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  • Présidentielles françaises: la course démarre

    France, élections présidentielles, droite, extrême droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,

    Le système politique laïc et farouchement anticlérical en France n’a pas incité ceux qui ont présenté leurs candidatures, par exemple, à aborder dans le discours où l’Islam et le terrorisme islamique occupent une place primordiale, la honteuse question de la propagation de la pédophilie dans les différentes institutions de l’Eglise, notamment catholiques. L’erreur est humaine et nul n’est à l’abri des tentations, si ces faits étaient des simples cas isolés et ce genre de transgression contre nature commis dans des lieux de spiritualité et de culte, ne serait pas devenu un phénomène, objet de discussion chez un public large, faisant les «une» des médias et inspirant écrivains et polémistes…

    L’on dirait même que ces scandales en série, à l’arrière goût moral, seraient avec d’autres scandales financiers, derrière la démission du précédent Pape Benoit XVI … Il serait judicieux, dans le même sens des idées, de rappeler qu’en France toutes les religions de la planète ou presque sont représentées dans la métropole et les communautés pratiquant ces croyances ne sont jamais dérangées… L’Islam seul fait l’exception: «Quand on veut noyer son chien, on dit qu’il a la rage», disait un adage bien de chez eux…

    D’abord, dès la chute du communisme, l’ennemi juré d’autrefois, de l’Occident…, l’on avait commencé à se chercher un nouveau danger voire un autre ennemi. En Occident, il y a un problème, éternellement, indénouable, c’est rester sans se faire un ennemi.

    Donc, après la chute libre du communisme en tant qu’idéologie, en tant que groupe d’Etats puissants, l’on va se mettre à diaboliser cet Islam et l’accuser de tous les maux, quitte à monter des faux groupuscules terroristes – Daech un exemple frappant – qui vont s’attaquer, au nom de je ne sais quel Djihad, non seulement aux intérêts vitaux de par le monde, de l’Occident – la France, évidemment, entre autres- mais ces groupuscules téléguidés par la CIA, la DGSE and Co, vont menacer l’existence de cet Occident hautement civilisé et extrêmement développé ; les médias occidentaux, reliés par une élite d’écrivains à la solde, vont jouer un rôle déterminant, afin de convaincre les masses fanatisées de la justesse de ces thèses.

    Puis, l’on s’était retourné contre les communautés musulmanes vivant comme immigrés ou comme citoyens intégrés ou naturalisés, afin de les pousser à accepter les aspects négatifs de cette civilisation, qui ne s’accommodent pas avec les préceptes de leur religion ou de leur us et traditions à l’instar de certaines formes de libertinage et de débauches institutionnalisées.

    Le candidat Zemmour, un des champions de cette croisade, avait clairement, exprimé et sans détour cette nouvelle idéologie: «Ils devront choisir entre l’Islam ou la France»…

    Le Carrefour d’Algérie, 17/10/2021

  • La droite et la gauche françaises achèvent les élections régionales en regardant vers 2022

    Marseille/Paris, 26 juin (EFE) – Les élections régionales françaises ont tenu dimanche leur deuxième tour comme une répétition pour les élections présidentielles de 2022 dans lesquelles le Rassemblement national (RN) d’extrême droite vise à devenir son premier exécutif local et la droite et la gauche veulent établir leur ambition nationale.

    Le parti RN de Marine Le Pen était le favori dans six des 13 circonscriptions métropolitaines, mais n’est arrivé en tête qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région connue sous son acronyme PACA, où Thierry Mariani (36,38%) a devancé le conservateur Renaud Muselier (31,91%).

    La carte politique issue du premier tour de dimanche dernier maintient également les socialistes dans leurs cinq régions et les nationalistes en Corse, tandis que les Républicains de centre-droit restent en tête dans six régions et contestent le RN dans la septième, qui est toujours entre leurs mains.

    « Quoi qu’il arrive, ce sera une bonne base pour l’avenir. Il y a du travail à faire, mais ces élections sont significatives : elles montrent que la droite de gouvernement et la gauche traditionnelle existent toujours, contrairement à ce qu’on nous répète depuis quatre ans », a déclaré à EFE Othman Nassrou, le « numéro deux » de la conservatrice Valérie Pécresse en région parisienne.

    Pécresse a battu l’extrême droite Jordan Bardella avec des pourcentages respectifs de 36,18% et 13,14%, et est l’une des figures avec lesquelles le parti avec lequel Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir en 2007 pourrait tester à nouveau son destin.

    LECTURE NATIONALE

    Les socialistes lui ont également donné une lecture nationale. « Depuis des années, nous sommes condamnés à l’inévitabilité d’un duel Macron/Le Pen. Les élections régionales et départementales ont ouvert une autre possibilité. Un espoir est né. Nous incarnons une alternative écologique et sociale », a déclaré cette semaine le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure.

    L’une et l’autre formation arrivent à ce second tour avec la volonté de confirmer la bonne dynamique du premier, dans lequel le parti du président Emmanuel Macron, La République en Marche (LREM), a payé son manque d’implantation territoriale et Le Pen n’a pas vu s’installer les bons augures des sondages.

    « Je dis aux Français que je compte sur eux, que dans toutes les régions métropolitaines ils peuvent faire gagner le Rassemblement national », a déclaré vendredi le leader d’extrême droite, avec un appel à son électorat à ne pas démissionner ou laisser « voler » ces élections.

    L’abstention, en effet, a été le grand protagoniste de dimanche dernier, avec un taux record de 66,7%. Un chiffre si élevé que les représentants des instituts de démoscopie cités samedi par le journal Le Figaro le voient difficilement s’aggraver.

    Un an après l’élection présidentielle, Macron a promis de tirer les leçons de cette chute abyssale de la participation, attribuée en partie à la crise sanitaire, qui a brouillé l’organisation de rassemblements.

    VOTE- CLÉ EN PROVENCE

    Pour le politologue Vincent Martigny, la hausse de la mobilisation, même s’il n’en prévoit pas « l’explosion », sera déterminante, notamment en PACA, où les conservateurs recueillent désormais 51% des intentions de vote et l’extrême droite 49%, selon un sondage de l’IFOP pour les chaînes TF1 et LCI.

    Jean-François Massuet, ancien maire pendant quatorze ans de la petite ville de Méounes Lès Montrieux, toujours actif dans la politique municipale et départementale, estime qu’au final, « l’idée du rejet du RN donnera la victoire à Muselier ».

    Bien que le RN ait progressivement pénétré dans les zones rurales de la région où elle n’était pas active auparavant, en utilisant des thèmes tels que l’immigration ou l’insécurité, qui, selon lui, « sont largement exagérés par les médias ».

