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  • La France, l’échec

    La France, l’échec

    France, corruption, Afrique, Mali, Libye, lgilets jaunes, violences policières, COVID-19, immigration, racisme, discrimination,

    La liste des échecs de la France est longue. Le dernier en date est son incapacité d’organiser une rencontre footballistique d’un jour dans une capitale envahie par la saleté, les rats et les drogués. Mais avant cet échec frappant, il y’avait d’autres: la corruption des institutions, la montée des extrêmes, le déclin de la démocratie, la perte de l’influence dans le monde et en Afrique en particulier, les sous-marins australiens, la Libye, les gilets jaunes, les violences policières, la gestion de l’épidémie COVID-19, les masques, le vaccin qu’elle est la seule parmi les grands à ne pas su trouver, le Mali…etc.

    Mais de tous ses échecs le plus grave est son incapacité avérée à gérer ses contradictions. À force de vouloir être originale, elle devient banale, voir menacée dans son existence. Elle a si profondément perverti la notion de laïcité que celle-ci s’assimile désormais chez elle à l’islamophobie. Elle veut une “laïcité à la française” qui n’est plus la laïcité universelle. Elle veut un “Islam de France” qui n’est plus l’Islam universel. Elle veut un traitement de l’immigration par l’intégration qui efface les diversités culturelles. Elle veut tout mais elle n’a rien. Le résultat : le face-à-face prédit par le ministère de l’intérieur Gérard Collomb avant son départ devient une réalité et la guerre civile n’est plus une simple vue de l’esprit, elle est une menace réelle.

    Elle peine à regarder sa réalité en face et à se remettre en cause. Elle s’entête, malgré tout, à croire qu’elle est le meilleur modèle de gouvernance au monde. Elle croit encore à ses lumières qui n’illuminent même pas chez elle.

    Ses malins génies, les Sarkozy, les Zemmour, les Marine le Pen, les Devillier, les Dupont-Aignan, et les Darmanin, ont trouvé la cause de ses déboires: l’ensauvagement et les sauvages. Ils entendent par là que le mal vient des immigrés maghrébins et africains noirs qui polluent la vie tranquille et policée de français de souche, blancs et chrétiens.Il se peut qu’il y’ai une part de vérité dans cette justification malgré son absurdité patente. Mais qui en assume la responsabilité ? Ces immigrés, ces habitants des zones déshéritées, ses “sauvages” dont on rappelle à chaque fois les origines pour s’en dédouaner, ne sont pas venus d’ailleurs, ils sont, en très grande majorité, des natifs de la France, des enfants de la France, formés à l’école républicaine française, par la société française, par la politique française, dans le cadre de l’économie française, qui évoluent dans les villes et les cartiers français et qui ont complètement coupé les liens avec les pays de leurs parents et leurs cultures. Ils sont les victimes de l’intégration et donc les victimes de la France et non de l’Algérie, de la Tunisie, du Cameroun où du Niger. Elle les a adopté en leur accordant la nationalité, elle en a par conséquence la garde. C’est elle qui a pris la charge de les former et de les ” civiliser”. Elle n’a pas su le faire. Et pour celà, telle un mère indigne, elle est la seule à blâmer.

    Ces enfants qui râlent et qui cassent ne sont pas des sauvages, ils sont des laissés pour compte, des révoltés. Désormais la France ne peut plus s’en débarrasser, ils font partie d’elle. Ils ne sont pas SON problème, ils ne sont qu’une petite partie de SON problème.

    Mekideche A.

    Bel-Abbès Info, 31 mai 2022

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    #France #Extrêmedroite #Discrimination #Laïcité #Immigration

  • Pap Ndiaye fait face à un racisme systémique pour être noir

    France, Pap Ndiaye, extrême droite, racisme, discrimination,

    Depuis sa nomination rue de Grenelle, l’historien est inondé de critiques de l’extrême droite et d’une partie du monde intellectuel pour être tout simplement noir.

    Pap Ndiaye est nommé ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse le 20 mai 2022.

    Entré à l’Ecole Normale Supérieure de Saint-Cloud en 1986, Pap Ndiaye est maître de conférences en histoire. Spécialiste de l’histoire sociale des États-Unis, il poursuit ses études outre-Atlantique et est diplômé de l’université de Virginie (1992).

    De retour en France, il complète son doctorat en histoire à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (1996), où il est chargé de cours. Ses travaux portent sur les questions de discrimination raciale en France et aux États-Unis. Il a obtenu une HDR (Habilitation à Diriger des Recherches) à l’Université Panthéon-Sorbonne en 2011.

    Devenu professeur à Sciences Po Paris, il y a dirigé le département d’histoire jusqu’à son détachement en mars 2021 comme directeur général du Musée national d’histoire de l’immigration à la Porte Dorée.

    Il est l’auteur de nombreux ouvrages sur la question noire en France, notamment « La Condition noire : essai sur une minorité française » publié en 2008.

    Mais apparemment, ses références et son curriculum vitae n’étaient pas suffisants, et son seul fardeau pour la France raciste très franche est d’être « pas assez français », ce qui signifie que vous ne pouvez pas être noir et français.

