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  • Lamamra: L’Algérie est une source de paix et de stabilité

    Lamamra: L’Algérie est une source de paix et de stabilité

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    Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra s’est exprimé ce lundi devant l’assemblée générale de l’ONU où il a réitéré les positions de principe de l’Algérie et son soutien aux causes justes, notamment celles de la Palestine et du peuple sahraoui qui lutte pour son indépendance.

    Concernant le conflit au Sahara occidental, Ramtane Lamamra a réaffirmé le soutien de l’Algérie « au droit du peuple sahraoui à l’autodétermination », dénonçant l’« intransigeance » du Maroc. Dans la foulée, il a appelé l’ONU à « assumer ses responsabilités juridiques envers le peuple sahraoui et à garantir ses droits inaliénables ».

    « L’organisation d’un référendum libre et équitable pour permettre à ce vaillant peuple de déterminer son destin et décider son avenir politique, ne peut demeurer à jamais l’otage de l’intransigeance d’un État occupant », a-t-il dit.

    Le chef de la diplomatie algérienne a accusé le Maroc d’avoir « failli à plusieurs reprises à ses obligations internationales, en particulier celles découlant du Plan de règlement élaboré par l’Organisation des Nations-Unies en partenariat avec l’Organisation de l’unité africaine de toutes les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale ».

    Ramtane Lamamra a rappelé aussi qu’il s’agit d’une question de décolonisation, comme l’ont reconnu le droit et la légalité internationale « à travers les résolutions du Conseil de sécurité, ainsi que l’avis juridique consultatif rendu par la Cour internationale de justice il y a quatre décennies ».

    Le conflit au Sahara occidental ne peut donc trouver de solution qu’à travers « l’application du principe de l’autodétermination », a-t-il insisté, en rappelant le rôle de l’Algérie pour maintenir dans la région du Maghreb, dans un contexte de tensions régionales marquées par la crise en Libye et au Sahel.

    « L’Algérie, pays voisin et observateur du processus politique, œuvre, sur la base de ce principe, à être une source de paix, de sécurité et de stabilité pour son voisinage, considérant que le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination est inaliénable, non négociable, et imprescriptible », a rappelé M. Lamamra.

    « Dans ce contexte, l’Algérie appuie la décision du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine de lancer des négociations directes entre le Royaume du Maroc et la République arabe sahraouie démocratique, deux pays membres de l’Union africaine », a conclu Lamamra.

    Par ailleurs, le MAE algérien a exprimé sa profonde préoccupation face à l’absence de perspectives d’une solution juste et définitive de la question palestinienne et condamné la persistance des pratiques répressives de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien.

    «L’Algérie exprime sa profonde préoccupation face à l’absence de perspectives d’une solution juste et définitive de la question palestinienne et condamne la persistance des pratiques répressives de l’occupation israélienne contre le peuple palestinien et son déni total du processus de paix et des résolutions pertinentes des Nations Unies et de la légalité internationale», a déclaré Ramtane Lamamra.

    Le ministre a réitéré l’engagement de l’Algérie en faveur de l’initiative arabe de paix visant à consacrer la solution à deux Etats et à libérer tous les territoires arabes occupés, y compris le Golan syrien, soulignant que l’Algérie continuera à défendre les causes justes des peuples qui luttent pour le recouvrement de leurs droits fondamentaux, y compris leur droit inaliénable à l’autodétermination, notamment en Palestine et au Sahara occidental.

    Le ministre a renouvelé l’appel de l’Algérie à la Communauté internationale et plus particulièrement au Conseil de sécurité afin d’assumer ses responsabilités historiques et légales et contraindre la puissance occupante à mettre fin à son occupation des territoires palestiniens et permettre au peuple palestinien d’établir un Etat indépendant avec Al Qods Echarif comme capitale.

    Nassim Mecheri

    Le Jeune Indépendant, 28/09/2021

  • ONU : Marathon diplomatique de Ramtane Lamamra

    ONU : Marathon diplomatique de Ramtane Lamamra

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    Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, poursuit son marathon diplomatique à New York dans le cadre des travaux de la 76e session de l’Assemblée générale (AG) de l’ONU.

    Ainsi, il a pris part à deux réunions de haut niveau et tenu une série de rencontres bilatérales avec ses homologues des pays membres, présents à New York dans le cadre de l’AG de l’ONU. Les réunions et rencontres ont constitué « une occasion de réaffirmer les positions de principe de l’Algérie à l’égard des questions régionales internationales et ses approches pour le règlement des crises internes, et de passer en revue les efforts visant à renforcer la paix et la sécurité dans son environnement régional, notamment en Libye, au Mali, au Sahara occidental et dans la région sahélo-saharienne, outre les initiatives visant à renforcer la confiance entre les parties concernées par la crise liée au barrage de la renaissance », a indiqué le MAE. « Ces efforts ont été salués par les participants aux travaux de l’AG dans sa session actuelle portant sur la lutte contre la pandémie, l’interdiction des essais nucléaires et la réunion ministérielle tenue par visioconférence autour du renforcement de l’action internationale dans le cadre multilatéral » , ajoute-t-on.

