Étiquette : djihadistes

  • Burkina Faso : l’armée neutralise des terroristes en fuite, une importante quantité d’explosifs saisie (actualisée)

    Topics : Burkina Faso, armée, terroristes, djihadistes, Sahel, Mali,

    L’armée burkinabè a fait feu sur des terroristes en fuite vers la frontière malienne, décimant les assaillants et leur importante logistique.

    Des terroristes, face à la pression des FDS et des VDP, ont décidé de se replier des frontières du Burkina.

    C’est le cas d’un groupe sur plusieurs motos et de pickups dans la région du Sahel (zone de Kenou), en partance en territoire malien.

    Fort heureusement, les vecteurs aériens de l’armée burkinabè a repéré les fuyards avant de les décimer dans des frappes précises, avec leurs matériels.

    Notons aussi que l’opération a permis de saisir une grande quantité d’explosifs.

    Selon nos sources, de grandes opérations se poursuivent dans plusieurs localités du Burkina.

    Les égarés qui ont rejoint les groupes armés terroristes, ont le choix de déposer immédiatement les armes ou de périr.

    Agence d’information du Burkina

    #BurkinaFaso #Mali #Terrorisme #Djihadistes

  • Congo: L’Etat Islamique affirme avoir tué plus de 35 « chrétiens »

    Tags : Congo, RDC, Etat Islamique, terrorisme, djihadistes,

    DAKAR, Sénégal (AP) – Le groupe État islamique a publié une déclaration revendiquant la responsabilité d’avoir tué plus de 35 personnes et blessé des dizaines dans l’est du Congo.

    Dans le communiqué, publié vendredi par Aamaq, l’agence de presse des militants, il a déclaré avoir tué des « chrétiens » avec des fusils et des couteaux et détruit leurs biens dans le village de Mukondi dans la province du Nord-Kivu. Il a également publié une photo des maisons en feu.

    L’annonce intervient après que les autorités locales ont confirmé qu’au moins 45 personnes avaient été tuées la semaine dernière dans plusieurs attaques contre différents villages par des rebelles des Forces démocratiques alliées, une milice liée à l’EI.

    Le conflit couve dans l’est du Congo depuis des décennies alors que plus de 120 groupes armés se battent pour le pouvoir, l’influence et les ressources, et certains pour protéger leurs communautés. L’ADF a été largement active dans la province du Nord-Kivu, mais a récemment étendu ses opérations dans la province voisine de l’Ituri et dans des zones proches de la capitale régionale, Goma.

    Les efforts pour endiguer la violence contre les ADF n’ont guère donné. Une opération conjointe de près d’un an menée par les armées ougandaise et congolaise n’a pas atteint les résultats escomptés de défaite ou d’affaiblissement substantiel du groupe, selon un rapport publié en décembre par un groupe d’experts de l’ONU. Les rebelles ADF sont accusés par l’ONU et des groupes de défense des droits d’avoir mutilé, violé et enlevé des civils, y compris des enfants. Plus tôt ce mois-ci, les États-Unis ont offert une récompense pouvant aller jusqu’à 5 millions de dollars pour toute information susceptible de conduire à la capture du chef du groupe, Seka Musa Baluku.

    Jeudi, des journalistes de l’AP ont vu des corps descendre dans une fosse commune à Mukondi. Les membres de la communauté ont pelleté de la terre sur les corps sur fond de maisons détruites et ont déclaré que le gouvernement ne faisait pas assez pour les protéger.

    « Comme vous le voyez à Mukondi, c’est toujours pareil. ADF, qui est toujours mal intentionnée contre les Congolais », a déclaré le colonel Charles Ehuta Omeonga, administrateur militaire de la région de Beni. « Nous avons perdu beaucoup de nos frères », a-t-il déclaré.

    La mission de maintien de la paix des Nations Unies au Congo a condamné les meurtres et exhorte les autorités congolaises à enquêter et à traduire les responsables en justice.

    AP

    #Congo #Etats_Islamique #Chrétiens

  • Burkina Faso: L’armée poursuit son offensive à l’Est et au Nord

    Tags : Burkina Faso, djihadistes, terroristes, Sahel, Afrique de l’Ouest,

    Des militants non identifiés au Burkina Faso ont tué 11 soldats et en ont blessé quatre autres lors d’une opération de reprise de territoire dans l’est et le nord jeudi, a annoncé l’armée.

    Depuis 2018, le Burkina Faso est envahi par des insurgés liés à Al-Qaïda et à l’État islamique, qui ont pris le contrôle de vastes zones du pays d’Afrique de l’Ouest.

    Les attaques de ces groupes, également largement actifs au Niger et au Mali voisins, ont tué des milliers de civils et déplacé des millions de personnes, malgré la présence de troupes étrangères et de casques bleus des Nations Unies.

    Des opérations militaires pour les contrer sont en cours dans les provinces orientales de Tapoa, Boulgou et Koulpelogo et dans plusieurs régions du nord, a indiqué l’armée dans un communiqué.

    « Ces actions ont déjà entraîné de lourdes pertes parmi l’ennemi et la reprise du contrôle de certaines zones », ont indiqué les forces armées.

    Il a déclaré avoir tué plus de 112 insurgés.

    Reuters

  • Burkina Faso : village de Partiaga attaqué, au moins 60 morts et des milliers de déplacés

    Tags : Sahel, Burkina Faso, Partiaga, djihadistes, terrorisme,

    Le Mouvement des hommes et des peuples (MBDHP) le dénonce dans un communiqué, selon lequel l’agression du 26 février dernier a été précédée de semaines de « menaces récurrentes »

    Une soixantaine de personnes ont été tuées dans des attaques à répétition menées fin février contre le village de Partiaga, dans l’est du Burkina Faso, par des groupes jihadistes. Le Mouvement des hommes et des peuples (MBDHP) le dénonce dans un communiqué, selon laquelle l’attaque du 26 février a été précédée de semaines de « menaces récurrentes ». «Ce sont des gens de toutes les couleurs, blancs, noirs. Ils ont traversé la ville pendant plusieurs jours avant d’attaquer », a confirmé un habitant de la zone à l’agence de presse « Apa », évoquant notamment une embuscade le 17 février qui a fait plusieurs victimes parmi les auxiliaires militaires et civils engagés dans les groupes d’autodéfense. . Suite à cette attaque, racontent les habitants, l’armée a quitté le village, qui est ainsi resté exposé aux jihadistes.

