Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes…
Étiquette : droits de l’homme
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Sahara occidental : Violation systématique des droits de l'homme perpétrée par l’occupant
LE 13 novembre 2020, l’occupant marocain ne s’est pas contenté de s’attaquer à des manifestants civils sahraouis, pacifiques et désarmés, dans la région d’El-Guerguerat et de violer ainsi l’accord de cessez-le-feu conclu en 1991 avec le Front Polisario, sous l’égide des Nations unies, mais il a, en représailles, intensifié les opérations de répression contre le peuple sahraoui dans les villes occupées. Ces campagnes ciblent particulièrement les militants des droits de l’homme et les journalistes, profitant de l’état de guerre et du vide créé par le blocus et le black-out médiatique imposé à la région.Par son action, l’occupant marocain a prouvé, après l’opération d’El Guerguerat, qu’il continue de transgresser et de faire fi des principes fondamentaux des droits de l’homme. Selon les organisations chargées d’observer la situation des droits de l’homme au Sahara occidental, les forces d’occupation marocaines ont aussitôt mené, après la reprise des combats, des campagnes de repression barbares en portant atteinte à la vie humaine, opéré des séries d’enlèvements qui ont touché même les mineurs, en plus de la torture, des descentes aux domiciles des activistes politiques, des défenseurs des droits de l’homme, des blogueurs et des journalistes… A cela s’ajoute le déploiement de l’armée marocaine et la fermeture des accès des villes sahraouies occupées comme Laâyoune et Boujdour. A titre d’exemple, à Boujdour, le 14 décembre 2020, les forces d’occupation marocaines ont fait irruption au domicile de l’activiste et militante sahraouie des droits de l’homme, Oum Saad Ezzaoui, et l’ont agressée ainsi que les membres de sa famille. Cette lâche agression a d’ailleurs touché plusieurs militants et militantes, dont Hamada Samed, Ibrahim Hamad Samed et bien d’autres.Avec la même méthode répressive, les forces de l’occupation marocaines ont violenté, le 23 décembre 2020, des femmes sahraouies, rue Smara, dans la ville de Laâyoune occupée, en les traitant d’une manière indécente, sans tenir compte de leur sexe, et ce, suite à une manifestation féminine pacifique qu’elles ont organisées, en arborant avec fierté le drapeau sahraoui et scandant des slogans revendiquant l’indépendance des territoires occupés. Le makhzen a poursuivi sa campagne de répression à l’encontre du peuple sahraoui, allant jusqu’à prononcer des peines arbitraires et injustifiées à l’encontre de prisonniers sahraouis civils. Les autorités de l’occupation ont prononcé ainsi, le 9 décembre 2020, des peines sévères et injustes à l’encontre des prisonniers Ahmed Habdi El Karkar, Nasrallah El Karhi et Ali Chighali Ouadane, pour leur participation à des manifestations organisées dans la ville de Laâyoune, qui coïncidaient avec l’annonce par le Front Polisario de la reprise des combats armés, après la violation par l’occupation marocaine du cessez-le-feu, le 13 novembre 2020. Ils ont été condamnés à des peines allant jusqu’à dix mois de prison, sans qu’une enquête ne soit menée sur la véracité de leurs déclarations au sujet de la torture qu’ils ont subie ou des aveux qu’ils ont signés sous la contrainte, selon les conclusions de la Ligue pour la protection des prisonniers, tirées des informations obtenues par les familles des détenus.Parmi les crimes également commis contre le peuple sahraoui, il y a lieu de noter que le 18 novembre 2020, les autorités d’occupation ont empêché la présidente de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine, Mme Aminatou Haïdar, de se déplacer aux îles Canaries, sous prétexte qu’elle serait atteinte du Covid-19 ! Le vrai motif était la restriction de la liberté de déplacement et de voyage des militants et activistes sahraouis, exposés à des représailles pour leur combat et leur militantisme pour les droits de l’homme, et la dénonciation la politique répressive du Maroc, notamment depuis la création, le 20 décembre 2020, de l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine. Sa concitoyenne Sultana Khaya a été, elle aussi, victime de la même décision arbitraire et arrêtée, à son retour d’un voyage, par les services de police au niveau de l’accès nord de ville de Boujdour occupée. A sa grande surprise, elle sera malmenée et menacée. Les forces de police de l’occupant ont fait ensuite irruption à son domicile et s’en sont prises à ses proches. Ces agressions font figure de tentatives des autorités de l’occupation visant à terroriser les militants des territoires occupés et à les empêcher d’adhérer à la dernière décision du front populaire portant sur la reprise du combat armé.Désapprobation et condamnationPlusieurs organisations internationales ont fait savoir que l’opération d’El Guerguerat, au sud-ouest du Sahara occidental, a été suivie par d’autres actes de répression, menés par la police royale contre les militants sahraouis. Il s’agit d’incursions aux domiciles, de surveillance et de liquidation d’activistes. C’est ce que la Commission nationale sahraouie des droits de l’homme a fait mention lors de la 67e session de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, chargée d’étudier la situation des droits de l’homme sur le continent africain. A l’occasion, elle a affirmé que les autorités de l’occupation marocaine se préparent à commettre des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité en territoires occupés et ce, pour se venger des participants aux évènements d’El Guerguerat et des manifestants qui revendiquent l’indépendance de ce territoire.Le président de la commission sahraouie n’a pas manqué de rappeler aux membres de la commission africaine, à l’assistance constituée des représentants des Etats et gouvernements de l’Union africaine (UA) ainsi que des représentants des