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  • Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable

    Une guerre entre l’Algérie et le Maroc n’est pas envisageable – Israël, Sahara Occidental, Front Polisario, Lobbying, diplomatie

    Alors que le risque d’un conflit militaire entre Rabat et Alger augmente, il semble peu probable que les deux pays s’affrontent sur ce terrain. L’heure est plutôt à une « guerre froide ».

    L’heure est au comparatif entre les arsenaux militaires du Maroc et de l’Algérie. Au comparatif des alliances aussi. Selon les journalistes, si une guerre avait lieu entre les deux pays, elle pourrait ressembler à un conflit à distance entre la Russie et Israël. Mais dans les faits, difficile de croire en une intervention armée entre les deux pays. Même si l’Algérie et le Maroc se sont déjà affrontés de façon militaire en 1963, lors de la « guerre des sables ». Depuis cette époque, on assiste à une guerre froide qui ne s’est jamais à nouveau traduite sur le terrain.

    Pourtant, depuis décembre, la tension est montée d’un cran. La faute à l’annonce par l’administration Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël, et la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. La région est, depuis longtemps déjà, un sujet de disputes entre les deux pays nord-africains. Et au fur et à mesure que Rabat avance ses pions aux côtés de l’Etat hébreu, le ton monte du côté d’Alger. Jusqu’au 1er novembre, date à laquelle trois Algériens circulant à bord de camion ont été tués lors d’un bombardement qu’Alger a attribué au Maroc.

    Une guerre sur le terrain numérique
    De quoi laisser penser à un conflit armé ? Pour la politologue Khadija Mohsen-Finan, « on s’engage dans un affrontement nouveau, qui n’est pas une guerre totale et ouverte sur le plan militaire, entre le Maroc et l’Algérie ». Selon la spécialiste de la région, si un conflit militaire est à écarter, « les escarmouches entre les deux pays vont se multiplier ». Difficile en effet de croire que les deux peuples frères vont s’affronter militairement — d’autant que les armées de terre de ces deux pays sont composées de ces mêmes peuples —, même si les déclarations vont dans ce sens. Une séquence d’intimidation logique, qui a pour but pour les deux pays de montrer leur détermination. L’an dernier, la modification constitutionnelle de l’Algérie, dont les textes autorisent désormais le pays à intervenir militairement hors de ses frontières, a servi à prévenir les autres puissances qu’Alger comptait avoir un rôle à l’international.

    Mais dans les faits, le conflit latent a d’ores et déjà pris d’autres formes. Sur l’espace digital, notamment. Fin novembre, rappelle Jeune Afrique, le site de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) a été victime d’un piratage informatique, tandis que le groupe de pirates informatiques marocains « MoroccoHack Team » avait attaqué le site du ministère algérien des Finances quelques jours plus tôt. Sur les réseaux sociaux, le Maroc a également lâché ses troupes : l’influence passe aussi par des commentaires positifs sur la relation nouvelle entre le royaume et Israël.

    Diplomatie et lobbying, plutôt que les armes
    Autre terrain de guerre : le front diplomatique. Autrefois amorphe, le régime algérien s’est repris ces dernières années pour discuter à l’international. En se lançant dans la production de vaccins, en passant des accords avec Moscou ou en tentant de faire reculer l’Union africaine suite à l’obtention par Israël d’un statut d’observateur, Alger a quasiment rattrapé son retard sur le terrain de la diplomatie, là où Rabat a perdu de nombreux points en s’alliant avec l’Etat hébreu, qui ne peut en aucun cas être un allié crédible.

    Or, en Algérie, on indique que « ce qui se joue, c’est le leadership en Afrique du Nord », selon une source citée par L’Opinion. C’est exactement de cela dont il s’agit : Alger a tout fait pour retrouver une place de choix dans la région. Et la normalisation des relations entre le Maroc et Israël a permis à Alger d’effectuer un retour rapide sur le devant de la scène. Désormais, il s’agit pour les deux pays de plaider leur cause au sein des instances internationales, notamment dans le dossier sahraoui.

    Une bataille à distance au Sahara occidental ?
    Actuellement, Rabat tente de convaincre l’Union européenne de faire reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. Ce qui est techniquement impossible, le royaume devant convaincre chaque pays européen d’effectuer cette démarche. Pendant ce temps, Alger plaide sa cause auprès de l’ONU. L’Algérie déplore l’« approche fondamentalement déséquilibrée » des Nations unies dans ce dossier, alors que l’instance internationale s’est toujours positionnée en faveur de l’autodétermination du peuple sahraoui.

    En attendant, si une intervention militaire peut effectivement avoir lieu, ce ne sera dans aucun des deux pays mais au Sahara occidental. Entre le mur de sable construit par le Maroc et la présence du Front Polisario dans l’est, le conflit armé peut éclater. Mais tout dépendra des velléités du Maroc : si Rabat ne bouge pas, le calme sera assuré dans la région. Si le royaume, en revanche, tente de déployer ses troupes sur tout le Sahara occidental, nul doute qu’Alger interviendra pour aider le Front Polisario. Mais on n’en est pas encore là, car Rabat n’a aucun intérêt à envoyer ses forces terrestres sur place. Car l’Algérie est largement supérieure sur ce plan.

    Le journal de l’Afrique, 01/12/2021

    #Maroc #Algérie #Israël #Sahara_Occidental #Front_polisario

  • Maroc-UNESCO, défaite diplomatique innatendue pour M6

    Maroc-UNESCO, défaite diplomatique innatendue pour M6

    Maroc, UNESCO – Maroc-UNESCO, défaite diplomatique innatendue pour M6

    Le Maroc a perdu, mercredi, son siège au sein du Conseil exécutif de l’Unesco n’ayant pas réussi à réunir suffisamment de votes favorables, subissant ainsi une nouvelle défaite politique sur le plan international.

    Le Maroc ne siègera plus au Conseil exécutif de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco) ayant obtenu moins d’une centaine de votes au cours d’une élections tenue le 17 novembre en cours.

    Samir Addahre, ambassadeur du Maroc à l’Unesco qui s’était porté candidat pour cette élection a dû céder le pas. C’est le Koweït qui a pris la place du royaume du Maroc au conseil avec un total de 153 votes. Il est suivi de la Jordanie (126 votes) et de l’Egypte (130 votes).

    Au-delà de la possibilité d’occuper un siège au sein de l’Unesco, la candidature au Conseil exécutif de cette organisation est une opportunité de mesurer l’aura des pays en lice. Le Maroc qui enregistre une nouvelle défaite sur le plan international, ne semble manifestement pas attirer la sympathie des membres de cette organisation. Et à l’Unesco, comme ailleurs, les revers semblent cinglants et surtout successifs pour ce pays.

    Fin octobre dernier, le Sénat américain a décidé de bloquer les fonds destinés à appuyer la participation marocaine aux manœuvres militaires conjointes ou multilatérales. L’institution américaine a conditionné le gel de cette mesure par la conclusion d’un accord de paix entre le Maroc et le Sahara occidental.

    Un mois plus tôt, le Tribunal de l’Union européenne a prononcé l’annulation des deux accords de pêche et d’agriculture liant le Maroc à l’Union européenne et étendus au Sahara occidental occupé.

    Le tribunal a estimé que ces accords avaient été conclus en violation de la décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) de 2016 et sans le consentement du peuple du Sahara occidental.