    L’organisation de défense des droits humains précise que « le matin du 26 février 2023, des groupes terroristes armés ont envahi la ville, tuant, détruisant des biens et emportant du bétail », indiquant qu’ »en l’absence de toute intervention, l’horreur a duré toute la journée et le Vdp (volontaires pour la défense)ils ont été rapidement dépassés par les événements.

    Dans cette attaque, les jihadistes ont incendié « tous les bâtiments administratifs et maisons » du village. Citant des sources locales, le Mbdhp indique qu’une soixantaine de personnes ont été tuées, tandis que des sources « Apa » ajoutent qu’aux victimes s’ajoutent une vingtaine de disparus, une trentaine de blessés et des milliers de déplacés dans les villes de Diapaga et Namounou, où des manifestations de soutien nouveaux arrivants et interpeller les autorités.

    Aucun rapport officiel n’a été publié à ce jour. Lundi 27 février, le gouverneur de la région de l’Est a annoncé que « des actions de sécurité sont en cours et qu’un rapport sur l’attaque sera établi dans les meilleurs délais ».

    Agenzia Nova, 08/03/2023

    #Sahel #Burkina_Faso #Djihadistes #Terrorisme

  • Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

    Burkina Faso : Qui est Ibrahima Traoré?

    Burkina Faso, Ibrahima Traoré, France, Barkhane, Sahel, djihadistes,

    DAKAR, 3 octobre (Reuters) – Alors qu’un convoi lourdement armé traversait une foule en liesse dans la capitale du Burkina Faso dimanche matin, le visage juvénile du dernier dirigeant militaire du pays, le capitaine Ibrahim Traoré, a émergé de la tourelle d’un véhicule blindé de transport de troupes.

    Vêtu d’un treillis de sport et d’un béret rouge, le joueur de 34 ans a souri et levé le pouce alors que les badauds l’accueillaient, certains en agitant des drapeaux russes.

    Traoré, un officier de rang relativement bas qui dirigeait quelques jours plus tôt un régiment d’artillerie dans une petite ville du nord, a été catapulté sur la scène mondiale depuis que lui et un groupe de soldats ont renversé le président Paul-Henri Damiba lors d’un coup d’État le 30 septembre.

    On sait peu de choses sur Traoré et ses collègues, qui depuis vendredi ont fait des déclarations à la télévision nationale en brandissant des fusils, des ceintures de munitions et des masques.

    Ils sont confrontés à des défis gigantesques pour atténuer les difficultés dans l’un des pays les plus pauvres du monde où la sécheresse, les pénuries alimentaires et les systèmes de santé et d’éducation qui craquent constituent des défis quotidiens pour des millions de personnes.

    Pourtant, l’accent initial a été mis sur les conflits et la politique.

    Dans une interview accordée à Radio France International lundi, Traoré, un militaire de carrière qui a combattu en première ligne contre des militants islamistes dans le nord, a insisté sur le fait qu’il ne resterait pas longtemps aux commandes.

    Une conférence nationale nommera un nouveau dirigeant par intérim d’ici la fin de l’année. Ce dirigeant, qui pourrait être civil ou militaire, honorera un accord avec le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest et supervisera un retour à un régime civil d’ici 2024, a-t-il déclaré.

    « Nous ne sommes pas venus pour continuer, nous ne sommes pas venus dans un but particulier », a-t-il déclaré. « Tout ce qui compte quand le niveau de sécurité revient, c’est le combat, c’est le développement. »

    Pourtant, une première image a émergé de ce que la junte de Traoré a l’intention de faire de son temps au pouvoir.

    Leurs actions, qui peuvent inclure une réforme de l’armée et des liens avec de nouveaux partenaires internationaux tels que la Russie, pourraient modifier la politique en Afrique de l’Ouest et changer la façon dont le Burkina Faso combat une insurrection islamiste qui a tué des milliers de personnes et contraint des millions de personnes à fuir.

    Les officiers de l’armée ont d’abord soutenu Damiba lorsqu’il a pris le pouvoir lors de son propre coup d’État en janvier, promettant de vaincre les islamistes. Mais ils ont rapidement perdu patience. Damiba a refusé de réformer l’armée, a déclaré la junte de Traoré. Les attaques se sont aggravées. Pas plus tard que la semaine dernière, au moins 11 soldats ont été tués lors d’une attaque dans le nord.

    Pendant ce temps, la Russie a exprimé son soutien au coup d’État tout comme ses voisins régionaux et les puissances occidentales l’ont condamné.

    « Je salue et soutiens le capitaine Ibrahim Traoré », lit-on dans une déclaration de l’homme d’affaires russe Yevgeny Prigozhin, fondateur de la société militaire privée Wagner Group, qui opère à travers l’Afrique, y compris au Mali voisin du Burkina Faso.

    LIENS AVEC LA RUSSIE ?

    Des liens avec la Russie mettraient encore plus à rude épreuve les relations avec l’ancienne puissance coloniale française, qui a fourni un soutien militaire ces dernières années mais est devenue la cible de manifestations pro-russes. Son ambassade à Ouagadougou a été attaquée au lendemain du coup d’État de vendredi.

    L’entrée de Wagner au Mali l’année dernière a sonné le glas de la mission d’une décennie de la France visant à contenir les islamistes liés à Al-Qaïda et à l’État islamique qui se sont depuis propagés au Burkina Faso.

    Wagner et l’armée malienne ont depuis été accusés par des groupes de défense des droits et des témoins d’abus généralisés, notamment le meurtre de centaines de civils dans la ville de Moura en mars.

    Les nouveaux dirigeants du Burkina Faso ont attisé samedi les émeutes anti-françaises lorsqu’ils ont déclaré dans une déclaration à la télévision que la France avait hébergé Damiba dans une base militaire et qu’il prévoyait une contre-offensive.

    Le ministère français des Affaires étrangères a démenti que la base ait hébergé Damiba.

    Traoré suit un cours intensif de diplomatie. Il a minimisé le lien entre Damiba et la France et a appelé à la fin des manifestations. A propos des liens avec la Russie, il était vague.

    « Il y a beaucoup de partenaires. La France est un partenaire. Il n’y a pas de cible particulière », a-t-il déclaré à RFI.

    En attendant, il doit jongler avec les problèmes du quotidien. Dimanche, il est arrivé en treillis militaire à une réunion avec des responsables ministériels qui a été diffusée en ligne.

    La junte peut-elle garantir la sécurité des écoles qui rouvrent cette semaine, ont-ils demandé à leur nouveau chef. Que fait-on d’un appel d’offres pour une liaison ferroviaire avec le Ghana ?