organisations nationales et de la société civile, les impératifs et la pertinence de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples. Il a évoqué notamment l’article 20, relatif au droit des peuples à l’autodétermination, et l’article 21, relatif à la souveraineté des peuples sur leurs richesses naturelles, indiquant que le Maroc est le seul pays africain à ne pas ratifier ladite charte et ne permet pas à la commission de visiter les territoires occupés de la République arabe sahraouie démocratique, ce qui va à l’encontre des décisions de l’UA. Cette attitude suscite de nombreuses questions sur cet entêtement et comportement irresponsable du Maroc.De même, la commission sahraouie a appelé la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples à assumer, dans l’immédiat, ses responsabilités pour condamner cette agression contre un pays africain occupé, et de prendre les mesures nécessaires et immédiates qui s’imposent pour la protection des civils sahraouis contre la cruauté de l’occupant, conformément aux dispositions de la charte africaine des droits de l’homme et des peuples mais aussi des conventions internationales pertinentes. La commission a demandé également de procéder, dans les plus brefs délais, à l’organisation d’une visite dans les territoires occupés, en application des décisions de l’UA et d’enquêter, surtout, sur les violations commises contre le peuple sahraoui dans cette dernière colonie d’Afrique que la commission n’a jamais visitée, en dépit des appels qui lui sont lancés.Conscient de la gravité de la situation des droits de l’homme, piétinés par l’occupant marocain, notamment après la violation du cessez-le-feu, le Groupe de soutien de Genève pour la protection et la promotion des droits de l’homme au Sahara occidental, composé de 256 organisations non gouvernementales (ONG), a appelé le commissaire des droits de l’homme à dépêcher, au plus vite, une mission de surveillance au Sahara occidental occupé. Il lui a demandé de présenter son rapport pour la prochaine session du Conseil des droits de l’homme afin de se pencher sur les violations des droits de l’homme. Pour sa part, partant des graves violations que subissent les droits de l’homme dans les territoires occupés du Sahara occidental, l’instance sahraouie contre l’occupation marocaine (Isacom) a fait appel au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour intervenir rapidement et faire pression sur le Maroc afin de lui imposer le respect de la quatrième convention de Genève relative à la protection de la population civile en temps de guerre, après que le régime marocain ait déclenché une nouvelle guerre contre le peuple sahraoui. L’instance a rappelé la responsabilité du CICR, qu’il a longuement abandonnée, sous prétexte qu’il n’y avait pas de guerre dans le pays, raison infondée depuis le 13 novembre 2020.Un registre chargé de violations et de crimesDepuis qu’il a posé pied dans les territoires sahraouis en 1975, l’occupant marocain a commis de graves violations des droits de l’homme et des crimes contre l’humanité. A ce propos, son «registre» est chargé de transgressions. En effet, le Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l’homme (Codesa) a dénoncé dans son rapport annuel de 2019, les violations colossales des droits de l’homme commises par l’occupant contre les civils sahraouis, avec des données et des preuves témoignant du caractère systématique des crimes contre l’humanité et des violations répétées des droits de l’homme.Le rapport indique, dans les statistiques enregistrées, la répression de plus de 170 manifestations pacifiques, qui ont fait 700 victimes sahraouies, tous âges et catégories sociales confondus. Le rapport indique, d’un autre côté, la poursuite des campagnes d’arrestations politiques à l’encontre de toute personne osant exprimer sa position soutenant l’indépendance de son pays. Il a également inclu la liste des procès injustes intentés aux militants, aux défenseurs des droits de l’homme, aux blogueurs et aux étudiants, qui sont loin de répondre aux critères d’un procès équitable. Des observateurs étrangers et les familles des «accusés» ont été empêchés d’assister aux procès.Le rapport Codesa affirme que ces violations sont commises à l’ombre du blocus militaire, policier et médiatique et même juridique imposé aux villes sahraouies occupées, fermées par les autorités d’occupation aux délégations de juristes internationaux et observateurs étrangers. Un avis que partage Amnesty international qui déclare, dans un communiqué détaillé publié en octobre 2020, que les restrictions longtemps imposées par les autorités marocaines à l’accès des organisations indépendantes pour les droits de l’homme et des journalistes aux territoires occupés, sont toujours en vigueur au Sahara occidental et ont limité la surveillance des violations des droits de l’homme et permis aux forces de sécurité marocaines d’échapper à la justice. Il est clair que les violations quotidiennes commises par l’occupant, mettent à mal la situation des droits de l’homme dans la partie occupée du Sahara occidental et que les villes occupées servent de prisons dans lesquelles l’occupant marocain peut commettre à sa guise les pires violations des droits de l’homme, à l’abri des regards des observateurs internationaux, échappant ainsi aux sanctions et à la justice internationale.C’est à se demander alors où sont les organisations régionales et internationales.Source : El Djeich n° 691, février 2021Tags : Sahara Occidental, Front Polisario, Maroc, droits de l’homme, CODESA, -
Sahara Occidental : La mère d'un détenu saisit le CICR sur l’état de santé des détenus sahraouis se dégrade
La mère du détenu sahraoui Mohamed Amine Hedi, a appelé le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et les consciences vives à intervenir pour la libération de son fils et l’ensemble des détenus politiques sahraouis des geôles de l’occupant marocain.