    « Un vrai intellectuel indigéniste, un vrai réveillé », qui revisitera l’histoire de France « à la lumière de l’indigénisme, de l’idéologie réveillée et de l’islamo-gauchisme », selon Éric Zemmour. Un « indigéniste présumé », pour Marine Le Pen, doublé d’un « militant raciste » pour le président du Rassemblement national, Jordan Bardella. Depuis sa nomination vendredi au ministère de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, universitaire spécialisé dans l’histoire sociale des États-Unis et des minorités, fait l’objet de critiques de l’extrême droite.

    L’étrange jargon de la langue fourchue de l’aile droite utilisé est consternant. Le racisme au cœur de cette société française blanche n’est-il pas « indigéniste » en soi ? N’importe qui a été poursuivi pour ces pourparlers sales. Absolument pas, l’islamophobie et le racisme ont carte blanche dans la société française depuis la montée en puissance du président Sarkozy et les idées de droite circulent librement et sont fréquemment réutilisées par tous les partis.

    On retrouve des mots qui reviennent régulièrement dans le débat médiatique français, au gré des polémiques. Des concepts difficiles à appréhender, car ils ne recouvrent pas le même sens selon qui les utilise – partisan ou détracteur, chercheur, militant ou chroniqueur ; et parce qu’ils font débat parmi les intellectuels. Voici les domaines clés à connaître pour y voir plus clair.

    La France est souvent chatouilleuse lorsqu’il s’agit de se pencher sur son abominable histoire coloniale et la nomination de Pap Ndiaye pourrait n’être qu’une réaction à cette maladie profonde à l’intérieur du système qui refusait de se soigner.

    Aldjazair.org, 28 mai 2022

    #France #PapNdiaye #Racisme #Discrimination

  • La France bloque une campagne contre les discriminations envers les femmes voilées

    La France bloque une campagne contre les discriminations envers les femmes voilées

    – « La vidéo de la campagne encourage le port du voile, ce que nous condamnons », a déclaré Sarah El Hairy, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement

    La France a bloqué une campagne de lutte contre les discours de haine anti-musulmans lancée par l’antenne du Conseil de l’Europe contre les discriminations.

    Des images de femmes portant un voile ont été partagées sur le compte Twitter de l’antenne du Conseil de l’Europe contre les discriminations avec les slogans « La liberté est dans le voile », « Apportez la joie et acceptez les hijabs » et « La beauté est dans la diversité comme la liberté est dans le hijab ».

    S’exprimant sur LCI TV, Sarah El Hairy, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’éducation nationale, de la jeunesse et des sports, chargée de la jeunesse et de l’engagement, a déclaré que la campagne du Programme « Droits, Égalité et Citoyenneté » du Conseil de l’Europe l’avait choquée.

    « Cette campagne est absolument à l’opposé de nos valeurs », a affirmé El Hairy.

    Et d’ajouter : « La France défend liberté de conviction, mais ce que l’on voit dans cette vidéo c’est le fait de prôner le port du voile, ce qui est condamnable (….) Nous avons fait part de notre désapprobation, d’où le retrait de cette campagne dès aujourd’hui. »

    Après que la France a assuré le retrait de la campagne, le Conseil de l’Europe a supprimé les messages connexes sur son compte Twitter.

    La responsable française a affirmé que Paris avait jugé « nécessaire de faire une protestation officielle », justifiant la position de son gouvernement en déclarant : »On ne prône pas le voile comme élément identitaire, c’est absolument contraire à tout ce que nous défendons comme idéal ».

    Le Conseil de l’Europe (à différencier du Conseil européen, institution de l’UE qui regroupe les chefs d’État et de gouvernement des pays membres) a lancé, jeudi, cette campagne contre la discrimination des femmes portant le voile, publiant sur son site plusieurs dizaines de visuels en anglais et adaptés au format des réseaux sociaux dans le cadre d’une campagne de communication visant à « lutter contre les discours de haine antimusulmans », explique le quotidien Le Figaro

    Et de préciser que La campagne est cofinancée par l’Union européenne via son programme « Droits, Égalité et Citoyenneté » qui doit contribuer à ce que « l’égalité et les droits des personnes tels qu’ils sont inscrits dans le Traité, la Charte et les conventions internationales des droits de l’homme, soient promus, protégés et effectivement mis en œuvre ».

  • La Cour suprême israélienne confirme la loi controversée sur l’État juif

    JERUSALEM (AP) – La Cour suprême d’Israël a confirmé jeudi une loi controversée qui définit le pays comme l’Etat-nation du peuple juif, rejetant les allégations des opposants selon lesquelles elle serait discriminatoire à l’égard des minorités.

    Dans son arrêt, la Cour a reconnu les lacunes de la loi dite de l’État-nation. Mais elle a déclaré que la loi « n’a pas nié le caractère démocratique d’Israël » décrit dans d’autres lois.

    Les partisans de la loi de 2018 ont affirmé que la législation ne faisait que consacrer le caractère juif existant d’Israël. Ses détracteurs ont déclaré qu’elle dégradait encore le statut de la minorité arabe d’Israël, qui représente environ 20 % de la population du pays.

