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  • ONG marocaines et néerlandaises : L’accord signé avec le Maroc est « dégoûtant »

    ONG marocaines et néerlandaises : L’accord signé avec le Maroc est « dégoûtant »

    Tags : Maroc, Pays Bas, Plan d’action Pays Bas-Maroc, droits de l’homme, migration, répression,

    Des ONG marocaines et néerlandaises signent une lettre commune rejetant l’accord « dégoûtant » conclu entre le Maroc et les Pays-Bas. Le gouvernement néerlandais a tenté de garder le secret, mais le Parlement l’a forcé à le rendre public.

    Dans une lettre ouverte, plusieurs ONG maroco-néerlandais ont fustigé le dénommé « plan d’action Pays-Bas-Maroc », qu’ils considèrent comme un diktat visant uniquement à faciliter l’impunité du régime marocain et ses violations constantes des droits de l’homme.

    Pour les signataires de cette lettre, suggérer que le Maroc, à l’instar des Pays-Bas, disposerait d’un système judiciaire indépendant est tout à fait ridicule et toute prise de position à partir de là est donc incorrecte.

    Plus important encore, en restreignant la liberté d’expression (y compris en ce qui concerne les médias sociaux) non seulement pour les Marocains au Maroc mais aussi pour ceux qui vivent à l’étranger, le Maroc restreint également les libertés constitutionnelles des citoyens marocains néerlandais telles que nous les connaissons et les embrassons aux Pays-Bas.

    Sachant que nous parlons ici d’un pays où des journalistes, des blogueurs, des rappeurs et des militants des droits de l’homme sont enfermés afin de dissuader quiconque aspire à une société juste et y travaille de quelque manière que ce soit, et d’un pays où des citoyens qui travaillent dur sont broyés dans des camions poubelles, il devrait être clair pour tout le monde que les Pays-Bas ne devraient en aucun cas s’identifier à cette situation.

    Outre le fait que l’ensemble du plan ne devrait pas avoir sa place ailleurs que dans une poubelle, nous soulignons ici certains points qui nécessitent une attention particulière :

    L’attitude répressive du régime marocain à l’égard des organisations de défense des droits de l’homme est renforcée par ce plan en raison de l’insistance du Maroc pour que ces organisations ne puissent recevoir une aide que si le Maroc est d’accord. La facilitation des ONG est ainsi virtuellement freinée. Cela ne profite qu’au Maroc et ne sert à rien d’autre qu’à maintenir et renforcer les politiques répressives du régime marocain.

    La participation active des Pays-Bas dans le soi-disant centre culturel (Dar Al Maghreb) n’est pas une tâche pour les Pays-Bas et ne mène à rien d’autre qu’à faciliter le bras long du Maroc. Il convient de noter qu’il est scandaleux que l’argent de nos contribuables soit détourné pour financer un projet de prestige du régime marocain.

    En ce qui concerne la « sécurité, la justice et la coopération policière », il est question de lutte contre le terrorisme. Il convient de garder à l’esprit que le Maroc utilise abusivement cette rubrique pour emprisonner les opposants au régime.

    Tout ce qui est dit sur la coopération entre la police, la justice et le ministère public doit, à notre avis, être lu en sachant que la police, la justice et le ministère public au Maroc ne représentent en aucun cas ce que ces institutions représentent aux Pays-Bas. Après tout, au Maroc, ils sont caractérisés par une corruption de grande ampleur.

    En ce qui concerne les négociations proposées pour parvenir à un traité d’extradition, il convient de noter que le fait même d’avoir un traité légal avec le Maroc devrait déjà être examiné, et son élargissement devrait être considéré comme hautement indésirable.

    Nous demandons donc à tous les partis de la coalition et de l’opposition ainsi qu’à l’ensemble du Parlement de ne pas laisser se concrétiser cette coopération, qui est hautement préjudiciable aux Pays-Bas sur tous les fronts. Nous appelons également toutes les organisations de défense des droits de l’homme, de la société civile et du développement aux Pays-Bas à faire des efforts pour abolir ce plan dégoûtant.

    #Maroc #Pays_Bas #Plan_daction

  • Pays Bas : Publication de l’accord controversé avec le Maroc

    Pays Bas : Publication de l’accord controversé avec le Maroc

    Tags : Maroc, Pays Bas, extradition, migration, expulsion, rapatriement, asile, droits de l’homme,


    Un accord entre le Maroc et les Pays-Bas stipule que les deux pays n’interviendront pas dans leurs « affaires intérieures » respectives.

    Le ministre Wopke Hoekstra (Affaires étrangères, CDA) a-t-il dit la vérité sur un accord avec le Maroc ? C’est la question qui se pose maintenant qu’un plan d’action confidentiel entre les Pays-Bas et le Maroc a été rendu public. Dans l’accord, les deux pays promettent de ne plus s’ingérer dans les « affaires intérieures » de l’autre. Le ministre Hoekstra avait auparavant nié que des accords avaient été conclus sur les critiques à l’égard du Maroc.

    L’accord avec le Maroc date de l’année dernière, mais n’a été rendu public que la semaine dernière à la demande de la Chambre des représentants. Cette décision a été motivée par des rapports du NRC faisant état d’un « accord de rapatriement » : le Maroc coopérerait à nouveau pour reprendre les demandeurs d’asile déboutés, les Pays-Bas cessant en contrepartie de critiquer ouvertement la situation des droits de l’homme dans le pays.

    Le ministre Hoekstra a ensuite nié qu’un tel accord ait été conclu. « Je ne le reconnais pas », a-t-il écrit en réponse aux questions de la Chambre des représentants. « Aucun accord n’a été conclu pour que les Pays-Bas ne critiquent plus publiquement les droits de l’homme. »

    Hoekstra a d’abord refusé de rendre les accords publics. Ce ne serait pas « gentil ». « Ce que nous avons convenu sur le plan diplomatique, c’est que nous ne jetons pas ce genre de documents dans la rue », a-t-il déclaré. Sous la pression de la Chambre basse, le plan d’action a été publié la semaine dernière. Avec un passage étonnant sur la non-ingérence dans les « affaires intérieures ».

    Selon le ministère des affaires étrangères, cette phrase fait référence au « principe de non-ingérence » : la règle selon laquelle un État ne doit pas intervenir dans la politique intérieure d’un autre pays. Ce passage n’est qu’une « affirmation d’un principe juridique fondamental », déclare un porte-parole du ministère.

