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  • Le FBI a saisi des documents top secrets au domicile de Trump

    Le FBI a saisi des documents top secrets au domicile de Trump

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    Résumé
    -Trump affirme que les documents saisis ont été « tous déclassifiés ».
    -Des agents du FBI ont fouillé la propriété de Mar-a-Lago lundi.
    -Les agents ont saisi plus de 30 objets, dont plus de 20 boîtes.

    12 août (Reuters) – Lors de la perquisition effectuée cette semaine au domicile de l’ancien président américain Donald Trump en Floride, les agents du FBI ont saisi 11 séries de documents classifiés, dont certains étaient classés top secret, a déclaré vendredi le ministère de la Justice, tout en précisant qu’il avait une cause probable pour effectuer la perquisition en raison de possibles violations de l’Espionage Act.

    Ces révélations, qui font l’effet d’une bombe, ont été faites dans un mandat de perquisition approuvé par un magistrat américain et dans des documents d’accompagnement publiés quatre jours après que des agents ont perquisitionné la résidence de M. Trump à Mar-a-Lago, à Palm Beach. L’Espionage Act, l’une des trois lois citées dans la demande de mandat, date de 1917 et fait de la divulgation d’informations susceptibles de nuire à la sécurité nationale un crime.

    Trump, dans une déclaration sur sa plateforme de médias sociaux, a déclaré que les documents ont été « tous déclassifiés » et placés dans un « stockage sécurisé ».

    « Ils n’ont pas eu besoin de ‘saisir’ quoi que ce soit. Ils auraient pu l’avoir quand ils le voulaient sans faire de la politique et entrer par effraction à Mar-a-Lago », a déclaré l’homme d’affaires républicain devenu politicien.

    La perquisition a été effectuée dans le cadre d’une enquête fédérale visant à déterminer si M. Trump a illégalement retiré des documents lorsqu’il a quitté ses fonctions en janvier 2021 après avoir perdu l’élection présidentielle deux mois plus tôt face au démocrate Joe Biden.

    Bien que le FBI ait emporté lundi des documents étiquetés comme étant classifiés, les trois lois citées comme base du mandat font de la manipulation de documents gouvernementaux un crime, qu’ils soient classifiés ou non. Ainsi, les affirmations de M. Trump selon lesquelles il a déclassifié les documents n’auraient aucune incidence sur les violations légales potentielles en cause.

    Les agents du FBI ont pris plus de 30 éléments, dont plus de 20 boîtes, des classeurs de photos, une note manuscrite et l’octroi de la clémence à Roger Stone, allié de M. Trump et conseiller de longue date, selon une liste des éléments retirés. La liste comprend également des informations sur le « Président de la France ».

    Le mandat montre que les agents du FBI ont été invités à fouiller une pièce appelée « le bureau 45 » – Trump est le 45e président des États-Unis – ainsi que toutes les autres pièces et structures ou bâtiments du domaine utilisés par Trump ou son personnel où des boîtes ou des documents pourraient être stockés.

    Le ministère de la justice a déclaré dans la demande de mandat approuvée par le juge d’instance Bruce Reinhart qu’il avait des raisons probables de croire que des violations de la loi sur l’espionnage avaient eu lieu au domicile de M. Trump.

    Cette loi a été initialement promulguée pour lutter contre l’espionnage. Les poursuites engagées en vertu de cette loi étaient relativement rares jusqu’à ce que le ministère de la Justice y ait recours, tant sous la présidence de M. Trump que sous celle de son prédécesseur, Barack Obama, pour poursuivre les auteurs de fuites d’informations relatives à la sécurité nationale, notamment les fuites vers les médias.

    L’article de la loi cité comme base du mandat interdit la possession non autorisée d’informations relatives à la défense nationale. Il ne précise pas les raisons pour lesquelles les enquêteurs ont des raisons de penser qu’une telle violation a eu lieu.

    Ces dernières années, le ministère de la justice a utilisé la loi sur l’espionnage dans des affaires très médiatisées, notamment celles de l’ancien contractant de la National Security Agency Edward Snowden, de l’ancienne analyste du renseignement militaire Chelsea Manning et du fondateur de WikiLeaks Julian Assange.

    La demande fait également état d’une cause probable de violations possibles de deux autres lois qui rendent illégale la dissimulation ou la destruction de documents officiels américains.

    NIVEAUX DE CLASSIFICATION

    Il existe trois principaux niveaux de classification pour les documents gouvernementaux sensibles : Top secret, secret et confidentiel.

    Le « Top secret » est le niveau le plus élevé, réservé aux informations les plus secrètes concernant la sécurité nationale des États-Unis. Ces documents sont généralement conservés dans des installations gouvernementales spéciales car leur divulgation pourrait porter gravement atteinte à la sécurité nationale.

    Les agents du FBI ont collecté lundi quatre séries de documents top secret, trois séries de documents secrets et trois séries de documents confidentiels, a-t-il été révélé vendredi. Il a été révélé que les agents avaient collecté un ensemble de documents étiquetés « documents classifiés/TS/SCI », une référence aux documents top secrets et sensibles compartimentés.

    M. Trump n’a été accusé d’aucun acte répréhensible. Il n’a pas été précisé si des accusations seraient portées.

    UNE ESCALADE

    La perquisition de lundi a marqué une escalade significative dans l’une des nombreuses enquêtes fédérales et étatiques auxquelles il est confronté depuis qu’il est au pouvoir et dans les affaires privées, y compris une enquête distincte du ministère de la Justice sur une tentative ratée des alliés de Trump de renverser l’élection présidentielle de 2020 en soumettant de fausses listes d’électeurs.

    Mercredi, M. Trump a refusé de répondre aux questions lors d’une comparution devant le procureur général de l’État de New York dans le cadre d’une enquête civile sur les pratiques commerciales de sa famille, invoquant son droit constitutionnel de ne pas s’auto-incriminer.

    Le procureur général Merrick Garland a annoncé jeudi que le ministère avait demandé à Reinhart de desceller le mandat. Cette décision fait suite à l’affirmation de M. Trump selon laquelle la perquisition constitue une vengeance politique et à sa suggestion, sans preuve, que le FBI pourrait avoir placé des preuves contre lui.

    Les experts juridiques ont déclaré que l’affirmation de M. Trump selon laquelle il avait déclassifié les documents ne serait pas une défense utile s’il devait faire face à des accusations.

    « La loi n’exige même pas strictement que les informations soient classifiées tant qu’elles sont liées à la défense nationale », a déclaré Heidi Kitrosser, professeur de droit à l’université Northwestern, en référence à la loi sur l’espionnage.

    L’enquête sur le retrait des dossiers par Trump a débuté cette année après que la National Archives and Records Administration, une agence chargée de sauvegarder les dossiers présidentiels qui appartiennent au public, a saisi le ministère de la Justice.