    Traoré, qui a dû consulter des conseillers, n’a pas eu toutes les réponses.

    Reuters, 03/10/2022

    #Burkina_Faso #Ibrahima_Traoré #Sahel

  • Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    Le Mali accuse la France d’armer les djihadistes

    Mali, France, Sahel, djihadistes, terroristes,

    BAMAKO, 17 août (Reuters) – Le Mali affirme que la France a violé son espace aérien et livré des armes à des militants islamistes dans le but de déstabiliser le pays d’Afrique de l’Ouest, la dernière d’une série d’accusations qui ont marqué la fin amère de leurs relations autrefois étroites.

    Dans une lettre au chef du Conseil de sécurité des Nations unies datée de lundi, le ministre des Affaires étrangères du Mali, Abdoulaye Diop, a déclaré que son espace aérien avait été violé plus de 50 fois cette année, principalement par les forces françaises utilisant des drones, des hélicoptères militaires et des avions de combat.

    « Ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour collecter des informations sur les groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », indique la lettre.

    Le Mali n’a fourni aucune preuve montrant que la France avait fourni des armes à des groupes islamistes. La France a dépensé une décennie et des milliards de dollars pour éradiquer les militants islamistes, certains ayant des liens avec Al-Qaïda et l’État islamique, dans son ancienne colonie.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a déclaré l’ambassade de France au Mali, dans un fil Twitter.

    Il a déclaré que 53 soldats français étaient morts au cours de sa mission de neuf ans au Mali et que la France avait tué des centaines de combattants islamistes afin d’améliorer la sécurité des Maliens. La France a également subi des attaques islamistes chez elle, a-t-il ajouté.

    Les accusations marquent un nouveau creux dans les relations au moment où la France retire ses dernières troupes du Mali et les mercenaires russes engagés par le gouvernement militaire malien étendent leur portée. L’échange inquiète les puissances occidentales qui voient leur influence s’amenuiser au Sahel.

    Le président russe Vladimir Poutine a évoqué la possibilité de fournir de la nourriture, des engrais et du carburant au Mali lors d’un appel avec le président par intérim du pays la semaine dernière. Lire la suite

    Des soldats allemands de l’ONU ont déclaré avoir vu les forces russes atterrir à l’aéroport et décharger du matériel lundi dans la ville de Gao, dans le nord du pays, le jour du départ des derniers soldats français. Lire la suite

    Les forces françaises ont été accueillies en héros au Mali en 2013 lorsqu’elles ont repoussé des groupes islamistes qui avaient pris le contrôle du nord, y compris la ville légendaire de Tombouctou.

    Mais une série de revers et d’attaques prolongées par les militants ont détérioré les relations, qui se sont aggravées depuis qu’une junte militaire a renversé le gouvernement en 2020 et renversé plus tard un cabinet civil intérimaire.

    Reuters

  • Le Mali accuse la France de collusion avec les islamistes

    Le Mali accuse la France de collusion avec les islamistes

    Mali, France, Sahel, djihadistes, terrorisme, Barkhane,

    BAMAKO, Mali (AP) – Le ministre des Affaires étrangères du Mali accuse la France d’avoir été de connivence avec les mêmes extrémistes islamiques qu’elle a passé près d’une décennie à combattre jusqu’au départ de ses troupes plus tôt cette semaine, une allégation fermement démentie par le gouvernement français.

    La lettre incendiaire envoyée au président du Conseil de sécurité de l’ONU est le dernier effort pour saper le soutien à la France, l’ancien colonisateur du Mali, à un moment où certains craignent que le départ de l’armée française ne permette aux militants d’intensifier leurs attaques.

    Les dernières troupes françaises de l’opération Barkhane ont quitté lundi le Mali après une forte détérioration des relations avec le chef de la junte malienne qui a pris le pouvoir il y a deux ans.

    « Le gouvernement du Mali dispose de plusieurs éléments de preuve que ces violations flagrantes de l’espace aérien malien ont été utilisées par la France pour recueillir des renseignements sur des groupes terroristes opérant au Sahel et leur larguer des armes et des munitions », a écrit le ministre des Affaires étrangères Abdoulaye Diop dans sa lettre à l’ONU.

    Le gouvernement malien a demandé à l’ONU de « travailler pour que la République française cesse immédiatement ses actes d’agression contre le Mali ».

    L’ambassade de France au Mali a vigoureusement démenti ces allégations dans un tweet publié mercredi.

    « La France n’a évidemment jamais soutenu, directement ou indirectement, ces groupes terroristes, qui restent ses ennemis désignés à travers la planète », a tweeté l’ambassade.

    L’armée française a refusé de commenter la lettre du ministre malien des Affaires étrangères, la qualifiant de « problème diplomatique et politique ».

    En 2013, la France a mené une opération militaire pour chasser les extrémistes islamiques des principales villes du nord du Mali où les militants avaient pris le pouvoir et commencé à imposer des sanctions sévères aux civils qui violaient leur interprétation stricte de la loi islamique connue sous le nom de Charia.

    Lorsque les troupes françaises ont libéré les villes du nord, elles ont été accueillies par de nombreux Maliens agitant des drapeaux français cousus à la main.

    Les extrémistes, cependant, se sont regroupés dans les zones désertiques environnantes et ont continué à mener des attaques contre l’armée malienne et les casques bleus de l’ONU qui tentaient de stabiliser le pays. La violence des extrémistes a augmenté et s’est propagée plus au sud, près de la capitale. La frustration suscitée par les attaques a contribué à alimenter le soutien au chef du coup d’État qui a renversé le président démocratiquement élu du Mali il y a deux ans.

    Le sentiment anti-français a également augmenté au milieu des attaques incessantes. Plus tôt cette année, la France a annoncé qu’elle retirerait ses troupes du Mali dans le cadre d’une réorganisation militaire dans la région. L’ambassade de France à Bamako a déclaré mercredi que 53 soldats français avaient été tués au cours des neuf années de présence militaire du pays.

    « Leur mission était avant tout de lutter contre les groupes terroristes et, ce faisant, d’améliorer la sécurité des Maliens », a-t-il tweeté.
    ___

    Les rédacteurs d’Associated Press Edith M. Lederer aux Nations Unies ; Angela Charlton à Paris ; et Barbara Surk à Nice, France ont contribué.

