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  • Maroc-Algérie : L’ultime dérobade de Mohamed VI

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    Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Mohammed VI vient de lancer un appel à l’Algérie pour la réouverture des frontières entre les deux pays. Profitant, samedi, de l’occasion de la fête du trône, le monarque marocain« souhaite » que les frontières « (…) se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…)». Un énième appel qui risque d’être sans écho puisque l’Algérie est décidée de tenir ses frontières fermées. Et ce n’est sûrement pas les « avances » du Makhzen qui vont changer quelque chose même si le roi Mohamed VI affirme vouloir « assurer » « (…) le peuple marocain de (sa) ferme volonté de trouver une issue à la situation actuelle et de favoriser le rapprochement, la communication et la compréhension entre les deux peuples » ou d’aspirer « à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales (…)».

    Le vin est tiré et il faut le boire. Et l’Algérie qui conditionnait la réconciliation avec le Maroc et « le retour à l’ordre qui prévalait avant 1994 » d’abord par « la présentation d’excuses officielles de la part du royaume chérifien » a désormais d’autres exigences. Auparavant, le Président Tebboune, dans une interview accordée au magazine le Point et à la chaine française FR24, affirme que « les frontières entre l’Algérie et le Maroc resteront fermées en raison de la campagne hostile menée contre l’Algérie par le régime marocain » et d’ajouter qu’« On ne peut ouvrir les frontières avec un vis-à-vis qui vous agresse quotidiennement ». Mais depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et les actes hostiles du Makhzen envers l’Algérie se sont multipliés et ont gagné en intensité pour atteindre une dimension inédite, notamment après la normalisation du Maroc avec l’entité sioniste dans le cadre des accords d’Abraham.

    Depuis, les évènements se sont précipités et les choses ont évolués dans le mauvais sens. Le royaume chérifien a réussi à multiplier ses tares et n’a eu de cesse d’afficher son hostilité à l’Algérie. En mauvais voisin, le monarque marocain compte d’un simple appel lancé effacer le lourd passif entre son pays et l’Algérie. L’ardoise est si lourde et faire amende honorable ne suffit plus.

    Une hostilité grandissante

    Il y a eu d’abord l’accusation gratuite de l’Algérie dans l’attentat de Marrakech suivie de l’imposition de visa aux Algériens au milieu des années 90, suscitant des tensions diplomatiques entre les deux pays. Des tensions qui ont persisté, malgré quelques périodes de détente. Mais plus récemment, l’hostilité du Makhzen envers l’Algérie a mené à des agressions en bonne et due forme. Les attaques menées par le représentant du régime marocain à l’ONU, Omar Hilal, soutenant le mouvement terroriste du MAK ou encore ses tentatives d’impliquer notre pays en tant que partie prenante dans le conflit du Sahara occidental en sont l’une des facettes. L’attitude belliqueuse du Makhzen n’a fait que s’affirmer depuis la normalisation avec l’entité sioniste.

    Le lobbying du Maroc en faveur d’Israël pour l’introduire au sein de l’Union africaine et susciter des divisions au sein de l’organisation panafricaine est un sérieux grief que l’on peut reprocher au palais royal. Or, celui-ci ne s’est pas arrêté à ce stade. Le fait qu’il ait permis au ministre des affaires étrangères de l’entité sioniste, Yaïr Lapid, de proférer des menaces à l’encontre de l’Algérie à partir de Rabat, est non seulement inédit mais totalement inexcusable. Sans oublier le fait que le régime marocain se soit investi dans une coopération militaire et de renseignement avec Israël avec pour objectif l’instauration d’une base militaire sioniste à la frontière, ce qui revient à amener l’ennemi à nos portes. Que dire de la guerre hybride que le Makhzen mène activement contre l’Algérie, tantôt en recourant à l’espionnage par le biais du logiciel Pegasus, tantôt par le recours à l’arme de la drogue, un autre par la cyberguerre menée par le moyen du piratage des sites nationaux et la désinformation alimentée sur les réseaux sociaux ou par le biais de centaines de sites créés et financés à cet effet. Mais le Makhzen a franchi le Rubicon lorsqu’il a commandité le meurtre de trois chauffeurs algériens à la frontière mauritanienne par le biais d’un drone de l’armée marocaine. Autant d’hostilités qu’on ne peut balayer d’un revers de la main et accepter de fumer le calumet de la paix. Que cherche donc le monarque en lançant cet « appel » à la réconciliation, si ce n’est qu’à se présenter en « victime expiatoire » pour se dédouaner de ses nombreux crimes et à détourner l’opinion publique marocaine de la profonde crise politique, économique et sociale qui frappe le pays de plein fouet.