    Les membres républicains de la commission du renseignement de la Chambre des représentants ont demandé vendredi à Garland et au directeur du FBI Chris Wray de publier l’affidavit qui sous-tend le mandat, affirmant que le public doit savoir.

    « Étant donné que de nombreuses autres options s’offraient à eux, nous sommes très préoccupés par la méthode utilisée pour la descente à Mar-a-Lago », a déclaré à la presse le représentant Michael Turner, principal républicain de la commission.

    Si l’affidavit reste scellé, « de nombreuses questions resteront sans réponse », a-t-il ajouté.

    La demande du ministère de la Justice de lever les scellés sur le mandat ne comprenait pas de demande de levée des scellés sur l’affidavit qui l’accompagnait, et l’équipe juridique de M. Trump n’a pas non plus présenté publiquement une telle requête.

    Depuis la perquisition de lundi, le ministère a fait l’objet de vives critiques et de menaces en ligne, que Garland a condamnées. Les partisans de M. Trump et certains républicains à Washington ont accusé les démocrates d’utiliser la bureaucratie fédérale pour le cibler, alors même qu’il envisage une nouvelle candidature à la présidence en 2024.

    Reuters

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  • Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago

    Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago

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    WASHINGTON (AP) – Le FBI a fouillé le domaine de Donald Trump à Mar-a-Lago dans le cadre d’une enquête visant à déterminer s’il avait emporté des dossiers classifiés de la Maison Blanche à sa résidence en Floride, ont déclaré lundi des personnes proches du dossier, une décision qui représente un changement dramatique. et une escalade sans précédent du contrôle des forces de l’ordre sur l’ancien président.

    Trump, révélant la perquisition dans une longue déclaration, a affirmé que des agents avaient ouvert un coffre-fort chez lui et décrit leur travail comme un « raid inopiné » qu’il a comparé à une « inconduite du procureur ».

    La recherche intensifie l’enquête de plusieurs mois sur la façon dont des documents classifiés se sont retrouvés dans des boîtes de dossiers de la Maison Blanche situés à Mar-a-Lago plus tôt cette année. Cela se produit au milieu d’une enquête distincte du grand jury sur les efforts visant à annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 et ajoute au péril juridique potentiel pour Trump alors qu’il jette les bases d’une autre course.

    Des lignes de bataille familières, forgées au cours d’une présidence de quatre ans à l’ombre des enquêtes du FBI et du Congrès, ont rapidement repris forme lundi soir. Trump et ses alliés ont cherché à présenter la recherche comme une militarisation du système de justice pénale et un effort dirigé par les démocrates pour l’empêcher de remporter un autre mandat en 2024 – même si la Maison Blanche de Biden a déclaré qu’elle n’en avait aucune connaissance préalable, et le L’actuel directeur du FBI, Christopher Wray, a été nommé par Trump il y a cinq ans et a occupé le poste de haut fonctionnaire dans un ministère de la Justice dirigé par les républicains.

    « Ce sont des temps sombres pour notre nation, car ma belle maison, Mar-A-Lago à Palm Beach, en Floride, est actuellement assiégée, perquisitionnée et occupée par un grand groupe d’agents du FBI », a écrit Trump. « Rien de tel n’est jamais arrivé à un président des États-Unis auparavant. »

    « Après avoir travaillé et coopéré avec les agences gouvernementales compétentes, ce raid inopiné sur ma maison n’était ni nécessaire ni approprié », a déclaré Trump dans son communiqué.

    La porte-parole du ministère de la Justice, Dena Iverson, a refusé de commenter la perquisition, notamment de savoir si le procureur général Merrick Garland l’avait personnellement autorisée.

    Trump n’a pas précisé la base de la recherche, mais le ministère de la Justice a enquêté sur la mauvaise gestion potentielle d’informations classifiées après que la National Archives and Records Administration a déclaré qu’elle avait reçu de Mar-a-Lago 15 boîtes de dossiers de la Maison Blanche, y compris des documents. contenant des informations classifiées, plus tôt cette année. Les Archives nationales ont déclaré que Trump aurait dû remettre ce matériel en quittant ses fonctions et ont demandé au ministère de la Justice d’enquêter.

    Il existe plusieurs lois fédérales régissant le traitement des dossiers classifiés et des documents gouvernementaux sensibles, y compris des lois qui érigent en crime le fait de retirer ces documents et de les conserver dans un endroit non autorisé. Bien qu’un mandat de perquisition ne suggère pas que des accusations criminelles sont proches ou même attendues, les fonctionnaires fédéraux qui cherchent à en obtenir un doivent d’abord démontrer à un juge qu’ils ont une cause probable qu’un crime s’est produit.

    Deux personnes proches du dossier, qui ont parlé sous couvert d’anonymat pour discuter d’une enquête en cours, ont déclaré que la perquisition avait eu lieu plus tôt lundi et était liée à l’enquête sur les dossiers. Les agents cherchaient également à voir si Trump avait des dossiers présidentiels supplémentaires ou des documents classifiés dans le domaine.

    Trump a précédemment soutenu que les dossiers présidentiels avaient été remis « dans le cadre d’un processus ordinaire et routinier ». Son fils Eric a déclaré lundi soir sur Fox News qu’il avait passé la journée avec son père et que la perquisition avait eu lieu parce que « les Archives nationales voulaient corroborer si oui ou non Donald Trump avait des documents en sa possession ».

    Interrogé sur la manière dont les documents se sont retrouvés à Mar-a-Lago, Eric Trump a déclaré que les boîtes faisaient partie des objets qui ont été déplacés hors de la Maison Blanche pendant « six heures » le jour de l’inauguration, alors que les Bidens se préparaient à emménager dans le bâtiment.

    « Mon père a toujours gardé des coupures de presse », a déclaré Eric Trump. « Il avait des boîtes, quand il a quitté la Maison Blanche. »

    Trump est sorti de la Trump Tower à New York peu avant 20 heures et a salué les passants avant d’être chassé dans un SUV.

    Dans ses premières remarques publiques depuis que la nouvelle de la recherche a fait surface, Trump n’en a fait aucune mention lors d’une télé-mairie au nom de Leora Levy, la républicaine du Connecticut qu’il a approuvée lors de la primaire du Sénat américain de mardi pour choisir un opposant aux élections générales contre les démocrates américains. Le sénateur Richard Blumenthal. Trump a donné son soutien public à Levy à la fin de la semaine dernière, la qualifiant lundi de meilleur choix « pour remplacer la blague d’un sénateur du Connecticut ».

    Mais dans un article sur les réseaux sociaux lundi soir, il était beaucoup plus imprudent, qualifiant la recherche de « militarisation du système judiciaire et d’attaque des démocrates radicaux de gauche qui ne veulent désespérément pas que je me présente à la présidence en 2024 ».

    D’autres républicains ont fait écho à ce message. La présidente du comité national du GOP, Ronna McDaniel, a dénoncé la recherche comme « scandaleuse » et a déclaré que c’était une raison pour laquelle les électeurs se sont rendus en novembre.