    La réputation du Maroc, assez peu reluisante, notamment ces derniers mois s’expliquent, visiblement, par les nombreuses atteintes commises dans les territoires sahraouis occupés depuis la reprise des hostilités avec le Front Polisario, il y a déjà plus d’un an.

    Les atteintes également dénoncées par différentes organisations internationales et qui concernent des citoyens marocains expliquent elles aussi l’impopularité, de plus en plus palpable, du royaume sur le plan international.

    Les efforts déployés par le Maroc pour soigner son image à l’international ne semblent pas porter leurs fruits. En témoignent, les tribulations passées et celles à venir.

    Assia.M

    Crésus, 19/11/2021

    #Maroc #UNESCO #Diplomatie

  • Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    France, diplomatie, Maghreb, Afrique – Afrique – Maghreb: Fin de la diplomatie française?

    En Afrique de l’Ouest et du Centre, où le ridicule ne fait plus rire personne (fini les traits d’humour involontaires de Idi Amin Dada et de Jean-Bedel Bokassa), la pauvreté rampe et la corruption s’étend, la Chine avale tout ce qui passe (entre parenthèse, c’est très joli de dire que la France ne doit pas faire la loi en Afrique, mais c’est oublier que la jungle est en Afrique !). Au Sahel, la débandade est crépusculaire : on y tourne « Le Dernier Spahi » avec Delon et Bardot (le narratif de Lucchini en est pathétique et les couleurs y sont féériques…). Au Maghreb, la France se couvre de honte à chaque répartie qu’elle donne : on sombre à Paris dans l’idiotisme… le BHLisme et le Zémmourisme. Au Levant, Syrie comprise, la gêne est indicible, tellement on ne s’attendait peu à ce que la France y soit aussi nulle (trois présidents français, trois matamores !). Et jusque dans la Mer du Nord, d’où le continent se voit chassé comme un mendiant. Un remake de… « L’année dernière à Fachoda ».

    Bon ! Tout n’est pas perdu ! La France est encore présente avec un petit contingent militaire à Djibouti, où elle conserve l’impression de côtoyer les grands. À force de s’être éparpillée dans des partenariats (comme celui avec l’Angleterre, qui fut pour elle et l’Europe continentale le cheval de Troie le plus magistral des temps modernes), de s’être diluée dans l’OTAN et de se complaire dans la mondialisation aux antipodes et dans le libéralisme économique et la privatisation à domicile, la France a pris de mauvaises habitudes. Elle a surtout manqué des rendez-vous avec l’Histoire et pris des risques considérables. Je donnerai deux exemples paradoxaux dans le registre régalien. Le premier, dans le secteur de l’énergie, est hélas consommé. Le second stigmatise le danger qui guette le pays dans le transport maritime et la gestion des ports.

    Après la Guerre du Golfe, l’Irak offrit aux deux majors français, la Compagnie Française des Pétroles (qui deviendra Total) et ELF Aquitaine, d’opérer chacun un gisement géant de Pétrole Brut – celui de Majnoun pour ELF et celui de Nahr Umr pour Total : un (grand) président de gauche accepta cette main tendue, un (petit) gouvernement de droite la snoba ! Après quatre ans d’intense négociation de contrats de partage de production – ce qui ne s’était jamais vu en Irak depuis la nationalisation – un accord devait être conclu en octobre 1995 sans objection américaine affichée[i]. Or un certain Edouard Balladur, né à Izmir, en Turquie, naturalisé Français en 1932, Premier ministre de cohabitation, traître de Jacques Chirac, lui-même traître de Valéry Giscard d’Estaing, s’y opposa. Balladur ambitionnait la présidence de la République Française ! On ne le savait pas alors. Il cherchait des faveurs Outre-Atlantique et voulait pouvoir disposer du viatique financier que Loïc Le Floch-Prigent pourrait lui refuser, sachant en revanche que Philippe Jaffré – aux ordres – ne lui dirait pas non.

    ELF a disparu corps et âme. TotalEnergies a fini par conclure à Bagdad – 26 ans plus tard – quatre petits contrats d’un montant global de 9 milliards d’Euros (et non pas de 27 comme claironné). C’est accoucher d’une souris. L’âge d’or des hydrocarbures fossiles n’est plus et il ne s’agit pas d’exploration pétrolière mais, principalement, de traitement de l’eau pour la réinjecter dans le sol, de panneaux photovoltaïques et de gaz fatal récupérable à la tête du puits des autres. Bref, rien à voir avec les capacités du groupe en rapport avec les occasions perdues.

    Total, devenu TotalFinaElf puis TotalEnergies, est un groupe florissant. Il poursuit brillamment par sa percée en Russie au sein de plusieurs coentreprises (projets Yamal LNG et Arctic LNG 2) avec les Russes (Novatek), les Chinois (CNPC, CNOOC et Silk Road Fund) et les Japonais Mitsui et JOCMEC, la politique d’investissement initiée par Christophe de Margerie. Mais le groupe ne détient que 20% et 10% dans chacun desdits projets, assortis de transferts de technologie dans la tradition des méga-contrats conclus au cours des trente dernières années par les entreprises françaises en Chine. C’est grâce à ces transferts que les entreprises chinoises sont en mesure de damer le pion à leurs ex-bailleurs de technologie.

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    #France #Diplomatie #Afrique #Maghreb #Françafrique

  • Tebboune plaide pour une nouvelle diplomatie algérienne

    Tags: Algérie, Tebboune, Diplomatie – Tebboune plaide pour une nouvelle diplomatie algérienne

    Il a donné des orientations aux missions diplomatiques et consulaires
    En présidant, jeudi dernier, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a saisi cette opportunité pour donner des instructions et des orientations permettant d’améliorer la performance de l’action du corps diplomatique et de nos représentations pour être au diapason de la nouvelle conception de la diplomatie algérienne.

    La réunion a été consacrée à la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’Etat envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie. Ceci intervient au lendemain d’une conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui s’est tenue au Palais des Nations au Club des Pins et au cours de laquelle le chef de l’Etat a mis l’accent sur l’importance stratégique majeure de la communauté nationale établie à l’étranger et de la diplomatie économique, appelant le corps diplomatique à leur accorder un intérêt particulier. Il avait exhorté le corps diplomatique à «développer les méthodes et les moyens pour une concrétisation, véritable et pratique, de l’intérêt particulier que accordé à la communauté. «En effet, notre communauté installée dans les quatre coins du monde recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays. Armée d’une forte volonté, notre communauté ne demande que son association à cet effort collectif à travers l’entrepreneuriat innovant, l’échange d’expertises et la formation», soutient Tebboune.

    Selon le président de la République, «il est impératif donc de mettre en place des cadres et des mécanismes idoines pour gérer cette opération et permettre aux membres de notre diaspora aux talents avérés d’apporter leurs contributions». «Vous devez communiquer avec la communauté en mettant à leur disposition des numéros verts outre l’ouverture de canaux de communication directs ou électroniques», insiste le chef de l’Etat.

