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  • L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    Tags : Israël, Etats-Unis, Maroc, EAU, Soudan, normalisation – L’aide USA sollicitée pour réanimer les Accords d’Abraham

    Shaked : amener plus de pays dans les accords d’Abraham nécessitera des incitations américaines
    Le ministre de l’Intérieur insiste sur le fait qu’aucun geste israélien envers les Palestiniens n’est nécessaire pour élargir les accords de normalisation, déclare que la politique d’Israël sur les colonies est d’accepter d’être en désaccord avec Washington

    WASHINGTON — La ministre de l’Intérieur Ayelet Shaked a déclaré mercredi que pour étendre les accords de normalisation d’Israël avec les pays arabes qui ont commencé l’année dernière, les États-Unis devront offrir leurs propres incitations aux pays candidats.

    Et tandis que Jérusalem a dû renoncer à son projet d’annexer de grandes parties de la Cisjordanie pour mettre en œuvre les accords, aucun autre geste israélien envers les Palestiniens ne sera nécessaire afin de s’appuyer sur les accords de normalisation existants, a fait valoir le haut ministre.

    Shaked, l’un des membres les plus à droite du gouvernement, a parlé au Times of Israel à la fin de son voyage aux États-Unis, où elle a rencontré le secrétaire à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas, l’ambassadeur des États-Unis en Israël Tom Nides, l’ambassadeur des Émirats arabes unis aux États-Unis Yousef al-Otaiba, aux membres du Congrès et à plusieurs grandes organisations juives.

    Considérer les États-Unis comme le principal responsable d’inciter d’autres pays à normaliser leurs liens avec l’État juif est une position qui n’avait pas été publiquement exprimée auparavant par un membre aussi haut placé du gouvernement.

    Shaked a déclaré qu’elle avait discuté de la question lors de sa rencontre avec Otaiba, les deux étant d’accord sur la nécessité de renforcer les accords existants qu’Israël a signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn et le Maroc, ainsi que sur l’importance de l’aide américaine dans le développement de nouveaux accords de normalisation.

    « Il y a beaucoup de potentiel, mais beaucoup dépend de l’influence de l’administration [Biden] », a-t-elle raconté lors de l’interview en hébreu. « En fin de compte, ces pays font la paix, non seulement parce qu’ils ont intérêt à faire la paix avec Israël, mais aussi parce qu’ils ont un intérêt [vis-à-vis] des États-Unis.

    « Chacun des pays qui ont rejoint les accords d’Abraham a reçu quelque chose des Américains, donc si les Américains sont prêts à investir dans cela, je pense qu’il y a un potentiel important », a ajouté Shaked.

    Du côté de l’accord EAU-Israël conclu à l’été 2020, Washington sous l’ancien président Donald Trump a signé une vente d’armes de 23 milliards de dollars avec Abou Dhabi qui comprenait des avions de combat F-35, qui n’appartenaient jusqu’alors qu’à Israël dans le Région. Afin d’amener le Maroc à emboîter le pas, les États-Unis ont accepté de reconnaître la souveraineté de Rabat sur la région contestée du Sahara occidental.

    Les analystes ont émis l’hypothèse qu’une partie de la raison pour laquelle l’élargissement des accords d’Abraham sera si difficile est que l’administration du président américain actuel Joe Biden n’a pas accueilli avec faveur les gestes que Trump a accepté de faire aux Émirats arabes unis et au Maroc. Néanmoins, l’actuel président américain s’est abstenu de les renverser et insiste sur le fait qu’il soutient pleinement les pays normalisant leurs relations avec Israël.

    Shaked a reconnu que la volonté du Premier ministre de l’époque Benjamin Netanyahu de mettre de côté sa proposition d’annexion de la Cisjordanie avait également joué un rôle dans la conclusion des accords d’Abraham – Otaiba a clairement indiqué qu’ils n’auraient pas eu lieu si le plan controversé avait abouti – mais elle a fait valoir que c’était la dernière mesure qu’Israël devrait prendre concernant les Palestiniens.

    L’administration Biden « sait que ce n’est pas la direction [qu’ils doivent suivre] », a-t-elle déclaré. « Oui, [l’abandon de l’annexion] a joué un rôle, mais cela ne veut pas dire que nous serons prêts à faire des concessions dans ce domaine.

    « En fin de compte, ces pays auront besoin [d’obtenir] des choses des Américains, pas de nous », a insisté Shaked.

    Shaked a ensuite précisé qu’elle n’était pas opposée aux gestes qui autonomisent les Palestiniens sur le plan économique, soulignant les milliers de permis de travail supplémentaires que le nouveau gouvernement a approuvés pour les Palestiniens de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

    « Nous sommes très favorables à cela. Nous manquons de travailleurs; ils ont besoin de gagner leur vie », a-t-elle déclaré, dans les rares commentaires publics du ministre de droite en faveur de toute sorte de geste envers les Palestiniens.

    Mais c’était à peu près aussi loin que Shaked irait sur la question. Contrairement au ministre de la Coopération régionale Issawi Frej et au ministre de la Défense Benny Gantz, qui ont travaillé ces derniers jours en coulisses pour encourager les pays européens à augmenter leur aide à Ramallah, Shaked a déclaré qu’elle ne soutenait pas l’idée de renforcer l’Autorité palestinienne.