    Le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, un républicain considéré comme un candidat potentiel à la présidentielle de 2024, a déclaré dans un communiqué sur Twitter qu’il s’agissait « d’une escalade de la militarisation » des agences gouvernementales américaines. Kevin McCarthy, le leader de la minorité à la Chambre, a déclaré dans un tweet que le ministère de la Justice « a atteint un état intolérable de politisation militarisée » et a déclaré que si les républicains prennent le contrôle de la Chambre des États-Unis, ils enquêteront sur le département.

    Que Trump soit empêtré dans une enquête sur le traitement d’informations classifiées est d’autant plus frappant qu’il a tenté, lors de l’élection présidentielle de 2016, d’exploiter une enquête du FBI sur son adversaire démocrate, Hillary Clinton, pour savoir si elle avait mal géré des informations classifiées via un réseau privé. serveur de messagerie qu’elle utilisait en tant que secrétaire d’État. Le directeur du FBI de l’époque, James Comey, a conclu que Clinton avait envoyé et reçu des informations classifiées, mais le FBI n’a pas recommandé de poursuites pénales car il a déterminé que Clinton n’avait pas l’intention d’enfreindre la loi.

    Trump a fustigé cette décision, puis a intensifié sa critique du FBI alors que des agents commençaient à enquêter pour savoir si sa campagne avait été de connivence avec la Russie pour faire basculer les élections de 2016. Il a renvoyé Comey au cours de cette enquête, et bien qu’il ait nommé Wray des mois plus tard, il l’a également critiqué à plusieurs reprises en tant que président.

    Thomas Schwartz, professeur d’histoire à l’Université Vanderbilt qui étudie et écrit sur la présidence, a déclaré qu’il n’y avait aucun précédent pour un ancien président confronté à un raid du FBI – même en revenant au Watergate. Le président Richard Nixon n’a pas été autorisé à prendre des bandes ou d’autres documents de la Maison Blanche lorsqu’il a démissionné en 1974, a noté Schwartz, et nombre de ses papiers sont restés à Washington pendant des années avant d’être transférés à sa bibliothèque présidentielle en Californie.

    « C’est différent et c’est un signe de la singularité de la période Trump », a déclaré Schwartz, auteur de « Henry Kissinger and American Power: A Political Biography ». « Comment son comportement était si inhabituel. »

    L’enquête n’est pas le seul casse-tête juridique auquel Trump est confronté. Une enquête distincte liée aux efforts de Trump et de ses alliés pour annuler les résultats de l’élection présidentielle de 2020 – qui a conduit à l’émeute du 6 janvier 2021 au Capitole américain – s’est également intensifiée à Washington. Plusieurs anciens responsables de la Maison Blanche ont reçu des assignations à comparaître devant le grand jury.

    Et un procureur de district du comté de Fulton, en Géorgie, enquête pour savoir si Trump et ses proches collaborateurs ont cherché à s’immiscer dans les élections de cet État, qui ont été remportées par le démocrate Joe Biden.

    AP

    #Donald_Trump #FBI #Archives




  • Pour Biden, l’ennemi principal c’est toujours Donald Trump

    Etats-Unis, Joe Biden, Donald Trump,

    Mohamed Habili

    Les démocrates américains ont soutenu sans désemparer pendant tout le mandat de Donald Trump, cette chose dont il est possible de mesurer aujourd’hui toute l’absurdité, à savoir que ce sont les Russes qui par leur immixtion dans le processus électoral l’ont fait élire président des Etats-Unis. Il s’en est même trouvé ensuite un chef du FBI, James Comey, pour vouloir en apporter la preuve, ce qui n’a pas manqué de provoquer son limogeage. Il est probable que sans cette volonté forcenée de leur part de délégitimer son élection, Trump aurait accepté plus facilement sa défaite lors de la présidentielle suivante. Il n’y aurait eu selon toute vraisemblance ni refus par lui de sa défaite devant Joe Biden ni violation du Capitole par ses partisans. Ce sont eux qui ont déclenché l’espèce de guerre civile qui se poursuit encore, dont personne ne peut voir le terme. Dans ce climat délétère persistant, l’administration Biden a visiblement plus à craindre d’une défaite aux élections de mi-mandat, qui approchent inexorablement, face aux républicains que d’une défaite militaire dans la guerre par procuration qu’elle mène contre la Russie en Ukraine.

    On sait que lors du sommet de juin de l’Otan, tenu à Madrid, celle-ci a changé d’ennemi principal, jusque-là la Chine, pour donner cette qualité à la Russie, pour prix de son invasion de l’Ukraine. Or, pour l’administration américaine en particulier, ce titre n’a pas changé d’attribution, il appartient toujours à Trump. Le seul ex-président resté le chef de son camp après une défaite électorale, et qui menace de se représenter en 2024, c’est-à-dire dans deux ans, qui plus est avec des chances qui ne sont pas nulles de redevenir président. Les démocrates n’avaient déjà pas accepté sa première élection alors qu’elle était irréprochable au point de vue de la forme. Ils feront tout ce qui est en leur pouvoir pour empêcher que ce cauchemar se réalise à nouveau.

    La meilleure façon de s’y prendre, c’est de le traîner devant un tribunal criminel et d’obtenir sa condamnation. Ainsi seulement, ils seront certains qu’il ne se représentera pas. Ces dernières 24 heures, justement, l’information a filtré que le Département de la Justice a ordonné une enquête criminelle sur son rôle avant et pendant les événements du 6 janvier. Un développement que tout à vrai dire annonçait et depuis des mois, bien qu’il ait contre sa réalisation quelque chose qui en principe est rédhibitoire : le deuxième procès en destitution organisé alors que Trump n’était plus président, et qui l’avait innocenté, certes seulement parce qu’il avait manqué des voix pour le faire condamner.

    Les démocrates ont intérêt à faire vite, parce que le temps presse, et que les républicains ont fait savoir qu’ils mettraient fin à tout cela s’ils gagnaient les élections de novembre. Trump, pour sa part, continue de mener sa campagne, qui ne s’est pratiquement jamais interrompue. Quand ce n’est pas pour lui-même, c’est pour soutenir la candidature de ceux des républicains se réclamant le plus de lui. Ce que les démocrates se soucient le plus de mesurer dans ce genre de circonstances, c’est de savoir si son influence joue encore ou si elle a diminué, ou si elle tend seulement à diminuer. Bref, ils vivent encore les yeux braqués sur lui.

    Le Jour d’Algérie, 27/07/2022

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  • En Oriente Medio, Biden no consigue cambiar de política

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    WASHINGTON (AP) – Joe Biden asumió el cargo con la intención de remodelar la política exterior de Estados Unidos en Oriente Medio, dando prioridad a la promoción de la democracia y los derechos humanos. En realidad, ha luchado en varios frentes para separar significativamente su enfoque del del ex presidente Donald Trump.

