Étiquette : #Djamel Bensmaïl

  • Algérie : Des témoignages à charge contre le MAK

    Algérie, Incendies, MAK, Djamel Bensmaïl, 

    AFFAIRE DE L’ASSASSINAT DE DJAMEL BENSMAIL : Des témoignages à charge contre le MAK
    Deux jours après avoir révélé au grand jour les dessous de l’assassinat ignoble du jeune Djamel Bensmail, perpétré mercredi dernier à L.N.I, par l’arrestation de 36 mis en cause, la DGSN jette à nouveau la lumière sur cette affaire en mettant la main sur 25 autres suspects. De nouvelles vidéos témoignant de l’implication de l’organisation terroriste le MAK dans ce crime.
    Ainsi, comme on pouvait le constater sur les témoignages, le premier suspect parmi ce groupe passe aux aveux. D’apparence « affecté » celui-ci dira que « je regrette, je pleure son décès (défunt Djamel, ndlr) Lah Yarhmou. Ce n’est pas moi qui l’ai tué, je regrette ce qui s’est passé ». 
    Un deuxième suspect, issu selon lui de Tizi Rached à Tizi Ouzou, passe aux aveux. « Je suis arrivé au commissariat, j’ai trouvé le corps de la victime à terre et plein de sang. Je lui ai asséné des coups », a-t-il livré, expliquant qu’il a trouvé le moyen de peindre ses cheveux de la couleur jaune pour échapper aux services de sécurité. 
    Le troisième suspect, issu de Taourirt Mokrane, à L.N.I, a reconnu avoir rejoint le MAK en 2021 par le biais de Bouaziz Ait Chebib et Hocine Azem (en détention), lesquels, selon lui, le chargeaient de coller les affiches et des tracts de propagande. « J’ai participé au congrès d’Ait Zellal pour élire le président du MAK à l’extérieur, Ferhat M’henni, et Ait Chebib à l’intérieur en Kabylie», a-t-il balancé ce qui implique les chefs de cette organisation terroriste. 
    Un autre, issu d’El Milia, à Jijel, livre son témoignage. « J’ai noué le contact avec le MAK à travers facebook du temps du Hirak. Un certain M’hend Ou Mazigh, sur facebook, m’a sollicité pour entrer dans ce mouvement. Il m’a dit, tu viens avec nous pour plaire à Ferhat M’henni », a-t-il indiqué, ajoutant que cet individu trouve le fait que sa « recrue » habite à Bouchaoui, à Alger, est « stratégique » pour opérer un coup dans la capitale. 
    Pour un autre mis en cause, « je suis entré au MAK en 2016, je connais Ait Chebib, Hocine Azem et Lounes Hamzi et un autre parti en France ». « Je participe aux marches et aux rassemblements du MAK. Moi je revendique le fédéralisme et l’autonomie », a-t-il précisé. 
    En tout cas, tels étaient quelques uns des témoignages livrés à charge contre le MAK dans l’affaire de l’assassinat du jeune Djamel Bensmail qui a choqué toute l’Algérie.
    Farouk B.
  • Algérie/ Le téléphone de Djamel Bensmaïl a parlé