    « Il y a des désaccords [entre les membres du gouvernement] sur cette question », a-t-elle noté.

    Pas de compromis sur le consulat
    Quant à la question qui semble constituer la plus grande menace pour les efforts de Jérusalem et de Washington pour ouvrir un nouveau chapitre dans leurs relations bilatérales – le plan de Biden de rouvrir le consulat américain à Jérusalem-Est – Shaked a reconnu que la question avait été soulevée lors de sa rencontre avec Nides, mais a refusé d’entrer dans les détails.

    « Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’ai souligné notre position principale sur cette question avec toutes les personnes que j’ai rencontrées », a-t-elle déclaré.

    Israël s’est catégoriquement opposé à la réouverture du bureau, qui a historiquement servi de mission de facto aux Palestiniens jusqu’à sa fermeture par Trump en 2019. Le Premier ministre Naftali Bennett maintient que Jérusalem est la capitale indivise d’Israël et qu’elle ne devrait pas être l’hôte de diplomates missions au service des Palestiniens. Cependant, environ une douzaine d’autres pays exploitent déjà de tels consulats à Jérusalem.

    Lorsqu’on lui a demandé comment elle s’attendait à ce que le problème soit finalement résolu, Shaked a répondu : « Ce n’est pas qu’il y ait une sorte de solution. Nous ne sommes tout simplement pas d’accord.

    Elle a refusé de commenter le dossier quant à savoir si elle accepterait que le consulat soit rouvert ailleurs.

    « D’accord pour être en désaccord » sur les règlements
    Un autre problème qui a longtemps mis à l’épreuve les relations israélo-américaines a été la construction de colonies en Cisjordanie. Israël a avancé des plans pour environ 3 000 logements au-delà de la Ligne verte le mois dernier, attirant la réprimande publique la plus sévère de Washington depuis que Biden a pris ses fonctions.

    Shaked a déclaré que les parties devront simplement « accepter de ne pas être d’accord » sur la question. « C’est comme ça. »

    « Il y a des écarts entre l’administration américaine actuelle et notre position sur la construction en Judée-Samarie. Nous devons comprendre que ces lacunes existent et apprendre à travailler avec elles », a-t-elle déclaré.

    Alors qu’un responsable de la sécurité a déclaré au Times of Israel plus tôt cette année que Gantz chercherait à donner la priorité à la construction de colonies plus près de la Ligne verte, la majorité des projets approuvés en octobre étaient destinés aux communautés israéliennes situées au plus profond de la Cisjordanie.

    Shaked a rejeté la possibilité d’un compromis qui verrait la construction de colonies limitée par le montant ou l’emplacement. « Non, c’est hors de question », a-t-elle dit.

    « Nous n’avons aucun problème à tout faire en coordination [avec les États-Unis], autant que possible, s’ils le souhaitent. Mais nous ne changeons pas notre politique », a ajouté le ministre de l’Intérieur.

    Malgré l’opposition de Biden aux colonies israéliennes, qui ont fait trembler les opinions comme faisant partie intégrante de l’État juif, le ministre de l’Intérieur a précisé que le président américain est un « grand ami d’Israël », ajoutant que le nouvel envoyé américain Nides l’ est également.

    Quant au groupe de pression juif de J Street, qui a soutenu Biden et organisé l’une des nombreuses délégations du Congrès en Israël la semaine dernière, Shaked n’a fait aucun éloge.

    Elle a déclaré que Bennett avait rencontré les législateurs lors du voyage organisé par J Street, par respect pour les membres du Congrès et l’institution. Cependant, elle a noté que Bennett n’avait pas tenu de réunion séparée avec la direction de J Street, comme il l’a fait avec l’AIPAC et d’autres grandes organisations juives aux États-Unis. Aucun membre du personnel de J Street n’a non plus été invité à participer à la réunion que le Premier ministre a tenue avec les membres du Congrès qu’il a amenés en Israël.

    The Times of Israel, 19/11/2021

    #Israel #EtatsUnis #Accords_Abraham #Maroc #EAU #Soudan #Normalisation

  • Les EAU commandent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Les EAU commandent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Tags : Russie, EAU, Emirats Arabes Unis – Les EAU commendent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Les Émirats arabes unis commandent un grand lot de voitures de luxe Aurus, très probablement à l’épreuve des balles, selon le ministre
    Le PDG d’Aurus, Adil Shirinov, a déclaré plus tôt que la holding émiratie Tawazun commencerait à fournir le Senat d’Aurus au Moyen-Orient en 2022.
    ABU DHABI, 18 novembre. /TASS/. Les Émirats arabes unis commandent un grand lot de voitures haut de gamme Aurus, très probablement pare-balles, à la Russie, a déclaré jeudi à la presse le ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Manturov.

    « Nos collègues passent une commande importante, je ne peux pas divulguer le nombre de voitures en cours de négociation et la modification particulière. Il s’agira très probablement de grosses voitures à l’épreuve des balles, ce sera un accord de base, au-delà de ce que la partie émirienne a déjà acquis », a déclaré le ministre russe.

    Parlant d’autres commandes étrangères potentielles de la voiture, Manturov a déclaré: « Le Premier ministre kazakh a rencontré notre limousine Aurus à l’épreuve des balles il n’y a pas si longtemps. J’ai même entendu dire qu’il y avait eu des discussions sur la commande du Kazakhstan, bien que je n’aie reçu aucune information sur combien [de voitures seront commandées] et qui en commandera », a-t-il ajouté.

