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  • Discours du roi du Maroc : Sincérité ou opportunisme?

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    By Djamel SAADI

    À l’occasion de la fête du trône, le souverain marocain Mohamed VI a fait son traditionnel discours et dans le contenu de ce discours il a évoqué les relations entre les deux pays. Une évocation qui étonne car ces derniers temps la tension n’a cessé de monter entre les deux pays. Pour le monarque une telle tension est le fruit d’une manipulation étrangère qui veut nuire aux deux pays et que le Maroc n’a jamais voulu du mal à l’Algérie toujours considérée, selon lui, comme un pays frère.

    Il faut noter que ce n’est pas la première fois que Mohamed VI utilise la douche écossaise. Pour rappel à l’occasion d’évènements nationaux de l’Algérie, le roi adresse un message d’amitié à l’Algérie. Il n’a donc pas failli à ses habitudes sauf que son gouvernement n’est pas dans la même longueur d’onde et souvent les déclarations du premier ministre, du ministre des affaires étrangères ou du représentant permanent du Maroc aux nations unies contredisent très clairement les propos tenus par le souverain lors de ses discours ou messages quand il parle de l’Algérie.

    Néanmoins ce dernier discours du trône détonne par son contenu car il fait une sorte d’appel du pied à l’Algérie et à ses dirigeants. Certes Alger ne se précipitera pas dans sa réponse et attendra un signe révélateur d’une bonne volonté du roi. Quel sera ce signe, on ne le sait pas encore comme on ne sait pas s’il y a une suite à ce message d’apaisement. Les Algériens échaudés attendent de voir, tout dépendra donc des marocains et surtout qu’entend par là le roi en parlant de manipulations ou d’influence étrangère. Or nous savons bien que l’Algérie a toujours gardé son calme au plus fort des déclarations belliqueuses et intempestives des membres du gouvernement marocain et des médias à sa solde.

    On ne voit pas quel pays jetterait de l’huile sur le feu. Aucun n’y a intérêt et cette hypothèse ne tient pas la route à moins que le roi ne vise pas un pays mais des cercles politiques existant aussi bien dans son propre pays qu’en Algérie. Mais alors qu’attend-il pour les identifier et mettre un terme à leurs agissements. Nous savons tous que les services de renseignement marocains sont efficaces tout comme le sont les nôtres sinon plus. Là également il y a mystère. Alors pourquoi le roi fait un appel du pied à son voisin et pourquoi le fait-il maintenant ? Est-ce que c’est la situation économique et sociale qui prévaut depuis quelque temps au Maroc où la rue manifeste chaque jour à cause de la précarité qui s’est abattue sur le pays qui subit une inflation double de la nôtre et dont les besoins en énergie fournie abondamment et à bas prix auparavant par l’Algérie explosent littéralement. Est-ce l’intérêt économique qui pousse aujourd’hui le Maroc à revoir sa copie algérienne ? Il y a aussi une autre raison et celle-là est à prendre avec des pincettes mais elle est néanmoins plausible. Tout le monde sait que Mohamed VI souffre d’un cancer. Il a subi plusieurs interventions mais le mal est toujours là. Étant avant tout musulman et se proclamant Émir des croyants il ne voudrait pas quitter ce monde en ne demandant pas pardon comme le fait tout musulman croyant. Il sait que nul autre de ceux qui l‘ont précédé sur le trône n’est allé aussi loin dans la dégradation des relations entre les deux pays. Veut-il se racheter moralement et spirituellement, l’avenir nous le dira.

    Djamel SAADI

    Aujourd’hui l’entreprise, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Mohammed_VI #Discours_du_roi

  • Le roi du Maroc évite d’évoquer la normalisation avec Israël

    Maroc, Israël, Algérie, Normalisation, Mohammed VI, discours,

    En panne d’arguments, le roi du Maroc Mohamed VI a longuement supplié l’Algérie pour rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays, tentant ainsi de jouer sur les sentiments du peuple marocain. Mohamed VI a adopté le discours prôné par l’Algérie, à savoir que les deux peuples sont frères du fait qu’ils appartiennent à une même région, parlent la même langue et sont liés par la même religion.