    Mais selon les connaisseurs du Maroc, le passage de l’accord signifie que les Pays-Bas ne critiqueront plus ouvertement la situation des droits de l’homme au Maroc. « Critiquer la détention des journalistes et des manifestants, telle que les Pays-Bas l’ont exprimée précédemment, est perçue par le Maroc comme une ingérence dans une affaire intérieure », déclare Jan Hoogland, expert du Maroc et ancien employé de l’ambassade des Pays-Bas à Rabat. « Le Maroc veut éviter cela, car il souhaite garder l’image d’un pays démocratique ».

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  • Pays Bas : Publication de l’accord controversé avec le Maroc

    Pays Bas : Publication de l’accord controversé avec le Maroc

    Tags : Maroc, Pays Bas, extradition, migration, expulsion, rapatriement, asile, droits de l’homme,


    Un accord entre le Maroc et les Pays-Bas stipule que les deux pays n’interviendront pas dans leurs « affaires intérieures » respectives.

    Le ministre Wopke Hoekstra (Affaires étrangères, CDA) a-t-il dit la vérité sur un accord avec le Maroc ? C’est la question qui se pose maintenant qu’un plan d’action confidentiel entre les Pays-Bas et le Maroc a été rendu public. Dans l’accord, les deux pays promettent de ne plus s’ingérer dans les « affaires intérieures » de l’autre. Le ministre Hoekstra avait auparavant nié que des accords avaient été conclus sur les critiques à l’égard du Maroc.

    L’accord avec le Maroc date de l’année dernière, mais n’a été rendu public que la semaine dernière à la demande de la Chambre des représentants. Cette décision a été motivée par des rapports du NRC faisant état d’un « accord de rapatriement » : le Maroc coopérerait à nouveau pour reprendre les demandeurs d’asile déboutés, les Pays-Bas cessant en contrepartie de critiquer ouvertement la situation des droits de l’homme dans le pays.

    Le ministre Hoekstra a ensuite nié qu’un tel accord ait été conclu. « Je ne le reconnais pas », a-t-il écrit en réponse aux questions de la Chambre des représentants. « Aucun accord n’a été conclu pour que les Pays-Bas ne critiquent plus publiquement les droits de l’homme. »

    Hoekstra a d’abord refusé de rendre les accords publics. Ce ne serait pas « gentil ». « Ce que nous avons convenu sur le plan diplomatique, c’est que nous ne jetons pas ce genre de documents dans la rue », a-t-il déclaré. Sous la pression de la Chambre basse, le plan d’action a été publié la semaine dernière. Avec un passage étonnant sur la non ingérence dans les « affaires intérieures ».

    Selon le ministère des affaires étrangères, cette phrase fait référence au « principe de non-ingérence » : la règle selon laquelle un État ne doit pas intervenir dans la politique intérieure d’un autre pays. Ce passage n’est qu’une « affirmation d’un principe juridique fondamental », déclare un porte-parole du ministère.

    Mais selon les connaisseurs du Maroc, le passage de l’accord signifie que les Pays-Bas ne critiqueront plus ouvertement la situation des droits de l’homme au Maroc. « Critiquer la détention des journalistes et des manifestants, telle que les Pays-Bas l’ont exprimée précédemment, est perçue par le Maroc comme une ingérence dans une affaire intérieure », déclare Jan Hoogland, expert du Maroc et ancien employé de l’ambassade des Pays-Bas à Rabat. « Le Maroc veut éviter cela, car il souhaite garder l’image d’un pays démocratique ».

    Paolo De Mas, expert du Maroc, affirme également que l’accord du plan d’action signifie que le gouvernement néerlandais devra ravaler ses critiques ouvertes à l’égard du Maroc. « Le gouvernement ne peut désormais plus crier : ‘L’état de droit au Maroc n’est pas bon’. Le Maroc considère cela comme une ingérence dans une affaire intérieure. »

    Selon M. De Mas, les accords s’inscrivent dans le cadre d’une nouvelle attitude des Pays-Bas consistant à faire passer leurs propres intérêts en premier dans les relations internationales. De Mas : « Avec ce plan d’action, nous faisons de la realpolitik : il vaut mieux conclure des accords sur des dossiers qui sont importants pour nous, plutôt que de continuer à crier en vain que tout va mal dans les autres pays. »

    Le plan d’action révélé contient davantage d’accords. Il s’agit notamment de discussions sur un traité d’extradition entre les deux pays. Le Maroc faisait pression en ce sens depuis un certain temps. Un traité signifierait que les juges néerlandais devraient partir du principe que les droits de l’homme sont respectés au Maroc lorsqu’ils examinent une demande d’extradition. Selon les voix critiques, cela n’est pas conforme avec les rapports sur la torture, la corruption et la persécution politique au Maroc.

    Le document contient également des accords sur la migration, la culture, le commerce et la sécurité sociale. Par exemple, des consultations ont été établies pour accélérer le retour des demandeurs d’asile marocains. Le Maroc souhaite également ouvrir un centre culturel marocain à Amsterdam.

    Les organisations maroco-néerlandaises réagissent avec indignation à l’accord. Ils craignent notamment que le nouveau centre culturel « serve de vecteur à davantage d’interférence et d’ingérence », déclare Saïd Bouddouft, militant rifano-néerlandais. Les organisations marocaines sont également préoccupées par le traité d’extradition en cours de négociation. Ils craignent l’extradition de militants politiques du Maroc qui sont considérés comme suspects par le pays.

    Plan d’action Pays-Bas Maroc :

    #Maroc #Pays_Bas #Migration

  • Un officiel de la FIFA fustige les équipes qui protestent lors de la Coupe du monde

    Tags : Qatar, Qatar 2022, Coupe du Monde, Mondial, droits de l’homme,

    Arsène Wenger, officiel de la FIFA, s’en est pris aux équipes de la Coupe du monde qui ont tenté de faire des déclarations politiques au Qatar, affirmant dimanche qu’elles manquaient de concentration pour leurs premiers matchs. Wenger a déclaré que les équipes qui ont eu un bon match d’ouverture étaient mentalement prêtes à se concentrer sur la compétition et « pas sur une démonstration politique ».

    Le Danemark et l’Allemagne ont tous deux sous-performé lors de leurs premiers matchs. Les Danois ont fait match nul 0-0 avec la Tunisie et les Allemands ont perdu contre le Japon 2-1. Ils faisaient partie des sept fédérations européennes de football présentes à la Coupe du monde qui souhaitaient que leurs capitaines portent un brassard dans le cadre d’une campagne néerlandaise de diversité et de lutte contre la discrimination visant à dénoncer le piètre bilan du pays hôte en matière de droits de l’homme.

    Cependant, Wenger a négligé le rôle joué par la FIFA dans le conflit en évitant la question avant l’arrivée des équipes à la Coupe du monde. Puis, apparemment sous la pression des autorités qataries, il a laissé le conflit s’étendre jusqu’au 21 novembre, quelques heures avant que l’Angleterre et les Pays-Bas ne jouent et ne gagnent leurs premiers matchs.