    Le propre chiffre de Mariani peut avoir été un facteur dans l’abstention de l’extrême droite. Ancien ministre de la droite traditionnelle sous la présidence de Sarkozy (2007-2012), puis transfuge du RN, il a été choisi pour pêcher des voix conservatrices, mais les fidèles de l’extrême droite pourraient le considérer comme trop mou.

    Muselier, quant à lui, a une histoire familiale attrayante : ses parents ont résisté à l’occupation nazie et son père a été déporté au camp de Dachau, bien qu’il ait survécu, et son grand-père était amiral et chef des forces navales de la France libre sous de Gaulle.

    En tant que dirigeant régional, il a fait des gestes vers le centre et vers la gauche, afin que les acolytes de Le Pen puissent « voter sans déshonneur », comme le résume le politologue Martigny.

    Ce dimanche, nous verrons si la campagne de « dédiabolisation » du RN a été couronnée de succès. Alexandrine, étudiante à l’université de Marseille, admet à EFE que la possibilité de sa victoire « fait peur » car « ils ne s’intéressent pas du tout aux problèmes », mais « manipulent » la situation.

    Quatre-vingt-quatre pour cent des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’ont pas voté dimanche dernier. Elle, qui s’est rendue aux urnes « parce qu’il est important de montrer que nous nous sentons concernés », estime que c’est parce que « les politiciens sont déconnectés des citoyens » et que les problèmes de ces régions « ne sont pas bien connus ». EFE

    Swissinfo, 26 juin 2021

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  • Israël : le nationaliste radical Naftali Bennett accepte de rejoindre la coalition anti-Netanyahou

    JERUSALEM, 30 mai (Xinhua) — Le parlementaire nationaliste radical Naftali Bennett a annoncé dimanche qu’il avait accepté un accord de coalition avec le centriste Yaïr Lapid afin de former un « gouvernement du changement » et d’évincer Benyamin Netanyahou, le Premier ministre resté le plus longtemps en exercice en Israël.

    Naftali Bennett, qui est président du petit parti pro-colons Yamina, a déclaré dans un communiqué que lui et M. Lapid, le chef du parti centriste Yesh Atid, allaient travailler à mettre sur pied un gouvernement de coalition.

    « Je compte faire tout ce qui est en mon pouvoir pour former un gouvernement d’union nationale avec mon ami Yaïr Lapid et sauver le pays de la crise politique », a indiqué M. Bennet.

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  • Israël : Netanyahu pourrait perdre son poste de Premier ministre alors que ses rivaux tentent d’unir leurs forces

    JERUSALEM (AP) – Un ancien allié du Premier ministre Benjamin Netanyahu a déclaré dimanche qu’il chercherait à former un gouvernement de coalition avec les opposants du leader israélien, faisant ainsi un pas important vers la fin du règne du premier ministre de longue date.

    L’annonce spectaculaire de Naftali Bennett, leader du petit parti dur Yamina, a ouvert la voie à une série de mesures qui pourraient pousser Netanyahu et son parti dominant, le Likoud, dans l’opposition au cours de la semaine à venir.

    Bien que M. Bennett et ses nouveaux partenaires, dirigés par le chef de l’opposition Yair Lapid, soient encore confrontés à certains obstacles, les parties ont semblé vouloir sérieusement conclure un accord et mettre fin à l’impasse qui a plongé le pays dans quatre élections au cours des deux dernières années.

    « J’ai l’intention de faire tout mon possible pour former un gouvernement d’unité nationale avec mon ami Yair Lapid, afin que, si Dieu le veut, nous puissions ensemble sauver le pays de l’enlisement et remettre Israël sur la bonne voie », a déclaré M. Bennett.

    Les deux hommes ont jusqu’à mercredi pour conclure un accord dans lequel chacun devrait occuper le poste de Premier ministre pendant deux ans, selon un système de rotation, Bennett étant le premier à occuper ce poste. Le parti Yesh Atid de Lapid a déclaré que les équipes de négociation devaient se rencontrer plus tard dimanche.

    M. Bennett, ancien conseiller principal de M. Netanyahou qui a occupé des postes importants au sein du Cabinet, partage l’idéologie de la ligne dure du Premier ministre. Il est un ancien dirigeant du mouvement de colonisation en Cisjordanie et dirige un petit parti dont la base comprend des Juifs religieux et nationalistes. Pourtant, il a entretenu des relations tendues et compliquées avec son mentor d’antan en raison de différences personnelles.

    M. Bennett a déclaré qu’il n’y avait aucun moyen possible, après l’impasse des élections du 23 mars, de former un gouvernement de droite favorisé par M. Netanyahou. Il a déclaré qu’une autre élection donnerait les mêmes résultats et qu’il était temps de mettre fin au cycle.

    « Un gouvernement comme celui-ci ne pourra réussir que si nous travaillons ensemble en tant que groupe », a-t-il déclaré. Il a déclaré que chacun « devra reporter la réalisation d’une partie de ses rêves. Nous nous concentrerons sur ce qui peut être fait, au lieu de nous battre toute la journée sur ce qui est impossible. »

    Si Bennett, Lapid et leurs autres partenaires parviennent à conclure un accord, cela mettrait fin, du moins pour le moment, au mandat record de Netanyahou, la figure la plus dominante de la politique israélienne au cours des trois dernières décennies. M. Netanyahou est Premier ministre depuis 12 ans et a également occupé un mandat précédent à la fin des années 1990.

    Dans sa propre déclaration télévisée, Netanyahu a accusé Bennett de trahir la droite israélienne et a exhorté les politiciens nationalistes à ne pas rejoindre ce qu’il a appelé un « gouvernement de gauche ».

    « Un gouvernement comme celui-ci est un danger pour la sécurité d’Israël, et est également un danger pour l’avenir de l’État », a-t-il déclaré.

    Malgré sa domination électorale, Netanyahou est devenu une figure polarisante depuis qu’il a été inculpé pour fraude, abus de confiance et acceptation de pots-de-vin fin 2019. Chacune des quatre dernières élections a été considérée comme un référendum sur l’aptitude de Netanyahou à gouverner, et chacune s’est terminée par une impasse.

    Netanyahou cherche désespérément à rester au pouvoir alors qu’il est en procès. Il a utilisé sa fonction comme une scène pour rallier sa base et s’en prendre à la police, aux procureurs et aux médias.

    Pour former un gouvernement, le chef d’un parti doit obtenir le soutien d’une majorité de 61 sièges à la Knesset, ou parlement, qui en compte 120. Étant donné qu’aucun parti ne dispose à lui seul d’une majorité, des coalitions sont généralement constituées avec des partenaires plus petits. Treize partis de tailles diverses sont présents dans le parlement actuel.