    AP

    #Mali #France #Sahel #Djihadistes #Barkhane

  • L’alliance stratégique entre le terrorisme et l’impérialisme

    L’alliance stratégique entre le terrorisme et l’impérialisme

    Mali, Sahel, Burkina Faso, Niger, djihadistes, terroristes,

    Editorial du 12 août 2022

    Les organisations terroristes d’Al Qaida et de l’Etat Islamique, s’entendant soudain comme larrons en foire, concentrent actuellement leurs coups les plus durs et les plus tordus contre l’armée et le peuple maliens. Alors que ces derniers jours, un calme plat relatif semble régner au Burkina Faso, au Niger, où Al Qaida et l’Etat Islamique ont pourtant leurs tentacules meurtrières bien étendues, le Mali est devenu le point focal de la violence terroriste. Comment expliquer cette concentration des attaques contre le Mali, dans une zone des Trois frontières pourtant infestée des brigands soutenus par les deux grandes organisations terroristes mondiales parrainées par les monarchies du Moyen-Orient, elles-mêmes alliées notoires de la coalition occidentale ? La réponse à cette question se trouve dans la maîtrise parfaite de deux autres questions : a) La nature de l’agression subie par l’Afrique depuis 2011 ; b) la différence de nature entre le régime politique du Mali Kura, dirigé par le Président GoÏta et les régimes politiques du Burkina Faso et du Niger.

    Derrière le jihadisme, terrorisme et impérialisme alliés au Sahel

    Abordons donc la première sous-question. De quelle nature est l’agression terroriste que l’Afrique, et notamment la bande sahélienne subit depuis 2011 ? En apparence, il s’agit d’une agression jihadiste. L’Etat Islamique et Al Qaida aimeraient, nous claironne-t-on, imposer aux peuples africains leur conception radicale de l’Islam. Ce serait donc pour imposer une civilisation de la Charia que les terroristes tueraient musulmans africains, chrétiens africains et traditionnalistes africains, sans distinction. Mais lorsqu’on analyse ce jihadisme africain de façade en profondeur, on découvre qu’il n’a pas de but proprement religieux, au sens de la transformation spirituelle de l’humain dans le but de la sainteté, de la bonté et de la piété, signes de la vraie soumission au Tout-Puissant Créateur de tous les êtres. Les soi-disant combattants du Califat se droguent, violent, tuent sans pitié et ne prient que quand leurs cerveaux frelatés font mine d’oublier leur propre méchanceté.

    En réalité, ce ne sont pas des musulmans qui attaquent l’Afrique, mais bien plutôt des terroristes aux ordres de Chefs bandits, pirates du désert, trafiquants de drogues, marchands d’esclaves, preneurs d’otages, exécuteurs de sales besognes de manipulateurs géopolitiques tapis dans l’ombre. Une simple analyse de la structure hiérarchique de l’Etat Islamique et d’Al Qaida nous conduit directement vers leurs puissances parraines notoires : l’Arabie Saoudite et le Qatar et d’autres monarchies du Moyen-Orient non moins concernées par cette étonnante bienveillante envers les pires criminels de ce temps. Or les monarchies du Moyen-Orient qui parrainent et financent[1] ces organisations sont les plus grandes et fidèles puissances alliées de l’Occident, qui leur fournit armes lourdes et munitions, en échange de leurs richesses pétrolières. Il s’ensuit, de manière nécessaire, que les puissances moyen-orientales et les puissances occidentales sont étroitement impliquées dans la dévastation actuelle du Sahel[2]. Le jihadisme sahélien n’est en fait que le cache-sexe de l’alliance stratégique entre le terrorisme et l’impérialisme.

    La destruction de la Libye, par la coalition occidentale de l’OTAN en 2011, avec en prime l’assassinat assumé de Mouammar El Kadhafi, a été opérée dans un plan de déstabilisation continentale que reflètent bien les propos du Président Macron dans une interview accordée au Figaro en juin 2017. Voici comment le site web derechos rapporte ces propos :

    « Le Président français Emmanuel Macron a qualifié d’erreur la participation de la France à l’intervention militaire en Libye en 2011. La France a été le premier pays à porter une frappe aérienne contre des objectifs militaires libyens, suivie le même jour par le Royaume-Uni et les États-Unis.

    La participation des Forces armées françaises à l’opération militaire en Libye en 2011 a été une erreur et la France doit éviter ce scénario en Syrie, a déclaré mercredi le Président français Emmanuel Macron dans une interview accordée à huit médias européens (Le Figaro, Suddeutsche Zeitung, Le Soir, The Guardian, Corriere Della Serra, El País, Gazeta Wiborcza et Le Temps).

    «Avec moi, ce sera la fin d’une forme de néo-conservatisme importée en France depuis dix ans. La démocratie ne se fait pas depuis l’extérieur à l’insu des peuples. La France n’a pas participé à la guerre en Irak et elle a eu raison. Et elle a eu tort de faire la guerre de cette manière en Libye. Quel fut le résultat de ces interventions? Des États faillis dans lesquels prospèrent les groupes terroristes. Je ne veux pas de cela en Syrie», a indiqué le Président Macron.

    Le 19 mars 2011, une coalition réunissant plusieurs pays occidentaux, dont la France, le Royaume-Uni et les États-Unis, a opéré des frappes aériennes sur les troupes du dirigeant libyen Mouammar Kadhafi. Le 31 mars, ces raids ont été placés sous le commandement de l’Otan. Le but déclaré de l’opération internationale baptisée «Protecteur unifié» était d’assurer l’embargo sur les livraisons d’armes au régime libyen, de faire respecter la zone d’exclusion aérienne et de protéger les populations civiles.

    Des hostilités entre groupes armés rivaux ont éclaté en Libye suite au renversement et à l’assassinat de Mouammar Kadhafi en 2011. La plupart des pays occidentaux ont évacué le personnel de leurs missions diplomatiques de Tripoli. La Libye a été plongée dans le chaos politique où jusqu’alors oeuvraient deux parlements. Le pouvoir dans le pays est revendiqué d’une part par le parlement, qui a remporté les élections et siège à Tobrouk, et d’autre part par le Congrès général national siégeant à Tripoli à la tête duquel on trouve le Premier ministre islamiste Omar al-Hassi. Le groupe terroriste Daech opère activement dans le pays, dont plusieurs régions échappent au contrôle des autorités centrales. »[3]

    Le néoconservatisme évoqué par le Président Macron en juin 2017, c’est la doctrine américaine de l’America First, l’obsession de la Destinée Manifeste[4], du monde unipolaire dominé par les Etats-Unis, dont l’OTAN est l’instrument militaire mondiale. C’est donc pour soumettre l’Afrique à l’hégémonie de l’Occident et notamment de la grande puissance américaine que la Libye a été détruite et le Sahel déstabilisé. Il s’agissait d’imposer par un chaos maîtrisé la suprématie militaire, économique et politique de l’Occident sur une Afrique dont les richesses stratégiques importent infiniment plus pour la consolidation de l’hégémonie occidentale que les centaines de millions de personnes africaines.