    Dans son allocution à l’occasion de la fête du Trône, le roi du Maroc s’est inspiré du discours des autorités algériennes lesquelles ont toujours fait la part des choses entre les peuples frères des deux pays et les positions politiques du royaume. Quand l’Algérie avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, les plus hautes autorités algériennes n’ont pas manqué de souligner que cela a été fait avec un pincement au cœur en raison des liens profonds et fraternels entre les deux peuples.

    Toutefois, le contexte politique a amené l’Algérie à rompre ses relations avec le Maroc, pays ayant normalisé ses relations avec l’entité sioniste. Une ligne rouge que l’Algérie n’a pas tolérée, ce qui l’a amené à prendre des mesures correctives contre le Maroc.

    Aujourd’hui, les Marocains se rendent compte des retombées négatives et calamiteuses de la normalisation des relations avec l’entité sioniste. A cause de cette normalisation, les Marocains sont privés du gaz algérien et d’autres avantages que les autorités algériennes toléraient pour des raisons purement humanitaires, notamment pour les populations habitant les zones frontalières.

    Dans son discours, Mohamed VI a tenté de tromper son peuple, lequel en a marre des mensonges des autorités marocaines, lesquelles ont normalisé les relations diplomatiques avec l’entité sioniste au détriment des relations fraternelles avec leur voisin de l’Est, l’Algérie qui a toujours aidé le Maroc et les Marocains. En somme, le discours ne fera pas taire la rue qui grogne au Maroc à cause la misère noire dont souffre le peuple frère marocain !

    Amir Hani

    DIA-Algérie, 01/08/2022

    #Algérie #Maroc #Mohammed_VI #Israël #Normalisation

  • Maroc : Le discours d’un roi

    Maroc : Le discours d’un roi

    Algérie, Mohammed VI – Maroc : Le discours d’un roi

    Dans son discours du trône, l’été dernier, le roi Mohamed VI a souscrit à la tradition établie par ses prédécesseurs, avec la moitié du propos consacrée à l’Algérie. Ni la crise avec l’Espagne, ni le jugement de la Cour européenne infirmant les accords avec l’UE, ni la situation au Sahel, ni les souffrances du peuple palestinien martyr, notamment à El-Qods dont il préside le Comité, n’ont perché sur aucune de ses emphases. Pas plus que l’affaire Pegasus ou le réchauffement climatique, à l’heure où son gouvernement tente de vendre un programme forcené d’énergie solaire au Sahara occidental et y propose des recherches en hydrocarbures. Non, tout cela importe peu.

    Comme ses devanciers, Mohamed VI a brodé afin de délivrer une «invitation sincère à nos frères en Algérie, pour oeuvrer de concert, et sans conditions, à l’établissement de relations bilatérales, fondées sur la confiance, le dialogue et le bon voisinage». Euphorique, il s’est ému de la fermeture des frontières entre «deux pays jumeaux qui se complètent», avant d’inviter le président Abdelmadjid Tebboune à «oeuvrer à l’unisson au développement des rapports fraternels tissés par [leurs] deux peuples, durant des années de lutte commune». Et pour couronner le tout, il a été jusqu’à dire au peuple algérien: «Vous n’aurez jamais à craindre de la malveillance de la part du Maroc», puisque «la sécurité et la stabilité de l’Algérie, et la quiétude de son peuple, sont organiquement liées à la sécurité et à la stabilité du Maroc».

    Ces aimables assurances ont été, très vite, balayées. En effet, un mois plus tard, la valse israélo-marocaine a commencé, avec la visite du MAE sioniste qui s’est empressé de tirer une première salve contre l’Algérie, suivie, par celle du ministre de la Défense israélien, concluant un accord militaire dont on connaît les objectifs.

    Ce n’est pas la première fois que le Makhzen se livre à ces traîtrises grossières et sa propension à prêcher le faux pour cacher le vrai est proverbiale. Mus par des appétits expansionnistes analogues, le royaume marocain et l’Etat
    hébreu partagent des calculs qui, tôt ou tard, vont se télescoper, surtout qu’ils dérangent et inquiètent ceux des pays européens alliés. Cependant, l’objectif est toujours le même.

    Le discours de Mohamed VI n’a jamais concerné le peuple algérien. Il cherche, seulement, à maquiller la vérité, prêchant à l’adresse de l’opinion internationale et, accessoirement, marocaine, le message selon lequel le royaume du Maroc, «gentil» et plein de bonnes intentions, est confronté à la «méchante Algérie». Un brouillard qui a longtemps sévi au Moyen-Orient face à des Arabes qui, se félicitent les sionistes, «n’ont pas de mémoire».