    En tant que chef du parti le plus important, M. Netanyahou s’est vu offrir par le président de la République la première occasion de former une coalition. Mais il n’a pas été en mesure d’obtenir une majorité avec ses alliés religieux et nationalistes traditionnels.

    Netanyahu a même tenté de courtiser un petit parti arabe islamiste, mais il a été contrecarré par un petit parti ultranationaliste ayant un programme raciste anti-arabe. Bien que les Arabes représentent environ 20 % de la population israélienne, un parti arabe n’a jamais siégé dans un gouvernement de coalition israélien.

    Après l’échec de Netanyahou à former un gouvernement, Lapid s’est vu accorder quatre semaines pour bricoler une coalition. Il a jusqu’à mercredi pour accomplir cette tâche.

    Bien que le parti Yamina de Bennett ne contrôle que sept sièges au Parlement, il est devenu une sorte de faiseur de roi en apportant le soutien nécessaire pour obtenir une majorité. S’il réussit, son parti sera le plus petit à diriger un gouvernement israélien.

    Lapid est déjà confronté à un défi difficile, étant donné le large éventail de partis du bloc anti-Netanyahu qui ont peu en commun. Il s’agit de partis de gauche dovish, d’une paire de partis nationalistes de droite, dont le Yamina de Bennett, et très probablement de la Liste arabe unie islamiste.

    La tâche de Lapid a été rendue encore plus difficile après que la guerre a éclaté avec les militants du Hamas dans la bande de Gaza le 10 mai. Ses négociations de coalition ont été suspendues pendant les 11 jours de combats.

    Mais à l’approche de la date limite de mercredi, les négociations sont passées à la vitesse supérieure. Lapid a conclu des accords de coalition avec trois autres partis jusqu’à présent. S’il conclut un accord avec Bennett, les autres partenaires devraient rapidement se mettre en place.

    Ils auront alors environ une semaine pour présenter leur coalition au Parlement pour un vote de confiance officiel permettant son entrée en fonction.

    Yohanan Plesner, président de l’Institut israélien pour la démocratie, a déclaré que M. Netanyahou essaiera de saper ces efforts jusqu’au bout.

    La principale stratégie de Netanyahou, dit-il, serait d’essayer d’inciter les partisans de la ligne dure, tant dans le parti de Bennett que dans le parti Nouvelle Espérance, un autre parti de la ligne dure dirigé par un ancien confident de Netanyahou, à retirer leur soutien à la nouvelle coalition. La défection d’un ou deux législateurs seulement pourrait empêcher Lapid de réunir une majorité et forcer la tenue de nouvelles élections.

    « Tout peut arriver », a déclaré M. Plesner. « J’attendrais que le vote final ait lieu ».

    Même si Lapid et Bennett parviennent à former un gouvernement, il est peu probable que Netanyahou disparaisse, a déclaré Plesner.

    Netanyahou pourrait rester en tant que leader de l’opposition, s’efforçant d’exploiter les profondes différences idéologiques entre ses adversaires pour provoquer la fracture de la coalition.

    « L’histoire nous enseigne qu’il serait imprudent de le rayer de la carte », a-t-il déclaré.

    Associated Press, 31 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Benjamin Netanyahou, formation du gouvernement, Naftali Bennett, Yamina, droite, gauche,

  • Immigration

    Par Fouzia Mahmoudi

    Durant la période précédant la campagne présidentielle de 2017 en France, la droite a presque totalement abandonné le discours sur l’immigration pour se positionner, notamment par rapport aux centristes. D’ailleurs, plusieurs personnalités de droite ont même décidé de quitter Les Républicains sous la présidence de Laurent Wauquiez, ce dernier étant accusé de faire le jeu de l’extrême-droite en ayant un discours ferme sur l’immigration et la sécurité. Xavier Bertrand, candidat à la présidentielle de 2022, qui aujourd’hui mise sur les thématiques sécuritaires, assurait pourtant en 2017 lorsqu’il quittait LR : «Je ne reconnais plus ma famille politique». «Je n’aime pas sa politique de l’agressivité et des boucs émissaires», avait-il également dit de Wauquiez, critiquant notamment ses déclarations sur «le cancer de l’assistanat».

    Même son de cloche chez Valérie Pécresse qui avait alors également quitté son parti car en désaccord avec la nouvelle direction et ses idées trop droitières. Mais aujourd’hui celle qui ambitionne de porter les couleurs de la droite à la prochaine présidentielle, change elle aussi de discours. Pécresse est revenue hier sur l’attaque au commissariat de Rambouillet et développé ses propositions pour lutter contre le terrorisme. «Il faut cesser de nier le lien entre terrorisme et immigration», estime-t-elle . «On a frappé le visage de la France. La police, c’est la Nation, l’État», a réagi Pécresse, avant d’énumérer plusieurs propositions pour mieux lutter contre le terrorisme. «Dans cette guerre, il n’y a pas de risque zéro, pas de réponse à tous les risques», explique l’ex-LR. Mais, ajoute-t-elle, «il y a toute une série de failles dans nos dispositifs qui doivent être comblées».

    Sur la question de l’immigration, Pécresse martèle qu’il faut «contrôler nos frontières», puis «travailler sur l’immigration clandestine» en posant la question de la «régularisation». «Il faut renvoyer les clandestins dans leur pays d’origine», insiste la fondatrice de Libres ! «Il y a aujourd’hui un vrai sujet sur les frontières. C’est un sujet qui n’est pas que national, mais aussi européen», dit l’ancienne ministre de Nicolas Sarkozy.

    Aussi, ajoute-t-elle, «nous devons organiser à la frontière de l’Union européenne ce qu’on appelle la procédure d’asile à la frontière». Autrement dit, «cela veut dire que tous les migrants qui arrivent sans papiers aux frontières, qui demandent l’asile, ne doivent pas pouvoir pénétrer sur le sol européen. On doit pouvoir examiner leur demande d’asile aux frontières et les renvoyer chez eux s’ils ne sont pas persécutés».

    Depuis 2012, le séjour illégal sur le territoire français n’est plus un délit. Une situation qui doit être revue, selon la présidente de la région Île-de-France. Ainsi, celle qui il y a encore cinq estimait que d’aborder ses thématiques faisait le jeu du Rassemblement National réalise, au vu de l’actualité et des sondages d’opinions, que les Français, dans une large majorité, réclament des mesures sérieuses que ce soit sur l’immigration ou la sécurité.

    Reste à voir si les électeurs seront convaincus par les revirements opportuns de Pécresse et Bertrand sur ces dossiers, ou s’ils leur préféreront des candidats plus constants dans leurs positions.