    La différence de nature entre les régimes malien, nigérien et burkinabé

    On l’aura donc bien compris. Tous les régimes africains qui ont accepté de s’accommoder de la destruction de la Libye et du repositionnement des armées de l’OTAN – et notamment de l’armée française- sur le continent, vivent désormais sous l’emprise d’un chaos relativement maîtrisé. L’aide à la lutte contre le terrorisme ne vise pas à anéantir le terrorisme, mais bien plutôt à le stabiliser, comme une piqûre de rappel, une épée de Damoclès pendant sur la tête des Africains, et obligeant les Etats à se soumettre aux conditions de coopération économique, sécuritaire et politique, dictées par l’Occident.

    Les régimes au pouvoir au Niger, au Burkina Faso, issus de coups d’Etat réactionnaires civil et militaire, se sont soumis à cette donne. Bien que leurs dirigeants aient parfaitement compris que c’est la destruction de la Libye qui a engendré, par effet de dominos tout à fait prévu par les assaillants, le chaos relatif qui règne dans toute la bande sahélienne. Mohamed Bazoum, alors ministre du Président nigérien Issoufou, a témoigné d’une scène célèbre de débat entre les présidents Issoufou et Obama, le premier avertissant le second que si la Libye était attaquée, le Sahel et toute l’Afrique seraient déstabilisés. La réponse de Barack Obama fut sans appel, selon le témoignage de l’actuel président du Niger. Obama trancha sec devant un Issoufou médusé : « We will finish the job » ; « Nous allons finir notre travail »[5]. De telle sorte que l’ensemble des pays africains qui combattent aujourd’hui le terrorisme en s’appuyant sur les puissances impérialistes occidentales qui ont détruit la Libye et déstabilisé le Sahel savent que cette coopération est une éternelle impasse, car la Coalition otanienne ne peut pas définitivement combattre un chaos qu’elle a elle-même sciemment organisé pour se rendre indispensable aux africains.

    Or, le régime malien, issu d’un coup d’Etat révolutionnaire parachevant une révolte populaire, du Président Assimi Goita a refusé d’accepter cette impasse. Lutter contre le terrorisme en s’appuyant sur les impérialistes qui ont ouvert le chemin au terrorisme, c’est se prendre dans un serpent de mer. Fuir la pluie pour se cacher dans une rivière. Le Mali, depuis la révolution du M5-RFP jusqu’à l’annonce de son programme de Transition jusqu’aux élections de 2024, a choisi de s’allier à la Fédération de Russie et à la Chine, réputées n’avoir par participé à la déstabilisation de l’Afrique dans son histoire récente comme dans son histoire longue.

    Ainsi, vous venez de comprendre pourquoi les coups des terroristes, mais aussi l’hostilité des impérialistes occidentaux, à l’instar de la déclaration menaçante de 16 pays occidentaux le 23 décembre 2021[6], se concentrent aujourd’hui contre le Mali. Le duo Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa au nord et au centre du Mali, opère dans un environnement favorable à la chute du régime malien. Les bases-arrières des terroristes dans les pays ouest-africains favorables à la coalition qui a détruit la Libye et déstabilisé toute l’Afrique sont tout naturellement raffermies et consolidées. L’ambition ? Soumettre Goita et le Mali à l’imperium, car comme l’a ouvertement dit le Sénateur Français Christian Cambon , président de la Commission sénatoriale chargée de la Défense : « Je pense que le Mali payera très cher le fait de s’être séparé de manière aussi violente des forces françaises qui, pendant huit ans, ont assuré la souveraineté du pays »[7]

    Le scandale ici, c’est bien de reprocher au Mali de rompre avec une souveraineté par procuration pour vouloir s’assumer lui-même. Ainsi s’éclairerait le mystère de la concentration des coups durs des terroristes contre le Mali dans la très riche zone des 3 frontières[8]. Aux Etats soumis, est infligé le chaos maîtrisé et ainsi est assuré le contrôle par procuration de leur souveraineté économique, sécuritaire et politique. Aux Etats insoumis, est infligé par contre le chaos total, afin de les soumettre au principe de l’Ordre par le Chaos, du règne des maîtres du monde par la division instrumentale des peuples.

    L’Afrique[9] doit ainsi comprendre que la lutte actuelle contre le terrorisme est inséparable de sa lutte multiséculaire contre l’impérialisme oriental et occidental. L’Afrique doit prendre elle-même, par tous les moyens nécessaires et légitimes, le contrôle de ses terres, airs et mers, si les populations africaines veulent accéder à la pleine dignité anthropologique. Manifestement, c’est pour avoir pris cette résolution que le Mali paie cher. Mais, il y a deux façons de vivre et deux façons de mourir. Vivre et mourir dans l’indignité, c’est avoir vécu en vain et on ne laisse rien qui vive. Vivre et mourir dans la dignité, c’est avoir vécu pleinement et c’est se donner la possibilité de vivre toujours par son œuvre, ici-bas ou au-delà. La lutte émancipatoire africaine doit ainsi être assise sur une spiritualité profonde de la liberté et de la vie sensée, de la vie infinie.

    [1] Lire Samuel Laurent, L’Etat Islamique : organigramme, financements, filières, Paris, Seuil, 2014

    [2] Lire très utilement le livre d’Anne Poiret, Mon pays vend des armes, Paris, Les arènes, 2019. La journaliste montre en particulier l’incongruité de la vente d’armes par la France aux puissances criminelles du moyen-orient qui parrainent les organisations terroristes et qui sont des ennemies jurées du système démocratique.

    [3] https://www.derechos.org/peace/libya/doc/lby1982.html

    [4] https://les-yeux-du-monde.fr/actualites-analysees/amerique/23764-le-mythe-de-la-destinee-manifeste/

    [5] « « We are joined in our resolve to finish the job, » Obama said after talks with French President Nicolas Sarkozy at the G8 summit in the French resort of Deauville.