    Consacrer le rôle de l’Algérie en tant qu’acteur influent susceptible de contribuer sérieusement à faire face aux défis internationaux en proposant des idées et des initiatives de nature à consolider l’action multilatérale»

    Tebboune a rappelé que «nos diplomates sont désormais invités à se positionner à l’avant-garde des efforts nationaux visant le renforcement de l’attractivité de l’Algérie vis-à-vis des sociétés étrangères ainsi que le soutien aux entreprises nationales en vue d’accéder aux marchés internationaux, et ce, à travers l’étude des types de marché et la consommation en plus de la définition des opportunités disponibles, pour les produits algériens». Par ailleurs, le chef de l’Etat a salué le rôle de la diplomatie «qui a contribué décisivement, d’abord, durant la libération nationale aux côtés de l’Armée de libération nationale (ALN), puis, au lendemain de l’indépendance, à l’édification de l’Etat et l’aplanissement de moult difficultés et défis». «Il vous incombe, vous femmes et hommes de la diplomatie, une grande responsabilité pour maintenir vivace ce patrimoine historique sacré, afin de renforcer le rôle de la diplomatie algérienne dans la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de sa sécurité nationale et la souveraineté de ses décisions, et l’édification de l’Algérie nouvelle qui demeure, aux yeux du peuple algérien, une aspiration civilisationnelle», poursuit le président de la République.

    Et d’ajouter que «l’ordre mondial a connu, tout récemment, des bouleversements inédits engendrés par une série de facteurs et de phénomènes, notamment après l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs. Une situation qui requiert une opération d’adaptation continue des missions de la diplomatie algérienne et de ses domaines de déploiement, et ce, dans le cadre du respect des principes et des valeurs constantes de notre politique extérieure», souligne Tebboune dans son allocution. «Sur le plan international, il demeure nécessaire de prendre des mesures proactives en vue de consacrer le rôle de l’Algérie en tant qu’acteur influent susceptible de contribuer sérieusement à faire face aux défis internationaux en proposant des idées et des initiatives de nature à consolider l’action multilatérale», explique le chef de l’Etat. Intervenant dans le même cadre, le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a appelé les représentations diplomatiques et consulaires algériennes à promouvoir la destination Algérie en tant que «destination touristique par excellence».

    Les représentations diplomatiques et consulaires doivent «contribuer à la réalisation de ces objectifs, en œuvrant à la promotion de la destination Algérie et des investissements dans le domaine touristique».

    En dépit des grandes potentialités naturelles du pays, le secteur du tourisme est confronté à de nombreux obstacles et nécessite un plan de relance pour faire de l’Algérie une destination touristique par excellence, a souligné Benabderrahmane dans son allocution au 2e jour des travaux de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui se tient au Palais des Nations au Club des Pins sous le thème : «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle.» Il a précisé que cette relance implique entre autres de «faciliter les mesures d’obtention du visa au profit des touristes étrangers, de diversifier l’offre touristique, d’œuvrer à la réalisation de pôles touristiques d’excellence conformes aux standards internationaux et d’encourager le recours aux formules attractives».

    Le Premier ministre a, en outre, souligné que les représentations diplomatiques et consulaires doivent «contribuer à la réalisation de ces objectifs, en œuvrant à la promotion de la destination Algérie et des investissements dans le domaine touristique». Il a évoqué un volet important des priorités de l’action gouvernementale, lié à la coopération internationale pour des partenariats gagnant-gagnant qui cadrent avec les efforts nationaux pour la mise en place d’une économie nationale cohérente, créatrice de richesses et d’emplois, non dépendante de la rente pétrolière et ouverte à l’investissement étranger. «Nos missions diplomatiques sont appelées à mettre en place des bases de données économiques et commerciales et à élaborer des documents constamment mis à jour pour mieux répondre à la demande en matière de statistiques et d’indicateurs économiques sur les opportunités d’investissement et de partenariat», a-til ajouté.

    L’objectif «suprême», affirme-t-il, étant «d’ériger nos missions diplomatiques en une force de proposition pour le soutien à la croissance économique, l’attraction des investissements directs étrangers (IDE) et la promotion de la destination Algérie» et de son rayonnement culturel sur les plans régional et international, notamment en cette conjoncture marquée par de grands défis à relever par fidélité à la Déclaration du 1er Novembre 1954».

    Je tiens à rappeler à ce propos que cette question figure en tête des priorités du programme du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, car le succès de tout programme de développement est lié à l’adhésion de l’élite et du citoyen à ce dernier»

    Le Premier ministre a, en outre, évoqué le rôle important de la communauté nationale à l’étranger dans le développement du pays, appelant les missions diplomatiques à prendre en charge les préoccupations de cette catégorie qui regroupe un grand nombre de compétences, de chercheurs et d’enseignants. Benabderrahmane a précisé que les membres de la communauté algérienne, qui regroupe un nombre de plus en plus croissant de compétences, de chercheurs et d’enseignants de haut niveau, ont exprimé leur volonté d‘apporter leur savoir-faire et assurer des formations de haut niveau en Algérie.

    A ce titre, le Premier ministre a souligné «l’impératif d’œuvrer au parachèvement du projet du portail électronique dédié aux compétences nationales établies à l’étranger, pour une meilleure contribution au développement des domaines scientifiques et techniques, des nouvelles technologies de l’information et de la communication et de l’intelligence artificielle, ainsi que d’autres domaines de l’économie de la connaissance. «Pour un apport volontaire et régulier au processus d’édification du pays, notre communauté a besoin de renouer avec la confiance. Je tiens à rappeler à ce propos que cette question figure en tête des priorités du programme du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, car le succès de tout programme de développement est lié à l’adhésion de l’élite et du citoyen à ce dernier», a-t-il dit.

    Benabderrahmane a exhorté les missions diplomatiques algériennes à «écouter les préoccupations de la communauté et à accompagner les compétences nationales à l’étranger, en leur apportant le soutien et l’appui nécessaires dans leurs domaines d’activité au sein des instances, des organisations et des centres de recherche».

    T. Benslimane

    L’Echo d’Algérie, 13/11/2021

    #Algérie #Tebboune #Diplomatie

  • Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Tags : Algérie, diplomatie, Europe, Amérique Latine – Offensive diplomatique en Europe et Amérique Latine

    Le chef de l’état réunit les chefs de missions diplomatiques et consulaires en Europe et en Amérique du Nord : nouvelle conception pour la diplomatie algérienne

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, jeudi à Alger, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord, durant laquelle il a donné «des instructions et des orientations pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique», a indiqué un communiqué de la présidence de la République. «Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a présidé, ce jour au siège de la Présidence de la République, une séance de travail avec des chefs de missions diplomatiques et consulaires accrédités auprès de nombre de pays en Europe et en Amérique du Nord».
    La réunion a été consacrée à «la concrétisation de la nouvelle politique adoptée par l’État envers la communauté nationale à l’étranger, et visant l’amélioration de ses conditions dans les pays hôtes et le renforcement des liens, sous toutes leurs formes, avec la patrie». Le Président Tebboune a donné, lors de cette réunion, «des instructions et des orientations, pour améliorer la performance de l’action du corps diplomatique et de nos représentations, pour être au diapason de la nouvelle conception de la diplomatie algérienne».