Après avoir alerté sur la dégradation de l’état de santé de son fils, détenu dans une prison marocaine depuis plus de dix ans suite à sa participation à une manifestation pacifique, Mme Mnina Mohamed Amine a expliqué que son fils, « confronté depuis des années à l’isolement et à la privation de son droit à poursuivre ses études supérieures et à bénéficier de soins médicaux, a entamé une grève de la faim, depuis le 13 janvier ».La mère du détenu sahraoui a également dénoncé les mauvais traitements infligés à son fils par l’administration de la prison « Tiflet 2″ et sur les maladies chroniques dues aux conditions lamentables de son incarcération. Les administrations pénitentiaires marocaines s’acharnent, dans leur politique oppressive, contre les détenus politiques sahraouis, dont ceux de Gdeïm Izik, notamment avec la propagation du nouveau coronavirus (Covid-19) dans les prisons marocaines. Les détenus de Gdeïm Izik se trouvent dans plusieurs prisons marocaines.D’autre part, les forces de répression marocaines ont arrêté, vendredi, l’activiste sahraoui des droits de l’Homme, Mohamed Bamba Daf dans la ville occupée de Smara, sous prétexte d’un avis de recherche local lancé en 2013. Selon le site d’information « Sloan Media », l’arrestation de Mohamed Bamba Daf serait « une méthode habituelle exercée par l’occupant marocain pour intimider les militants », estimant que « la décision d’arrestation, illégale et totalement infondée serait un règlement de compte et une vengeance contre des militants, activistes et journalistes sahraouis ».L’activiste sahraoui a mené, rappelle-t-on, une série de protestations dans la ville de Smara où un fort dispositif de sécurité a été déployé en vue d’ouvrir un « dialogue avec lui et écouter ses revendications », ce qui réfute l’existence d’un quelconque avis de recherche à son encontre. Depuis le 13 novembre 2020, date à laquelle la guerre a repris entre les forces marocaines et l’armée sahraouie suite à la violation du cessez-le-feu par le Maroc , une forte série d’arrestations à l’encontre de civils sahraouis, notamment les activistes des droits de l’Homme et les journalistes, a été menée par les autorités d’occupation marocainesM. BendibLe Courrier d’Algérie, 31 jan 2021Tags : Sahara Occidental, Maroc, répression, CICR, droits de l’homme, Mohamed Lamine Haddi, -
Déclaration: Rapport sur la tenue de la deuxième session de CODESA
Déclaration: Rapport sur la tenue de la deuxième session du Comité administratif du Collectif des défenseurs des droits de l’homme sahraouis au Sahara occidental.Conformément à l’article (12) de sa Loi fondamentale, l’Association sahraouie des défenseurs des droits de l’homme au Sahara occidental a tenu la deuxième session de son comité administratif à distance sur « Zoom », qui a débuté à huit heures (20 heures) dans la soirée. du dimanche 03 janvier 2021.
Cette session porte le nom du martyr sahraoui et de l’ancien kidnappé, membre du Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis « Buchraya Abahazem », et était organisée sous le slogan:
Une lutte globale et une mobilisation organisationnelle pour mettre en œuvre et exécuter le droit international humanitaire et accélérer la décolonisation du Sahara Occidental occupé.
Après s’être assuré qu’un quorum était disponible pour tenir la réunion, l’ordre du jour proposé par le Bureau exécutif a été présenté, discuté et approuvé, qui portait sur les points suivants:
Rapport narratif entre les deux sessions du Comité administratif.
Un rapport sur les conditions d’organisation du rassemblement.
Rapport financier.
Un rapport de synthèse des règles et de la procédure de discussion et d’approbation.
Rapport sur les comités fonctionnels pour discussion et approbation.
Discussion générale.
Approbation du règlement intérieur et des comités fonctionnels.
Soumettez des résumés.
Après avoir lu tous les rapports élaborés et fourni une brève présentation du contenu et des thèmes du système interne, et de l’objectif de former des comités fonctionnels conformément à l’article (19) de la loi fondamentale du Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis au Sahara occidental , la parole a été donnée pour les interventions, qui ont porté dans leur ensemble sur une évaluation positive de la performance de l’organisation Depuis la conférence de fondation, dans le cadre d’une discussion objective et approfondie, les réalisations, les contraintes et les obstacles qui ont accompagné le travail de l’organisation ont été examinés , avec un appel à travailler pour les surmonter par la lutte et l’expansion organisationnelle.
Après cela, le processus d’approbation et de vote a eu lieu:
Le règlement intérieur de l’organisation (première version).
Comités fonctionnels.
Les travaux de la deuxième session du Comité administratif se sont distingués par la présence équilibrée des membres de l’organisation et la participation des femmes et des jeunes à un débat constructif à travers des interventions précieuses dont les conclusions fondamentales peuvent être résumées comme suit:
♦ L’évaluation positive et objective de l’expérience du Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis au niveau organisationnel et du produit accumulé dans le cadre de la lutte et de la continuité organisationnelle du rassemblement malgré les contraintes subjectives et objectives, et les obstacles globaux rencontrés l’expérience, qui exige de les surmonter à l’avenir avec plus de travail et une expansion organisationnelle et de lutte.
♦ Les membres du Comité administratif ont affirmé qu’ils étaient pleinement prêts à doubler les travaux afin d’incarner les résultats, les recommandations et les décisions de la conférence fondatrice et son slogan central.
♦ La nécessité de susciter l’intérêt pour la dimension formative, de poursuivre la structure organisationnelle et l’expansion, et de se concentrer dans l’étape à venir sur la dimension de la lutte et de la protestation, afin que le travail de l’assemblée ne se limite pas au suivi et à la dénonciation des droits de l’homme crimes commis par la force d’occupation marocaine.