    La visita de Biden a la región esta semana incluye una reunión con el rey Salman de Arabia Saudí y el príncipe heredero Mohammed bin Salman, el líder de facto del reino rico en petróleo que los funcionarios de inteligencia de Estados Unidos determinaron que aprobó el asesinato en 2018 del periodista estadounidense Jamal Khashoggi en Turquía.

    Biden se había comprometido como candidato a recalibrar la relación de Estados Unidos con Arabia Saudí, a la que describió como una nación « paria » después de la postura más complaciente de Trump, pasando por alto el historial de derechos humanos del reino y aumentando las ventas militares a Riad.

    Pero ahora Biden parece estar calculando que se gana más cortejando al país que aislándolo.

    La primera parada de Biden en su visita a Oriente Medio será Israel. Aquí, de nuevo, su postura se ha suavizado desde las firmes declaraciones que hizo cuando se presentó a la presidencia.

    Como candidato, Biden condenó la política de la administración Trump sobre los asentamientos israelíes en Cisjordania. Como presidente, ha sido incapaz de presionar a los israelíes para que detengan la construcción de asentamientos judíos y no ha ofrecido ninguna iniciativa nueva para reanudar las conversaciones de paz entre Israel y los palestinos, estancadas desde hace tiempo.

    Biden también ha dejado pasar la decisión de Trump de 2019 de reconocer la soberanía de Israel sobre los Altos del Golán, que revirtió más de medio siglo de política estadounidense.

    El gobierno de Biden « ha tenido esta política bastante confusa de continuidad en muchos temas de Trump – el camino de menor resistencia en muchos temas diferentes, incluyendo Jerusalén, el Golán, el Sahara Occidental, y la mayoría de los otros asuntos », dice Natan Sachs, director del Centro de Política de Oriente Medio en la Institución Brookings.

    Ahora Biden parece estar tratando de encontrar un mayor equilibrio en su política hacia Oriente Medio, poniendo el foco en lo que es posible en una parte complicada del mundo en un momento en el que Israel y algunas naciones árabes están mostrando una mayor disposición a trabajar juntos para aislar a Irán -su enemigo común- y a considerar la cooperación económica.

    « Biden llega, en esencia, haciendo una elección », dijo Sachs. « Y la elección es abrazar la arquitectura regional emergente ».

    El sábado, Biden utilizó un artículo de opinión en el Washington Post -las mismas páginas en las que Khashoggi escribió gran parte de sus críticas al gobierno saudí antes de su muerte- para declarar que Oriente Medio se ha vuelto más « estable y seguro » en sus casi 18 meses en el cargo y se opuso a la idea de que su visita a Arabia Saudí equivalía a un retroceso.

    « En Arabia Saudí, hemos invertido la política de cheque en blanco que heredamos », escribió Biden. También reconoció que « hay muchos que no están de acuerdo » con su decisión de visitar el reino.

    Señaló los esfuerzos de su administración para presionar a la coalición liderada por Arabia Saudí y a los Houthis para que acepten un alto el fuego mediado por la ONU -ahora en su cuarto mes- después de siete años de una guerra que ha dejado 150.000 muertos en Yemen. Biden también citó como logros el papel de su administración para ayudar a organizar una tregua en la guerra de 11 días entre Israel y Gaza del año pasado, la disminución de la capacidad del grupo terrorista Estado Islámico en la región y el fin de la misión de combate de Estados Unidos en Irak.

    Pero el historial general de Biden en Oriente Medio es mucho más complicado. Ha evitado en gran medida enfrentarse a algunos de los problemas más acuciantes de la región, incluidos algunos que él mismo ha culpado a Trump de haber exacerbado.

    Biden habla a menudo de la importancia de las relaciones en política exterior. Su decisión de visitar Oriente Medio en un viaje que promete pocos logros tangibles sugiere que está intentando invertir en la región a largo plazo.

    En público, ha hablado de los conocimientos adquiridos gracias a las largas horas pasadas con Xi Jinping, de China, y a la evaluación de Vladimir Putin, de Rusia. Ha disfrutado estableciendo vínculos con una generación más joven de líderes mundiales, como el primer ministro canadiense Justin Trudeau y el japonés Fumio Kishida.

    Biden se ha reunido con todos los primeros ministros israelíes desde Golda Meir, mantiene una larga relación con el rey Abdullah II de Jordania y, como vicepresidente, estuvo muy involucrado en ayudar al presidente Barack Obama a poner fin a la guerra de Irak. Pero Biden, que alcanzó la mayoría de edad en la escena de la política exterior durante la Guerra Fría y considera que el ascenso de China es la crisis más acuciante a la que se enfrenta Occidente, se ha orientado menos hacia Oriente Medio que hacia Europa y Asia.

    « No tiene las relaciones personales. No tiene la duración de las relaciones », dijo Jon Alterman, director del Programa de Oriente Medio en el Centro de Estudios Estratégicos e Internacionales.

    Llega en un momento incierto para el liderazgo israelí. El ex primer ministro Naftali Bennett y Yair Lapid disolvieron el mes pasado la Knesset al desmoronarse su coalición, políticamente diversa. Lapid, ex ministro de Asuntos Exteriores, es ahora el primer ministro interino.

    Biden también se enfrentará a nuevas preguntas sobre su compromiso con los derechos humanos tras el fatal asesinato de la periodista palestina estadounidense Shireen Abu Akleh. Las investigaciones independientes determinaron que probablemente fue disparada por un soldado israelí mientras informaba desde Cisjordania en mayo.

    La familia de Abu Akleh, en una mordaz carta dirigida a Biden, acusó a su administración de excusar a los israelíes por la muerte de la periodista. El Departamento de Estado dijo la semana pasada que los funcionarios de seguridad de Estados Unidos determinaron que los disparos israelíes probablemente la mataron, pero « no encontraron ninguna razón para creer que fuera intencional ».

    Dos de los momentos más vigilados durante la visita de cuatro días de Biden a Oriente Medio serán cuando se reúna con el líder de la oposición israelí y ex primer ministro Benjamin Netanyahu y cuando vea al príncipe heredero saudí.

    Pero no es probable que ninguno de los dos encuentros altere drásticamente la dinámica política entre Estados Unidos y Oriente Medio.

    Ambos líderes parecen haber puesto sus ojos en un Estados Unidos posterior a Biden, mientras el presidente demócrata lucha con los bajos números de las encuestas en su país, impulsados por la disparada de la inflación y el malestar con la gestión de la economía por parte de Biden, dicen los analistas.

    « Ambos líderes, a mi juicio, están ahora mirando más allá de la administración Biden, y esperando con gran interés el regreso de Donald Trump o su avatar », dijo Aaron David Miller, que sirvió a seis secretarios de Estado como asesor en las negociaciones árabe-israelíes y ahora es miembro senior de la Fundación Carnegie para la Paz Internacional. « Creo que es un viaje complejo, y creo que deberíamos ser extremadamente realistas sobre estas expectativas ».

