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  • Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

    Voici pourquoi l’Algérie a le droit international de son côté

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    Dans le conflit avec l’Espagne, l’Algérie a le droit international de son côté

    Cette semaine, nous avons été témoins de nouveaux malentendus sur la question du Sahara occidental. Depuis son retour sur la scène internationale en novembre 2020 en raison des incidents entre le Maroc et le Front Polisario au poste frontière de Guerguerat, le conflit autour des territoires sahraouis ne cesse de gagner en intensité et en présence médiatique. Depuis lors, les événements ont oscillé entre actions et réactions politiques et discussions sur le cadre juridique applicable.

    Dans des articles précédents, nous avons détaillé les différences entre la réponse offerte par le droit international à ce conflit, qui dure depuis plus de 47 ans, et les différentes actions politiques.

    Chronologiquement, depuis la rupture du cessez-le-feu due au non-respect des accords militaires par le Maroc, quatre étapes ont marqué le positionnement des différents acteurs :

    -La déclaration de Donald Trump de reconnaissance de la souveraineté sur le territoire.

    Assistance médicale en Espagne pour Brahim Gali, affecté par le covid-19.

    -La réaction diplomatique et migratoire du Maroc.

    -Le changement politique de la position du gouvernement espagnol sur les solutions possibles au conflit.

    Violations du droit international

    Ce changement de position n’affecte pas la nature du territoire du Sahara Occidental en tant que Territoire Non Autonome, ni le statut des parties. Toutefois, cela signifie que le gouvernement espagnol prend ses distances par rapport au droit international et à ses responsabilités légales en tant que puissance administrante du territoire. L’Association espagnole des professeurs de droit international public et de relations internationales (AEPDIRI) l’a rappelé au ministre Albares.

    -Cette association a souligné que ce changement entraîne plusieurs violations du droit international applicable au cas sahraoui en raison de :

    -Le non-respect du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, tel qu’énoncé dans de multiples résolutions des Nations Unies.

    -Non-respect de l’obligation de garantir la tenue du référendum d’autodétermination.

    -Ignorance des violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans les territoires sahraouis, documentées et dénoncées par diverses organisations internationales.

    La réaction algérienne

    Après avoir clarifié les répercussions juridiques, il convient d’analyser la réaction de l’Algérie, qui a annoncé cette semaine la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération et le gel des échanges avec l’Espagne.

    Il ne s’agit pas de la première réaction algérienne au changement de position de l’Espagne, mais plutôt d’une mesure qui s’ajoute à des décisions antérieures telles que le rappel de l’ambassadeur algérien à Madrid pour consultations, ou la suspension des liaisons aériennes avec l’Espagne.

    Afin de comprendre comment ces actions s’inscrivent dans le cadre juridique international, nous examinerons en détail cette dernière mesure, qui a suscité un grand émoi médiatique, politique et juridique.

    Où en est l’autodétermination ?

    La décision du gouvernement espagnol de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara Occidental est une double violation du droit international. D’une part, il s’agit d’une violation grave d’un impératif général, et donc obligatoire pour tous les Etats, de respecter le droit à l’autodétermination des peuples sous domination coloniale, en l’occurrence le peuple sahraoui.

    Deuxièmement, la violation particulière de l’obligation qui lui incombe en tant que puissance administrante de l’ancienne colonie : garantir, précisément, l’exercice de l’autodétermination de son ancienne colonie. Cette obligation a été affirmée tant par la Cour internationale de justice que par l’Assemblée générale des Nations unies.

    Le système juridique international n’est pas insensible à de tels manquements, surtout lorsqu’il s’agit de violations d’obligations découlant de normes impératives et dont les conséquences sont prévues. Ainsi, lorsque l’Espagne viole gravement une norme qui est un élément structurel de l’ordre juridique international, elle ne peut pas s’attendre à une absence de réaction.

    Au contraire, les règles internationales sur la responsabilité internationale pour fait illicite de l’État prévoient des conséquences lourdes et rapides pour les pays qui violent gravement une obligation découlant d’une norme impérative.

    Tous les États de la communauté internationale doivent, à partir du moment où ils ne respectent pas les règles, réagir pour obliger l’État à l’origine de ce comportement à les respecter. Ainsi, la violation flagrante et grave par l’Espagne du droit du peuple sahraoui à l’autodétermination, ainsi que la reconnaissance des conséquences de l’invasion militaire du régime marocain, obligent tous les États à exiger que l’Espagne revienne à la légalité.

    Si cette demande n’est pas satisfaite, comme dans le cas du gouvernement espagnol, les États peuvent, et doivent, mettre en œuvre des mesures de pression pour forcer la cessation de ce comportement. Et nous disons « devrait » parce que les États sont tenus de préserver les principes clés de l’ordre international, et la passivité n’est pas une option.

    L’Algérie a le droit international de son côté.