    Algérie, Djamel Bensmaïl, #Algérie, #DjamelBensmaïl,


    par Abla Chérif
    L’enquête autour du meurtre de Djamel Bensmaïl avance à grands pas. Hier, la DGSN a annoncé avoir retrouvé le téléphone portable de la victime. Il contient, selon la même source, des « vérités sidérantes » sur l’origine du crime.
    Abla Chérif – Alger (Le Soir) – L’élément est de taille. Il est capital même, puisqu’il devrait permettre de faire toute la lumière sur cette terrible affaire qui secoue depuis plusieurs jours le pays. Les « vérités sidérantes » qu’il contient n’ont pas encore été révélées à l’opinion publique, car elles ont été en premier lieu transmises à la justice, et font partie du secret de l’instruction qui se poursuit, indique encore le communiqué de la DGSN.
    Tout au long de ces derniers jours, de grosses interrogations liées à la « disparition » du téléphone portable de la victime ont été soulevées par les internautes sur les réseaux sociaux, inondés de vidéos destinées à permettre aux services de sécurité de mettre la main sur les auteurs du forfait.
    Ces interrogations se sont faites encore plus nombreuses après la publication d’un témoignage émanant d’un des amis de Djamel Bensmaïl. Il affirmait avoir reçu un message dans lequel il l’informait qu’il avait pu filmer des personnes allumant le feu à Larbaâ-Nath-Irathen. 
    Tout le pays a été aussi tenu en haleine, hier, par de nouveaux témoignages télévisés de personnes nouvellement arrêtées, et elles aussi poursuivies dans l’affaire du lynchage du jeune Djamel Bensmaïl. 
    Ils sont vingt-cinq à avoir été interceptés ces deux derniers jours dans différentes wilayas du pays, et ce groupe porte donc à 61 le nombre d’individus actuellement détenus pour le meurtre du jeune bénévole.
    Les témoignages retransmis hier par voie télévisée sont saisissants, graves. Ils ont une nouvelle fois choqué par la reconnaissance des faits qui se sont produits, la jeunesse de leurs auteurs, et certaines révélations faites autour des intentions malsaines du MAK.
    Trois suspects ont reconnu leur appartenance à cette organisation classée terroriste par le gouvernement algérien, et soutenu que leurs actions se limitaient à des affichages et participation aux marches, mais les révélations du dénommé S. Hocene font froid au dos. 
    Face aux caméras, il avoue avoir été recruté sur Facebook par l’un des agents du MAK chargé de la zone algéroise. Il reconnaît aussi avoir suscité l’intérêt de cette organisation, car il se trouvait domicilié dans une zone qualifiée de stratégique par le MAK. « J’habite Bouchaoui, la personne du MAK chargée de recruter sur les réseaux sociaux m’a dit que je me trouvais dans une zone stratégique, proche de Club-des-Pins et des zones sensibles de la région (…) ne suscite pas la colère de l’homme en burnous blanc », en référence à Ferhat Mehenni, responsable du MAK réfugié en France. 
    Le suspect n’en dit pas plus, mais ses propos pleins de sous-entendus suffisent à soulever de lourdes interrogations.
    Ils choquent tout autant que les aveux de ces jeunes qui confirment leur implication directe dans le drame dont a été victime Djamel Bensmaïl. « Je suis monté dans le fourgon et un jeune qui avait environ dix-neuf ans m’a tendu un poignard. Il portait une casquette bleu à l’envers, je ne sais pas comment ni pourquoi j’ai pris cette arme, mais j’ai poignardé deux fois Djamel .»
    Le mis en cause reconnaît avoir fait une vidéo dans laquelle il niait tous les faits, avant son arrestation, par crainte des terribles conséquences de son acte. Un autre jeune, crâne rasé, avoue, lui, avoir alimenté le feu qui a consumé la dépouille de la victime. « J’ai vu sa jambe qui pendait hors du fourgon, je lui ai donné des coups, on l’a traîné jusqu’à une petite placette, ils ont commencé à mettre le feu au corps, j’ai pris un carton pour que le feu prenne bien .»
    Comme beaucoup, il s’effondre en larmes et demande pardon à la famille de la victime, à Dieu. Ces témoignages sont suivis par celui d’un autre suspect qui reconnaît militer pour l’indépendance de la Kabylie. Selon la DGSN, trois des vingt-cinq personnes arrêtées hier ont été interceptées dans la wilaya d’Oran.
    A. C.
  • Algérie: 36 suspects dont trois femmes arrêtés dans l'affaire d'assassinat de Djamel Bensmaïl