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 30/11/2021

    #Maroc #Algérie #MohammedVI

  • Algérie : Etat de la campagne électorale dans son 10e jour

    10E JOUR DE LA CAMPAGNE POUR LES LÉGISLATIVES : Paroles de Makri, Bengrina et Belaïd

    Entre rêve et réalité, les chefs de partis politiques tentent, tant bien que mal, de convaincre et rassembler les électeurs. Ils enchainent les meetings face à des audiences de militants et sympathisant déjà totalement acquis à leurs idéaux et surtout sans faire preuve d’innovation.

    MSP : « réaliser ensemble le rêve algérien »

    Dans une salle où les dispositions du protocole sanitaire étaient peu respectées, le président du MSP, Abderrezak Makri, a ressorti, une fois encore, « l’attachement » de son parti à « l’appel du 1er novembre 1954, seul et unique dénominateur ayant rassemblé les algériens et référence pour la constitution de l’État nation comme souhaité par les valeureux chouhada », at-il précisé. Le leader du MSP, a enchainé qu’il est « inutile de s’attarder sur les échecs et les trahisons des deux dernières décennies », invitant les présents à « regarder vers l’avenir ». En mettant en avant l’idée de « réaliser ensemble le rêve algérien », il a estimé que « notre peuple est capable de faire sortir le pays de la crise et construire un État fort et prospère même en dehors du secteur des hydrocarbures ». Il a, d’autre part, insisté sur l’obligation d’une « transition démocratique dans la paix, la stabilité, loin des conflits et querelles politiques et surtout dans le cadre d’un projet d’entente nationale », à laquelle son parti a « appelé depuis longtemps ». Une transition qui « mettrait fin au règne autocratique d’une poignée de personnes et qui rendrait l’Algérie aux algériens », a-t-il soutenu. Enfin, Makri, ainsi que les candidats et les militants de cette wilaya, ont clamé haut et fort : « nous sommes prêts à assumer la responsabilité morale et juridique, à restaurer la légitimité populaire, à représenter dignement les électeurs tel que stipulé par la loi, et nous défendrons les droits et aspirations du peuple ».

    El-Bina : « ceux qui misaient sur l’échec ont échoué »

    Le président du Mouvement El-Bina, Adelkader Bengrina, a effectué, hier une tournée dans l’ouest du pays. À Tiaret, il a mis en avant les capacités de l’Algérie de sortir de cette crise économique et sociale et surtout d’en faire un pays émergeant. Sans propositions économiques concrètes, ce leader politique a évoqué la success story de partenariat entre l’institution de l’Armée nationale populaire et le constructeur automobile allemand Mercedes dans cette wilaya. Un partenariat qui « donne ses fruits, alors que les barons de la Îssaba ont subtilisé les moyens de l’État pour les placer à l’étranger en laissant derrière eux des ruines », a-t-il regretté. Il est revenu également sur les performances de la production agricole de Tiaret, qui doit être soutenue pour assurer la souveraineté de notre pays. À Oran, Bengrina a déclaré que « ceux qui misaient sur l’échec des élections, qui appelaient à une période de transition politique, qui voulaient briser la cohésion entre l’Armée et le peuple et qui cherchaient des appuis auprès de pays étrangers, ont finalement échoué ». Il a ajouté que le long processus de changement positif dans la paix et la stabilité, pour lequel son parti a toujours milité, a déjà fait une partie de son chemin et que son Mouvement ne cèdera pas aux tentatives de blocage de ce changement. Il a appelé les candidats d’El-Bina à faire preuve d’abnégation pour répondre aux aspirations des citoyens, en rappelant les idéaux de cette formation : liberté, justice et égalité des chances. Évoquant l’importance de notre communauté établie à l’étranger, il a proposé un projet de loi, ainsi que la création d’un ministère pour la prise en charge de ces revendications et de faire bénéficier le pays de son savoir-faire et de son apport financier.