    Quelques heures avant ces matchs, la FIFA a forcé les fédérations européennes à céder en menaçant de faire en sorte que le capitaine anglais Harry Kane et son homologue néerlandais Virgil van Dijk reçoivent un carton jaune. Ils auraient risqué de recevoir un deuxième carton jaune et d’être expulsés et suspendus pour le match suivant.

    Le Danemark a joué le 22 novembre sans protester, un jour avant que les joueurs allemands ne s’alignent pour leur photo d’équipe d’avant-match et se couvrent la bouche pour montrer qu’ils se sentent réduits au silence par les organisateurs de la Coupe du monde. Les deux équipes n’ont ensuite pas réussi à se qualifier pour le tour à élimination directe.

    La fédération danoise de football n’a cessé de critiquer, avant le tournoi, le traitement réservé par le Qatar aux travailleurs migrants qui ont participé à la construction des infrastructures de la Coupe du monde, et a apporté des uniformes atténués avec une option noire pour représenter la couleur du deuil. Le maillot noir n’a pas été porté lors des trois matchs du Danemark.

    #Qatar2022 #Coupe_du_monde

  • Évaluation du partenariat pour la démocratie avec le Parlement du Maroc

    Évaluation du partenariat pour la démocratie avec le Parlement du Maroc

    Tags : Maroc, Démocratie, égalité, non-discrimination, droits de l’homme,

    Commission sur l’égalité et la non-discrimination
    Évaluation du partenariat pour la démocratie avec le Parlement du Maroc
    Projet d’avis
    Rapporteur : Mme Sahiba GAFAROVA, Azerbaïdjan, Groupe démocrate européen

    I. Conclusions de la Commission

    1. La Commission sur l’égalité et la non-discrimination soutient le projet présenté par la Commission des questions politiques et de la démocratie. Elle convient que l’octroi du statut de partenaire pour la démocratie au Parlement marocain a insufflé une nouvelle dynamique à la coopération entre le Conseil de l’Europe et le Maroc, et considère comme très positif le dialogue instauré depuis entre l’Assemblée et le Parlement marocain.

    2. La Résolution 1818 (2011), qui accorde au Parlement marocain le statut de partenaire pour la démocratie, énumère les domaines essentiels au renforcement de la démocratie, de l’État de droit et au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Maroc. Les recommandations qu’elle contient articulent et expliquent en détail les engagements politiques du Parlement marocain ; il importe qu’elles restent centrales tant dans le dialogue avec les autorités marocaines que dans l’évaluation du statut de partenaire pour la démocratie.

    3. Dans ce contexte, la Commission sur l’égalité et la non-discrimination réitère son appel aux autorités marocaines à mettre en marche un train de réformes législatives et à prendre des mesures visant à combler l’écart entre la loi et sa mise en œuvre effective. La Commission invite les autorités marocaines à s’appuyer pleinement sur l’expertise du Conseil de l’Europe pour faciliter ce processus.

    II. Modifications proposées au projet de résolution

    Modification A

    Après le paragraphe 8, ajouter le paragraphe suivant : « Réitérant que les recommandations énoncées au paragraphe 8 de sa Résolution 1818 (2011) sont essentielles au renforcement de la démocratie, de l’État de droit et au respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Maroc, l’Assemblée appelle les autorités marocaines à redoubler d’efforts en vue de réaliser des progrès décisifs dans ces domaines. Elle les invite à s’appuyer sur l’expertise du Conseil de l’Europe pour faciliter ce processus, que ce soit d’un point de vue technique, par l’échange de bonnes pratiques et/ou par le biais du soutien parlementaire ».

    Modification B

    À la fin du paragraphe 14, après « conformément aux engagements politiques pris dans le cadre du partenariat », ajouter « et des recommandations de la Résolution 1818 (2011) de l’Assemblée ».

    Explication relative à ces deux modifications : les domaines couverts par la Résolution 1818 sont essentiels au renforcement de la démocratie, de l’État de droit et du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales, et complètent/explicitent les engagements politiques pris par le Maroc dans le cadre de sa demande de statut de partenaire pour la démocratie. Dans les domaines couverts par la Commission sur l’égalité et la non-discrimination, les engagements politiques proprement dits sont assez restreints, puisqu’ils se bornent à « encourager la participation équilibrée des femmes et des hommes à la vie publique et politique » Pour évaluer l’impact du statut de partenaire pour la démocratie, il est nécessaire de prendre en compte un éventail plus large de questions liées aux droits fondamentaux.

    III. Exposé des motifs de Mme Sahiba Gafarova, rapporteure pour avis

    1. Commentaires généraux

    1. Je voudrais féliciter M. Volonté pour son rapport détaillé sur les progrès de la mise en œuvre des engagements politiques pris par le Parlement du Maroc dans le cadre de sa demande de statut de partenaire pour la démocratie.

    2. Le présent avis s’emploiera à compléter les informations et l’analyse fournies par M. Volonté à la fois sur la participation équilibrée des femmes et des hommes à la vie publique et politique (qui représente l’un des engagements politiques mentionné dans la demande de statut de partenaire pour la démocratie du Parlement marocain) et sur « les mesures concrètes [qui] sont essentielles pour renforcer la démocratie, l’État de droit et le respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales au Maroc », telles qu’énoncées dans la Résolution 1818 (2011), sur la base desquelles l’Assemblée a accordé le statut de partenaire pour la démocratie au Parlement marocain. Je rappellerai certaines recommandations de la Résolution 1873 (2012) de l’Assemblée intitulée « L’égalité entre les femmes et les hommes: une condition du succès du printemps arabe »

    3. Avant de commencer mon analyse, je tiens à féliciter les autorités marocaines pour l’esprit de coopération et de dialogue dont elles ont fait preuve dans leurs relations avec l’Assemblée parlementaire et le Conseil de l’Europe ces dernières années dans le domaine de l’égalité. Je voudrais mentionner la participation de Mme Bassima Hakkaoui, Ministre de la solidarité, des femmes, de la famille et du développement social, au débat de l’Assemblée relatif au rapport de la Commission sur l’égalité et la non-discrimination relatif à « l’égalité entre les femmes et les hommes: une condition du succès du printemps arabe » (avril 2012). Il convient également de souligner la participation active des membres de la délégation marocaine aux activités de la Commission et du Réseau parlementaire pour le droit des femmes de vivre sans violence, ainsi que l’organisation d’événements et de conférences sur la situation des femmes, en coopération avec le Centre Nord Sud et d’autres structures du Conseil de l’Europe. J’espère que le contenu du présent avis sera considéré comme constructif pour les travaux à venir dans le contexte d’un dialogue appelé, je n’en doute pas, à s’approfondir.