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    De la représentation à l’influence

    L’importance et le rôle de la diplomatie ne sont plus à démontrer, tant sur le plan politique qu’économique. D’où d’ailleurs les orientations données par le président de la République aux chefs des missions diplomatiques et consulaires d’Algérie. Il s’agit d’une nouvelle feuille de route, dont la finalité est de promouvoir la diplomatie algérienne sur tous les plans et de prendre en charge les préoccupations de notre communauté établies à l’étranger. «Notre diplomatie a contribué décisivement, d’abord, durant la libération nationale aux côtés de l’Armée de libération nationale, puis, à l’indépendance, à l’édification de l’État et l’aplanissement de moult difficultés et défis», a rappelé le Président Tebboune. Notre diplomatie a défendu des principes et des positions constants. Sa doxa tient en le soutien au droit des peuples à l’autodétermination, à la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays, le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et des libertés, l’impératif d’établir des relations internationales justes et équilibrées et non-alignement. Autant de constantes citées par le chef d’État, comme pour rappeler à nos diplomates, le devoir de perpétuer cette ligne directrice qui est celle de l’État algérien. «Il vous incombe, vous femmes et hommes de la diplomatie, une grande responsabilité pour maintenir vivace ce patrimoine historique sacré, afin de renforcer le rôle de la diplomatie algérienne dans la défense des intérêts suprêmes de la nation, la préservation de sa sécurité nationale et la souveraineté de ses décisions, et l’édification de l’Algérie nouvelle qui demeure, aux yeux du peuple algérien, une aspiration civilisationnelle.»

    L’ordre mondial a connu, selon le président de la République, des «bouleversements inédits» engendrés par une «série de facteurs et de phénomènes, notamment après l’émergence de plusieurs nouveaux acteurs».

    Une situation qui requiert une «opération d’adaptation continue des missions de la diplomatie algérienne et de ses domaines de déploiement, et ce dans le cadre du respect des principes et des valeurs constantes de notre politique extérieure», insiste le Président Tebboune. Comme il insistera, et longuement, sur la promotion du rôle de la communauté algérienne à l’étranger.

    Pour le Président, il est urgent de créer les mécanismes appropriés pour l’encadrer. «Il ne faut pas se limiter, dit-il, à la prise en charge (des préoccupations de notre communauté), mais de renforcer ses liens avec le pays et l’impliquer dans le processus de développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger». «La diaspora recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif, à travers les échanges des expériences», a-t-il souligné, ordonnant au passage la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée. Tout comme il les a instruits de constituer, en cas de besoin, des avocats pour défendre les intérêts des ressortissants algériens, de mobiliser des accompagnateurs pour assister les compatriotes en détresse ou victimes d’injustice, et de créer un fonds spécial pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger.

    Pour les observateurs, la nouvelle feuille de route, qui intervient dans une conjoncture régionale et internationale particulière, devront booster davantage la diplomatie algérienne et, surtout, faire entendre la voix de l’Algérie, comme l’a, d’ailleurs, toujours appelé de ses vœux le chef d’État.

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    Pragmatisme

    L’adaptation est désormais l’alpha et l’oméga pour une diplomatie algérienne appelée à fonctionner avec les nouvelles réalités d’un monde en pleine mutation, pour la défense des intérêts supérieurs de la nation, qu’ils soient humains, politiques, économiques, culturels, scientifiques ou autres.
    Un rôle qui lui est assigné dans le cadre de la mise en œuvre du plan d’action du gouvernement initié par le président de la République. C’est l’enseignement que l’on peut tirer globalement, voire sommairement, des conclusions de la Conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires algériennes.

    Des conclusions qui ont mis en évidence la prise de conscience des défis auxquels fera face cette diplomatie dans sa volonté de se propulser puissamment à l’international.
    Des objectifs et des missions lui sont assignés dans la perspective d’un redéploiement tous azimuts aux quatre coins de la planète. Une diplomatie tenue de dire son mot, qu’il s’agisse de la région sahélo-saharienne, objet d’une lutte d’influence sans précédent et de convoitises avouées sur ses richesses, de la correction des déséquilibres dans les relations Nord-Sud, du multilatéralisme tant de fois présenté comme une panacée, mais dont les limites ont été abondamment prouvées.

    Qu’il s’agisse également des partenariats avec l’UA, la Ligue arabe, l’UE, la Chine, la Russie, les Etats-Unis et autres, ou du rôle de la communauté nationale à l’étranger, les diplomates sont exhortés à étendre leur champ d’action avec un sens de la responsabilité et du pragmatisme et de faire preuve d’audace et d’initiative.
    Qu’il s’agisse de la diplomatie économique, avec l’intégration de thématiques cruciales, telle la conquête de marchés étrangers, de captations des investissements, des possibilités que le monde extérieur met à la disposition de l’Algérie, il faut que l’action soit au rendez-vous.

    C’est pour ces motifs et pour d’autres qu’une redéfinition en profondeur du rôle de l’appareil diplomatique s’avère primordiale.
    Par ailleurs, la crise sanitaire a fortement bouleversé des dogmes et des attitudes que l’on supposait indestructibles.
    Le monde de l’après-Covid-19 va détruire bien des certitudes, remettre en cause des convictions qui ont longtemps régi la communauté internationale.

    Ce monde va connaître un changement des règles du jeu dictées par les intérêts et les diktats de ceux qui veulent s’adjuger la part du lion dans un échiquier géostratégique rendu complexe par des guerres d’influence ou d’expansion féroces. Les exemples sont suffisamment éloquents pour se persuader que le romantisme est désormais révolu.
    La diplomatie devra adopter de nouveaux outils et de nouveaux modes opératoires qui la rendent apte à suivre la marche du temps.

    Cela ne l’exonère en aucun cas de sa fidélité à des engagements qui ont fait sa réputation depuis l’indépendance. Des positions en faveur de la défense des causes justes, du rejet du colonialisme sous toutes ses formes, notamment le soutien indéfectible à l’autodétermination du peuple sahraoui, écrasé par la monarchie marocaine, du droit du peuple palestinien, spolié de sa terre par l’entité sioniste, à l’indépendance avec pour capitale Al Qods.

    El Moudjahid, 13/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Europe #Amérique_Latine

  • Plus de visibilité et de crédibilité

    Tags : Algérie, diplomatie, diplomatie économique – Plus de visibilité et de crédibilité

    L’un des fronts sur lesquels le président de la République veut s’engager avec le plus de détermination est celui de la diplomatie. La Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes qui vient de se dérouler au Palais des nations, à Alger, est l’un des signes manifestes de ce désir de renouveau dicté par les transformations rapides de notre pays et de notre environnement géopolitique. Il y a en premier une forte communauté algérienne à l’étranger qu’il faut associer au développement du pays auquel elle n’a jamais tourné le dos. L’épisode du Hirak avait de nouveau révélé avec éclat cet attachement. L’appareil diplomatique doit se redéployer et se tourner davantage vers elle pour capitaliser son expertise et ses capacités.

    Cette démarche n’est pas à vrai dire nouvelle, mais il y a visiblement plus d’efforts dans ce sens. Tebboune a évoqué dans son allocution l’entrepreneuriat innovant, l’échange d’expertises et la formation qui sont autant d’outils pour séduire ces Algériens qui restent à l’écoute du pays. Il y a également un travail de communication dans ce sens. C’est de son absence ou de sa déficience que se plaignent souvent nos ressortissants. Ces dernières années, un autre concept a fait son apparition. Il s’agit de la diplomatie économique. L’image de l’ambassadeur qui passe son temps à discourir sur les grandes questions internationales où l’on donne libre cours aux envolées lyriques est quelque peu passée de mode. Il est de bon ton de donner de la voix dans les forums et autres conférences, mais personne ne se suffit de cette vocation.

