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  • DST au Maroc. Le service de tous les secrets

    DST au Maroc. Le service de tous les secrets

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    Qui n’a jamais entendu parler de la DST ? Qui n’a jamais frémi rien à l’évocation de ce sigle qui renvoie à tant de peurs, de traumatismes, de mystères ? La Direction de la Surveillance du Territoire garde au chaud tous vos secrets. TelQuel a percé le sien.

    Casablanca, le 24 février. Un soir comme les autres. La ville dort, la corniche prolonge les plaisirs de la nuit au service des derniers noctambules. Comme cette poignée d’hommes regroupés autour de leur “chef”, un quadra bon teint, costume sombre et cravate rayée, attablés dans un célèbre cabaret sur la corniche casablancaise. Rien ne les distingue des clients habituels de l’endroit, sauf que les “boys” se sont visiblement donné rendez-vous pour fêter un heureux événement. Un mariage, une naissance, une augmentation de salaire ? Rien de tout cela. “Ils allaient mettre le Maroc à feu et à sang, mais nous les avons arrêtés au bon moment. Il faut que tout le monde le sache”, clame le leader de la bande entre deux gorgées de Whisky.

    La phrase n’échappe pas à la curiosité de quelques clients, médusés. Les plus lucides retiennent l’explication chuchotée par l’un des serveurs du cabaret : “Ne faites pas attention, lui est un commissaire principal de la DST. Il célèbre le démantèlement d’un réseau terroriste”. Le réseau en question est celui de Abdelkader Belliraj, dont le démantèlement venait d’être confirmé, trois jours plus tôt, par le ministère de l’Intérieur lors d’une conférence de presse à Rabat.

    Victoire, donc, pour les services de renseignement marocains, intérieurs et extérieurs. Et victoire, d’abord, pour “le service”, le plus important en hommes comme en moyens, la DST (officiellement DGST, Direction générale de la surveillance du territoire).

    Une date a scellé le petit 1-0 remporté par la DST aux dépens des autres services concurrents, DGED (renseignements extérieurs, le pendant de la DST en dehors des frontières marocaines) en tête : celle du 4 mars. Ce jour-là, à Rabat, la salle de conférences du ministère de l’Intérieur grouille de monde. DST, DGED, DST, DGSN, DAG (renseignements liés au circuit du ministère de l’Intérieur, loin de la Sûreté nationale), FAR, Gendarmerie Royale, Forces auxiliaires : tout le gratin sécuritaire du royaume est venu assister à une cérémonie inédite dans les annales du renseignement marocain. Le roi rend hommage, dans le texte, “à la vigilance et à la fermeté des services de sécurité dans la défense de la stabilité du pays”. Lu par le conseiller royal Mohamed Moâtassim, le message de félicitations cite nommément les services sécuritaires du royaume, DST en tête, à l’exception notable de la DAG ou de la DGED. “C’est sans doute la première fois que le roi évoque la DST aussi clairement dans l’un de ses discours. La DGED, pourtant représentée lors de cette cérémonie, a été désignée par la formule laconique d’organe veillant à la sécurité externe du pays”, remarque un fonctionnaire du ministère de l’Intérieur, présent durant l’événement. Dans le microcosme sécuritaire, la nuance ne passe pas inaperçue. Elle suscite même nombre d’interprétations.

    “Personne n’est dupe, le message royal s’adressait surtout à la DST, qui a joué un rôle de première importance dans le démantèlement du réseau Belliraj. Ce message n’a d’ailleurs fait que rattraper une omission lors de la conférence de presse organisée par le ministère de l’Intérieur, dans laquelle le rôle de la DST avait été totalement occulté”, commente un gradé de la Sûreté nationale. “En citant la DST, le roi ne voulait pas seulement saluer son travail. Il tenait à lui donner une caution publique, officielle, qui lui a souvent fait défaut dans le passé”.

    Ces bruits de couloir attestent au moins de l’intention royale de restaurer définitivement l’image de son premier service de sécurité. Et de lui accorder un léger avantage sur ses nombreux concurrents. Actualité oblige.

    Un œil sur tout ce qui bouge

    Alors, la DST est-elle devenue, par les grâces d’un message royal, une administration comme les autres ? Non, pas vraiment. Son siège central à Témara, niché dans une zone verte à quelques kilomètres de Rabat, est probablement l’un des endroits les mieux gardés de tout le royaume. Nul ne peut s’en approcher. Ses “délégations” régionales, désignées sous le générique de brigades, implantées dans les principaux centres urbains du pays, sont parfaitement anonymes, sans enseigne officielle, sans aucun signe distinctif. Ses agents, quand ils ne célèbrent pas une victoire à la Pyrrhus, sont aussi discrets que nombreux, craints, à la limite intouchables, évités ou courtisés selon les circonstances.

    Que ce soit dans les universités, les établissements publics, les hôtels, les restaurants, les cafés, voire même les hammams et les salles de sport, la DST a la réputation d’être partout et de garder un œil sur tout. Via ses agents bien sûr, mais aussi par le biais de ses innombrables informateurs recrutés aussi bien parmi les petites gens, que dans les classes hautes et moyennes. “Quand on dit informateur, les gens pensent aussitôt au petit indic, au cordonnier, au concierge ou au dealer du coin. Ce qui est un peu vrai. Mais il y a également des professeurs universitaires, des artistes connus ou des hommes d’affaires, et même des figures politiques, parmi nos indics”, se remémore un ancien agent de la DST. “En plus des opposants et personnalités politiques, nous recevions chaque jour des milliers de rapports sur de parfaits anonymes. Et il suffisait parfois d’une blague déplacée sur le roi pour déclencher les opérations…”.

    Car tout mène au roi, invariablement. Hier comme aujourd’hui. Notre source raconte, avec une pointe d’humour : “Un jour, nous avons fini par recevoir quelqu’un qui prétendait détenir des informations très sensibles. Il disait qu’il ne pouvait s’en ouvrir qu’au roi en personne. Pour nous, il n’en était évidemment pas question. Mais notre homme n’en démordait pas, il disait vouloir parler au roi, et rien qu’à lui, puisqu’il était à ses yeux, comme il l’a appelé, le patron. Alors on a fini par trouver un stratagème ; on a amené un portrait grandeur nature du roi, et on a dit à notre client : le roi est là, maintenant tu peux parler. Et il a parlé…”. L’anecdote, qui remonte à l’époque du défunt Hassan II, s’arrête là. Notre source n’a pas pipé mot sur la nature des “informations” en question, ni sur le sort réservé à leur auteur. Mais tous les aveux obtenus par les limiers de la DST ne reposent pas sur des méthodes “douces”, et c’est là où le bât a souvent blessé pour le premier service de sécurité du royaume.