    2. « Garantir l’égalité des chances entre les femmes et les hommes dans la vie politique et publique » (engagement politique pris par le Parlement marocain, paragraphe 8.6 de la Résolution 1818)

    4. La législation électorale actuellement en vigueur au Maroc a permis une amélioration importante de la représentation politique des femmes au Parlement. Comme le rappelle M. Volonté, la Chambre des représentants (la Chambre basse du Parlement) compte 67 femmes sur 395 membres : ce sont 34 de plus que dans la législature précédente.

    5. Ces chiffres sont largement le résultat d’un système de quota réservant 60 sièges aux femmes, tandis que 7 ont été élues à partir de listes générales. J’espère que cette part supplémentaire augmentera dans les années à venir, de manière à refléter le rôle essentiel acquis par les femmes au cours des dernières décennies dans tous les domaines de la vie publique au Maroc. Les partis politiques devraient jouer un rôle plus important dans ce processus, en garantissant une participation plus équilibrée des femmes dans leurs activités à tous les niveaux et en mettant en place des mécanismes de sélection des candidats sensibles à la dimension de genre. Les recommandations formulées par l’Assemblée parlementaire dans sa Résolution 1898 (2012) sur les partis politiques et la représentation politique des femmes sont totalement pertinents en ce qui concerne les partis politiques marocains.

    6.Comme le fait remarquer M. Volonté, aujourd’hui une seule femme siège au gouvernement marocain. Or la présence de 7 femmes dans le gouvernement précédent indique que le pays est culturellement et politiquement prêt à assumer un cabinet plus équilibré en termes de genre. J’espère que la mise en œuvre progressive de la nouvelle constitution, par l’adoption des lois organiques, notamment en ce qui concerne l’application de l’Article 19 sur le principe de l’égalité des genres, aura également une incidence sur la vie politique marocaine. Si l’État s’efforce de pratiquer l’égalité des genres, comme le demande la Constitution, les futurs gouvernements seront nécessairement plus équilibrés du point de vue du genre.

    3. « Lutter contre toutes les formes de discrimination (en droit et en fait) fondée sur le genre ;combattre toutes les formes de violence fondée sur le genre […] ; promouvoir activement l’égalité des chances pour les femmes et les hommes » (paragraphe 8.20 de laRésolution 1818)

    a. Discrimination à l’égard des femmes

    7. Le principe de l’égalité des genres est inscrit dans la Constitution marocaine de 2011. L’Article 19 dispose : « l’homme et la femme jouissent, à égalité, des droits et libertés à caractères civil, politique, économique, social, culturel et environnemental, énoncés dans le présent titre et dans les autres dispositions de la Constitution, ainsi que dans les conventions et pactes internationaux dûment ratifiés par le Royaume et ce, dans le respect des dispositions de la Constitution, des constantes et des lois du Royaume. L’État marocain œuvre à la réalisation de la parité entre les hommes et les femmes. Il est créé, à cet effet, une Autorité pour la parité et la lutte contre toutes formes de discrimination ».

    8. Je voudrais réitérer la recommandation déjà émise par l’Assemblée dans sa Résolution 1873 (2012) « L’égalité entre les femmes et les hommes : une condition du succès du printemps arabe », qui appelle les autorités du Maroc « à établir d’urgence une autorité pour la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, comme prévu dans l’Article 19 de la Constitution, et à la doter des ressources humaines et financières suffisantes ».

    9. Depuis que le Maroc a obtenu le statut de partenaire pour la démocratie, une évolution positive est intervenue concernant la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDEF) : en avril 2011, le Maroc a levé ses réserves quant aux Articles 9(2) (égalité des droits au regard de la nationalité) et 16 (égalité dans toutes les questions découlant du mariage et de la vie de famille). Actuellement, le Maroc maintient la réserve formulée relativement à l’Article 29(1) – sur l’obligation de soumettre à l’arbitrage tout différend concernant l’interprétation ou l’application de la Convention – et une déclaration émise relativement à l’Article 2 sur l’obligation de poursuivre par tous les moyens une politique tendant à éliminer les discriminations et précisant que le gouvernement marocain est prêt à appliquer les dispositions de l’Article dans la mesure où elles ne portent pas atteinte à la loi islamique.

    10. J’espère que, dans un avenir proche, le Maroc signera et ratifiera également le Protocole facultatif à la CEDEF, qui reconnaît le Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes compétent pour recevoir les plaintes de particuliers ou de groupes, ainsi que le recommande la Résolution 1873 (2012).

    b. Violence à l’égard des femmes

    11. Le Maroc assiste à une prise de conscience de plus en plus forte des violences faites aux femmes, qui sont une atteinte aux droits fondamentaux, un obstacle majeur au progrès vers l’égalité des genres et un véritable fléau, très répandu et souvent sous-estimé. Une volonté politique forte et partagée existe aujourd’hui pour éliminer ce dernier ; elle devrait permettre de prendre les mesures nécessaires, notamment en termes de modification de la législation et d’adoption de nouvelles politiques.

    12. L’une des priorités à cet égard devrait être d’amender le Code pénal de 1962, très obsolète : il met l’emphase sur « l’honneur » et « la respectabilité » des femmes et de leurs familles, tout en négligeant le besoin de protéger les victimes. Par exemple, le viol – qui n’est pas neutre et est défini comme « un homme ayant des relations sexuelles avec une femme contre sa volonté » – est considéré comme une « atteinte aux bonnes mœurs » ; la sévérité de la sanction en cas de viol varie selon l’état civil de la victime ; la sanction est plus sévère si la victime perd sa virginité.

    13. Le cas d’Amina Filali, une jeune fille de 16 ans qui s’est suicidée après avoir été contrainte d’épouser son violeur, a suscité l’indignation dans l’opinion publique marocaine. L’Article 475 du Code pénal sur le détournement de mineur permet au violeur les poursuites pénales en épousant la victime. Cela est non seulement injuste mais inflige également une double violence à la victime.

    14. De nombreuses voix se sont élevées au Maroc pour exiger le retrait de cette disposition. L’Assemblée y a joint la sienne, quelques semaines après le geste dramatique d’Amina : dans sa Résolution 1873 (2012) « L’égalité entre les femmes et les hommes : une condition du succès du printemps arabe », elle demande au Maroc (et à la Tunisie) d’abroger « la disposition juridique qui permet au violeur d’une mineure d’éviter des poursuites criminelles s’il épouse la victime ».

