Lorsqu’on découvre, en parcourant le bilan des activité des services de sécurité de ces derniers jours, que ces derniers ont saisi pas moins de 9 quintaux de drogue en provenance du Maroc, l’on ne peut que rester pantois devant ceux qui réclament la réouverture des frontières entre l’Algérie et le pays voisin.
Étiquette : drogue
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Le Maroc, un Etat voyou et colonialiste
En effet, en laissant faire les trafics en tout genre, tout le long de la frontière, le gouvernement marocain se comporte comme un cartel de maffieux qui use de moyens pour le moins, peu conventionnels, pour gérer la grande pression sociale qui couve depuis des années.Symptomatiques de l’échec de toutes les politiques mises en place depuis plus de cinquante ans, le trafic de drogue impose une situation de fait, totalement kafkaïenne et inimaginable dans le monde entier en matière de gestion du voisinage entre deux nations souveraines. Il faut savoir que dans les deux plaies qui font vraiment mal au Maghreb et qui menacent de mettre en place une sorte de Maghreb parallèle de la criminalité, le royaume marocain donne l’impression de s’en laver les mains. Il laisse à l’Algérie tout le poids du trafic et ne fait aucun effort dans le sens de la lutte contre les trafiquants de drogue.Il suffirait de consulter l’actualité de ces dernières années pour constater que toutes les arrestations, sans exception aucune, ont été opérées sur les territoires algériens. Ce sont les douaniers, les gendarmes, les soldats et les policiers algériens qui font face à ce dangereux phénomène qui, faut-il le souligner, menace la stabilité de tout le Maghreb.Les statistiques et les communiqués des services de sécurité algériens attestent de cet état de fait. Le voisin marocain assiste à l’aggravation du trafic, sans bouger le petit doigt. Les multiples rencontres entre les ministres de l’Intérieur des deux pays que ce soit dans le cadre de l’UMA lorsque celle-ci avait un peu de sens et dans celui des 5+5, n’ont, pour ainsi dire, servi à rien.Rabat semble fermée à toute logique d’Etat en ouvrant des territoires entiers à des trafiquants notoires qui y ont élu domicile et exploitent les populations autochtones en toute sécurité. Dans le même temps, Alger consent des ressources considérables pour faire face aux activités criminelles de ces bandits.Dans cette équation quelque peu unique dans le monde, il est objectivement impossible de construire quoi que ce soit de durable avec un voisin qui, en plus d’être le premier producteur de drogue ne cache pas ses ambitions colonialistes au Sahara occidental.Par Nabil G.Ouest Tribune, 25 mars 2021Tags : Maroc, cannabis, drogue, Etat narco-terroriste, Sahara Occidental, -
Pourquoi le Maroc veut légaliser le cannabis à usage médical – International
Le 2 décembre 2020, le Maroc, l’un des principaux producteurs de cannabis au monde, a voté en faveur d’une proposition visant à retirer le cannabis de la liste des substances les plus dangereuses, et donc soumises à des contrôles plus stricts, en tant que membre de la Commission des stupéfiants des Nations unies. Après ce vote, le gouvernement de Rabat a approuvé le 11 mars un projet de loi ouvrant la voie à la légalisation du cannabis à des fins médicales, relançant ainsi un débat de longue date dans le pays.
Que signifie pour le Maroc la légalisation du cannabis à usage médical ? Dans une interview sur Skype, l’anthropologue Khalid Mouna de l’Université Moulay Ismail de Meknès, actuellement à l’Institut universitaire de l’Iae de Nantes, grand spécialiste des questions liées au cannabis, parle d’une “révolution”, qui cependant “se fera très lentement”.
Le texte de loi, actuellement examiné par le Parlement, prévoit la création d’une agence nationale de régulation, qui devra faire pousser un circuit agricole et industriel où les paramètres sont respectés, avec des “coopératives d’agriculteurs disposant d’autorisations” qui cultivent des “variétés de plantes certifiées”. L’objectif du gouvernement, selon le projet de loi, est de “convertir les cultures illégales qui détruisent l’environnement en activités légales durables qui créent de la valeur et des emplois.”
L’ouverture souhaitée par l’exécutif a relancé des débats qui durent depuis un siècle dans le pays. Dans une édition récente, l’hebdomadaire Tel Quel, soutenant avec enthousiasme la décriminalisation partielle, titrait “Let us get high all way”, faisant un jeu de mots avec kiffer (aimer, jouir) et kifCe terme désigne un dérivé du haschisch, très populaire au Maroc. Radio 2Mm a ouvert ses micros à Khalid Tinasti, secrétaire général de la Global commission on drug policy, pour expliquer les avantages de la légalisation.. Noonpost publie un rapport sur les agriculteurs appauvris, tandis que sur le site Medias24, un panel d’experts discute des effets sociaux et économiques positifs du projet de loi.
Un débat ancienHors du chœur, même au sein de son propre parti, Abdelillah Benkirane, chef du Parti de la justice et du développement (PJD, islamiste) crie à l’immoralité et menace de démissionner. En réponse, des médias comme le site Article19 rappellent que le cannabis a toujours été utilisé dans la médecine traditionnelle arabe. Ibn Sina, connu en Europe sous le nom d’Avicenne, inclut cette plante dans sa Canon de la médecine. “Faire à nouveau du cannabis une ressource médicale, que la science islamique utilise et promeut depuis des siècles, sert également à décoloniser le prohibitionnisme marocain, qui est influencé par la prohibition occidentale”, peut-on lire sur le site web marocain.
La question remonte en fait à la période coloniale, durant laquelle un prohibitionnisme a été introduit dans le pays, à l’image de celui de l’Europe, explique l’anthropologue Khalid Mouna dans une interview sur Skype. ” À l’époque du protectorat, les Français ont d’abord fait pression sur le sultan pour qu’il libère le marché et le… “. kif pour financer leur campagne coloniale. En 1934, les Français ont mis en place une réglementation sur la vente de cette substance. Les produits du cannabis provenant de la partie du Maroc occupée par les Espagnols étaient considérés comme de la contrebande.” L’ère de la prohibition n’a pas commencé avant 1954 avec une dahir (Décision du sultan) promue par la France, sous la pression de l’Égypte. “À cette époque, le pays était le plus grand producteur de cannabis”, note Mouna. “Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation similaire. Les pays du Nord ont été les premiers à légaliser. La Californie a commencé dès 1996. Il y a un net déséquilibre avec les pays producteurs, qui sont au sud.”
Le cannabis est la substance psychotrope la plus répandue dans le monde et son marché est terriblement inégal, explique Mouna : si l’on parle de chiffres – mais ce ne sont que des estimations faites à partir des données sur les saisies de drogues – en 2014, le marché légal valait 14 milliards de dollars contre un chiffre d’affaires illégal de 140 milliards de dollars. Il est également important de souligner la rapidité avec laquelle “le marché juridique se développe”. Et même dans ce Maroc vient très tard”.
Le marché mondial connaît en effet une croissance annuelle de 30 %, tandis que le marché européen connaît une croissance de 60 %, indique une note du ministère marocain de l’intérieur, selon laquelle la légalisation partielle du cannabis permettra “d’améliorer les conditions de vie des agriculteurs et de les protéger des réseaux de trafic de drogue”.
Une étude de la société Grand View Research a estimé que le chiffre d’affaires mondial de la marijuana légale pourrait atteindre 55,8 milliards de dollars en 2025 (environ 50 milliards d’euros), soit cinq fois plus qu’en 2015.
La culture du cannabis a en fait retardé l’exode rural dans une région montagneuse et isolée
La légalisation pourrait changer l’horizon de vie d’environ 90 mille familles – c’est l’estimation du gouvernement de Rabat – qui vivent dans le Rif, une région du nord du pays, et qui dépendent pour leur subsistance de la production illégale de cannabis. Sur le plan social, cette culture a en quelque sorte freiné l’exode d’une région rurale montagneuse et isolée, où l’on trouve aujourd’hui une densité assez élevée – environ deux cents habitants au kilomètre carré – notamment dans les provinces de Taounate, Al Hoceima, Chefchaouen, Ouazzane et Tétouan.
Khalid Mouna, auteur du livre. Le bled du kif, a mené de nombreuses recherches dans le Rif. Selon lui, la proposition de loi découle également d’années d’échec dans les tentatives de diversification des cultures dans cette région. Le terrain montagneux n’est pas propice à d’autres cultures, comme les pommes, qui se sont révélées être un échec il y a quelques années. Selon Mouna, dans cette région reculée, “le cannabis est un facteur de stabilité sociale depuis des décennies”. Il est donc naturel que la nouvelle ait été accueillie avec prudence par les habitants du Rif, qui ont peur de s’engager dans un circuit dont ils ne connaissent pas les règles. Les anciens vendeurs illégaux devront signer des contrats avec l’État. Tout le monde devra apprendre lentement de nouveaux codes”.
Avec la légalisation, d’anciens litiges non résolus liés à des divisions foncières ou à des questions environnementales seront également mis en lumière. La production de cannabis repose aujourd’hui sur une exploitation très intensive des ressources en terre et en eau, dans une région qui souffre de pénurie d’eau. L’utilisation d’engrais potentiellement toxiques et la déforestation pourraient endommager l’écosystème à jamais, a déclaré Mouna. Là encore, les autorités devront établir des règles “qui tiennent compte de l’environnement, puisqu’elles auront le monopole du type de semences que les agriculteurs pourront utiliser.”
Il s’agit également de savoir dans quelle mesure les agriculteurs seront intéressés par la transformation de leurs cultures de cannabis récréatif en cannabis médical.
L’anthropologue rappelle que sur le marché illégal, “la plupart des exportateurs sont des étrangers et les gains réels sont réalisés par eux, et non par les paysans. Le rêve de rencontrer le bon intermédiaire est très profondément ancré dans l’imaginaire de ces paysans. Chacun espère rencontrer le vendeur international qui le rendra riche”.
Un autre piège de la légalisation, comme on l’a vu en Colombie ou au Népal, est que pour les petits agriculteurs “les grandes entreprises pharmaceutiques pourraient prendre la place des barons de la drogue”. Il est donc essentiel de rappeler que le cannabis au Maroc a également des usages traditionnels, et que dans certains pays africains, cette plante est utilisée dans l’herboristerie traditionnelle, au même titre que la menthe. “Il faut valoriser l’usage cosmétique et médicinal de ce produit dans l’industrie marocaine, un usage qui n’a pas encore disparu, comme cela s’est produit en Europe”, poursuit Mouna.