♦ Incarner le slogan de la conférence fondatrice appelant à la nécessité d’une action unifiée pour approfondir l’ouverture aux organisations de défense des droits de l’homme sahraouies dans les territoires occupés, et se concentrer fortement sur le processus de coordination avec elles dans le cadre d’un effort de lutte unitaire pour faire face aux crimes contre l’humanité et les crimes de guerre commis par les forces d’occupation marocaines.
Voici les comités fonctionnels qui ont été formés au cours de cette session:
+ Comité Femmes, Enfance et Jeunesse.
+ Commission des ressources naturelles, de l’environnement et de l’immigration.
+ Comité d’organisation, études et formations.
+ Comité des mines.
+ Comité des relations extérieures et de la coopération.
+ Comité Médias et Communication.
Enfin, il convient de noter que le Groupe Collectif des défenseurs des droits humains sahraouis au Sahara occidental avait précédemment formé le Comité exceptionnel pour la protection des civils sahraouis le 18 novembre 2020, conformément à ce qui était contenu à l’article (19) de son Loi.
Laâyoune / Sahara Occidental occupé 05 janvier 2021
Le bureau exécutif du collectif des sahraouis
Défenseurs des droits humains au Sahara occidental
CODESA Sahara occidental
Tags : #SaharaOccidental #WesternSahara #CODESA
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Sahara Occidental : L’Apartheid au Maghreb
L’armée de libération sahraouie pilonne depuis plus d’un mois les positions de l’armée marocaine, le long du mur de la honte. Un véritable climat de guerre règne donc sur les frontières entre les deux pays. L’observateur non averti peut penser à une pulsion guerrière des militaires Sahraouis. Mais à regarder de plus près, l’on découvre qu’ils ne font rien d’autre que tenter de récupérer un territoire spolié par un Etat colonialiste aux desseins expansionnistes, dont l’ensemble des peuples de la région ont souffert.La détermination de libérer les territoires est adossée à la volonté de libérer tout un peuple, le leur. Et pour cause, les Sahraouis des territoires occupés par le Maroc vivent, comme au temps de la colonisation occidentale. Et ce ne sont pas les nombreuses ONG honnêtes qui démentiraient pareille assertion. On en veut pour preuve le témoignage d’une militante américaine qui a raconté une scène ahurissante qui s’est déroulée sous ses yeux. Des policiers marocains ont passé à tabac une militante sahraouie des droits de l’Homme. Cet acte d’une extrême gravité n’aurait-il pas pu être évité par les services de sécurité du royaume?
Dans bons nombres de pays, pareils incidents n’auraient pas eu lieu pour la simple raison que des consignes auraient été données aux membres des services de sécurité. Mais il semble que, soit les policiers s’en fichaient des ordres qu’ils recevaient, soit ils pensaient qu’un passage à tabac ne relevait pas de l’atteinte aux droits de l’Homme. De plus, il est de notoriété public au Maroc que les services de renseignements sont tellement bien protégés par le Palais royal que ses éléments peuvent faire ce que bon leur semble, sans être inquiétés. Dans le l’échelle de « faire ce que bon leur semble », un passage à tabac est au niveau zéro.Si les policiers ont accompli un acte aussi féroce en présence d’une personnalité étrangère, qu’auraient-ils fait sans témoins ? On n’ose à peine y penser. C’est cela le véritable visage de la colonisation marocaine au Sahara occidental: une brutalité quasi animale. Il faut savoir que ce qu’a vu et raconté l’Américaine n’est qu’une minuscule portion de la partie apparente de l’Iceberg. Il est grand temps que l’humanité sache qu’un drame à la limite de l’apartheid est entrain de se dérouler sous ses yeux, avec la complicité et la passivité de la France et des Etats Unis, principaux soutiens du roi milliardaire. Il faut que cela cesse.Par Nabil G.Ouest Tribune, 29 déc 2020Tags : #SaharaOccidental #Maroc #Répression -
Sahara occidental : Le Maroc réprime des indépendantistes
(New York) – Le Maroc a réprimé des activistes indépendantistes au Sahara occidental suite à un incident à un poste frontière survenu le 13 novembre 2020, a déclaré Human Rights Watch aujourd’hui. L’incident a ravivé le conflit, depuis longtemps paralysé, entre le Maroc et le Front Polisario, mouvement basé en Algérie et réclamant l’indépendance de ce territoire. Les forces de sécurité ont brutalement dispersé des manifestations en faveur de l’indépendance. Elles ont aussi harcelé, frappé ou arrêté plusieurs activistes, ou encore attaqué leurs domiciles.Le fait que l’administration américaine ait reconnu, le 10 décembre, la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental ne change en rien à son statut de territoire non autonome, tel que déterminé par les Nations Unies.