    15. Je me félicite d’apprendre, de diverses sources, que le gouvernement a déclaré son intention d’amender le Code pénal, notamment l’Article 475. Je salue également la décision exprimée par la ministre Mme Hakkaoui de déclarer 2013 l’année de la lutte contre la violence à l’égard des femmes et de soumettre au parlement un projet de loi s’inscrivant spécifiquement dans le cadre de cette lutte. J’espère que les autorités décideront de mettre à profit l’expertise du Conseil de l’Europe dans ce domaine en demandant conseil sur le projet de loi, afin d’en garantir également la pleine conformité avec les normes du Conseil de l’Europe. Dans ce contexte, je soutiens totalement l’appel lancé aux autorités marocaines à adopter la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique (Convention d’Istanbul), qui offre un ensemble de dispositions avant-gardistes et de grande portée sur ce sujet et est ouverte aux États non membres.

    c. Traite des êtres humains

    16. La traite des êtres humains est une atteinte aux droits de l’homme qui touche spécialement les femmes. Le Maroc est un pays d’origine, de destination et de transit des personnes victimes de la traite des êtres humains. Un grand nombre de ces dernières passent par le Maroc lorsqu’elles sont acheminées vers l’Europe. Ce sont des femmes, des enfants et des hommes que l’on destine pour la plupart au travail forcé et à l’exploitation sexuelle. Les Marocaines sont emmenées pour se prostituer dans les Pays du Golfe, en Jordanie, en Libye et en Syrie, ainsi que dans certains pays européens, tandis que les hommes se voient promettre des emplois dans la région du Golfe puis confisquer leur passeport et contraints au travail forcé à leur arrivée.

    17. Lutter contre les réseaux transnationaux de traite des êtres humains requiert une intense coopération internationale en matière pénale. À cet égard, le Maroc coopère avec divers interlocuteurs et notamment avec des organisations européennes. Par exemple, le programme Euromed Police III, financé par l’Union européenne, comporte des activités de formation pour les forces de police dans plusieurs domaines, dont la traite des êtres humains.

    18. Mais le phénomène sévit également à l’intérieur du pays. L’asservissement involontaire de très jeunes filles de zones rurales (appelées petites bonnes) est chose courante. Ces jeunes filles, parfois âgées de 13 ans seulement, souvent ne sont pas payées, font l’objet de mauvais traitements physiques et psychologiques, subissent des violences sexuelles et voient leur liberté de mouvement très restreinte Un rapport de Human Rights Watch publié en novembre 2012 indique que les travailleurs domestiques – des filles pour la plupart – travaillent 12 heures par jour, 7 jours sur 7, pour des sommes aussi insignifiantes que 11 dollars par mois. Ils ne reçoivent pas toujours une nourriture suffisante. Dans les cas extrêmes, ils sont victimes de mauvais traitements et parfois assassinés. Des cas similaires sont régulièrement rapportés dans la presse. En mars 2013, le décès d’une jeune fille de 13 ans à Agadir a choqué l’opinion publique une fois de plus et suscité une remise en question du Ministre de la Justice par le parlement.

    19. En mai 2013, le gouvernement marocain a présenté un projet de loi sur le travail domestique, confirmant l’interdiction absolue d’employer des mineurs de moins de 15 ans. Cette loi a été critiquée par des organisations marocaines de défense des droits fondamentaux : l’Organisation marocaine des droits de l’homme (OMDH) a estimé, en particulier, que le projet de loi devait prévoir des sanctions plus lourdes et la mise en place d’un mécanisme de contrôle. Sans cela, le texte resterait faible et inefficace. En revanche, il comporte des dispositions innovantes comme celles sur les travailleurs étrangers, rendant obligatoire l’inscription auprès du ministère du Travail. Ces mesures devraient contribuer à la lutte contre la traite des êtres humains aux fins de travail forcé et autres formes de violence auxquelles de nombreuses personnes sont confrontées au Maroc, et en particulier les femmes d’Afrique subsaharienne.

    20. La lutte efficace contre la traite des êtres humains nécessite une coopération solide et structurée. Pour cette raison, je soutiens résolument l’appel lancé aux autorités marocaines afin d’envisager l’adhésion à la Convention du Conseil de l’Europe sur la lutte contre la traite des êtres humains (STCE n°197). Cette convention, déjà signée et ratifiée par plusieurs États non membres du Conseil de l’Europe, offre à cette lutte un cadre d’action et de coopération effectif et d’une portée considérable.

    d. Discrimination fondée sur l’orientation ou l’identité sexuelle

    21. Au Maroc, les discriminations à l’encontre des lesbiennes, gays, bisexuelles et transgenre (LGBT) sont monnaie courante dans l’éducation, dans la santé et dans le monde du travail. Cependant, elles passent largement inaperçues et sont très rarement signalées, entre autres parce que l’homosexualité est punie par la loi.

    22. Les actes sexuels consentis entre personnes de même sexe sont proscrites par l’Article 489 du Code pénal marocain de 1962, qui stipule que « toute personne qui commet des actes obscènes ou contre nature avec une personne du même sexe est passible d’une peine d’emprisonnement allant de 6 mois à 3 ans et d’une amende de 200 à 1000 dirhams ». Tandis que ces dispositions ont rarement été appliquées dans le passé, elles ont récemment causé la condamnation d’un certain nombre de personnes. Quatre ont été poursuivies en mai 2013, dont deux hommes de Souk el-Arbaa, près de Rabat, qui ont été condamnés à trois ans de prison ferme.

    23. Ces peines et les dispositions du Code pénal sur lesquelles elles s’appuient portent atteinte au principe de non-discrimination, ainsi qu’aux droits de l’homme et en particulier au droit au respect de la vie privée et de la dignité. Bien que promouvoir le changement des mentalités, de la tolérance et du respect envers la population LGBT puisse prendre du temps, il est urgent de dépénaliser l’homosexualité.

    4. « S’assurer que le Code de la famille est pleinement appliqué tout en lançant un débat public et politique en vue de réviser ses dispositions qui ne sont pas conformes avec les normes internationales en matière de droits de l’homme, y compris sur la question de la polygamie » (paragraphe 8.21 de la Résolution 1818).

    24. Près de dix ans après l’adoption du nouveau Moudawana ou code de la famille, il reste encore des progrès à faire concernant le droit familial au Maroc et son application. Les remarques de mon prédécesseur Mme Nursuna Memecan, rapporteure pour avis de la Commission sur l’égalité des chances pour les femmes et les hommes relativement à la demande d’octroi du statut de partenaire pour la démocratie du Parlement marocain auprès de l’Assemblée sont toujours valides. Comme elle l’a souligné il y a deux ans, l’écart entre la loi et sa mise en œuvre est considérable.

    25. Comme l’a mentionné le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD), l’un des problèmes particuliers s’agissant du code de la famille est qu’il n’est pas appliqué de manière uniforme sur l’ensemble du territoire, où une partie de la population, telle que les femmes et les enfants des zones reculées, sont victimes d’une double discrimination, voire d’une discrimination multiple.