    Le holding émirati Tawazun est l’un des actionnaires du projet Aurus. Le PDG d’Aurus, Adil Shirinov, a déclaré plus tôt que Tawazun commencerait à fournir l’Aurus Senat au Moyen-Orient en 2022. Le plan est d’exporter de 70% à 80% des voitures Aurus d’ici 2030, avec les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, plus tard la Chine et l’Europe de l’Ouest, prioritaires.

    Aurus est la première marque russe de voitures de luxe créée de toutes pièces par l’institut de design NAMI. La production en série des voitures Aurus a commencé dans le Tatarstan russe fin mai. Les actionnaires d’Aurus sont NAMI (63,5 %), Tawazun des Émirats arabes unis (36 %) et Sollers (0,5 %).

    TASS, 18/11/2021

    #Russie #EAU #Voitures_luxe #Voitures_blindés

  • Les « accords d’Abraham »: Une « royale mésaventure »

    Tags: Maroc, Israël, EAU, Emirats, Soudan, Bahrein, normalisation, accords d’Abraham-Les « accords d’Abraham »: Une « royale mésaventure »

    Le contexte. Alors que la Chine, la Russie et l’Iran croient l’heure venue de liquider l’hégémonie occidentale, les Etats-Unis et leurs alliés européens n’ont guère d’autre option stratégique que de soutenir l’axe entre Israël et les Etats arabes signataires des accords d’Abraham, souligne dans une tribune au « Monde », Jean-Sylvestre Mongrenier, chercheur associé à l’Institut Thomas More.

    Le 15 septembre 2020, les Emirats arabes unis, Bahreïn et Israël signaient à Washington les accords d’Abraham. En clair, il s’agissait d’instaurer des relations officielles entre les deux émirats du golfe arabo-persique et l’Etat hébreu, un triangle diplomatique consacré par un accord trilatéral. Non sans lucidité, les Emirats arabes unis initient ce processus.

    Dans leur sillage, le Soudan et le Maroc ont depuis normalisé leurs relations avec Israël. Malgré les inclinations du prince héritier, l’Arabie saoudite n’a pas encore rallié cette initiative. « Protecteur des lieux saints de l’Islam », le roi Salman se montre prudent. Il entend aussi conserver cette carte pour négocier avec l’administration Biden.

    Cela dit, les convergences israélo-saoudiennes sont effectives, avec de discrètes coopérations dans le renseignement et la sécurité. Voilà plusieurs années qu’un axe géostratégique entre Israël et les Etats du Golfe a pris forme. Il a pour objectif de contenir les ambitions irano-chiites au Moyen-Orient, du golfe Arabo-Persique au bassin Levantin, avec des implications en mer Rouge et jusqu’en Méditerranée occidentale.

    Dans un premier temps, les accords de normalisation avec l’entité sioniste n’ont ramené aucun bénéfice aux pays arabes, loin s’en faut. Ces accords ont été fait sur le dos des Palestiniens et des Sahraouis. Alger a refusé la combine, dès le début de ce processus secret de normalisation, dont seulement quelques bribes ont été divulguées au grand public.

    Le Maroc « bombe le torse »
    Comme l’exprime si bien le politologue espagnol Ignacio Combrero, les accords d’Abraham ont fait croire au Maroc qu’il possédait désormais une puissance parmi les nations du monde. Cette illusion politique l’avait poussé à surmultiplié les actes belliqueux, notamment envers son voisin algérien. El Guerguerat, Pagasus, les actions diplomatiques hostiles, les liens avec le Mak, etc. ont été autant de motifs qui ont fait grincer Alger des dents.

    Quelques mois après l’adhésion du Maroc à l’accord de Trump, la diplomatie marocaine commence déjà à déchanter face à un recalibrage de la politique étrangère de la part de Biden et une diplomatie disruptive menée par Tel Aviv.

    Les problèmes internes qui se forment au Maroc, l’hostilité sociale envers l’entité sioniste, les limites politiques et économiques de la normalisation, etc. vont, au court terme, contraindre le roi Mohammed VI que les « accords d’Abraham, dits « accords du siècle » ont été une mésaventure royale et méprise magistrale sur les conséquences qu’il encourrait.

    Genèse des accords secrets
    Les accords d’Abraham sont deux traités de paix entre Israël et les Émirats arabes unis d’une part et entre Israël et Bahreïn d’autre part. Le premier, entre Israël et les Émirats arabes unis, est annoncé le 13 août 2020 par le président des États-Unis Donald Trump. Ils sont signés le 15 septembre 2020 à la Maison-Blanche à Washington, accompagnés d’une déclaration tripartite signée aussi par le président américain en tant que témoin.

    Ces accords témoignent d’une évolution stratégique des États du Golfe accentuant, dans le contexte géopolitique global du Moyen-Orient, la césure entre les États sunnites et l’Iran chiite, et traduisant la faiblesse des Palestiniens pour obtenir que se concrétise la solution à deux États — un État israélien et un État palestinien comprenant une partie de la Cisjordanie, la bande de Gaza et Jérusalem-Est — soutenue par la plus grande partie de la communauté internationale.