    Algérie, incendies, Djamel Bensmaïl, Algérie, #DjamelBensmaïl, 

    Assassinat de Djamel Bensmail à Larbaâ Nath Irathen : 36 suspects dont trois femmes arrêtés
    Deux résidentes enceintes en plus sont décédées hier à la suite de leur contamination par le coronavirus. C’est le docteur Lyes Merabet qui l’a annoncé. Visiblement sous le choc, le président du syndicat national des praticiens de la santé publique, s’est adressé, en son nom et au nom des praticiens affiliés à son organisation, au ministère de la Santé afin que ce département trouve des solutions d’urgence à cette hécatombe, qui n’en finit pas. 
    Le Directeur de la Police judiciaire à la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour, a communiqué, hier, les premiers éléments de l’enquête ouverte sur l’affaire de l’assassinat abject du jeune, Djamel Bensmail à Larbaâ Nath Irathen dans la wilaya de Tizi Ouzou. Intervenant lors d’une conférence animée, hier à Alger, il a annoncé l’arrestation de 36 suspects, dont trois femmes. 
    « Parmi ces individus arrêtés, il y avait la personne qui a poignardé la victime et la femme qui appelait et incitait à bruler la dépouille », ajoute-t-il. Selon lui, certains suspects « ont même tenté de fuir le territoire national, dont une personne a été interpellée à la frontière algéro-marocaine ». 
    « Les investigations se poursuivent pour arrêter toutes les personnes impliquées », déclare le même responsable, qui revient aussi sur les circonstances du crime. 
    Le responsable de la police judiciaire a répondu aussi sur des interrogations concernant le fait que le jeune Jimmy qui se trouvait dans un fourgon de police soit remis à la foule qui l’a ensuite lynché. « Les forces de police de Larbaâ Nath Irathen étaient divisées en trois groupes : le premier était en train d’aider les citoyens à éteindre le feu, le deuxième s’est chargé de sécuriser le commissariat où il y avait deux autres personnes soupçonnées d’être des pyromanes, alors que le troisième qui est composé de quatre policiers qui ont transporté la victime à bord de leur véhicule ». « 
    « Le véhicule a été cerné par une foule en état d’hystérie », explique-t-il. Pourquoi la police n’a pas fait usage de tirs de sommation ? Le responsable de la DGSN répond. 
    « En application des instructions du Haut commandement, les éléments de la Sûreté qui transportaient la victime à bord du véhicule de police ont évité les tirs de sommation pour éviter tout dérapage. Vous imaginez ce qui aurait pu se passer si la police avait tiré en l’air au milieu d’une foule hystérique ? 
    La situation se serait aggravée, comme le voulait des ennemis de l’Algérie », justifie-t-il. Après ses explications, la DGSN a diffusé des enregistrements de 7 suspects qui ont livré leurs témoignages sur ce qui s’est passé, mardi dernier à Larbaâ Nath Irathen. Parmi eux, il y avait un enseignant de l’éducation islamique, dont la photo selfie devant le cadavre calciné de Jimmy a fait le tour des réseaux sociaux.
    Samir Rabah
    L’Est Républicain,  15 août 2021 
  • Algérie: Pourquoi Djamel Bensmaïl est mort de cette façon-là ?

    Algérie: Pourquoi Djamel Bensmaïl est mort de cette façon-là ?

    Algérie, Djamel Bensmaïl, #Algérie, incendies,

    Par Yazid Ben Hounet

    La nausée. La colère succède à la honte qui elle-même laisse place à la tristesse. Depuis jeudi, l’histoire de la fin dramatique de Djamel Bensmaïl me hante et me démoralise.

    N’eût été l’incroyable dignité de son père et de sa famille. Elle nous porte et nous oblige à être à la hauteur. Comment? En étant lucide sur les raisons de cet acte barbare et en œuvrant pour que cette folie meurtrière ne se reproduise plus jamais.

    Contrairement aux incendiaires qui véhiculent encore et toujours des explications complotistes, les questions qui me taraudent ne sont pas tant de savoir qui a tué Djamel et s’il a été victime d’un piège. La justice apportera en son temps les informations sur le déroulé exact et les culpabilités dans son lynchage et sa mise au bûcher.

    Les questions qui me taraudent annulent toutes les fausses questions, en même temps qu’elles sont essentielles pour nous, en tant que citoyens algériens : pourquoi Djamel Bensmaïl est mort de cette façon-là ? Je veux dire, comment se fait-il qu’il n’y ait pas eu une majorité de personnes pour s’opposer au lynchage ? Pourquoi il n’y a pas eu davantage d’habitants pour interdire que l’on déplace sa dépouille — comme celle d’un animal (voire pire encore) — de la cour du commissariat à la place publique Abane-Ramdane ? Pourquoi n’y a-t-il pas eu une majorité de personnes pour s’opposer à ce que l’on brûle sa dépouille ? Pas simplement par respect du corps de la victime, mais pour la simple raison que cela est sacrilège en Algérie, que cela est totalement contraire à nos propres coutumes. Pourquoi, enfin, tant d’individus se sont-ils amassés autour de cet horrible spectacle pour prendre des photos et des selfies ?

    Non, définitivement, les explications complotistes qui pullulent sur la Toile et qui voient la main du DRS ou des RG partout ne permettent nullement de répondre à ces questions pourtant fondamentales. Dans les vidéos qui circulent, je n’ai vu ni le DRS, ni les RG, ni Tebboune, ni Chanegriha, ni l’État. J’y ai vu une foule fanatisée criant «pouvoir assassin !», «ulac smah ulac!» (pas de pardon) ou encore «les Arabes, les animaux !». J’y ai vu une foule haineuse vampirisée par les idéaux mortifères du MAK. Elle ne criait pas «pyromane assassin !». Non, «pouvoir assassin !» avec la certitude aveugle d’avoir entre ses mains un criminel envoyé par le «pouvoir» pour brûler les forêts de Kabylie.

    Or, qui véhicule cette tromperie et cette haine de l’État ? Parmi ces incendiaires : le néo-harki, fondateur du MAK, accueilli en grande pompe en Israël et au Maroc, bénéficiant de l’attention des médias de ces pays. Il écrivait le 12 août, à propos de Djamel Bensmaïl : «son occupant aurait reconnu faire partie d’un groupe de trente prisonniers libérés à condition d’aller allumer des incendies en Kabylie.»