    But the US leader warned that the « UN mandate of civilian protection cannot be accomplished when Qaddafi remains in Libya directing his forces in acts of aggression against the Libyan people. » « We are joined in our resolve to finish the job, » Obama said after talks with French President Nicolas Sarkozy at the G8 summit in the French resort of Deauville.But the US leader warned that the « UN mandate of civilian protection cannot be accomplished when Qaddafi remains in Libya directing his forces in acts of aggression against the Libyan people. »

    [6] https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/mali/evenements/article/communique-conjoint-sur-le-deploiement-du-groupe-wagner-au-mali-23-12-21

    [7] https://actucameroun.com/2022/05/10/christian-cambon-senateur-francais-le-mali-payera-cher-le-fait-de-setre-separe-des-forces-francaises-video/

    [8] https://www.la-croix.com/Monde/Mali-zone-des-trois-frontieres-epicentre-violence-djihadiste-2022-08-11-1201228548

    [9] https://www.lopinion.fr/international/avec-le-depart-des-francais-du-mali-assimi-goita-prend-le-controle-des-airs

    Médiapart, 12/08/2022

  • Bamako renforce sa sécurité par crainte des attaques djihadistes

    Bamako renforce sa sécurité par crainte des attaques djihadistes

    Mali, Sahel, djihadistes, Bamako,

    BAMAKO, Mali (AP) – Dans le quartier populaire de Darsalam à Bamako, un jeune gendarme se tient près d’une rue nouvellement barricadée, sa main sur la gâchette d’un fusil légèrement pointée vers le sol.

    Le policier armé est un signe de la façon dont la capitale animée du Mali de plus de 2,5 millions d’habitants sur les rives du fleuve Niger est en état d’alerte accrue alors que les attaques djihadistes se sont dangereusement rapprochées de la ville.

    Au moins 15 attaques extrémistes ont frappé le Mali en juin et juillet, la plus audacieuse lorsque des combattants djihadistes ont attaqué Kati, la plus grande base militaire du pays, à seulement 15 kilomètres (9 miles) de la capitale.

    L’insécurité croissante au Mali, un pays tentaculaire de 20 millions d’habitants, a accru l’instabilité dans la région instable du Sahel en Afrique de l’Ouest. Le Mali a connu deux coups d’État depuis 2020 au cours desquels l’armée s’est engagée à faire plus pour arrêter la violence djihadiste.

    Ces derniers mois, le chef de la junte, le colonel Assimi Goita, qui s’était lui-même fait nommer président de transition, a ordonné aux troupes françaises et à une force de l’Union européenne de quitter le pays. La junte a également limité les opérations d’une force de maintien de la paix de l’ONU. Au lieu de cela, l’armée malienne travaille avec le groupe de mercenaires russes, le groupe Wagner. Le gouvernement malien nie officiellement la présence des mercenaires russes, bien que plusieurs diplomates européens aient cité des preuves que Wagner est au Mali.

    « Le retrait des forces françaises a certainement laissé un vide, notamment au niveau du renseignement, et cela place Bamako et d’autres régions du pays dans une position plus vulnérable face aux groupes djihadistes, et de par l’expérience antérieure, empêcher les infiltrations et les attaques est très difficile. », a déclaré Rida Lyammouri, chercheur principal au Policy Center for the New South.

    « Si ces groupes peuvent s’infiltrer et attaquer la base la plus protégée du Mali à Kati, alors ils peuvent faire de même contre des emplacements stratégiques à Bamako », a averti Lyamouri.

    Le rythme des attaques djihadistes s’est accéléré et en juin, un chef du groupe JNIM, lié à Al-Qaïda, a menacé d’attaquer directement la capitale.

    Les États-Unis déplacent tout le personnel non essentiel hors de Bamako et, comme de nombreux autres pays occidentaux, ont conseillé aux voyageurs d’éviter de se rendre au Mali.

    L’armée malienne a renforcé la sécurité dans la capitale et a fermé les routes principales « pour contrer cette menace terroriste à Kati et à Bamako. Certaines routes menant au camp militaire ou à la résidence du président de transition sont également coupées », a déclaré le colonel Souleymane Dembele, porte-parole de l’armée malienne, à l’Associated Press. « Chaque jour, nous arrêtons des terroristes à Bamako ou à proximité. »

    Bien que la sécurité renforcée vise à protéger les citoyens, certaines des mesures ont été préjudiciables aux résidents ordinaires.

    Assa Diakite a regardé avec consternation son champ de maïs en ruine près du camp militaire de l’aéroport de Bamako, dans une vidéo publiée sur les réseaux sociaux. Toute sa récolte avait été abattue par l’armée par mesure de sécurité, a-t-elle dit.

    « J’ai été agriculteur ici pendant 25 ans et il n’y a eu aucun problème jusqu’à maintenant, » dit-elle. « Les soldats qui ont fauché ma récolte disent que les plants de maïs bloquaient la visibilité autour de leur camp et permettaient aux rebelles djihadistes de se cacher dans les champs pour les attaquer. Ce n’était pas mon souhait. Je suis veuve et c’est grâce à ces cultures que je me nourris ainsi que ma famille. Je demande de l’aide au président de transition Assimi Goita.

    Quelques jours plus tard, des citoyens au bon cœur ont versé de l’argent pour aider Diakite et d’autres agriculteurs dont les champs avaient été abattus.

    Mais même ces actes de générosité peuvent être attaqués par des rebelles djihadistes, qui préviennent que la coopération avec l’armée pourrait conduire à des attaques de leur part. Un récent message audio djihadiste diffusé sur WhatsApp a semé la panique.

    Le message djihadiste s’adressait aux habitants de Kati qui, après l’attaque de juillet contre la caserne de l’armée, avaient juré de fouiller toutes leurs maisons pour extirper les rebelles extrémistes.

    « Quand vous voyez une voiture kamikaze (véhicule explosif suicide) venir de loin, en prenant soin d’éviter les bars, les salles de concert, les stades de foot, les marchés pour viser uniquement un camp militaire, vous devez comprendre que (l’armée) est notre cible », dit le message.

    « Mais si vous nous montrez que vous et l’armée êtes la même chose, alors pourquoi prenons-nous la peine de ne cibler que le camp militaire? » il a averti de façon inquiétante.

    « Ce message est pour dire aux gens de faire attention. … Si vous nous poussez à l’extrême, c’est comme ça que nous pouvons réagir », a déclaré Baba Alfa Umar, chercheur géopolitique indépendant qui suit la situation au Sahel.

    Au milieu des mouvements militaires, la junte a pris des mesures pour remédier à la situation politique du Mali et préparer la voie à de nouvelles élections, qui, selon elle, auront lieu en février 2024. La semaine dernière, le gouvernement de transition du Mali a nommé une équipe pour rédiger une nouvelle constitution dans les deux mois.