    Le Chef de la diplomatie algérienne a souligné l’impératif de renforcer « la coopération internationale pour faire face aux défis actuels, notamment les répercussions de la pandémie du nouveau coronavirus et les changements climatiques », préconisant « un redoublement des efforts pour assurer une distribution équitable des vaccins anti-Covid-19, seul moyen à même d’endiguer la pandémie », précise-t-on. Lamamra a également tenu » des concertations approfondies avec le président de l’AG des Nations unies, Abdulla Shahid, d’autant que la rencontre a constitué une occasion d’aborder les plus importantes clauses inscrites à l’ordre du jour de la session actuelle, notamment celles relatives à la paix, à la sécurité et au développement durable ».

    À ce propos, Lamamra a fait part du « soutien de l’Algérie aux priorités et aux objectifs qu’il a fixés cette année, y compris le renforcement de la coopération et de la solidarité entre les États en vue de lutter contre les retombées et les effets de la pandémie, particulièrement sur les États en voie de développement ».

    Rencontres bilatérales avec de hauts responsables de l’ONU et des MAE de nombreux pays

    Par ailleurs, le chef de la diplomatie algérienne a tenu des rencontres bilatérales avec ses homologues de Finlande, du Nigéria, de Slovénie et du Portugal, en vue de se concerter, coordonner et réaffirmer la constance des positions algériennes.

    M. Lamamra a également rencontré le secrétaire exécutif de la Commission préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), Robert Floyd, affirmant l’engagement de l’Algérie à soutenir ses efforts visant à atteindre les objectifs du Traité et à édifier un monde exempt d’armes nucléaires, comme affirmé par le communiqué des MAE. Les entretiens avec le ministre des Affaires étrangères de la Finlande, Pekka Haavisto, au siège de la délégation algérienne à New York, ont permis d’ »examiner les voies et moyens de consolider les relations de la coopération bilatérale, en sus des questions régionales et internationales d’intérêt commun, y compris la situation prévalant au Proche-Orient, au Maghreb, dans la région sahélo-saharienne et dans la Corne de l’Afrique ».

    Lamamra a eu des concertations avec le ministre des Affaires étrangères du Nigéria, Geoffrey Onyeama, autour des principales questions politiques posées au niveau de l’UA, ainsi que les derniers développements enregistrés dans la région Sahélo-saharienne et au Maghreb ». Les deux ministres ont évoqué « les principaux projets stratégiques liés à la coopération bilatérale ».

    Avec le ministre des Affaires étrangères de la Slovénie, Anze Logar, les entretiens ont porté sur « les relations bilatérales et les voies de renforcer la coopération économique entre les deux pays ». Les deux chefs de la diplomatie des deux pays ont également abordé « nombre de questions régionales et internationales d’intérêt commun, notamment la promotion de la coopération entre l’Afrique et l’Europe au vu de la présidence par la Slovénie du Conseil de l’Union européenne ».

    Lamamra a rencontré le ministre des Affaires étrangères du Portugal, Augusto Santos Silva. Les deux parties ont mis en avant « le niveau privilégié des relations historiques et de la coopération entre les deux pays. Les deux parties ont également passé en revue les développements au Maghreb arabe, dans la région sahélo-saharienne, outre les perspectives de renforcer les efforts afin de relever les défis conjoints dans la région méditerranéenne ».

    M. Bendib

    Le Courrier d’Algérie, 27/09/2021

  • Diplomatie algérienne : Un retour tant attendu

    Diplomatie algérienne : Un retour tant attendu

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    Il faudrait au moins 20 ans en arrière pour comprendre le reflux de la diplomatie algérienne.

    A l’époque, l’Algérie entamait une difficile sortie des horreurs de la crise sanglante des années 1990, durant lesquelles la voix de l’Algérie n’était déjà presque plus audible sur la scène internationale, et tentait de desserrer l’étau du quasi-embargo qui l’étouffait et de se relever économiquement.

    Sur ce plan, elle bénéficiera d’une exceptionnelle conjoncture, quasi miraculeuse, en l’ascension fulgurante et à des cimes jamais connues des prix du pétrole. Cela lui permettra de se libérer de ses créanciers en remboursant rubis sur ongle sa lourde dette et, la manne financière tirée des hydrocarbures semblant ne jamais se tarir, lancer des plans d’investissement de plus en plus ambitieux et une opération de charme à l’endroit des puissances occidentales pour leur vendre une nouvelle image du pays, plus apaisé, moins dogmatique, plus libéral et accueillant aux hommes d’affaires.

    L’irruption en 2011 des révolutions du printemps arabe va sensiblement contrarier la stratégie mise en place. L’intervention de l’Otan en Libye contraint la mise en berne du déploiement de l’appareil diplomatique, déjà camisolé par le monopole présidentiel. L’Algérie fait profil bas pour éviter de fournir le prétexte qui la désignera comme la prochaine cible, alors que son armée ne disposait plus de moyens ni n’était préparée à faire face à une guerre moderne.