    Bienvenue aux sous-sols du service

    “La DST n’arrête personne, elle enquête et prépare des dossiers, c’est tout”, résume cet officier à la centrale de Témara. L’affirmation est avérée, mais partielle. Elle ne dit pas tout. Théoriquement, les enlèvements et la torture n’existent pas, les arrestations sont du seul ressort de la police judiciaire (PJ ou BNPJ). Mais théoriquement seulement. Depuis sa création, le “service” a toujours disposé de sous-sols dédiés aux séances dites d’examen de situation. Traduisez “interrogatoire et plus, si affinités”. Dans les caves du CAB1, ancêtre de la DST, ou dans les “silounate” du complexe de police de l’Agdal à Rabat, qui a abrité son siège jusqu’à l’édification de la forteresse de Témara dans les années 1990, voire dans les villas et appartements mis à sa disposition, la DST a vu défiler des milliers de pensionnaires malgré eux. Toujours pour les besoins d’“enquêtes” plus ou moins approfondies.

    Certains en sont sortis indemnes, d’autres pas. “On m’a enlevé dans la rue, bandé les yeux, torturé, séquestré, sans jamais me dire que c’était la DST. Mais il n’y avait pas besoin, je savais”, confie cet ancien détenu politique, qui a connu le sous-sol du complexe de l’Agdal dans les années 70. Les années passent, les étiquettes restent. “Ce n’est pas un secret : quand quelqu’un disparaît, on pense d’abord à la DST. Surtout s’il a une quelconque activité politique” est une affirmation qui peut revenir dans la bouche de Monsieur tout le monde.

    Les enlèvements, pratique tout à fait illégale mais bien courante dans les services du monde entier, sont du ressort d’un département bien particulier, celui de “l’action”, anciennement appelé “les opérations techniques”. Ses hommes, choisis parmi les plus “physiques” du service, se servent de rapports de filatures et d’écoutes téléphoniques, avant de jeter leur dévolu sur la cible choisie. Département-clé, il est un peu l’exécutant des basses besognes, au service de la direction la plus importante du service : celle de la contre-subversion. C’est là, précisément, que réside le cœur et la raison d’être de la DST : traquer le renseignement politique, cerner les profils de ses “acteurs”, au besoin anticiper sur un quelconque danger pour la stabilité du royaume.

    Ecoutes, filatures, infiltrations

    “Quand on est missionnés pour filer quelqu’un, on peut guetter le moment où il sort de chez lui des heures durant sans bouger, en ignorant tout ce qui nous entoure”, explique cet agent actif, voué au terrain. La filature, souvent employée en complément aux écoutes téléphoniques, reste le B.A.-BA de l’espion, à l’ancienne comme à la nouvelle école. “Une filature peut être discrète, ou alors voyante. Dans ce dernier cas, elle fait partie d’une guerre psychologique menée contre la cible”. Le même recours à la guerre des nerfs peut affecter les écoutes téléphoniques, dont le but n’est pas seulement de capter les échanges verbaux, mais aussi, au besoin, de les rendre difficiles. Le procédé (bips sonores en pleine conversation téléphonique, fritures sur la ligne, etc.) vise clairement à déstabiliser le quotidien de la “cible” du service. Il est d’autant plus efficace, nous explique-t-on, “qu’il touche à des conversations intimes, personnelles, sans lien avec l’activité (supposée subversive) de la cible”.

    Les moyens de faire pression sur une “cible” ne se ressemblent pas. Parce que les objectifs, non plus. Mais il y a les classiques du genre, dont l’incontournable “comment faire tomber sa cible (et l’obliger à collaborer) en faisant appel à l’arme du sexe”. Une source proche du service raconte : “Il y a quelques années, la DST a réussi à piéger, en vue de le recruter, l’un des représentants du consulat d’un pays arabe (ndlr : le renseignement collecté auprès des consulats et ambassades accrédités au Maroc relève du service “contre-espionnage” de la DST). L’astuce a été de le mettre dans le lit d’une jolie femme et de le filmer dans des positions compromettantes”. La suite coule de source. Sous la menace de diffuser les images, le diplomate cède au chantage. Il “collabore” mais, pas de chance : les services secrets de son pays ne tardent pas à découvrir son double-jeu. Résultat : il est condamné dans son propre pays à quatre ans de prison ! Ce genre d’opérations “sales” reste monnaie courante, il est un peu intégré dans la rubrique pertes et dégâts collatéraux. Les risques du métier, en quelque sorte.

    À la recherche du point G

    Mais de qui dépend la DST, et à qui rend-elle compte ? Flash-back. La DGST a été créée par Dahir royal, le 12 janvier 1973 en même temps que sa cousine, la DGED. Publiés le même jour sur le Bulletin officiel et contresignés tous les deux par Ahmed Osman, le Premier ministre de l’époque, les Dahirs qui ont créé ces deux directions comportent cependant plusieurs différences. La DGED est rattachée au Conseil suprême de la Défense nationale avec pour mission de “participer” à la protection et à la sauvegarde de la sûreté de l’Etat et de ses institutions. La DGST, elle, est “chargée” de veiller sur la protection et la sauvegarde de l’Etat et de ses institutions, sous la tutelle (bien théorique) du ministère de l’Intérieur. Dès 1974, la DGST perd son “G”, pour devenir DST tout court, et passer du coup de la tutelle directe de l’Intérieur à celle de la Sûreté nationale, ou DGSN.

    Le changement de statut dénote un subtil glissement administratif, rien de plus. “Le seul lien qui existait à l’époque entre la DST et la DGSN était d’ordre budgétaire. Les salaires des agents et les frais de fonctionnement de la DST étaient en effet déduits du budget de la DGSN”, nous explique un gradé de le Sûreté nationale. “Et encore, la DST disposait et dispose toujours de plusieurs caisses noires, qui lui permettent de financer ses nombreuses activités clandestines”, poursuit la même source. En réalité, la mise de la DST sous la tutelle de la DGSN avait pour seul but de lui octroyer une couverture légale pour l’exercice d’opérations… souvent illégales.

    Ce n’est que récemment, sous le nouveau règne, que la DST a regagné son G, sans que l’opération ne soit jamais tirée au clair. S’agit-il d’un nouveau, et simple, glissement administratif ? Ou alors, comme on le prévoyait du temps de Laânigri déjà, de l’amorce d’une réorganisation générale des services spéciaux du royaume ?

    Super-flics, super-primes

    L’anecdote, survenue il y a quelques mois, a pour théâtre le Tribunal de Salé. Une affaire, une de plus, liée au terrorisme. Un témoin raconte : “Le juge a décidé d’évacuer la salle pour réduire l’agitation qui régnait dans les lieux. Les policiers se sont employés à la tâche avec le zèle habituel. Au fond de la salle, deux individus sont restés impassibles, indifférents, comme s’ils étaient rivés au banc. Le juge demande leur évacuation, mais l’un des policiers en faction se précipite vers lui, et lui chuchote quelque chose à l’oreille… Et le juge sourit avec un air entendu, portant la main à son coeur comme dans un geste de soumission, et décide de poursuivre les audiences avec les deux individus du fond comme seul public”. Question : qui sont ces deux mystérieux témoins, qui ont réussi à amadouer l’autorité du sourire ? “Ils n’arrêtaient pas de prendre des notes, ils ne pouvaient être que des agents de la DST !”. Possible, possible. Mais très improbable !