Malgré toutes ces questions, conclut l’anthropologue, la diversification du marché est certainement une très bonne nouvelle, attendue depuis longtemps : des pays comme le Liban ou Israël avaient déjà légalisé le cannabis médical, sans attendre la décision de l’ONU. Aujourd’hui, Israël est très intéressé par ce qui se passe au Maroc, où un nouveau marché pour ses semences pourrait s’ouvrir.
Le Maroc se positionne comme un leader en Afrique, conclut Mouna : “Il y a déjà des entreprises pharmaceutiques très dynamiques dans le pays. La légalisation pourrait leur permettre de faire un nouveau bond en avant.”Développement personnel, 23 mars 2021
Tags : Maroc, cannabis, haschich, légalisation, drogue, trafic,
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Le projet de loi sur la légalisation du cannabis médical au Maroc traduit et annoté
Par Aurélien BERNARD
Le Maroc avance rapidement sur sa légalisation du cannabis médical. Le gouvernement marocain a su basculer d’un projet qui revenait à chaque élection à un texte à enjeu sur lequel il s’apprête à bâtir une industrie légale de plusieurs milliards d’euros.
Le projet de loin, à l’origine uniquement disponible en arabe, a été traduit et annoté en anglais par World Morroco News. Nous en proposons à présent une traduction en français, fournie à titre d’information et ne constituant pas un document juridique officiel.
De nombreuses sections du projet de loi, principalement en ce qui concerne le marché intérieur, nécessitent une législation supplémentaire, mais le projet de loi dans son état actuel permet une bonne vue d’ensemble du cadre du cannabis prévu par le Maroc. Un élément manquant notable est la mention des droits et obligations des futurs utilisateurs de cannabis médical domestique. L’État établit la structure d’un marché national, mais devra encore préciser plusieurs autres éléments importants dans un avenir proche. Cependant, le projet de loi comprend la plupart des dispositions relatives à l’exportation internationale.
Cadre de la légalisation du cannabis au Maroc, projet de loi 13-21
SECTION I : Dispositions générales
Les articles 1 à 3 situent ce projet de loi par rapport à la législation existante et en vigueur sur le cannabis.
L’article 1 mentionne les modifications que le projet de loi apportera aux décrets du 2 décembre 1922, du 24 avril 1954 et du 21 mai 1974. Ces décrets classent le cannabis comme une « substance toxique et une drogue » et criminalisent sa production, sa vente, son commerce et son usage.
L’article 1 stipule qu’en ce qui concerne les lois établies par ce projet de loi, l’industrie du cannabis sera désormais encadrée par les dispositions légales de ce projet de loi et la législation à venir qui en découle.
L’article 2 tente de fournir une définition claire de nombreux termes de l’industrie du cannabis, tels que ce qui est considéré comme des plantes de cannabis, ce que le terme « cannabis » implique, et ses dénominations dans le projet de loi, à la résine de cannabis, et ce que la loi marocaine définit comme une « drogue ».
L’article 3 développe ensuite cette dépénalisation en stipulant qu’aucune activité liée au cannabis n’est légale à moins que l’acteur impliqué n’ait reçu un permis de ce que le projet de loi appellera « l’Agence ». Les activités sont énumérées comme suit :
Planter du cannabisCréation et exploitation de plantations et de fermes de cannabis
Commerce international de cannabis
La transformation de plantes et de résine de cannabis en produits dérivés du cannabis
La vente et la commercialisation du cannabis
SECTION II : Production de cannabis
L’article 4 indique que l’activité de production de cannabis sera limitée à des régions spécifiques, qui seront communiquées dans un prochain décret.
L’article 5 précise que le quota de production sera décidé (annuellement) en fonction de la demande.
L’article 6 indique qu’une limite de THC sera déterminée pour la plupart des cultures de cannabis. Cette limite reste à déterminer, avec une exception pour les cultures destinées à un usage médical et pharmaceutique.
Article 7 : Pour les personnes souhaitant recevoir des autorisations pour la culture et/ou la production de cannabis, cet article fixe les critères d’éligibilité :
Le demandeur doit être de nationalité marocaine
Le demandeur doit avoir l’âge légal (18 ans et plus)
Le demandeur doit être un résident enregistré dans une région où la production est autorisée par un décret à venir (article 4)
Le demandeur doit être membre d’une coopérative
Le demandeur, s’il n’est pas propriétaire foncier, doit obtenir l’approbation écrite du propriétaire foncier pour planter et produire du cannabis, avant de demander le permis
Si le demandeur est propriétaire foncier, il doit obtenir des autorités administratives locales une preuve écrite de la propriété/exploitation avant de demander le permis
Ces conditions constituent une grande partie du cahier des charges élargi que ce projet de loi introduit.
L’article 8 encadre la production en détaillant les règles de culture/production du cannabis.
Tout d’abord, l’article énumère quelques règles de production à respecter une fois le permis approuvé ; elles sont énumérées ci-dessous :
L’article rappelle l’importance du respect du cahier des charges précité énuméré à l’article 7, aboutissant à un permis de culture/production de cannabis
Les agriculteurs doivent limiter la production aux variétés de cannabis approuvées par l’État, qui seront déterminées par la législation à venir de l’agence
Les agriculteurs doivent livrer la totalité des cultures de cannabis produites à leurs coopératives respectives (mentionnées à l’article 7), et seront payés au prix convenu dans le contrat de partenariat (qui sera développé à l’article 10 du présent projet de loi)
L’article détaille ensuite les spécifications qu’il doit respecter et rapporter. Il s’agit notamment des :
normes à respecter et à suivre pendant le processus de production/exploitation du cannabis
dispositions légales à suivre en ce qui concerne la rotation des plantations et le nombre de cycles de plantation autorisés
règles et réglementations concernant les engrais et les pesticides telles qu’elles sont encadrées par les lois agricoles existantes
Article 9 : Dans cet article, le projet de loi envisage la possibilité d’une perte ou d’un endommagement des récoltes et encadre le processus de déclaration, en déclarant :
« Si l’agriculteur/le producteur est incapable de livrer la totalité ou une partie des récoltes à la coopérative en raison d’un dommage forcé ou accidentel, il doit le signaler à l’agence dans les trois jours suivant l’incident, afin que l’agence puisse mener ses propres enquêtes sur la question ».
L’article 10 traite d’une entité essentielle, les coopératives.
Tout d’abord, l’article oblige les coopératives à recevoir la totalité des récoltes attendues de ses agriculteurs et producteurs membres, et donne instruction aux coopératives de les vendre directement à leurs clients agréés. Il s’agit de sociétés et d’entreprises spécialisées dans la transformation du cannabis, préalablement approuvées par l’agence.
Pendant la phase de livraison (de la coopérative à la société), les autorités locales et/ou les agents du gouvernement local doivent être présents. Cet article exige ensuite que les agents de l’agence nationale chargés de la supervision produisent un rapport écrit de la livraison à laquelle ils ont assisté.
Le rapport doit inclure l’identité des parties impliquées dans la transaction, la date de la livraison, le lieu, les quantités remises, les informations sur le livreur et la destination de la cargaison. Le rapport doit être signé par la délégation de l’agence chargée de la patrouille de livraison.
L’article précise ensuite que tout produit excédentaire doit être immédiatement détruit par les membres de la délégation. (L’excédent est déterminé par la quantité convenue par contrat entre la coopérative et la société acheteuse).
Le format et les spécifications des contrats liant les coopératives et les acheteurs seront déterminés par la législation à venir.
L’article 11 légalise la livraison directe de l’agence aux entités acheteuses, en cas de non-conformité avec les directives de livraison mentionnées par l’article 10.
SECTION III : Encadrement des exploitations agricoles et des plantations
L’article 12 précise la nécessité de la conformité des demandeurs de permis de plantation, d’exploitation, d’importation et d’exportation de cannabis aux conditions énumérées à l’article 7. Il précise également que les lois en vigueur concernant les variétés et les graines s’appliquent également.
L’article 13 fixe les conditions d’ouverture des plantations de cannabis, leur exploitation, et les règles d’importation et d’exportation des graines de cannabis en précisant :
que les propriétaires de plantations sont également tenus de respecter le cahier des charges mentionné à l’article 8. Il s’agit des opérations effectuées après la collecte des récoltes, telles que la livraison et le stockage spécifique, dans le respect des normes de l’industrie
que les agriculteurs ont l’obligation de planter exclusivement des souches de cannabis approuvées par l’agence
l’importance de garantir des installations et des systèmes de stockage sûrs, sécurisés et adéquats
La vente de variétés de cannabis à des parties non autorisées est explicitement interdite par ce même article. La destruction des variétés ne peut être entreprise qu’en présence des autorités locales, et dans le respect de la procédure détaillée à l’article 10.
SECTION IV : Production de produits dérivés du cannabis
L’article 14 énumère les critères auxquels doivent répondre les entreprises qui souhaitent recevoir un permis pour la transformation de plantes/graines de cannabis et la production de produits dérivés :
la société doit être enregistrée en tant que société privée de droit marocain.
la société candidate doit disposer des ressources financières et humaines nécessaires pour entreprendre l’activité.
l’entreprise est tenue de disposer de tous les permis et autorisations nécessaires à toute entreprise industrielle et commerciale au Maroc.
En plus de ces conditions, l’entreprise candidate doit avoir un contrat avec un fournisseur enregistré tel que spécifié par l’article 10 (coopérative).
Article 15 : Les entreprises industrielles doivent fournir des installations de stockage adéquates (selon les normes de l’industrie, l’article met l’accent sur la sécurité plutôt que sur les conditions de contrôle de la qualité) pour les récoltes de cannabis qui seront achetées.
L’article renforce également la position du projet de loi sur l’interdiction de la destruction du stock de cannabis par les entreprises industrielles, sauf si une délégation de l’agence nationale est présente, comme le stipule l’article 10.
Article 16 : En coopération avec les entités judiciaires locales, les entreprises industrielles sont également tenues de respecter le cahier des charges attribué à leur activité, conformément aux directives de l’agence nationale.
Outre les lois pertinentes en vigueur, le cahier des charges doit également inclure :
le respect des règles de transformation, de préparation et de stockage du stock de cannabis brut en totale conformité avec les normes de l’industrie
le respect des normes précédemment spécifiées en matière de transport du cannabis et des produits dérivés
la déclaration des additifs utilisés lors de la transformation du cannabis et de la production de ses produits dérivés
la mise en œuvre des normes industrielles relatives au contrôle de la qualité et à l’efficacité des produits
Les spécifications de cet article soulignent également la responsabilité des entreprises quant au respect des normes environnementales en vigueur dans la législation marocaine.