    Le Jour d’Algérie, 26 avr 2021

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  • Marine Le Pen – troisième fois à l’élection présidentielle française

    Un an avant l’élection présidentielle française, avec un soutien déclinant au président Emmanuel Macron, les sondages suggèrent qu’il pourrait à nouveau affronter la dirigeante d’extrême droite Marine Le Pen au deuxième tour, qui pourrait l’emporter cette fois, même si un électorat majoritairement conservateur de droite peut s’attendre à une lutte féroce, affirment les médias internationaux.

    Un remake des élections passées

    La France sera entre deux tours de l’élection présidentielle à la même époque l’année prochaine, mais la course à l’Elysée ressemble déjà à une bataille entre le fané Emanuel Macron et le leader d’extrême droite Marin Le Pen, écrit The Observer, la sœur du hebdomadaire The Guardian).

    Les sondages d’opinion montrent qu’au premier tour de scrutin, il y aura à nouveau un éventail coloré de candidats de tout l’éventail politique, tandis que le second tour sera une sorte de reprise des élections tenues en 2017 – avec Macron et Le Pen. Mais certains analystes estiment qu’à la différence des élections précédentes, Le Pen a désormais de meilleures chances de gagner.

    Au milieu de la crise sanitaire, que Macron a qualifiée de «guerre», les conseillers du président estiment que ce serait un désastre pour lui de mentionner les élections de l’année prochaine, et encore moins d’annoncer qu’il se présenterait pour un second mandat. Le Pen a été moins contrainte d’annoncer sa troisième candidature à la présidence, souligne le journal, mettant en exergue qu’à la mi-avril, elle a annoncé que son parti, l’Rassemblement Nationale (RN; ancien Front national), avait installé son siège électoral à Paris, au 16e arrondissement et d’avoir un soutien important dans le sud de la France.

    Interrogé sur la possibilité pour Le Pen de gagner, Silvain Crépon, politologue spécialisé dans l’extrême droite à l’Université de Tours, a déclaré que la victoire était « possible mais pas probable ».

    « Il y a six ans, nous pouvions être presque certains que Marin Le Pen ne gagnerait pas les élections. Cela a changé. Elle a de meilleures chances que la dernière fois », a-t-il déclaré, soulignant qu’une élection générale suivra et que lE Rassemblment Nationale en a peu de représentants locaux ou régionaux, peu de représentants élus au parlement, très peu de financement et peu d’électeurs.

    La popularité de Macron, souligne l’Observateur, est actuellement d’environ 37% – faible mais toujours nettement supérieure à celle de ses deux prédécesseurs en même temps – 29% pour Nicolas Sarkozy et 17% pour François Hollande – bien qu’il se soit avéré qu’ils étaient tous les deux présidents en un terme.

    Difficultés en temps de crise sanitaire

    Un sondage réalisé par l’institut de recherche de l’IFOP a montré que la dirigeante d’extrême droite française Marin Le Pen augmente ses chances de remporter le premier tour de l’élection présidentielle de l’année prochaine tout en perdant face à Macron au deuxième tour, écrit Bloomberg.

    Un sondage réalisé début avril a montré que Macron obtiendrait 23 à 28% des voix au premier tour, contre 25 à 27% pour Le Pen, ce qui signifie qu’il serait à la première place en un seul scénario possible, et Le Pen en six des 10.

    Un précédent sondage en octobre de l’année dernière a montré que Macron gagnerait dans la plupart des cas, souligne Bloomberg, expliquant que lors des élections à la présidence de la France, un large éventail de candidats a été réduit aux deux dernières places au second tour.

    Les résultats du sondage, selon l’IFOP, reflètent «la forte dynamique de Le Pen, ainsi que les difficultés du président Macron dans le contexte de la crise sanitaire». Federic Dabi (Frédéric), directeur général adjoint de l’IFOP, déclare que « jamais auparavant, avec seulement un an avant le vote, le candidat à l’Assemblée nationale n’avait eu de telles évaluations ».

    Macron a du mal à satisfaire les électeurs alors que le pays fait face à une nouvelle épidémie de COVID-19, portant le nombre de morts de l’épidémie à 100000. Après des semaines de retards, ajoute Bloomberg, Macron a ordonné des mesures de fermeture dans tout le pays depuis le 3 avril. Dans le même temps, sa note a chuté d’un point à 33%, selon le sondage Elabe, qui indique que 63% des personnes interrogées ne font pas confiance à Macron, soit trois points de plus que dans l’enquête précédente.

    ‘Troisième bonheur’

    Juste un an avant que les Français se rendent aux urnes pour élire un nouveau président, ceux qui espèrent remplacer Macron sortent de l’ombre, a rapporté Euronews, soulignant que bien que Macron n’ait pas officiellement rejoint la course, beaucoup attendent sa candidature.

    Macron, 43 ans, est arrivé au pouvoir en 2017 en créant son propre parti – la République en mouvement (La République en marche) – et en promettant de remodeler la politique française. Jusqu’à présent, son mandat a été façonné par des problèmes internes, notamment des mois de manifestations de rue des «gilets jaunes», des réformes planifiées des retraites et la façon dont son gouvernement gère la pandémie. Selon les sondages, seuls 35% des Français déclarent soutenir les décisions du gouvernement dans la lutte contre le COVID-19.

    Si le premier tour de l’élection présidentielle avait lieu maintenant, il serait remporté par Marin Le Pen – qui espère avoir une troisième chance cette fois, après s’être présenté aux dernières élections ainsi qu’à celles de 2012. questions culturelles telles que la laïcité, séparatisme et migration et omettent l’économie, que beaucoup considèrent comme l’un de ses points les plus faibles.

    Xavier Bertrand est le seul autre candidat de droite crédible à annoncer sa candidature, souligne Euronews. Il appartenait autrefois au principal parti républicain de droite (Les Républicains, LR), mais l’a quitté après les élections de 2017, critiquant la direction pour ne pas avoir explicitement soutenu Macron au deuxième tour contre Le Pen. Bien que, selon les estimations, il serait à la troisième place au premier tour, il pourrait battre Le Pen au deuxième tour.

    Un homme politique populiste de gauche, Jean-Luc Mélenchon du parti LFI, a également annoncé sa candidature pour l’année prochaine. Lors de la dernière élection présidentielle, il occupait la quatrième place avec 19,5% des voix. Au cours des quatre dernières années, le parti LFI a envoyé des législateurs aux parlements nationaux et européens, mais a eu un effet plutôt faible lors des élections locales de l’année dernière, a rapporté Euronews.

    Ambitions éparses de la droite

    Lorsque les sondages d’opinion montrent que les deux tiers des électeurs français sont conservateurs, comme c’est le cas actuellement, les dirigeants du mouvement de centre-droit du pays devraient se réjouir de la prochaine élection présidentielle. Au lieu de cela, souligne le Financial Times (The Financial Times), les personnes affiliées au Parti républicain (LR) sont confrontées à la possibilité de luttes fratricides de la part de politiciens ambitieux où tout le monde se bat pour être candidat à la présidentielle 2022.