    La consignation des minutes des procès, ainsi que de multiples tâches domestiques, sont souvent confiées aux agents des RG, l’équivalent de la DST propre à la Sûreté nationale. “La RG”, comme on les appelle communément, ratissent large et ramènent tout dans leur filet de pêche, les gros poissons comme les grosses pierres. Les limiers de la DST peuvent, au besoin, récupérer le fruit des investigations de “la RG”, avant de filtrer les renseignements, de les recouper, et de leur donner éventuellement une suite.

    C’est que la DST peut fonctionner en réceptacle du travail non fini émanant d’autres services de renseignements plus classiques. Mais qui sont donc ces hommes, qui sont un peu considérés comme le corps d’élite des enquêteurs ? Qui les recrute, et sur quels critères ? Combien sont-ils ?

    En l’absence de chiffres officiels sur l’étendue de ses effectifs, il reste les estimations dont les plus fiables varient dans une fourchette de 8000 à 10 000 permanents. Sans oublier les “antennes” et les collaborateurs externes, généralement rémunérés par des caisses propres au service.

    “Aujourd’hui et à grade égal, un agent de la DST perçoit un salaire supérieur de deux à cinq mille dirhams par rapport à un fonctionnaire de la DGSN”, nous confie un commissaire de police. La différence de traitement s’explique par la prise de risques, mais aussi par la formation, plus musclée, chez les policiers du “service”. “A la base, un policier reste un policier”, rappelle notre source. Traduisez : un élément de la Sûreté ou du service se présentent au même concours d’accès (à l’Académie de police). Ce n’est que quatre mois avant la fin du cursus que les futurs agents sont repérés dans la masse, et invités à intégrer une autre académie, celle de Témara, où ils poursuivent une formation plus spécialisée.

    Objectif islamistes

    C’est bien connu : la force d’un service du renseignement réside dans sa capacité d’infiltration. La DST a traversé les décennies et changé de “cibles” (hier les gauchistes, aujourd’hui les islamistes). Des agents “barbus” ont donc essaimé parmi les mouvements reliés tant à l’islam politique qu’au terrorisme. Ils fréquentent assidûment les mosquées, là où leurs devanciers écumaient les bars. Et ils infiltrent, ils infiltrent.

    Mais si certaines opérations ont été des succès, expliquant le noyautage, voire le démantèlement de plusieurs réseaux, d’autres ont été de franches déceptions. Qui prêtent parfois au sourire. Exemple de cette anecdote : “La DST a longtemps essayé de déstabiliser un des ténors d’Al Adl Wal Ihsane. Au point que celui-ci a fini, un jour, par découvrir un micro dans son domicile, implanté là par un maçon, recruté (par la DST) à cette fin”, confie ce proche de la Jamaâ de Cheikh Yassine.

    Les “efforts” consentis par le service pour contrer les mouvements islamistes lui ont valu, en retour, de se transformer parfois en cible terroriste. “Rappelez-vous que l’un des kamikazes d’avril 2007 avait cherché désespérément le siège de la brigade de la DST à Casablanca, avant de renoncer et de finir par exploser quelques dizaines de mètres plus loin, mais sans le savoir exactement !”, s’exclame encore notre source.

    Là aussi, cela s’appelle les risques du métier. “Le recours à de nouveaux visages pour infiltrer les mouvements islamistes a malgré tout donné ses fruits”, se réjouit ce responsable sécuritaire. Il pense sans doute aux super-équipements, très hi-tech, dont s’est doté le service, surtout depuis l’ère Laânigri : des armes sophistiquées, un système d’écoutes téléphoniques ultramoderne livré clefs en main par un célèbre opérateur téléphonique, etc. Au point de faire dire à notre source, dans ce qui ressemble à une blague sans en être forcément une : “Avant même l’inauguration du nouveau siège de l’USFP à Hay Riad, à Rabat, la DST avait réservé un local mitoyen pour pouvoir garder à portée de vue (et d’oreille !) les socialistes”. Qui dit mieux ?

    Par Majdoulein El Atouabi et Karim Boukhari avec Lahcen Aouad

    TelQuel, 2008

    #DST #DGST #DGSN #DGED

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    Lire aussi : Les Belges considèrent les services secrets marocains comme une menace pour leur sécurité

  • Maroc: Abdelhak Khiam, ancien chef du BCIJ n’est plus

    Maroc: Abdelhak Khiam, ancien chef du BCIJ n’est plus

    Maroc, Abdelhak Khiam, BCIJ, lutte antiterroriste, El Hammouchi, DGSN,

    Rabat, 23 août (EFE).- L’ancien chef du Bureau central d’enquêtes judiciaires (BCIJ), la plus grande agence antiterroriste du Maroc, Abdelhak Khiam, est décédé ce mardi à l’âge de 64 ans des suites d’une longue maladie.

    Une source sécuritaire a informé Efe que les funérailles de Khiam seront organisées cet après-midi au cimetière de Casablanca en présence de hauts responsables de la sécurité du pays.

    Khiam a été le premier directeur du BCIJ – qui dépend de la Direction Générale de la Sûreté Nationale et de la Direction Générale de la Surveillance du Territoire (DGSN-DGST) – depuis sa création en 2015 jusqu’en novembre 2020 où il a été remplacé par Habboub Cherkaoui, actuel chef de ce organisme.

    Durant le mandat de Khiam (qui était aussi le bras droit d’Abdelatif Hammouchi, directeur de la DGSN-DGST), le BCIJ a démantelé environ 80 cellules terroristes, pour la plupart fidèles au groupe jihadiste État islamique (EI).

    « Au BCIJ, Khiam était au cœur de la coopération sécuritaire avec les pays étrangers, notamment avec la France et l’Espagne. C’est aussi lui qui a initié la communication sur les actions anti-terroristes du Maroc, qui est toujours en vigueur aujourd’hui », écrit le portail marocain. « ledesk.ma » sur le défunt.

    Sur ses comptes de médias sociaux, la DGSN a publié un message de condoléances pour la mort de khiam. EFE

    Source : Swissinfo, 23/08/2022

    #Maroc #Abdelhak_Khiam #BCIJ

  • Secret visit d’El Hammouchi to Spain

    Secret visit d’El Hammouchi to Spain

    Spain, Morocco, Abdellatif El Hammouchi, FBI, CIA, Intelligence services, DGSN,

    Hammouchi, the architect of Moroccan espionage with Pegasus, met with the director of the CNI.
    The Spanish government has concealed his visit to Spain, which was aired by the Moroccan press, in order to meet with Esperanza Casteleiro. « He came to iron out the differences, » say sources familiar with the meeting.