    Les citoyens arabes d’Israël ont le droit de vote et sont bien représentés dans de nombreuses professions, mais ils souffrent néanmoins d’une discrimination généralisée dans des domaines tels que le logement et le marché du travail.

    La loi a été approuvée par la Knesset, ou parlement, en juillet 2018. Elle définit Israël comme l’ »État-nation » du peuple juif et ajoute que « l’accomplissement du droit à l’autodétermination nationale dans l’État d’Israël est propre au peuple juif. » Il a également rétrogradé l’arabe d’une langue officielle de l’État à une langue ayant un « statut spécial. »

    L’adoption de la loi a suscité une vive opposition de la minorité arabe du pays, en particulier parmi les Druzes israéliens, qui servent dans l’armée.

    Un certain nombre de groupes de défense des droits des Arabes et d’organisations de la société civile ont demandé à la Cour d’annuler la loi. Un panel de 11 juges, la plus grande formation de la Cour, a examiné l’affaire.

    Dans sa décision (10-1), la Cour a déclaré que « l’égalité des droits est accordée à tous les citoyens de l’État, y compris les groupes minoritaires ». Ils ont déclaré que le droit à l’autodétermination nationale « ne nie pas les droits personnels ou culturels reconnus ». Ils ont également déclaré que la loi ne portait pas atteinte au statut de la langue arabe et n’empêchait pas « la promotion de son statut. »

    Le seul juge arabe de la Cour, George Karra, a été le seul à exprimer sa dissidence, qualifiant la loi de discriminatoire.

    Le ministre de la Justice, Gideon Saar, chef du parti nationaliste Nouvel espoir, a salué la décision de jeudi.

    Il a déclaré que la loi « ancrait l’essence et le caractère d’Israël en tant qu’État-nation du peuple juif » et « n’empiétait pas sur les droits individuels des citoyens d’Israël ».

    Adalah, un groupe de défense des droits des Arabes qui a tenté de faire annuler la loi, a déclaré que le tribunal a confirmé une loi qui « exclut complètement ceux qui n’appartiennent pas au groupe majoritaire ». Elle a déclaré qu’elle « continuerait à travailler au niveau international pour dénoncer la nature discriminatoire et raciste de cette loi ».

    L’expert juridique Yuval Shany, vice-président de l’Institut israélien pour la démocratie, un groupe de réflexion indépendant, a déclaré que la loi était largement symbolique et qu’elle fournissait un « contexte » constitutionnel dont les juges pourraient tenir compte dans d’autres affaires. Mais il a ajouté que l’arrêt indiquait clairement que d’autres lois, sur des questions telles que l’égalité et les droits des minorités, devraient également être prises en compte.

    « Essentiellement, la Cour dit que vous devrez examiner ces questions au cas par cas lorsque la législation future nous sera présentée », a-t-il déclaré.

    Associated Press, 08/07/2021

    Etiquettes : Israël, Etat juif, loi, discrimination, minorités,

  • Le « racisme systémique » à l’origine d’un clash entre la France et l’ONU

    Une initiative contre le « racisme systémique » déclenche un clash entre la France et l’ONU

    Le Haut Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a exhorté la France à rompre avec un vieux tabou : commencer à utiliser des statistiques ethniques pour combattre « le racisme systémique » dans le pays. Et un conflit éclate.

    Pour défendre sa laïcité et son esprit républicain, les statistiques ethniques, religieuses ou sexuelles ne sont pas autorisées en France. On ne sait pas combien de races existent et quelle religion elles pratiquent dans le pays.

    Le Haut Commissariat aux droits de l’homme a recommandé à plusieurs pays, dont la France, de développer les statistiques ethno-raciales, une pratique généralement rejetée par la tradition française.

    Selon un rapport publié par la Commission des Nations unies le 28 juin, les États « devraient collecter et publier des données complètes, ventilées par race ou origine » et analyser « les effets cumulatifs des lois, politiques et pratiques sur des groupes raciaux et ethniques particuliers ».

    Le rapport va même plus loin en considérant que  » reconnaître expressément les personnes d’ascendance africaine dans les statistiques est aussi un pas vers la reconnaissance de votre identité et de votre héritage, ce qui va de pair avec leur droit à la dignité. « 

    Cet ordre en France est un tabou, qui dépasse les clivages entre la gauche et la droite. Universitaires et politiques l’acceptent comme une norme républicaine.

    Si certaines personnalités politiques comme Nicolas Sarkozy ont pu se déclarer en sa faveur, la plupart des hommes politiques sont contre.

    Emmanuel Macron a balayé la question en 2020, assurant qu’il préférait la mise en œuvre concrète de mesures anti-discriminatoires plutôt que le recours aux statistiques.

    Rejet du gouvernement et du Parlement

    Un rapport parlementaire de mars 2020 a enterré le problème.

    « L’introduction de statistiques ethniques plus détaillées pourrait sembler utile pour mieux mesurer certaines discriminations. Mais elle pourrait aussi fragiliser la cohésion sociale en reconnaissant l’existence de certaines ‘communautés’ et en figeant certains groupes selon des critères ethniques. Parfois artificiels « , a indiqué le député républicain Robin Reda, président de la mission.