    Outre Bertrand, qui a déjà annoncé sa candidature, les politiciens de centre-droit envisageant une candidature présidentielle au milieu de la pandémie COVID-19 incluent Valérie Pécresse, chef de file de la région Ile-de-France près de Paris; et Michel Barnier, ancien négociateur de l’Union européenne pour le Brexit et ancien ministre français.

    Selon le journal londonien, LR est la dernière incarnation de la droite républicaine française autrefois puissante – lorsque les présidents Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy étaient au pouvoir. Le parti maintient une forte présence au sein du gouvernement local et du Sénat et devrait bien réussir aux élections régionales de juin. Cependant, elle a mal fait aux élections nationales qui ont porté Macron au pouvoir en 2017, et aux élections européennes de 2019, elle a remporté moins de 9% des voix françaises.

    Dominique Reynie du groupe de réflexion Fondapol estime qu’un candidat comme Bertrand a une chance de se qualifier pour le second tour et de battre Le Pen, à condition que le mouvement de centre droit s’unisse. Bertan a fermement placé son drapeau sur le territoire populiste pour tenter d’aveugler Macron et Le Pen, promettant la «réindustrialisation» de la France, la fin du «centralisme parisien», les quotas d’immigration, le rétablissement de l’ordre public et l’écrasement des islamistes.

    D’autre part, Barnier met davantage l’accent sur la sauvegarde du pays de la crise économique causée par le virus corona. Dans une déclaration au Financial Times, il a déploré la « dispersion des ambitions » au centre-droit, mais a souligné que le mouvement cultive moins de différences idéologiques que la gauche. Le choix de Le Pen et de son parti d’extrême droite, a-t-il prévenu, est une réelle possibilité pour la première fois. « Si la droite républicaine n’est pas ferme, elle continuera de s’effondrer et c’est la meilleure chance pour Marin Le Pen. »

    Possibilité de ‘Frexit’

    La France pourrait quitter l’UE si Macron tire les leçons du Brexit « trop ​​tard », a averti Michel Barnier, qui tente de prendre un rôle de premier plan dans la droite française, écrit The Times, soulignant que le commentaire intervient à un moment où il se trouve à la tête des sondages dans l’opinion publique avant les élections de l’année prochaine.

    Barnier, qui a quitté son rôle de négociateur en chef de l’Europe pour le Brexit le mois dernier, prévient que l’UE et la France ne devraient pas être complaisantes au milieu des «troubles sociaux».

    « Nous pouvons trouver, non seulement au Royaume-Uni, mais aussi en France, dans les régions du nord et de l’est, des citoyens qui veulent quitter l’UE », a déclaré Barnier, soulignant que beaucoup se plaignent que l’UE n’a pas répondu aux souhaits légitimes de citoyens et qu ‘«il y a des troubles sociaux».

    Après le Brexit, souligne le journal, de nombreux membres de l’Union européenne ont rejeté la menace de l’euroscepticisme populaire, en particulier après que l’Assemblée nationale d’extrême droite (RN) Marin Le Pen a adouci sa rhétorique explicitement anti-UE, ou «  Frexit  ».

    Mais les récents sondages d’opinion ont donné à Le Pen des avantages évidents par rapport à Macron, alors que la France se prépare à ce que le Times souligne comme des élections présidentielles difficiles en avril de l’année prochaine.

    Radio Slobodna Europa, 19 avr 2021

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  • Sécurité : droite et extrême droite accusent Macron d’inaction

    Droite et extrême droite critiquent lundi la nouvelle offensive d’Emmanuel Macron sur la sécurité, n’y voyant que des « slogans électoraux » après quatre années de présidence « du chaos ».

    Avant un déplacement lundi matin à Montpellier sur le thème de la sécurité, le chef de l’Etat a notamment promis dans un entretien au Figaro dimanche soir de tenir son objectif de 10 000 policiers et gendarmes supplémentaires et de mettre l’accent sur la lutte contre les trafics de drogue.

    « Quand vous êtes président de la République, vous n’annoncez pas, vous faites. Il est président depuis 2017 : les effectifs de police et de gendarmerie, ils sont où ? », a réagi lundi matin la maire LR du VIIe arrondissement de Paris et ex-ministre de la Justice Rachida Dati sur RTL.

    Pour le député LR Eric Ciotti, l’interview dans Le Figaro « ne rassemble que des slogans électoraux à un an de la présidentielle alors que depuis quatre ans les actes défaillants ont conduit à l’explosion de la délinquance, à des niveaux d’immigration records et à une montée inédite de l’islamisme », a-t-il estimé dans un tweet dimanche soir.

    Nicolas Dupont-Aignan (Debout La France) a déploré lundi sur France 2 qu’il n’y ait « rien sur la justice des mineurs, rien sur des peines planchers pour les récidivistes, rien sur les rappels à la loi (…), rien sur l’expulsion des délinquants étrangers ».

    A l’extrême droite, la présidente du RN Marine Le Pen a jugé que « le Président du chaos, de la violence partout, tout le temps, de la division, de l’injustice sociale, fiscale, territoriale, nous vend aujourd’hui ‘la vie paisible’. Rien ne nous sera épargné », a-t-elle déploré sur Twitter dimanche.

    De l’autre côté de l’échiquier politique, l’ex-LREM Aurélien Taché est aussi critique, mais pour d’autres raisons : « Emmanuel Macron fait ce qu’a toujours fait la droite quand elle est en difficulté, ce que Nicolas Sarkozy a fait 10 ans avant lui. Passer sur la sécurité, la laïcité et l’immigration quitte à stigmatiser toute une partie des Français. C’est un début de campagne à droite toute ! », a-t-il jugé dans un tweet.

    La Provence, 19 avr 2021

    Etiquettes : France, droite, extrême droite, Emmanuel Macron, sécurité, inaction,

  • Sciences Po change

    Le prestigieux institut français d’études politiques a été accusé d’ »islamo-gauchisme », notamment parce qu’il a commencé à traiter différemment les questions liées à la race et au sexe.

    Sciences Po, le prestigieux institut français d’études politiques où sont sélectionnées, formées et promues les élites dirigeantes du pays, est en train de changer. Ses étudiants font depuis longtemps preuve d’un militantisme politique plus actif que par le passé, notamment sur les questions liées à la race, au genre et au post-colonialisme, qui font désormais partie du programme de l’institut.

    C’est précisément pour cette raison que Sciences Po a été accusé – ainsi que le monde universitaire français en général – d’islamo-gauchisme, la prétendue et indéfinie proximité des intellectuels et des partis de la gauche radicale avec les milieux islamistes (gauche signifie « gauche »). Les critiques proviennent non seulement de la droite et de ses différentes branches dans la sphère universitaire, mais aussi du gouvernement du président Emmanuel Macron.