    The Moroccan authorities have agreed to give explanations to Spain about their use of the malicious Pegasus programme. Abdellatif Hammouchi, the man who promoted espionage from Morocco with this malicious Israeli-made programme, was in Madrid on 16 and 17 June to meet with Esperanza Casteleiro, the new director of the National Intelligence Centre (CNI), according to a source familiar with the meeting. « He came to iron out differences, » he said.

    Reports of his « working visit » to Madrid were picked up last week by the Moroccan press. He met with his counterparts from « security and intelligence », according to the weekly ‘L’Observateur du Maroc’, directed by Ahmed Charai, a collaborator of the Moroccan foreign secret service (DGED), according to several documents uncovered in 2014 and a court ruling in 2015. The Spanish Ministry of the Interior claims that he did not have any appointments at its headquarters. At the CNI, its new communications officer did not respond to calls.

    If the Moroccan responsible has given explanations in Madrid, probably denying his guilt, it now remains for the Israeli authorities to do so. Pegasus is manufactured by the Israeli company NSO, linked to its secret services (Mossad and Shinbet) and, as it is a cyber-weapon, the Ministry of Defence of the Hebrew country must authorise its export. The magistrate José Luis Calama, of the Audiencia Nacional, who is investigating the cyber espionage suffered by several members of the Spanish government, sent a rogatory commission to Israel and another judicial commission, on 7 June, which he himself will head. He wants to interrogate, among others, the president of NSO. He does not yet have a date for his visit. Hammouchi, 56, stopped in Madrid from Washington, where he had met with the directors of the CIA, William Burns, and the FBI, Christopher Wray. In Morocco, he heads both the National Security, which is the conventional police force, and the General Directorate of Territorial Supervision (DGST), the secret body that, in addition to fighting jihadism, pursues opponents, including journalists. Never before has a police chief wielded so much power in Morocco.

    Forbidden Stories, a consortium of 17 major media outlets, revealed on 18 July last year that some 10,000 mobile phones around the world had been targeted in 2019 and perhaps beyond by Moroccan intelligence, which used Pegasus to spy on them. The majority – some 6,000 – were Algerian, but there were also some 1,000 French ones – including that of President Emmanuel Macron and 14 of his ministers – and four Spanish ones, that of Moroccan journalist Ali Lmrabet, those of two Sahrawis, Aminatou Haidar and Brahim Dahane and, the first to appear in chronological order, that of this journalist who writes. A further 200 were targeted by the Moroccan secret services, as reported by the Guardian on 3 May, but the list is not yet known. « Aldellatif Hammouchi, the Moroccan spy who is putting France in trouble, » headlined the Parisian weekly ‘Le Point’ on 21 July 2021 on its front page, pointing to the senior police officer. « Abdellatif Hammouchi, Morocco’s supercop at the heart of the Pegasus scandal », said the following day the digital daily ‘Mediapart’. « Pegasus brings the all-powerful head of the Moroccan intelligence services out of the shadows and calls into question the role of this high-ranking palace official whom France now fears, » it added.

    The Moroccan authorities then denied in a statement that they had bought and used Pegasus, but senior French officials confirmed in informal conversations with journalists reported in the French press that the cyber-attack on mobile phones originated in Morocco. In an interview with the daily ‘Le Monde’, published on 27 December, Israeli Foreign Minister Yaïr Lapid was asked whether Israel had withdrawn the licence to operate Pegasus from Morocco. He did not deny that the Moroccan services had it. He replied to the newspaper: « It is a very strict licence: we have exposed all the material we had to the French authorities ». Israel gave explanations to France. The France-Israel relationship then hit a speed bump, but this was overcome in March, when French President Emmanuel Macron accompanied his Israeli counterpart, Yitzhak Herzog, to Toulouse to honour the memory of several Jewish children murdered a decade ago by a terrorist. Paris’s relationship with Rabat is still soured by this espionage episode. Proof of this is that Mohammed VI did not personally congratulate Macron on his re-election as president. The monarch arrived on holiday in the French capital on 1 June and Macron has yet to meet with him. On previous private visits to Paris, he has always been received in an audience at the Elysée Palace.

    Despite promising « transparency », Bolaños has not revealed how many high-ranking officials’ mobile phones tested positive in the CCN-CERT review. In the atmosphere of « polar cold » that characterises the Franco-Moroccan relationship, as described by the publication ‘Africa Intelligence’, Paris refuses to grant Schengen visas to high-ranking Moroccan executives. According to the publication, the latest to be punished this month were 10 executives of L’Office Chérifien des Phosphates, Morocco’s largest public company. They did not get the precious document to participate in the Vivatech technology fair in the French capital. Moroccans frequently circumvent the French obstacle by applying for visas at Spanish consulates in Morocco, according to ‘Africa Intelligence’, information confirmed by unofficial Spanish diplomatic sources.

    The Pegasus infiltration of the mobile phones of President Pedro Sánchez and his ministers of Defence and Interior – as well as the attempt to spy on that of the Minister of Agriculture – occurred in May/June last year, the height of the Spanish-Moroccan crisis, although it was only discovered last April, as revealed on 2 May by the Minister of the Presidency, Félix Bolaños. Despite promising « transparency », Bolaños has not revealed how many more mobiles of high-ranking officials, who are not ministers, tested positive in the extensive review carried out this spring by the National Cryptology Centre, which is part of the CNI.

    The Spanish government has not pointed to Morocco as the power that launched the espionage – the foreign minister, José Manuel Albares, has even publicly exculpated it – but it does know that it is responsible, and not only because of the dates on which the cyber-attack took place. This is indicated by confidential reports from the CNI. It was also indicated to the then Foreign Affairs Minister, Arancha González Laya, when her mobile phone was analysed in June last year and tested positive for malware. In an interview published on 8 June with ‘El Periódico de España’, the former minister lamented that everything was used against her « in the crisis with Morocco: eavesdropping, denunciations and press campaigns ». Action by Christians for the Abolition of Torture (ACAT), a prestigious French ecumenical NGO, filed two complaints in France against Hammouchi for torture perpetrated in Morocco, which is why the Moroccan supercop has not officially set foot in France since 20 February 2014. On that day, a Parisian investigating judge summoned him during a working visit to the French capital, and he hurriedly fled the country.

    Hammouchi has always been pampered by the Spanish authorities, whether the government is led by the Popular Party or the PSOE. In October 2014, eight months after his hasty flight from France, the Ministry of the Interior, then headed by Jorge Fernández Díaz, announced that he was awarded the Honorary Cross of Police Merit. In September 2019, the head of this portfolio, Fernando Grande-Marlaska, had the Council of Ministers approve the awarding of the Grand Cross of the Order of Merit of the Civil Guard, the highest decoration of this institution.