« Le Maroc et le Polisario s’affrontent sur les plans frontalier et diplomatique, mais cela n’autorise en rien le Maroc à réprimer des civils sahraouis qui s’opposent pacifiquement à son administration du territoire », a déclaré Eric Goldstein, directeur par intérim de la division Moyen-Orient et Afrique du Nord de Human Rights Watch.Fin octobre, des civils sahraouis ont bloqué une route reliant le Sahara occidental à la Mauritanie à travers une zone tampon de 5 kilomètres. Côté Sahara occidental, le Maroc maintient depuis longtemps le poste frontalier de Guerguerat, dont l’existence même est considérée, par le Polisario, comme une violation de l’accord de cessez-le-feu signé entre les deux parties en 1991. Le 13 novembre, l’armée marocaine a expulsé les civils de la zone tampon sans faire de victimes ni d’arrestations. Soutenant que cette opération mettait fin, de fait, au cessez-le-feu, le Polisario a fait voeu de « reprendre la guerre ». Aucune confrontation armée significative n’a eu lieu depuis.Les autorités marocaines contiennent fortement, depuis longtemps, toutes les manifestations d’opposition à leur administration du Sahara occidental. Elles empêchent les rassemblements de soutien à l’autodétermination sahraouie, soumettent les activistes indépendantistes à des violences, dans la rue ou en garde à vue, les emprisonnent, les condamnent au terme de procès entachés d’irrégularités ou d’actes de torture, entravent leur liberté de déplacement, et les font suivre ouvertement. De telles violations ont de nouveau été rapportées suite à l’incident de Guerguerat.À Laâyoune, après des manifestations majoritairement pacifiques en soutien au Polisario le soir du 13 novembre, des membres armés des forces de sécurité marocaines et des véhicules blindés de transport de troupes ont été déployés dans plusieurs quartiers, dressant des barrages routiers et empêchant les piétons de circuler. La branche de Laayoune de l’Association marocaine des droits humains a rapporté que pendant les quelques jours qui ont suivi le 13 novembre, les forces de sécurité marocaines ont matraqué des passants pacifiques, des policiers masqués ont attaqué ou fait irruption dans sept maisons de partisans présumés du Polisario, et des hommes, femmes et enfants ont été arrêtés avec un usage disproportionné de violence.À la même période, des groupes d’activistes sahraouis ont rapporté des événements similaires dans les villes de Smara, Dakhla et Boujdour. Les manifestations indépendantistes brutalement réprimées étaient en grande majorité pacifiques, même si quelques cas limités de jets de pierre sur la police ont été enregistrés, notamment à Laâyoune. Les autorités, en revanche, ont autorisé de larges manifestations dans le Sahara occidental, le 12 décembre, pour célébrer la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire.Le 16 novembre, des policiers sont allés chercher Hayat Diyya, 12 ans, dans son collège de Laâyoune, et l’ont emmenée dans un poste de police, après qu’un membre du personnel de l’école a signalé qu’elle portait une veste de type militaire et qu’elle avait cousu, sur son uniforme scolaire, un écusson représentant le drapeau sahraoui. « Les policiers l’ont retenue pendant cinq heures, l’ont giflée, lui ont tiré les cheveux, et l’ont frappée brutalement sur plusieurs parties de son corps », a déclaré Lahbiba Diyya, la mère de Hayat, à Human Rights Watch. « Ils l’ont aussi forcée à s’agenouiller et à chanter l’hymne national du Maroc face à un portrait du roi. Depuis, elle fait régulièrement des cauchemars. »Sultana Khayya, une activiste connue de la ville de Boujdour, a déclaré à Human Rights Watch que des agents de police avaient pénétré en son absence dans son domicile familial le 19 novembre, et frappé sa mère de 84 ans à la tête. Ayant perdu connaissance, cette dernière a été évacuée en ambulance vers un hôpital. Khayya a ajouté que les policiers sont revenus le lendemain soir, ont encerclé la maison, martelé la porte avec leurs gourdins, puis frappé à la tête avec une matraque en métal sa sœur Waara, 47 ans, lui causant des saignements. Depuis lors et au moins jusqu’au 3 décembre, jour où Human Rights Watch a interrogé Sultana Khayya, la police est restée devant la maison, empêchant les membres de la famille de sortir et les visiteurs, y compris les proches, d’entrer.Le 15 novembre vers 5 heures du matin, une vingtaine de policiers en civil ont pénétré dans une maison de Laâyoune, ont sorti de son lit Ahmed El Karkar, un homme de 19 ans atteint d’un handicap mental, et l’ont arrêté. Il a ensuite été accusé d’avoir dressé des obstacles routiers ainsi que d’avoir insulté et agressé un agent de police lors d’une confrontation entre manifestants et policiers à Laâyoune, deux jours plus tôt.La mère d’El Karkar a déclaré à Human Rights Watch qu’Ahmed était à la maison pendant cette confrontation. Le 12 décembre, un tribunal l’a condamné à dix mois de prison. Son avocat a informé Human Rights Watch que le tribunal avait rejeté sa requête d’examen médical pour prouver le handicap mental de son client. El Karkar est aujourd’hui à la prison Lakhal de Laayoune, en attendant son procès en appel.Une activiste sahraouie, Nezha Khalidi, a déclaré à Human Rights Watch que l’après-midi du 21 novembre, quelques heures avant la cérémonie prévue pour célébrer son mariage avec Ahmed Ettanji, activiste sahraoui lui aussi, la police a encerclé et bloqué trois maisons appartenant à des parents des deux fiancés, coupé l’électricité dans l’une d’elles, et interdit à tous les occupants de quitter ces maisons, empêchant de fait la famille de se rassembler pour célébrer le mariage.Le mariage a été annulé, et les maisons sont restées sous surveillance policière depuis, a déclaré Khalidi à Human Rights Watch le 10 décembre. Elle a précisé que cet assaut de la police ne répondait à aucune provocation, et que le mariage devait être un événement familial privé. Khalidi comme Ettanji font partie d’Équipe Média, un collectif d’activistes Sahraouis qui se sert des médias sociaux pour contourner la censure du Maroc et documenter la répression. Ses membres sont régulièrement harcelés par les autorités.Les autorités marocaines font systématiquement obstruction au travail des associations