    Contexte et chronologie
    Le 13 août 2020, le président américain, Donald Trump, annonce qu’Israël et les Émirats arabes unis normaliseront pleinement leurs relations diplomatiques et commenceront une coopération dans un large éventail de domaines, notamment le tourisme, l’éducation, la santé, le commerce et la sécurité. Le ministre d’État des Affaires étrangères des Émirats arabes unis, Anwar Gargash confirme l’accord des Émirats arabes unis pour normaliser leurs relations avec Israël, affirmant que son pays voulait faire face aux menaces qui pèsent sur la solution à deux États, en particulier l’annexion des territoires palestiniens, et exhorter les Palestiniens et les Israéliens à revenir à la table des négociations. Il indique aussi qu’il ne pensait pas qu’il y aurait une ambassade à Jérusalem avant qu’il y ait un accord final entre les Palestiniens et les Israéliens. De son côté, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou déclare que l’annexion des territoires palestiniens est simplement en pause.

    Le 31 août, un « premier vol commercial El Al direct » entre Tel Aviv et Abou Dhabi permet à une délégation officielle américano-israélienne dirigée par Jared Kushner et dont fait partie le conseiller israélien à la sécurité nationale Meir Ben Shabbat, de rejoindre les Emirats arabes unis pour continuer les négociations. Leur objectif est de chercher des moyens de renforcer la coopération dans plusieurs domaines (aviation, tourisme, commerce, santé, énergie, sécurité). Jamal al-Musharakh, directeur du département de planification des politiques du ministère des Affaires étrangères émirati déclare que son gouvernement avait reçu « l’assurance » qu’Israël ne progresserait pas dans son plan d’annexion de larges zones de la Cisjordanie6.

    Le 11 septembre, le président américain Donald Trump annonce l’instauration de relations diplomatiques entre Israël et Bahreïn.

    Le 15 septembre est organisée à Washington la cérémonie formelle de signature à laquelle se joint Bahreïn. Lors de cette cérémonie, le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis remercie Netanyahou d’avoir « arrêté » les plans d’annexion de la Cisjordanie dans le cadre de l’accord8 alors que le Premier ministre israélien déclare par ailleurs que l’annexion est simplement « reportée » et qu’Israël n’y a « pas renoncé ».

    Les accords ont été rédigés par Jared Kushner, gendre de Donald Trump et organisateur de la cérémonie10. Dans le contexte de la tenue de l’élection présidentielle américaine dans moins de deux mois, la Maison-Blanche publie le 15 septembre une déclaration qui affirme que ces accords sont le résultat des efforts diplomatiques du président Trump la normalisation des relations d’Israël avec ses voisins va se poursuivre

    Par ces accords, les Émirats arabes unis et Bahreïn sont les troisième et quatrième pays arabes, après l’Égypte en 1979 et la Jordanie en 1994, à normaliser leurs relations avec Israël, et les premiers pays du golfe persique à le faire. D’un enjeu géopolitique important, cet accord acte notamment la suspension des plans d’annexion de territoires occupés en Cisjordanie/Judée-Samarie. Cet accord fut établi grâce à d’intenses mais néanmoins discrètes tractations diplomatiques entre plusieurs États.

    Parallèlement à ces accords, les États-Unis se sont engagés à vendre des avions de chasse furtifs F35 aux Émirats arabes unis, malgré l’opposition israélienne finalement levée en octobre 2020. Cela montrerait que ces accords sont aussi l’aboutissement d’une coalition anti-iranienne10. Toutefois, l’administration Biden suspend temporairement la vente des F35 aux Émirats en janvier 2021.

    Contenu des accords
    Les accords d’Abraham — du nom du patriarche des trois religions monothéistes — regroupent :

    Une déclaration trilatérale entre Israël, les Émirats arabes unis et Bahreïn, nommée « Déclaration des Accords d’Abraham (Abraham Accords Declaration) » à laquelle le président américain Donald Trump appose sa signature en tant que témoin.

    -Un « traité de paix » bilatéral entre Israël et les Émirats arabes unis.

    -Une « déclaration de paix » bilatérale entre Israël et Bahreïn.

    -Ces accords ont été imprimés en trois langues : anglais, arabe et hébreu.

    -La « Déclaration des Accords d’Abraham » promeut le dialogue interreligieux et interculturel entre les trois religions abrahamiques et toute l’humanité. Elle proclame la liberté de religion.

    Traité de paix entre les Émirats arabes unis et Israël
    Le préambule du traité de paix fait état du conflit israélo-palestinien, rappelle les traités de paix israélo-égyptien de 1979 et israélo-jordanien de 1994, affirme que les deux parties au traité reconnaissent « que les peuples arabe et juif sont les descendants d’un ancêtre commun, Abraham, et aspirent à favoriser une vision réaliste d’un Moyen-Orient où vivent musulmans, juifs, chrétiens et peuples de toutes confessions, dénominations, croyances et nationalités dans un esprit de coexistence, de compréhension mutuelle et de respect mutuel ».

    Dans cet esprit, les deux parties « s’engagent à poursuivre leurs efforts pour parvenir à une solution juste, globale, réaliste et durable du conflit israélo-palestinien », et à travailler ensemble « pour parvenir à une solution négociée au conflit israélo-palestinien qui réponde aux besoins et aux aspirations légitimes des deux peuples, et pour faire progresser la paix, la stabilité et la prospérité globales au Moyen-Orient ».