    Las perspectivas de Biden de avanzar en el regreso de Estados Unidos al acuerdo nuclear con Irán, negociado por Obama en 2015 y del que se retiró Trump en 2018, siguen siendo esquivas. La administración ha participado indirectamente en las conversaciones de Viena destinadas a que tanto Washington como Teherán vuelvan a cumplir el acuerdo. Pero las conversaciones han resultado hasta ahora infructuosas.

    Como candidato, Biden prometió que los saudíes « pagarían el precio » por su historial de derechos humanos. La aguda retórica ayudó a Biden a contrastar con Trump, cuyo primer viaje oficial al extranjero como presidente fue al reino y que elogió a los saudíes como un « gran aliado » incluso después del asesinato de Khashoggi.

    La dura advertencia de Biden a los saudíes se produjo en un momento en el que el petróleo cotizaba a unos 41 dólares por barril; ahora, los precios están más cerca de los 105 dólares. Los elevados precios del petróleo están perjudicando a los estadounidenses en el surtidor de gasolina y haciendo subir los precios de los productos esenciales, al tiempo que ayudan a los resultados de los saudíes.

    Funcionarios de la Casa Blanca han dicho que las conversaciones sobre energía constituirán uno de los componentes de la parte saudí de la visita del presidente, pero han restado importancia a la posibilidad de que los saudíes accedan a aumentar aún más la producción de petróleo porque el reino dice que está casi al límite de su capacidad de producción.

    Pero Bruce Riedel, que fue asesor principal del Consejo de Seguridad Nacional de cuatro presidentes, dijo que la visita a Arabia Saudí es « completamente innecesaria » dadas las circunstancias.

    « No hay nada que Joe Biden vaya a hacer en Jeddah que el secretario de Estado o el secretario de Defensa, o francamente, un embajador realmente bueno no pudiera hacer por su cuenta », dijo Riedel. « No hay ningún resultado que vaya a salir de esto que realmente justifique una visita presidencial ».

    Por Associated Press Washington
    PUBLICADO 8:39 AM ET 10 de julio de 2022

    Spectrum News NY-1, 10 jul 2022

    #EEUU #Estados_Unidos #Oriente_Medio #Palestina #Jerusalén #Golan #Sahara_Occidental


  • Maroc : Un régime aux abois

    Maroc : Un régime aux abois

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    La sortie médiatique de l’ambassadeur palestinien à Dakar, de part sa pertinence, sa franchise et sa sincérité, a fait très mal au Makhzen, qui piqué au vif et mis devant ses lâchetés et des trahisons, a intimé ordre à son ambassadeur à Dakar de réagir. Une réaction pleine d’approximation, de contre vérités, et à la limite de l’injure et de l’insulte à l’égard du diplomate palestinien, qui n’a fait que défendre son pays, mettant en lumière l’hypocrisie d’un régime qui a vendu la première cause des Arabes pour de basses visées de marchandage.

    Des points clairement martelés par l’ambassadeur de Palestine, Safwat Ibraghith, qui a assuré que l’alliance tripartite entité sioniste/Etats-Unis/Maroc «a été l’objet d’un marchandage orchestré par l’Administration Trump», un lâche deal qui a conduit à normaliser les relations entre le Maroc et l’entité sioniste en contrepartie de la prétendue «reconnaissance» de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental. « Ils ne peuvent pas le nier. Cela a été un marchandage», a fermement dénoncé le diplomate palestinien.

    Dans sa réponse, frisant le ridicule, l’ambassadeur marocain à Dakar, se mêle les pinceaux, se contredit, ment (le mensonge, une marque de fabrique de la diplomatie du Makhzen), manque d’élégance et tombe même dans la limite de l’insulte envers un officiel palestinien qui n’a fait que défendre son peuple et son pays.

    Les justificatifs sont brouillons et ne tiennent pas la route. Le ridicule n’a pas son pareil en mettant sur le même pied d’égalité la noble cause palestinienne et la barbare colonisation du Sahara occidental par son pays. «En effet, la question du Sahara marocain, n’en déplaise à ce polémiste en herbe, constitue de tout temps la priorité nationale absolue pour l’ensemble du peuple marocain. Cette question dont la sacralité est aussi incontestable que celle de la question palestinienne dans la conscience collective du peuple marocain’. Autrement dit, le Maroc soutient Israël contre les Palestiniens, et les Israéliens soutiennent le Maroc contre les Sahraouis. Un ridicule affligeant pour cet ambassadeur qui au fond ne défend que la légitimité supposée de deux entités colonisatrices contre les peuples sahraoui et palestinien. Jouant avec les mots, il prétend aussi qu’il s’agit d’une «reprise des relations diplomatiques entre le Royaume du Maroc et Israël, et non d’une normalisation des relations». Continuant dans son délire, il explique cette trahison par le fait de défendre les «plus d’un million d’Israéliens qui revendiquent leur origine marocaine et le Maroc ne les a jamais reniés.»

    Enfin ce fut là un chapelet d’insanités, de justifications fallacieuses, d’insultes gratuites envers le diplomate palestinien, d’errements et de mensonges éhontées d’une diplomatie de canniveaux, bien représentée par un Nacer Bourita maître-chanteur qui a osé qualifié la résistance palestinienne de terrorisme, un Omar Hilale roublard et limité, et enfin cet ambassadeur marocain à Dakar amateur qui aurait bien fait de se taire au lieu de se couvrir de ridicule.

    Mais le Maroc aujourd’hui, n’est rien d’autre que cela, la médiocrité, la traîtrise et l’impuissance d’un régime aux abois.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 25 mai 2022

    #Maroc #Palestine #Israël #Normalisation #SaharaOccidental

  • L’ombre de Poutine

    L’ombre de Poutine

    L’ombre de Poutine – Donald Trump, Joe Biden, Occident, Marine Le Pen, affaire, argent,

    Pourquoi l’ombre de Poutine plane-t-elle sur les élections pré5sidentielles des puissances occidentales ? Par nature, ces pays sont foncièrement opposés à la Russie, pourtant leurs classes politiques flirtent intimement avec les dirigeants et les oligarques russes. L’exemple des deux dernières élections présidentielles américaines est édifiant à ce propos. Les accointances du candidat républicain à la présidentielle, en l’occurrence Donald Trump, ont été utilisées par ses adversaires politiques pour le détruire devant l’opinion. Les relations entretenues par Trump avec les hommes d’affaires russes, composés de milliardaires proches de Poutine, révèlent un tissu relationnel basé sur l’argent, le nerf de la guerre ou l’élément fondateur du monde capitaliste. Poutine, qui a vu passer bien des présidents occidentaux, a compris qu’on pouvait se rapprocher des classes politiques en leur offrant des opportunités d’affaires fructueuses avec les oligarques russes. La Russie cherche à changer son image dans ce monde, qui ne la voit autrement que comme «un axe du mal».

    La Russie pourrait ainsi compter sur le soutien international des élites politiques, une fois aux postes de commandes, pour mieux défendre ses intérêts.

