Étiquette : Donald Trump

  • Le temps des complots

    par Arezki Metref

    Quand Donald Trump se dégonfle, ça fait un sacré appel d’air ! C’est à cette sorte de tirage qui facilite la combustion que nous avons assisté comme à un spectacle plutôt surprenant : le dégonflement d’une baudruche !

    Depuis son accession pour le moins tonitruante au pouvoir en 2017, il n’a jamais cessé de brasser de l’air. Ses rodomontades dignes d’un satrape de conte cruel, son incorrection ostentatoire, son absence totale de surmoi, ses outrages répétés à la diplomatie et même, dans certains cas, à la simple politesse, ont installé, dans la première puissance mondiale, un processus de dégénérescence qui a tôt fait de contribuer à polluer le climat international qui, il faut le dire, était déjà pas mal entamé.

    Entre autres turpitudes qui resteront comme des stigmates du milliardaire incontrôlable : le déménagement de l’ambassade US de Tel-Aviv à Jérusalem cautionnant de ce fait l’atteinte aux résolutions de l’ONU qui ne reconnaît pas cette ville comme la capitale d’Israël, le troc avec le Maroc de la reconnaissance d’Israël contre la « marocanité » du Sahara Occidental et d’autres joyeusetés du même acabit.

    La dernière séquence de la mise en scène, à laquelle a participé Trump, de la forme la plus primitive de la politique, c’est-à-dire l’usage trash de la force, la diabolisation continue de l’adversaire, la division, lui a été fatale. On savait qu’il était capable de tout, mais le dernier round est une surprise pour les plus blasés. C’est « une tentative rapide de coup d’État. En un mot, c’était fasciste », déclare le Parti communiste des États-Unis.

    L’assaut donné par les partisans du Président milliardaire populiste contre le Capitole, le cœur nucléaire de la démocratie américaine, considéré comme un lieu sacré, le jour même où les grands électeurs devaient confirmer la victoire de Joe Biden, le candidat démocrate rival honni, est un acte inédit.

    Donald Trump, en chef de guerre, lance contre le Capitole ses troupes déterminées à en découdre enfin, c’est l’excès de trop. À partir de là, tout commence à s’effondrer pour l’intrus de la Maison-Blanche. Ses proches le lâchent. A quelques jours de la passation de pouvoir entre lui et son successeur, ses ministres démissionnent en cascade, signe de leur condamnation de son attitude. Son compte Twitter, grâce auquel il sévissait à toute heure du jour et de la nuit, lui est retiré, et définitivement. Mais, et c’est le pire, Nancy Pelosi, responsable des démocrates au Congrès, a entrepris de s’entretenir avec les chefs de l’armée américaine pour s’assurer que Donald Trump – un « Président déséquilibré » et « instable », dit-elle – ne lance, en guise de feu d’artifice avant sa sortie, des hostilités militaires ou n’accède aux codes de lancement et ordonne une frappe nucléaire. C’est le style !

    Au-delà de l’anecdote plus ou moins historique, pour spectaculaire que soit le chaos découlant des violences du Capitole, il y a sûrement une ou deux moralités à tirer de ce qui vient de se passer du fait du refus de Trump de reconnaître sa défaite et du complotisme qui lui sert de culture politique. Ces moralités ne sont pas définitives, cela va de soi.

    Tout est là, dans le spectre du complot. Trump a instillé cette idée qu’il est victime d’un complot et les États-Unis, auxquels il s’identifie, naturellement, n’échappent pas aux visées des conspirationnistes. Complot de qui ? De tout ce qui n’est pas lui !

    Galvanisés par les propos euphorisants de Donald Trump, ses nervis montent à l’assaut du Capitole. Violences. Morts ! Le flagrant résultat chaotique le contraint à dénoncer ses propres ouailles devenues soudain des extrémistes, et cette volte-face ultrarapide, qui n’a pris que quelques heures, a instantanément lézardé la mouvance d’extrême droite, suprématiste blanche, exhalant des miasmes néo-nazis, sur laquelle il s’est toujours appuyé.

    On pourrait presque soupçonner, en empruntant un peu de complotisme à Trump et ses fans, que des forces centrifuges ont trouvé le moyen de le pousser à la faute. Si tel est le cas, ça a réussi !

    Le casus belli constaté, il est confirmé que l’extrême droite sur laquelle il s’appuie n’a aucun respect de la démocratie. Elle a eu le vent en poupe avec lui. Elle subit un désastre avec cette histoire en apparaissant pour ce qu’elle est, une minorité d’enragés qui met les règles de la démocratie à la sauce de ses intérêts.

    Le passage de Trump au pouvoir a coïncidé et donné un coup de fouet à la montée de l’extrême droite dans beaucoup de pays du monde. Outre de nombreux pays d’Europe où il a ses supporters, le Président brésilien Jair Bolsonaro a continué jusqu’au bout à soutenir Trump en déclarant que la crise entraînée par l’attaque du Capitole est causée « par le manque de confiance » des Américains à l’égard des élections en relayant les accusations de fraude de Trump.

    L’autre moralité est moins subsidiaire. Les décisions contraires au droit international qu’a osé prendre Trump – (Ambassade des USA à Jérusalem, troc américano-israélo-marocain, etc.) — et qu’aucun président américain n’aurait sans doute pu prendre, ne sont pas antinomiques avec une vision géostratégique. Joe Biden, visiblement plus conscient du devoir de respecter les formes, ne les aurait sans doute pas prises avec cette désinvolture. Mais il a le pouvoir de revenir dessus. On peut gager qu’il n’en fera rien !
    A. M.

    Le Jour d’Algérie, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, USA, Algérie, Maroc, Sahara Occidental, Israël, Donald Trump, Palestine, Jérusalem,

  • Les événements de Washington et ce que cela signifie pour l’Europe

    10/01/2020 – Blog HR / VP – Les événements choquants à Washington mercredi dernier doivent être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie dans le monde. Nous devons lutter plus durement contre la désinformation et les inégalités et renouveler la coopération mondiale pour promouvoir l’état de droit et les valeurs démocratiques.

    J’ai été choqué, comme tous les défenseurs de la démocratie et amis des États-Unis dans le monde, par les scènes auxquelles nous avons assisté à Washington: une foule attaquant le Capitole pour empêcher le vote pour confirmer Joe Biden en tant que président du pays. Cela a eu un écho particulier pour moi parce que je devais me rappeler comment, il y a quarante ans, la jeune démocratie espagnole avait été menacée par un assaut du Congrès des députés par un groupe de police militaire. Heureusement, l’Espagne a pu surmonter cette épreuve, à partir des meilleures années de notre histoire moderne

    Une société américaine endommagée et divisée

    Les événements déconcertants de mercredi montrent à quel point la société américaine est endommagée et divisée après quatre ans d’administration Trump. Certes, il ne peut être comparé à l’assaut contre le Congrès espagnol en 1981 ou à d’autres précédents historiques de ce type: les forces de sécurité, comme la quasi-totalité de l’appareil d’État et des institutions démocratiques des États-Unis, ont rempli leurs devoirs, comme elles l’ont fait en les semaines précédentes, depuis le 3 novembre. Cependant, on ne peut sous-estimer l’importance de ce qui s’est passé et du désastre potentiel causé si l’affaire avait déraillé encore plus.

    «Ce que nous avons vu mercredi n’était que l’apogée de développements très inquiétants qui se sont produits dans le monde ces dernières années. Cela doit être un appel au réveil pour tous les défenseurs de la démocratie.