    Un discours destiné à la consommation interne

    Le fait que Mohamed VI évoque une nouvelle fois la réouverture des frontières relève d’une tentative désespérée de justifier les difficultés économiques marocaines par le seul facteur de la fermeture des ces dernières. C’est en cela que le Dhoubab électronique makhzenien a mené campagne ces derniers jours pour susciter de la sympathie envers des Marocains accablés par la crise qui chercheraient à traverser la frontière pour entrer en Algérie.

    Et dans son discours le roi Mohamed VI associe la crise que traverse son pays à la fermeture des frontières. « (…) Notre ferme engagement à améliorer la situation socio-économique de notre pays n’a d’égal que notre souci constant de gérer les priorités qui sont les siennes aux niveaux régional et international. Notre souhait est que ces frontières se muent en passerelles permettant au Maroc et à l’Algérie d’accéder à un avenir meilleur (…) », argua-t-il. Il est clair que le message du roi du Maroc contenu dans son discours de samedi à l’occasion de la fête du trône est beaucoup plus destiné à la consommation interne afin de détourner l’attention du peuple marocain qui bat le pavé depuis quelques mois et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin.

    La crise multiple qui secoue le royaume chérifien est sans précédent et découle de la gestion chaotique de la pandémie, de la corruption et des conflits d’intérêts au sommet. En plus d’être économique et sociale, celle-ci révèle une dimension politique générée par la normalisation avec l’entité sioniste que les Marocains contestent et considèrent comme une atteinte à leur dignité. Cette royale dérobade sous forme d’invitation à l’Algérie afin de mettre fin au conflit et ouvrir une nouvelle page est loin de duper par son manque de sincérité et sa sournoiserie.

    A bien lire, Mohammed VI tente de détourner les regards de ses sujets et éluder la revendication socio économique de la rue marocaine en leur présentant notre pays comme la cause principale de leurs tracas. Une autre façon machiavélique de diaboliser l’Algérie, « l’ennemi par qui arrivent tous les malheurs des marocains » et susciter l’empathie des citoyens marocains afin de les cristalliser autour d’un roi malade, symbole d’un régime finissant. La ruse est au Makhzen ce qu’est la langue fourchue est au serpent. Le roi du Maroc qui feint « la fraternité » est conscient qu’il est allé loin dans son animosité envers l’Algérie. Et « Tant va la cruche à l’eau qu’à la fin elle se brise » disait le vieil adage.

    Azzedine Belferag

    La Sentinelle, 01/08/2022

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental

  • Le discours du roi du Maroc dans la presse algérienne

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    Pénalisé par l’Algérie, Mohamed VI fait appel à son dernier recours – L’Algérie cèdera-t-elle?

    Les relations entre les deux pays n’ont jamais vraiment été au beau fixe. Durant l’année écoulée, ces relations se sont considérablement dégradées. En effet, plusieurs événements s’immiscent dans la diplomatie entre les deux pays frontaliers.

    Exactement un an après, le roi du Maroc réitère son discours de l’an dernier. Une énième tentative pour tenter de rappeler l’Algérie sur la table des négociations. Lors de sa prise de parole ce 30 juillet, le roi Mohamed VI, a joué de l’émotionnel pour tenter désespérément de séduire l’opinion publique algérienne mais aussi marocaine.

    Dans ce numéro d’aujourd’hui, on vous décortique la portée des tensions entre les deux pays, et la réponse à l’appel du souverain du Maroc.

    Début du conflit

    Depuis leurs acquisitions d’indépendance respectives, une tension a toujours existé. Principalement, il s’agit du Sahara occidental, occupé à 80 % par le Maroc au détriment des indépendantistes.