    26. Les activités de formation organisées au sein du système judiciaire et des professions juridiques par les autorités également en coopération avec la société civile et des partenaires internationaux devraient se poursuivre. Un large éventail d’acteurs, dont des ONG, ont mené des activités de sensibilisation auprès des femmes afin de les informer des droits qui leur sont garantis par la loi. Il est impératif d’élargir l’accès des femmes à la justice, objectif qui devrait représenter une priorité absolue dans ce domaine.

    27. Dans ce contexte, il convient de saluer l’accueil favorable du Comité des Ministres du Conseil de l’Europe en mai 2013 à la demande du Maroc concernant le statut d’observateur auprès de la Commission européenne pour l’efficacité de la justice (CEPEJ). La CEPEJ collabore déjà étroitement avec les autorités marocaines depuis plus d’un an afin d’évaluer le fonctionnement du système juridique du pays et de fournir des orientations sur sa réforme. Cela fait partie d’un programme plus large de renforcement de l’indépendance et de l’efficacité des systèmes juridiques marocain et tunisien mené par le Conseil de l’Europe en coopération avec l’Union européenne. J’espère que ce programme aura des incidences positives en ce qui concerne l’accès des femmes à la justice et la mise en œuvre du code de la famille.

    28. Dans son avis sur la demande de statut de partenaire pour la démocratie présentée du Parlement marocain à l’Assemblée parlementaire, Mme Nursuna Memecan avait déjà fait remarquer que, bien que les autorités marocaines aient restreint les conditions du mariage polygame pour en décourager la pratique, la polygamie reste légale au Maroc. Depuis l’adoption de la Résolution 1818 (2011) de l’Assemblée, aucun amendement des dispositions juridiques relatives à la polygamie n’a été effectué. De plus, aucun débat public n’a eu lieu sur son éventuelle abolition, contrairement aux recommandations desRésolutions 1818 (2011) sur la « Demande de statut de partenaire pour la démocratie » et 1873 (2012) sur« L’égalité entre les femmes et les hommes : une condition du succès du printemps arabe ».

    29. Je voudrais rappeler que, d’après le Comité sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, « la polygamie est contraire à l’égalité des sexes et peut avoir de si graves conséquences affectives et financières pour la femme et les personnes à sa charge qu’il faudrait décourager et même interdire cette forme de mariage. Il est inquiétant de constater que certains États parties, dont la Constitution garantit pourtant l’égalité des droits des deux sexes, autorisent la polygamie, soit par conviction, soit pour respecter la tradition, portant ainsi atteinte aux droits constitutionnels des femmes et en infraction à la disposition 5a) de la Convention » .

    5. « Combattre le racisme, la xénophobie et toutes les formes de discrimination » (paragraphe 8.16 de la Résolution 1818)

    30. Un nombre croissant d’étrangers, originaires notamment de pays de l’Afrique subsaharienne, émigrent au Maroc pour travailler ou pour étudier. Alors que le développement économique du pays crée des emplois attractifs pour les migrants, ses programmes de coopération et de relations interafricaines attirent de nombreux étudiants, particulièrement d’Afrique centrale et occidentale.

    31. Les migrants et les étudiants de pays d’Afrique subsaharienne sont victimes de préjugés et de discrimination. Aux stéréotypes classiques, datant du temps de l’esclavage, se mêlent la crainte de voir l’étranger « voler le travail des Marocains ». Il faut encore ajouter à cela les stéréotypes modernes liés au SIDA, à l’instabilité politique et au taux de criminalité des pays subsahariens.

    32. Bien que le racisme, surtout envers les gens de couleur étrangers non musulmans soit dénoncé par les médias depuis des années et qu’il ait été pointé du doigt par le Comité des Nations Unies pour l’élimination de la discrimination raciale (CERD) ainsi que par des ONG marocaines, le sujet reste tabou dans un pays où l’hospitalité constitue une valeur importante. Comme la plupart des cas ne sont pas signalés et que les groupes concernés ont un accès limité à la justice, les affaires de discrimination raciale et de racisme ne sont pratiquement jamais portées devant les tribunaux.

    33. Les autorités marocaines devraient mettre sur pied des programmes de lutte contre le racisme et la xénophobie basés sur trois éléments : 1) la sensibilisation du public et la diffusion du message que toute discrimination est inacceptable quels qu’en soient les motifs, y compris raciaux ; 2) la formation des responsables de l’application de la loi, notamment ceux amenés à travailler dans le domaine de l’immigration, ainsi que les garde-frontières et les juges ; 3) l’information sur la législation et les moyens de recours disponibles, à l’intention des groupes et des avocats concernés.

    34. J’aimerais aussi évoquer brièvement la situation des personnes ayant besoin d’une protection internationale et celle des migrants qui transitent par le Maroc pour atteindre d’autres destinations. Les défis auxquels est confronté le Maroc dans ce domaine ont suscité un échange de vues approfondi entre le Parlement marocain et la Commission des migrations, des réfugiés et des personnes déplacées (Rabat, 5 avril 2013).

    #Maroc #égalité #Non_discrimination

  • L’Espagne ne doit pas contribuer aux violations des droits de l’homme commises par le Maroc : Conseil de l’Europe

    Tags : Maroc, Espagne, Conseil de l’Europe, Ceuta, Melilla, migration, droits de l’homme, asile,

    La commissaire aux droits de l’homme déclare qu’il n’y a pas d’accès réel et effectif à l’asile à la frontière entre la ville de Nador au Maroc et Melilla.

    La commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe a exhorté mardi l’Espagne à ne pas contribuer aux violations des droits de l’homme commises par le Maroc dans le cadre de la tragédie des migrants de Melilla.

    « L’Espagne, comme les autres États membres du Conseil de l’Europe, ne devrait pas contribuer directement ou indirectement à des violations des droits de l’homme par des mesures prises pour mettre en œuvre leur coopération en matière de migration avec des pays tiers », a déclaré Dunja Mijatovic dans un communiqué.

    La situation aux frontières entre le Maroc et l’Espagne « prouve une fois de plus l’urgence d’améliorer le partage des responsabilités et les mesures de solidarité entre les États membres du Conseil de l’Europe », a-t-elle ajouté, rappelant l’incident du 24 juin où au moins 23 personnes sont mortes en sautant la barrière de Melilla.

    Il n’existe « aucun accès véritable et efficace » à l’asile à la frontière entre la ville marocaine de Nador et Melilla, a ajouté Mme Mijatovic.