    Ce que nous avons vu mercredi n’était que le point culminant de développements très inquiétants survenus au niveau mondial ces dernières années. Ce doit être un signal d’alarme pour tous les défenseurs de la démocratie. Lutter contre les illusions et les attaques contre les valeurs démocratiques et surmonter les divisions de nos sociétés. Pas seulement aux États-Unis. Partout dans le monde, il y a des dirigeants politiques – dans l’opposition et aussi de plus en plus au pouvoir – prêts à saper les institutions démocratiques.

    Tout le monde doit comprendre que si nous acceptons les revers après les revers, même s’ils semblent mineurs, la démocratie et ses valeurs et institutions peuvent finir par périr de manière irréversible. Pour éviter ce sort, nous devons nous dresser immédiatement à toute violation de l’indépendance des institutions démocratiques, à toutes les explosions démagogiques des dirigeants populistes, à tous les discours incendiaires et haineux des démagogues, à toutes les campagnes de désinformation et les fausses nouvelles qui nourrissent et encouragent les ennemis. de la démocratie.

    «Chaque citoyen du monde doit comprendre que si nous acceptons des revers mineurs après des revers mineurs, la démocratie, ses valeurs et ses institutions peuvent finir par périr de manière irréversible»

    Mécontentement et dysfonctionnements de nos économies
    Cependant, nous devons également réfléchir aux causes profondes de la dynamique qui alimente ces forces. Le succès inquiétant des opposants à la démocratie dans le monde est également lié au fait qu’un nombre croissant de citoyens ne se sentent plus suffisamment protégés et respectés.

    Les raisons à cela sont nombreuses, mais elles sont aussi des deux côtés de l’Atlantique profondément liées aux dysfonctionnements de nos économies au cours des dernières décennies. La croissance significative des inégalités dans nos sociétés, l’évasion fiscale et les paradis fiscaux, l’affaiblissement de la capacité de régulation des grandes multinationales, la désindustrialisation et le chômage élevé – tous ces phénomènes ont contribué, en Europe comme aux États-Unis, à affaiblir la légitimité des démocratie représentative, en particulier parmi ceux qui se situent à une échelle inférieure de revenu et de richesse.

    «La croissance significative des inégalités, de l’évasion fiscale et des paradis fiscaux, la désindustrialisation et le chômage élevé ont affaibli, en Europe comme aux États-Unis, la démocratie représentative, en particulier parmi celles à plus faible échelle de revenus et de richesse. « 

    En Europe, nous avons commencé à agir pour inverser ces tendances. Nous voulons mieux protéger nos entreprises et nos emplois en filtrant les investissements étrangers et en demandant plus de réciprocité dans nos relations commerciales. Nous souhaitons également mieux réguler l’activité des grandes multinationales, notamment dans le secteur numérique, et lutter plus activement pour la justice fiscale. Et avec l’initiative Next Generation Europe EU, nous entendons renforcer la solidarité au sein de l’Europe en aidant les pays les plus touchés par la crise actuelle. Bien sûr, il y a encore un long chemin à parcourir sur toutes ces questions, mais nous sommes maintenant sur la bonne voie.

    La désinformation, une réelle menace pour la démocratie
    Au cas où quelqu’un aurait le moindre doute, les événements de Washington montrent également que la désinformation constitue une réelle menace pour les démocraties. Comme l’un de mes anciens collaborateurs au ministère espagnol des Affaires étrangères l’ a récemment écrit(le lien est externe), la démocratie repose sur la présomption que le libre échange d’idées et d’opinions conduira une communauté politique à prendre les meilleures décisions collectives. Si l’information échoue, la démocratie fait de même, en tant que moteur de voiture qui utilise un carburant non approprié.

    Contrairement à la propagande classique, visant à persuader les idées politiques, la désinformation n’opère pas sur les convictions, mais cherche à subvertir les faits, jusqu’à ce qu’ils forment une réalité parallèle. Il a eu d’énormes effets aux États-Unis. Briser le consensus sur les faits et la réalité signifie que les débats politiques ne portent pas sur les mesures à prendre pour résoudre les problèmes réels, mais sur la réalité à laquelle appliquer les politiques. Si certaines personnes croient qu’une élection était frauduleuse, parce que leur chef leur a répété à maintes reprises, elles se comporteront en conséquence.

    «Nous devons lutter plus efficacement contre le fléau de la désinformation et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques.»

    La prolifération de la désinformation favorisée par les réseaux sociaux a puissamment renforcé les tendances autoritaires et xénophobes dans nos sociétés. Nous devons lutter plus efficacement contre ce fléau et garantir le droit des citoyens à recevoir des informations véridiques. Nous devons en particulier lutter contre les campagnes de désinformation soutenues par des régimes autoritaires. Le SEAE possède une vaste expérience dans ce domaine et accroît encore ses actions dans ce domaine.

    Il faut également pouvoir mieux réguler le contenu des réseaux sociaux, tout en respectant scrupuleusement la liberté d’expression. Il n’est pas possible que cette régulation soit effectuée principalement selon des règles et des procédures fixées par des acteurs privés. En décembre dernier, la Commission européenne a proposé la loi sur les services numériques, notamment pour remédier précisément à ce problème.

    La nécessité de remodeler la mondialisation

    Un autre défi majeur auquel nous sommes confrontés pour maintenir des sociétés et des économies ouvertes et démocratiques est de réussir à remodeler la mondialisation et à reconstruire un système multilatéral capable de lutter contre les dysfonctionnements qui ont affaibli les démocraties au cours des dernières décennies. Compte tenu du poids que les régimes nationalistes et autoritaires ont acquis sur la scène mondiale, la tâche ne sera pas facile, mais elle est essentielle pour tous ceux qui croient en la démocratie et en son avenir. Ce projet doit être au cœur de nos futures relations avec la nouvelle administration Biden. Cela signifie également développer des liens plus étroits avec les autres démocraties partageant les mêmes idées dans le monde. L’UE jouera pleinement son rôle dans cette entreprise.

    «Notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir traverser des eaux troubles, sans tomber dans les tentations autocratiques.»

    Plus largement, notre défi est de renforcer la foi que nos sociétés démocratiques ont en elles-mêmes pour pouvoir voyager dans des eaux troubles, sans suivre les chants de sirène des populistes irresponsables qui trouvent toujours quelqu’un à blâmer et proposent des solutions faciles, et sans tomber dans l’autocratie. tentations. Nous devons travailler au renouvellement de notre contrat social à une époque qui change et développer des récits collectifs plus forts capables de remettre en cause les doctrines populistes.

    La force des institutions américaines

    Revenons aux scènes horribles du Capitole: ce dont nous avons été témoins, ce n’est pas l’Amérique que nous connaissons et que nous identifions aux idéaux de démocratie et de liberté. Je crois en la force des institutions américaines et je suis convaincu que la démocratie américaine réussira à surmonter l’épreuve qu’elle traverse actuellement. J’espère même qu’il en sortira plus fort, pour le bien de ses citoyens et du monde entier.