    Pourquoi ils en parlent

    En février dernier, Frédéric Mion, directeur du prestigieux Institut d’études politiques de Sciences Po à Paris, a démissionné à la suite d’un scandale d’abus sexuels impliquant l’ancien président de la Fondation qui contrôle Sciences Po, Olivier Duhamel. Mion avait nié avoir eu connaissance des allégations d’abus portées contre Duhamel par sa belle-fille, l’avocate Camille Kouchner, qui en avait parlé dans un livre publié début janvier. Il avait alors été révélé que Mion était au courant des abus depuis 2018.

    A partir de cette histoire, explique Le Monde, il ne s’est pas passé une semaine sans que l’institut – qui compte dix antennes dans autant de villes françaises – ne fasse parler de lui.

    Le 22 mars dernier, le collectif féministe de Sciences Po Lyon Pamplemousse et le syndicat Solidaires-Etudiantes ont demandé l’exclusion de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) du partenariat avec leur institut en raison des « nombreuses ambiguïtés » de l’organisation en matière d’ »islamophobie » et de « laïcité ». La LICRA est une organisation non gouvernementale basée à Paris ; les critiques du collectif et du syndicat de Sciences Po font notamment référence à un débat qui avait été organisé en décembre 2020 dans un lycée de Besançon, à l’est de Dijon, à l’occasion de la Journée de la laïcité.

    La réunion avait été critiquée par les parents et les enseignants, qui avaient envoyé une lettre très dure au directeur de l’école dans laquelle ils demandaient l’exclusion de la LICRA des futures initiatives de l’école, l’organisation d’une nouvelle Journée de la laïcité et la publication d’un communiqué officiel par l’école pour se distancer de certains concepts exprimés par les représentants de la LICRA pendant la conférence.

    Par exemple, les représentants de la LICRA ont expliqué que l’organisation « combat toutes les formes de racisme (y compris le racisme contre les Blancs) et d’antisémitisme (y compris l’antisionisme). Nous combattons ce qui met en danger notre République, l’extrême droite identitaire, l’islamisme et l’extrême gauche. » Et encore, « (…) on peut aussi bien avoir peur de l’islam que des araignées ».

    Ce n’est pas la première fois que la LICRA est accusée de ne pas être une organisation laïque et de propager au contraire les idées qu’elle prétend combattre.

    Dans leur communiqué, les étudiants de Sciences Po soutiennent que la lutte contre l’islamophobie, l’antisémitisme et toute forme de racisme doit être une priorité et que les institutions comme celle dans laquelle ils étudient « doivent s’entourer de collectifs et d’associations dont le travail est à la hauteur de la lutte ». La LICRA n’en fait pas partie. »

    Un autre épisode très discuté remonte au 18 mars et concerne le bâtiment de Sciences Po à Strasbourg. Ce jour-là, le syndicat étudiant de droite UNI a critiqué la direction de l’institut pour avoir exclu le nom de Samuel Paty de la liste finale pour le « nom de promotion ». Paty est le professeur français décapité le 16 octobre dernier dans une attaque terroriste parce qu’il était accusé d’avoir montré à ses étudiants des caricatures du prophète Mahomet, ce qui n’avait pas eu lieu.

    C’est une tradition à Sciences Po : après quelques mois de vie commune, les étudiants de première année organisent un vote pour baptiser symboliquement leur classe pour les quatre prochaines années. Le choix doit répondre à deux conditions : la personne doit être décédée, et il ne doit pas s’agir d’une personnalité « clivante ». Un autre critère est l’alternance des genres, et la classe précédente avait choisi le nom de l’écrivain et illustrateur Tomi Ungerer. Les personnalités proposées lors du premier tour de scrutin étaient majoritairement des femmes, mais quelques noms masculins figuraient également sur la liste, dont celui de Samuel Paty. Des noms qui, comme ceux des femmes déjà choisies les années précédentes, ont cependant été exclus de la liste finale par décision unilatérale de l’institut, pour suivre la règle de l’alternance. Au final, le nom le plus voté a été celui de Gisèle Halimi, avocate féministe d’origine tunisienne décédée l’année dernière.

    UNI a dénoncé ce qui s’était passé comme étant « révélateur de ce qui se passe depuis des années à Sciences Po à Strasbourg » : « L’idéologie et les militants de l’extrême gauche dictent la loi et n’hésitent pas à piétiner la mémoire d’un martyr de la liberté ». UNI a contesté le fait que l’alternance du genre dans le choix des noms est une pratique, et non une obligation, donc s’ils l’avaient voulu le choix aurait pu tomber aussi sur Paty.

    Ces deux épisodes sont survenus après deux autres événements qui avaient eu beaucoup plus de résonance.

    La première a été la naissance du mouvement #sciencesporcs, le 7 février, à l’initiative d’une ancienne étudiante de Sciences Po Toulouse, la blogueuse féministe Anna Toumazoff. Toumazoff voulait dénoncer la « culture du viol » et la « complicité » des administrations des différentes institutions de Sciences Po dans la couverture systématique et la non sanction des auteurs de violences sexistes. La seconde a été l’apposition d’affiches à Sciences Po Grenoble, le 4 mars, avec les noms de deux professeurs accusés de « fascisme » et d’ »islamophobie ». Le syndicat étudiant US, d’extrême gauche, avait demandé la suspension d’un cours de l’un de ces deux professeurs.

    Tous ces épisodes, conclut Le Monde, montrent une évolution de Sciences Po, ou du moins une évolution de la part de ceux qui fréquentent l’institut vers une plus grande conscience politique. Ses détracteurs, en revanche, parlent de « politisation ».

    Militantisme

    « Je vois la formation de vrais militants dont les objectifs ont changé. C’est un marqueur générationnel qui n’est pas spécifique à notre éducation », a par exemple déclaré Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po à Strasbourg. Anthonin Minier, étudiant en première année à Sciences Po à Paris et représentant des écologistes, a déclaré que parmi les étudiants, le pourcentage de ceux qui se disent proches ou engagés dans un parti ou un syndicat traditionnel est très faible.