    « Dans la pratique, il semble qu’il n’y ait pas d’autre moyen d’entrer à Melilla et de demander une protection auprès des autorités compétentes que de nager ou de sauter la clôture, au péril de sa vie », a-t-elle déclaré. « Cette situation doit être traitée de manière globale afin de s’assurer que les personnes ayant besoin de protection puissent accéder au territoire par des voies légales et sûres. »

    La commissaire a salué l’ouverture d’enquêtes par le procureur général et le médiateur espagnol sur la tragédie de Melilla, mais elle s’est dite préoccupée par les premières conclusions selon lesquelles « à cette date, 470 personnes ont été renvoyées au Maroc sans qu’aucune procédure légale ne soit respectée. »

    « Si tous les États ont le droit de contrôler leurs frontières et de coopérer avec d’autres États pour ce faire, cela doit être fait dans le plein respect de toutes les normes internationales applicables en matière de droits de l’homme », a déclaré Mme Mijatovic.

    #Maroc #Espagne #Migration #Ceuta #Melilla

  • MINURSO : Arguments contre la proposition de John Kerry

    Tags : Maroc, Sahara Occidental, ONU, MINURSO, droits de l’homme,

    La suggestion de M. Kerry d’étendre le rôle de la MINURSO pour inclure la surveillance des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc et dans les camps sahraouis sous contrôle algérien doit être perçue comme une décision hâtive et une atteinte manifeste à la souveraineté du Maroc sur ses territoires. Cette suggestion est, en termes diplomatiques, « hâtive et mal informée ».

    Cette décision a été fortement critiquée par l’ensemble de l’échiquier politique marocain, notamment parce que le Maroc a fait preuve d’un engagement réel et sérieux dans le traitement de cette question, sur TOUTES les parties de son territoire, en établissant un organisme solide de défense des droits de l’homme (CNDH) qui travaille en consultation étroite avec plusieurs organismes internationaux de défense des droits de l’homme, tels que le Conseil des droits de l’homme et le Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, afin d’améliorer son bilan en matière de droits de l’homme.

    La revendication du Maroc est encore légitimée par le manque d’impartialité dans cette affaire, puisque la MINURSO a rapporté la situation des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc sans évaluer correctement le manque de liberté de mouvement dans ces camps, où la création d’associations est interdite (inscrite dans la constitution de la pseudo RASD) et où l’oppression de toutes sortes de dissidence est flagrante – Abdelaziz est probablement la dernière personne à être élue quatre fois avec un résultat de 96% des voix aux dernières élections.

    Le principal défaut de la suggestion de M. Kerry reste cependant d’essayer de demander que cela soit fait pour les deux parties, comme si les deux étaient égaux en termes de structure et de reconnaissance de l’État. Il devrait être clairement indiqué que le Maroc est un État souverain, qu’il a signé toutes les conventions des droits de l’homme et qu’il adhère pleinement à la charte des droits de l’homme de l’ONU, contrairement à ce pseudo-État qui n’a aucune existence légitime. En outre, le Maroc a récupéré ce territoire pacifiquement et au cours des 37 dernières années, aucune rébellion armée n’a eu lieu dans cette région, la raison étant que 1) les citoyens de ces provinces reconnaissent le droit du Maroc sur ce territoire, et 2) (sans aucun doute) l’absence de moyens d’oppression systématique dans ces régions n’a pas poussé le peuple sahraoui à recourir à la violence.

    Le gouvernement marocain réitère à chaque occasion possible son engagement à atteindre une solution mutuellement acceptable et juste pour ce conflit, mais il ne ménagera aucun effort pour défendre sa souveraineté, son unité nationale et son intégration territoriale.

    Les États-Unis devraient être mieux informés des violations des droits de l’homme à Tindouf. L’envoyé des Nations Unies au Sahara Occidental devrait avoir le même courage pour exposer à la communauté internationale les conditions économiques difficiles et les restrictions imposées aux libertés civiles dans ces camps.

    L’ONU, par le biais de son Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR), devrait envoyer une partie indépendante, pour un recensement et un processus d’identification (le seul camp de « réfugiés » dans le monde à ne pas être passé par ce processus) et pour collecter, enquêter et rapporter les cas de violations des droits de l’homme dans les camps de réfugiés.

    Démarches et actions à entreprendre par la diplomatie marocaine, la société civile et les partis politiques

    L’opinion publique marocaine doit être sensibilisée à cette question et la diplomatie marocaine doit faire prendre conscience à la communauté internationale que la proposition d’étendre la surveillance des droits de l’homme par la MINURSO dans les provinces du sud du Maroc est futile et inutile.

    La société civile et les partis politiques doivent lancer une pétition d’un million d’exemplaires à l’attention du Secrétaire général de l’ONU et mener une vaste campagne médiatique et sociale pour dénoncer la proposition américaine hâtive d’étendre le rôle de la MINURSO à la surveillance des droits de l’homme dans les provinces du sud du Maroc.

    La société civile et les partis politiques doivent adresser une pétition d’un million de personnes au secrétaire général de l’ONU et mener une vaste campagne dans les médias et les médias sociaux pour dénoncer l’État et demander la liberté de nos frères et sœurs marocains séquestrés dans les camps de Tindouf – les camps de la honte.

    Une marche d’un million de personnes doit être organisée à Rabat et autour du siège de l’ONU à New York le jour et à l’heure où la résolution est discutée afin de donner de l’élan à notre délégation marocaine à l’ONU.

    Ouverture de canaux de communication avec les médias internationaux entre la période de soumission de l’envoyé de l’ONU le 22 avril et l’adoption de la résolution. Une documentation commune et bien préparée des arguments doit être fournie en anglais, français, espagnol et arabe aux orateurs contrôlés qui seront autorisés à apparaître sur ces programmes.

    Demander à la diaspora marocaine de faire pression et de manifester de manière pacifique (les Américains sont en effet nos alliés) son mécontentement face à la décision hâtive des Américains et de sensibiliser les gens sur la revendication juste et équitable du droit du Maroc à défendre l’intégrité totale de ses territoires, et la situation désastreuse endurée par les personnes vivant dans ces camps. Le rythme devrait être intensifié à partir de la période de publication du rapport de l’envoyé de l’ONU jusqu’à l’adoption de la résolution.

    #Maroc #ONU #MINURSO #John_Kerry

  • Droit de réponse à la déclaration du MAE algérien  sur les droits de l’homme au Sahara

    Droit de réponse à la déclaration du MAE algérien sur les droits de l’homme au Sahara

    Tags : Maroc, Algérie, Sahara Occidental, droits de l’homme,

    Son Excellence M. le Ministre des Affaires Etrangères de l’Algérie a évoqué, hier, la question du Sahara en se référant a la recommandation du dernier rapport du SG de l’ONU, au sujet de la protection des droits de l’homme au Sahara.