    EEAS, 10 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Europe, democratie, chômage,

  • La fin du Néron des temps modernes

    La grande démocratie américaine a vacillé ce mercredi 6 janvier. Trump a envoyé des milliers d’extrémistes, qu’il a chauffés à blanc, s’attaquer au temple de la démocratie dans ce pays, à savoir le parlement. Du jamais vu dans l’histoire des États-Unis. En Amérique et dans le monde, personne n’accorde plus aucun crédit à ce Néron des temps modernes sauf certains régimes totalitaires et corrompus du monde arabe. Ce qui vient de se passer au Capitole de Washington annule de facto tout ce qui a été décidé par Trump au nom de l’Amérique. La reconnaissance de la prétendue souveraineté marocaine sur le Sahara occidental vient en premier. Les Marocains qui ont vendu leur honneur et bafoué la légalité internationale en signant la normalisation avec l’entité sioniste en contrepartie de cette prétendue reconnaissance américaine doivent se mordre les doigts aujourd’hui. Le makhzen a failli partout et doit faire face aujourd’hui à la colère du peuple marocain qui ne cesse de prendre de l’ampleur de jour en jour.

    Trump a fait du chantage et exercé la menace contre tout le monde: les Russes, les Chinois, les Européens et même les Américains avec ce triste épisode du Capitole, mais tous n’ont pas cédé, sauf les lâches capitales arabes qui ont baissé tête et pantalon pour aller signer une paix inacceptable en ce moment où Israël piétine tous les accords internationaux et dépasse toutes les limites en s’accaparant des terres palestiniennes, en officialisant Jérusalem comme capitale, en tuant et exécutant d’innocents civils arabes, et en jetant en prison pour de longues années des Palestiniens dont le seul tort est de défendre leur droit à la liberté et à la justice.
    Les fous furieux lancés par Trump ont interrompu, par la violence, un grand moment de la démocratie dans un parlement qui devait valider la victoire de Joe Biden. Conséquence de cette ultime folie du milliardaire, tous les politiques américains, y compris les républicains, lui ont tourné le dos, à commencer par celui qui lui était le plus proche, le vice président Mike Pence.

    Dans le monde entier, même et surtout en Occident, les agissements de Trump sont vertement désapprouvés et condamnés.

    Il ne reste alors que ces rois de Rabat, de Dubaï ou de Manama, qui ont tourné le dos à leurs peuples et trahi la cause palestinienne, qui se murent dans un silence de honte. Et dire que même Netanyahu a condamné l’acte du locataire de la Maison Blanche. Mais pas les Arabes, pas ces dirigeants traîtres que l’histoire balayera comme de vils personnages dont les peuples méritent bien mieux que ces humiliations perpétrées par ceux censés défendre leur honneur.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, Joe Biden,

  • TRUMP DAVID-PAN !

    par Belkacem Ahcene-Djaballah


    Jamais dans l’histoire contemporaine du monde occidental, pays d’Amérique du Nord y compris, après les tragiques périodes de Hitler, Mussolini et Franco, celle des années 50 et après et en dehors des comportements de certains nouveaux dirigeants des pays issus de l’ex-bloc «soviétique» et ayant rejoint l’UE, le monde pourtant dit «développé» ou «civilisé» ou «avancé» ou «industrialisé» n’avait connu un temps de gouvernance politique aussi délicat que celui vécu avec Donald Trump, président des Etats-Unis d’Amérique, les Usa, ce qui n’est pas peu, puisque pays classé première puissance mondiale en presque toutes choses et «phare» incontesté (mais pas incontestable) de la Démocratie. En plus de deux siècles d’existence, même si les élections, comme dans presque tous les pays du monde, ne sont jamais acceptées de gaieté de cœur par les perdants, les passations se sont toujours passées dans le strict respect de la loi, une loi fondamentale Us demeurée presque toujours la même avec seulement quelques légers amendements.

    Cependant, la catastrophe n’était jamais bien loin, souvent juste à vos portes, représentée par un «interventionnisme armé» tous azimuts, bien souvent dépassant tout entendement, jusqu’à l’incompréhensible. Gendarmes du monde ? Pas seulement ! Moralisateurs aussi. Si moralisateurs et si imbus de leur puissance que, pour paraphraser V.Poutine, «ils nous prennent (tous) pour des cons». Il est vrai que la culture de masse «westernisée» avec son «cow-boy» toujours armé et tirant plus vite que son ombre a, certes, inculqué du dynamisme, mais aussi de l’aventurisme, avec ses lynchages et ses dégâts. Surtout lorsque le «pouvoir» échoit à des personnages de «comics». Ainsi, les comportements de David (Trump) d’aujourd’hui (un prénom à la symbolique religieuse déjà bien «chargée» et qui annonce les prises de position et décisions «évangilico-sionistes» ne favorisant certes pas, à court terme, les Palestiniens mais encore moins, à long terme, les Israéliens.

    Il est vrai qu’avec un «Bibi» Netanyahu au pouvoir (on ne pouvait s’attendre à moins) relève beaucoup plus du syndrome Peter Pan (Une idée développée par un psychanalyste américain, Dan Kiley, en 1983). L’expression fait référence au personnage de Peter Pan, héros créé par J. M. Barrie et personnage principal de sa pièce «Le Garçon qui ne voulait pas grandir» (1904). Dan Kiley dans son ouvrage de 1983 «Le Syndrome de Peter Pan», sous-titré «Ces hommes qui ont refusé de grandir» (The Peter Pan Syndrome: Men Who Have Never Grown Up), décrit ces derniers comme «narcissiques, émotionnellement immatures, socialement irresponsables et dépendants».Une maladie mentale ? Presque ! Car, ce syndrome n’est pas (encore) reconnu par le corps médical comme une entité clinique réelle n’ayant pas encore fait l’objet d’études scientifiques suffisantes.

    Le psychologue (Jean-Yves Flament) avance, quant à lui, la possibilité d’un retard dans le développement émotionnel des individus touché par ce syndrome. Il explique : «Le syndrome de Peter Pan prend racine dans l’enfance, en particulier dans les familles où le père est absent, fuyant, dévalorisé ou tyrannique. Résultat : la mère porte péniblement le fardeau de la famille en prenant appui sur son fils, qui se retrouve tiraillé entre sa nature d’enfant et ses nouvelles responsabilités d’adulte, l’enfant se trouve alors déraciné de tout repère de son âge. Dans cette situation, l’enfant «sépare» son intellect de ses émotions pour se protéger. L’intellect grandit avec ses nouvelles responsabilités, mais les émotions restent «bloquées» dans l’enfance. «C’est pourquoi ces personnes, pourtant très fines et perspicaces quand il s’agit d’intellect, font preuve de réactions impulsives et puériles dès qu’il s’agit d’émotion». Ajoutez-y un soudain héritage de deux ou trois mds usd, sans avoir jamais travaillé une minute de sa vie. Une arme ultra -lourde au pays du capitalisme !

    Bien sûr, dans nos pays (en voie de développement, ou sous-développés, ou émergents, ou…) on en rencontre beaucoup de ces Peter Pan. La seule différence, c’est qu’ils n’ont pas un bouton nucléaire à portée de main… et les Etats qu’ils dirigent ne tiennent pas par les «bourses» bien des dirigeants politiques et d’autres Etats du monde.