    Le lendemain, quand il s’est avéré que l’occupant était un jeune Algérien, originaire de Miliana, un amoureux de l’Algérie et de la Kabylie, venu aider à combattre le feu, c’est la thèse d’un piège orchestré par le DRS qui était mise en avant par ce séparatiste. C’est toujours cette histoire farfelue qui est propagée par des mercenaires et des comptes à la solde de puissances étrangères. Dès lors que l’on se pose la question de savoir «pourquoi Djamel Bensmaïl est mort de cette façon-là», et pour peu que l’on regarde les vidéos avec sincérité, une réponse paraît évidente : trop d’individus adhèrent aveuglement à ces thèses incendiaires, trop de cœurs sont consumés par la haine distillée par le MAK, mais aussi par tous ces complotistes qui opposent la société contre l’État, qui propagent cette idée mortifère d’un État délibérément contre son peuple.

    Que faire ?

    Être vigilant face à ces discours. Car ils incendient nos cœurs et notre pays. L’affaire Pegasus comme cet horrible assassinat nous enjoignent de ne pas écouter ces appels, parfois subtiles, à la détestation de nos autorités politiques, de notre État (et de ses institutions) et, plus encore, de notre pays. Il nous faut éviter d’opposer la société contre l’État, mais contribuer à l’améliorer pour le bien de tous.

    Il nous faut suivre la voie de Djamel : aimer son pays, malgré ses imperfections. Aider nos compatriotes, et fraterniser avec eux, quelle que soit leur région. Respecter notre nature et en prendre soin — car si les feux se propagent autant, c’est aussi, comme l’écrivait Maâmar Farah(1), parce que nos forêts sont jonchées d’innombrables verres jetés par trop de concitoyens irrespectueux et négligents. Il est trop facile de blâmer l’État pour les misères qui nous accablent et dont nous portons nous aussi une part de responsabilité.

    En dépit des difficultés de la vie quotidienne, il faut essayer, comme le faisait Djamel, de s’épanouir dans des plaisirs simples mais qui font la grandeur des nations et le sel de la vie : les arts, le respect de la nature et de l’environnement, la convivialité, la fraternité, l’amour du pays. Il nous faut définitivement arrêter ces critiques destructrices (pas celles constructives) qui embrasent nos âmes et abîment notre patrie.
    Y. B. H.

    1) https://www.lesoirdalgerie.com/billet-pas-doux/59-ans-dindependance-et-pas-un-seul-canadair-65764

    Le Soir d’Algérie, 16/08/2021

  • Algérie : Réactions au meurtre de Djamel Bensmaïl

    Algérie : Réactions au meurtre de Djamel Bensmaïl

    Algérie, Djamel Bensmaïl, incendies, #Algérie,

    ILS ONT RÉAGI AU MEURTRE DE DJAMEL BENSMAIL

    Abdelaziz Rahabi : « acte ignoble qui relève d’un autre âge »

    L’ancien ministre de la Communication et de la Culture et ex-diplomate, Abdelaziz Rahabi, a réagi au meurtre du jeune Djamel Bensmaïl, originaire d’Aïn Defla, perpétré à Larbâa Nath Irathen dans la wilaya de Tizi-Ouzou.

    Dans un post publié sur son compte Facebook intitulé « le temps de la fraternité, de l’union et de la responsabilité», Rahabi a indiqué, que « le lynchage de Djamel Bensmaïl unanimement condamné est un acte ignoble et relève d’un autre âge ».

    Précisant que « la justice doit être rendue en toute sérénité et rigueur pour que force reste à la loi, en toutes circonstances et en tous lieux ». Abdelaziz Rahabi a estimé que « la violence est le produit de la généralisation du désordre, de l’inquiétante banalisation de la mort en Algérie et du recul avéré de l’État de droit dont l’établissement est retardé par l’autoritarisme du pouvoir et l’archaïsme de ses institutions ».