    Le régime d’alors se résout aussi à fermer les yeux, quand il ne l’organise pas, devant la rapine qui saigne une Algérie devenue subitement trop riche et dépensière. Pis, il n’a aucun scrupule à mobiliser sa ressource diplomatique pour négocier sa survie en quémandant lamentablement un soutien face à la vague citoyenne de février 2019.

    Durant cette longue conjoncture, l’Algérie s’est peu à peu repliée sur elle-même face à une pression extérieure que le régime de l’époque refusait de contenir par peur de représailles, avec comme conséquence le rétrécissement graduelle de son aire d’influence. Chacun se rappelle des menaces clairement proférées contre l’Algérie sans que son ministre des Affaires étrangères ne réagisse, une attitude aux antipodes de l’habitus algérien.

    Le voisin de l’Ouest également s’est longtemps permis des écarts sans jamais susciter la réaction qu’il faut des autorités, lui donnant à penser qu’il pouvait renoncer à assigner des limites à son impertinence. Certes, le reflux de sa diplomatie faisait bien l’affaire de ses ennemis et rivaux, au point que l’Algérie donnait l’image d’une tour assiégée de toutes parts, dont l’effondrement n’était qu’une question de temps.

    PATRIOTISME

    C’était sans compter sur l’instinct patriotique des Algériens qui ont réussi à créer des conditions nouvelles pour remettre le pays sur les bons rails. De fait, les positions politiques algériennes ne sont plus faites de renoncements. Elles sont plus fermes, plus tranchées, n’hésitant aucunement à affirmer les intérêts du pays dans toutes les grandes questions, et surtout celles ayant trait à son voisinage immédiat, sans même hésiter à recourir au langage belliqueux pour bien signifier que l’ère du repli est révolue.

    «La diplomatie sans les armes, c’est la musique sans les instruments», avait si justement dit le chancelier allemand Otto von Bismarck. Sur ce plan, l’Algérie avait patiemment bâti les moyens d’affirmer sa nouvelle politique. Le voisin de l’Ouest en a eu pour son grade d’avoir cru voir en la réaction de l’Algérie une énième faiblesse à sa énième provocation.

    L’Algérie ne défend pas que son territoire et son carré stratégique, mais s’est aussi pleinement investie, à travers sa diplomatie et ses entreprises, à arracher ce qui lui revient de droit sur toutes les latitudes, et particulièrement sur le continent africain en matière d’opportunités économiques que d’aucuns tentent désespérément de l’en priver.

    L’Algérie est diplomatiquement de retour, son rôle de puissance régionale n’en sera que plus affirmé, son aura de respect que plus éclatante sur le plan international.

    Ouali Mouterfi

    Horizons, 14/09/2021

  • Algérie-diplomatie: Dettes et pragmatisme

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    par Abdelkrim Zerzouri

    L’effacement des dettes de nombre de pays africains et arabes revient au-devant de l’actualité d’une manière inattendue, mais le contexte s’y prête toujours pour cerner ces gestes humanitaires déployés par l’Algérie pour aider des pays amis. Ainsi, selon l’avis de l’expert Mustapha Mékidèche, l’Algérie a toujours soutenu la libération et le développement économique de nombre de pays africains et arabes sans qu’une quelconque demande politique ou diplomatique n’ait été exprimée vis-à-vis de ces pays.

    Cela malmène un peu le proverbe qui dit qu’on ne donne rien pour rien, mais on peut ne pas être au courant de la contrepartie attendue de ces effacements de dettes. Cette contrepartie peut ne pas être formulée en termes clairs, ou publiquement exprimée, mais cela n’exclut pas qu’on s’attende dans ce cadre à un minimum de révérence envers le pays bienfaiteur.

    Ce qui n’a pas toujours été le cas. Et, faut-il l’admettre, cela fait très mal au pays. L’Algérie peut-elle s’enorgueillir de n’avoir pas fait comme les autres pays, comme le relève notre expert, soit réclamer le remboursement des intérêts, puis de la dette, soit transformer cette dette en investissements algériens dans ces pays ? Pourtant, la meilleure option, la plus pragmatique, aurait été de transformer cette dette en investissements algériens dans ces pays.

    Cela aurait été d’un plus grand secours à ces pays, où l’investissement les aurait aidés économiquement et sur le plan de la création d’emploi, et ce n’est pas un mal si cela aurait également permis à l’Algérie d’être plus présente dans ces pays et défendre ses intérêts économiques et politiques. Et de telles opportunités existent toujours, parce que l’Algérie détient encore d’autres créances sur certains pays qui n’ont pas fait l’objet d’annulation, mais font l’objet d’accords pour des échéances de remboursement. Et puis, sait-on jamais, où ira l’argent de ces dettes effacées ?

    C’est le Maroc qui a poussé l’Algérie à la défensive, au repli, en l’accusant d’acheter l’allégeance de ces pays ou d’utiliser ce levier de l’effacement des dettes comme moyen de pression politique sur ces pays, et les amener à s’aligner sur les positions de l’Algérie dans tous les dossiers qui engagent la communauté africaine et internationale. Alors que ce même pays, qui ne trouve aucune gêne à financer des articles de presse, a engagé une vaste politique d’investissement en Afrique, pas d’effacement de dettes ou de leur transformation en investissements, parfois sur fonds propres du Roi, dans le seul but de gagner le maximum de pays à sa cause, la défense de la marocanité du Sahara occidental.