qui plaident pour l’autodétermination au Sahara occidental. Le 29 septembre, en réponse à la création de l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine, un nouveau groupe indépendantiste fondé entre autres par une activiste célèbre, Aminatou Haidar, un procureur de Laayoune a annoncé l’ouverture d’une enquête judiciaire pour « activités [visant à] port[er] atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume ». Le même jour, la police a encerclé le domicile de six membres de ce nouveau groupe, dont Haidar. L’un d’eux a déclaré à Human Rights Watch le 5 octobre que des véhicules de police les suivaient dès qu’ils quittaient leurs maisons, quel qu’en soit le motif, et les empêchaient de recevoir des visites.La plus grande partie du Sahara occidental est sous occupation du Maroc depuis que l’Espagne, l’ancien administrateur colonial du territoire, s’en est retirée en 1975. Le gouvernement considère qu’il s’agit d’un territoire marocain et refuse tout référendum d’autodétermination dont l’un des choix serait l’indépendance. Cette option était pourtant incluse dans le référendum sur lequel le Maroc et le Front Polisario s’étaient accordés, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu signé en 1991 sous l’égide de l’ONU – mais ce référendum ne s’est jamais tenu. Les Nations Unies ne reconnaissent pas l’annexion du Sahara occidental par le Maroc, et ont fait savoir que leur position demeurait « inchangée » malgré la reconnaissance par les États-Unis de la souveraineté marocaine sur le territoire.Le Maroc a toujours refusé que le mandat de la mission des Nations Unies pour le maintien de la paix au Sahara occidental (MINURSO) soit élargie afin d’englober le suivi des droits humains. Human Rights Watch a appelé à un tel élargissement à plusieurs reprises, afin d’aligner cette mission sur la quasi-totalité des opérations modernes de maintien de la paix de l’ONU.« Ni la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine, ni la répression du Maroc, ne peuvent ôter aux Sahraouis leur droit fondamental de s’opposer pacifiquement à l’administration du territoire par le Maroc », a conclu Eric Goldstein.HRW, 18 déc 2020 -
Le droit à la vie
Les pseudos réprimandes mal placées du Parlement européen à l’endroit de l’Algérie cachent très mal les véritables intentions de l’Occident. Qu’on retienne donc qu’en plus de l’Algérie, la Chine, la Russie et d’autres pays «triés sur le volet» sont régulièrement l’objet de résolutions pondues par des instances à l’image du PE, sur un soit disant manquement aux droits humains. Les parlementaires européens et les lobbies qui les actionnent font mine d’oublier que le droit à la vie est, de loin, le premier droit humain. Or, si l’on établit un bilan de la défense de ce droit entre l’occident, la Chine, la Russie et l’Algérie, il ressort que le même occident a foulé du pied le droit à la vie de ses propres citoyens.
Et pour cause, plus de 50 % des décès provoqués par le Covid-19 l’on été chez eux, en Amérique et en Europe. Les pays victimes de l’acharnement droit-de-l’hommiste ont très largement défendu le droit à la vie de la population. Il est clair que si les chiffres étaient inversés, le Parlement européen et autres instances occidentales auraient brandi le droit à la vie et pondu une série de résolutions accusant la Chine, la Russie et l’Algérie de décimer leur peuples respectifs.
Mais la réalité quotidienne démontre que les dizaines de milliers de morts au quotidien sont comptabilisés chez-eux. On pourrait se satisfaire de l’actualité sanitaire pour démasquer les viles intentions des occidentaux. Mais leur responsabilité dans la transgression du droit à la vie sont bien plus ancienne que l’épisode de la Covid-19.
En effet, en analysant tous les massacres d’hommes, de femmes et d’enfants perpétrés depuis la fin de la guerre froide et même avant, on est amené à dire que le doute n’est plus permis sur les intentions des occidentaux quant à la guerre qu’ils disent mener contre le terrorisme international. Principaux bénéficiaires du marché mondial de l’armement, ce sont eux qui arment les belligérants.
L’Irangate illustre parfaitement cet état de fait. Mais l’interventionnisme de l’Europe et des USA ne s’arrête pas à la fourniture des armes. Ils imposent des embargos qui affament et tuent des milliers d’enfants innocents. Ils se sont amusés à créer El Qaïda, puis Daesh, pour détruire des pays entiers au Moyen Orient.
Sachant cela, il est illogique de croire à la thèse d’un Occident épris de paix et de droits de l’homme. Il est clair que dans la stratégie des puissances occidentales, tous les artifices qu’inventent leurs parlements ne sont que des outils qui leur serviront à créer un monde à leur image. On en a une petite idée : exit le droit à la vie.
Par Nabil G.Ouest Tribune, 6 déc 2020
Tags : Parlement Européen, Algérie, PE, UE, droits de l’homme, Russie, Chine, Etats-Unis, France,
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Le G5 Sahel, l’Union européenne et la MINUSMA réunis à Nouakchott
Nouakchott a abrité mardi 29 septembre 2020 la réunion tripartite Nations Unies, Union européenne et G 5 Sahel dans le cadre de l’arrangement technique pour la fourniture d’un appui opérationnel et logistique à la force conjointe du G 5 Sahel. Alors que le Conseil de sécurité des Nations Unies vient d’élargir les prérogatives de la Minusma, l’Union européenne, seul partenaire du G 5 Sahel, promet d’injecter 400 millions d’Euros avec un focus sur les droits de l’homme.