Article 17 : La production de produits dérivés du cannabis est également réglementée par le seuil de THC que l’agence doit déterminer. L’article exclut une fois de plus les fabricants de produits médicaux et pharmaceutiques de cette limite.
L’article 18 détaille les exigences en matière de conditionnement des produits dérivés du cannabis pendant leur transport. Ils doivent être scellés et étiquetés conformément aux exigences mentionnées à l’article 8, pendant leur transport.
SECTION V : Commercialisation, vente et exportation de produits dérivés du cannabis (à l’exclusion des produits médicaux, pharmaceutiques et industriels)
L’article 19 interdit la « commercialisation » et l’exportation du cannabis et de ses produits dérivés, à l’exception de ceux destinés à un usage médical, pharmaceutique et industriel.
L’article 20 situe les lois de ce projet de loi relatives à la production et à la vente de produits pharmaceutiques et médicaux, en se référant à la loi 17.04 en plus des dispositions légales énumérées à l’article 1.
L’article 21 souligne les exceptions aux règles des dispositions légales préexistantes. Il stipule que les activités liées au cannabis seront autorisées, sur approbation de l’agence nationale, pour les entreprises qui prévoient la vente, le commerce et la transformation du cannabis et des produits dérivés. Elle fixe les conditions d’éligibilité de ces entreprises :
la société doit être enregistrée en tant que société privée de droit marocain
les sociétés doivent disposer des ressources financières et humaines nécessaires pour entreprendre l’activité
les sociétés doivent disposer de tous les permis et autorisations nécessaires à toute société au Maroc
L’article 22 stipule que les entreprises doivent également être équipées d’installations de stockage adéquates et sûres, et rappelle que les entreprises n’ont pas non plus l’autorisation de détruire le cannabis sans la connaissance préalable de l’agence nationale et sans la présence d’une délégation de l’agence nationale, comme indiqué à l’article 10.
L’article 23 détermine les spécifications pour les détaillants et les exportateurs de produits pharmaceutiques, médicaux et industriels dérivés du cannabis :
assurer des installations de stockage adéquates et sûres.
respecter les normes de transport telles qu’établies par ce projet de loi
mettre en œuvre de processus de contrôle de la qualité
respecter les réglementations environnementales en ce qui concerne la production, les déchets de production, etc.
respecter des directives en matière d’emballage telles qu’énumérées dans ce projet de loi
SECTION VI : Demande de permis, approbations et rejets
L’article 24 encadre le processus de demande pour tous les niveaux du cycle du cannabis mentionnés précédemment.
Selon cet article, l’agence nationale dispose d’un délai de 10 jours pour émettre un suivi administratif de la demande, et d’un délai de 60 jours à compter de la date de soumission de la demande pour répondre à chaque demande de permis, soit par une approbation, soit par un rejet.
Tout refus de permis doit être justifié par l’agence, que ce soit pour l’agriculture, la production, la commercialisation ou l’exportation.
L’article précise également qu’un retard ou une absence de réponse de l’agence ne doit pas être considéré comme un rejet.
L’article 25 redirige les lecteurs recherchant des critères d’application vers les articles 7, 12, 14 et 21. Il précise également que la procédure exacte sera établie par les règlements à venir de l’agence nationale.
L’article 26 détaille les causes possibles de refus de permis :
le permis est refusé si le dossier de demande contient des documents falsifiés
le permis est refusé si l’agence nationale juge que l’activité pour laquelle le permis a été demandé est malsaine ou encourage des pratiques et des utilisations illégales, et si l’activité est considérée comme une menace pour la sécurité
le permis est refusé si l’entité ou la personne qui le demande a des antécédents de violation des critères et/ou des règles énoncés dans le présent document ou dans la législation à venir en matière de production et d’exploitation du cannabis
L’article 27 fixe la validité de tous les permis à 10 ans. Tous les permis sont renouvelables sur demande, selon le même processus.
Article 28 : Si l’un des points clés, des critères ou des conditions ne peut plus être respecté par l’entité ou la personne à qui un permis a été accordé, l’agence nationale doit en être informée avec un préavis de 30 jours.
Article 29 : Dans cet article, le projet de loi confirme une règle administrative de facto : Les bénéficiaires des permis ne peuvent pas être transférés.
Un changement de propriétaire d’une entité ou d’une activité autorisée par l’agence nationale doit suivre une procédure différente de mise à jour du permis qui doit encore être déterminée par l’agence nationale.
En cas de décès de la personne enregistrée pour le permis, ou de changement de propriétaire, etc., l’agence peut, sur demande, délivrer un permis temporaire aux parties directement concernées, valable jusqu’à la distribution des récoltes. Une nouvelle demande de permis peut alors être présentée par les parties concernées.
Article 30 : L’article détaille les causes possibles de retrait du permis :
le permis est rétracté à la demande du propriétaire
le permis est révoqué en cas de changement de propriétaire conformément à l’article 29.
le permis est retiré en cas de violation de l’une des règles et des critères mentionnés dans ce texte et dans les textes juridiques à venir sur le sujet.
le permis est retiré en cas d’arrêt d’activité pendant une période de deux années consécutives
le permis est retiré en cas d’infraction aux lois existantes et valides sur la réglementation des drogues.
le permis est retiré s’il s’avère que la personne qui le détient est liée à un membre du conseil d’administration de l’agence nationale.
L’article précise également que l’agence ne peut révoquer les permis sans notification écrite à la partie concernée, avec un délai de 15 jours pour la réfutation juridique/administrative de l’entité titulaire du permis.
SECTION VII : L’Agence nationale
Article 31 : L’agence nationale aura son siège à Rabat, avec possibilité d’ouverture de succursales locales ou régionales dans les zones de concentration de l’activité liée au cannabis.
Article 32 : L’agence est placée sous la tutelle de l’Etat. Elle a pour objectif de veiller au respect des mécanismes sur lesquels elle est compétente tel qu’énoncé par le présent projet de loi, et des missions qui lui sont attribuées, et de veiller à l’application et au respect des textes juridiques et organisationnels relatifs à toutes les administrations publiques.
L’agence est soumise à l’audit et au contrôle financier tels qu’ils s’appliquent à toutes les entités publiques.
Article 33 : Au regard des prérogatives attribuées à l’agence par le présent projet de loi, et des dispositions légales relatives à toutes les entités publiques nationales, l’agence exécute les stratégies de l’Etat sur le terrain en matière de culture, de production, d’industrialisation, de transformation, de commercialisation, d’importation et d’exportation du cannabis et des produits dérivés.
Par conséquent, l’agence se voit attribuer les pouvoirs et devoirs suivants :
délivrer des permis, renouveler des permis et révoquer des permis selon les normes établies par ce projet de loi.
assurer l’application des lois de ce projet de loi en coopération avec les autorités publiques et les parties concernées.
contrôler l’état des réserves de cannabis (installations de stockage, quantités, etc.), conformément aux normes internationales, et consulter divers organes gouvernementaux spécialisés.
contrôle du respect des critères et du partage des terres.
supervision de tous les transferts de cultures
coordination entre les parties impliquées dans l’industrie du cannabis et synergie avec les autorités.
contrôle des champs
amélioration du statut des femmes rurales analphabètes (travaillant dans les champs)
collecte de données
formalisation des exploitations agricoles précédemment informelles dans les zones désignées par l’État
production d’un rapport annuel
Article 34 : L’agence sera gérée par un conseil d’administration (bureau exécutif), dirigé par un directeur général.
Article 35 : Le conseil d’administration est composé, outre le directeur général, de représentants de l’Etat et de représentants des associations et entités du secteur du cannabis. Les lois détaillant l’organisation du Conseil exécutif seront déterminées dans la législation organisationnelle à venir.
Article 36 : Le fait d’être membre du conseil exécutif, d’être employé par l’agence ou de travailler contractuellement avec l’agence est incompatible avec la pratique des activités que l’agence réglemente et pour lesquelles elle délivre des autorisations.
Article 37 : Le rôle exécutif de l’agence est doté de toute l’autorité nécessaire à la gestion de l’agence, et est applicable sur les points suivants :
élaborer des stratégies pour l’agence en accord avec les directives de l’état.
déterminer le calendrier de travail de l’agence
approuver la structure organisationnelle et l’infrastructure de l’agence, tant centralisée (dans l’agence nationale) que décentralisée
approuver la procédure de base de l’agence en termes de recrutement ainsi que de salaires et d’indemnités.
réglementer le processus de conclusion des marchés et fixer des normes de validité des marchés, comme l’illustre le présent projet de loi et en fonction de la législation pertinente.
définir les politiques de financement et de prêt
fixer les frais de l’agence pour les services fournis
limiter le budget, les dépenses et les revenus prévus de l’agence.
approuver les comptes financiers et allouer les ressources
approuver le rapport annuel préparé par le directeur général
gérer les biens immobiliers affectés à l’agence et ou relevant de sa responsabilité
gérer les dons
Le Conseil d’administration peut donner l’autorisation au directeur général de régler certaines questions.
Article 38 : Les réunions annuelles (année fiscale) sont nulles si les deux tiers des membres ne sont pas présents.
Article 39 : Le bureau exécutif peut créer en son sein des commissions spécialisées sur une question précise.
Article 40 : Les prérogatives du directeur général sont détaillées comme suit :
exécuter les décisions du conseil d’administration.
approuver, renouveler et révoquer les autorisations.
négocier et superviser les transactions mentionnées à l’article 33.
représenter l’agence
représenter légalement l’agence
assister aux réunions du conseil d’administration et aux réunions régionales (si une succursale est ouverte dans une région).
rapports annuels
Article 41 : Les membres de la famille des membres du conseil d’administration ne peuvent pas demander de permis pour cultiver, vendre ou fabriquer des produits dérivés du cannabis.
L’article 42 détaille les ressources financières et les dépenses de l’agence.
RESSOURCES :
revenus de l’activité et des services fournis
subventions de l’État
Article 43 : Les ressources humaines de l’agence nationale sont composées de
des fonctionnaires
des contractants.