    « La permanence des engagements de l’Algérie en tant que pays africain et arabe solidaire avec les autres pays, que ce soit pour leur libération ou leur développement économique », une position soulignée par M. Mékidèche, mais il ne faut pas être dupe pour aider des pays et les avoir sur le dos quand il s’agit de chercher des soutiens à la cause sahraouie, par exemple.

    Le Quotidien d’Oran, 14/09/2021

  • Classe politique : L’Algérie est bien partie

                                          Algérie, diplomatie, #Algérie,

    Le redéploiement de l’Algérie sur le plan international est particulièrement commenté par la classe politique qui souhaite «une présence plus affirmée» de l’Algérie sur la scène internationale.
    Pour Habib Brahmia, de Jil Jadid, «le repositionnement de l’Algérie sur le plan international sera avant tout dans l’intérêt des Algériens». 
    «Que l’Algérie puisse participer au règlement de la situation entre le Soudan, l’Ethiopie et l’Egypte ou à soutenir les positions de l’Union africaine ou celles de la Ligue arabe, c’est une très bonne chose», soutient Brahmia, selon lequel il y a nécessité à ce qu’il «y ait une voix, celle de l’Algérie qui puisse tirer vers le haut toute la région et prendre part au règlement des conflits et situations de crise».
    Dans ce cadre, il ne manquera pas de faire remarquer que «l’Algérie continuera encore à avoir des positions fortes et constantes sur les questions sahraouie, libyenne et palestinienne». 
    Ahmed Sadouk, membre de la direction du Mouvement de la société pour la paix (MSP) et président de groupe parlementaire à l’APN, fait observer, quant à lui, que «nous nous félicitons du rôle positif de l’Algérie sur le plan international avec des positions constantes surtout s’agissant des questions justes, à l’instar des questions palestinienne et sahraouie». 
    De son avis, «la diplomatie algérienne est dotée d’une importante expérience et de relations qui peuvent lui permettre de jouer des rôles importants sur le plan international et elle est la plus à même de contribuer au règlement des questions dans la région, à l’instar de la situation en Libye ou en Tunisie». 
    Toutefois, il estimera que «ces efforts surle plan diplomatique doivent être soutenus par un véritable travail de terrain». Aussi, de l’avis de Sadouk, «l’Algérie a besoin de coordonner avec ses alliés stratégiques traditionnels» pour atteindre ce redéploiement.
    La paix, rien que la paix
    De son côté, Taïbi Assir, président du Parti du renouveau et du développement, note que «l’Algérie a besoin d’être présente et peut contribuer à la prise en charge des conflits régionaux et internationaux pour représenter une voix qui compte sur le plan international». 
    Estimant que «Lamamra est un homme d’expérience à même de jouer pleinement ce rôle», il soutiendra néanmoins qu’«il faut qu’il redouble d’efforts et s’entoure d’une équipe efficace». 
    De son avis, il y a aussi nécessité à «redéfinir la tâche de l’ambassadeur et que l’ambassade soit une vitrine de l’Algérie à l’étranger pour montrer les potentialités de notre pays». Redouane Khellif, président du Front national de la justice sociale, lance, quant à lui d’emblée : «Nous attendons à ce que l’Algérie retrouve sa place d’antan où elle a été un bon médiateur qui a résolu beaucoup de crises internationales.» 
    A ses yeux, «ce redéploiement est nécessaire pour anticiper les dangers qui guettent notre pays et assurer la stabilité du pays». «L’Algérie doit être une locomotive et prendre part à la résolution des crises et conflits internationaux». 
    De son coté, Tayeb Yenoun, président du Front algérien pour le développement, la liberté et l’égalité, met en garde contre les risques «de l’utilisation de l’Algérie par les grandes puissances pour détruire l’économie des pays africains et leur sécurité». 
    «Nous ne devons pas être le gendarme de l’Afrique», avertit-il. De même que Yenoun se dit contre une «altération des relations diplomatiques avec les pays voisins». 
    Selon lui, l’Algérie «doit améliorer ses relations avec les pays voisins et assurer sa stabilité et anticiper les dangers».
    Fatma-Zohra Hakem
    Horizons, 14/09/2021

  • Diplomatie algérienne : Un sens politique exemplaire

    Diplomatie algérienne : Un sens politique exemplaire

    Algérie, diplomatie, #algerie,

    PAR : ammar zitouni

    De l’avis de tous les observateurs, l’Algérie se trouve aujourd’hui sur la scène internationale comme un Etat responsable diplomatiquement, mûr et moral. Ils décrivent l’attitude d’Alger, dont la discrétion le disputait au sang-froid, à la patience, à l’absence de toute velléité, de vanité, de condescendance ou de paternalisme, dans son rôle diplomatique à travers le monde.