    Plus récemment, toujours sur la question des frontières, c’est la déclaration d’un représentant marocain à l’ONU qui a suscité la réaction de l’État algérien en déclarant son soutien au mouvement séparatiste Kabyle d’Algérie.

    Enfin, c’est la normalisation des relations entre Rabat et Tel Aviv, qui a poussé l’Algérie à cesser toute relation avec son voisin.


    En effet, soutient de la Palestine, Alger voit dans cette relation une énième provocation et une tentative d’apporter le conflit Israelo-Palestinien au coeur du Maghreb. De plus, ce dernier, Tel Aviv, a conclu un accord d’armement avec le Maroc, ce qui menace directement Alger.

    La réponse d’Alger

    Difficile de croire que le discours tenu par le roi du Maroc à l’occasion de l’anniversaire de son accession au trône, puisse changer quelque chose.

    Le gouvernement Algérien entend maintenir ses sanctions, privant Rabat de gaz, de marchandise et même de l’espace aérien Algérien. Ce discours sonne plutôt comme un appel à l’aide en plein désert du sahara, sans vouloir faire un mauvais jeu de mot.

    Maghreb Emergent

    Mohamed VI évoque l’Algérie dans son discours: Quand le Makhzen veut se donner le beau rôle

    par A. Zerzouri

    Dans un climat social tendu, marqué par les manifestations des marocains contre la dégradation des conditions de leur vie quotidienne et le rapprochement de plus en plus poussé particulièrement sur le plan militaire du royaume avec Israël, le roi Mohamed VI a concentré son discours traditionnel prononcé à l’occasion de son accession au trône sur les relations avec l’Algérie.

    Ce n’est pas une nouveauté, puisque l’année passée, pour la même occasion, Mohamed VI avait consacré 40 % de son discours à l’Algérie, usant d’un ton apaisant et conciliant à l’égard de son voisin. « La main tendue » du souverain a été donc réitéré, le 30 juillet 2022, presque dans le même style employé en 2021. « Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères », a encore soutenu Mohamed VI dans un discours radiotélévisé à la nation, samedi 30 juillet. « Je souligne une fois de plus que les frontières qui séparent le peuple marocain et le peuple algérien frères ne seront jamais des barrières empêchant leur interaction et leur entente », a-t-il souligné, en exhortant les Marocains à « préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage à l’égard de nos frères algériens ». Il s’est engagé dans le même sillage à « trouver une issue à la situation actuelle et à favoriser le rapprochement et la compréhension entre les deux peuples ». Non sans évoquer ces parties qui ont fait de l’invective contre l’Algérie un sport national, et que Mohamed VI désigne comme des «individus irresponsables qui s’évertuent à semer la zizanie entre les deux peuples frères». Affirmant dans ce sillage que « les allégations selon lesquelles les Marocains insulteraient l’Algérie et les Algériens », «sont totalement insensées et sincèrement consternantes ». Pourtant, les premiers à offenser l’Algérie sont les plus hauts diplomates marocains eux-mêmes, qui ne manquent jamais l’occasion de verser leur venin contre l’Algérie à travers les tribunes de représentations diplomatiques internationales, notamment onusiennes. Et Mohamed VI lui-même qui ouvre les portes de son royaume aux israéliens, entretenant une coopération militaire très poussée avec l’Etat hébreu, dont les sentiments à l’égard de l’Algérie ne sont pas des plus amicaux. N’est pas dans le tort ce diplomate algérien qui, au lendemain du discours de Mohamed VI en juillet 2021, avait avisé que le discours est destiné à la consommation extérieur, pour montrer à l’opinion international que le Maroc est gentil et que le méchant c’est la partie algérienne, qui ne veut pas prendre cette « main tendue » du roi du Maroc, alors que dans les faits réels, tout est actionné pour nuire aux intérêts de l’Algérie. On peut, ainsi, s’interroger sur l’évolution de la situation dans les relations entre les deux pays durant cet espace d’une année, le temps écoulé entre la première et la seconde « main tendue ». Mohamed VI a-t-il réellement fait le moindre pas dans le sens de l’apaisement des relations avec l’Algérie ? On aura beau chercher, on ne trouvera rien d’apaisant. Par contre, sur le plan des hostilités, rien n’a cessé. Preuve en est le développement accru et rapide des relations avec l’Etat hébreu, notamment sur le plan de la coopération militaire, ainsi que les provocations qui visent l’Algérie, qui n’ont marqué aucun répit tout au long de cet intervalle de temps, notamment de la part du représentant du Maroc à l’ONU, qui pousse à chaque fois le représentant algérien à le recadrer. Des paroles, Mohamed VI serait encouragé dans le réel de passer aux actes pour traduire le fond de pensée de son discours.