    Par ailleurs, il existe déjà des formes de recensement ethnique, au-delà de la loi informatique et libertés du 6 janvier 1978.

    Ce texte interdit de « collecter ou traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales, les opinions ethniques, politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à leur santé ou à leur vie sexuelle. »

    Mais en 2007, le Conseil constitutionnel a autorisé le traitement nécessaire à la réalisation d’études sur la mesure de la diversité des origines, à partir de données objectives et subjectives.

    Ainsi, l’enquête Trajectoires et Origines de Inseed-Ined (TeO) de 2008 interrogeait la nationalité et le lieu de naissance des parents.

    Le second volet, prévu pour 2022, interrogera 26 500 personnes sur leurs grands-parents, afin d’étudier comment les origines ethniques peuvent impacter les trajectoires des troisièmes générations.

    Très peu d’études, selon le démographe Patrick Simon, « par rapport aux statistiques ethno-raciales établies par certains pays. »

    « On observe les origines nationales, mais pas l’appartenance ethno-raciale », précise le spécialiste.

     » L’enquête TéO nous apprend des choses sur les parcours des descendants d’immigrés mais ne constitue pas un levier d’action pour évaluer et agir contre les discriminations dans les entreprises, dans l’accès au logement, dans l’éducation ou dans l’accès à la santé « , assure-t-il.

    Le recensement ethnique

    Au Royaume-Uni, par exemple, le recensement ethnique permet d’établir des statistiques standardisées qui sont utilisées dans les entreprises et les hôpitaux pour évaluer, par exemple, la mortalité liée à la covidie en fonction de l’origine.

    « Le principe politique qui prévaut en France est que l’égalité s’obtient par l’invisibilité des origines ethniques. En France, on considère que poser des questions sur les origines entraîne plus de coûts que d’avantages à en tirer », explique le démographe.

    Un calcul risque-bénéfice qui prévaut dans le débat, selon le démographe de l’INED Hervé Le Bras.

    « L’argument le plus développé est le risque de communautarisme ou de ghettoïsation. A partir du moment où vous êtes contraint d’appartenir à une catégorie ethnique, vous vous identifiez de plus en plus à elle, ce qui va à l’encontre de toute idée de citoyenneté française « , analyse-t-il.

    « Le deuxième problème », selon le démographe, est que « l’ethnicité n’est pas un facteur structurant de la société française, sans nier les discriminations existantes. »

     » Dans des pays comme les États-Unis ou l’Afrique du Sud, le recensement ethnique identifie les descendants de l’esclavage. La racine de ces pays est l’esclavage ou l’apartheid « , argumente-t-il.

    « Ce n’est pas du tout le cas en France, où les arrivées sont relativement récentes et beaucoup plus variées. » Les statistiques ethniques ne font donc pas partie de la tradition française, fondée sur une citoyenneté indivisible.

    Ce que dit Emmanuel Macron

    Dans une interview accordée au magazine It, le président Emmanuel Macron a exprimé son rejet du militantisme ethnique.

    « La gauche politique ruine la société française parce qu’elle insiste pour définir ses compatriotes en fonction de leur appartenance ethnique et les décrit comme des victimes », a déclaré le président français.

    M. Macron a déclaré que les minorités ethniques ont effectivement été placées « en résidence surveillée » pour l’idéologie de gauche. Il a également reproché aux militants des droits des Noirs et aux féministes de chercher à définir les gens en fonction de leur sexe et de la couleur de leur peau.

    Il a affirmé que de tels points de vue provoquent des divisions dans la société française et empêchent les minorités ethniques de s’élever dans l’échelle sociale.

    Ses propos sont susceptibles de trouver un écho en France, qui refuse depuis longtemps de catégoriser les personnes en fonction de leurs origines ethniques et interdit les sortes de questions ethniques, qui sont courantes au Royaume-Uni et dans d’autres pays.

    « Société raciale »

    « Je vois la société devenir de plus en plus raciale. Nous nous étions libérés de cette approche et maintenant, une fois de plus, nous catégorisons les gens en fonction de leur race et, ce faisant, nous les assignons totalement à résidence », a déclaré le président français.

    L’interview de M. Macron a été interprétée comme une tentative de se présenter comme le défenseur d’un modèle social français menacé par le type d’idées de gauche qui sont courantes dans les universités du Royaume-Uni et des États-Unis.

    Ses commentaires ont également été perçus comme une tentative d’attirer les électeurs centristes et de réaffirmer leurs revendications avant les élections présidentielles d’avril.

    Cependant, elle se définit comme une féministe de type français. « Mon féminisme est un humanisme. Je suis du côté de l’universalisme. Je ne souscris pas à un combat qui définit chacun en fonction de sa propre identité ou de sa propre particularité », a-t-il déclaré.

    Ses propos ont été perçus comme un coup de semonce par les féministes américaines, souvent dépeintes en France comme des personnes détestant les hommes, qui cherchent à vivre dans des communautés exclusivement féminines.

    « Je pourrais vous présenter de jeunes hommes blancs, qui ont aussi d’immenses difficultés à trouver un emploi pour différentes raisons. Les difficultés sociales ne sont pas seulement structurées par le genre et la couleur de peau, mais aussi par les inégalités sociales « , a-t-il assuré.