    En effet, l’Algérie sollicité de toute part pour sa sagesse et sa compétence dans la solution des conflits lance prudemment en tant que médiateur entre les différents protagonistes sur la base d’informations, des assurances et des témoignages recueillis par sa diplomatie les actions de bons auspices en tant que médiateur loyal et désintéressé.

    Le problème qui préoccupait le plus la diplomatie algérienne, qui s’est toujours gardée de vouloir imposer sa présence ou ses interventions dans l’un des pays ou une région des plus explosives de la planète, qui touche directement les intérêts vitaux du tiers-monde, et particulièrement de l’Afrique et du Monde arabe, ce problème essentiel était de s’assurer de la bonne foi, de la volonté réelle et profonde des interlocuteurs, sans arrière-pensées, sans réserve ou sans ambigüité aucune, sans intentions inavouées. Pouvait-on faire réellement confiance à ceux qui ont provoqué le soi-disant  » printemps arabe « , dont la nation arabe a tant souffert, à l’impérialisme associé au sionisme qui continue à menacer le monde directement à travers duplicité, mensonges er mises en scènes nombreuses et variées ?

    Pour des raisons diplomatiques, l’Algérie au vu de la résurgence des clivages antagoniques propres à la scène internationale souvent explosive sur le plan politique, économique et surtout sécuritaire, la multiplication des conflits imposant un éparpillement proprement dit, avance prudemment tant l’Afrique, le Monde arabe et le non-alignement manquent de cohésion mais pour certains avec une tendance vers les grandes puissances, voire même vers Israël comme le cas du Maroc qui appuie la demande d’admission de l’entité sioniste en tant que membre observateur auprès de l’Union africaine (UA) dont il n’est même pas membre fondateur. Acter cette décision sulfureuse est un acte qui porte en lui-même des réactions qui, non jugulées, risquent de compromettre le caractère panafricain de l’organisation.

    Ces contradictions réelles ont conduit l’Algérie à réagir énergiquement contre l’admission de l’entité sioniste en tant qu’observateur auprès de l’UA ; le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, M. Ramtane Lamamra a déclaré que l’octroi à l’entité sioniste du statut d’observateur à l’UA  » était une décision administrative qui porte préjudice à l’unité  » de l’organisation panafricaine, ajoutant  » Nous souhaitons vivement que les esprits et les consciences s’éveillent et que des décisions soient prises afin de préserver la crédibilité de l’Afrique et l’unité de l’UA « , d’autant que des pays amis qui ont un poids politique considérable soutiennent entièrement la position algérienne.

    Que l’Afrique soit aujourd’hui ballottée par des conflits par une situation sécuritaire des plus explosives, c’est une réalité. Mais cette réalité impose à l’UA sans nier aucune des contradictions de l’époque actuelle, et sans renoncer à faire de la vérité, de l’indépendance des peuples à l’instar du peuple palestinien et du peuple sahraoui la base de son action. De chercher comme le véhicule la diplomatie algérienne à dépasser les tensions et les conflits si réellement les Etats africains et même arabes agissent ensemble en conformité avec les principes de la paix, de la sécurité et du développement durable.

    Devoirs de l’histoire, mission proactive, solidarité afro-arabe, la diplomatie algérienne se trouve aujourd’hui sur le podium de la scène internationale. Un rôle militant qui remonte à l’époque de la lutte de libération nationale lorsque les militants-diplomates du FLN et, plus tard, du GPRA, étaient sollicités pour intervenir afin d’aider à régler des différends entre pays amis, qui se souvient des responsabilités assumées à l’époque, dans ces rôles par Mohamed Benyahia, M’hamed Yazid ; Saad Dahlab, Abdelhamid Mehri, Abdelkader Chanderli, bien d’autres.

    Cela signifie que les hommes diplomatiques algériens ne se sont jamais contentés d’être de simples  » intermédiaires  » ou des  » facteurs « . Ils conçoivent leur rôle comme celui de tout militant : ils interviennent s’ils sont sollicités et, s’ils sentent qu’ils sont en mesure d’aider au règlement d’un contentieux, d’un conflit ou d’une divergence et s’ils estiment que leur conseils, leurs recommandations, leurs pressions discrètes sont nécessaires pour surmonter un obstacle. Ils n’hésitent pas à le faire. Mais sans hésiter on plus à dire aux uns et aux autres ce qu’ils pensaient être l’erreur de telle ou telle partie et comment ils pourraient l’éviter. Une présence forte et active dans les forums internationaux qui lui a permis de contribuer ainsi à la recherche des solutions aux défis multiples imposés à la communauté internationale, dont le terrorisme, la sécurité et le désarmement.

    C’est dans la foulée de ces mutations profondes que, sous l’impulsion du ministre des Affaires étrangères, M. Ramtane Lamamra et sur décision du Président Abdelmadjid Tebboune s’initie un redéploiement diplomatique à l’extérieur pour assurer une meilleure prise en charge des intérêts géostratégiques et économiques de l’Algérie et se mettre également à l’écoute de la communauté nationale à l’étranger. Forte de ses capacités, la politique extérieure à conforter la place de l’Algérie dans le concert des nations, en dépit d’un contexte régional et mondial complexe, marqué par des défis politique, sécuritaire, économique mais aussi par la crise sanitaire du coronavirus (Covid-19).