    Trump a su, intelligemment, échapper à l’ombre de Poutine, dépasser l’étalement public de ses relations avec les Russes, et se faire élire à la présidence. Faisant en sorte que sous sa conduite, les Etats-Unis ont relativement laissé tranquille la Russie. Ce qui n’est pas le cas avec l’accession d’une administration démocrate, complètement hors de toute influence russe, et qui a immédiatement montré ses crocs face à la Russie, en orchestrant des sanctions économiques jamais vues dans l’histoire.

    La même histoire est-elle en train de se reproduire en France, où la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen, qui se retrouve au second tour face au président sortant Emmanuel Macron, est enfoncée dans la marmite russe ? Plus, peut-être, que ses positions radicales contre les musulmans et les immigrés, M. Le Pen risque de perdre beaucoup de voix dans son propre bastion avec cette embarrassante affaire de prêts qu’elle a obtenu auprès de banques russes. D’autant que cela coïncide avec une période d’une haine occidentale contre Poutine qui n’a jamais été ressentie et exprimée, surtout, aussi ouvertement. Le boulet russe accroché aux pieds de M. Le Pen va certainement la retarder dans sa course au fauteuil présidentiel. La leçon, chèrement payée, va-t-elle servir les classes politiques occidentales ?

    par Abdelkrim Zerzouri

    Le Quotidien d’Oran, 23/04/2022

    #Vladimir_Poutine #Occident #Trump #JoeBiden #Affaires #Argent #Marine_le_pen

  • Haaretz dévoile les secrets du lobby juif au Maroc

    Tags : Maroc, Marrakech, mariage juif, Yariv Elbaz, normalisation, Donald Trump, Israël,

    Une sombre affaire d’oléoduc, des projets « sécuritaires » louches, le souvenir d’Yitzhak Rabin et un cyberlogiciel malveillant ont plané sur les récents mariages à Marrakech.

    Après la grisaille imposée à la ville de Marrakech par la pandémie de COVID, cette ville marocaine haute en couleur, située au pied des montagnes de l’Atlas, s’est réveillée il y a trois semaines avec un mariage « de conte de fées », comme l’ont décrit les médias locaux.

    Pas moins de 500 invités ont été conviés à cette méga-fête, acheminés par des jets atterrissant les uns après les autres depuis la France, les États-Unis et Israël. Trois hôtels ont été réservés pour les invités étrangers. Les hôtes n’ont pas lésiné sur les moyens.

    De la musique traditionnelle et des bougies éclairant les pelouses d’une lumière douce ont accueilli les multitudes ; une double ligne de lumières au sol leur a indiqué le chemin, une fois à l’intérieur. Au bout, un magnifique baldaquin blanc attendait les invités, chargé d’arrangements floraux hors du commun.

    Ce n’est pas tous les jours qu’un mariage juif a lieu à Marrakech. Ce n’est pas tous les jours que le père de la mariée est un homme d’affaires bien placé, le fils d’un diamantaire juif local, célèbre pour ses liens avec la cour royale du pays – mais pas seulement.

    Yariv Elbaz s’est pavané au mariage de sa fille comme si c’était le sien. Ses relations d’affaires internationales lui ont valu de nombreuses connaissances célèbres, avec certaines desquelles il a échangé des confidences avec un grand sourire.

    L’ami proche du milliardaire, Jared Kushner, gendre de l’ancien président américain Donald Trump, n’a pas pu se rendre aux noces, mais il a envoyé son conseiller politique, Avi Berkowitz, qui a été vu se mêlant aux invités.

    Une petite mais respectable délégation est venue d’Israël. À sa tête, l’associé et représentant d’Elbaz en Israël, le colonel (de réserve) Yossi Lahmani, PDG du Centre Yitzhak Rabin (et frère de Moshe Lahmani, ancien président de la société de construction Shikun & Binui). A ses côtés se trouvait le député Yesh Atid et ancien chef adjoint du Mossad, Ram Ben-Barak.

    Outre son poste au centre Rabin, un centre de recherche qui porte le nom du premier ministre israélien assassiné, Lahmani possède une société qui s’occupe de « projets » liés à la sécurité, Fortify Solutions. Dans le passé, l’homme de paille de cette société était l’ancien chef d’état-major des forces de défense israéliennes et ministre de la défense Shaul Mofaz. C’est finalement Ben-Barak qui a occupé le poste – pendant l’intervalle entre son départ du Mossad et son entrée à la Knesset.

    Une amitié étroite s’est développée entre Ben-Barak et Elbaz. Ensemble, ils sont entrés dans l’histoire en aidant à concocter secrètement l’accord de normalisation entre Israël et le Maroc à la fin de 2020. Et comme c’est le cas pour les acteurs de l’ombre, au dernier moment avant les cérémonies de signature à Rabat, ils ont fait un pas en arrière et ont permis à Meir Ben-Shabbat, chef du département de la sécurité du ministère de la défense (et confident de l’ancien Premier ministre Benjamin Netanyahu) de profiter des feux de la rampe.

    Ainsi, tandis que Ben-Shabbat a impressionné tout le monde avec son arabe marocain parfait et était ravi de s’attribuer le mérite, les personnages de l’ombre ont eu le temps de faire des affaires – avant tout des affaires liées à l’énergie, à la sécurité et à la cybernétique (liées à la défense, bien sûr).

    « Nous avons déjà une indication que le niveau du Maroc dans ce domaine n’est pas si mauvais. Ils ne sont pas dupes en matière de cybernétique. Nous avons intérêt à nous tenir à leurs côtés », a déclaré un haut membre du gouvernement à Hagai Amit, de TheMarker, il y a quelques mois. Et en effet, quelques jours après la signature de l’accord de normalisation avec le Maroc en décembre dernier, il est apparu clairement ce que l’on entendait par « pas d’imbécile ».

    Un rapport d’enquête du journal français Le Monde a révélé que l’un des numéros de téléphone utilisés par le président français Emmanuel Macron avait été ciblé pour la surveillance par le service de renseignement marocain, qui avait utilisé le logiciel espion Pegasus de la société israélienne NSO – le programme avec lequel l’administration de Netanyahu a recueilli le soutien des pays arabes.

    En France, ils sont devenus fous et ont interdit toute rencontre officielle entre les représentants français et leurs homologues israéliens jusqu’à la semaine dernière. Puis, lors de la conférence mondiale sur le climat à Glasgow, Macron a rencontré le Premier ministre Naftali Bennett pour une conversation privée, les choses se sont arrangées et l’interdiction d’Israël a été levée. Mais vendredi dernier, les États-Unis ont annoncé que NSO serait placé sur la liste des entités – une liste noire des entreprises impliquées dans des cyberactivités malveillantes – et ont apparemment éteint les lumières de NSO.

    Il semble que les accords de « paix » au Moyen-Orient aient un coût.