    Macron a courtisé les groupes féministes français en affirmant qu’il avait été le premier dirigeant dominant à inscrire la violence domestique à l’ordre du jour politique du pays. Il s’est également engagé à améliorer la protection des femmes ayant des partenaires et des maris violents.

    Mais elle a refusé d’étendre le délai d’avortement de 12 à 14 semaines, affirmant que le « traumatisme » pour les femmes était plus important après cette période.

    Vegna News, 04/07/2021

    Etiquettes : France, ONU, racisme systémique, xénophobie, Islamophobie, discrimination, laïcité,

  • Canada : Horrible islamophobie

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Canada terre d’accueil des immigrés ? Difficile de le faire croire aux proches des quatre musulmans, membres d’une même famille, tués dimanche dernier par un individu au volant d’un pick-up dans une localité de l’Ontario, à l’enfant qui a été gravement blessé par cet attentat à la voiture bélier et qui va garder ses séquelles toute sa vie, ainsi que tous les musulmans vivant au Canada.

    C’est un acte terroriste qui vise à faire peur à la communauté musulmane installée au Canada, comme l’a désigné le Premier ministre Justin Trudeau, contrairement à d’autres médias qui continuent à faire dans les deux poids deux mesures, prompts à qualifier pareils crimes d’attentats terroristes quand le coupable est musulman et de simple «attaque» contre des personnes quand la cible sont des musulmans.

    Sans s’étaler dans ce sens sur le traitement médiatique insidieux réservé à ces attentats terroristes commis contre les musulmans installés dans les villes européennes, américaines ou australiennes, qui a eu sa part dans les débats depuis le temps, sans arriver à changer les pratiques ancrées dans certaines rédactions, il y a lieu de parler d’un horrible sentiment d’islamophobie, plus connu en France, qui prend des penchants criminels et qui menace la tranquillité de ce pays qu’on croyait à l’abri de ces haines raciales vu la composante de sa population essentiellement constituée par des groupes d’immigrés de différentes races et épousant diverses religions, qui continuent de nos jours d’affluer vers ces terres qu’on décrit comme paisibles et très accueillantes. Plus le cas de dire pour les musulmans ?

    Pour ne pas tomber dans l’extrême, on dirait que l’islamophobie, qui se développe d’une manière apparente chez les Canadiens, s’exprimant sporadiquement, certes, mais d’une rare violence (rappelant la fusillade dans une mosquée au Québec, en 2017, qui a fait six morts).

    Très inquiétante cette haine des musulmans, donc, car pouvant à la longue installer un sentiment de peur généralisé au sein de la communauté musulmane et provoquer des réactions autant violentes contre cet «autre» qui nourrit des sentiments de haine à leur égard.

    Déjà, le Conseil national des musulmans canadiens (CNMC), qui s’est dit «plus qu’horrifié par cette attaque terroriste en sol canadien», a appelé à la vigilance tous les musulmans vivant au Canada. Cela relève le degré du climat d’insécurité dans lequel vivraient, désormais, les musulmans dans ce pays. Et, les réactions d’indignation unanime chez les responsables canadiens n’enlèveraient rien à ce sentiment de crainte chez tout musulman d’être la prochaine cible du prochain attentat terroriste.

    «Personne ne devrait jamais avoir à vivre de cette façon, ni ressentir cette peur. Toutefois, à cause d’incidents horribles comme celui-ci, beaucoup de nos concitoyens, de nos voisins, de nos amis n’ont aucune autre option», de l’aveu même du ministre canadien de la Sécurité publique et de la Protection civile. Sommes-nous arrivés à une époque où les musulmans ne seraient nulle part en sécurité en dehors de leurs pays ? Ou la forte immigration des musulmans vers les pays de l’Occident, en sus des dommages collatéraux ou la confusion de l’image du musulman avec le terroriste islamiste, pose-t-elle un problème fondamental d’inadaptation avec les mœurs sociales dans les pays d’accueil ? Peut-être que les musulmans devraient suivre l’exemple des Chinois qui bâtissent leur propre univers, des villes dans les villes, là où ils émigrent.

    Le Quotidien d’Oran, 10 juin 2021

    Etiquettes : Canada, islamophobie, extrême droite, crime, assassinat, attentat, voiture bélier, racisme, discrimination, xénophobie,

  • Maghreb Connection, un livre sur le trafic de cannabis marocain

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai.

    Stéphane Sellami co-signe Maghreb Connection aux éditions Robert Laffont. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il revient sur ce phénomène du narco-banditisme né dans les cités qui s’appuie sur le trafic de drogues, principalement cannabis et d’herbe, et qu’on peut situer au carrefour des années 2000 en Île de France et du côté de Marseille. Ca a vraiment son essort de ce côté-là, notament à la mort d’un parrain d’une nouvelle génération qui s’appelait Farid Berama en 2006 à Marseille.

    Au début, le grand banditisme était le braquage et la nouvelle génération s’est emparé du narco-trafic parce que c’est ce qui rapporte de l’argent aujourd’hui. Dans les années 1980-1990, on avait un milieu qui était centré sur les braquages des banques, des fourgons blindés. Puis, ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé qui s’appuie, elle, sur ce trafic de drogue.