    Le Quotidien d’Oran, 9 jan 2021

    Tags : #EtatsUnis #USA #DonaldTrump #JoeBiden


  • Maroc : M6 joue la survie de sa monarchie (Ali Lmrabet)

    LE JOURNALISTE ET ANCIEN DIPLOMATE MAROCAIN, ALI LMRABET, DÉCORTIQUE : M6 joue la survie de sa monarchie

    Le journaliste marocain Ali Lmrabet, a déclaré que derrière la persistance de l’occupation du Sahara occidental par le Maroc se cachait la volonté de garantir la survie de la monarchie. « ( ) Si un jour, pour une raison ou une autre, la survie de la monarchie devait dépendre de l’abandon du Sahara occidental, le roi du Maroc n’hésiterait pas une seule seconde à s’en débarrasser, en utilisant probablement des arguments fabriqués similaires à ceux utilisés aujourd’hui dans la question sahraouie », a écrit M. Lmrabet dans une analyse publiée mardi sur le site PoliticsToday.org. « Compte tenu de la mainmise du roi sur l’appareil répressif de l’État, les Marocains ne s’opposeront pas. Ils abandonneront le Sahara occidental, comme ils le font aujourd’hui pour la Palestine », a-t-il enchaîné. En fin de compte, soutient-il, « les causes sacrées au Maroc ne sont ni la Palestine ni le Sahara occidental. La première cause sacrée est la survie de la dynastie alaouite. En abandonnant la Palestine, le roi du Maroc consolide la présence marocaine au Sahara occidental ». Jusqu’au jour où le président américain sortant Donald Trump a annoncé sa décision de reconnaître la supposée souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange du rétablissement des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël, les deux questions sahraouie/palestinienne) n’ont jamais été discutées ensemble, a-t-il fait remarquer. Pour Ali Lmrabet, » il était impensable que l’une puisse être troquée contre l’autre. Cependant, c’est précisément ce qui vient de se passer. En acceptant de se réengager avec l’entité sioniste, le roi du Maroc Mohamed VI a rompu ce consensus sur la Palestine ». Résultat: « les Marocains sont mortifiés par sa décision de rétablir les relations diplomatiques avec Israël, qui est considéré comme un État colonial », souligne l’auteur, notant que les Marocains ont toujours porté dans leurs cœurs la cause palestinienne, et que tous les partis politiques marocains se sont continuellement déclarés pro-palestiniens.
    L’illusion d’une « marocanité » sur un territoire occupé
    S’agissant du conflit au Sahara occidental, seul Annahj Addimocrati, est neutre et appelle à la tenue d’un référendum sur l’autodétermination au Sahara occidental, rappelle l’auteur. La position de cette formation est rare dans un pays où le concept de « consensus national » a été imposé, selon lequel tous les Marocains sont obligatoirement en faveur de la soi-disant « marocanité du Sahara », et ceux qui appellent à la tenue d’un référendum, bien qu’acceptée par Hassan II, sont considérés comme des « traîtres », explique Lmrabet. Dans un pays comme le Maroc, qui a une monarchie prétendument constitutionnelle, les élus à la Chambre des représentants (la chambre basse), n’ont pas exprimé leurs voix, du moins symboliquement.
    La Fédération de la gauche démocratique (FGD), avec deux députés à la Chambre des représentants ont protesté, mais doucement, ainsi que deux autres mouvements sans représentation parlementaire, considérés comme les véritables partis d’opposition au Maroc: Enahj Adimocrati, et l’association Al Adl Wal Ihsane. Quant au Parti pour la justice et le développement (PJD), le bloc le plus fort de la Chambre des représentants avec 125 députés sur 395, sa crédibilité a été mise à rude épreuve au sein des masses marocaines conservatrices. Lorsqu’il n’était pas encore chef du gouvernement, Saâddine El Othmani a écrit un article intitulé « La normalisation est un génocide civilisationnel ».
    Pas plus tard que le mois d’août dernier, El Othmani avait claironné que « le Maroc, le roi, le gouvernement et le peuple, sont résolument hostiles à toute normalisation avec l’entité sioniste ». Le fait qu’El Othmani ait été contraint par le Palais royal de signer, devant les caméras de télévision le mardi 22 décembre 2020, les accords tripartites avec Jared Kushner et un haut représentant de « l’entité sioniste », a été ressenti par lui et sa base électorale comme « une forte gifle ». L’humiliation publique infligée à El Othmani était cependant « le prix à payer pour accepter le maigre pouvoir accordé par le Palais royal », explique le journaliste. Ce qui est encore « plus dramatique », dit-il, « c’est que les ministres du PJD ne peuvent même pas démissionner pour échapper à « l’opprobre générale ».
    Au Maroc, les ministres, et encore moins le Premier ministre, ne démissionnent pas. Ils sont licenciés ou démissionnent à la demande du roi. » La monarchie marocaine est une véritable autocratie. Le roi du Maroc règne, gouverne, il est le chef suprême et le chef d’état-major des Forces armées royales (FAR) et a la plus grande fortune du pays », a-t-il mentionné. Si l’on ajoute à ces pouvoirs, à la fois temporels et religieux, le fait que le roi contrôle directement plusieurs « ministères de souveraineté », il est aisé de comprendre pourquoi les Marocains et leurs représentants au parlement et au gouvernement ont peu de chances de faire grand-chose pour renverser la décision royale de normalisation avec Israël, relève Ali Lmrabet.
    M. Bendib
    #SaharaOccidental #Polisario #Maroc #WesternSahara #Marruecos #Morocco #Palestine #DonaldTrump #Normalisation
  • La terre en échange de la normalisation : Se conformer aux résolutions de l’ONU