    Pour rappel, bien qu’on présente le dossier du Sahara occidental comme principal contentieux entre les deux pays voisins, l’Algérie a rompu ses relations diplomatiques en août 2021 dans le sillage de « la dérive » du royaume à l’encontre de l’Algérie, consistant en la distribution aux membres d’une conférence des pays non-alignés par le représentant du Maroc à l’ONU, en juillet 2021, d’un document exprimant un soutien marocain à l’autodétermination du « peuple kabyle ». Immédiatement après cette attaque contre l’unité du peuple algérien, l’ambassadeur algérien a été rappelé pour « consultations », en attendant des clarifications à ce sujet de la part du Maroc. Mohamed VI n’a jamais donné suite à cette attente, scellant de fait la rupture des relations diplomatiques.

    Le Quotidien d’Oran

    Le roi du Maroc supplie l’Algérie et évite d’évoquer la normalisation des relations avec les sionistes

    DIA-01 août 2022: En panne d’arguments, le roi du Maroc Mohamed VI a longuement supplié l’Algérie pour rétablir les relations diplomatiques entre les deux pays, tentant ainsi de jouer sur les sentiments du peuple marocain. Mohamed VI a adopté le discours prôné par l’Algérie, à savoir que les deux peuples sont frères du fait qu’ils appartiennent à une même région, parlent la même langue et sont liés par la même religion.

    Dans son allocution à l’occasion de la fête du Trône, le roi du Maroc s’est inspiré du discours des autorités algériennes lesquelles ont toujours fait la part des choses entre les peuples frères des deux pays et les positions politiques du royaume. Quand l’Algérie avait décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, les plus hautes autorités algériennes n’ont pas manqué de souligner que cela a été fait avec un pincement au cœur en raison des liens profonds et fraternels entre les deux peuples.

    Toutefois, le contexte politique a amené l’Algérie à rompre ses relations avec le Maroc, pays ayant normalisé ses relations avec l’entité sioniste. Une ligne rouge que l’Algérie n’a pas tolérée, ce qui l’a amené à prendre des mesures correctives contre le Maroc.

    Aujourd’hui, les Marocains se rendent compte des retombées négatives et calamiteuses de la normalisation des relations avec l’entité sioniste. A cause de cette normalisation, les Marocains sont privés du gaz algérien et d’autres avantages que les autorités algériennes toléraient pour des raisons purement humanitaires, notamment pour les populations habitant les zones frontalières.

    Dans son discours, Mohamed VI a tenté de tromper son peuple, lequel en a marre des mensonges des autorités marocaines, lesquelles ont normalisé les relations diplomatiques avec l’entité sioniste au détriment des relations fraternelles avec leur voisin de l’Est, l’Algérie qui a toujours aidé le Maroc et les Marocains. En somme, le discours ne fera pas taire la rue qui grogne au Maroc à cause la misère noire dont souffre le peuple frère marocain !

    Amir Hani

    DIA-Algérie

    Algérie: Pas de commentaire sur le discours de Mohammed VI.

    Algerie Maroc: Une source proche du dossier des relations avec le Maroc a déclaré, lundi, dans la première réponse concernant la position de l’Algérie sur le discours du roi du Maroc Mohammed VI, que « rien ne s’est passé ».

    Dans une question sur la position de l’Algérie sur le récent discours du monarque marocain, une source proche du dossier s’est contentée d’un commentaire sec : « Nous ne pouvons commenter un non-événement ».

    Il est à noter que les autorités algériennes, et même les médias et la rue, ont complètement ignoré le sujet du nouveau discours, et aucune réponse officielle n’a été émise à son sujet.

    Algérie Focus

    #Maroc #Algérie #Discours_du roi_Mohammed_VI