    El Confidencial, 21 June 2022

    #Morocco #ElHammouchi #Spain #USA #Intelligence #CIA #FBI

  • Espagne : Visite en catimini d’El Hammouchi

    Espagne, Maroc, Abdellatif El Hammouchi, services secrets, Etats-Unis, CNI, DGSN, France, Espionnage, Pegasus, FBI,

    Hammouchi, l’architecte de l’espionnage marocain avec Pegasus, a rencontré le directeur du CNI.
    Le gouvernement espagnol a dissimulé sa visite en Espagne, qui a été diffusée par la presse marocaine, afin de rencontrer Esperanza Casteleiro. « Il est venu pour aplanir les différences », indiquent des sources familières de la réunion.

    Les autorités marocaines ont accepté de donner des explications à l’Espagne sur leur utilisation du programme malveillant Pegasus. Abdellatif Hammouchi, l’homme qui a encouragé l’espionnage depuis le Maroc avec ce programme malveillant de fabrication israélienne, était à Madrid les 16 et 17 juin pour rencontrer Esperanza Casteleiro, la nouvelle directrice du Centre national de renseignement (CNI), selon une source au courant de la réunion. « Il est venu pour aplanir les différences », a-t-il dit.

    Les informations sur sa « visite de travail » à Madrid ont été reprises la semaine dernière par la presse marocaine. Il a rencontré ses homologues de la « sécurité et du renseignement », selon l’hebdomadaire « L’Observateur du Maroc », dirigé par Ahmed Charai, un collaborateur des services secrets extérieurs marocains (DGED), selon plusieurs documents découverts en 2014 et une décision de justice en 2015. Le ministère espagnol de l’Intérieur assure qu’il n’avait pas de rendez-vous à son siège. Au CNI, son nouveau responsable de la communication n’a pas répondu aux appels.

    Si le responsable marocain a donné des explications à Madrid, niant probablement sa culpabilité, il reste maintenant aux autorités israéliennes à le faire. Pegasus est fabriqué par la société israélienne NSO, liée à ses services secrets (Mossad et Shinbet) et, comme il s’agit d’une cyber-arme, le ministère de la défense du pays hébreu doit autoriser son exportation. Le magistrat José Luis Calama, de l’Audiencia Nacional, qui enquête sur le cyberespionnage dont ont été victimes plusieurs membres du gouvernement espagnol, a envoyé une commission rogatoire à Israël et à une autre commission judiciaire, le 7 juin, qu’il dirigera lui-même. Il veut interroger, entre autres, le président de NSO. Il n’a pas encore de date pour sa visite. M. Hammouchi, 56 ans, a fait escale à Madrid en provenance de Washington, où il avait rencontré les directeurs de la CIA, William Burns, et du FBI, Christopher Wray. Au Maroc, il dirige à la fois la Sûreté nationale, qui est la police classique, et la Direction générale de la surveillance du territoire (DGST), l’organe secret qui, outre la lutte contre le djihadisme, poursuit les opposants, dont les journalistes. Jamais auparavant un chef de police n’avait exercé autant de pouvoir au Maroc.

    Forbidden Stories, un consortium de 17 grands médias, a révélé le 18 juillet dernier que quelque 10 000 téléphones portables dans le monde avaient été ciblés en 2019 et peut-être au-delà par les services de renseignement marocains, qui ont utilisé Pegasus pour les espionner. La majorité – quelque 6 000 – étaient algériennes, mais il y avait aussi un millier de françaises – dont celle du président Emmanuel Macron et de 14 de ses ministres – et quatre espagnoles, celle du journaliste marocain Ali Lmrabet, celles de deux Sahraouis, Aminatou Haidar et Brahim Dahane et, la première à apparaître dans l’ordre chronologique, celle de ce journaliste qui écrit. Deux cents autres ont été ciblés par les services secrets marocains, comme l’a rapporté le Guardian le 3 mai, mais la liste n’est pas encore connue. « Aldellatif Hammouchi, l’espion marocain qui met la France en difficulté », titrait l’hebdomadaire parisien « Le Point » le 21 juillet 2021 à sa une, en désignant le haut fonctionnaire de police. « Abdellatif Hammouchi, le super-flic marocain au cœur du scandale Pegasus », affirme le lendemain le quotidien numérique « Mediapart ». « Pégase fait sortir de l’ombre le tout-puissant chef des services de renseignement marocains et remet en cause le rôle de ce haut fonctionnaire du palais que la France redoute désormais », ajoute-t-il.

    Les autorités marocaines ont ensuite démenti dans un communiqué avoir acheté et utilisé Pégase, mais de hauts responsables français ont confirmé, lors de conversations informelles avec des journalistes rapportées par la presse française, que la cyber-attaque sur les téléphones mobiles provenait du Maroc. Dans une interview accordée au quotidien « Le Monde », publiée le 27 décembre, il a été demandé au ministre israélien des affaires étrangères, Yaïr Lapid, si Israël avait retiré la licence d’exploitation du Pegasus au Maroc. Il n’a pas nié que les services marocains l’avaient. Il a répondu au journal : « C’est une licence très stricte : nous avons exposé tout le matériel dont nous disposions aux autorités françaises ». Israël a donné des explications à la France. La relation France-Israël a ensuite connu un ralentissement, mais celui-ci a été surmonté en mars, lorsque le président français Emmanuel Macron a accompagné son homologue israélien, Yitzhak Herzog, à Toulouse pour honorer la mémoire de plusieurs enfants juifs assassinés il y a dix ans par un terroriste. Les relations de Paris avec Rabat sont toujours entachées par cet épisode d’espionnage. Preuve en est que Mohammed VI n’a pas félicité personnellement Macron pour sa réélection à la présidence. Le monarque est arrivé en vacances dans la capitale française le 1er juin et Macron ne l’a pas encore rencontré. Lors de ses précédentes visites privées à Paris, il a toujours été reçu en audience au palais de l’Élysée.

    Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien de téléphones portables de hauts fonctionnaires ont été testés positifs lors de l’examen du CCN-CERT. Dans l’atmosphère de « froid polaire » qui caractérise les relations franco-marocaines, comme le décrit la publication « Africa Intelligence », Paris refuse d’accorder des visas Schengen à des cadres marocains de haut rang. Selon la publication, les derniers à avoir été sanctionnés ce mois-ci sont 10 cadres de l’Office Chérifien des Phosphates, la plus grande entreprise publique du Maroc. Ils n’ont pas obtenu le précieux document pour participer à la foire technologique Vivatech dans la capitale française. Les Marocains contournent fréquemment l’obstacle français en demandant des visas aux consulats espagnols au Maroc, selon « Africa Intelligence », information confirmée par des sources diplomatiques espagnoles non officielles.

    L’infiltration par Pegasus des téléphones portables du président Pedro Sánchez et de ses ministres de la défense et de l’intérieur – ainsi que la tentative d’espionnage de celui du ministre de l’agriculture – a eu lieu en mai/juin de l’année dernière, au plus fort de la crise hispano-marocaine, bien qu’elle n’ait été découverte qu’en avril dernier, comme l’a révélé le 2 mai le ministre de la présidence, Félix Bolaños. Bien qu’il ait promis la « transparence », M. Bolaños n’a pas révélé combien d’autres téléphones portables de hauts fonctionnaires, qui ne sont pas ministres, ont été testés positifs lors de l’examen approfondi réalisé au printemps par le Centre national de cryptologie, qui fait partie du CNI.