    FEM : « dialoguer et moraliser la vie politique »

    Invité hier au Forum du quotidien El-Hiwar, à Alger, le président du Front El-Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, a mis en avant le fait que les candidats d’El-Moustakbel sont des militants du parti, proposés par sa base et ses différentes structures en consacrant les principes d’équité et de transparence. Par ailleurs, Belaïd est encore une fois revenu sur l’impératif de moralisation de l’activité et de la vie politique. Selon lui, « son parti en a été le précurseur en inscrivant ce principe dans les recommandations de son congrès constitutif tenu en 2012 ». Il a insisté, dans ce sens, sur « l’impératif de bannir le discours de la haine et de l’insulte », en affichant sa disponibilité à amorcer, avec l’ensemble des partis, un « dialogue où l’on dépasse les différences pour arriver à faire sortir le pays de ses problèmes ». Concernant le front intérieur, ce chef de parti a averti des « appels à la division et déstabilisation du pays auxquels il faut s’opposer avec force et fermeté ». Pour ce faire, il a invité tous les Algériens à « défendre notre précieux acquis qui est l’unité du pays et du peuple ». Ce n’est que de cette façon qu’on pourrait éviter les scénarios vécus dans des pays frères » comme la Libye, la Syrie, l’Irak et le Yémen, a-t-il conclu.
    Lyes Ayoub

    Le Courrier d’Algérie, 30 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, campagne électorale, partis politiques, discours, paroles, arguments, candidats, public,

  • Algérie : Campagne électorale – Inculture politique

    A la différence des élections locales, où la campagne électorale est généralement centrée sur les préoccupations « domestiques » propres à chaque commune ou wilaya, les législatives sont en principe destinées à élire des députés, que l’on qualifie prosaïquement de « représentants » du peuple, dont le rôle est de débattre, proposer, amender, voter des lois et contrôler au premier degré l’action du gouvernement. Ces éléments pourtant basiques ne semblent pas constituer le socle sur lequel avait été bâtie une campagne électorale, qui vient de boucler sa première semaine dans l’indifférence totale, malgré le soutien des médias lourds ; chaînes de TV publiques et privées.

    Dans leurs meetings, formations politiques et listes indépendantes continuent toujours d’ignorer la dimension nationale du vote, en formulant et en modulant leurs discours, selon la région où ils se produisent, sans tenir compte du fait qu’une fois installés au Palais Zighoud Youcef, ils sont appelés à légiférer au nom du peuple algérien et non au nom de la population, qui les a élus. Cette propension à réduire un mandat d’essence nationale, à des promesses de « proximité » traduisent-elles une méconnaissance profonde de la Constitution de la part de la majorité des candidats, dont la plupart ne connaissent même pas le vrai sens du militantisme, ou illustrent-elles tout bonnement une inculture politique « édifiante » ?

    Que l’on soit à Tizi-Ouzou, à Tindouf, à Tébessa, à Touggourt ou à Tlemcen, les animateurs de cette campagne électorale, morose et sans attrait, ne doivent-ils pas élever le niveau, en considérant que celui et celle, qui les écoutent, sont d’abord des citoyens, tout à fait conscients que les problèmes de leur région restent tributaires d’un seul et unique paramètre : une véritable séparation des pouvoirs et une APN indépendante de toute tutelle, quelle qu’elle soit ?

    La réhabilitation du secteur de la santé à Ouargla, la modernisation de Tindouf, ou le développement des zones d’ombres à Souk Ahras ou à Tissemsilt, c’est du domaine des élus locaux. Un futur député, qui se respecte, est tenu à aller au fond de la problématique. Son programme électoral devrait englober un projet de société en bonne et due forme, loin de la démagogie, du folklore et des improvisations populistes. Ce n’est certainement pas en saluant Bordj Bou Arreridj, qu’il s’est rappelé, non sans arrière-pensées, qu’elle fut à un certain moment qualifié de « capitale du Hirak », qu’il pourrait attirer les suffrages vers son parti ! Ce n’est pas non plus en tirant « à bout portant », contre ses concurrents, comme vient de le faire, lors d’un rassemblement à Constantine, le secrétaire général du FLN, qui a accusé Bengrina de nourrir un discours régionaliste, que l’ex-parti unique va pouvoir récupérer sa suprématie, surfaite par ailleurs.

    A travers tout ce bla-bla, qui n’a jamais habillé son homme, ce n’est également pas en se présentant comme un homme aux « mains propres », que les électeurs vont s’arracher les bulletins de vote de ce candidat d’une liste indépendante. Sofiane Djilali n’aura pas eu finalement complètement tort, en faisant l’impasse sur les meetings, préférant le contact direct avec les citoyens, là où il a la latitude de le faire.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 29 mai 2021

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