    Des questions telles que les discriminations sociales, de genre et raciales sont entrées dans les débats entre étudiants, mais aussi dans les filières, et des collectifs se sont créés : « Les instituts d’études politiques ne sont plus des clubs d’hommes » et le pourcentage d’étudiantes est très élevé, explique Vincent Tiberj, maître de conférences à Sciences Po Bordeaux. « Le genre, maintenant, est quelque chose de significatif (…) C’est aussi démontré par #sciencesporcs. »

    Pour Francis Vérillaud, qui a dirigé les relations internationales de l’institut parisien pendant vingt-cinq ans, l’année à l’étranger, obligatoire depuis le début des années 2000, peut en partie expliquer cette nouvelle attitude : « Sciences Po a été interpellé par ses propres étudiants, qui se sont beaucoup internationalisés. Lorsqu’ils reviennent d’une année passée au Canada, aux États-Unis, aux Pays-Bas ou en Allemagne, où les questions de violence sexuelle et sexiste sont abordées dans les universités, ils apportent leur propre contribution. »

    Depuis, Sciences Po a modifié ses critères d’admission pour en démocratiser l’accès, augmenté ses bourses, les instituts se sont adaptés aux standards internationaux, et les formations principales (histoire, sociologie, sciences politiques et droit) se sont enrichies de nouvelles matières : « Penser faire Sciences Po uniquement pour passer le concours de l’École nationale d’administration (l’ENA, chargée de former la fonction publique française, ndlr) est un faux mythe », explique Yves Déloye, directeur de Sciences Po Bordeaux. « Les concours administratifs, qui ont été au cœur de la création des instituts après la guerre, n’attirent plus qu’un tiers de nos étudiants. Les autres aspirent à des carrières de plus en plus diversifiées : en entreprise, dans les ONG, dans l’économie sociale et solidaire. »

    A Sciences Po, le profil des enseignants a également évolué, et ils sont de plus en plus recrutés parmi les universitaires et les chercheurs plutôt que parmi les personnalités politiques et économiques :  » Je me souviens du grand cours d’économie de deuxième année de Michel Pébereau (président de la Banque Nationale de Paris, ndlr). Il distribuait une conférence de 1986. Mais nous sommes en 1993 et, entre-temps, le mur de Berlin est tombé. Mais dans ce monde d’élite, le temps semblait suspendu », a déclaré un ancien élève.

    Les accusations

    En janvier dernier, Il Foglio a repris une enquête publiée dans Le Figaro, le principal journal de la droite française.

    L’enquête, selon Il Foglio, « lève le voile sur l’incursion inquiétante de l’idéologie décoloniale et de la pensée indigéniste au sein de Sciences Po. » Brice Couturier, journaliste à France Culture, avait déclaré à Il Foglio que « la mode américaine de la culture de l’annulation et de la gauche ‘woke’ nous pénètre aussi, dans les centres de l’élite ». Nous sommes confrontés à quelque chose de terrifiant. (…) Imposer la victimisation à l’américaine dans nos cultures et nos pays est une aberration historique, mais cela fonctionne, car c’est à la mode. Le comportement des « réveillés » rappelle celui des gardes rouges de la révolution culturelle maoïste. Ils remettent en question leurs professeurs, créent des groupes de pression, imposent une idéologie fondée sur la race et sont hostiles à la méritocratie. Ils ne sont pas nombreux, mais ils terrorisent la masse des étudiants. »

    Ce sont plus ou moins les accusations portées contre Sciences Po, et l’ensemble du monde universitaire français.

    En février, la ministre française de l’enseignement supérieur, Frédérique Vidal, a déclaré que l’islamo-gauchisme « est une gangrène pour l’université (…) Non, en fait c’est une gangrène pour toute la société », et a annoncé qu’elle voulait lancer une enquête sur le phénomène en demandant au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) « une évaluation de toutes les recherches » et sur la présence de professeurs islamo-gauchistes dans les universités ; « essentiellement des professeurs qui travaillent sur les questions postcoloniales, de genre et de race », a expliqué la journaliste et chercheuse Catherine Cornet sur Internazionale, ajoutant comment, à partir des attentats islamistes survenus en France et de la propagande de l’extrême droite sur le rapport entre terrorisme et religion, certains arguments ont « commencé à faire leur chemin dans le parti La République en marche du président Macron. »

    La proposition du ministre a été très critiquée par le monde universitaire français, et pas seulement : dans un communiqué, la Conférence des chanceliers d’université (Cpu) a écrit que l’islamo-gauchisme n’est pas un concept, mais « une pseudo-notion dont on chercherait en vain un début de définition scientifique, et qu’il serait opportun de laisser (…) à l’extrême droite qui l’a popularisée ». La déclaration indique également : « La Cpu demande au gouvernement d’élever le niveau du débat. Si elle a besoin d’analyses, de thèses différentes et de discours scientifiques étayés pour dépasser les représentations caricaturales et les discussions de salon, les universités sont à sa disposition. Même si le débat politique n’est pas scientifique par nature, cela ne veut pas dire qu’il ne peut rien dire. »

    A son tour, le CNRS a déclaré que l’expression islamo-gauchisme ne correspond à aucune réalité scientifique, a condamné « fermement ceux qui tentent d’en profiter pour remettre en cause la liberté académique ou stigmatiser certaines communautés scientifiques » et a condamné en particulier la tentative de délégitimer divers domaines de recherche, tels que les études postcoloniales, les études intersectionnelles ou les travaux sur le terme « race ».

    Cependant, le CNRS a accepté la proposition de Vidal de réaliser une étude scientifique sur l’islamo-gauchisme. Catherine Cornet a résumé les résultats : « Grâce au Politoscope, un outil développé par le CNRS pour étudier le militantisme politique en ligne, plus de 290 millions de messages politiques postés de 2016 à aujourd’hui par plus de onze millions de comptes Twitter ont été analysés. Et c’est finalement le gouvernement qui se retrouve sur le banc des accusés : l’étude du CNRS l’accuse en effet de donner de l’espace aux thèmes les plus agressifs de l’extrême droite ».

    Selon le CNRS, le terme a été utilisé comme une « arme idéologique » pour frapper et discréditer un groupe social particulier, tout en transmettant à l’opinion publique un sentiment d’anxiété associé à un danger imminent : « Son utilisation vise à polariser l’opinion publique autour de deux camps déclarés incompatibles et entre lesquels il faudrait choisir : d’un côté les défenseurs de la loi et des valeurs républicaines, de l’autre les traîtres aux valeurs françaises et les alliés d’un ennemi sanglant. La construction même du terme reflète cette ambition. »

    Le Cnrs cite également la pratique de l’alt-right (l’extrême droite américaine) qui consiste à créer un ennemi imaginaire contre lequel l’extrême droite elle-même peut agir comme un rempart, justifiant ainsi ses actions souvent violentes.

    De l’étude du CNRS, il ressort que le principal parti accusé d’islamo-gauchisme est la France insoumise de Jean-Luc Mélenchon, de la gauche radicale, et juste après le leader du Parti socialiste, Benoît Hamon. L’étude indique que « les comptes les plus impliqués dans la diffusion des accusations d’islamo-gauchisme, de 2016 à aujourd’hui, sont idéologiquement d’extrême droite », et ayant utilisé le terme désormais même dans le milieu universitaire, plusieurs membres du gouvernement Macron l’ont, de fait, légitimé.