    Depuis sa création, l’Organisation des Nations unies a toujours eu pour vocation d’œuvrer au maintien de la paix et de la sécurité internationales et ce, afin d’épargner au monde les affres de la guerre et des conflits armés. Ceci, outre de donner l’opportunité aux peuples des pays colonisés de décider de leur destin, ce qui est le cas de la République arabe sahraouie démocratique qui demeure, comme tout le monde le sait, la dernière colonie en Afrique. 
    Nassim Boubertakh 
    En vertu de la charte des Nations unies, tous les Etats membres de l’Assemblée générale sont tenus de se conformer exclusivement aux résolutions du seul Conseil de sécurité de l’ONU. Cependant, il n’est jamais mentionné, dans les textes de la charte, que les Etats doivent se conformer aux décisions d’un quelconque pays, quelle que soit sa place et son influence au sein de la communauté internationale. L’Organisation des Nations unies a fait du droit des peuples à l’autodétermination un principe immuable et un des éléments fondamentaux sur lesquels repose la notion de maintien de la paix et de la sécurité internationales, en plus d’être un droit reconnu par tous les pays. En effet, le deuxième paragraphe de l’article 1 de la charte appelle au respect de l’égalité entre les peuples et de leur droit à l’autodétermination, principe duquel l’Algérie a fait un des principaux piliers de sa politique étrangère et la source d’inspiration de la feuille de route de ses principes auxquels elle n’a jamais dérogé. 
    Le 30 août 1988, le Plan de règlement de l’Organisation des Nations unies a imposé au royaume du Maroc d’accepter l’activation de la solution politique et de négocier avec le Front Polisario. Ceci a été couronné par l’annonce du cessez-le-feu, suivi du déploiement de la mission de l’ONU (Minurso) chargée de la surveillance de son application après l’entrée en vigueur de ce dernier, le 6 septembre 1991, auquel tait adjointe la promesse d’organiser un référendum sur l’indépendance, l’année suivant sa signature, comme solution au conflit. Ce référendum n’a cependant pas vu le jour, en raison de l’attitude passive de l’ONU du fait de la pression exercée par de grandes puissances, d’une part, et l’obstination de la partie marocaine qui s’est traduite sur le terrain par les multiples violations perpétrées par ses forces militaires, d’autre part. La dernière en date a été les attaques lancées en novembre 2020, le long du mur de séparation, dans la zone adjacente au passage illégal de Guerguerat, considérées par le Front Polisario comme une transgression et une violation flagrante de l’accord de paix susmentionné. Cependant, on peut dire que ces agissements du royaume du Maroc ne sont guère nouveaux par rapport à la question du règlement. Il compte une longue expérience en matière de violations de la trêve et d’entrave aux efforts des missions de la Minurso, ce qui a incité de nombreux envoyés onusiens à présenter leur démission, à l’exemple du diplomate suisse Johannes Manz ainsi que de James Baker et Christopher Ross. 
    Ces agissements que le Maroc perpétue délibérément sont accueillis par un silence étrange et déconcertant de la communauté internationale, voire ils bénéficient de la bénédiction des grands pays qui font commerce des résolutions de l’ONU, des droits de l’homme et de la défense de la liberté d’expression et il apparaît clairement aujourd’hui, que le royaume du Maroc, à l’ombre du régime actuel, est de plus en plus soumis à des agendas étrangers. Il en est pour preuve l’accord suspect signé entre les décideurs au Maroc et le président américain sortant, Donald Trump. 
    Le deal de la honte que l’histoire ne pardonnera pas 
    Le 10 décembre de l’année écoulée, le très controversé président américain, Donald Trump, avait déclaré, à travers un tweet sur son compte, ce qui suit : «Aujourd’hui, j’ai signé une proclamation reconnaissant la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental.» Il a ajouté que «la proposition d’autonomie sérieuse, crédible et réaliste du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables» !!! Cette décision douteuse annoncée par le président américain a suscité une large polémique dans les cercles internationaux du fait qu’elle est en totale contradiction avec les résolutions de l’ONU et l’approche onusienne visant à régler la question sahraouie. Par ailleurs, quelques observations ont été retenues et se sont imposées sur la forme et le contenu de ce cadeau que le président américain a offert au royaume du Maroc dans le dernier quart d’heure de son mandat. Ces observations sont: 
    -Du point de vue de la forme, depuis quand la prise de décision internationale d’une importance cruciale est annoncée via les réseaux sociaux ? Ceci outre que M. Trump soit connu pour le grand embarras dans lequel il met chaque fois ses collaborateurs au sein de l’administration américaine à cause de ses tweets. 
    -Dans son tweet, Donald www.mdn.dz El-Djeich N° 690 Janvier 2021 61 Trump a explicitement utilisé l’appellation du Sahara occidental, ce qui constitue une preuve concluante qu’au fond de lui-même, il ne croit pas à la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, mais qu’il voulait plutôt conclure un accord avec le Maroc en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste, c’est-à-dire la terre en échange de la normalisation. 
    -Seules les résolutions du Conseil de sécurité sont contraignantes et imposent aux Etats de les mettre en œuvre. Quant à l’annonce du président américain du 10 décembre 2020, elle n’engage personne et est considérée du point de vue juridique comme un non-événement. 
    -M. Trump est libre d’exprimer sa position -qui n’engage que lui-en considérant que «la proposition d’autonomie du Maroc est la seule base d’une solution juste et durable pour parvenir à une paix et une prospérité durables !!!». 
    Ce faisant, cela va à l’encontre de la position onusienne et met la prochaine administration américaine dirigée par Joe Biden dans un grand embarras. Selon la tradition américaine, la période suivant l’annonce des résultats de l’élection présidentielle est utilisée afin que les deux équipes, celle du président élu et du président sortant, procèdent au transfert du pouvoir, en raison de la complexité qui caractérise la scène politique américaine. Cependant, M. Donald Trump a brisé toutes les barrières et a pris des décisions contraires à la légitimité internationale, qui viennent s’ajouter à la longue liste de décisions controversées prises pendant son mandat électoral. Ce qui n’est pas étrange de la part d’un président qui a suggéré d’injecter du désinfectant alcoolique dans le corps humain pour faire face au virus de la Covid-19 en évoquant les recherches sur la découverte d’un vaccin efficace contre la pandémie, au grand dam de la communauté médicale et scientifique internationale. 
    Concernant la position de l’Organisation des Nations unies par rapport au décret américain, le porte-parole du secrétaire général de l’organisation a estimé que la position d’Antonio Guterres est inchangée concernant la question du Sahara occidental et qu’il est encore possible de parvenir à une solution sur la base des seules résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies. Dans le même contexte, le ministère des Affaires étrangères russe a exprimé le rejet par son pays de l’annonce américaine, soulignant par là même qu’elle constitue un obstacle supplémentaire aux efforts des Nations unies et qu’elle portait atteinte aux fondements juridiques reconnus sur la scène internationale, relatifs au règlement du problème du Sahara occidental et qui nécessite de déterminer le statut final de ce territoire à travers la tenue d’un référendum. A l’opposé, l’histoire retiendra que le royaume du Maroc, dont le chef de la diplomatie avait ouvertement déclaré l’existence d’un bureau de liaison entre son pays et l’entité sioniste et ce, depuis 1994, vient de sacrifier la cause palestinienne, suite à la déclaration américaine, soutenant sa position injuste concernant la question sahraouie. Pire encore, les responsables marocains ont justifié cet acte de normalisation des relations avec l’entité sioniste, en soulignant que cela ne se ferait pas au détriment de la cause palestinienne ! Ici, une question nous interpelle : comment le royaume du Maroc prétend-t-il la cause palestinienne alors qu’il ouvre son espace aérien, des bureaux de liaison de l’entité sioniste et en normalisant les relations diplomatiques dans tous les domaines ? 
    L’Algérie : des positions constantes 
    L’Algérie a exprimé sa position ferme et constante de soutien aux causes de libération et au droit des peuples à l’autodétermination. Une position découlant des référents et principes historiques édictés par la Déclaration du 1er Novembre. Par conséquent, ses positions sont immuables. Elle vient de réitérer sa position à travers une déclaration officielle du ministère des Affaires étrangères concernant les développements récents, affirmant que le conflit du Sahara occidental est une question de décolonisation qui ne peut être réglée que par l’application du droit international et des résolutions pertinentes des Nations unies et de l’Union africaine. C’est-à-dire que l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination et à l’indépendance est inaliénable, conformément à la résolution de l’ONU n°1514 qui stipule l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux. Résolution, dont la communauté internationale vient de célébrer le soixantième anniversaire l’année écoulée. La position algérienne considère également que l’annonce du président américain sortant n’a aucune valeur juridique, du fait de son incompatibilité avec toutes les résolutions des Nations unies, en particulier celles du Conseil de sécurité se rapportant à la question du Sahara occidental, dont la dernière en date est la résolution 2548, adoptée le 30 octobre 2020, qui a d’ailleurs été formulée et défendue par la partie américaine elle-même. 
    Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a conclu que l’Algérie, dont la position se réfère à la légitimité internationale, est contre l’imposition de la force et la conclusion d’accords douteux et renouvelle par là même son soutien ferme à la juste cause du peuple sahraoui. Ceux qui nourrissent l’illusion que l’évolution de la situation dans le proche voisinage géographique de l’Algérie pourrait la faire dévier de ses positions et la dissuader d’exprimer ses positions honorables, seront bien déçus. Bien au contraire, l’Algérie représente une force stabilisatrice importante dans une région minée par les conflits et les guerres. C’est ce qui l’a poussée à fédérer la plupart des efforts visant à assurer la sécurité, en veillant toujours à apporter sa contribution au règlement des différends et conflits par des moyens pacifiques, conformément aux résolutions de l’ONU. Son poids militaire, géographique et économique l’a qualifiée à tenir ce rôle pivot. L’Algérie qui sait parfaitement ce que «vivre sous le joug du colonial » veut dire, qui connaît également l’ivresse que procure le recouvrement de sa liberté, de sa souveraineté nationale et d’arracher son territoire des griffes du colonialisme, ne pourra jamais dévier de ses principes et continuera d’activer auprès de la communauté internationale pour la convaincre de traiter la juste cause du Sahara occidental conformément à la légalité internationale qui stipule le respect du droit des peuples à l’autodétermination.
    El Djeich, janvier 2021
    #Algérie #Maroc #SaharaOccidental #Polisario #ONU #DonaldTrump #Israël #Normalisation
  • Aboubakr Jamaï : Le Maroc n'a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël

    Dans une interview en vidéoconférence, Aboubakr Jamaï, Enseignant de Relations Internationale à l’Université Américaine d’Aix en Provence, a déclaré que le Maroc n’a rien gagné dans le deal de la normalisation avec Israël qu’il a qualifié de « moralement corrompu ». Voici la transcription de l’intégralité de sa déclaration à ce sujet:

    Qu’est-ce qu’on a gagné avec ce deal? On a gagné, c’est vrai, la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental par les Etats-Unis d’Amérique. Les Etats-Unis d’Amérique n’est pas n’importe quel pays, c’est la première puissance mondiale. C’est ce que l’État marocain nous a expliqué en large et en travers. « C’est une performance extraordinaire de notre diplomatie ». Très bien, creusons un peu. Qu’est-ce que le Maroc essaie d’obtenir aujourd’hui? Quel est le combat du Maroc ? Je parle du Maroc qui se bat pour la reconnaissance de son intégrité territoriale et donc de la marocanité du Sahara Occidental.

    Ce Maroc se bat pour que les Nations Unies reconnaissent cette souveraineté. Pas que les Etats-Unis la reconnaisse ou que la France la reconnaisse. Pourquoi ?Parce que, d’un côté que les Etats-Unis reconnaisse ou ne reconnaisse pas ne change pas grand chose parce que le Maroc, il faut bien le dire, bénéficie déjà de l’amitié américaine, du soutien français et américain . Les américains ne nous ont jamais puni du fait qu’on « occupait », ce que disent les indépendantistes sahraouis, cette région de l’Afrique que les Nations Unies nous disent n’est pas la nôtre. Que nous disent les Nations Unies selon le droit international?. Ça c’est le droit, ce n’est pas une prise de position de ma part, c’est le droit internationale qui dit qu’il faut le peuple sahraoui qui est reconnu comme peuple et le Polisario est reconnu encore une fois par le droit international comme étant son représentant légitime, ont le droit à l’autodétermination. Ça, c’est les règles de l’ONU, ce n’est pas moi qui ai mis en place ces règles, des « règles » qui ont été acceptées par le Maroc puisque le Maroc, lui-même, à un moment, a accepté à ce qu’il y ait un référendum, donc le droit à l’autodétermination.

    Malgré le fait que le Maroc est présent et contrôle la grande majorité du territoire qui s’appelle le Sahara Occidental en droit international et que nous, au Maroc, on appelle nos provinces du sud, cela ne nous a pas empêché d’être un acteur régional et mondial important, à avoir, en termes de relations avec l’UE, l’UE ne nous a jamais puni réellement du fait qu’on occupe cette partie de ce que nous considérons comme notre pays, les Etats-Unis de même, les relations commerciales sont totalement ouvertes, ne sont pas diminuées par le fait que nous y sommes déjà.

    Donc, sur le plan pratique, à part peut-être de mettre un drapeau américain à Dakhla, la reconnaissance par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, ne change pas grand chose, en réalité. Nous y sommes déjà, nous exploitons le phosphate du Sahara, nous exploitons les richesses halieutiques du Sahara. Tout ça, on l’a déjà, même si parfois il y a quelques petits soucis, le monde pratiquement entier travaille avec nous malgré cela. Donc, ce qui compte pour nous. Donc, ce qui compte pour nous, ce n’est pas de nous assurer quant à nos relations avec les Etats-Unis ou avec l’UE soient plus développées et plus importantes parce qu’elles le sont déjà. Ce qui importe pour nous, c’est que les Nations Unies nous disent officiellement « il n’y a plus de droit d’autodétermination pour le peuple sahraoui, le Sahara marocain vous appartient, c’est le Maroc ». Donc, il faut convaincre les Nations Unies et donc convaincre le Conseil de Sécurité.

    Or, qu’est-ce qui s’est passé? Au lendemain de la reconnaissance de la marocanité du Sahara par les américains? Il s’est passé que l’Allemagne qui est, probablement, le pays le plus puissant d’Europe, a demandé une réunion d’urgence du Conseil de Sécurité. Au lendemain de cette réunion d’urgence provoquée par cette reconnaissance, les allemands ont publié un communiqué qui était très largement en défaveur du Maroc puisque les allemands nous ont dit, officiellement, que le Conseil de Sécurité restait attaché aux résolutions de l’ONU. Donc, on est toujours dans le cadre de l’autodétermination, même si, effectivement, dans les résolutions de l’ONU on parle de la possibilité d’étudier la solution de l’autonomie, mais le principe reste l’autodétermination. Donc, on bouge pas, personne n’a suivi les Etats-Unis d’Amérique. Ce qui nous intéresse beaucoup, ce sont nos alliés. La France n’a pas suivi les Etats-Unis d’Amérique. La France n’ pas emboîté le pas aux Etats-Unis en disant, après tout, « nous aussi nous reconnaissons la marocanité du Sahara Occidental ». Et évidemment, les allemands. Juste un petit détail qui a quand même son importance. Lorsque vous lisez ce communiqué, les allemands, au début de ce communiqué parlent un peu de l’historique de ce conflit et dans l’historique de ce conflit ils parlent du référendum. Et pour parler du référendum, ils disent que le Maroc a envoyé 10000 colons au Sahara Occidental pour le référendum, ce qui est, évidemment, la position du Polisario vis-à-vis de l’attitude marocaine. Eh bien, cette position est épousée par l’Allemagne qui est un Etat très important en Europe.

    Non seulement, l’Allemagne a publié un communiqué, mais l’Afrique du Sud qui est un pays quand même très important. Toute la politique marocaine de retour vers nos racines africaines, etc, était basée sur la notion d’essayer de convaincre donc les pilliers de l’Afrique de la marocanité du Sahara, petit à petit, et l’un des pillier les plus importants, avec le Nigeria, le Ghana, c’est l’Afrique du Sud. Avec son pouvoir symbolique extrêmement important, l’Afrique du Sud c’est le pays de Nelson Mandela. Eh bien, le représentant de l’Afrique du Sud à l’ONU a fait une déclaration extrêmement négative pour le Maroc en disant que l’Afrique restait attachée au processus d’autodétermination et au soutien du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination.