    Le gouvernement espagnol n’a pas désigné le Maroc comme la puissance à l’origine de l’espionnage – le ministre des affaires étrangères, José Manuel Albares, l’a même publiquement disculpé – mais il sait qu’il est responsable, et pas seulement en raison des dates auxquelles la cyber-attaque a eu lieu. C’est ce qu’indiquent les rapports confidentiels du CNI. Il a également été indiqué à la ministre des affaires étrangères de l’époque, Arancha González Laya, que son téléphone portable avait été analysé en juin de l’année dernière et avait été testé positif aux logiciels malveillants. Dans une interview publiée le 8 juin par « El Periódico de España », l’ancienne ministre a déploré que tout ait été utilisé contre elle « dans la crise avec le Maroc : écoutes, dénonciations et campagnes de presse ». L’Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (ACAT), une prestigieuse ONG œcuménique française, a déposé deux plaintes en France contre Hammouchi pour des tortures perpétrées au Maroc, ce qui explique que le super-flic marocain n’ait pas officiellement mis les pieds en France depuis le 20 février 2014. Ce jour-là, un juge d’instruction parisien l’a convoqué lors d’une visite de travail dans la capitale française, et il a fui précipitamment le pays.

    Hammouchi a toujours été choyé par les autorités espagnoles, que le gouvernement soit dirigé par le Parti populaire ou le PSOE. En octobre 2014, huit mois après sa fuite précipitée de France, le ministère de l’Intérieur, alors dirigé par Jorge Fernández Díaz, annonce qu’il a été décoré de la croix honorifique du mérite policier. En septembre 2019, le chef de ce portefeuille, Fernando Grande-Marlaska, a fait approuver par le Conseil des ministres l’attribution de la Grande Croix de l’Ordre du Mérite de la Garde civile, la plus haute décoration de cette institution.

    El Confidencial, 21 juin 2022

    #Maroc #Espagne #EtatsUnis #ElHammouchi #Services_secrets #CNI #FBI #Espionnage #Pegasus

  • Algérie. Le fléau des transferts illicites de devises persiste

    Algérie. Le fléau des transferts illicites de devises persiste – police des frontières, douanes, DGSN, crimes économiques,

    Pas moins de 28 tentatives de transferts illicites de devises, ont été déjoué par les services de la police aux frontières (PAF) depuis le début de l’année à travers les postes frontaliers du pays. C’est du moins ce qu’a assuré aujourd’hui un communiqué de la direction générale de la sûreté nationale (DGSN), qui précise que 32 personnes, dont 03 ressortissants étrangers, impliqués dans ces affaires ont été arrêté, et présenté aux autorités judiciaires. Ces opérations de Police qui s’inscrivent dans le cadre de la lutte contre les crimes économiques, ont également permis la saisie de 506.180 euros, 33.650 dollar américain, 7380 dollar canadien et 6800 livres sterling.

    by Oussama Khittouche

    L’Algérie aujourd’hui, 25/04/2022

    #Algérie #Devise

  • Saisie de 1000 milliards dissimulés par la famille de Tahkout (vidéo)

    Saisie de 1000 milliards dissimulés par la famille de Tahkout (vidéo) – Algérie, Mahieddine Tahkout, DGSN,

    Ahurissante vidéo que vient de diffuser ce lundi la direction générale de la sureté nationale (DGSN). Cette dernière a annoncé la saisie, il y a une semaine, de plusieurs biens de l’ancien homme d’affaires, Mahieddine Tahkout, d’une valeur de près de 1000 milliards de centimes non déclarés aux instances judiciaires.

    La DGSN a publié un communiqué sur sa page Facebook accompagné d’une vidéo montrant plusieurs biens de Mahieddine Tahkout, actuellement en prison, qui ont été saisis, la semaine dernière, par les services de la sûreté nationale. Ces derniers étaient représentés par le service central de lutte contre le crime organisé et le service de wilaya de la police judiciaire de la sûreté d’Alger.

    Suite à un mandat de perquisition délivré par le parquet compétent, il a été procédé à cette saisie au niveau d’entrepôts situés dans les communes de Réghaïa, Ouled Fayet, Dar El Beïda et Staoueli (Alger) ainsi qu’un entrepôt dans la wilaya de Béchar, selon la même source.

    Le même communiqué a précisé que ces biens ont été dissimulés par des membres de la famille et des proches de Mahieddine Tahkout et n’ont pas été déclarés aux juridictions compétentes, en vue de procéder à leur transfert et à leur vente de manière clandestine.

    La perquisition s’est soldée par la saisie de « 507 véhicules, dont 267 véhicules touristiques de luxe et 84 camions de différentes marques, de jet-skis, de bateaux de plaisance et de motos de luxe ». Plus de 800 cartons de pièces détachées automobiles et 30 conteneurs comprenant 63 moteurs neufs d’autobus ont également été saisis.

    La valeur globale des biens saisis s’élève à près de 1000 milliards de centimes, selon la DGSN qui précise qu’ »une partie des véhicules était dotée de fausses plaques d’immatriculation et qu’une autre partie était en cours de régularisation administrative, avec la complicité de fonctionnaires de l’administration ».

    Sont impliqués dans cette affaire 24 suspects, dont des membres de la famille et des proches de Mahieddine Tahkout qui ont été présentés devant le parquet compétent pour « dissimulation de produits du crime issus de crimes de corruption, blanchiment d’argent et dissimulation de produits du crime, conclut la même source.

    Pour rappel, Tahkout a connu une vertigineuse évolution. A partir de rien ou presque, et grâce à des sombres accointances, il devint un magnat du transport universitaire et propriétaire entre autres de l’usine de montage de véhicules de marque Hyundai, sise à Tiaret. Au bout de quelques années, il sera l’un des hommes forts du pays et parmi le cercle serré des archi-milliardaires algériens.

    Mahieddine Tahkout a été arrêté, à l’instar de nombreux autres hommes d’affaires, après la chute de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika en 2019. Il a été condamné à 16 ans de prison ferme en juillet 2010, peine réduite à 14 ans en appel en novembre de la même année.

    Plusieurs membres de sa famille ont été également condamnés. La justice a en outre ordonné la saisie des biens mal acquis de l’homme d’affaires et de ses proches. Cependant, de nombreux biens ont été cachés à la justice pour éviter leur saisie.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=NAq3Uwrv7dU&w=560&h=315]

    Le Jeune Indépendant, 14/03/2022

    #Algérie #Corruption #Détournement

  • Maroc : Khourchech accuse l’avocat de la DGSN d’avoir violé sa bonne handicapée mentale

    Maroc : L’officier Khourchech accuse l’avocat de la DGSN d’avoir violé sa bonne handicapée mentale

    L’ancienne officier de police Ouahiba Khourchech, exilée aux Etats-Unis, révèle sur la base de procès-verbaux de la police de Rabat, dont elle a eu accès et qu’elle expose dans cette vidéo, que l’avocat de la Direction Générale de la Sûreté Nationale (DGSN), Mohamed Houcine Kerrout, a violé et défloré en 2016 sa bonne, une handicapée mentale.