    Le traité ne fait pas mention explicitement d’axes de solution au conflit israélo-palestinien que les deux parties partageraient. L’article 7 dispose simplement que « suite aux accords d’Abraham, les parties sont prêtes à se joindre aux États-Unis pour développer et lancer un « Agenda stratégique pour le Moyen-Orient » afin d’étendre la coopération régionale diplomatique [et] commerciale ».

    Le traité de paix établit des relations diplomatiques entre les Émirats et Israël et prévoit l’échange d’ambassadeurs, sans que le lieu d’installation des futures ambassades ne soit précisé.

    Le traité dispose que les deux États établiront des accords bilatéraux de coopération dans de nombreux domaines, parmi lesquels : finance et investissement, aviation civile, relations commerciales et économiques, santé, science, technologie et utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, énergie, arrangements maritimes, agriculture et eau.

    Le traité mentionne que les deux parties « s’engagent à prendre les mesures nécessaires pour empêcher toute activité terroriste ou hostile l’un contre l’autre sur ou depuis leurs territoires respectifs, ainsi qu’à refuser tout soutien à de telles activités à l’étranger ou à autoriser un tel soutien sur ou depuis leurs territoires respectifs ». À ce stade, ce traité ne constitue pas un pacte complet d’assistance et de sécurité mutuelle.

    Déclaration de paix entre Bahreïn et Israël
    Outre l’établissement des relations diplomatiques, commerciales, économiques et culturelles, la déclaration entre Israël et Bahreïn mentionne l’engagement des deux parties à « une solution juste, complète, et durable au conflit israélo-palestinien ». Les relations diplomatiques entre les deux pays sont formalisées le 18 octobre 2020.

    Réactions internationales et suites
    Après l’annonce de l’accord israélo-émirati, le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou remercie le président égyptien al-Sissi et les gouvernements d’Oman et de Bahreïn pour leur soutien à l’accord de paix historique.

    L’Autorité palestinienne dénonce pour sa part une « trahison méprisable » car il montre que le retrait d’Israël de toute la Cisjordanie n’est plus un préalable à la reconnaissance d’Israël par les pays arabes.

    L’Europe et les États-Unis (le président Trump comme son opposant Joe Biden) saluent en général cet accord que condamnent, outre l’Autorité palestinienne et le Hamas, l’Iran et la Turquie.

    Ces accords sont suivis en octobre 2020 de l’annonce par Donald Trump d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Soudan puis en décembre de l’annonce d’un accord de normalisation des relations diplomatiques entre Israël et le Maroc. L’accord entre Israël et le Soudan est signé le 6 janvier 2021 à Khartoum tandis qu’une déclaration conjointe entre Israël, le Maroc et les États-Unis, prévoyant l’établissement de relations diplomatiques entre le Maroc et Israël et la réouverture des bureaux de liaison à Rabat et à Tel-Aviv, est signée le 22 décembre 2020 à Rabat.

    Mise en œuvre
    L’accord entre Israël et les Émirats arabes unis se concrétise dès la fin 2020 par une collaboration dans de multiples domaines tels la technologie, les médias, le football, les services financiers, le tourisme, la recherche, l’énergie, la cyber sécurité et le transport aérien.

    En novembre 2021, la compagnie aérienne Emirates annonce que le 6 décembre 2021 sera lancée la première liaison aérienne directe entre les Émirats arabes unis et Israël, « alors que les Emirats et Israël continuent de développer une plus grande coopération économique» et pour «encourager les flux commerciaux entre les deux pays ».

    Israël : un an après les accords d’Abraham, « la question palestinienne reste présente »
    Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a réuni virtuellement, vendredi 17 septembre, ses homologues d’Israël, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc. Dans la réalité, peu de choses ont changé un an après les accords de normalisation, malgré les craintes d’un effacement de la cause palestinienne, explique le chercheur au Middle East Institute de Singapour, Jean-Loup Samaan.

    Pour Jean-Loup Samaan : Les accords d’Abraham, c’est avant tout un grand pas en avant pour la diplomatie d’Israël. Le pays a toujours aspiré à normaliser ses relations avec son voisinage. Le dernier accord de normalisation datait de 1994 avec la Jordanie. En 2020, ce sont deux nouveaux pays arabes – les Émirats arabes unis et Bahreïn – qui reconnaissent l’État israélien. Le pays n’est plus isolé. Le Soudan et le Maroc ont suivi quelques mois après. Cela a permis d’enclencher une véritable dynamique vers d’autres pays, mais qui s’est vite arrêtée dès l’année suivante.

    « Israël partage avec les Émirats arabes unis et Bahreïn les mêmes dossiers sécuritaires dans la région : la perception de la menace iranienne, ainsi que de celle de l’islam politique du salafisme et des Frères musulmans. Il y a également une dimension économique à ces accords, avec d’énormes retombées possibles en termes de coopération technologique, d’armement comme touristiques. Mais celles-ci sont encore difficile à mesurer en raison du covid.

    Quels changements ont-il entraîné au Moyen-Orient ?