L’article 44 concerne le rôle de surveillance de l’agence. L’agence doit suivre l’ensemble du processus, depuis la plantation, la collecte des récoltes, le transport, la destruction et la vente, « pour s’assurer qu’il n’est pas utilisé à des fins illégales. »
Article 45 : Registres que l’agence doit conserver :
les registres des permis
registres de l’approvisionnement et des réserves
documents exigés des agriculteurs, des fournisseurs et des usines :
activité et opérations
quantités utilisées ou collectées
Les registres doivent être conservés pendant 10 ans. La forme exacte des registres et les exigences détaillées seront déterminées dans la législation à venir.
Article 46 : Spécifications pour le cannabis destiné à un usage médical et pharmaceutique :
numéro d’identification du permis
noms complets de l’expéditeur et du destinataire
nom exact de la « matière » et quantité exacte
Ces références doivent être jointes à chaque paquet tout au long du processus.
Article 47 : Chaque produit contenant du cannabis doit être étiqueté comme tel, par un symbole unique approuvé par le gouvernement, qui sera communiqué dans la législation à venir.
Article 48 : Le symbole susmentionné ne peut pas être utilisé sur des produits sans approbation ou permis de l’agence.
Article 49 : Toutes les infractions sont contrôlées par l’agence, en synergie avec les forces de police locales et les autorités nationales.
Article 50 : Toute violation des dispositions légales établies par ce projet de loi sera sanctionnée conformément aux lois précédemment établies concernant les accusations de drogue.
Les sanctions seront appliquées à :
activité sans permis
exercice de l’activité après l’expiration du permis
pratique d’une activité après retrait du permis
Sanctions : Une peine d’emprisonnement de trois mois à deux ans et une amende allant de 5 000 dirhams (555 $) à 100 000 dirhams (11 111 $) seront appliquées à :
plantation sans permis, plantation à usage illicite, plantation sans respect des quantités imposées.
la falsification de données et de documents
poursuite de l’activité malgré l’article 36
ne pas remettre la totalité des récoltes comme l’exige l’article 7
destruction non déclarée des cultures excédentaires
Article 52 : Une peine de six mois à un an et une amende de 10 000 dirhams (1 111 dollars) à 20 000 dirhams (2 222 dollars) s’appliqueront à quiconque entrave les autorités et les agents de l’agence dans l’exercice de leurs fonctions légitimes.
L’article 53 fixe une amende allant de 20 000 dirhams (2 222 dollars) à 100 000 dirhams (11 110 dollars) pour l’absence d’installations de stockage du cannabis appropriées et sûres.
Article 54 :
non tenue des registres obligatoires
utilisation de graines non autorisées et non approuvées par le gouvernement
emballages mal étiquetés
infraction aux règles fixées par les articles 13, 17 et 48.
Ces infractions sont sanctionnées par une amende de 5 000 dirhams (555 dollars) à 50 000 dirhams (5 550 dollars).
Article 55 : Les sanctions mentionnées aux articles 50 et 54 sont doublées en cas de récidive.
Article 56 : Les lois du présent projet de loi seront applicables dès leur publication au journal officiel, et les lois à venir seront applicables dès leur publication au journal officiel.Newsweed, 23 mars 2021
Tags : Maroc, cannabis, haschich, Kif, légalisation, drogue, trafic de drogues,
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Algérie / Enquête : C’est ainsi que la drogue provient du Maroc (1ère partie)
«El-Djeich» accompagne les garde-frontières à l’ouest du pays
Dernièrement, les tentatives visant à inonder notre pays avec d’importantes quantités de kif traité ont connu une tendance à la hausse. Les quantités de ce poison saisies à nos frontières ouest ont atteint des records terrifiants. Les enquêtes ont révélé, à travers les bilans des opérations qualitatives enregistrées et les aveux des trafiquants arrêtés, que la source du poison est le pays voisin, où la culture du cannabis est monnaie courante. La revue «El-Djeich» est allée sur le terrain pour dévoiler, dans ce numéro, les coulisses du narcotrafic à nos frontières, à partir du Maroc. Elle s’arrêtera également sur les efforts déployés par les garde-frontières pour contrecarrer ce genre de crime organisé.
N dépit des opérations qualitatives enregistrées dans la lutte contre les bandes du narcotrafic, qui ont élu domicile dans le pays voisin, et la mise en échec de leurs plans grâce à la volonté et la vigilance de nos forces déployées à travers l’ensemble de notre territoire, la tentative d’inonder notre pays par ce venin ciblant soit nos jeunes en vue de les transformer en zombies soit d’attenter à notre sécurité et notre à corps social, celles-ci se poursuivent toujours.
En chiffres, les opérations qualitatives menées par les unités de l’Armée nationale populaire au cours de la l’année écoulée (2020) se sont soldées par l’arrestation de 1028 trafiquants et la saisie de 703,2 quintaux de kif traité et 27,89 kg de cocaïne. La quasi-totalité de ces opérations ont eu lieu à nos frontières ouest. L’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie est arrivé au même constat, affichant dans son bilan annuel, pour la même année, la saisie de plus de 88 tonnes de cannabis, 55,52% à l’ouest du pays.
Partant de ces chiffres effrayants et l’accroissement de cette activité criminelle à nos frontières ouest, devenue une matière médiatique consistante et quotidienne dans les différents médias, la revue «El-Djeich» a décidé de mener son enquête. Elle s’est déplacée vers la bande frontalière ouest de notre pays, accompagnant les éléments des garde-frontières sur le terrain pour s’arrêter sur les détails se rapportant à la question, les voies par lesquelles transitent les importantes quantités ainsi que les efforts fournis par les unités de l’Armée nationale populaire de lutte contre la contrebande et la criminalité organisée.
A noter que pour réaliser ce reportage, la revue «El Djeich» s’est rendue au niveau du Secteur militaire de Naâma, plus précisément en territoire de compétence du 2e Groupement des gardefrontières d’Aïn Sefra, ainsi qu’au Secteur militaire de Tlemcen, dans le territoire de compétence du 19e Groupement des gardefrontières de Bab El Assa et du 6e Groupement des garde-frontières de Sidi El-Djilali.
Guerre quotidienne contre les narcotrafiquants
Notre première destination a été la wilaya de Naâma, la porte du SudOuest, précisément le 2e Groupement des garde-frontières d’Aïn Sefra que nous avons atteint après sept heures et demie de trajet. Un calme pesant règne sur la ville, mais derrière ce silence se cache en réalité une guerre féroce menée quotidiennement par les défenseurs du pays contre les narcotrafiquants, le long de la bande frontalière avec le pays voisin, comme le démontrent les chiffres que nous avons consultés au niveau du Secteur militaire de Naâma.
Des chiffres à donner le tournis. Rien qu’en 2020, plus de 300 quintaux de kif traité ont été saisis, dont plus de 983 kg au cours des deux premières semaines de l’année 2021, à travers trois opérations seulement. Ces résultats sont, selon le commandant du Secteur militaire de Naâma : «la résultante logique des plans sécuritaires minutieusement mis en place et la totale coordination entre les unités de l’Armée nationale populaire, de la Gendarmerie nationale, des Douanes, en plus du déploiement étudié et intense du dispositif sécuritaire des gardefrontières sur le terrain, ce qui nous a permis de déjouer plusieurs opérations d’introduction de drogue sur notre sol en provenance du pays voisin».
Notre arrivée au 2e Groupement des garde-frontières d’Aïn Sefra a coïncidé avec l’exécution de deux opérations par certains de ses escadrons. La première exécutée à Hadjret Mguil, lors de laquelle 824,2 kg de kif traité ont été saisis et la seconde, dans la région de Belahred, relevant du même groupement, menée en coordination avec la Brigade territoriale de la GN de Sfissifa et la 2e Section de sécurité et d’intervention d’Aïn Sefra et qui s’est soldée par la saisie de quatre colis de stupéfiants (73 kg), chargés sur deux mules au lieu-dit Djebel Sidi Ould Maâmar, distant de 1Km de la bande frontalière avec le pays voisin.
Les garde-frontières aux aguets
Lors d’une opération de recherche et de pistage des trafiquants menée la nuit du 17 janvier 2021, 32 colis de stupéfiants de 824,2 Kg ont été trouvés camouflés entre les buissons au lieu-dit Hassi L’Abyad
Pour assister au déroulement de la 1re opération, nous nous sommes rendus à la Brigade territoriale de la GN de Djnene Bourezg, l’autorité chargée de mener l’enquête du fait qu’elle a eu lieu dans son territoire de compétence. Après un trajet de 90 km, nous sommes arrivés à destination, où nous avons été accueillis par le commandant de l’escadron des garde-frontières de Hadjrat Mguil, qui dirige l’opération. Il nous a déclaré : «Dans le cadre des missions régulières assignées à l’escadron sur son territoire de compétence, et lors d’une opération de recherche et de pistage des trafiquants menée dans la nuit du 17 janvier, 32 colis de stupéfiant d’un poids de 824,2 kg ont été retrouvés camouflés dans les buissons au lieu-dit Hassi L’Abyad, distant d’environ 3 km du poste avancé Dermel, relevant de l’escadron, et près de 26 km de la bande frontalière.» Notre interlocuteur a ajouté que le succès de cette opération et le fait de «l’amélioration de la performance sécuritaire et de l’identification des pistes empruntées par les contrebandiers qui excellent dans le domaine. C’est également le résultat de la vigilance des éléments, de la bonne exploitation et de l’occupation du terrain par les éléments des garde-frontières».
Nous avons senti cette même fierté chez les autres éléments participant à l’opération, qui se ont unanimement reconnu que le terrain les a forgés et a renforcé leur expérience et maîtrise dans la lutte contre le trafic des stupéfiants et à resserrer l’étau sur les narcotrafiquants.
Après un long arrêt sur le déroulement et les détails de cette opération qualitative, expliqués par les éléments de l’escadron des gardefrontières de Hadjrat Mguil qui l’ont exécutée, nous nous sommes dirigés à l’ouest, vers le siège de l’escadron des garde-frontières de Belahred. Là, nous attendaient le chef de l’escadron, accompagné du commandant de la compagnie territoriale de la GN d’Aïn Sefra, le chef de la 2e Section de sécurité et d’intervention de ladite commune ainsi que le commandant de la Brigade territoriale de la GN de Sfissifa. Ces derniers ont supervisé l’opération couronnée par la saisie de 73 kg de kif, chargés sur le dos de deux bêtes de somme au lieu-dit Djebel Ras Ould Mâamar, distant d’environ 3 km du poste avancé de Chambra, relevant de l’escadron autonome des garde-frontières et de 1 km de la bande frontalière du pays voisin. Ces quantités ont été saisies grâce à une coordination entre les corps de sécurité susmentionnés. Nous avons constaté, en nous penchant sur les faits, que le succès de cette opération est le résultat d’une bonne exploitation des renseignements recoupés. En effet, des informations étaient parvenues au commandant du Groupement territorial de la GN de Naâma, selon lesquelles des contrebandiers s’apprêtaient à introduire une cargaison importante de drogue. Aussitôt les garde-frontières se sont positionnés, selon le commandant de l’escadron de Belahred, près du lieu indiqué et ont procédé à la fouille de tous les points d’accès possibles, d’où les passeurs pouvaient transiter ainsi que les pistes sur lesquelles les éléments des GGF disposaient préalablement d’informations, ce qui a permis de saisir cette cargaison.