    Selon Mme Khourchech, la hiérarchie policière aurait tout fait pour étouffer ce flagrant crime et que la justice, si diligente quand il s’agit de persécuter des journalistes dérangeants en s’accrochant à des faits ténus, a préféré finalement regarder ailleurs.

    Après cette exposition, on ressort avec le sentiment réaffirmé et assumé qu’il n’y a ni police ni justice au Maroc, ces prétendues « institutions », et que le « Califat des croyants » est un Etat failli moralement.

    [youtube https://www.youtube.com/watch?v=T0y9-VD33Ps&w=560&h=315]

    Notamment quand on apprend que Me Kerrout est membre fondateur de l’Association Marocaine des Droits des Victimes créée pour attaquer et faire condamner des journalistes dérangeants dans des affaires de « viol » fabriquées de toutes pièces par le pouvoir.

    Pour rappel, Ouahiba Khourchech est une ancienne officier de police marocaine qui a été limogée après avoir dénoncé son supérieur pour harcèlement et intimidation. Après avoir déposé une plainte pour harcèlement sexuel contre le chef de la sécurité régionale Aziz Boumehdi, Khourchech a dû subir des mesures de chantage en vue de la contraindre à faire marche arrière dans ses accusations. Parmi ces mesures, les services secrets marocains sont allés jusqu’à la filmer nue alors qu’elle était avec sa fille mineure dans une chambre d’hôtel à Rabat.

    Etiquettes : Maroc, Ouahiba Khourchech, Mohamed Houcine Kerrout, DGSN, Aziz Boumehdi,

  • Le jour où le Maroc a été puni par la France

    Le Maroc vient de provoquer une grave crise avec l’Europe à cause de la présence du président sahraoui Brahim Ghali. Pourtant, un épisode similaire se trouve derrière une grande brouille avec la France.

    Les faits ont eu lieu le 20 février 2014. Leur acteur principal s’appelle Abdellatif El Hammouchi, le directeur de la DGSN. Il se trouvait en France dans le cadre d’une visite officielle lorsque quatre agents de la police judiciaire française, envoyés par un juge d’instruction, se sont rendus dans la résidence de l’ambassadeur du Maroc à Paris pour lui remettre une convocation dans le cadre d’une plainte contre lui déposée par deux citoyens maroco-français pour des faits de torture.

    El Hammouchi a refusé de se présenter devant la justice française. Selon certaines sources, il est retourné discrètement au Maroc en passant par le territoire espagnol. Suite à cet incident, le roi Mohammed VI a ordonné la suspenstion immédiate de toute coopération judiciaire avec la France.

    Réponse du berger à la bergère, Paris frappe avec l’activation d’un hacker qui se fait appeler Chris Coleman. Des milliers de documents de documents confidentiels de la diplomatie marocaine sont étayés sur la toile.

    L’affaire est devenu un véritable scandale qui a secoué l’Etat marocain. Depuis un compte Twitter, Coleman a frappé là où ça fait mal au Maroc : la question du Sahara Occidental en révélant les pratiques de la diplomatie marocaine basées sur la corruption, les pots-de-vin. Des journalistes français et américains avaient été généreusement payés pour s’en prendre au Front Polisario et l’Algérie et édulcorer le royaume dans leurs écrits.

    Parmi les personnalités visées se trouve particulièrement le ministre marocain des affaires étrangères, Salaheddine Mezouar et son aide de camp la ministre déléguée Mbarka Bouaida. Pour le premier, le public marocain a appris qu’il avait demandé à son homologue français, Laurent Fabius, d’intervenir pour que sa fille de ce dernier reçoive un permis de travail, afin de rejoindre l’équipe de Mckinsey France qui l’avait embauchée. Coleman apporte une lettre dans laquelle Fabius assurait à Mezouar que des ordres ont été donnés dans ce sillage. Il s’agit d’un « trafic d’influence » car il aurait « engagé la société McKinsey pour réaliser une étude destinée à relancer l’économie marocaine ». Le cabinet de conseil américain emploie, selon Coleman, la fille du responsable de la diplomatie marocaine, ce qui permettrait «des versements de commission» pour une étude qui « coûtera certainement aux contribuables marocains des millions de dollars ».

    Une autre lettre révèle des aspects de la vie privée de Mbarka Bouaida et ses problèmes conjugaux.

    L’affaire qualifiée de « Wikileaks marocain » a révélé au grand jours les failles de sécurité à tous les niveaux, y compris les services secrets dirigés par Yassine Mansouri, un ami d’enfance de Mohammed VI.

    Concernant le conflit du Sahara Occidental, Coleman a révélé un accord secret conclu en novembre 2013 entre Barack Obama et Mohammed VI lors de la visite de ce dernier aux Etats-Unis. A l’époque, Washington avait présenté au Conseil de Sécurité une résolution proposant l’élargissement du mandat de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme. Sous pression de la France, les américains ont fait marche arrière, mais Obama a imposé au roi du Maroc trois conditions : il doit arrêter de faire juger les civils par des tribunaux militaires ; faciliter ensuite les visites au Sahara des fonctionnaires du Haut Commissariat aux droits de l’homme et légaliser les associations sahraouies indépendantistes comme le Collectif sahraoui des défenseurs des droits de l’homme (CODESA) et ASVDH.

    Le compte publie également des écrits et des lettres de hauts fonctionnaires étrangers, d’ambassadeurs à Washington, à Genève ou à l’ONU qui font leur travail, c’est-à-dire rassembler des soutiens pour défendre la position du Maroc, notamment sur le Sahara et contre l’Algérie et le Polisario. Cependant, le ton de certains de ces entretiens est incisif et dénigrant, par exemple à l’encontre de Christopher Ross, l’envoyé spécial du Secrétaire Général des Nations Unies pour le Sahara, qui est qualifié d’alcoolique

    Un autre aspect macabre du scandale est celui des pots-de-vin versés à des journalistes internationaux pour qu’ils écrivent en faveur de la thèse marocaine sur le Sahara. L’intermédiaire de ces pots-de-vin n’est autre que le journaliste marocain Ahmed Charai, directeur de l’hebdomadaire L’Observateur, une personnalité influente liée aux services secrets marocains, ayant une affinité non dissimulée avec le roi, le gouvernement et des contacts dans des think tanks américains et juifs. Il a payé jusqu’à 20000 dollars pour un article de presse publié dans un média américain.