    Une mission diplomatique en ces temps de concurrence et d’ouverture des marchés doit faire connaître les potentialités du pays. Elle doit aussi être une sorte de guide pour les hommes d’affaires qui partent à la conquête de marchés étrangers. La vocation d’un diplomate est d’abord politique, mais elle est de plus au service de l’économie et de la culture qui donnent plus de visibilité et de crédibilité à l’action diplomatique, a souligné le Président. Le soft power est un aspect de la diplomatie qui rentabilise les atouts d’un pays et construit son image à l’heure où les médias font et défont les réputations des dirigeants.

    Alors que l’Algérie affiche sa volonté de préserver et de ne pas marchander la souveraineté de ses décisions, elle ne peut se passer d’une présence plus visible sur la scène internationale. Elle ne peut pas également faire l’économie d’une telle démarche à l’heure où dans son voisinage le plus immédiat, notre pays affronte des problèmes qui ne peuvent souffrir d’indifférence.

    Nos diplomates doivent porter et défendre ce que le pays propose comme règlements à des conflits où s’imbriquent beaucoup d’intérêts et se manifestent des appétits qui menacent d’une manière ou d’une autre notre stabilité. L’Algérie a longtemps vécu du prestige de sa Révolution qui a enfanté sa diplomatie. Celle-ci ne veut pas sacrifier ses principes mais s’en servir dans un mouvement où la visibilité s’accompagne de crédibilité.

    Horizons, 10/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Diplomatie_économique

  • Algérie. La diplomatie nationale fait peau neuve

    Tags : Algérie, diplomatie, ministère des affaires étrangères, -Algérie. La diplomatie nationale fait peau neuve

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, affirme que les nominations à la tête des structures centrales de la diplomatie algérienne se poursuivent.

    C’est dans son allocution, faite hier lors de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, tenue au Palais des Nations à Club des Pins, que le chef de la diplomatie nationale s’est exprimé sur cette feuille de route intitulée « Diplomatie algérienne et défis internationaux pour la nouvelle Algérie ». Elle s’inscrit dans le contexte de la mobilité « sans précédent » de l’appareil diplomatique de notre pays, grâce aux décisions prises par le président de la République récemment, en vertu de laquelle près de 80 chefs de missions diplomatiques et consulaires à l’étranger ont été nommés.

    Rappelant la création de sept postes d’envoyés spéciaux en charge des activités internationales de l’Algérie.
    Lamamra a indiqué que ce mouvement se poursuivra avec l’achèvement des nominations à la tête des structures centrales de la diplomatie algérienne. De plus, elle a organisé des concours généraux pour soutenir sa base en embauchant des dizaines de diplomates dans les rangs des attachés et commis du ministère des Affaires étrangères.
    Il a expliqué que ce processus global aura un grand impact pour donner un nouveau souffle à l’activité diplomatique. Car il prend en compte les facteurs professionnels qui consacrent la volonté du président de la République de renouveler le secteur.

    Par ailleurs, Lamamra a souligné le souci d’augmenter le pourcentage de représentation des femmes tout en recrutant un certain nombre de hauts fonctionnaires. Dans une approche intégrée visant à renforcer la capacité de notre diplomatie à interagir et à influencer à tous les niveaux.

    Le chef de la diplomatie nationale a souligné enfin que notre diplomatie est aujourd’hui appelée à redoubler d’efforts et à travailler pour suivre le rythme des objectifs stratégiques de la politique du calendrier national, ce que le président de la République s’est engagé à incarner dans le processus de construction d’une Algérie nouvelle.

    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 09/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Ministères_affaires_étrangères

  • Algérie. Une diplomatie offensive

    Tags : Algérie, diplomatie, ambassades, consulats, Sahara Occidental, Front Polisario, Sahel, Libye, Maroc – Algérie. Une diplomatie offensive

    Devant les membres des missions diplomatiques et consulaires algériennes, le président de la République a assigné au corps diplomatique des objectifs et des missions axées sur la nécessité de défendre les intérêts de l’Algérie dans tous les domaines.
    L’allocution qu’il a prononcée, hier, fait office de feuille de route quant aux missions assignées au corps diplomatique appelé à faire preuve de plus d’audace, de sens de l’initiative, d’imagination pour faire de la destination Algérie un objectif essentiel dans leur travail.
    Le pays est à un tournant décisif dans ses rapports avec la communauté universelle.
    Pragmatisme dans la défense de ses intérêts, adaptation aux mutations mondiales en cours, en sont les ressorts les plus significatifs qui vont légitimer le redéploiement d’envergure de cet appareil diplomatique.
    Notre région est particulièrement convulsionnée par des foyers de tension dans plusieurs Etats voisins, notamment au Sahara occidental avec la reprise des hostilités militaires entre le Front Polisario et les forces d’occupation marocaines, et la crise en Libye qui connaît encore des tensions dues aux multiples interventions étrangères, en sus du statu quo qui se poursuit dans la région du Sahel.
    Dire que le péril est présent ne relève pas d’une vue de l’esprit, des indicateurs et des actes avérés le confirment.
    Notre pays est ciblé par une série de manœuvres hostiles, dangereuses et systématiques, par des campagnes médiatiques mensongères, planifiées dans le cadre de ce qu’il est convenu de qualifier de guerre de quatrième génération.
    Il faudrait manquer de perspicacité politique, d’intelligence tactique, pour ne pas prendre conscience des motifs les plus évidents qui nourrissent cette croisade contre l’Algérie.
    L’animosité portée à l’encontre d’un pays reconnu pour sa fidélité aux principes de non-ingérence dans les affaires internes des Etats, dans la politique de dialogue inclusif des parties en conflit, dans son refus de cautionner le règlement de ces conflits par les armes, de garder une neutralité en toute circonstance, tout cela irrite ceux qui attisent les guerres et les suscitent, ceux qui ne respectent pas la souveraineté des Etats et la sécurité de leurs peuples.
    Eu égard à toutes ces considérations et pour d’autres facteurs liés à des questions de géostratégie, la diplomatie algérienne doit redoubler d’efforts pour s’inscrire dans une stratégie globale devant préserver l’indépendance, la souveraineté et l’unité nationale.
    En cette occurrence, la Communauté nationale à l’étranger, n’a jamais failli à l’appel de la patrie et recèle des compétences lui permettant d’apporter un plus qualitatif aux efforts de développement dans notre pays.
    Quant à la diplomatie économique, nos diplomates sont désormais invités à se positionner à l’avant garde des efforts nationaux visant le renforcement de l’attractivité de l’Algérie.
    La diplomatie économique, sans remplacer la diplomatie politique, en est devenue le complément inséparable.
    Elle n’est plus l’expression d’une politique étrangère dans la mesure où elle touche au plus profond des économies nationales.
    En prendre conscience est essentiel pour que le pays ne rate pas les innombrables possibilités de choix et d’action que le monde extérieur met à sa disposition.

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    Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires : la feuille de route du président Tebboune

    La conférence des chefs des missions diplomatiques et consulaires, présidée lundi par le Président Abdelmadjid Tebboune, se décline comme «une feuille de route», pour les diplomates, pour promouvoir la diplomatie (économique et politique) et la prise en charge des préoccupations de la communauté algérienne à l’étranger.