    Ces mesures, connues sous le nom de contre-mesures (en réponse à un comportement illégal antérieur) ou, en termes plus familiers, de représailles, comprennent la possibilité de suspendre les accords antérieurs avec l’État non conforme. Ce droit et cette obligation ont été appliqués par le gouvernement algérien dans le strict respect du droit international. L’Espagne viole gravement le droit international et l’Algérie a l’obligation de réagir.

    L’Espagne n’ayant pas donné suite aux demandes de retour à la légalité de l’Algérie, la suspension du Traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération avec l’Espagne est une contre-mesure aussi légale que nécessaire et attendue. Les contre-mesures, pour être légales, doivent être réversibles, proportionnelles et exclure le recours à la force.

    La décision du gouvernement algérien est parfaitement conforme à ces critères : la reconnaissance immédiate par le gouvernement espagnol du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui suffit à le désactiver. Il ne s’agit que de la suspension d’un traité, elle est donc facilement réversible.

    Elle est également proportionnelle, dans la mesure où elle n’affecte pas l’ordre international. Contrairement à la décision de l’Espagne, elle protège les droits de l’homme de la population sahraouie et n’affecte pas ceux des citoyens espagnols.

    Mesures, contre-mesures, représailles

    L’impossibilité de prendre un territoire par la force devrait être aussi valable pour le Maroc que pour la Russie. Et il s’agit toujours de défendre un élément central du droit international. La suspension d’un traité bilatéral de coopération commerciale est évidemment loin d’atteindre le degré de gravité des actions de l’Espagne (ou du Maroc ou de la Russie).

    L’Espagne savait, ou aurait dû savoir, que jouer le jeu avec le régime marocain signifiait violer une règle structurelle de l’ordre international. Elle aurait également dû savoir que l’Algérie, un partenaire majeur de l’Espagne (grâce à l’Algérie, l’Espagne n’a pas été touchée par la crise du gaz qui affecte le reste de l’Europe), mais aussi du Sahara occidental, réagirait sévèrement.

    Les exigences et les menaces de l’Espagne et de l’UE envers le gouvernement algérien pour qu’il réactive les accords commerciaux sont en dehors de la légalité internationale, car il ne s’agit pas d’un acte unilatéral du pays du Maghreb, mais d’une réponse nécessaire à l’attaque flagrante et préalable de l’Espagne contre le droit international.

    L’Espagne et l’UE ne peuvent pas prendre de mesures de rétorsion à l’encontre de l’Algérie car celle-ci n’a violé aucune norme internationale. L’État du Maghreb peut et doit mettre en œuvre des mesures de pression, qui sont légales, même si elles impliquent la rupture d’accords antérieurs, jusqu’à ce que l’Espagne abandonne sa position indéfendable d’alignement sur le Maroc. C’est la particularité des contre-mesures : elles permettent et tolèrent la violation de règles mineures pour parvenir à respecter des règles impératives.

    Pouvoir ou devoir

    Le régime marocain est politiquement puissant grâce au soutien des États-Unis, de la France et de l’Espagne, mais ses actions manquent de soutien juridique. Dans ce conflit, l’UE et l’Espagne sont du côté de la violation du droit international, tandis que l’Algérie se positionne comme un défenseur du droit international.

    L’Espagne doit immédiatement revenir au cadre juridique international. L’UE doit protéger le droit international. Cela n’a aucun sens, d’un point de vue éthique, de faire de grandes déclarations sur l’invasion inacceptable de l’Ukraine par la Russie tout en protégeant l’invasion du Sahara occidental par le Maroc.

    Ce conflit ne peut être un triangle des Bermudes dans lequel la légalité internationale disparaît. La perte de poids diplomatique de l’Espagne et de l’UE s’explique précisément par leur manque absolu de cohérence, de respect du droit international et leur politique de deux poids, deux mesures.

    The Conversation, 12/06/2022

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  • L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    Tags: Union Européenne, UE, droit international, Sahara Occidental – L’UE encourage les violations du droit international au Sahara

    BRUXELLES- L’Union européenne (UE) encourage les violations du droit international au Sahara occidental occupé et facilite l’exploitation illégale par le Maroc des ressources naturelles appartenant au peuple sahraoui par des contrats avec des entreprises subventionnées par l’UE, selon une nouvelle étude de la Gauche au Parlement européen.

    L’étude intitulée « Entreprises européennes et violation du droit international au Sahara occidental » relève que l’UE alloue des millions d’euros de subventions et d’aides au Maroc et à une multitude d’entreprises européennes (principalement d’Espagne, de France et d’Allemagne) qui investissent au Sahara occidental. Cela fait de l’UE, selon l’étude, « un financier et complice d’une occupation illégale, en violation des principes fondateurs de l’Union et du droit international ».