    L’action internationale de l’Algérie telle que visée par le programme politique en vigueur milite pour une politique étrangère dynamique et proactive dont la révision des objectifs et des missions classiques diplomaties (relations bilatérales et multilatérales) ; pour une diplomatie économique offensive au service du développement national et des entreprises et investisseurs publics et privés ; pour une diplomatie cultuelle au service du rayonnement national ; pour la protection et la promotion d’une communauté nationale à l’étranger et d’une diaspora pleinement impliquée dans le renouveau national.et enfin la mise en place de la diplomatie économique au service du Plan de relance économique 2020-2024.

    Ce redéploiement à l’extérieur vient d’être appuyé par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune à travers la création des postes d’envoyés spéciaux chargés de conduire l’action internationale de l’Algérie. Ces nominations ont été suivies par un vaste mouvement dans le corps diplomatique.

    La détermination du chef de l’Etat vise à ajuster et d’affûter les outils de la diplomatie algérienne pour l’engager résolument dans les nouvelles formes d’action moderne de la diplomatie mondiale telles qu’elles se déploient aujourd’hui au niveau des grandes puissances et au sein des organisations internationales. Une mission qui a pour objectif de conférer à l’appareil diplomatique la flexibilité, l’efficacité et la réactivité nécessaires devant permettre à l’Algérie de faire face aux multiples enjeux de l’heure. Mais aussi l’actualisation des objectifs et missions de la diplomatie algérienne à la lumière des valeurs et des principes inébranlables de la politique étrangère, la poursuite de la défense de la souveraineté des Etats et l’appui aux causes justes et légitimes.

    A. Z.

    Le Maghreb, 14/09/2021

  • Ahmed Kateb, expert-chercheur en relations internationales : «L’Algérie a réinvesti l’Afrique sereinement»

                                            Algérie, diplomatie, Afrique, Ahmes Kateb, #Algérie,

    L’Algérie grâce à sa position géostratégique privilégiée peut reprendre son rôle de leader régional et de s’imposer sur la scène internationale. Ses atouts indéniables lui permettent d’évoluer et de peser dans un contexte régional marqué par des ensembles géoéconomiques, selon Ahmed Kateb, expert chercheur en relations internationales, qui analyse et décrypte dans cet entretien la nouvelle dynamique de la diplomatie algérienne.
    Est-ce qu’on peut, aujourd’hui, parler de repositionnement géopolitique de l’Algérie ?
    L’Algérie tente de réinvestir l’Afrique après de longues années d’absence. Le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui a été commissaire africain pour la paix et la sécurité, a un carnet d’adresses africaines très étoffé. Il retrouve, aujourd’hui, le continent qu’il a longtemps servi aussi bien à Addis-Abeba qu’à Alger. Et il est tout à fait normal que l’Algérie se redéploye dans cet espace régional, sachant que ses intérêts sont avant tout dans son voisinage sahélien en particulier et sa profondeur africaine d’une manière générale. Ce retour s’est confirmé à travers son activité diplomatique intense qui a pu bloquer l’accession de l’entité sioniste au statut de membre observateur de l’Union africaine. C’est aussi une manière pour le pays de renouer avec sa profondeur régionale, d’autant plus que la sécurité nationale dépend étroitement de celle du voisinage, à savoir la Libye, le Mali et le Sahara occidental. L’importance stratégique de la zone Maghreb-Sahel pour l’Algérie n’est, d’ailleurs, plus à démontrer.
    L’Algérie a-t-elle les moyens de ses ambitions diplomatiques ?

    Elle a tous les moyens nécessaires. A commencer par ses compétences humaines et son histoire qui plaide pour elle et qui lui permet d’occuper une place forte en Afrique. Et puis, il n’y a pas que l’appareil diplomatique. Il ya aussi la diplomatie économique, culturelle et cultuelle. C’est tout un éventail d’arguments et d’avantages qui est mis à la disposition de la diplomatie algérienne pour mieux s’imposer sur notamment la scène régionale. On a assisté récemment à la nomination de plusieurs envoyés spéciaux par le président de la République. L’Afrique se taille dans cette dynamique la part du lion en matière de partenariats internationaux et de relations économiques. C’est tout cet arsenal qui fait dire que l’Algérie a réinvesti l’Afrique sereinement.
    Notre voisin de l’Ouest a profité de notre longue absence pour prendre les devants en Afrique à travers un large tissu entrepreneurial. Cette orientation diplomatique pourrait-elle être contraignante pour notre pays ?