    Des dividendes pour Elbaz

    Enivré par sa contribution historique à l’accord bilatéral avec le Maroc, Elbaz n’a pas attendu longtemps avant de commencer à réclamer des dividendes.

    Rembobinage au 18 septembre 2020 : Une nouvelle société a été enregistrée dans le paradis fiscal de Gibraltar, appelée Lubber Line Capital (spécialisée dans l’investissement dans des projets d’infrastructure et d’énergie dans le monde entier), dont Line Holdings Ltd est le propriétaire enregistré. Ce dernier est un groupe de holdings qui figurait dans les documents Panama ayant fait l’objet d’une fuite – et dont le nom a été associé à Elbaz.

    Environ un mois plus tard, il a été révélé que Lubber Line servirait d’intermédiaire pour le transport du pétrole émirati vers l’Europe via Israël. La société israélienne Eilat-Ashkelon Pipeline Company a annoncé à l’époque qu’elle avait signé un accord pour transporter le pétrole d’Abu Dhabi via ses terminaux d’Eilat et d’Ashkelon. Mais selon cette annonce, l’accord, d’une valeur de plusieurs centaines de millions de dollars, ne serait pas conclu directement avec les Émirats, mais plutôt par le biais d’une société intermédiaire qui achèterait le pétrole et approuverait son transfert par l’intermédiaire de l’Eilat-Ashkelon Pipeline Company.

    Trois personnes récolteraient les gros bénéfices ici. Du côté israélien, les anciens cadres supérieurs de la Paz Oil Company, Yona Fogel et Malachi Alper, qui ont employé Lahmani, le représentant d’Elbaz, en tant que conseiller de leur société ; une société émiratie (car dans toute vente de pétrole ou de gaz au Moyen-Orient, il y aura toujours une partie intéressée de la famille régnante) ; et oui, Lubber Line, appartenant à Elbaz, qui a mis au point toute l’affaire.

    Et c’est ainsi que ce joyeux groupe a embarqué dans un avion d’Israël à Abu Dhabi à la fin du mois d’octobre 2020, pour signer le contrat discrètement, dans le dos des régulateurs en Israël – de peur qu’ils ne le bloquent, pour des raisons de sécurité ou d’environnement.

    Sur ce même vol, d’ailleurs, se trouvait Dalia Rabin, directrice du Centre Yitzhak Rabin, accompagnée de son fils, Yonatan Ben-Artzi. Ainsi, dans un hall d’Abu Dhabi, un accord pétrolier a été signé, sous la médiation d’Elbaz et de Lahmani, PDG du centre. Et dans le hall suivant, un accord philanthropique conjoint a été signé entre le centre et le fonds d’investissement du cheikh Ahmed bin Zayed al Nahyan (le frère du dirigeant d’Abu Dhabi).

    Tous ces accords ont été présidés par le représentant de Trump à cet événement passionnant, l’ancien secrétaire au Trésor américain, Steven Mnuchin. Lors d’un dîner auquel assistaient toutes les personnes concernées, Mnuchin (qui a ensuite été grondé par Dalia Rabin parce qu’il n’a pas mentionné la contribution de son père au processus) s’est extasié sur la paix.

    Les accords ont été signés, les transactions ont fleuri. La mer Rouge à Eilat avait déjà accueilli le premier pétrolier émirati. Elbaz et Lahmani sont devenus des acteurs recherchés par toutes les sociétés de sécurité intéressées par la vente d’armes au Maroc. Et en août dernier, le ministre des affaires étrangères Yair Lapid a effectué une première visite historique au Maroc, rejoint, bien sûr, par son collègue de parti et collègue législateur Ben-Barak.

    Mais cette fois, l’ancien adjoint du Mossad n’a pas débarqué là-bas en portant le chapeau de la société obscure qui s’occupe de « projets de sécurité », mais plutôt en tant que président de la commission des affaires étrangères et de la défense de la Knesset. Cette commission surveille, entre autres, la confidentialité dont jouit l’accord avec la Eilat-Ashkelon Pipeline Company – l’ordre qui permet à la société de se protéger des ennuis qu’elle subirait si elle devait être transparente et surveillée.

    M. Ben-Barak n’a pas signé d’arrangement régissant les conflits d’intérêts lorsqu’il est entré à la Knesset.

    Il y a quelques jours, il a déclaré à The Marker que, pour éviter la moindre apparence d’un tel conflit, il ne participerait pas aux discussions de la commission sur l’oléoduc Eilat Ashkelon, si elles ont lieu. Mais le problème n’est pas Ben-Barak, c’est le climat.

    Et ce n’est pas l’agréable climat vert de Glasgow, mais le climat chaud et nuageux du Moyen-Orient. Un climat dans lequel chaque traité de paix est accompagné d’un beau paquet de logiciels espions Pegasus et d’un avion F-35. C’est un climat dans lequel la marque Yitzhak Rabin inspire le déplacement de 14 millions de tonnes de pétrole par an sur les rares et magnifiques récifs coralliens d’Eilat. C’est un climat où se mêlent gouvernement, argent et paix, où chaque conférence internationale est nécessairement de mauvais augure.

    Haaretz, 07/11/2021

    #Maroc #Israël #LobbyJuif #YarivElbaz #Normalisation #Mariage

  • Le tweet de Trump aux oubliettes

    Sahara Occidental, Maroc, Donald Trump, Joe Biden, Staffan de Mistura, ONU, #Sahara_Occidental, #Maroc, #Staffan_de_Mistura, #Donald_Trump

    La nomination de Stefan de Mistura pour le Sahara occidental relance le processus de décolonisation entamé par l’ONU et contredit le tweet de l’ex-président américain. Joe Biden, certes, n’a pas annulé le tweet de l’ex-président américain mais n’a pas cautionné non plus la décision de Trump. Washington qui a applaudi la nomination de Stefan de Mistura approuve, donc, le dialogue pour l’indépendance du Sahara occidental. 
    Le Maroc et Israël ont accepté de normaliser leurs relations. Un accord négocié avec l’aide des États-Unis, qui, en contrepartie, offrent un soutien à Rabat sur le Sahara occidental. Cet accord a été condamné par le Polisario, et de nombreux pays, dont de l’Europe. La Cour de Justice de l’Europe a méme qualifié d’illégale la coopération engageant le Maroc et les pays de l’Europe concernant les richesses naturelles du Sahara occidental. 
    Le tweet de l’ex-président américain qui ne respecte pas la légalité mondiale est aux oubliettes. La Russie, par la voix de son vice-ministre des Affaires étrangères, Mikhaïl Bogdanov, a déclaré que la décision «unilatérale» de Trump sort complètement du cadre du droit international. 
    «La décision ne respecte pas non plus les décisions de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, avec lesquelles les Américains eux-mêmes étaient d’accord», a ajouté le responsable russe. 
    De son côté, le sénateur, Patrick Leahy, a affirmé que Donald Trump «ne pouvait ignorer le droit international et celui des Sahraouis à l’autodétermination». 
    Pour l’ancien président du sénat, les Sahraouis «ont droit à ce qu’on leur a promis depuis longtemps, un vote libre et juste sur l’autodétermination». Toujours aux Etats-Unis, l’élue démocrate du Minnesota, Betty McCollum, pense que les actions de Trump, qui a quitté la Maison Blanche le 20 janvier, rendent «dangereusement légitime l’annexion illégale du territoire sahraoui». 
    «Je condamne la reconnaissance unilatérale par Trump de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en échange de la reconnaissance diplomatique d’Israël par le Maroc», a déclaré Mme Mc Collum dans un tweet. 
    Le tweet de l’ex-président américain dénoncé par la communauté mondiale, est, aujourd’hui, «illégalisé» par la nomination de l’envoyé de l’ONU pour le Sahara occidental occupé par le Maroc.
  • Sahara Occidental: Après l’euphorie, le Maroc plonge dans le doute