    La conclusion du CNRS est qu’il faut « veiller à ce qu’aucune forme d’extrémisme ne se développe dans le milieu universitaire ou de la recherche (…) : pour cela, il faut être conscient que l’efficacité de leur élimination dépend de la manière dont on les nomme ».

    Il Post, 3 avr 2021

    Etiquettes : Sciences Po, France, université, élite, islamo-gauchisme, militantisme, race, sexe, postcolonialisme, droite, extrême droite, migration, discrimination, islamophobie, Emmanuel Macron, Frédéric Mion, Camille Kouchner, Olivier Duhamel, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme, LICRA, Samuel Paty, 

  • France, Marine Le Pen lâche l’as et est prête à donner la botte à Emmanuel Macron lors de l’élection.

    Marine Le Pen est un fleuve en crue et est prête à prendre la place d’Emmanuel Macron lors des élections présidentielles en France. Pour la fille de Jean-Marie, l’Elysée n’est plus une chimère, en effet les sondages rapportés par Il Giornale disent qu’elle est à un cheveu de l’actuel président, avec un écart qui tout au plus, pour les plus pessimistes, peut être quantifié en deux points de pourcentage. Afin d’atteindre l’objectif convoité, Le Pen a élaboré une nouvelle stratégie politique : « Je quitterai la présidence du parti d’ici l’été pour être le candidat de tous les Français à l’Élysée ».

    L’objectif est de prendre des voix à la droite plus modérée et, avec un choix qui s’avère payant, également à l’extrême gauche de Jean-Luc Mélenechon. Quelques irréductibles de son parti, l’ancien Front national, ont fait des grimaces en raison de sa décision d’abandonner ses combats contre les vaccins et surtout celui de quitter l’euro, mais les sondages donnent raison à Le Pen.

    « Les chances de victoire n’étant jamais aussi importantes, je dois être la candidate de tous. La sortie de l’euro ? Je dois prendre en compte tous les électeurs. Au congrès, je dois d’abord être réélu, puis je quitte la direction du parti, de sorte que je ne sois pas seulement la candidate du Rassemblement national. Des choses fausses et caricaturales ont été dites à mon sujet. Je n’ai pas peur des étrangers », déclare la dame de 52 ans.

    Pour sa part, le très jeune Jordan Bardella, son bras droit, s’échauffe. Le revirement est clair et se voit dans l’attaque frontale de Macron sur les retards dans l’administration du vaccin :  » Un Waterloo dont Macron ne prend pas la responsabilité « . Puis il poursuit : « J’aurais rouvert des musées et des cinémas. Le ministre de l’intérieur est plus dur avec les croyants qu’avec les islamistes ». Et même selon les estimations de l’institut Eliabe, 48% des Français sont déjà convaincus que c’est elle qui va gagner.

    Il Tempo, 3 avr 2021

    Etiquettes : France, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, élections présidentielles, extrême droite, droite,

  • La carrière de Mélenchon, arrive-t-elle à sa fin?

    Carrière

    Par Faouzia Mahmoudi

    Jamais Jean-Luc Mélenchon n’avait été aussi critiqué par la classe politique française comme il est l’est depuis dix jours après l’atroce assassinat d’un professeur, Samuel Paty, par un terroriste islamiste. Cet acte de barbarie a fait l’effet d’un électrochoc sur toute une France traumatisée de voir le symbole de l’école touché de façon aussi sauvage. Ce crime horrible a aussi libéré la parole de nombreuses personnes, qui auraient été accusées d’islamophobie à s’attaquer, sans concession, à l’islamisme et aussi à ceux qui l’ont encouragé et soutenu.

    L’«islamogauchisme» dénoncé depuis des années par quelques personnalités, souvent ostracisées, est aujourd’hui évoqué par de nombreux ministres et personnalités de La République En Marche, de la droite et même de la gauche. L’un de ses plus célèbres représentants est depuis quelques années le chef de La France Insoumise, qui avait annoncé qu’il se prononcerait fin octobre sur une troisième candidature en 2022. Invité hier matin sur France Inter, le député de Marseille a répondu : «Je dois terminer de consulter beaucoup de gens qui m’importent et qui m’intéressent, sur ce que je dois faire», a-t-il expliqué, avant d’ajouter : «Et puis moi-même, j’ai beaucoup hésité, et j’hésite encore».

    Interrogé par un électeur sur la nécessité de faire l’union à gauche pour empêcher une victoire d’Emmanuel Macron ou de Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon a répliqué que cela n’était pas la bonne solution. «Si nous recommençons à penser qu’il suffit de se mettre d’accord sur des sigles, et après on fait un texte pour que tout le monde soit d’accord au rabais où il n’y a pratiquement rien dedans comme ça tout le monde est d’accord, on ne convaincra personne», a assuré l’ancien candidat.

    Le dirigeant de LFI a appelé à «créer une majorité d’adhésion sur des idées qu’on rassemble et qu’ensuite on applique». L’ancien candidat a notamment cité le passage à «la VIe République», «la planification écologique», «le partage des richesses». «Et à ce moment-là, on entraînera des millions de gens qui ont aujourd’hui l’intention de ne pas aller voter, ou de tout envoyer balader», a affirmé celui qui a été critiqué lourdement ces dix derniers jours pour ses accointances avec les milieux racialistes et indigénistes.

    Jean-Luc Mélenchon a toutefois certifié qu’il ne s’agissait pas, de son côté, «d’une affaire d’ego», lui qui est souvent qualifié d’«autocrate» par ses détracteurs. «Je vais avoir 70 ans l’été prochain, ma carrière n’est plus une préoccupation. De même, ma gloire, si vous me le permettez, est assurée par mes actes. Donc ce que je peux faire, c’est de me rendre utile», a-t-il proposé. Reste que son parti prend l’eau ces dernières années avec de plus en plus de partisans qui préfèrent se tourner parfois vers le Rassemblement National ou la gauche traditionnelle et surtout alors que les sondages sont très pessimistes sur sa réussite à la prochaine élection présidentielle.

    La fin de carrière de Mélenchon semble aujourd’hui vouée à finir tristement, entachée par ses trop nombreux accommodements raisonnables avec les indigénistes et les racialistes, qui, loin de lui apporter les électeurs qui lui manquaient pour faire la différence à l’échelle nationale, ont au contraire fissuré le parti d’extrême-gauche.

    Le Jour d’Algérie, 26 oct 2020

    Tags : France, Jean-Luc Mélenchon, Samuel Paty, Islam, islamisme, terrorisme, gauche, La République en Marche, Rassemblement National, Marine Le Pen, droite, extrême droite,