    Un point clé sera de savoir si le Mali continue d’être un État laïc. En 2012, des rebelles extrémistes liés à al-Qaida ont lancé leurs attaques en disant qu’ils se battaient pour que le Mali soit régi par la charia musulmane.

    « La question de la laïcité et de la place de la religion dans la constitution malienne » est la question cruciale à trancher dans la rédaction du nouveau document », a déclaré Gilles Yabi, directeur du groupe de réflexion West African Citizen, Wati.

    « La principale question qui intéresse les partenaires occidentaux et forcément les autres Maliens, c’est la place de la religion en politique. Doit-il y avoir une séparation entre la sphère religieuse et la sphère politique ? dit Yabi. Il a déclaré que si la majorité des Maliens sont musulmans, « il y a des acteurs de la société civile malienne qui feront également pression pour que la République du Mali reste laïque ».

    AP

    #Mali #Bamako #Djihadistes #Sahel

  • Mali-Burkina: les coups d’État ont-ils stoppé les attaques?

    Mali, Burkina Faso, Sahel, groupes armés, djihadistes,

    Par Natasha Booty

    La colère généralisée face à l’insécurité chronique dans les pays d’Afrique de l’Ouest que sont le Mali et le Burkina Faso a ouvert la voie aux militaires qui ont chassé les gouvernements défaillants au cours des deux dernières années.

    « Il n’y a plus de place pour l’erreur », a déclaré le putschiste malien lors de sa prise de pouvoir en août 2020.

    « Nous avons plus que ce qu’il faut pour gagner cette guerre », a fait écho le nouveau responsable du Burkina Faso plus tôt cette année.

    Alors, les citoyens sont-ils désormais plus en sécurité ?

    La réponse courte est non.

    Dans les deux pays, les attaques de militants islamistes contre des civils n’ont fait qu’augmenter. Il en va de même pour les civils tués – davantage de gens ordinaires sont tués par des islamistes, des militants et des militaires.

    Les données fournies à la BBC par Acled en juin comparent les 661 jours avant et après le coup d’État au Mali en août 2020, et les 138 jours avant et après le coup d’État au Burkina Faso en janvier 2022.

    Pour recueillir ces données, l’Acled s’appuie sur un réseau « d’informateurs et de professionnels » ainsi que sur les reportages des médias, mais M. Nsaibia affirme qu’il est particulièrement difficile de traquer la violence au Sahel en raison de « la désinformation menée par la Russie, et les États eux-mêmes alimentent souvent les médias avec de faux rapports pour les faire paraître plus réussis qu’ils ne le sont réellement ».

    La Russie, qui soutient la junte malienne, a toujours nié de telles allégations dans le passé. Les gouvernements du Mali et du Burkina Faso n’ont pas répondu aux demandes de commentaires de la BBC.

    L’un des mois les plus meurtriers jamais enregistrés a été mars 2022. Selon Acled, 790 civils ont été tués au Mali.

    Graphique du Mali montrant l’augmentation des morts civiles et des attaques islamistes contre des civils
    Certains de ces civils ont été tués par des militants de la branche locale du groupe État islamique à Ménaka, selon Acled, et il y a eu d’autres attaques de moindre envergure. Mais la grande majorité étaient des civils massacrés dans la ville de Moura par l’armée malienne, conviennent les groupes de défense des droits.

    « Selon plusieurs rapports, l’armée malienne et des mercenaires russes sont entrés dans Moura à la recherche de ce qu’ils prétendaient être une réunion de chefs djihadistes. Ils ont attaqué des civils et l’ONU affirme avoir tué environ 500 civils en trois jours », déclare International Crisis. Groupe (ICG) Directeur du projet Sahel, Richard Moncrieff.

    Les autorités maliennes ont nié que des civils aient été tués à Moura, affirmant que seuls des militants islamistes étaient morts. Il a depuis refusé l’accès à l’ONU pour une enquête sur les décès et a lancé la sienne à la place.

    « Il s’agit d’un problème classique, parfois appelé la question des ‘morts disparus’ », explique M. Nsaibia d’Acled. « La violence sanctionnée par l’État n’est pas signalée, mais parfois même présentée comme étant perpétrée par quelqu’un d’autre. »

    Il dit que la couverture médiatique peu fiable présente un obstacle majeur, tout comme les sites ruraux souvent éloignés de telles attaques dans les pays du Sahel – de plus « il y a une peur dominante parmi les communautés à l’idée de s’exprimer ».

    Dans certains cas, les frontières entre l’acteur étatique et la milice civile peuvent également sembler floues – le Burkina Faso en particulier a une tradition de milices communautaires armées, dit M. Moncrieff, pour lesquelles le gouvernement a créé un rôle officiel en 2020.

    De telles milices au Sahel sont de plus en plus sollicitées pour faire face à la menace djihadiste, mais sont souvent en sous-armement et en infériorité numérique. Certains ont également été accusés d’avoir commis des exactions violentes contre des civils.

    « Armées clandestines »
    Selon un récent rapport de l’ONU, les autorités maliennes ne contrôlent pleinement que 15 % du territoire du pays . Pendant ce temps, au Burkina Faso, seulement environ 60% du pays est sous contrôle de l’État, selon le bloc régional ouest-africain de la CEDEAO .

    Les militants islamistes au Mali et au Burkina Faso disposent d’une énorme puissance de feu, selon les analystes.

    « C’est une guerre entre une armée et une armée clandestine » et dans de larges pans de ces pays « la pérennité de l’État n’est pas là », argumente le politologue Abdourahmane Idrissa, basé à l’université de Leiden.

    Au Burkina Faso comme au Mali, les islamistes se livrent à une « guerre asymétrique classique », explique M. Moncrieff d’ICG, « où ils ne prennent le contrôle d’aucune ville. Ils encerclent de plus en plus les villes et les coupent pour se muscler, et autrement sont devenus très ruraux. »

    L’un des catalyseurs du coup d’État de janvier au Burkina Faso a été un raid effronté au cours duquel des djihadistes ont tué 57 gendarmes au camp d’Inata, dans le nord du pays. Les gendarmes avaient eu recours à la récupération de nourriture avant l’attaque, après que leurs demandes de rations et de munitions supplémentaires soient restées lettre morte.

    « Ce fut un choc – presque toute une unité a été anéantie – et ils sont morts dans des conditions que tout le monde jugeait déplorables », a déclaré à la BBC l’ancien soldat burkinabè devenu analyste Mahamoudou Sawadogo.

    Depuis lors, sous la nouvelle junte, dit M. Sawadogo, les forces armées se sont vu promettre de meilleures conditions, plus de ressources et une révision de la stratégie antiterroriste – « mais cela n’a pas résolu le problème ».