Le commandant de l’escadron souligne : «après la saisie de la cargaison, j’ai immédiatement pris toutes les mesures sécuritaires qui s’imposaient pour procéder ensuite à une vaste opération de recherche et de ratissage de la zone, en vue de trouver d’autres cargaisons, car souvent les contrebandiers choisissent de camoufler la marchandise dans différents lieux, en attendant l’arrivée du récipiendaire. Dans le cas d’absence d’autres cargaisons, on fait appel aux artificiers pour inspecter les chargements saisis ainsi que le périmètre où elles ont été localisées pour éviter tout piège, en guise de représailles par les contrebandiers qui ont essuyé ces derniers temps plusieurs revers, compte tenu des quantités déjà saisies. La scène du crime est livrée alors à la section de la police scientifique du Groupement territorial pour prélever les indices et les preuves et tracer un plan pour s’en servir dans d’autres enquêtes à l’avenir».
S’agissant des mesures succédant les arrestations et saisies, le commandant de la compagnie territoriale de la GN d’Aïn Sefra a ajouté : «Nous procédons au chargement des produits saisis et à leur livraison à la brigade territorialement compétente pour la poursuite de l’enquête. Quelques échantillons sont prélevés et envoyés à l’institut national de criminalistique et de criminologie de la GN pour analyse et expertise.»
Les coulisses du narcotrafic
En écoutant le récit éléments des deux escadrons qui, d’après leurs commandants, opèrent parfaitement pour limiter l’activité des barons du kif venant du Maroc et faire barrage à leurs méthodes et plans, certaines questions n’ont pas manqué de tarauder nos esprits. Comment ces chargements traversent le territoire marocain pour arriver à nos frontières mais aussi quels sont les moyens utilisés ? D’autant que notre bande frontalière, dans cette région, se caractérise par sa nature semiaride et des reliefs d’accès difficiles, constitués de chaînes de montagne de l’Atlas saharien, et où foisonnent des cours d’eau, asséchés en été et en crue en hiver, ce qui rend les pistes inaccessibles en cette saison de l’année.
Afin d’en savoir davantage sur les coulisses du trafic de stupéfiants et les tentatives visant à inonder notre pays par ce poison mortel, par le pays voisin, nous avons interrogé certains acteurs engagés dans la lutte contre le trafic de stupéfiants dans le territoire de compétence du groupement. A ce propos, le commandant de l’escadron des garde-frontières de Hadjrat Mguil affirme que «le trafic de ce poison à partir du territoire du pays voisin et dans cet environnement au relief difficile, ne se fait pas à bord de véhicules de type 4X4 mais plutôt à l’aide des caravanes constituées de bêtes de somme, au niveau des pistes et des sentiers étroits et pénibles». Il ajouta : «Ce qui est frappant dans ce type de trafic, est que les contrebandiers amènent une mule de réserve au cas où l’une des bêtes est dans l’incapacité de marcher, en raison d’une entorse ou d’une blessure. Les dos de ces bêtes de somme qu’il nous a été donné de saisir portent les stigmates du poids de la charge et du long et difficile trajet parcouru, un véritable crime à l’encontre de ces animaux.»
Pour le chef du Bureau instruction et opérations du 2e Groupement des garde-frontières : «certains contrebandiers ont l’habitude de faire transiter leur poison à dos de mules et d’ânes sans accompagnateur. Ces caravanes empruntent des pistes qu’elles ont l’habitude de traverser seules pour arriver à destination. Si ces derniers sont débusqués, le trafiquant sera à l’abri du danger». Dans le même contexte, le commandant de l’escadron autonome des garde-frontières de Benyakhou ajoute : «le trafic des stupéfiants dans cette partie de la bande frontalière est très actif la nuit. Les trafiquants exploitent l’obscurité pour éviter les garde-frontières, même s’ils doivent parcourir plusieurs kilomètres dans le désert, les montagnes et traverser les cours d’eau, sans guide, voire sans éclairage de peur d’être découverts par les patrouilles de sécurité».
Outre l’utilisation de ces bêtes de somme, les trafiquants exploitent les systèmes de communication modernes et font appel à des éclaireurs chargés de repérer la route, connus dans le langage du crime frontalier sous le nom d’«El Haday». Ils sont dotés par les narcotrafiquants de systèmes de communication modernes et de systèmes optiques nocturnes et diurnes. Positionnés sur les hauteurs, ils surveillent les mouvements et les patrouilles des garde-frontières et présentent toutes les informations sur la piste ou la présence de barrages ou de patrouilles des protecteurs du pays, voire s’il y a un quelconque risque sur l’itinéraire prévu. A ce propos, des garde-frontières nous ont raconté avoir intercepté à plusieurs reprises des «Hadaya», qui restent sur place pendant plusieurs jours sans s’ennuyer, guettant toute erreur de notre part pour faire transiter les chargements de leur poison.
En compagnie des garde-frontières dans une embuscade nocturne
Nous avons saisi l’opportunité de notre présence au sein de l’escadron autonome de Belahred pour assister à une embuscade dressée la nuit, dans la région de Ras Ould Mâamar par les éléments du poste avancé de Chambra. Notre guide nous montrait au fur et à mesure certains chemins et pistes que les contrebandiers ont tenté d’emprunter pour acheminer des cargaisons considérables de drogue avant qu’ils ne tombent dans les filets des garde-frontières. En nous approchant de la bande frontalière, nous avons remarqué plusieurs antennes installées de l’autre côté des frontières. Et lorsque nous nous sommes renseignés sur l’utilité de leur installation sur de tels reliefs arides, nous avons appris qu’elles ont été installées par les opérateurs mobiles de ce pays. Notre interlocuteur a précisé que ces antennes n’ont aucune utilité économique, surtout en absence de groupements d’habitations près des frontières. Ce qui confirme qu’elles sont installées dans le but de faciliter la communication entre les réseaux criminels et la mafia de la drogue qui utilisent les territoires du pays voisin comme abri sûr. Les affaires déjà traitées confortent d’ailleurs cette hypothèse. L’inspection de téléphones portables saisis auprès de certains contrebandiers a effectivement révélé des puces d’opérateurs mobiles du pays voisin. Il ne fallait que quelques instants pour que tous les éléments du poste avancé soient prêts à s’acquitter de la mission qui leur était assignée. Le chef de mission avait auparavant donné ses orientations et ses consignes. Parmi ces orientations, ne point utiliser ce qui est en mesure de faire échouer l’embuscade. La sortie de cette formation chargée de l’embuscade n’est pas une sortie ordinaire, elle satisfait aux exigences des missions de combat, c’est-à-dire la discrétion, le camouflage et la dissimulation. Sur des pistes terreuses, traversées de cours d’eau, des pierres et des buissons, les éléments se dirigent vers leur lieu de destination, et nous les suivons au pas. De temps à autre, les projecteurs de notre photographe éclairent leur chemin. Notre attention a été vite attirée par la patrouille embaquée qui s’est transformée en une patrouille piétonne. A notre question sur la cause de ce changement, la personne chargée de superviser l’embuscade nous a fait savoir que «chaque petit détail sur le terrain revêt une importance cruciale. Aucun signe distinctif ou inhabituel ne doit être négligé sur le terrain. Bien au contraire, nous devons l’exploiter et fouiller soigneusement les alentours car souvent cela nous conduit vers des réserves à proximité. La plupart du temps, les contrebandier utilisent ces marques comme repères entre eux pour désigner le lieu de livraison et de réception de la marchandise.». Après une demi-heure de trajet, nous sommes enfin arrivés sur le lieu de l’embuscade, un silence absolu plane sur les lieux, le guet permanent et la disponibilité totale sont désormais les mots d’ordre. Ni le sommeil ni la fatigue ne peuvent avoir raison de la détermination et de la volonté de fer des garde-frontières, que ce soit en temps de frimas, de gel ou en pleine chaleur. Un moment d’inattention et le vent se met à composer l’une de ses symphonies violentes qui vous font frémir et craindre le début de la guerre des nerfs entre les protecteurs de la patrie et les narcotrafiquants venus d’ailleurs. Le dernier mot reviendra certainement à celui qui sait attendre et jouit d’une grande patience, dans ces milieux inhospitaliers et rudes que nos éléments sur le terrain ont su apprivoiser comme le prouvent les résultats et les performances enregistrés. Après avoir passé une nuit entière avec les garde-frontières sur le terrain, nous avons quitté les lieux et fait nos adieux à ces braves, auprès de qui nous avons découvert la force de caractère à vaincre les difficultés du terrain ainsi que leur cohésion, leur unité, leur dévouement et leur volonté de donner le meilleur d’eux mêmes. Ceci dit, ce qui attire davantage l’attention, c’est que ces derniers considèrent toutes les actions qu’ils accomplissent comme des missions ordinaires et qu’ils ne font qu’accomplir leur devoir : «Je suis ici pour défendre notre pays et notre peuple des intrigues des bandes criminelles et des trafiquants de drogue», nous dit l’un d’eux. Nous avons soumis au commandant du 2e Groupement des garde-frontières plusieurs questions, notamment comment sécuriser la zone de compétence avec sa vaste superficie et ses reliefs difficiles et ce, à la lumière des évolutions que connaît notre région. Une question à laquelle il répondra : «Au regard de la spécificité et de l’étendue du territoire de responsabilité, nous cherchons à resserrer l’étau sur les bandes de trafiquants de drogue à travers une répartition bien étudiée des formations déployées sur le terrain mais aussi la planification méthodique des tâches et la bonne connaissance du terrain et des différentes pistes et axes de trafic possibles. Nous programmons des missions et des tâches pour les formations fixes (embuscades, points d’observation et de surveillance) et pour les formations mobiles (les patrouilles embarquées et piétonnes) avec la nécessité de combler les brèches au sein des sections. Nous comptons quelquefois sur des sorties aériennes d’hélicoptères du 2e Commandement régional de la GN pour surveiller le territoire de compétence ». Et de préciser que l’appel à «des méthodes scientifiques développées tels que les renseignements, la surveillance, les embuscades, les informateurs et les chiens entraînés, a déjoué les plans de ces criminels cherchant à inonder notre pays par ces poisons. De même, cela a permis aux éléments de la GN et des garde-frontières d’acquérir une grande expertise, au point de prévoir quand et comment ils doivent intervenir pour déjouer toutes les tentatives de trafic». Dans une évolution remarquée, les marchands de la drogue sont passés à une étape plus dangereuse, en ciblant les éléments des services de sécurité avec des armes à feu, après que ces derniers aient réussi à resserrer l’étau autour d’eux et leur ont porté des coups durs par la saisie de quantités considérables de drogue. Le bilan du 2e Groupement des garde-frontières à Aïn Sefra est riche en nombre d’opérations de qualité dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogue. Les éléments du groupement et ses unités secondaires ont fait déjouer 43 tentatives de trafic, en 2020, dans le territoire de leur compétence. Alors que nous quittons le 2e Groupement des gardes-frontières d’Aïn Sefra, nous avons retenu, à travers le bilan de l’activité opérationnelle de ses unités, le contrôle et la bonne occupation du terrain et nous pouvons affirmer que celles-ci fournissent des efforts colossaux pour faire face aux tentatives de trafic à travers les frontières. Pour en savoir davantage sur le trafic et la contrebande, nous nous sommes dirigés au Nord, en particulier vers le 6e Groupement des garde-frontières à Sidi El Djilali, à Tlemcen, où nous avons été informés d’autres méthodes de contrebande.