    Cette nouvelle génération s’est appuyé aussi sur de l’argent provenant des braquanges pour pouvoir financer ces trafics.

    Le trafic qui repose sur la résine de cannabis ou d’herbe, vous avez un producteur qui aujourd’hui c’est le riche marocain. Ce sont des traficants qui s’appuient sur des membres de leurs familles ou des proches qui sont qui, aujourd’hui, sont domiciliés au Maroc. Ce sont surtout des liens familiaux ou claniques.

    C’est une réalité dans ces quartiers gangrénés par le trafic de drogue. C’est un quotidien qui devient très difficile.
    Il y a une difficulté en termes d’emploi, de revenues. Par exemple, Porte de Clignancourt, Michelet, Saint-Ouen, il y a des points de deal qui rapportent, en termes de chiffres d’affaires, entre 45000 et 50000 euros par jour. Ce qui équivaut à 1 million d’euros par mois.

    Stéphane Sellami est co-auteur de l’ouvrage Maghreb Connection. Il est l’invité du 23h de franceinfo jeudi 27 mai. Il documente les quartiers gangrénés par les trafiquants, « on revient sur le phénomène de narcobanditisme qui naît dans les cités et s’appuie sur le trafic de drogue, principalement de cannabis et d’herbe, qui a émergé au carrefour des années 2000 en Ile-de-France et du côté de Marseille ». Petites et moyennes ville de province touchées « On avait un milieu dans les années 1980, 1990 centré sur les attaques de banques, de fourgons blindés et ce milieu a évolué. Une nouvelle génération a émergé s’appuie sur le trafic de drogues », explique l’auteur. La nouvelle génération s’est appuyée sur l’argent provenant des braquages pour favoriser le trafic. « Ce sont aussi des petites villes ou des moyennes villes de province qui sont aujourd’hui atteintes. Ce problème existe depuis plusieurs années », explique l’auteur.

    Etiquettes : France, Maroc, trafic de drogues, cannabis, haschich, kif, banditisme, gangs, crime organisé, braquage, enrichissement illicite, chômage, emploi, discrimination,

  • Un an après le meurtre de George Floyd, les Américains réfléchissent à son héritage

    Mardi, les Américains marqueront le premier anniversaire du meurtre de George Floyd sous le genou d’un policier blanc de Minneapolis, qui a catalysé le plus grand mouvement de protestation des États-Unis depuis des décennies contre la brutalité policière à l’égard des Noirs.

    À Washington, le président Joe Biden s’entretiendra en privé avec des membres de la famille de Floyd à la Maison Blanche, non loin de l’endroit où la législation sur la réforme de la police promise au nom de Floyd est bloquée au Congrès américain.

    A Minneapolis, une fondation créée à la mémoire de Floyd par certains membres de sa famille a organisé un après-midi de musique et de nourriture dans un parc près de la salle d’audience du centre-ville où Derek Chauvin, l’ancien officier, a été reconnu coupable le mois dernier du meurtre de Floyd lors d’un procès qui a fait date dans le domaine du maintien de l’ordre aux Etats-Unis.

    Chauvin, 45 ans, risque jusqu’à 40 ans de prison lorsqu’il sera condamné le 25 juin. Les trois autres officiers présents sur les lieux ont plaidé non coupable pour avoir aidé et encouragé Chauvin, et seront jugés l’année prochaine. Le département de police de Minneapolis a licencié les quatre officiers le jour suivant la mort de Floyd.

    Plus tard dans la journée de mardi, des personnes en deuil se rassembleront pour une veillée à la bougie sur le tronçon de route où Chauvin s’est agenouillé pendant plus de neuf minutes sur le cou d’un homme noir de 46 ans menotté, Floyd.

    Darnella Frazier, une spectatrice adolescente, a enregistré le meurtre sur son téléphone portable, téléchargeant sur Facebook une vidéo qui a horrifié des personnes dans le monde entier. Floyd avait été soupçonné d’utiliser un faux billet de 20 dollars pour acheter des cigarettes.

    Les gens ont afflué dans les rues des villes des États-Unis et du monde entier pour demander la révision, voire l’abolition, des services de police qui recouraient de manière disproportionnée à la violence contre les Afro-Américains.

    Les 50 États et le district de Columbia ont depuis introduit des lois visant à accroître la responsabilité ou la surveillance de la police, et 24 États ont adopté de nouvelles lois, selon la Conférence nationale des législatures d’État.

    Ces lois prévoient notamment l’obligation pour les policiers de porter des caméras corporelles, la criminalisation des entraves au cou ou la possibilité pour le public de consulter plus facilement les dossiers disciplinaires des policiers.

    Cependant, certains militants estiment que ces mesures, qui dans certaines juridictions sont déjà en vigueur depuis des années, sont insuffisantes pour lutter contre le racisme systémique dans le système de justice pénale.

    DES « PROGRÈS PROGRESSIFS » EN MATIÈRE DE LÉGISLATION

    Lors de sa rencontre avec les proches, mardi, M. Biden devrait évoquer les progrès de la loi fédérale George Floyd Justice in Policing Act, que la famille de M. Floyd a soutenue.