    Source : Marocleaks, 06 juin 2021

    Etiquettes : Maroc, France, Abdellatif El Hammouchi, DGSN, DGED, services secrets, Yassine Mansouri, Mohammed VI, Ahmed Charaï, Sahara Occidental, Algérie, Etats-Unis, ONU,

  • Algérie / DGSN: Farid Bencheïkh, un nouveau patron sous haute pression

    La Police nationale a un nouveau chef. Farid Zineddine Bencheïkh a été nommé, hier, en remplacement de Khelifa Ounissi, à la tête de la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN). Juriste et criminologue de formation, auteur de plusieurs ouvrages, il prend la tête de ce corps de sécurité avec un profil d’«intellectuel» qui devra faire face à un contexte de fortes pressions…

    Par Halim Midouni

    Farid Zineddine Bencheïkh, plus connu du public sous le nom de Farid Bencheïkh, présente en effet un profil que la haute direction des Tuniques bleues ne connaissait pas.

    Il a une double formation de juriste et de criminologue qu’il a fait connaître aux lecteurs algériens à travers diverses publications dont «la Repentance», un livre sorti en mai 2016 chez Casbah Editions mettant en scène un dialogue entre un terroriste islamiste et un imam. Cette fiction basée sur des faits réels s’inspire de l’histoire algérienne récente et renvoie précisément à la décennie noire, ou rouge, lorsque les groupes islamistes armés perpétraient des massacres à grande échelle durant les années 1990. Outre cet ouvrage connu du public algérien et qui sans doute ne manquera pas de susciter un intérêt nouveau chez les habitués des librairies, Farid Bencheïkh a publié chez l’Harmattan «la Symbolique de l’acte criminel : une approche psychanalytique». Ce livre est plus ancien et a paru en 1998, alors que le terrorisme massif était encore d’une actualité sanglante et dramatique dans notre pays, bien que le discours officiel de l’époque utilisait la formule de violence «résiduelle». Sur les années 1990, Farid Bencheïkh a publié aux Editions Rocher noir «Du terrorisme, autopsie de la tragédie algérienne aujourd’hui». Plus ancien, son «Essai de criminologie» édité par l’ENAL et «La pénologie» sorti en langue arabe chez Dahleb.
    En somme, Farid Bencheïkh affiche l’image d’un intellectuel et d’un enseignant universitaire, familier des facultés de droit, des instituts spécialisés en Algérie et à l’étranger et des colloques internationaux sur les questions de criminologie, de terrorisme, de violences extrêmes et de la recherche sur les milieux carcéraux. Ce n’en est pas moins un homme de terrain, car le nouveau Directeur général de la Sûreté nationale a, notamment, occupé le poste d’inspecteur régional de la région Centre de la Sûreté nationale depuis septembre 2019. Il a aussi été chef de Sûreté de wilaya à Jijel à partir de 2011 et Commissaire divisionnaire auparavant. Son curriculum-vitae, conforme aux standards internationaux et un tant soit peu différent de ceux de ces prédécesseurs, apparaît comme une casquette protectrice pour un homme désormais chargé de diriger sous une haute pression un corps sécuritaire de première importance, confronté à une instabilité très remarquée au niveau de la hiérarchie.

    Instabilité remarquée au niveau de la hiérarchie

    Le prédécesseur de Farid Bencheïkh, Khelifa Ounissi, nommé un 24 août 2019, est resté moins de deux ans à la tête de la DGSN. Il avait été nommé en remplacement de l’ancien patron de la police des frontières Abdelkader Kara Bouhadba, limogé six mois après sa nomination en février 2019 par l’ancien président Abdelaziz Bouteflika pour prendre la place de Lakhdar Lahbiri, qu’on avait fait basculer de la tête de la Protection civile à celle de la Police nationale en juin 2018. M. Lahbiri prenait alors la place d’Abdelghani Hamel, tout-puissant premier flic d’Algérie, entre juillet 2010 et juin 2018, avant de terminer en 2020 sa carrière en prison après avoir fait les grands titres des rubriques judiciaires des médias dans des affaires de corruption industrielle et de détournements en tous genres.

    Il est vrai qu’entre 2018 et 2019, la situation n’était pas reluisante au sommet du corps de la Police nationale en raison des crises politiques et institutionnelles dont le point d’orgue a été la démission forcée de l’ancien chef de l’Etat, M. Bouteflika, en avril 2019. Elle peut donc expliquer en grande partie l’instabilité observée au sein de sa haute hiérarchie. Il n’empêche que le limogeage de M. Ounissi et son remplacement par M. Bencheïkh semble répondre à d’autres considérations.

    Pistes et lourds dossiers

    Certaines sont liées à l’enjeu de la rue et son grand acteur, le Hirak, qui a repris ses marches hebdomadaires depuis le 22 février dernier. D’autres paraissent avoir une relation avec des manquements à la sécurité, notamment après l’assaut des ultras du Mouloudia Club d’Alger contre le siège de la Sonatrach, le 1er février 2021. Un débordement de supporters qui a coûté au groupe pétrolier des dommages estimés à plusieurs millions de dinars, entre 3 et 5 millions de dinars selon des estimations non vérifiées.

    Cet incident a entraîné la chute de l’officier responsable de la Sûreté de la daïra de Birmandreis, de son collègue des renseignements généraux et du chef de la Sûreté urbaine d’Hydra et de Bab-El-Oued. Durant le mandat de M. Ounissi, la Police nationale a eu à faire face à de graves accusations après la mort, dans un commissariat d’Oran, en décembre 2020, d’un dealer dans des circonstances troubles interprétées par les réseaux sociaux tantôt comme une «bavure» tantôt comme une «affaire de suicide». En octobre et juillet 2020, des suspects interpellés sont décédés à Khenchela et à Alger, dans le faubourg d’Hussein-Dey. Ces affaires ont créé un malaise sur lequel le nouveau Directeur général de la Sûreté nationale devra se pencher.
    Il devra regarder de plus près le bilan haussier de la criminalité durant l’année 2020. Fin janvier 2021, lors de la présentation, à l’Ecole supérieure de police Ali-Tounsi, à Châteauneuf, du bilan 2020 des activités des services de la Police judiciaire, le Directeur de la police judiciaire, Hadj Saïd Ourezki, avait alors signalé «une hausse nette de la criminalité sous toutes ses formes», précisant que les affaires traitées «concernaient, particulièrement, les crimes et délits contre les individus et les biens, outre les crimes économiques, familiaux, cybernétiques, de drogues et de mœurs».
    A propos des affaires liées à la cybercriminalité, M. Hadj Saïd a fait état d’une hausse à hauteur de 5 163 en 2020 contre 4 210 en 2019, ayant trait, dans leur ensemble, à l’atteinte aux personnes et aux systèmes informatiques, à l’escroquerie, au cyberterrorisme, à la pédopornographie et à la publication de contenus provocateurs. Pour ce qui est des violences faites aux femmes, 6 782 affaires avaient été enregistrées durant l’année écoulée, dont 4 839 en rapport à la violence physique et 163 autres à la maltraitance.

    Reporters, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, DGSN, police, sécurité, Farid Bencheïkh,