A suivre…
Ces chiffres qui ne trompent pas
Plus de 2013,86 quintaux de kif traité ont été saisies par les unités de l’Armée nationale populaire durant la période s’étalant entre le 1er janvier 2017 et le 24 février 2021. La majorité de ces opérations qualitatives ont été exécutées dans les régions ouest du pays, à proximité de nos frontières avec le Maroc. Il faut dire que le pays voisin est le plus important producteur au monde, avec 100 000 tonnes par an, selon les propres affirmations de plusieurs organismes et organisations internationales concernés par la lutte contre la drogue. Par ailleurs, durant la même période, plus de 6 261 775 comprimés de psychotropes ont été saisis et 3183 narcotrafiquants arrêtés, dont la plupart à nos frontières Ouest. Parmi eux, des contrebandiers et des trafiquants de nationalité marocaine qui ont reconnu l’implication formelle du Makhzen dans le trafic.
Si le bilan des dernières années est affolant quant aux quantités de drogue cultivées et fabriquées au Maroc et saisies par nos unités, le début de l’année 2021, quant à lui, a connu l’exécution d’opérations de qualité, notamment à nos frontières Ouest. D’après ces chiffres, il est clair que le Maroc mène, avec intention de nuire, une agression acharnée contre notre pays et son peuple, à travers sa tentative d’intoxiquer notre jeunesse et de freiner notre développement, se permettant, dans cette sale guerre, de recourir à tous les moyens possibles pour écouler ces poisons en dehors du royaume, même si cela devait nuire à la sécurité et la stabilité non seulement de l’Algérie mais également des autres pays voisins. Ces méfaits représentent certes un risque pour l’avenir commun des peuples du Maghreb. Le fait que le régime du Makhzen ignore le fléau et ferme les yeux sur les activités des contrebandiers et des narcotrafiquants ne peut que témoigner de son intention de couvrir ses échecs économiques et sociaux. Au regard de l’absence d’une réelle volonté des autorités marocaines à stopper l’afflux de ces poisons vers notre pays et les pays du voisinage, il est clair que ce trafic rapporte de grosses sommes d’argent en devises. Le Maroc les utilise évidemment pour couvrir son déficit budgétaire annuel mais aussi pour soudoyer les consciences voire intimider certains pays, les obligeant à changer leurs positions politiques, notamment à propos de certains dossiers que Rabat considèrent litigieux avec l’Etat algérien, à l’exemple de la question du Sahara occidental.
Parmi les autres paradoxes incroyables du Maroc, la tentative du Makhzen à duper l’opinion publique internationale et à éviter les pressions de la communauté internationale, en tentant de donner un caractère légitime à la culture et l’exportation du cannabis. Ceci dit, le projet de cette décision, annoncée par le gouvernement marocain, a déjà suscité une vague de critiques et de protestations, certains se sont même demandés comment peut-on prétexter un usage thérapeutique, alors que le peuple marocain meurt déjà de faim, avant de succomber à la maladie.Source : Revue El Djeïch n° 692
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Madrid: démantèlement du plus grand réseau de distribution de cocaïne
MADRID/GUADALAJARA, 14 mars. (EUROPA PRESSE) – Des agents de la police nationale ont démantelé, en collaboration avec la police nationale colombienne, une organisation de trafiquants qui disposait, semble-t-il, d’un vaste réseau de planques dans lesquelles ils cachaient de grandes quantités de cocaïne pour en faire le trafic dans tout le pays.
Douze personnes ont été arrêtées lors d’une opération au cours de laquelle 600 kilogrammes de ce stupéfiant ont été saisis dans les provinces de Badajoz, Guadalajara, Madrid, Malaga et Valence. Il s’agit, selon les enquêteurs, du plus grand réseau de distribution de cocaïne de la capitale espagnole, comme l’a indiqué la Direction générale de la police dans un communiqué.
Les enquêtes ont commencé au début de 2020 sur un noyau d’individus de Madrid et de Marbella. À la tête de l’organisation se trouvait un homme d’origine marocaine, « trafiquant de drogue de grande importance internationale », et qui entretenait des contacts avec des organisations au Maroc et des fournisseurs d’Amérique du Sud.
Le modus operandi consistait à acheter de grandes plantations de marijuana à leurs cultivateurs dans tout le pays, ce qui couvrait les coûts d’opérations plus importantes, à savoir le trafic de cocaïne et de haschisch en grandes quantités.
Une fois les plantations récoltées, le produit était livré à l’organisation, qui procédait à l’emballage de la substance végétale dans des garages et des entrepôts permettant de l’envoyer par colis d’environ 20 kg en Europe centrale et aux Pays-Bas, « pays où il existe une forte demande pour cette substance narcotique ».
L’homme de confiance ou le chef des opérations du leader de l’organisation était son frère, chargé de contrôler et de superviser les fonctions du reste des membres. Il a assumé un rôle de premier plan dans toutes les activités sur le terrain et a maintenu des mesures de sécurité strictes.
En outre, il était chargé de participer aux opérations de trafic de marijuana qu’ils menaient, se rendant en Europe centrale et aux Pays-Bas pour rencontrer les destinataires et les distributeurs. Au sein de la structure de l’organisation apparaissait un autre frère du leader, qui était considéré comme le « parfait homme de paille, à qui l’on faisait entièrement confiance ».
Parmi les autres membres figurait un avocat réputé qui, en plus de représenter les intérêts juridiques de l’organisation enquêtée, en faisait pleinement partie. Ce « narco-avocat » fournissait une assistance juridique, donnait des conseils sur les questions de base du blanchiment d’argent et était même responsable de la réalisation et de l’exécution de transactions de cocaïne.
Parmi les différents niveaux de l’organisation figurent les membres chargés du stockage et de la distribution, non seulement en raison de leur capacité à écouler d’énormes quantités de drogue, mais aussi parce qu’ils étaient également responsables de la sécurité.
L’attention des agents a été attirée sur le fait que, pour les déplacements qu’ils effectuaient dans les véhicules qui composaient la flotte de l’organisation, ils étaient toujours habillés en costume, dans le but de « passer pour de vrais hommes d’affaires ».
DE LA DROGUE ET DE L’ARGENT, DANS DIFFÉRENTES MAISONS
Une fois la cocaïne arrivée en Espagne par des ports tels que Valence ou Algeciras, l’organisation a activé un réseau de stockage et de distribution de la substance narcotique. On a pu détecter que l’organisation fréquentait trois propriétés dans la province de Madrid, où elle stockait des drogues ou de l’argent liquide provenant des transactions effectuées.
Le professionnalisme des enquêtés leur a fait diviser le risque en séparant l’argent liquide de la substance narcotique dans deux propriétés. Les trois propriétés ont été fouillées. Dans le premier cas, un total de 230 000 euros a été saisi, soit l’argent obtenu de diverses transactions de drogue au cours des jours précédant leur arrestation. L’argent a été trouvé dans un faux plafond de la salle de bain.
Dans le second, connu sous le nom de « piso caleta » (utilisé pour cacher les paquets de cocaïne que l’organisation aurait transportés à Madrid), environ 150 kg de cocaïne ont été saisis. Dans la troisième maison, plus de 200 kg de la même substance ont été trouvés.
ILS PROPOSAIENT LEURS MARCHANDISES EN PLUS PETITES PORTIONS
L’organisation a proposé sa marchandise d’une manière nouvelle. Jusqu’à présent, les transactions de cocaïne se faisaient généralement kilo par kilo, mais ce groupe a trouvé la possibilité de pouvoir la proposer en plus petites portions.
Ils avaient ainsi trouvé un moyen plus commercial d’écouler la drogue qu’ils stockaient, car ils pouvaient vendre les kilos qu’ils avaient cachés en plus petites quantités. Ainsi, chacune de ces pilules était vendue aux distributeurs pour un prix qui oscillait autour de 10 000 euros.
L’organisation était composée de personnes qui n’exerçaient aucune activité économique, quelle qu’elle soit. C’est pourquoi une enquête a été menée sur les avoirs des principales personnes impliquées dans les délits de trafic de drogue et des personnes de leur entourage, qui ont contribué à la dissimulation et au blanchiment des profits générés par le trafic de drogue.
BLOCAGE DE 16 PROPRIÉTÉSL’enquête a permis, à ce jour, de bloquer 16 propriétés appartenant aux différents membres de l’organisation, ainsi que de bloquer des comptes.
Une autre des caractéristiques de cette organisation était la capacité à exercer la violence, c’est pourquoi ils disposaient d’un arsenal d’armes blanches, de défenses extensibles, de poings américains, de pistolets traumatiques et d’une catana.