    Le Président a donné une série d’orientations et d’instructions aux titres des «nouvelles missions» dévolues aux représentants diplomatiques, ajustées au contexte régional et international. Dans le discours d’ouverture de la conférence diplomatique, le président de la République a réaffirmé l’intérêt particulier accordé à la communauté algérienne à l’étranger et à la diplomatie économique. «J’accorde personnellement, dit-il, un intérêt particulier à notre communauté nationale à l’étranger.»
    Il est impératif, enchaîne-t-il, de créer les mécanismes approprié pour son encadrement. «Il ne faut pas se limiter à la prise en charge des préoccupations de notre communauté, mais de renforcer ses liens avec son pays et l’impliquer dans le processus du développement économique, afin de renforcer l’influence de l’Algérie à l’étranger. La diaspora, rappelle-t-il, recèle des compétences et des capacités qui constituent une valeur ajoutée motivée par une volonté forte pour contribuer dans l’effort collectif à travers les échanges des expériences.» Par conséquent, le Président Tebboune ordonnera la mise en place de numéros verts et l’ouverture de canaux de communication électronique avec notre communauté expatriée.
    Le Président a réitéré son engagement à la défendre, instruisant, sur-le-champs, les chefs des missions diplomatiques à prendre la défense des «intérêts des Algériens établis à l’étranger». Évoquant les difficultés auxquelles sont confrontés nos émigrés, souvent victimes d’injustices, le Président a exhorté les représentants diplomatiques et consulaires algériennes à leur constituer des avocats. Il ordonna également la création d’un fonds pour la prise en charge des frais de rapatriement des Algériens décédés à l’étranger et la mobilisation d’«accompagnateurs» pour assister les compatriotes en détresse. «Je me suis engagé à défendre n’importe quel Algérien partout dans le monde, même s’il est loin, il demeure algérien attaché à son pays, car il est sous la protection de l’État», a-t-il insisté.
    Neila Benrahal

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    Le sommet arabe se tiendra en mars prochain

    Le renforcement de l’Union africaine (UA) est l’une des priorités de la diplomatie algérienne, a indiqué le président de la République, qui a insisté sur la poursuite des efforts pour consolider l’action arabe commune. «Le sommet arabe se tiendra en Algérie au mois de mars prochain», annonce le Président. Il a soutenu que cette «réunion sera une opportunité pour un engagement collectif pour le soutien à la cause palestinienne (…) et la mise à jour de l’Initiative arabe».
    N. B.

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    «L’Algérie nouvelle, l’aspiration civilisée des algériens»

    La conférence diplomatique se tient au «bon moment», a estimé le président de la République. «Elle coïncide avec la célébration de du 1er novembre, date du déclenchement de la Révolution, qui constitue la référence de la diplomatie algérienne», dit-il. Cette rencontre est appelée à devenir une «tradition», à être programmée «chaque année ou chaque six mois, pour évaluer notre position et notre image à l’étranger», lance-t-il.
    Le Président met en relief la contribution de la diplomatie pendant la guerre de Libération et après l’indépendance, insistant sur l’œuvre des générations successives de diplomates. «C’est à travers le parcours de générations, que les fondements de la politique étrangère ont été élaborés, dont le droit à l’autodétermination des peuples, le refus d’ingérence dans les affaires internes des pays, ainsi que le règlement pacifique des conflits, la promotion des droits de l’homme et de relations internationales et équilibrées». «L’Algérie nouvelle, mentionne-t-il, est l’aspiration civilisée de tous les Algériens.»
    N. B.

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    Ramtane Lamamra
    «Rajeunir et renouveler la force diplomatique»

    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a indiqué, lundi à Alger, que la conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes se tient dans un contexte de «dynamisme sans précédent» que connaît l’appareil diplomatique de notre pays, «grâce aux décisions prises récemment par le président de la République». Le MAE a rappelé, dans son discours d’ouverture de cette conférence, placée sous le thème «La diplomatie algérienne et les défis internationaux de l’Algérie nouvelle», que parmi ces décisions, figure la nomination de près de 80 chefs de missions (diplomatiques et consulaires) à l’étranger, ainsi que la création de 7 postes d’envoyés spéciaux chargés de l’activité internationale de l’Algérie. Des nominations, assure-t-il, qui renseignent sur les «intérêts et les priorités de la politique étrangère de notre pays dans le contexte actuel». Lamamra annonce, à l’occasion, que la présente «dynamique va se poursuivre par la finalisation des nominations à la tête des infrastructures centrales de la diplomatie algérienne». Il s’agit également de l’organisation de concours ouverts pour le renforcement de sa base, «à travers le recrutement de dizaines de diplomates comme attachés et secrétaires du ministère des Affaires étrangères», fait-t-il savoir.
    Le ministre a assuré que «cette opération globale aura un grand effet pour donner un nouveau souffle à l’activité diplomatique, car elle prend en compte les critères professionnels, conformément à la volonté du président de la République de rajeunir et de renouveler le secteur, ainsi que l’augmentation de la représentation des femmes dans le corps diplomatique et la mobilisation des compétences riches des cadres supérieurs», soutient-il. Il a précisé que cela s’inscrit dans le cadre d’une approche intégrée, qui vise le renforcement de notre force diplomatique et son influence sur tous les plans, pour la préservation des intérêts suprêmes du pays.
    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger affirme que la «politique étrangère du pays est un prolongement ordinaire de la politique interne», dont le renforcement est soumis à sa promotion dans les forums internationaux.
    S’adressant aux chefs des missions, Lamamra exhorte à «redoubler d’efforts et à s’adapter aux objectifs stratégiques» tracés par le président de la République, pour les «concrétiser dans le cadre du processus de l’édification de la nouvelle Algérie», insiste-t-il. Le ministre a ajouté que la mise en œuvre de ce processus passe par une «coordination solide et efficace» de tous les départements et les institutions de l’État. Il incombe aux diplomates de «s’ouvrir sur les opérateurs économiques publics et privés», vu que «les intérêts de l’Algérie sont indissociables», précise M. Lamamra.
    De cette conférence, la première du genre, le ministre augure des «résultats concrets» en termes «d’actualisation et d’ajustement des outils de la diplomatie algérienne», pour l’engager sur les nouveaux mécanismes d’actions modernes. «Notre objectif majeur est de hisser haut le drapeau de l’Algérie et la défense de sa souveraineté, son indépendance nationale et son intégrité territoriale, ainsi que les valeurs de la Révolution du 1er novembre». N. Benrahal

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    Salima Abdelhak, ambassadrice d’Algérie à La Haye
    «La diaspora et la diplomatie économique, priorités du Président Tebboune»

    «La diaspora et la diplomatie économique sont les deux priorités définies par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, dans ses orientations aux chefs de missions diplomatiques et consulaires. Le Président a identifié deux priorités : la communauté nationale à l’étranger et la diplomatie économique», a soutenu l’ambassadrice d’Algérie à La Haye, Salima Abdelhak.
    Soulignant que le chef de l’État a eu à répéter, lors de son allocution, «les principes de notre politique étrangère», la diplomate algérienne a expliqué qu’il s’agit aujourd’hui «de regarder les approches et les moyens de mettre en œuvre cette politique, de faire connaître l’Algérie et d’assurer sa présence aux niveaux régional et international».