    Pourquoi est-ce qu’il y a eu ces réactions qu’on peut considérer comme négatives malgré tous les mensonges qu’on raconte aux marocains à travers les médias officiels? Parce que les Etats-Unis qui ont reconnu la souveraineté du Maroc, c’est pas les Etats-Unis d’Amérique, c’est Donald Trump. C’est vrai, c’est le président des Etats-Unis. Donc, institutionnellement; on peut dire que c’est les Etats-Unis mais c’est Donald Trump. Depuis quand Donald Trump prend des décisions sages en terme de relations internationales? Ce que je veux dire, c’est que la valeur de cette proclamation présidentielle est d’autant plus diminuée que la crédibilité de celui qui en est l’auteur et qui est, elle-même, diminuée. Or, il se trouve que c’est Donald Trump. Et Donald Trump, justement, est très fortement critiqué, d’ailleurs, pas seulement par les démocrates, mais aussi par les républicains parce que sa politique étrangère a aliéné les alliés traditionnels. je ne parle des ennemis des Etats-Unis, je parle même des alliés traditionnels et que l’un des éléments importants de la politique future de Biden, d’ailleurs c’est ce que l’équipe de Biden elle-même, a proclamé, c’est d’essayer justement de rétablir, de reconnecter les Etats-Unis avec ses alliés traditionnels. Donc, vous imaginez bien que lorsque demain y aura l’administration Biden, que le dossier du Sahara va être étudié, et que les Allemands auront la position qu’ils ont aujourd’hui et que, évidemment, la Russie, la Chine, etc, aussi parce que c’est, à minima, c’est de s’attacher aux résolutions de l’ONU, vous pouvez très bien imaginer une administration américaine qui sent revenir, parce que je ne sais pas sûr qu’ »ils reviennent sur la proclamation de Trump, mais en fait ne lui donne pas de substance derrière, c’est que les Etats-Unis peuvent toujours dire « on reconnaît mais ça ne veut pas dire que l’ONU elle reconnaît et que pour résoudre le problème on va suivre, en fait, le travail de l’ONU et on va confirmer et soutenir l’approche qui contient en elle le droit à l’autodétermination des sahraouis. Pourquoi? Parce que le reste du Conseil de Sécurité est attaché à ce principe » qui, il faut pas l’oublier, est un principe essentiel. En fait, on découvre que nous, les marocains, on n’est pas très bien informés sur la réalité juridique de ce conflit. Il faut bien comprendre que nous on dit « l’intégrité territoriale ». C’est vrai que le concept de l’intégrité territoriale est dans la charte de l’ONU et qu’il est important sauf que dans notre cas à nous, cette intégrité territoriale à nous n’est pas opposable aux autres légalement. Pourquoi? Parce que le concept d’intégrité territoriale est opposable lorsque l’ONU vous reconnaît cette intégrité territoriale. Or, l’ONU ne nous a jamais reconnu la marocanité du Sahara. Donc, le concept qui est dominateur dans le dossier c’est le concept d’autodétermination qui lui aussi et l’autre concept de l’intégrité territoriale qui est essentiel à la construction de l’ordre international et qui est, peut-être, avec la souveraineté des Etats et donc de l’intégrité territoriale, un des éléments les plus importants de la Charte de l’ONU.

    Pour ces raisons, je considère que même sur l’affaire du Sahara, je ne suis pas persuadé de l’extraordinaire impact positif de cette reconnaissance d’autant plus que le Maroc n’est pas, malheureusement, institutionnellement équipé pour, justement gérer une autonomie du Sahara acceptable pour le reste de la communauté internationale. Parce que, ce qu’il faut bien comprendre c’est que le Maroc aujourd’hui dit que la seule solution, en ce qui nous concerne dans le conflit du Sahara Occidental, c’est la souveraineté marocaine et nous concédons que cette région aura une autonomie avancée. Le problème, c’est que lorsque vous étudiez les cas internationaux d’autonomie, d’autodétermination, etc, l’élément majeur qui détermine l’attitude de la communauté internationale à travers l’ONU pour, justement, accepter ou ne pas accepter la souveraineté d’un Etat sur un territoire c’est la démocratie et le respect des droits de l’homme. La communauté internationale ne peut pas venir chez vous qui n’avez pas de justice indépendante, qui violez les droits de vos propres citoyens de façon régulière et vous dire « voilà un autre peuple, le peuple sahraoui puisque l’ONU considère que c’est un autre peuple, d’abord on va vous le confier et c’est vous qui allez gérer ses affaires ». Elle ne peut pas le faire. Donc, même dans le cadre de la solution marocaine, nous sommes dans une contradition qui est nodale, qui est absolument essentielle, qui est de demander une solution pour laquelle nous, les marocains, nous sommes pas équipés institutionnellement. C’est-à-dire que si demain, une véritable étude du plan d’autonomie marocaine l’ONU et que le Polisario accepte de parler d’autonomie tout de suite les défauts de la cuirasse, le sous-développement institutionnel marocain va faire en sorte que ça va être une proposition très difficile à accepter, pas seulement par les sahraouis, mais aussi par le reste du monde. Et c’est en cela d’ailleurs, et je lis les deux sujets majeurs dont on a parlé aujourd’hui, que les violations des droits de l’homme, que ces mascarades de procès et de poursuites judiciaires dont sont coupables nos confrères, nos collègues et nos intellectuels, au fond va à l’encontre de la reconnaissance de la marocanité du Sahara. Paradoxalement et ironiquement. Parce que, encore une fois, on ne peut pas être crédible à demander à ce qu’il y ait une résolution du conflit à travers un projet d’autonomie alors que notre système politique est un système politique qui est sous-développé et autoritaire.
    Question : Donc, si je vous suis bien, on peut dire qu’à cette heure précise, le véritable gagnant de cette normalisation n’est pas le Maroc?
    Réponse : Le gagnant, ça ne concerne pas seulement le Maroc, mais c’est l’une des caractéristiques des Etats autoritaires c’est que les intérêts des élites au pouvoir prennent le pas sur les intérêts du pays. Donc, il faut différencier, lorsque les gens, si vous voulez, se félicitent d’un quelconque succès, en l’occurrence; ce succès c’est peut-être le succès des élites, d’ailleurs, à court terme, autoritaires marocaines. Mais, très franchement, il m’est difficile de voir en quoi le Maroc a fait avancer sa cause par ce deal qui, comme je l’ai dit et je le répète est moralement corrompu, d’un côté, et d’un autre côté, même sur un plan purement instrumental, ne me paraît pas, évidemment, à l’avantage du Maroc.
    #SaharaOccidental #Maroc #FrontPolisario #EtatsUnis #DonaldTrump #Israël  #Normalisation
  • Sahara occidental: une rétractation de Biden au sujet de l'annonce de Trump prévisible

    WASHINGTON- Le chercheur et analyste américain, Doug Bandow, également ancien assistant spécial du président Ronald Reagan, a qualifié l’annonce de Trump à propos de la reconnaissance de la prétendue souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental de « véritable agression », prévoyant le retour de la Direction de Biden à la position initiale de Washington.

    « La déclaration de Trump ne change pas la nature de la cause sahraouie selon le droit international », a écrit le chercheur dans un article publié par des médias américains.
    Et d’affirmer que « personne au monde ne reconnait la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental, tandis que ce pays, membre à part entière de l’UA, a gagné la reconnaissance de plusieurs pays ».
    Le monde « se souviendra de cette position qui émane plutôt de la direction de Trump que d’un changement dans la politique américaine, et qui constitue, instinctivement, une source de doute ».
    Selon Doug Bandow, « personne ne voit en Pompeo ou Trump, des représentants d’un leadership international fondé sur des principes » et « la future Direction de Biden pourrait revenir aisément sur la position initiale de Washington ».
    Il n’existe « aucune échappatoire possible aux changements dans la politique extérieure, à commencer par la guerre économique déclarée par la Direction contre l’Iran », dira-t-il.
    Invitant à ne pas faire le blackout sur la spoliation géopolitique de Rabat, comme étant une partie d’un deal perverti, dans l’objectif d’entrainer un allié douteux de la Direction dans un problème politique, l’analyste américain a mis l’accent sur l’impératif de protéger les droits du peuple sahraoui.
    APS
  • Sahara occidental : Appels à la levée des entraves

    Les appels à la reconnaissance de la République arabe sahraouie démocratique (RASD), se font de plus en plus nombreux, mettant à nu les manœuvres qui entravent l’aboutissement de ce processus.