    La nature a, en effet, horreur du vide. Lorsque notre pays était absent sur le terrain, d’autres diplomaties ont profité pour se déployer en Afrique. Aujourd’hui, avec le retour de Ramtane Lamamra, il est possible de reprendre notre rôle de leader sur les plans maghrébin et sahélien. Il est même fort à parier que le voisin de l’Ouest se sentira très mal à l’aise en raison de leur diplomatie et de leur économie surfaites. Celles-ci, faut-il le rappeler, dépendent des rallonges des financements tantôt des pays du Golfe, tantôt de la France et des Etats-Unis et dernièrement de l’entité sioniste. Si le Maroc s’appuie sur des acteurs externes à l’Afrique pour investir le continent, l’Algérie déploie ses propres moyens à travers ses partenariats et ses propres ressources pour être présente et s’imposer sur la scène régionale.
    Quelles sont actuellement, selon vous, les priorités du ministre des Affaires étrangères actuellement ?
    La sécurité de notre voisinage, notamment au Mali et en Libye, est une priorité absolue pour le chef de la diplomatie algérienne. C’est ce qu’on peut retenir de ses déplacements au Mali et dans la région du Sahel, ainsi que la conférence d’Alger concernant la Libye. L’Algérie s’intéresse de près à toutes les problématiques liées au développement de l’Afrique et de sa sécurité. Ce sont les plus importants dossiers sur lesquels notre diplomatie travaille et les résultats ne tarderont pas à voir le jour, soit dans les semaines à venir.
    Pensez-vous que l’Algérie a perdu son influence dans les enjeux géostratégiques du conflit libyen ?

    L’Algérie n’a jamais été hors jeu dans ce conflit. Le déplacement des différents antagonistes de la scène libyenne à Alger pour régler le conflit de manière inclusive et loin de toute interférence étrangère en est une preuve édifiante. Il y avait, certes, les Nations unies, la Ligue arabe et l’Union africaine, mais la démarche algérienne demeure inclusive et respecte le droit international et le droit des Libyens à disposer de leur avenir, de leurs propres ressources et de leur pays.
    Entretien réalisé par Assia Boucetta
    Horizons, 14/09/2021
  • Algérie: A nous l’Afrique !

    Algérie, Afrique, diplomatie, redéploiement, #Algérie,

    Par Hassan Moali

    Lentement mais sûrement, l’Algérie amorce un recadrage stratégique de sa diplomatie qui aura subi, des décennies durant, les dommages collatéraux des années Bouteflika. Un bilan-boulet que notre pays traîne aujourd’hui comme un péché originel d’une gouvernance désincarnée dans un environnement géopolitique extrêmement crisogène.

    Le rappel de Ramtane Lamamra est en soi un signal fort que la diplomatie algérienne va désormais sortir de la diplomatie passive des «petits fours» pour une approche plus proactive qui sied aux enjeux géostratégiques et géo-sécuritaires.

    Il n’est évidemment jamais trop tard pour bien faire, bien que l’Algérie aurait largement pu tirer profit de son leadership mais surtout du précieux capital symbolique qu’elle a engrangé sur le continent africain où elle était considérée comme «La Mecque des révolutionnaires», pour reprendre la formule proverbiale d’Amiclar Cabral.

    Il est donc heureux de constater que notre pays ait retrouvé l’Afrique, notre profondeur stratégique, après lui avoir longtemps tourné le dos en ayant, hélas, le regard rivé vers le Nord… Le «safari» que vient d’effectuer le ministre des affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, qui l’a mené jusqu’au Congo Brazzaville en passant par le Niger et la Mauritanie, confirme ce redéploiement diplomatique de l’Algérie sur un continent où elle a tout à gagner et absolument rien à perdre.

    Forcément, cette diplomatie un tantinet agressive dans le bon sens du terme agace nos voisins immédiats, notamment le royaume du Maroc qui pensait être définitivement en terrain conquis.

    Les récurrentes provocations du Makhzen qui a poussé l’outrecuidance jusqu’à oser fourrer son nez dans les affaires internes du pays à travers l’histoire de «l’indépendance de la Kabylie» sont désormais symptomatiques des certitudes ébranlées du Palais.

    Une Algérie qui revient au-devant de la scène africaine et régionale avec un discours et des positions de principe fermes sur les dossiers chauds et les foyers de tension (Libye, Sahel, Sahara occidental, etc.) qui agitent le continent noir a, assurément, de quoi inquiéter le royaume de Sa Majesté jadis si sûr de ses appuis et de ses acquis. Il doit dorénavant comprendre que l’Algérie est déterminée à étendre son influence et rentabiliser ses engagements. En un mot, s’assurer un retour sur investissement grâce à une pragmatique mise en musique de sa politique étrangère certes adossée aux idéaux de sa Révolution, mais qui tient néanmoins compte de ses intérêts vitaux au double plan économique et géopolitique.

    Il faut se féliciter de ce que la diplomatie algérienne, qui a longtemps été le jardin secret de Bouteflika, se soit enfin libérée des pesanteurs subjectives qui ont sacrifié l’image et les intérêts du pays au profit de l’ego hypertrophié de ce dernier.

    H. M

  • Algérie: Une relance du MAEP

    Algérie: Une relance du MAEP

    Algérie, Israël, diplomatie, Union Africaine, #Algérie,

    Chaabane BENSACI

    La diplomatie algérienne a retrouvé des ailes et la cadence effrénée des déplacements du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, en témoigne pleinement. L’ampleur des défis et des menaces est telle qu’il importe de réveiller les consciences, les unes assoupies et les autres anesthésiées, d’une part, et que la mission à laquelle se dévoue le MAE algérien, d’autre part, vise à raviver la mobilisation pour la défense des intérêts et des principes chers à tous les peuples du monde arabe et du continent africain.