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    Leila Zerrougui, Envoyée spéciale chargée des grands partenariats
    «Une rencontre de grande importance»

    L’Envoyée spéciale, chargée des grands partenariats, Leila Zerrougui, a souligné lundi la «grande importance» de la Conférence des chefs de missions diplomatiques et consulaires algériennes, car réunissant pour la première fois tous les membres du corps diplomatique algérien.
    Dans une déclaration à l’APS, Mme Zerrougui a indiqué que «c’est pour la première fois que tous les ambassadeurs algériens en fonction ou qui prendront leurs fonctions se réunissent avec les cadres du ministère des Affaires étrangères, mais aussi avec le président de la République, en présence du Premier ministre et d’autres ministres».
    Mme Zerrougui a précisé que «la conférence permet aux diplomates algériens d’avoir une vision globale, à travers les orientations des responsables, que ce soit du président de la République Abdelmadjid Tebboune, qui a donné des directives, du Premier ministre Aïmene Benabderrahmane, du ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra, ou celles des hauts fonctionnaires des différents ministères et institutions, qui collaborent avec les diplomates à l’étranger pour mener à bien leur travail».

    EL MOUDJAHID, 09/11/2021

    #Algérie #Maroc #Sahara_Occidental #Front_Polisario #Libye #Sahel #Diplomatie

  • Une nouvelle feuille de route pour la diplomatie algérienne

    Tags : Algérie, diplomatie, feuille de route, lobbying,

    Les diplomates algériens en poste à l’étranger ou qui viennent d’être nommés pour l’être, devront être destinataires d’une feuille de route dont les grandes lignes leur seront tracées aujourd’huipar le président de la République à travers son discours inaugural de la conférence qui se tient à cet effet au Palais des Nations et qui s’étalera en principe sur trois jours.

    Comme annoncé dans notre édition du samedi 6 novembre en page 4, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger réunira aujourd’hui et pendant trois jours les chefs des missions diplomatiques et consulaires au Palais des Nations de Club des pins, à Alger.

    La conférence regroupera, comme indiqué par des sources diplomatiques, «tous les ambassadeurs et les consuls généraux actuellement en poste ou nouvellement désignés, les cadres du MAECNA et certains membres du gouvernement».

    Il est attendu que le président de la République prononce un discours qui devra recadrer les missions de l’ensemble des diplomates algériens en poste à l’étranger en vue de défendre les intérêts nationaux quelles qu’en soient les conjonctures, les circonstances et les difficultés.

    L’intitulé même de la conférence « La diplomatie algérienne et les défis internationaux» porte en effet en lui toutes les complications et les obstacles qui pourraient empêcher l’Algérie de progresser voire de se préserver contre toute sorte de provocations et de menaces. Encerclée par des guerres géostratégiques, par de lourds conflits armés, sécuritaires, militaires, tribaux, ethniques, économiques, sociaux, l’Algérie ne peut plus se contenter de réagir par des rodomontades contre des provocations ou des bravades que certains responsables étrangers se plaisent à lui lancer de temps à autre. « Ce n’est pas avec des piètres artifices de communication, marqués par une grande légèreté et désinvolture, que l’on croit pouvoir continuer à anesthésier et à tromper l’opinion publique sur des résultats décevants (…), au moment où se dessinent les nouvelles cartes géostratégiques et géopolitiques de la région», écrivait en août dernier un spécialiste des relations internationales dans ces mêmes colonnes. Il avait relevé que « l’absence d’encadrement ou d’accompagnement diplomatique a lourdement impacté négativement, certains dossiers cruciaux notamment, lorsque l’Egypte et les Emirats et non les Etats-Unis, comme le pensent certains, se sont mobilisés pour bloquer la nomination, par le secrétaire général de l’ONU, de Ramtane Lamamra en qualité d’Envoyé spécial en Libye. Aujourd’hui, le contexte international est en ébullition avec le retour du soft power américain et le rebond du multilatéralisme après le traumatisme des années Trump et son piétinement du droit international».

    Les impératifs «de la perspicacité, la clairvoyance et du discernement»

    Depuis quelque temps, faut-il le rappeler, ce sont carrément les bruits de bottes qui se font entendre au niveau de toutes ses frontières nationales. Des échos en provenance des différentes régions militaires avancent que l’état d’urgence est décrété par le Haut Commandement de l’Armée nationale populaire dont les troupes se tiennent prêtes pour réagir promptement à tout imprévu. «Les signes ne sont pas bons», a lâché un des dignitaires habitant aux frontières ouest après l’assassinat le 1er novembre dernier de trois ressortissants algériens à Bir Lahlou, dans les territoires libérés du Sahara Occidental. Dans notre édition du samedi, nous écrivions que pour nos diplomates, la conférence d’aujourd’hui vient à point nommé pour redéfinir la feuille de route aux personnels des chancelleries algériennes accrédités à l’étranger, appelés à défendre les intérêts du pays avec tous les moyens légaux et de lobbying nécessaire. « La dernière offensive marocaine, avec beaucoup d’agressivité contre l’Algérie, oblige aujourd’hui notre diplomatie à déployer de grands efforts pour sortir le pays de l’encerclement qui lui est imposé par des forces qui veulent lui nuire à lui et à toute la région», soutiennent nos sources. Bien que certains milieux nationaux et étrangers s’attendent à ce que l’Algérie riposte avec la même force et les mêmes moyens lourds qui ont perpétré l’assassinat de ses ressortissants en territoires sahraouis, « il est de la sagesse de la Nation qu’elle a été tout au long de son histoire, qui respecte les peuples, leurs principes, leurs valeurs et leur dignité, de ne pas sombrer dans l’adage œil pour œil et dent pour dent, un Etat digne de ce nom doit garder son sang-froid et affronter les défis avec tout ce que cela exige comme courage, perspicacité et clairvoyance», soutiennent des stratèges d’institutions de l’Etat. L’appel au «discernement entre qui fait quoi dans chaque escalade contre les intérêts nationaux, par quelles voies et pour quels objectifs» en est pour nous sources un préalable impératif à toute décision politique, diplomatique ou militaire.

    L’initiation au lobbying

    Pour l’heure et pour toujours, pour reprendre notre éditorialiste, la parole doit être donnée à la diplomatie même s’il est évident que les hautes instances sécuritaires du pays prônent la vigilance et veillent sur tous les fronts. Les diplomates algériens sont instruits pour anticiper les défis régionaux et internationaux auxquels l’Algérie devra faire face avec une grande vigilance et beaucoup d’attention tant ils s’annoncent dangereux, difficiles et même destructeurs de l’Etat et de la Nation. Les nouveaux représentants permanents auprès des Nations Unies, de la Ligue des Etats arabes et d’autres organisations régionales, les ambassadeurs accrédités auprès des pays puissants, doivent désormais se préparer à affronter des campagnes féroces contre l’Algérie. L’ouverture des hostilités par de nombreux Etats n’est plus à prouver. L’Algérie est poussée à l’esseulement au fur et à mesure que les Etats arabes officialisent leurs relations avec Israël et que les Occidentaux continuent de verser dans le néocolonialisme en se disputant ce qu’ils appellent le tiers monde. «C’est un contexte régional inflammable marqué par des turbulences et des crises où les puissances régionales et internationales se livrent avec acharnement y compris dans les pays voisins en crise, à des luttes féroces pour préserver et gagner des zones d’influence géopolitique et des espaces géostratégiques ne laissant aucune place à l’amateurisme, à la mollesse diplomatique ou à l’improvisation », a encore écrit le spécialiste.