    Il a également souligné que « ce crime odieux ne saurait entacher les valeurs millénaires d’hospitalité et de fraternité de toute une région qui traverse une situation dramatique », précisant qu’ « elle est portée par un élan national et spontané de solidarité et de compassion qui marque le temps de la fraternité, de l’union et de la responsabilité». Mokrane Aït Larbi : « les auteurs du crime ne représentent pas la région de L.N.I »

    L’avocat et défenseur des droits de l’Homme, Mokrane Aït Larbi a souligné que la justice doit faire son devoir de « punir tous ceux qui ont contribué, d’une manière ou d’une autre, à l’assassinat du jeune Djamal Bensmaïl » et « de leur infliger des peinessévères». Estimant que les auteurs du crime « ne représentent pas la région de Larbaâ Nath Irathen, de la wilaya de Tizi-Ouzou, ni les habitants de la Kabylie », écrit Aït Larbi sur sa page Facebook, accusant « des parties étrangères derrière ces actes criminels dans la région de la Kabylie notamment Tizi-Ouzou et d’autres régions du pays ». « Mais le peuple, malgré son manque de moyens, a une nouvelle fois démontré sa volonté de se sacrifier pour sauver des vies.

    Des dizaines d’Algériens, civils et militaires, sont tombés en martyrs en tentant d’éteindre les incendies, soulignant que ces victimes civiles et militaires resteront dans la mémoire de l’Algérie, notamment de la Kabylie».

    Issad Mabrouk : « rien ne peut justifier ce crime, quels qu’en soient les motifs »

    Le président du Syndicat national des magistrats (SNM), Issad Mabrouk, a affirmé que le crime commis contre Djamel Bensmaïl, dans la commune de L.N.I. à Tizi-Ouzou, n’accepte aucune justification, quels qu’en soient les motifs. Dans des déclarations médiatiques, Issad Mabrouk a souligné la nécessité de l’intervention des institutions de l’État pour prouver leur existence et leur efficacité dans l’exercice du rôle constitutionnel qui leur est confié.

    En réaction au communiqué du procureur de la République près du tribunal de Larbâa Nath Irathan, le magistrat a déclaré : « Bien qu’il soit publié tard, il démontre (le communiqué) que les enquêtes sont en cours pour démontrer la vérité », mais d’après les données fournies, poursuivit–il « nous concluons quelque chose de terrible, le défunt (Bensmaïl) a été arrêté avec deux autres personnes, il a été traité d’une manière hideuse, ce qui signifie que ces personnes ne reconnaissent pas du tout l’État ou la primauté du droit ».

    Dans le même sens, Issad Mabrouk a appelé l’intervention stricte et résolue des Institutions de l’État, ajoutant : «Sans cela, nous nous dirigeons vers l’effondrement de la valeur de l’État et de la valeur de ses Institutions, car la question est très dangereuse ».

    Sarah Oubraham

    Le Courrier d’Algérie, 16/08/2021

  • Algérie: les aveux des mis en cause dans l’assassinat de Bensmaïl

    Algérie: les aveux des mis en cause dans l’assassinat de Bensmaïl

    Algérie, Djamel Bensmaïl, #Algérie, incendies,

    Assassinat de Djamel Bensmail: Voici les aveux des mis en cause

    Le Directeur de la Police judiciaire a la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN), Mohamed Chakour a affirmé, dimanche, l’arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes, impliqués dans l’assassinat et le lynchage du jeune Djamel Bensmail a Larbaâ Nath Irathen (Tizi Ouzou).

    Intervenant lors d’une conférence de presse animée a l’Ecole supérieure de Police a Châteauneuf, le Contrôleur de police Mohamed Chakour a indiqué que l’enquête préliminaire ouverte par les services de Sûreté suite au crime d’homicide, lynchage, immolation par le feu et mutilation, sabotage de biens et violation de l’enceinte d’un poste de police, entraînant la mort de Djamel Bensmail a Larbaâ Nath Irathen, a donné lieu a l’arrestation de 36 mis en cause dont 3 femmes”, ajoutant que parmi ces individus arrêtés “figurent la femme qui appelait et incitait a décapiter la dépouille et la personne qui a poignardé la victime, arrêtée alors qu’elle tentait de fuir vers le Maroc”.

    Les services de Sûreté nationale “qui ont intensifié leurs investigations œuvrent a arrêter tous ceux qui ont pris part a ce crime odieux”, a souligné M. Chakour précisant que les policiers qui transportaient la victime a bord du véhicule de police “ont évité les tirs de sommation pour éviter tout dérapage sécuritaire dangereux, que certaines parties connues pour leur hostilité envers l’Algérie auraient exploité pour déstabiliser le pays”.

    “Le non recours aux tirs de sommation intervenait en application des instructions du Haut commandement”, a-t-il expliqué.

    Lors de cette conférence, des vidéos des aveux de quatre mis en cause dont la femme qui incitait a la décapitation de la victime, ont été projetées.