    « Il a une relation authentique avec eux, et le courage et la grâce de cette famille, et en particulier de sa fille, Gianna, ont vraiment marqué le président », a déclaré à la presse Jen Psaki, porte-parole de la Maison Blanche.

    La fille de Floyd et sa mère, ainsi que la sœur, les frères, la belle-sœur et le neveu de Floyd devraient être présents.

    M. Biden souhaitait que les législateurs américains terminent la législation sur la réforme des pratiques policières avant l’anniversaire de la mort de M. Floyd, et un groupe bipartisan de législateurs de la Chambre des représentants et du Sénat a travaillé dans ce sens.

    Mais le sénateur Tim Scott, principal négociateur républicain, a déclaré aux journalistes la semaine dernière qu’ils ne faisaient que des « progrès marginaux » et qu’il n’y avait aucune chance de parvenir à un accord dans la semaine à venir.

    Le principal point d’achoppement est l’immunité qualifiée, une doctrine juridique qui protège les officiers de police contre les poursuites judiciaires. Les républicains s’opposent aux dispositions du projet de loi qui érodent cette immunité, tandis que de nombreux démocrates libéraux affirment qu’ils ne soutiendraient qu’un projet de loi qui l’abolirait.

    Reuters, 25 mai 2021

    Etiquettes : George Floyd, nois, communauté noire, Etats-Unis, racisme, discrimination,

  • Pays Bas : Une nouvelle exposition jette un regard sans complaisance sur l’esclavage

    AMSTERDAM (AP) – La délicatesse de l’un des premiers objets de la nouvelle exposition du Rijksmuseum d’Amsterdam masque sa brutalité. Au bout d’une fine tige de fer se trouvent les lettres GWC, artistiquement entrelacées, utilisées pour marquer les initiales d’une société commerciale néerlandaise sur la peau des travailleurs réduits en esclavage.

    Le contraste frappant entre la parure et la brutalité, la richesse et l’inhumanité est un motif récurrent de l’exposition sans concession du musée, intitulée simplement « Esclavage », qui examine l’histoire de la participation des Pays-Bas à la traite internationale des esclaves.

    Non loin de là, un énorme ensemble de ceps en bois, de lourdes chaînes en fer et de cadenas utilisés pour contraindre les personnes asservies se trouve à côté d’une petite boîte, décorée de façon complexe avec de l’or, de l’écaille de tortue et du velours, célébrant certaines des précieuses marchandises commercialisées par la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales au 18e siècle : l’or, l’ivoire et les êtres humains.

    L’exposition, inaugurée mardi par le roi Willem-Alexander, raconte l’histoire de l’esclavage à travers les histoires personnelles de dix personnes, allant de travailleurs réduits en esclavage à une riche femme d’Amsterdam.

    « Nous voulions montrer que cette histoire parle à tous les Néerlandais. Elle nous appartient à tous, c’est pourquoi nous avons choisi une approche personnelle », a déclaré à l’Associated Press Valika Smeulders, directrice du département d’histoire du musée.

    L’exposition s’ouvre – tardivement et principalement en ligne en raison de la pandémie de COVID-19 – à un moment où l’examen de l’histoire coloniale brutale de nombreuses nations a été stimulé par le mouvement Black Lives Matter qui a balayé le monde l’année dernière après la mort de l’homme noir George Floyd.

    Les écoliers pourront visiter le musée à partir de cette semaine, mais l’exposition ne sera pas ouverte au grand public avant que le verrouillage néerlandais ne s’atténue davantage, peut-être en juin.

    Amsterdam a joué un rôle important dans la traite des esclaves à l’échelle mondiale – les imposantes demeures qui bordent ses canaux témoignent des fortunes réalisées par les commerçants de l’âge d’or, souvent grâce au travail des esclaves. Cette histoire a suscité des demandes d’excuses officielles de la part de la municipalité actuelle.

    « Eh bien, les excuses sont dans l’air, absolument. Et je pense qu’avec cette exposition, en tant que musée, ce que nous ajoutons à cela, c’est que nous présentons cette histoire de la manière la plus honnête possible pour nous en ce moment », a déclaré M. Smeulders.

    L’exposition néerlandaise s’inscrit dans un mouvement plus large de réexamen de l’histoire coloniale. En Belgique voisine, le Musée de l’Afrique, près de Bruxelles, a rouvert ses portes il y a quelques années après une rénovation majeure et a mis en lumière la sombre histoire coloniale du pays au Congo.

    L’Allemagne restitue des centaines d’objets connus sous le nom de bronzes du Bénin, qui ont été pour la plupart pillés en Afrique de l’Ouest par une expédition coloniale britannique.

    Les dix histoires présentées dans l’exposition d’Amsterdam couvrent 250 ans d’histoire coloniale néerlandaise et quatre continents – l’Europe, l’Asie, l’Amérique du Sud et l’Afrique.

    Parmi ces récits figure celui de Wally, un esclave contraint de travailler dans une plantation de sucre dans la colonie du Suriname. Dans une présentation audio, son histoire est racontée par l’ancien champion du monde de kickboxing Remy Bonjasky, dont les ancêtres travaillaient dans la même plantation.