    « Les attaques se multiplient, il y a plus de violence contre les civils et plus de contrôle territorial a été perdu au profit des groupes armés – la stratégie des putschistes n’est donc pas adéquate contre la menace », ajoute-t-il.

    Les changements structurels visant à unifier les forces armées du Burkina Faso sous un commandement unique ont également échoué, déclare M. Sawadogo.

    « Exploiter le vide »
    Le Mali voisin, avec sa plus longue histoire d’insurrection, ne s’en sort pas mieux.

    Il a été l’épicentre de la violence islamiste au Sahel au cours de la dernière décennie, les djihadistes ayant permis aux rebelles touareg de s’emparer du contrôle d’une grande partie du nord en 2012.

    Les troupes françaises ont été appelées pour lutter contre l’insurrection l’année suivante, les Maliens se félicitant initialement de l’intervention de son ancien colonisateur. Mais après neuf ans, ils quittent le Mali après s’être brouillés avec la junte, et le Mali a également décidé de quitter la force multinationale du G5 Sahel qui a été créée conjointement pour combattre les djihadistes.

    Alors que la force Barkhane dirigée par la France a déplacé le centre de son opération anti-jihadiste au Niger, les militants de l’État islamique dans le Grand Sahara ont « exploité le vide laissé derrière eux » pour mener « des niveaux de violence sans précédent » dans les régions de Menaka et Gao, selon M. Nsaibia.

    Certains analystes affirment que les activités de la junte malienne depuis son arrivée au pouvoir – notamment l’embauche de troupes de l’entrepreneur de sécurité russe Wagner et l’achat d’un grand nombre d’armes à la Russie – ont échoué faute de stratégie cohérente.

    « L’armée est maintenant plus active – la corruption massive qui l’empêchait d’être plus active a été éliminée – mais cela ne veut pas dire qu’elle contrôle désormais mieux », fait valoir M. Idrissa.

    M. Moncrieff convient que depuis le début de l’année, l’armée malienne adopte « une approche beaucoup plus frontale et mène la lutte contre les groupes djihadistes », probablement parce qu’elle se sent « enhardie par le soutien des mercenaires russes et un afflux d’armes ». – beaucoup d’entre eux de Moscou ».

    « Les rapports indiquent qu’ils ont réussi à sécuriser certaines zones au moins pendant des périodes prolongées et ont chassé les groupes djihadistes », ajoute-t-il.

    Le Mali nie la présence d’entrepreneurs militaires russes dans le pays, mais les deux parties sont accusées par des groupes de défense des droits d’avoir commis des abus et des massacres de civils , et Acled a déclaré à la BBC que la violence contre les civils avait « monté en flèche » depuis le début de l’implication russe en décembre.

    Dans de nombreux cas, les civils tués par les forces maliennes appartiennent au groupe ethnique peul, qu’ils considèrent comme la principale base sociale à partir de laquelle les islamistes recrutent, et parfois des civils sont ciblés sur de simples soupçons d’avoir collaboré avec des militants, ont déclaré des analystes à la BBC.

    Le Mali, cependant, a toujours nié cela.

    Ces dernières années, alors que leur influence s’est affaiblie au Moyen-Orient, le groupe État islamique et al-Qaïda ont de plus en plus concentré leurs efforts sur le Sahel.

    Ils ont exploité les tensions existantes dans les communautés, dit M. Moncrieff, « le changement climatique et la diminution des ressources agricoles s’ajoutant à ce mélange très violent ».

    « C’est un cercle vicieux », ajoute-t-il, « les gens étant exclus de leurs champs par l’insécurité, alors que cela les rend plus susceptibles de rejoindre des groupes qui sont soit de nature djihadiste, soit simplement des gangs criminels qui visent à voler du bétail, etc. »

    La propagation de la violence djihadiste du nord au centre du Mali au cours des sept dernières années, et son émergence au Burkina Faso au cours des deux dernières années, a des implications ailleurs en Afrique de l’Ouest.

    « On le voit aussi dans les Etats côtiers, notamment le Bénin, et plus récemment le Togo », précise M. Nsaibia.

    « Jusqu’à présent, seul le Ghana a été épargné, pour ainsi dire, même s’il y a de fortes indications que des groupes militants utilisent le territoire ghanéen comme lieu de repos et de récupération. »

    ‘Un dernier recours’
    De nombreuses personnes dans les pays sahéliens qui recherchent désespérément des solutions pensent que les gouvernements militaires peuvent mieux gérer l’insécurité que les gouvernements démocratiquement élus, mais les analystes préviennent que ce soutien populaire pourrait bientôt se détériorer.

    « Nous vivons cela maintenant au Burkina Faso et au Mali », déclare M. Sawadogo. « Toute implication de l’armée dans les affaires politiques aggrave la situation sociale et sécuritaire de la nation… C’est un dernier recours. Chaque coup d’État au Burkina Faso a retardé le progrès du pays. »

    « L’acclamation s’estompe lorsque les gens prennent conscience que l’armée au pouvoir n’a pas plus de poids dans les zones périphériques que les gouvernements civils », convient M. Moncrieff.

    C’est un point de vue partagé par le président nigérien Mohamed Bazoum – qui a résisté à une tentative de coup d’État quelques jours avant sa prestation de serment officielle – ainsi que par le président ghanéen et chef de la CEDEAO Nana Akufo-Addo, qui a déclaré à la BBC en avril que « les preuves initiales ne Cela n’indique pas que le Mali fait mieux que le gouvernement civil contre l’insécurité et la lutte contre les djihadistes. »

    Alors, comment le Burkina Faso et le Mali peuvent-ils apporter un changement durable ?

    « Une meilleure gestion et organisation de leurs forces de sécurité, et une meilleure gestion des processus électoraux dans leurs pays », suggère M. Moncrieff d’ICG.

    « La principale leçon est que vous devez avoir un plan – que vous soyez une puissance militaire ou civile – parce que le gouvernement civil n’en avait pas non plus », explique le politologue M. Idrissa.

    Les démonstrations de puissance militaire, telles que les raids et la répression des groupes armés, ne suffisent finalement pas à établir le pouvoir de l’État, ajoute-t-il. Pour cela, il faut un État réformé, capable de garder le contrôle de son territoire.

    Pour l’instant, la sécurité de base que les chefs militaires avaient promise aux populations du Burkina Faso et du Mali semble bien loin.

    BBC, 30/07/2022

    #Mali #Sahel #France #Russie #Wagner #Groupes_armés