l’iceberg. Car la corruption révèle aujourd’hui s’étale également dans plusieurs Etats membres. C’est entre autres depuis Paris, l’une des principales capitales choyées par Doha, que se développe cette « diplomatie corruptive ». Cette fois-ci, ce ne sont plus des géants de la communication qui sont à l’œuvre, mais de petites entreprises créées par d’anciens hauts fonctionnaires ou journalistes aux carnets d’adresses bien épais. A eux de décider qui doit être approché et de discerner qui peut être « convaincu », en clair, acheté, pour défendre les intérêts et l’image de Doha.

    Ce mécanisme est d’autant plus efficace que ces officines peuvent parfois compter sur l’appui, pas toujours innocent de grandes entreprises européennes – souvent, mais pas toujours, des géants de la construction – qui ont des intérêts au Qatar (les pays du Golfe sont l’un des derniers Eldorado pour les bétonneurs…)

    « En clair», conclut notre expert, « on a commencé par payer des journalistes pour oublier leur déontologie et faire la promotion du pays ou, au minimum pour ignorer ou minimiser certaines informations qui pouvaient lui nuire. Puis, instruit par la réussite de l’opération menée sur la FIFA, les corrupteurs ont vu plus grand et ont commencé à penser à s’attaquer aux hauts fonctionnaires et aux élus…. »

    Et il suffit parfois de peu de choses pour marquer des points et satisfaire les payeurs. Ainsi, le 24 novembre dernier, le Parlement européen votait une résolution critique sur les droits de l’homme dans le contexte de la Coupe du monde. Mais dans le même temps, l’assemblée reconnaissait que l’Emirat avait indemnisé certains ouvriers employés sur les chantiers du Mondial et victimes d’abus salariaux par le biais du « Fonds de soutien et d’assurance des travailleurs », tout en exigeant qu’il couvre tous les travailleurs concernés, y compris ceux qui ont subi d’autres violations des droits de l’homme.
    Fort peu de choses, donc. Mais que le Parlement admette que le Qatar fait un effort pour défendre les travailleurs exploités (ce qui relève quand même d’un prodigieux cynisme) et afficher une certaine confiance dans les autorités locales pour régler ce type de problème, c’est déjà très satisfaisant pour Doha.

    Mieux encore, lors de la cérémonie d’ouverture de la Coupe du Monde, le commissaire européen (et vice-président de la commission), Margaritis Schinas, déclarait benoîtement que le Qatar « mérite un succès mondial grâce aux réformes mises en œuvre ». On croit rêver.

    C’est là, peut être le principal frein qui sera actionné par certaines autorités nationales pour entraver l’enquête du juge Claise si elle se développe hors des frontières belges. En cette période où, faute de gaz et de pétrole russes, l’Union européenne doit trouver de nouveaux fournisseurs, qui voudra vraiment faire de la peine au Qatar ?

    En revanche, si l’enquête suit son cours, elle sera longue et difficile, mais elle pourrait porter un coup fatal à la corruption venue du Golfe, car tous ses réseaux, à un niveau ou à l’autre, sont interconnectés et, surtout, s’abreuvent aux mêmes sources. Retirer une seule carte et c’est tout le château qui risque de s’écrouler.

    #Qatargate #Moroccogate #Antonio_Panzeri #Francesco_Giorgi #Eva_Kaili #Parlement_européen #corruption #Maroc #DGED #Yassine_Mansouri #Abderrahim_Atmoun
  • La mission de Panzeri à Bruxelles révélée par un hacker

    Tags : Moroccogate, Qatargate, Maroc, DGED, Parlement Européen, Antonio Panzeri, Eva Kaili, Francesco Giorgi, Marocleaks, Mohamed Belahrach, Fight Impunity, No peace without justice, corruption,

    Antonio Panzeri, pression du Maroc : « Convaincre les socialistes ». Les déplacements pour éloigner les soupçons: « Ainsi, cela semblera plus crédible ».