    Pour bon nombre de capitales, il est temps que la communauté internationale et les Nations unies interviennent pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance dans un référendum. Le gouvernement sahraoui ne cesse de rappeler qu’il n’est guère contre les solutions pacifiques, mais conditionne son retour à la table des négociations avec le Maroc à la reconnaissance par ce dernier du Sahara occidental en tant qu’Etat souverain membre à part entière de l’Union africaine (UA).
    A l’échelle internationale les avis sont quasi unanimes. Le dernier appel en date est celui du parti des Verts en Suède qui estime que le gouvernement suédois doit reconnaître la République arabe sahraouie démocratique (RASD). Il a, à l’occasion, critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental. «Le Parti Vert veut que la Suède reconnaisse le Sahara occidental en tant qu’Etat. La reconnaissance suédoise adressera un signal important et clair à la communauté internationale et aux mouvements de libération qui croient en la paix et le développement démocratique dans la région», souligne la porte-parole officielle du parti des Verts suédois pour les affaires de politique étrangère, Mme Janine Alm Eriksson, dans un article conjoint avec la porte-parole officielle de la jeunesse du parti Vert, Aida Badili.
    Les deux responsables ont vivement critiqué les obstacles dressés par le président américain sortant, Donald Trump, aux efforts de paix au Sahara occidental, à travers sa reconnaissance «irresponsable et illégitime» de la prétendue souveraineté du Maroc sur le territoire occupé, dans cet article relayé dimanche par l’agence de presse sahraouie (SPS). «Le fait que le Président américain sortant utilise maintenant ses derniers jours au pouvoir pour mettre fin à un processus de paix qui est déjà dans l’impasse, est extrêmement inacceptable et irresponsable, mais c’est aussi une position qui montre qu’il est du devoir de la communauté internationale d’agir pour résoudre le conflit», écrivent les deux responsables du parti écologiste dans leur article. Pour ces deux porte-parole, l’annonce de Trump, faite le 10 décembre, relative à la question sahraouie, «menace des vies humaines et constitue une position irresponsable du Président américain, car elle peut causer de graves dommages et prolonger des décennies de conflit et d’occupation…». Les deux responsables estiment, dans le même contexte, que la solution logique au conflit est «le retrait du Maroc du Sahara occidental et la fin du conflit par la reconnaissance internationale de la RASD». S’agissant des récents événements survenus dans la zone tampon à El Guerguerat, dans le sud-ouest du Sahara occidental, après l’agression marocaine le 13 novembre dernier contre des civils sahraouis, Mmes Badili et Eriksson ont déploré le fait que le cessez-le-feu de 30 ans entre le Maroc et le Front Polisario qui devait aboutir à l’indépendance du Sahara occidental «a été violé lorsque l’occupant a attaqué des manifestants (pacifiques)» dans la région. «Les actions du Maroc constituent une violation grave de l’accord de cessez-le-feu, par ce comportement, la sécurité et la stabilité de la région sont en danger et il devient nécessaire de faire la lumière sur une solution à long terme qui rétablirait le droit des Sahraouis à leur patrie». Les deux responsables ont critiqué la «position faible» de l’Union européenne à l’égard du conflit au Sahara occidental, occupé depuis 1975. «Il faut mettre fin à l’occupation, le peuple du Sahara occidental a le droit de jouir de la liberté et de l’autodétermination, et la communauté internationale a le devoir d’intervenir – et non d’entraver le processus», concluent-elles.
    Sud Horizons, 5 jan 2021
    #SaharaOccidental #Polisario #Marruecos #WesternSahara  #Maroc #Morocco #DonaldTrump #Israel
  • Un enregistrement audio de Trump fait scandale aux Etats-unis

    Le président américain Donald Trump a fait pression sur un responsable électoral de l’État de Géorgie pour tenter d’obtenir une modification du résultat local du scrutin présidentiel du 3 novembre, selon un enregistrement audio que s’est procuré le Washington Post.

    « Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins ». C’est la voix du président Trump qui prononce cette requête aux allures de coup de pression lors d’un coup de téléphone avec Brad Raffensperger, l’élu républicain en charge des élections dans l’État de Géorgie.

    L’enregistrement audio publié par le Washington Post, dimanche 3 janvier, montre comment le président américain, qui refuse toujours de concéder sa défaite à la présidentielle du 3 novembre, alterne pressions et cajoleries pour convaincre son interlocuteur de modifier les résultats du scrutin présidentiel dans l’État de Géorgie.

    « Il n’y a pas de mal à dire que vous avez recalculé », lui a-t-il notamment déclaré, selon un enregistrement de la discussion réalisé à son insu et rendu public par le Washington Post, puis d’autres médias.

    « Tout ce que je veux, c’est trouver 11 780 bulletins (…) parce que nous avons gagné cet État », a-t-il justifié, alors que la victoire du démocrate Joe Biden en Géorgie avec environ 12.000 voix d’écart a été confirmée par un recomptage et des audits.

    Invoquant des « rumeurs » de fraudes, Donald Trump a jugé, d’une voix étranglée par l’émotion, « injuste que l’élection (lui) ait été volée ».
    « Vous savez ce qu’ils ont fait et vous n’en parlez pas: c’est un délit, vous ne pouvez pas laisser ça avoir lieu, c’est un gros risque pour vous », a-t-il ajouté, menaçant.

    Brad Raffensberger, qui était accompagné d’un avocat de l’État, n’a pas cédé. « Nous pensons que nos chiffres sont bons », a-t-il sobrement rétorqué.

    Onde de choc à Washington

    La diffusion de cet enregistrement, que la Maison Blanche n’a pas souhaité commenter, a immédiatement suscité une onde de choc à Washington.

    « Le mépris de Trump pour la démocratie est mis à nu », a notamment commenté l’élu démocrate Adam Schiff, en jugeant ses pressions « potentiellement répréhensibles ». Sa consoeur Debbie Wasserman Schultz a dénoncé l’acte d’un « président désespéré et corrompu ».

    « C’est accablant », a pour sa part tweeté l’élu républicain Adam Kinzinger, en appelant les membres de son parti à ne pas suivre le président dans sa contestation des résultats. « Vous ne pouvez pas faire ça en ayant la conscience tranquille », leur a-t-il lancé.

    Donald Trump s’est lancé dès novembre dans une croisade pour nier la victoire de Joe Biden mais a essuyé des échecs systématiques devant la justice et auprès des élus locaux, y compris républicains, qui ont tenu face à ses pressions.

    Le collège électoral a déclaré le 14 décembre la victoire au démocrate avec 306 grands électeurs contre 232 au président sortant, un score qui doit être certifié mercredi au Congrès en vue de la prestation de serment du 46e président des Etats-Unis le 20 janvier.

    Avec AFP et Reuters

    Source : La Nation, 4 jan 2021

    Tags : Etats-Unis, Donald Trump, élections,