    A cet égard, ma délégation voudrait apporter les clarifications suivantes :

    – le paragraphe 106 de la section des observations et recommandations du rapport en question précise que, je cite  » toutes les parties ont des responsabilités en matière de protection des droits de l’homme ». Par conséquent, cette recommandation s’adresse également a l’Algérie, en sa qualité de pays hôte des populations des camps de Tindouf, et ce conformément au droit international.

    A cet égard, je voudrais rappeler que l’Algérie est partie prenante a un triple titre:

    1- au processus politique pour la recherche d’une solution politique consensuelle a ce différend,

    2- dans le domaine humanitaire, pour la mise en œuvre des Mesures de confiance du HCR et

    3- dans le respect et la protection des droits de l’homme dans les camps de Tindouf.

    S’agissant de la situation des droits de l’homme au Sahara marocain, je voudrais rappeler que le Maroc assume pleinement ses engagements nationaux et internationaux pour garantir le respect des droits de l’homme pour tous ses citoyens et sur l’ensemble de son territoire national.

    C’est dans ce contexte que le Maroc a reçu, 5 procédures spéciales jusqu’en 2011, trois autres procédures, en 2012, et s’apprête a recevoir trois autres titulaires de mandat, en 2013.

    Ce qui a été confirmé par le SG de l’ONU, qui s’est félicité au paragraphe 121 du rapport du SG de l’ONU, d’avril 2011,  » de l’engagement du Maroc d’assurer un accès sans conditions et sans obstacles à tous les titulaires de mandat relevant des procédures spéciales du conseil des droits de l’homme. »

    Le respect par le Maroc de ses engagements a été également, reconnu et conforté par le Conseil de sécurité qui s’est félicité dans sa résolution 2044 d’avril dernier, de « l’installation à Dakhla et Laayoune, dans la région du Sahara, des commissions régionales du Conseil national des droits de l’homme, et des mesures que le Maroc a prises pour remplir l’engagement qu’il a pris d’assurer un accès sans réserves ni restrictions à tous les titulaires de mandats relevant des procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme de l’Organisation des Nations Unies ».

    Je saisis cette occasion pour lancer un appel fraternel a l’Algérie afin de s’impliquer sincèrement dans la recherche d’une solution politique consensuelle a ce différend et ce conformément aux résolutions du Conseil de sécurité, qui demandent, depuis avril 2007 « aux parties et aux Etats de la région de coopérer pleinement avec les Nations Unies et les uns avec les autres, pour parvenir a une solution politique.»

    #Maroc #Algérie #Sahara_Occidental #Droits_de_lhomme

  • Migration : Accord secret entre les Pays Bas et le Maroc

    Topics : Maroc, Pays Bas, Migration, droits de l’homme,

    Le ministre néerlandais d’affaires Etrangères, Wopke Hoekstra, a reconnu devant la Chambre des Représentants l’existence d’un accord secret entre les Pays Bas et le Maroc. « Oui, il y a un plan d’action », assure le ministre CDA. « Je n’ai jamais nié cela. Ce dont nous avons convenu diplomatiquement, c’est que nous ne jetterons pas ce genre de documents dans la rue. Cela fait partie de l’accord », a-t-il déclaré, rapporte De Telegraaf.

    Le plan d’action cité « contient des accords sur la migration, la justice et la coopération économique avec le Maroc », précise le média néerlandais. En échange de la coopération de Rabat, Amsterdam a promis de fermer les yeux sur les graves violations des droits humains au Maroc et soutenir le plan d’autonomie marocain pour le Sahara Occidental.

    Les parlementaires néerlandais font pression sur Hoekstra , pour qu’il révèle le contenu de cet accord secret. « La Chambre a le droit de savoir ce qui a été promis en échange de la reprise des demandeurs d’asile déboutés », réclame la député Kati Piri.

    Selon De Telegraaf, la réponse du ministre n’a pas satisfait la Chambre. «  »Le fait que le cabinet se tortille dans toutes sortes de recoins depuis un an pour garder les accords avec le Maroc secrets vis-à-vis de la Chambre n’est certainement pas rassurant », souligne Mme Piri.

    La même source rappelle que le mois dernier, il a été annoncé que les Pays-Bas seraient bientôt en mesure de renvoyer au Maroc les demandeurs d’asile marocains déboutés. Le gouvernement de Rabat coopère à la délivrance de documents de voyage pour ce groupe d’immigrants défavorisés. Selon le secrétaire d’État Van der Burg (Asile), les relations diplomatiques entre les Pays-Bas et le Maroc se sont considérablement améliorées récemment.

    #Maroc #PaysBas #Migration

  • Arrestation du bâtonnier et ancien ministre Mohamed Ziane

    Arrestation du bâtonnier et ancien ministre Mohamed Ziane

    Topics : Maroc, Mohamed Ziane, répression, liberté d’expression, droits de l’homme,

    Mohamed Ziane, 80 ans, bâtonnier et ancien ministre des droits de l’homme, vient d’être arrêté à Rabat alors qu’il était dans son cabinet. Une vingtaine d’agents de sécurité en civil ont pris d’assaut le bureau de son avocat alors qu’il communiquait avec lui, sans lui soumettre de mandat judiciaire.

    Son arrestation après que la Cour d’appel de Rabat a confirmé la peine de trois ans de prison que lui avait infligée le tribunal de première instance de Rabat après un procès basé sur des accusations sans fondement. selon le communiqué du parquet, les onze accusations contre lui ont été retenues.

    Communiqué de l’Instance Nationale de Soutien aux victimes de violation de la liberté d’expression

    L’Instance nationale de soutien aux prisonniers d’opinion et aux victimes de violation de la liberté d’expression a appris, avec une vive inquiétude, l’arrestation arbitraire de l’avocat, bâtonnier, Mohamed Ziane (80 ans).

    Maître Ziane a été arrêté par une vingtaine d’agents de sécurité en civil qui ont pris d’assaut le bureau de son avocat alors qu’il communiquait avec lui, sans lui soumettre aucune décision judiciaire, ce qui constitue une violation des normes légales, de la constitution.

    La Commission a suivi la campagne de diffamation féroce dont maître Ziane a fait l’objet dans les médias affidés au pouvoir, après avoir exprimé ouvertement ses critiques à l’encontre des hommes forts du régime et de la police politique, et sa dénonciation de la répression des journalistes. Il a en fait défendu en tant qu’avocat les journalistes Tawfiq Bouachrine, Hamid Mehdaouyi, Afaf Bernani et de nombreux opposants.

    Nous publierons plus tard un communiqué détaillé sur l’arrestation de Mohamed Ziane

    Fait à Rabat le 21/11/2022