    Echourouk online, 16/08/2021

  • Algérie: Le lynchage du jeune Bensmaïl enflamme la toile (vidéo)

    Algérie, incendies, Djamel Bensmaïl, #Algérie, lynchage,

    Djamel Bensmaïl est un jeune artiste engagé originaire de Miliana qui porte dans son coeur l’idéal d’une société plus humaine. C’est à ce titre qu’il a participé comme de nombreux jeunes à plusieurs actions de volontariat à caractère social et écologique et au Hirak populaire tant il était épris de changement.

    Parti comme volontaire dans la wilaya de Tizi Ouzou pour aider à combattre les incendies qui ravageaient les forêts et menaçaient les habitants, il ne pouvait pas savoir qu’il allait tomber sur des êtres qui ont perdu toute humanité et qui lui ont fait subir le pire des châtiments juste par ce qu’ils présumaient qu’il était un pyromane.

    L’image terrible du lynchage du jeune Djamel qui a fini par être brûlé vif a vite fait le tour des réseaux sociaux. De nombreux Algériens choqués et révoltés par ce crime barbare n’ont pu se contrôler. Sur les réseaux sociaux, les discours puant la haine raciale ont malheureusement remplacé les discours de sympathie et de solidarité que l’épreuve a fait naître entre les Algériens depuis plusieurs jours, ce qui pousse à s’interroger sur les mobiles cachés de ce crime abject.

    Des blogueurs algériens ont attribué ce crime à des éléments du MAK dans le but de casser l’élan de solidarité nationale apparu ces derniers jours en faveur des wilayas les plus touchées par les incendies (Tizi Ouzou et Béjaïa) et qui a su transcender les clivages ethniques et régionaux. Cette piste n’est pas à exclure mais une chose est sûre. Ce crime n’honore ni la Kabylie ni l’Etat algérien.

    En effet, si le comportement barbare de la foule est à dénoncer, il ne faut pas oublier le caractère criminel de la conduite des policiers qui ont fini par livrer la victime à ses bourreaux sous la pression d’une foule déchaînée alors qu’ils auraient pu effectuer des tirs de sommation pour disperser les assaillants.

    Algérie, incendies, Djamel Bensmaïl, #Algérie, lynchage,

    Alors que les images du forfait circulaient sur la toile et que les criminels ne cachaient même pas leurs visages, l’Etat s’est montré d’une passivité déconcertante. Cette passivité ne fera qu’aggraver la cassure entre les Algériens que l’Etat prétend éviter à tout prix. Ce ne sont pas les discours creux contre la Fitna qui arrêteront celle-ci mais la justice. C’est pourquoi l’Etat algérien doit agir au plus vite pour arrêter et punir les coupables de ce forfait. Il y va de l’autorité de l’Etat mais aussi de l’unité nationale tant galvaudée dans le discours officiel.

    En effet, la passivité de l’Etat dans ces circonstances risque d’être interprétée par l’opinion publique algérienne comme une politique de deux poids, deux mesures et un favoritisme régional inadmissible. Certes, le chantage au séparatisme sur lequel surfe un mouvement nationaliste xénophobe des plus extrémistes semble paralyser le pouvoir algérien qui cherche à éviter de tomber dans les provocations de ce mouvement soutenu par des puissances étrangères par une politique de concessions à l’égard de la Kabylie qui devient à la fin complètement improductive.

    En effet, le chantage au séparatisme kabyle ne peut pas tout justifier. Les Algériens ont le sentiment que pour sauvegarder une unité nationale factice, le pouvoir est prêt à toutes les concessions quand il s’agit de la Kabylie. Ce comportement qui est au départ tout à fait louable n’a malheureusement pas aidé jusqu’ici cette région. Au contraire, il a contribué à nourrir un chauvinisme arrogant dont se nourrit un courant séparatiste qu’on dit minoritaire mais qui réussit apparemment à imposer sa loi aux habitants.

    Pire, le chantage au séparatisme est devenu une rente politique pour les minorités culturelles et idéologiques qui ont main basse sur l’Administration et la plupart des entreprises publiques comme l’atteste l’exemple de la Sonatrach et pour leurs expressions politiques au sein de l’opposition pseudo-démocratique (FFS, RCD, MDS). Plusieurs observateurs ont estimé au lendemain de ce crime odieux qui a enflammé les réseaux sociaux que si les choses continuent ainsi, il est fort à craindre que la révolte sociale qui gronde contre l’injustice et la corruption prenne une tournure raciale qui risque de porter atteinte sérieusement à la paix civile et à la cohésion nationale. La balle est désormais dans le camp de l’Etat, premier garant de la paix civile et de l’unité nationale.