    Wally a été impliqué dans un conflit avec les dirigeants de la plantation en 1707. Lui et d’autres esclaves se sont enfuis avant d’être repris, interrogés et exécutés.

    Wally et ses compagnons d’évasion « devaient se faire arracher la chair avec des pinces rouges tout en étant brûlés vifs », explique Bonjasky dans le récit en ligne. « Leurs têtes coupées seraient ensuite exposées sur des piques en guise d’avertissement. »

    La « puissance » dont ont fait preuve Wally et les autres hommes réduits en esclavage « est toujours dans mon sang », dit Bonjasky. « Elle a été transmise de génération en génération et c’est l’une des raisons pour lesquelles j’ai pu devenir trois fois champion du monde de kickboxing. »

    Une autre histoire de l’exposition qui offre un contraste flagrant avec l’horreur de la courte vie de Wally est celle d’Oopjen Coppit, la veuve de Marten Soolmans, dont le père possédait la plus grande raffinerie de sucre d’Amsterdam, transformant les récoltes d’hommes et de femmes réduits en esclavage en Amérique du Sud.

    Dans l’exposition, elle incarne la richesse générée par les travailleurs asservis pour quelques privilégiés. Dans un portrait en pied peint en 1664 par Rembrandt van Rijn, elle porte une longue robe noire bordée de dentelle, accessoirisée d’un collier de perles et de boucles d’oreilles.

    « Le fait que nous puissions utiliser Rembrandt pour parler de l’histoire de l’esclavage est vraiment passionnant et vraiment nouveau », a déclaré Mme Smeulders.

    Le second mari d’Oopjen, Maerten Daey, avait également des liens avec la traite des esclaves. Avant leur mariage, il a servi comme soldat de la Compagnie néerlandaise des Indes occidentales au Brésil, où il a enlevé et violé une Africaine appelée Francisca, dont il a eu une fille en 1632, selon les registres de l’église cités dans l’exposition.

    « Les vies de Marten, Oopjen et Maerten sont entrelacées avec l’histoire de l’esclavage », explique Taco Dibbits, directeur du Rijksmuseum, dans une visite audio de l’exposition. « Ils devaient leur richesse au travail des esclaves au Brésil. C’est un exemple de la façon dont l’histoire de l’esclavage et l’histoire des Pays-Bas sont liées. »

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : Afrique, escalavage, Europe, Pays Bas, exposition, Rijksmuseum, Black Lives Matter, racisme, discrimination, Belgique, Congo, crimes coloniaux,

  • Des effets de la colonisation

    Chaabane BENSACI

    Discriminations diverses, racisme profondément ancré dans les institutions comme dans les esprits, contrôles au faciès systématisés malgré les dénonciationsrégulières… Le colonialisme et l’esclavagisme ont eu des effets qui, des décennies après leur disparition, sont, chaque jour, perceptibles pour une catégorie de citoyens des anciennes puissances coloniales, notamment la France. Les traces sont là, évidentes et si des lois ont été votées pour les combattre, elles s’avèrent, la plupart du temps, inefficaces. Car ces traces sont dans les esprits, dans les mentalités et dans les mécanismes institutionnels.

    Les certitudes esclavagistes et colonialistes ont profondément forgé la société des pays européens qui ont participé à la boucherie, voire même celles qui n’ont fait que contempler les massacres. Et ce sont elles qui ont engendré le racisme, devenu ambiant. Les communautés stigmatisées le savent parfaitement, et leur histoire se résume, en général, à une litanie de discriminations et de brimades. Il ne s’agit pas là d’un fantasme. Les cités ghettos dans la plupart des villes, les demandes d’emploi qui n’obtiennent jamais de réponse, les diplômés qui sont poussés àdes emplois basiques, le contrôle au faciès, vingt fois par jour, bref, la marginalisation qui ne s’affiche pas au grand jour mais se pratique à grande échelle, tout cela constitue un climat dont ceux qui souffrent au quotidien se découvrent déshumanisés, poussés dans un coupe-gorge social, tributaires d’un destin par avance écrit.

    Des beaux discours sur la manière qu’il convient de mettre en oeuvre pour «réparer, rectifier, supprimer» tous ces effets pervers du colonialisme et de l’esclavage, il y en a eu et il y en a encore, à en veux-tu, en voilà! Il est faux de dire et, plus encore, de croire que les personnes qui portent ce courant de pensée sont marginales. Pour cela, il suffit de se référer à la montée en puissance des formations politiques imbibées de la nostalgie des «temps bénis des colonies».

    Comme aussi, il faut se rappeler la mobilisation résolue d’un président de la République pour faire voter une loi encensant les «bienfaits de la colonisation», une réponse et une riposte perfide à la tentative d’un prédécesseur de rééditer, avec l’Algérie, le traité d’amitié à l’origine de la réconciliation franco-allemande. Et s’il existe, toujours, un «très gros malaise» en France, sur ces questions, c’est aussi parce que de tels individus sont là, pour dire, tout haut, ce qu’un grand nombre de leurs partisans pensent, tout bas.

    L’Expression, 16 mai 2021

    Etiquettes : France, colonisation, Algérie, racisme, discrimination, marginalisation,