    Sahara Occidental, Maroc, Etats-Unis, Donald Trump, #SaharaOccidental, #Maroc, 

    Le Maroc aurait souhaité voir les pays européens suivre l’exemple de l’administration Trump qui avait illégalement reconnu la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis. Il n’est pas étonnant de voir le royaume profiter de la détresse de sa population qui fuit le pays sur des embarcations de fortune. Il ferme les yeux, ainsi, et ouvre la voie à cette immigration irrégulière et indénombrable vers les îles Canaries espagnoles.
    Une action qui peut aussi être interprétée comme un signe de vengeance vis-à-vis d’une partie de l’opinion publique espagnole qui demeure solidaire avec le Front Polisario. Une réalité qui a été évoquée à demi-mot dans une des déclarations du ministre marocain des Affaires étrangères qui avait estimé qu’ «une partie de l’Europe doit être plus audacieuse car elle est proche de ce conflit».
    Autant d’éléments qui ont fait que les tensions entre le Front Polisario et le Makhzen ont repris de plus belle après que les forces marocaines ont lancé une opération militaire dans la région de Guerguerat au sud du Sahara occidental.
    Conforté par le soutien du président américain sortant et sa prétendue victoire politique, Rabat a depuis multiplié ses transgressions au droit international.
    Des agissements qui ont le mérite d’avoir mis à nu les enjeux d’une reconnaissance délictueuse, sur le plan politique et historique, négociée en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël.
    Ce qui ne change pourtant en rien dans la nature et le statut des territoires occupés et ne peut encore moins régler cette crise considérée comme l’un des conflits politiques et humanitaires les plus anciens au monde.
    Cette reconnaissance a, toutefois, le mérite de rendre ce conflit plus visible sur le plan international et à créer une nouvelle dynamique dans l’Union européenne notamment après l’arrêt du tribunal européen qui a donné au Front Polisario «le droit de représenter le peuple sahraoui devant les tribunaux internationaux et dans les affaires commerciales».
    Ce qui compromet le projet du colonialisme marocain et vient compliquer les fins et les objectifs du Royaume. Il y a aussi cette volonté des Nations unies de reprendre ses responsabilités après la désignation d’un envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental.
    L’euphorie liée à la marocanité du Sahara occidental n’a finalement pas trop duré.
    Le Makhzen plonge, désormais, dans le doute après notamment la confirmation de reconnaissance de certains pays sud-américains de la République arabe sahraoui démocratique (RASD) et la réappropriation de ce dossier par l’Union africaine.
    Ce qui pourrait avoir poussé deux pays africains à savoir le Burundi et la Zambie à retirer leurs représentants de consul dans les territoires sahraouis. Mais aussi plusieurs pays européens à défendre cette notion du droit international et du peuple sahraoui à l’autodétermination.
    Assia Boucetta
    Horizons, 06/10/2021
  • Ressemblance entre l’administration Biden et celle de Trump

    Ressemblance entre l’administration Biden et celle de Trump

    Etats-Unis, Iran, Donald Trump, Joe Biden, France, crise des sous-marins,

    Si la «crise des sous-marins» a prouvé à la France que l’administration Biden n’était pas différente de l’administration Trump, ce constat a été fait il y a déjà plusieurs mois par ceux qui tentent désespérément d’amener Washington et Téhéran à dialoguer sereinement autour de l’Accord sur le nucléaire iranien et qui doivent faire face à l’habituelle hostilité iranienne, mais aussi à l’inflexibilité américaine. Une inflexibilité qui rappel celle de Trump vis-à-vis de l’Iran et qui ne colle pas avec les promesses de campagne des Démocrates.

    Les États-Unis «devraient être plus actifs et résoudre toutes les questions relatives» à une relance de l’accord nucléaire avec l’Iran, a de son côté affirmé samedi le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov. Lors d’une conférence de presse à l’ONU en marge de l’Assemblée générale des nations unies à New York, le ministre a espéré que les négociations à Vienne entre l’Iran, la Russie, la Chine, la France, le Royaume-Uni et l’Allemagne, avec en arrière-plan les États-Unis, reprennent aussitôt que possible, comme l’a souhaité Téhéran.

    «L’Iran ne fait rien qui serait interdit» par le traité de non-prolifération nucléaire» (TNP) et son protocole additionnel, a aussi jugé Sergueï Lavrov, en critiquant les sanctions unilatérales prises contre l’Iran après le départ en 2018 des Etats-Unis de l’accord nucléaire de 2015. S’il n’applique plus nombre d’engagements liés à l’accord nucléaire de 2015, c’est «simplement parce que les Etats-Unis en sont sortis», a-t-il noté, en soulignant que Washington avait imposé depuis 2018 des sanctions à l’Iran qui ne sont pas seulement liées à l’uranium enrichi, mais visent aussi «tous ceux qui commercent légalement avec l’Iran».

    Pour Lavrov, ces sanctions n’ont plus lieu d’être, et «devraient être levées dans le cadre de la restauration de l’accord nucléaire». Tout au long de la semaine, les États-Unis et les Européens ont multiplié les entretiens sur le dossier iranien en marge de l’Assemblée générale de l’ONU. Ils ont exprimé leur frustration, mêlée d’agacement, face à l’Iran qui n’a offert aucune «indication claire», selon eux, sur ses intentions pour la reprise des négociations pour sauver l’accord sur le nucléaire iranien.

    Les discussions à Vienne pour relancer l’accord nucléaire, y faire revenir les États-Unis et obtenir dans le même temps une levée de sanctions américaines sont interrompues depuis l’élection en juin d’un nouveau président iranien. Les pays signataires de l’Accord de Vienne s’impatientent ainsi autours de l’inertie américaine et de la réaction iranienne que cela occasionne.

    Les iraniens se font de plus en plus provocateurs et plus les semaines et les mois passent et plus il semble improbable qu’une réconciliation soit possible entre Washington et Téhéran. Même l’Accord qui regroupe encore l’Iran et plusieurs puissances semblent aujourd’hui en danger.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 27/09/2021