    Pour ceux qui s’en souviennent, l’ancien président Barack Obama, à l’occasion d’une de ses rares visites au Ghana, avait déclaré: «l’Afrique a besoin d’institutions fortes et non d’hommes forts». Un constat qui n’a trouvé aucun écho, dans bien des cas, la majorité des pays de l’UA étant toujours en quête de telles institutions. Même l’UA se découvre, soudain, menacée par des appétits sionistes qu’il n’est pas besoin de qualifier tant le moteur expansionniste est déterminant au plus haut point.

    En se dressant face à cette décision par laquelle l’Etat hébreu pourrait devenir membre observateur de l’UA, avec un soutien inconditionnel du royaume marocain, l’Algérie et sa diplomatie ressourcée s’efforcent de remettre les choses à leur juste dimension, à savoir les principes inaliénables qui ont guidé les pères fondateurs de l’organisation panafricaine.

    Une position qui dérange, naturellement, les visées du sionisme, et des puissances occidentales qui le parrainent. Leur soif de mainmise sur les richesses du continent est inaltérable et, pour perpétuer un ordre fondé sur la domination et la division, ils n’hésitent pas à fournir les armes, encourager la sédition et dresser les ethnies les unes contre les autres, comme on l’a vu en maintes circonstances et dans diverses contrées africaines.

    Parfois, cette approche provoque des drames terribles, comme au Soudan, mais, la fin justifiant les moyens, peu importe que les peuples se déchirent et qu’ils s’enfoncent dans un sous-développement et une misère indescriptibles. C’est, dit-on, la fatalité et la malédiction des ressources qui «expliquent» la perpétuelle régression à laquelle semblent condamnées les populations malgré une indépendance chèrement payée et toujours virtuelle.

    A la source, il y a, évidemment, le déficit de bonne gouvernance, malgré le Mécanisme africain d’évaluation par les pairs.

    L’Algérie, avec les pays majeurs de l’UA, travaille à approfondir ce mode grâce auquel les masses accéderont à une éducation politique réelle qui leur permettra de défendre les mécanismes constitutionnels et les intérêts supérieurs de leur nation. D’où l’exigence d’une unité et d’une solidarité sans failles pour protéger le socle de l’Union africaine, envers et contre tout.

    L’Expression, 09/09/2021

  • Algérie: Un commando aux Affaires étrangères

    Algérie: Un commando aux Affaires étrangères

    Algérie, diplomatie, diplomatie économique, #Algérie,

    par El-Houari Dilmi

    «La diplomatie est l’art de parler sans blesser pour garder ses amis», disait je ne sais quel esprit éclairé. Depuis son arrivée à la tête de l’Etat, Tebboune a repris en main sa première attribution régalienne et chasse gardée: la politique étrangère.

    Le dernier mouvement opéré dans le corps des chefs de postes diplomatiques et consulaires traduit la volonté clairement affichée du président de redéployer l’action diplomatique de l’Algérie, connue pour son efficience et son prestige partout dans le monde. Mais c’est la nomination d’un véritable commando aux affaires étrangères, composé de sept envoyés spéciaux, qui semble constituer la nouvelle doxa diplomatique du pays.

    Pour Amar Belhimer, ministre de la Communication, «la grande expérience dont jouissent ces cadres leur permettra de présenter un accompagnement bénéfique et global au ministre des affaires étrangères, notamment en matière d’analyse et de prévention dans le cadre de la voie tracée par le président de la république pour mettre en place une diplomatie réellement dynamique et de prévention, surtout pour ce qui est des grands dossiers régionaux et internationaux, ce qui confortera l’Algérie dans son rôle de puissance médiatrice qui apporte la paix, la stabilité et la sécurité».

    Il faut dire que jusque-là, les diplomates algériens en poste dans les différentes capitales à l’étranger n’ont presque jamais rien apporté de positif au pays, tant la fonction d’ambassadeur ou même de consul a toujours été prise sous le prisme du «parachute doré» pour service rendu ou de «sanction positive» pour ceux qui deviennent encombrants ou «opposants» de l’intérieur de la sphère du pouvoir.

    La posture, peu enviable, dans laquelle se trouve l’Algérie, confrontée à des enjeux majeurs géopolitiques et géostratégiques, fait du rôle du commando nommé aux Affaires étrangères une véritable Task force pour d’abord redorer l’image du pays à l’international, surtout en matière de diplomatie économique tant le pays a besoin de la ressource étrangère pour développer son savoir-faire et booster son formidable potentiel de développement.

    L’art de la diplomatie n’est pas aussi un autre moyen de désarmer ses ennemis pour en faire des amis ? C’est le mouvement qui crée l’immobilisme en Algérie», avait déclaré, avec beaucoup d’à-propos, un ancien secrétaire général du ministère des Affaires étrangères, en référence à la peur qui prenait à la gorge les ambassadeurs la veille de chaque mouvement opéré par la chancellerie.

    Le Quotidien d’Oran, 08/09/2021