    Les discours creux contre la Fitna ne suffisent pas dans ces circonstances. La main de fer de l’Etat doit s’abattre impitoyablement sur les criminels dans le respect de la loi. Ce ne sont pas les cris de révolte légitime des jeunes algériens sur les réseaux sociaux qui vont allumer le feu de la Fitna. Cette dernière se nourrit de toutes les pratiques régionalistes et racistes que les Algériens supportent depuis 1962 de la part des minorités qui ont squatté les appareils de l’Etat et qui cherchent aujourd’hui à en prendre totalement le contrôle sans passer par le suffrage universel au nom du mot d’ordre trompeur « madania machi askaria » avec le soutien de leurs sponsors étrangers.

    Mohamed Merabet

    Algérie solidaire, 12/08/2021

  • Algérie : Djamel Bensmaïl l’artiste, cet humaniste

    Algérie : Djamel Bensmaïl l’artiste, cet humaniste

    Algérie, Djamel Bensmaïl, incendies, lynchage, #Algérie, Kabylie,

    DJAMEL BENSMAÏL EST MORT EN HÉROS L’artiste, cet humaniste

    IL Y A DES COLÈRES QUI NE SE CALMENT PAS, des douleurs insondables, des blessures qui resteront béantes, des morts qui nous sèchent nos larmes et qui nous indignent. Des morts inacceptables parce qu’injustes et injustifiables.

    La mort de l’artiste Djamel Bensmaïl, assassiné par une foule déchaînée et insatiable, fait partie de ces disparitions qui nous révoltent et qui mettent en émoi tout le peuple algérien.

    Appelé affectueusement Jimmy par ses amis et proches, Djamel Bensmaïl était un poète, musicien et artiste-peintre. Un type bien qui aimait l’art, le beau et la vie, et aux dires de ceux qui l’on connu, un humaniste qui aimait prêter main-forte à ceux qui en avaient besoin. Une belle âme qui, devant le désastre qui a touché la région de Kabylie avec la série d’incendies qui ont ravagé des villages entiers, n’hésite pas à quitter sa ville Miliana pour partir renforcer les rangs des bénévoles venus secourir les habitants des régions sinistrées.

    Quel a été son tort ? Celui de son élan humanitaire qui, au risque de sa vie, est allé affronter des flammes en furie, les mains nues. Elan généreux comme ceux de milliers d’Algériens qui constituent des chaînes humanitaires pour renforcer les convois d’aides aux populations démunies après le désastre qui a ravagé des régions entières. Ton geste restera à jamais dans nos mémoires Djamel.

    Le cinéaste Mustapha Mengouchi, qui s’exprimait sur cette horrible mort du jeune artiste, a trouvé le mot juste, en soulignant qu’il n’aimait pas la foule parce qu’elle est immonde, alors que le sociologue Lahouari Addi a précisé qu’il a été tué par la foule et que la foule est un phénomène qui déshumanise l’individu.

    C’est sans doute le père de Djamel Bensmaïl qui a tout compris, lui qui, dans son message au peuple algérien, a donné une leçon d’humanisme et de vie. Il a appelé au calme et à la fraternité.

    Respect Monsieur. Que Dieu apaise votre douleur et votre peine ainsi que celle de votre famille.

    Quelle sagesse, quelle dignité ! Votre courage est un exemple à méditer.

    Dans un post sur les réseaux sociaux, un cousin de Djamel Bensmaïl a loué ses qualités, en réaffirmant qu’il était gentil et serviable, un type qui adorait la nature et qui était incapable de faire du mal à une mouche.

    Depuis qu’il avait découvert la Kabylie, il allait chaque année du côté de Bejaïa, à Cap Sigli plus précisément. L’heure n’est pas à la discorde, l’heure est à la solidarité et heureusement que le peuple algérien a toujours répondu présent dans les pires moments qu’a traversés notre pays. Et des épreuves, l’Algérie n’a pas été épargnée depuis les années 1990.

    Abdelkrim Tazaroute

    Horizons, 15/08/2021

  • Algérie – Un été pourri

    Algérie, incendies, Kabylie, #Algérie, Djamel Bensmaïl, #Djamel Bensmaïl,

    Par Ouali M.

    Le variant delta avait déjà commencé le travail de sape pour gâcher les vacances des Algériens. Les incendies meurtriers ont achevé le processus en calcinant une bonne partie du pays et, malheureusement aussi chez certains, en asséchant les cœurs de tout bon sentiment et les cerveaux de toute raison.

    La foule, c’est un peu Dr Jekill et Mr Hyde, comme l’ont largement démontré les théoriciens qui ont étudié ce phénomène social universel. Elle se montre héroïque parfois, et abjecte en d’autres circonstances. Ainsi, des jours durant, par impuissance face à l’ampleur de la catastrophe, on a répété en litanie aux Algériens qu’il ne pouvait y avoir, cela doit être vrai dans certains cas, que des criminels pour allumer ces incendies qui ont consumé leurs biens et parfois leurs proches.