En outre, trois armes courtes ont été saisies, à savoir un revolver, un pistolet et une arme simulée, ce qui montre la capacité de cette organisation à assurer la sécurité de ses activités. Ils disposaient d’un grand luxe, comme des maisons luxueuses et des véhicules haut de gamme. Les agents ont saisi plus de 20 véhicules, dont un évalué à plus de 150 000 euros et un autre à plus de 250 000 euros.
Ils ont également saisi six véhicules équipés de compartiments appelés « caletas », construits pour minimiser les risques liés au transport de drogues par la route.
INTERVENTION DU GOS
Quelques jours avant leur arrestation, les membres de l’organisation se préparaient à se rendre dans une province proche de Madrid, où ils devaient récupérer une certaine quantité de drogue dans un conteneur qui venait d’arriver.
Deux membres du groupe se sont rendus à Valence pour recevoir le conteneur, mais, pour des raisons de sécurité, ils ont décidé qu’il valait mieux essayer de le récupérer lorsqu’il serait transporté dans un entrepôt près de la capitale espagnole.
Lorsque le conteneur était déjà dans la capitale, ils ont procédé à des entrées, des perquisitions et des arrestations dans les différentes propriétés des membres de cette organisation. En raison de la nature dangereuse des membres, l’intervention du Groupe d’opérations spéciales (GOS) de la police nationale a été nécessaire.
Le matin même, après la fouille du conteneur en provenance de Colombie, quelque 208 paquets de cocaïne d’un poids brut de 230 kilogrammes ont été saisis.
Cette substance aurait été introduite dans le conteneur par le système dit du « blind hook » (l’ignorance des entreprises qui pratiquent le commerce licite entre les deux pays). Une fois l’existence de la drogue dans le conteneur confirmée, tous les autres membres de l’organisation ont été arrêtés.
Douze personnes ont été arrêtées et 15 perquisitions ont été effectuées dans les villes de Badajoz, Guadalajara, Marbella, Madrid, Parla, Pinto et Pozuelo de Alarcón.Europa Press, 14 mars 2021
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Le cap est mis sur la légalisation du cannabis au Maroc
La loi visant à légaliser l’usage médical et industriel du cannabis a échoué deux fois. Ce jeudi, le gouvernement du royaume du Maghreb a adopté le projet de loi « 13-21 ». Toutefois, les consommateurs de « kif » et de haschisch continueront d’être poursuivis.
Le Maroc devient membre du club restreint des États arabes qui, comme le Liban, légalisent le cannabis, au moins pour un usage médical. Les citoyens, mais aussi les touristes amateurs de cannabis, qui se rendent en « pèlerinage » dans les montagnes du Rif autour de Chefchaouen et de Ketama depuis des décennies et l’ère hippie, doivent cependant rester sur leurs gardes. Un communiqué du Conseil des ministres, repris par l’agence de presse espagnole Efe, souligne « la nécessité de continuer à poursuivre la consommation récréative ».
L’une des pierres angulaires de la loi « 13-21 » est la création d’une agence étatique du cannabis, un monopole pour commercialiser la production, qu’il s’agisse de fleurs, d’extraits ou autres. L’agence surveillera chaque étape, de l’ensemencement au stade de la croissance, de la récolte et de la transformation jusqu’à l’utilisateur final – et l’exportation. L’une des pierres angulaires est également que les petits producteurs de cannabis seront désormais autorisés à produire légalement. Mais seulement s’ils s’organisent en coopératives agricoles. La loi stipule également que les producteurs de cannabis qui cultivent en dehors du cadre légal seront sanctionnés. Reste à savoir comment cela sera reçu dans les montagnes du Rif. Les choses couvent ici depuis des années, les gens se sentant abandonnés par le gouvernement, ce qui a été le déclencheur des manifestations du « Hirak » marocain. Des centaines de militants ont été condamnés, certains à de très longues peines de prison.
Pratiquement aucune opposition à Rabat n’a été enregistrée à l’adoption de la loi. Certains membres du parti islamiste modéré Justice et Développement (PJD) ont émis des critiques. Le PJD est la faction la plus forte du gouvernement actuel et fournit les maires de toutes les grandes villes du pays. Le critique le plus virulent est l’ancien premier ministre et vétéran du PJD, Abdelilah Benkiran, qui a menacé de quitter le parti dans une lettre ouverte publiée dans les médias marocains si la loi était adoptée.
La loi doit être approuvée par les deux chambres du Parlement au cours de quelques mois de débats, pour lesquels la majorité gouvernementale du Premier ministre Saadeddine Othmani (PJD) serait suffisante. Mais des élections législatives sont prévues en octobre au Maroc, qui a été plongé dans une grave crise économique par la pandémie de Covid 19. Le tourisme, en particulier, a été complètement paralysé. Dans le même temps, le cadre doit être établi par le biais de décrets afin de classer les zones cultivées. Un problème non négligeable pour le cannabis marocain est également l’utilisation depuis des décennies d’engrais et de pesticides artificiels, qui s’enrichissent dans les sols et les eaux souterraines du Rif.
Selon l’Agence des Nations unies pour la lutte contre la drogue, le Maroc est incontestablement le plus grand producteur mondial de cannabis destiné au marché illicite. Selon le rapport, il y a environ 47 000 hectares de culture de cannabis (un chiffre qui n’a pas été officiellement mis à jour par l’ONU depuis une décennie). La principale raison de la réorientation du Maroc vers une production légale est le déclassement de la plante de la liste des drogues de l’ONU et la reconnaissance des bienfaits médicinaux du cannabis à partir du 3 décembre 2020.
Il est vrai que l’exemption de peine pour la consommation et la possession de petites quantités fait à nouveau l’objet d’un débat sous le mot d’ordre de « culture du cannabis », qui a façonné le Maroc depuis de nombreuses décennies, certains pensent même des siècles – les premières graines de chanvre auraient été apportées dans le Rif par les conquérants arabes au 7e/8e siècle. Néanmoins, il est peu probable qu’une telle politique soit mise en œuvre. Selon les estimations, le marché noir illégal rapporte au Maroc plus de 100 milliards de dirhams, soit un peu moins de 10 milliards d’euros, écrit l’hebdomadaire Tel Quel, ainsi que.. : Entre 90 000 et 140 000 familles vivent de la culture du « kif », selon une enquête du groupe de réflexion Prohibition Partners.Hanf Magazin, 13 mars 2021
Tags : Maroc, cannabis, haschich, drogue, Kif,
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Projet de loi sur la légalisation du cannabis: le Maroc reprendra les discussions jeudi
Il reste à voir si le conseil adoptera le projet de loi cette semaine ou le reportera.
Rabat – Le Conseil du gouvernement marocain reprendra jeudi sa discussion du projet de loi sur «l’usage légal du cannabis».
Saaid Amzazi, ministre de l’Éducation et porte-parole du gouvernement marocain a annoncé la nouvelle aujourd’hui.
Amzazi a déclaré que le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani , présiderait le conseil le 4 mars.
Le gouvernement entamera le conseil en reprenant les discussions sur le projet de loi relatif à la légalisation du cannabis à usage thérapeutique.
Le conseil poursuivra également ses travaux en étudiant trois projets de décrets, dont un sur la prolongation de l’état d’urgence à travers le pays.
La semaine dernière, jeudi, le conseil a discuté du projet de loi sur l’usage légal du cannabis.
À la suite du conseil, le gouvernement a annoncé qu’il reprendrait la discussion sur le projet de loi à la prochaine session et l’approuverait.
Il reste à voir si le gouvernement adoptera le projet de loi ou reportera son adoption à une prochaine session.
Les Marocains et les utilisateurs de réseaux sociaux internationaux se sont félicités de la considération du pays d’adopter le projet de loi sur l’usage légal du cannabis .
Le Maroc a pris l’initiative de revoir l’usage légal de la substance quelques mois seulement après que le pays ait voté en faveur du retrait du cannabis de la liste de la catégorie des drogues du Tableau IV de l’ONU qui ont un usage thérapeutique limité ou inexistant.
Le Maroc a été le seul membre de la Commission des Nations Unies sur les stupéfiants (NCD) dans la région MENA à voter en faveur du retrait du cannabis de la liste des substances toxiques.
Le Maroc criminalise l’usage du cannabis.
La police marocaine a arrêté 97564 suspects en 2020 pour des crimes liés à la drogue.
Le cannabis reste la drogue la plus courante et la plus utilisée au Maroc.
La police a dimensionné 217 tonnes et 323 kilogrammes de résine de cannabis cette année. Ce nombre représente une baisse de 23% des tonnes par rapport à 2019.
Différents rapports identifient le Maroc comme le premier producteur mondial de cannabis. Selon un rapport de 2019 de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC), le pays produit plus de trois fois plus que le deuxième concurrent le plus élevé, la Moldavie, le pays européen.Source : Morocco World News, 1 mars 2021
Tags : Maroc, cannabis, haschich, drogue,
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Le Maroc aura une politique du cannabis plus libérale que les Pays-Bas
Le hasch marocain sera en fait légal dans le pays d’origine à partir de la semaine prochaine
La coalition gouvernementale marocaine est en train de décriminaliser tout ce qui concerne le cannabis dans le sud du pays. Selon des sources à Rabat, une loi doit être signée la semaine prochaine pour éliminer l’herbe de l’illégalité. La prémisse principale de la nouvelle politique est que le pays devrait avoir une industrie du cannabis légale dans un proche avenir, écrit Morocco World News.
Légal ou pas. Dans le sud du pays, la culture de masse existe depuis des siècles. Le produit d’exportation est disponible dans presque tous les coins de la planète grâce à un réseau mondial de passeurs. La nouvelle loi doit préciser une fois pour toutes sa taille exacte. Selon les estimations, il s’agirait d’une industrie qui consomme environ 13 milliards d’euros par an, comparable à celle du fabricant de machines à puces ASML.
Du marché noir à l’agriculture équitableÀ l’heure actuelle, le produit de ce marché noir finit entre les mains de criminels et de gangs de drogue. Cela doit changer immédiatement à partir de la semaine prochaine. En le légalisant, il devrait devenir une source de revenus durable pour les agriculteurs qui doivent s’unir dans des sociétés spéciales de cannabis. Ces sociétés déterminent ensuite ce qu’il faut faire exactement de la récolte.
L’exemption ne s’applique pas à l’ensemble du pays. La décriminalisation est d’abord introduite dans un certain nombre de régions autour des montagnes du Rif où la culture a été pratiquée depuis longtemps. Dans ces zones «vertes», des milliers d’agriculteurs doivent être sortis de l’illégalité.