En plus de la Mauritanie, des délégations sont venues des quatre autres pays membres du G5 Sahel (Burkina Faso, Niger, Mali et Tchad) et de son secrétaire exécutif, Maman Sambo Sidikou, ainsi que le Chef de la MINUSMA, représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour le Mali, Mahamat Saleh Annadif, et l’ambassadeur en chef de la délégation de l’Union européenne en Mauritanie, SEM. Giacomo Durazzo. Nouakchott fut ainsi le lieu d’une réunion tripartite de très haut niveau.
Retrouver le maillon manquant du G5 Sahel
Comme l’a rappelé dans son discours le Chef de la MINUSMA, force de maintien de l’ordre au Mali, M.Mahamat Amadif, «cette réunion tripartite vient combler une lacune, voire un maillon qui a pu manquer au lancement de la force conjointe G5 Sahel depuis qu’elle a été initiée en février 2017 ».
Il a aussi rappelé que les Nations Unies n’ont pas seulement salué la mise en place du G 5 Sahel en tant qu’institution en 2014, elles ont surtout salué la mise en place de cette structure comme outil de développement et de sécurité.
Il a souligné l’engagement du Secrétaire général des Nations Unies à rendre opérationnelle cette force conjointe, car selon lui sa mission ne doit pas seulement concerner les seuls pays du G 5 Sahel mais doit régler de manière globale les questions de sécurité.
Il a expliqué les difficultés au sein du Conseil de sécurité pour faire passer le message, ce qui a abouti à un minima avec la résolution 2391 de 2017 accompagné par l’arrangement technique signé en février 2018 à Bruxelles, qui a permis la mise en place de ce financement par l’Union européenne et qui mandate la MINUSMA de fournir cet appui logistique (rations alimentaires, carburant, évacuations médicales et autres).
Un pas politique important
Enfin, le Chef de la MINUSMA a salué au passage la dernière résolution du Conseil de sécurité, la résolution 2531 qui selon lui a apporté un plus, soulignant que c’est cette résolution qui a permis cette présente concertation tripartite et qui a permis de façon claire de déclarer que «l’appui des Nations Unies à travers la MINUSMA doit être coordonnée avec le Secrétariat Exécutif du G5 Sahel». Il s’agit, d’après lui, d’un pas politique extrêmement important, parce que c’est le maillon qui manquait.
«La réunion de ce matin a pour objectif de matérialiser cette décision importante prise par le Conseil de Sécurité » a-t-il insisté.
Auparavant, le Secrétaire Exécutif du G5 Sahel, Mahamat Sambo Sidikou, avait évoqué les insuffisances à combler afin de rendre les opérations plus efficaces. Selon lui, l’objectif assigné aux bataillons ne peut être atteint par le système actuel. Cette réunion est pour lui une occasion de revisiter les méthodes actuelles, ajoutant que le meilleur moyen d’atteindre les objectifs visés est d’impliquer les opérateurs locaux.
Le respect des droits de l’homme, la priorité
De son côté, l’ambassadeur Délégué de l’Union européenne en Mauritanie a mis l’accent sur l’apport de l’Europe en termes financiers dont une promesse de 400 millions d’euros déjà tenue, a-t-il souligné, évoquant une enveloppe de plus de 230 millions d’Euros déboursés grâce à la facilité africaine de paix qui se décline selon lui en plusieurs composantes. Il a cependant insisté sur deux aspects, le cadre de conformité qui met un accent particulier sur le respect des droits de l’homme et le soutien à l’équipe chargée de ce volet (HRDDP) de la MINUSMA. Il a souhaité que cette réunion puisse encourager la collaboration entre la force conjointe G 5 Sahel, la MINUSMA et le Haut Commissariat aux Droits de l’Homme.
Les responsables ont par la suite répondu aux questions des journalistes avant de poursuivre leurs travaux en huis clos.
Cheikh AïdaraSource : Le Courrier du Nord, 30 sept 2020
Tags : Sahel, ONU, G5, terrorisme, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad, Burkina Faso,droits de l’homme, MINUSMA,
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Mali : la MINUSMA enquête sur des allégations de violations de droits de l’homme dans le centre du pays
La Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a vigoureusement condamné mardi les récentes attaques perpétrées dans le cercle de Bankass (région de Mopti).
Dans un communiqué, la mission onusienne s’est dit préoccupée par les allégations de graves violations de droits de l’homme survenues lors de ces attaques menées dans cette partie centrale du Mali.
La Division des droits de l’homme et de la protection (DDHP) de la MINUSMA enquête actuellement sur ces allégations d’abus survenus lors d’attaques perpétrées le 16 février à Minima Maoudé (à environ 34 kilomètres au sud-ouest de Bankass) et le 17 février à Libe (à environ 40 kilomètres au sud-est de Bankass).
Selon des rapports préliminaires dont a pris connaissance la mission onusienne, un groupe d’hommes armés aurait attaqué samedi le village de Minima Maoudé. Les individus auraient ouvert le feu sur des civils, causant plusieurs morts et blessés. Ils auraient également incendié une grande partie des cases et des greniers du village.
Le lendemain, un autre groupe d’hommes armés aurait attaqué le village de Libe, situé à 15 kilomètres à l’est du village de Minima Maoudé. Le groupe aurait également ouvert le feu sur des civils, faisant plusieurs morts et blessés, incendié les cases et les greniers du village et tué le bétail.