    « Cela n’a pas été une révolution géopolitique pour autant : ces accords n’ont fait que rendre public ce qui était déjà en gestation. Cela faisait déjà près d’une décennie qu’existaient des échanges officieux entre Israël et les pays du Golfe. L’accord a été publiquement présenté comme historique, pour ne pas dire révolutionnaire, mais les Émirats arabes unis et Bahreïn se sont montrés très prudents dès le début.

    Sur la photo de la signature à Washington figurent Donald Trump, Benyamin Netanyahou (alors premier ministre israélien) et seulement les ministres des affaires étrangères émirien et barheïni : pas le roi du Bahreïn ni le prince héritier d’Abou Dhabi, Mohammed Ben Zayed. D’ailleurs les deux pays n’ont joué aucun rôle dans la résolution du conflit avec Gaza, quelques mois plus tard ; ce sont le Qatar et l’Égypte qui ont fait office de médiateurs.

    « Certaines rumeurs parlent de rapprochements avec l’Arabie saoudite, mais je ne pense pas non plus que ce soit à l’ordre du jour, du moins pas de manière ostentatoire comme pour le cas marocain. Le conflit avec Gaza, en mai, a eu un impact très important sur les populations du Golfe et les expatriés arabes dans cette région. Les hostilités ont commencé en plein mois de ramadan. Et le Hamas, qui dirige la bande de Gaza, a été assez fort pour mobiliser les opinions autour de la question de Jérusalem et de la mosquée Al-Aqsa, troisième lieu saint de l’islam.

    Quelles conséquences pour le conflit israélo-palestinien ?
    « Le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a condamné les accords lors de leur signature. Pareil pour les Palestiniens, qui l’ont vécu comme une trahison. Ces accords imprimaient l’idée que la question palestinienne était reléguée au second rang, qu’il ne fallait plus considérer le processus de résolution du conflit israélo-palestinien comme seule porte d’entrée pour régler le problème dans la région, comme cela avait été pensé avec les accords d’Oslo en 1995.

    Les accords d’Abraham sont moins des accords de paix que des accords stratégiques. Le silence d’Abou Dhabi et de Manama pendant le conflit avec Gaza l’a bien montré. La question palestinienne reste présente, d’une façon ou d’une autre.

    L’Express, 12/11/2021

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  • Les USA et Israël ne sont plus sur la même longueur d’onde

    Tags: Etats-Unis, Israël, Palestine, Iran, Maroc, EAU – Les USA et Israël ne sont plus sur la même longueur d’onde

    Selon un vieil adage géopolitique, les nations n’ont pas d’amis, elles ont des intérêts. Mais la relation très étroite entre les États-Unis et Israël semble être l’exception à la règle.

    Cependant, alors que la géopolitique du Moyen-Orient évolue, il en va de même pour les facteurs qui ont maintenu les États-Unis et Israël si proches pendant des décennies. L’alliance entre les États-Unis et Israël est née pendant la guerre froide, alors que les principaux ennemis d’Israël dans le monde arabe tombaient dans l’orbite soviétique.

    Mais avec la chute de l’Union soviétique, les traités avec l’Égypte et la Jordanie, et la guerre civile en Syrie, seul l’Iran reste aujourd’hui une menace mutuelle pour les États-Unis et Israël.

    Et même dans ce cas, les États-Unis et Israël ne sont plus sur la même longueur d’onde : alors que les États-Unis souhaitent négocier un nouvel accord nucléaire avec l’Iran afin de réduire les tensions dans la région et de recentrer l’attention de l’Amérique sur la Chine, Israël s’oppose catégoriquement à un accord nucléaire qui n’écarte pas d’une manière ou d’une autre les nombreuses autres menaces que l’Iran fait peser sur Israël, comme ses milices régionales et ses missiles balistiques à longue portée.

    Mais ce n’est pas seulement l’Iran qui crée des divergences d’opinion. Israël est loin de reprendre les pourparlers de paix avec les Palestiniens et semble plutôt dériver vers un Israël élargi, car ses politiciens comptent sur le soutien d’un électorat de plus en plus à droite.

    Pourtant, aux États-Unis, et en particulier au sein du parti démocrate actuellement au pouvoir, les opinions commencent à changer à l’égard du conflit israélo-palestinien. De plus en plus de politiciens et de citoyens considèrent que les politiques d’Israël nuisent à la stabilité régionale et sont plus disposés à briser les vieux tabous pour critiquer Israël.

    Parallèlement, Israël se fait de nouveaux amis dans le monde musulman : les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan. Ces nouvelles alliances libèrent Israël de sa dépendance à l’égard des États-Unis, car il trouve de nouveaux marchés de capitaux, des partenaires en matière de sécurité et des alliés anti-iraniens qui peuvent servir d’appuis utiles si l’attention portée par les États-Unis à l’Iran venait à diminuer.

    La relation américano-israélienne a encore de beaux jours devant elle.

    Mais plus de critiques sur les politiques de l’autre, et plus d’indépendance vis-à-vis des objectifs de l’autre, semblent être un pari sûr au cours des années 2020.