    « Mission à Bruxelles » : les papiers secrets de la diplomatie de Rabat révélés par un hacker

    Depuis la publication sur internet des « Maroc-leaks« , une série de documents confidentiels du gouvernement de Rabat, le substrat de l’enquête de la justice belge sur le réseau de corruption qui a pénétré le Parlement européen, sapant la crédibilité des institutions de l’UE, se dessine. Un hacker a réussi à extrapoler la dense correspondance interne que la diplomatie marocaine entretenait avec le ministre des Affaires étrangères à Rabat, pour le tenir constamment au courant de la  » Mission du Royaume du Maroc  » à Bruxelles, en lien avec la question stratégique du Sahara occidental : un territoire disputé avec le Front Polisario, très précieux pour le gouvernement marocain qui en extrait les phosphates (l’or blanc) du sous-sol. L’objectif de la  » Mission  » est de faire pression sur l’Eurochambre et notamment sur les travaux du Comité mixte UE-Maroc, dont les présidents étaient Pier Antonio Panzeri (l’ancien eurodéputé socialiste arrêté) en 2011, Abderrahim Atmoun (l’actuel ambassadeur du Maroc en Pologne) en 2017, et enfin l’eurodéputé Pd Andrea Cozzolino (désormais suspendu après avoir été impliqué dans l’enquête).

    LA MÉDIATION

    Ces documents montrent comment est née la relation de plus de dix ans entre l’État du Maghreb et Panzeri, l’intermédiaire qui aurait été utilisé pour « conditionner » les autres députés socialistes, connus pour être plus sensibles à la situation des réfugiés sahraouis. Une missive « urgente » fait le point sur les positions des groupes parlementaires en vue du vote de la commission du commerce international sur l’accord agricole UE-Maroc. « Il y a une forte pression au sein du groupe S&D contre l’accord, en raison de son impact supposé sur l’agriculture européenne, mais aussi à cause de la question du Sahara, qui est exploitée de manière opportuniste. Le groupe a discuté de cette question lors de réunions qualifiées de « houleuses » par divers contacts dans cette mission. Un « fort courant au sein du S&D », mené par Panzeri, « pousse à la séparation entre l’accord agricole et la question du Sahara, tout en promettant un débat sur cette dernière question aux organes compétents du Parlement européen, et en particulier à la commission des affaires étrangères ».

    UN ALLIÉ PUISSANT

    Lorsque la position de Panzeri a commencé à paraître trop partisane, la diplomatie marocaine a immédiatement imaginé un contre-pied et a organisé un voyage à Tindouf (en Algérie, à la frontière avec les camps de réfugiés sahraouis) le 7 novembre 2011, pour redorer son image d’impartialité aux yeux de l’Eurochambre. « La visite à Tindouf est essentielle pour renforcer la crédibilité de M. Panzeri auprès de l’Algérie et du Front Polisario, après que ce dernier l’a accusé d’être pro-marocain. Il n’est pas dans l’intérêt du Maroc que M. Panzeri soit perçu comme tel », lit-on dans la communication confidentielle envoyée par l’ambassadeur auprès de l’UE au ministre des affaires étrangères de l’époque à Rabat. « Il y a une forte focalisation au Parlement européen sur la question du Sahara, régulièrement soulevée par les députés européens et fortement exploitée par les pro-Polisario, qui exercent une grande pression (en particulier sur les sociaux-démocrates). La meilleure façon de gérer cette pression est de la confiner dans le cadre de la commission des affaires étrangères et de la canaliser à travers Panzeri, qui est en mesure d’être un interlocuteur crédible ». L’ambassadeur Menouar Alem (aujourd’hui décédé) fait ensuite l’éloge de l’ancien député socialiste arrêté, en parlant de son « ambiguïté constructive », de son agenda politique mené « parfois dangereusement, mais toujours avec tact et habileté » et de sa « capacité de perturbation » : tout cela montre comment il peut « être un allié puissant ou un adversaire redoutable ». « Il est conscient de la délicatesse de sa visite aux camps de Tindouf (précédée d’une escale de 4 jours à Rabat, ndlr) et fait des efforts considérables pour ne pas compromettre durablement ses « démêlés » avec le Maroc », conclut la note.

    La diplomatie de l’Etat maghrébin s’est alarmée lorsque Federica Mogherini (Pd) a été nommée Haute représentante de l’Union pour les affaires étrangères et a immédiatement développé une « contre-offensive ». « A l’origine de la motion anti-marocaine au Parlement italien, Mogherini a pris position en faveur de l’argument des séparatistes sur la question du Sahara. Il est donc nécessaire d’agir avec les amis du Maroc (hauts fonctionnaires européens et membres du parti S&D, en particulier Gilles Pargneaux et Antonio Panzeri) pour sensibiliser à cette question », peut-on lire dans une note confidentielle datée du 11 septembre 2014. Les années passent et Panzeri continue d’exercer son  » influence  » sur la question du Sahara : en 2019, il vote – avec 414 autres députés européens – l’accord de pêche qui inclut explicitement le Sahara occidental ; annulé en 2021 par la Cour de justice européenne, précisément parce qu’il a été élaboré sans le consentement de la population sahraouie.

    Il Messaggero, 17/12/2022

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