    Il estime ainsi que «dans cet environnement tendu, les signes d’une nouvelle géopolitique arabe voire méditerranéenne apparaissent notamment avec le rétablissement des relations diplomatiques de certains pays arabes avec l’entité sioniste ou les acteurs notamment régionaux se déploient dans de nouvelles stratégies d’alliance pour se positionner et gagner des zones d’influence, même au prix de la déstabilisation des États. La tenue récemment du Sommet du G7 et celui de l’OTAN augure de l’émergence de ce qui semble être un directoire mondial avec des nouvelles formes de conflictualité dominées notamment par la rivalité sino-américaine sur l’innovation technologique».

    La «remontada diplomatique»

    Comme il l’a avancé, il est urgemment attendu de Ramtane Lamamra d’«entreprendre une véritable remontada diplomatique (terme connu par les amateurs de football)» pour que l’Algérie puisse tenir bon «face à ces vastes zones de turbulences internationales avec leurs enjeux et défis majeurs».

    Le MAECNA se doit « de reconstruire un secteur stratégique largement laminé de ses compétences et renouer avec une diplomatie active, réactive et d’influence pour permettre à notre pays de retrouver son rôle d’acteur clé d’équilibre, crédible pour peser de tout son poids dans la solution des crises régionales».

    L’on apprend que Lamamra voulait organiser depuis longtemps une conférence comme celle d’aujourd’hui pour avoir en face tous les diplomates algériens en poste à l’étranger et leur donner les orientations nécessaires. L’on sait que beaucoup d’entre eux ont manqué de perspicacité dans une conjoncture où des pays sans grande envergure ont senti « le bon moment» pour (re)bondir et se placer en interface pour contenir de profonds antagonismes.

    L’on pense qu’aujourd’hui (propos du spécialiste) qu’avec «la grande capacité d’anticipation de Lamamra et sa vision de prospective stratégique, l’Algérie peut percevoir les évolutions et les développements géopolitiques et géostratégiques en vue de les accompagner et tenter de les infléchir dans le sens de ses intérêts, ainsi la voix de notre pays cessera d’être inaudible dans une région considérée comme notre profondeur géostratégique, où les risques d’instabilité aux frontières sont importants et où les rapports de force se redéfinissent brutalement».

    Le sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine prévu en février prochain sera un véritable test pour Lamamra et ses équipes diplomatiques pour tenter de rejeter l’intrusion d’Israël au sein de l’organisation panafricaine. La tenue du sommet arabe à Alger en sera autant sinon plus, parce que l’Algérie aura la lourde responsabilité d’atténuer des empressements de nombreux pays arabes qui veulent renverser les équilibres en faveur de l’entité sioniste au détriment de la cause palestinienne.

    Et aussi de peser pour obliger la Ligue à se réformer et à se débarrasser de ses vieux carcans. Des tests certes très difficiles mais qui devront au moins permettre à la diplomatie algérienne de se repositionner d’une manière pertinente dans les arcanes régionaux et internationaux et pratiquer le lobbying, la diplomatie de l’ombre et celle parallèle qui en sont devenus la règle.

    Le Quotidien d’Oran, 08/11/2021

    #Algérie #Diplomatie #Relations #Lobbying

  • Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne

    Redéploiement géostratégique de la diplomatie algérienne. Tout a commencé en février 2020 avec le discours de Tebboune au Sommet de l’UA

    Tout a commencé en février 2020, lorsque le président de la République, Abdemadjid Tebboune, avait livré un discours historique à Addis Abeba, prononcé devant les Chefs d’Etat des pays africains participants au Sommet de l’Union africaine (UA), annonçant le grand retour de l’Algérie sur le Continent noir. Un discours révélateur d’une nouvelle ère de la diplomatie algérienne et d’une nouvelle donnée géostratégique, celle du repositionnement de l’Algérie sur la scène régionale, continentale et mondiale.

    Depuis ce discours du chef d’Etat, la diplomatie algérienne, dirigée par l’ex-ministre des Affaires étrangères Boukadoum puis par le chevronné ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a retrouvé sa place dans le monde. Dans le Bassin méditerranéen, le Grand Maghreb, le Sahel, l’Afrique et le Proche-Orient, toutes ces zones géostratégiques ont fait l’objet d’une nouvelle reconquête de la diplomatie algérienne. L’Algérie est aujourd’hui un pays médiateur dans la crise opposant l’Ethiopie, Soudan et l’Egypte autour de l’exploitation du Grand Nil. Aussi, la diplomatie algérienne joue un rôle capital dans les crises et conflits en Libye, au Yémen, au Mali, au Niger, en Tunisie, où elle a arrivée même à créer un équilibre géopolitique. L’Algérie, pays stabilisateur par excellence, est devenue également un pays clé pour de nombreuses Nations. Elle est déjà convoitée et sollicitée par de nombreux pays et organisations internationales pour de nouvelles relations politiques, économiques, commerciales et surtout stratégiques.

    Ce nouvel élan diplomatique et géopolitique de l’Algérie a été marquant lorsque le pays s’est engagé, en janvier 2020, dans la crise libyenne pour trouver une issue politique, loin des armes, au conflit opposant les deux parties, d’un côté le général Khalifa Haftar, chef suprême de ce qu’on appelle l’Armée nationale libyenne (ANL), et son rival de Tripoli, le Président légitime du Parlement libyen, Aguila Salah.

    L’engagement de l’Algérie pour protéger la Libye d’un sale bourbier a permis, surtout, de rebondir haut et fort la crise libyenne sur la scène internationale, après un laisser-aller de la communauté internationale de plusieurs années. Forte de son passé très honorable dans la médiation dans les conflits armés et de sa diplomatie aguerrie dans le traitement des tensions et guerres, en plus d’être une force majeure sur le plan régional avec une armée qui ne cesse de glaner de l’expérience et de puissance, l’Algérie est désormais un pays important dans la médiation internationale. Ce fut le cas des conflits du Yémen et de l’Ethiopie, où la diplomatie algérienne est en train de jouer le rôle de médiateur. L’Algérie, ce pays médiateur qui sait apporter et ajuster de l’équilibre dans ses relations avec le monde entier, fait déjà l’objet d’une grande admiration dans le monde, d’ailleurs, les récents propos livrés par l’ambassadeur de l’Union européenne (UE) en Algérie, John O’Rourke, à Alger, sont une preuve à l’appui.


    En effet, l’ambassadeur de l’UE a déclaré, en janvier 2020 à Alger, sa grande admiration du rôle qu’est en train de jouer la diplomatie algérienne notamment, dans le dossier libyen où l’habilité et la détermination de la diplomatie algérienne pour mettre fin à la guerre en Libye ont été fortement appréciées. Et c’est cette admiration et cette grande capacité que la Mauritanie a dépêché son ministre des Affaires étrangères pour s’ouvrir à l’Algérie dans l’espoir de trouver ce qu’elle n’a pas trouvé chez le Maroc.

    Aujourd’hui, l’Algérie est devenue un pays clé pour de nombreuses Nations en quête d’une nouvelle approche géostratégique pour défendre leurs intérêts.
    Sofiane Abi

    La Nouvelle République Algérie, 25/10/2021