    Ryan Bohl, analyste de Stratfor pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à RANE. Il se concentre sur les questions stratégiques, démographiques, sociales, diplomatiques et politiques dans la grande région MENA. Son domaine d’expertise porte en particulier sur le comportement des États membres du Conseil de coopération du Golfe, le Levant, la Syrie, la Turquie, Israël, le Yémen et les aspects de la politique américaine au Moyen-Orient. M. Bohl est titulaire d’une licence et d’une maîtrise de l’Arizona State University. Il a vécu et travaillé aux Émirats arabes unis et au Qatar, et a été cité comme expert régional dans de nombreuses publications, notamment l’Associated Press, Bloomberg et Time Magazine. Vous pouvez le suivre sur Twitter à l’adresse @Ryan_Bohl.

    Source: Stratfor Worldview

    #EtatsUnis #Israel #Maroc #Iran #Palestine

  • Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Tags : Algérie, Libye, Maroc, Israël, Emirats Arabes Unis, EAU, Arabie Saoudite, France -Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, le vice-président du Conseil présidentiel libyen Moussa Al-Kouni, qui était accompagné du chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad.

    Auparavant, le chef d’état-major de l’armée nationale, Saïd Chanegriha avait reçu au siège du ministère de la Défense nationale le chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad et nombre d’officiers, qui étaient arrivés, lundi à Alger pour une visite officielle de deux jours.

    L’importance de cette visite libyenne de haut rang intervient dans un contexte de jeu d’alliances stratégiques dans la région Mena. L’Algérie, dont les principes historiques et la stature internationale dérangent beaucoup de nouveaux venus sur la scène politique mondiale, observe avec dépit les rapprochements (à ses dépens) qui se nouent et se dénouent à vue d’œil. Alors que Rabat se « grise » de sa « lune de miel » avec Israël, les Emirats contractent un dangereux échange avec l’entité sioniste sur le plan militaire et informationnel. Ryad n’est pas loin de ce jeu, et seul son statut de Gardien des Lieux Saints de l’islam l’empêche de se mettre de la partie de manière ostentatoire.

    Après avoir mis à terre le Machrek, le jeu de stratégies de puissance se tourne vers le Maghreb. L’attaque d’El Guerguarat en a donné le coup d’envoi. Aujourd’hui, plus personne n’est dupe du jeu des pays du Golfe, prompts à s’engager dans une médiation avec le Maroc, maos ô combien lents quant il s’agit de condamner le Maroc (Sahara occidental, Pegasus, les trois camionneurs assassinés, etc.). Les monarchies soutiennent les monarchies à fond. C’est l’évidence ; car la chute de l’une entrainera celle des autres; alors autant faire bloc compact.

    C’est dans ce contexte qu’apparait combien une alliance avec le voisinage immédiat est « essentiel » pour Alger : Tunis, Bamako, Niamey et Nouakchott ; mais Tripoli d’abord, tant le jeu sournois qui s’y dessine, avec un Haftar au service d’Israël et des objectifs franco-atlantistes, commande à plus d’attention et de stratégie. Remarquez qu’on a tenté de disqualifier tous ceux qui ont, parmi les responsables libyens, cherché l’appui de l’Algérie : Debibeh, El Mengoush, etc.

    Que l’état-major politique et militaire de la Libye s’appuie encore aujourd’hui sur Alger y trouve bon écho, c’est plus qu’une carte : un pouvoir. D’autant que ceux qui se sont engagés à mettre le plus grand pays de l’Afrique, des pays arabes et du pourtour méditerranéen ne semblent pas au bout de leurs menées de sous-sol.

    L’Express, 10/11/2021

    #Algérie #Libye #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Arabie_Saoudite #France #Mauritanie #Mali

  • Maroc: Rapport d’évaluation de la BAD sur l’accès à l’eau

    Maroc, Groupe de la Banque africaine de développement, accès à l’eau, #Maroc, #BAD, #Eau,

    Maroc – Projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau (PPSAE) – Financement additionnel – Rapport d’évaluation

    Le projet de pérennisation et de sécurisation de l’accès à l’eau (PPSAE) consiste en la sécurisation de l’accès à l’eau potable dans les provinces de Guercif, Zagora, Al Hoceima, Tanger et Beni Mellal. La zone concernée par le projet englobe toutes les agglomérations urbaines et rurales situées dans les régions précitées qui connaissent un essor industriel important, avec la projection de la nouvelle ville « Mohammed VI Tanger Tech » à Tanger, le projet d’agropole de Tadla à Beni Mellal, ainsi que d’autres zones industrielles et agro-industrielles à El Hoceima et Beni Mellal. Le projet vise à satisfaire les besoins croissants en eau potable et en eau industrielle de ces zones jusqu’à 2040 (en ligne avec la Stratégie du Maroc dans le secteur de l’Eau à l’horizon 2040).

    Le projet dont le coût total a été estimé en 2018 à 194 millions d’UC (le coût des activités financées par la Banque étant de 97 millions d’UC, soit un prêt BAD de 79,33 millions EUR et un prêt AGTF de 43,36 millions USD), était prévu d’être réalisé sur une période de 5 années (2019–2023).