    Violations systématiques des droits de l’homme, brutalités policières, violations des droits fondamentaux, le peuple de la dernière colonie d’Afrique, le Sahara occidental, a subi des décennies de répression aux mains des forces d’occupation marocaines, dénonce l’étude. Depuis 1975, le Maroc a tenté de contrôler un territoire en utilisant la force militaire pour réprimer la liberté d’expression et les manifestations en faveur de l’indépendance. Pour les auteurs de l’étude, « l’Europe est restée en grande partie à regarder une tragédie se dérouler à sa porte ».

    Au-delà de cela, le passage illégal de la zone tampon à El-Guerguerat qui est « couramment utilisé par les entreprises européennes peut constituer une violation du droit international et du droit international humanitaire », lit-on dans le résumé extrait de l’étude et publié sur le site Left.

    Ouvert illégalement par le Maroc en 2001, ce point de passage frontalier situé à la frontière avec la Mauritanie « contrevient à l’accord militaire signé en 1997 et 1998 en complément de l’accord de paix et de cessez-le-feu adopté par le Conseil de sécurité de l’ONU en 1991 », rappelle-t-on.

    L’eurodéputé Miguel Urban a déclaré à ce propos : « L’UE et ces entreprises sont en violation flagrante du droit international », et pour cause, explique-t-il, les entreprises impliquées n’ont obtenu le consentement ni du peuple du Sahara occidental ni du Front Polisario, seul représentant légitime, reconnu par l’ONU.

    Pendant ce temps, « l’UE continue d’ignorer les violations constantes des droits de l’homme et du droit international que le régime marocain commet quotidiennement, tandis que le sort du peuple du Sahara occidental est en jeu », a-t-il dénoncé.

    L’étude réaffirme le statut juridique du Sahara occidental en tant que territoire non autonome en attente de décolonisation et le droit inaliénable du peuple sahraoui à l’autodétermination. Elle met en évidence le statut du Maroc en tant que « puissance occupante », qui a le contrôle d’un territoire qu’il entend annexer illégalement par l’usage de la force, comme le proclament la Charte des Nations unies et le droit international.

    APS

    #SaharaOccidental #UnionEuropéenne #UE #Droits_international

  • L’Espagne fustige le Maroc : « Utiliser des mineurs pour contourner les frontières est inacceptable »

    Robles s’en prend durement au Maroc : « Utiliser des mineurs pour contourner les frontières est inacceptable ».

    La ministre de la Défense, Margarita Robles, a souligné ce samedi que le fait que le Maroc ait « utilisé » des mineurs pour « contourner les frontières territoriales de l’Espagne » à Ceuta est quelque chose qui « ne peut être accepté du point de vue du droit international et du droit humanitaire ».

    Il l’a dit dans une interview sur TVE, à l’occasion de la Journée des Forces Armées, dans laquelle il a parlé de la récente crise migratoire qui s’est produite à Ceuta il y a quelques jours.

    La ministre de la défense a attesté que « le Maroc est un voisin et l’obligation que nous avons en tant que pays est de bien nous entendre ». Pour cette raison, elle a rappelé que l’Espagne est « l’un des principaux soutiens » du pays d’Afrique du Nord au sein de l’UE.

    Cela lui a permis d’exiger le « respect » de Rabat, parce que c’est la « clé des sociétés civiles et modernes » et parce que « nous sommes respectueux avec eux ».

    Mme Robles a haussé le ton pour dire au Maroc que « lorsque des mineurs sont utilisés comme un instrument pour contourner les frontières territoriales de l’Espagne, cela est inacceptable du point de vue du droit international et humanitaire ».

    Le ministre a déclaré qu’au cours de la crise migratoire, il a été « réconfortant » de voir les forces armées au service des habitants de Ceuta, « qui sont aussi espagnols que les habitants de Madrid », tout en garantissant « l’intégrité territoriale » de l’Espagne.

    M. Robles a conclu son intervention sur la situation à Ceuta en affirmant récemment qu’ »un pays, en termes de bon voisinage, ne peut pas utiliser des mineurs comme l’a fait le Maroc ».

    Forces armées
    Pour sa part, et en ce qui concerne la Journée des forces armées, elle est sûre que « la société espagnole est fière de ses militaires parce qu’elle sait qu’ils veillent depuis des années à sa sécurité ».

    Elle a souligné que ce lien s’est renforcé au cours de l’année écoulée grâce au travail accompli par l’armée pendant la pandémie et pour atténuer les dégâts causés par la tempête Filomena.

    Enfin, il a déploré le récent assassinat de deux journalistes espagnols au Burkina Faso, ce qui l’a amené à déclarer que le gouvernement est préoccupé par la stabilité au Sahel, en précisant que l’Espagne maintiendra ses déploiements actuels en Afrique, « contribuant à la consolidation des gouvernements légitimes et démocratiques » de ce continent.

    20 Minutos, 29 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, Espagne, Ceuta, mineurs, migration, frontières, droit international,