La MINUSMA a dépêché une mission sur les lieux des attaques. Elle a salué les efforts du gouvernement du Mali qui a rapidement déployé un détachement des Forces armées maliennes (FAMa) dans la zone après les incidents, et de la Gendarmerie de Bankass qui a ouvert une enquête pour faire la lumière sur ces attaques.
Ces attaques interviennent dans un contexte de recrudescence de la violence armée dans le cercle de Bankass. Entre le 1er janvier et le 16 février 2019, la DDHP a documenté sept incidents ayant occasionné la mort d’au moins 49 civils dans cette subdivision territoriale de la région de Mopti.
Le 12 février dernier, l’Expert indépendant sur la situation des droits de l’homme au Mali, Alioune Tine, avait exprimé sa profonde préoccupation concernant la détérioration continue de la situation sécuritaire et humanitaire au centre et au nord du Mali. « De graves et récurrentes violations et abus des droits de l’homme, y compris des allégations d’exécutions extrajudiciaires, d’enlèvements, de tortures, de mauvais traitements et détentions illégales, sont commis en toute impunité », avait dénoncé l’expert a l’issue d’une mission au Mali au cours de laquelle il s’était notamment rendu dans la région de Mopti.
Face à cette situation « alarmante », la MINUSMA exhorte les autorités maliennes à prendre des mesures urgentes pour prévenir de nouveaux incidents de violence armée, ainsi qu’à faire aboutir son enquête en vue de traduire en justice les auteurs de ces crimes.
ONU INFO
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Maroc: Note de la DGED sur le rapport de Freedom House
Note d’alerte
Rapport de Freedom House sur les « sociétés les plus répressives »
Contexte
Freedom House a publié aujourd’hui 3 juin 2010 le rapport 2010 « Pire des pires : les sociétés les plus répressives du monde ».
Ce rapport annuel, retrace la situation des droits politiques et libertés civiles dans des pays et des territoires contestés considérés comme étant des zones où sont commises les pires des exactions. Chaque pays/territoire (une vingtaine au total) est noté de 1 à 7 (7 étant la situation où il y a absence absolue de libertés)Analyse
Le territoire du Sahara1 figure cette année encore sur la liste des +sociétés les plus répressives+. Le rapport publié aujourd’hui, lui attribue la note de 7 pour les droits politiques et 6 pour les libertés civiles. Freedom House y critique sévèrement la politique du Maroc dans les provinces du sud en matière de libertés civiles et de droits politiques. Nous présentons dans ce qui suit des passages particulièrement négatifs sur chacun de ces deux aspects :
Concernant les droits politiques, « en tant que force occupante du Sahara occidental, le Maroc contrôle les élections locales et veille à ce que les dirigeants indépendants soient exclus du processus politique et du parlement marocain. »,
En matière de libertés civiles, « les autorités marocaines continuent d’expulser et d’arrêter les sahraouis et les journalistes étrangers qui critiquent la position du royaume dans l’affaire du Sahara. La liberté de rassemblement des sahraouis est sévèrement restreinte, ils n’ont pas le droit de constituer des organisations politiques indépendantes ou non gouvernementales »
N.B : la partie du rapport concernant le Sahara publié aujourd’hui ressemble quasiment mot à mot à celle de l’année dernière. Ce qui dénote d’une grave légèreté de traitement et d’une grande faiblesse dans l’analyse.
Recommandation
Il conviendrait de réagir aux critiques et de neutraliser les accusations développées dans ce rapport à l’encontre du Maroc.
A ce titre, nous recommandons d’adopter une démarche offensive en capitalisant sur les institutions et organisations marocaines afin d’empêcher les ennemis du Royaume d’en tirer un quelconque bénéfice politique.Sur le volet Libertés civiles :
- Sensibiliser le CCDH à la publication de ce rapport pour qu’il prépare une réponse appropriée et qu’il active ses réseaux, au niveau national ou international, dans le microcosme des organisations des droits de l’Homme et les institutions internationales.
- Sensibiliser les organisations de droit de l’Homme (l’OMDH par exemple) et la société civile locale, susceptibles d’apporter un témoignage sur la réalité de la situation dans les provinces du sud.
- Sensibiliser les médias nationaux en expliquant les ambigüités et les équivoques qui entachent le rapport.
- Sensibiliser les acteurs politiques et membres du gouvernement et chancelleries du Royaume en expliquant les ambigüités et les équivoques qui entachent le rapport.
Bien entendu toute cette démarche devra être cadrée pour éviter sur médiatiser ce rapport
Sur le volet libertés politiques :
- Il conviendrait notamment de souligner le taux de participation, enregistré dans les provinces du sud, lors des différentes consultations électorales. Ce taux étant l’un des plus importants est la preuve que la liberté politique n’est entravée d’aucune manière que ce soit.
Aussi, il serait judicieux de souligner à un niveau plus global, deux éléments essentiels :
- Le Maroc s’est inscrit dans une logique de protection des droits de l’Homme en dépassant son acception traditionnelle pour les consacrer au niveau du respect des droits économiques et sociaux (INDH, infrastructure, entreprenariat, investissement…).
- La logique de deux poids-deux mesures appliquée par les organisations internationales qui procèdent par raccourcis en critiquant le Maroc sans se soucier du sort des populations vivantes dans les camps de Tindouf.
1. L’organisation Freedom House considère le Sahara comme territoire contesté et le dissocie du Maroc. La notation Maroc de l’organisation est meilleure que celle du Sahara. Le Royaume est parmi les rares pays de la région considéré comme « partiellement libre ». Pour plus d’informations voir rapport annuel de Freedom House publié le 12 janvier 2010.
3 juin 2010