HashpasseNon seulement le producteur est dépénalisé, mais le consommateur de ces régions du pays pourra bientôt allumer un joint tranquillement dans la rue. Un hash pass est en cours de création à cet effet, que seuls les Marocains adultes vivant dans l’une des régions du Rif peuvent demander. Un voyage de hasch dans le pays en tant que touriste est et restera strictement interdit.
Pendant des décennies, la politique de tolérance «libérale» des Pays-Bas sur les produits du cannabis a été la plus étrange au niveau mondial. Pourtant, ces dernières années, un pays après l’autre a commencé à légaliser les drogues douces, ce qui signifie qu’elles vont beaucoup plus loin que notre solution de polders à moitié cuite. Les exemples incluent la Géorgie, l’Uruguay, l’Afrique du Sud, le Canada, un grand nombre d’États américains et – curieusement – la Corée du Nord.
Nieuwnieuws.nl, 25 fév 2021Tags : Pays Bas, Maroc, cannabis, haschich, drogue,
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Le Maroc poursuit sa politique d'inondation avec les drogues
Le Maroc poursuit sa politique d’inondation de la Région maghrébine avec les drogues, a affirmé l’analyste politique et militant sahraoui Bali Elkanti. S’exprimant sur les ondes de la Chaîne 3 de la Radio algérienne, Bala Elkanti, a souligné que « malgré l’intensification des combats le long du mur marocain, cela n’a pas empêché les appareils officiels marocains de poursuivre leur politique d’inondation de la région avec les drogues qui constitue une réelle menace pour sa sécurité ».
Le militant sahraoui a affirmé, que l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogue et dans la traite humaine constituaient « une menace directe » pour la paix et la sécurité régionales et internationales, exhortant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations-unies à exercer une pression sur le Maroc, afin de cesser ces pratiques qui attentent à la sécurité de ses voisins et de la région toute entière. Cette déclaration est intervenue, suite à l’opération menée récemment par les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, qui s’était soldée par la saisie d’une quantité importante de drogues marocaines et d’armes.
Une unité des forces de l’Armée populaire de libération sahraouie relevant de la 1re Région militaire (secteur opérationnel du Doukj libéré), a saisi des quantités importantes de drogue, dans le cadre de la protection des frontières et des territoires sahraouis libérés et la lutte contre la criminalité sous toutes ses formes, a indiqué lundi un communiqué du ministère sahraoui de la Défense.
Selon le communiqué, rapporté par l’Agence de presse sahraouie (SPS), “la quantité saisie est estimée à 200 kg de haschisch traité, provenant du Royaume du Maroc, sachant que les services de renseignement marocains utilisent ce trafic pour financer le crime organisé et les groupes terroristes activant dans les régions du Sahel et du Sahara, en particulier au nord du Mali. Ces quantités de drogue sont écoulées à travers des bases de l’armée marocaine au niveau de la ceinture de la honte, en vue de les introduire en Mauritanie, paye frère, et même sur le territoire malien ».
Bali elkanti a indiqué que « l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogues et la traite d’êtres humains » constituaient « une menace directe à la paix et la sécurité régionales et internationales ». « Le trafic de drogue est devenu, au cours de la dernière décennie, une principale source de financement pour les groupes terroristes et les bandes du crime organisé activant dans la région du Sahel et du Sahara », a-til ajouté.
Sidi Mohamed Amar a rappelé, dans ce sens, que le Maroc occupait la première place sur la liste des pays producteurs et exportateurs du cannabis dans le monde selon plusieurs rapports internationaux. Le militant sahraoui a fustigé « l’ouverture par le Maroc de plusieurs points de passage au niveau de la région d’El Guergarat, au sud du Sahara Occidental, pour faciliter le transit de marchandises prohibées y compris la drogue », notant que des centaines de camions et de véhicules traversent quotidiennement cette zone tampon vers les frontières mauritaniennes et audelà, ce qui constitue une violation directe de l’accord de cessez-le-feu et de la convention militaire N 1.
Il a affirmé, à ce propos, que ‘la RASD, partant de ses engagements en tant qu’Etat membre de l’Union africaine (UA), œuvrait au renforcement des opérations de lutte contre le trafic de drogues, à travers l’ensemble des territoires sahraouis libérés, et à la consolidation de la coopération avec les pays voisins. « Nous exhortons le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l’amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région tout entière ».
L’inspiration du « modèle sioniste » pour autoriser le cannabis
De nombreuses voix s’élèvent au Maroc pour que le royaume chérifien s’inspire du modèle de l’entité sioniste, pour autoriser la consommation du cannabis sous couvert des fins thérapeutiques. Après des décennies que la culture de la feuille de cannabis dessine les paysages du nord du Maroc, le débat se fait plus vif au Maroc où cette culture reste illégale, mais elle fait vivre des familles entières et se transmet de génération en génération”. Le journal Al Ahdath Al Maghribia assure même, qu’il s’agit de la seule culture réellement adaptée au sol de ces régions chez l’un des premiers producteurs mondiaux. Les cultures de cannabis s’étendent sur 50.000 hectares et le Maroc bénéficie d’ »un savoir-faire ancestral ».En matière de cannabis, le magazine indépendant TelQuel suggère au gouvernement de “s’inspirer du modèle israélien”. L’Entité sioniste a en effet autorisé le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006. L’hebdomadaire évalue les gains à 100 milliards de dirhams (soit près de 10 milliards d’euros). Depuis quelques années, l’idée fait son chemin au Maroc, mais le pays n’a jamais sauté le pas. “Des tâtonnements encore insuffisants, alors que le marché mondial est en pleine expansion”, souligne TelQuel. Chez l’Entité sioniste, l’exploitation du cannabis rapporte 1 milliard de shekels (plus de 2,5 millions d’euros), 60.000 Israéliens bénéficient de traitements à base de cannabis, et quelque 150 entreprises opèrent dans le domaine. Une manne à laquelle aspire une partie des Marocains. Entre 90.000 et 140.000 familles vivent déjà du kif, selon l’organisation Prohibition Partners citée par TelQuel.
Le Midi Libre, 24 fév 2021
Tags : Maroc, Algérie, Maghreb, cannabis, haschich, drogue, Kif, terrorisme,
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Maroc : vers l’inspiration du "modèle sioniste" pour autoriser le cannabis
De nombreuses voix s’élèvent au Maroc pour que le royaume chérifien s’inspire du modèle de l’entité sioniste, pour autoriser la consommation du cannabis sous couvert des fins thérapeutiques.
Après des décennies que la culture de la feuille de cannabis dessine le paysage du nord du Maroc, le débat se fait plus en plus entendre au Maroc où cette culture reste illégale, mais elle fait réellement vivre des familles entières et se transmet entre générations.Le journal Al Ahdath Al Maghribia assure même qu’il s’agit de la seule culture réellement adaptée au sol de ces régions chez l’un des premiers producteurs mondiaux en la matière. Les cultures de cannabis s’étendent sur 50 000 hectares et le Maroc bénéficie d’ »un savoir-faire ancestral ».En matière de cannabis, le magazine marocain indépendant « TelQuel » suggère au gouvernement de “s’inspirer du modèle israélien” à ce propos. L’entité sioniste, pour rappel, a en effet autorisé le cannabis à des « fins » thérapeutiques depuis 2006.L’hebdomadaire évalue les gains à 100 milliards de dirhams (soit près de 10 milliards d’euros). Depuis quelques années, l’idée fait son chemin au Maroc, mais le pays n’a jamais sauté le pas. “Des tâtonnements encore insuffisants, alors que le marché mondial est en pleine expansion”, souligne TelQuel.Chez l’entité sioniste, l’exploitation du cannabis rapporte 1 milliard de shekels (plus de 2,5 millions d’euros), 60 000 Israéliens bénéficient de traitements à base de cannabis et quelque 150 entreprises opèrent dans le domaine. Une manne à laquelle aspire une partie des Marocains. Entre 90 000 et 140 000 familles vivent déjà sur l’activité autour du kif, selon l’organisation Prohibition Partners citée par TelQuel.Le représentant du Front Polisario aux Nations unies, Sidi Mohamed Amar, a affirmé, depuis quelques mois, que l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogue et dans la traite humaine constituaient « une menace directe » pour la paix et la sécurité régionales et internationales, exhortant le Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations Unies à exercer une pression sur le Maroc afin de cesser ces pratiques qui attentent à la sécurité de ses voisins et de la région toute entière.Cette déclaration est intervenue suite, à l’opération menée récemment par les unités de l’Armée de libération populaire sahraouie (ALPS) dans le cadre de la lutte contre le trafic de drogues et le crime organisé, qui s’était soldée par la saisie d’une quantité importante de drogues marocaines et d’armes.Le représentant du Front Polisario a affirmé que « l’implication de l’armée marocaine dans le trafic de drogues et la traite d’êtres humains « constituaient » une menace directe à la paix et la sécurité régionale et internationale ».« Le trafic de drogue est devenu, au cours de la dernière décennie, une principale source de financement pour les groupes terroristes et les bandes du crime organisé activant dans la région du Sahel et au Sahara », a-t-il ajouté.Sidi Mohamed Amar a rappelé, dans ce sens, que le Maroc occupait la première place sur la liste des pays producteurs et exportateurs du cannabis dans le monde, citant plusieurs rapports internationaux.Mohamed Amar a fustigé « l’ouverture par le Maroc de plusieurs points de passage au niveau de la région d’El Guergarat, au sud du Sahara Occidental, pour faciliter le transit de marchandises prohibées y compris la drogue », notant que des centaines de camions et de véhicules traversent quotidiennement cette zone tampon vers les frontières mauritaniennes et au delà, ce qui constitue une violation directe de l’accord de cessez-le-feu et de la convention militaire N°1.Il a affirmé, à ce propos, que ‘la RASD, partant de ses engagements en tant qu’Etat membre de l’Union africaine (UA), œuvrait au renforcement des opérations de lutte contre le trafic de drogues, à travers l’ensemble des territoires sahraouis libérés, et à la consolidation de la coopération avec les pays voisins.« Nous exhortons le Conseil de sécurité à faire pression sur le Maroc pour l’amener à assumer ses responsabilités régionale et internationale, et à cesser ces actes déstabilisants et menaçants pour la sécurité et la stabilité des pays voisins et de la région toute entière », a écrit Sidi Mohamed Amar dans son message.Tags: Maroc, cannabis, haschich, drogue, Kif, marijuana,