    Des jours durant la foule s’est montrée courageuse face au feu. Versatile, elle allait aussi montrer toute sa cruauté face à l’un de ses semblables. A qui la foule, chargée de haine, pouvait-elle s’en prendre, sinon à l’étranger à la région. L’étranger, l’Autre, a toujours été la victime expiatoire de la foule lorsqu’elle perd les pédales.

    A Larbaâ Nath Irathen, la foule, dans sa lâcheté, a commis un crime inqualifiable en lynchant un jeune homme soupçonné de pyromanie, en l’immolant par le feu, certains poussant la vilenie jusqu’à diffuser la vidéo de l’immonde acte sur les réseaux sociaux. Tous ceux qui ont participé à ce cérémonial démoniaque doivent être traînés devant la justice et rendre des comptes pour que l’impunité ne reproduise pas ce genre de tragédie.

    Larbaâ Nath Irathen n’est qu’un lieu topographique, cela aurait pu arriver n’importe où et pour des raisons encore moins compréhensibles et explicables. La raison, toutefois, nous indique aussi que l’Algérie doit commencer à sérieusement se préparer à faire face aux catastrophes climatiques que les scientifiques prédisent pour très bientôt, mais aussi revoir toute la stratégie tracée auparavant qui s’est révélée totalement inefficace à les endiguer lors de séismes, d’inondations, de sécheresse et, aujourd’hui d’incendies de forêts.

    Est-ce compréhensible, par exemple, que le Maroc et la Tunisie aient des Canadair et pas l’Algérie ? Ce n’est malheureusement pas la dernière et bizarre énigme qui stupéfie l’esprit des citoyens de ce pays. Il est tout aussi bizarre que l’Algérie rechigne à demander l’aide internationale, alors qu’elle est acculée à le faire par manque de moyens, au lieu de laisser la catastrophe étendre son ombre.

    La solidarité n’est pas qu’à sens unique et il n’y a aucun déshonneur à se faire aider par les pays bienveillants à notre égard.

    O. M.

    Horizons, 14/08/2021

  • Algérie: La dignité d’un père meurtri

    Algérie, Djamel Bensmaïl, incendies, Kabylie, #Algérie, #DjamelBensmail,

    Le père du jeune Djamel Bensmaïl est resté digne, malgré la douleur de la perte de son enfant. Il a surtout appelé à la retenue et à la sagesse.

    En effet, dans une vidéo, il a adressé un message et lancé un appel empreint d’humanité. Il a affirmé que son fils venu aider ses frères de la Kabylie a été victime d’un acte isolé et non celui prémédité par toute une population.

    «Les Kabyles sont nos frères de toujours. Je sais qu’ils ne sont pas ignobles», avait-il déclaré, non sans ajouter que son fils, «comme tous les morts brûlés dans cette tragédie qui frappe la région, est mort en martyr et sa place est au paradis».

    R. H.

    Le CNDH s’indigne

    Le Conseil national des droits de l’homme (CNDH) a affirmé, jeudi dernier, que «seule la justice peut décider des peines et de leur application, une fois établie l’implication des mis en cause dans le crime, et ce, dans le cadre du strict respect des exigences d’un procès équitable».

    «Parmi les exigences d’un procès équitable, le respect de la présomption d’innocence, du droit à la défense et de la confrontation aux preuves, ainsi que le droit à la preuve contraire», a précisé le CNDH. «Ce sont là quelques-uns des critères de l’Etat revendiqués par le hirak populaire béni et authentique, et concrétisés sur le terrain par les autorités supérieures.»

    Exprimant sa profonde indignation, le CNDH a énergiquement condamné les agissements de certains qui ont décidé de «se faire justice eux-mêmes en s’en prenant aux individus suspectés d’avoir été à l’origine des feux de forêt, des agissements diamétralement contraires aux fondements de l’Etat de droit». «L’Etat, fort de ses institutions sécuritaires et judiciaires, est seul habilité à procéder à l’arrestation, à la détention, à l’inculpation, à l’instruction et au jugement des criminels», a-t-il ajouté.

    A cette occasion, le Conseil a invité la société civile ainsi que tous les citoyens à davantage de solidarité et d’entraide avec tous les sinistrés, appelant tout un chacun à «faire preuve de citoyenneté, à ne pas se laisser manipuler par la rumeur et à s’unir autour de l’Etat et de ses institutions pour surmonter cette crise».

    Horizons, 14/08/2021