    Lire le rapport

     Groupe de la Banque africaine de développement, 11/10/2021

  • Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

    Arabie Saoudite : Instigateur de la normalisation israélo-arabe

    Arabie Saoudite, Israël, normalisation, EAU, Maroc, bahreïn,#ArabieSaoudite, #EAU, #Maroc, #Israël,

    A l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prosternation collective monarchique arabe en direction d’Israël, une pantalonnade rarement égalée dans les annales diplomatiques internationales, qui s’apparente à une désertion; une humiliation indélébile…

    Un an après la prosternation collective monarchique arabe face à Israël, trois des principaux protagonistes de cette mascarade à connotation électoraliste ont disparu de la scène publique : Donald Trump, premier Président des États-Unis à subir deux procédures de destitution ; Sheldon Adelson, le magnat juif américain des casinos, généreux faiseurs des rois tant aux ÉtatsUnis qu’en Israël, mort à 87 ans, des suites d’un cancer, une semaine avant l’accession au pouvoir de Joe Biden ; enfin Benyamin Netanyahu, Premier ministre israélien. Tel un canard boiteux, ce 3e larron, Benyamin Netanyahu, plombé par l’accusation de corruption, peine à échapper à la justice des hommes, n’est pas parvenu à dégager une majorité de gouvernement viable pour sa survie politique, en dépit de 4 consultations électorales.

    L’Arabie saoudite, le parrain de la normalisation arabe avec Israël, se trouve, paradoxalement, sous pression des États-Unis, plus précisément du président Joe Biden, qui a annulé, dès son entrée en fonction, une transaction militaire de 36 milliards de dollars aux pétromonarchies du Golfe et retirer le mouvement yéménite antisaoudien houthiste de la liste des organisations terroristes. Cette double décision a constitué un désaveu en creux de l’agression pétro-monarchique contre le Yémen et une riposte subliminale au soutien inconsidéré au rival du Président démocrate le populiste Donald Trump, en même temps qu’à l’équarrissage du journal saoudien Jamal Khashoggi, chroniqueur du Washington Post.

    L’imposture saoudienne

    Le royaume saoudien, le plus intransigeant ennemi d’Israël sur le plan théorique, aura opéré le plus grand détournement du combat arabe, soutenant l’Irak contre l’Iran dans la plus longue guerre conventionnelle de l’histoire contemporaine (1979-1988), le détournant du coup du champ de bataille principal, la Palestine, déversant des milliards de dollars, et, surtout, déroutant la jeunesse arabe et musulmane vers l’Afghanistan, à des milliers de kilomètres du champ de bataille palestinien, contre un ennemi athée certes mais allié des Arabes, l’Union soviétique, le principal fournisseur d’armes de pas moins de sept pays arabes (Syrie, Irak, Algérie, Libye, Soudan, Yémen et OLP), un utile contrepoids en somme à l’hégémonie américaine. L’attentat du 11 septembre 2001 contre les symboles de l’hyper puissance américaine a démasqué les complicités saoudiennes dans la montée en puissance de l’intégrisme anti occidental.

    Bien que 15 des 19 kamikazes ayant participé au raid du 11 septembre soient de nationalité saoudienne, l’administration Bush, plutôt que de frapper le royaume wahhabite, le foyer et le terreau du fondamentalisme, va répliquer en Afghanistan et en Irak, les deux points de percussion de la coopération saoudo-américaine dans la sphère arabo-musulmane à l’époque de la guerre froide soviéto-américaine, gommant ainsi au passage toute trace de leurs forfaits antérieurs, se faisant à bon compte une nouvelle virginité politique sous la bannière de la lutte pour la promotion de la démocratie dans le monde musulman.

    Principal bénéficiaire des coups de boutoir d’Israël contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban, Palestine, voire même Irak et Tunisie), pendant un demi-siècle, l’Arabie saoudite, illustration caricaturale de l’impéritie arabe, a fait office de – parrain absolu – de la normalisation des relations entre Israël et les pays arabes, particulièrement les monarchies (Bahreïn, Émirats arabes unis et Maroc), soutient le journal libanais Al Akhbar, dans son édition en date du 21 décembre 2020, en se référant à un diplomate marocain. Y compris dans le cas du Maroc, dont la relation avec le judaïsme marocain est historique et sa relation clandestine avec l’État hébreu de notoriété publique, ajoute le quotidien libanais qui publie en marge de cette affirmation un rapport du chef des services de renseignements saoudiens, le général Khaled Al Mouhaydine, portant sur l’évaluation saoudienne des avantages d’une normalisation des pétromonarchies avec Israël.

    Imposture marocaine

    Pour la réalisation de son objectif, le prince héritier saoudien Mohamad Ben Salmane n’a pas hésité à inciter les ÉtatsUnis à procéder à l’assassinat de Sayyed Hassan Nasrallah, proposant de couvrir les frais inhérents à la guerre qui découlerait de la liquidation du chef du Hezbollah libanais. Les Américains ont souscrit à la requête saoudienne, en demandant à Israël de s’acquitter de cette mission. Le rapport du chef des services de renseignements saoudiens est daté du 31 octobre 2018, soit près de deux ans avant la normalisation collégiale des pays arabes avec Israël, en soutien à la campagne pour la réélection du président Donald Trump, mais surtout dans le mois où s’est produit l’équarrissage du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul. Au lendemain de la divulgation de ce rapport, Al Akhbar faisait l’objet d’une méga attaque cybernétique, à titre de représailles contre quiconque révèle la face hideuse de leur comportement belliciste.

    L’Arabie saoudite et Les Émirats arabes unis sont coutumiers de ce type d’action, comme en témoigne la plainte déposée par une journaliste libanaise de la chaîne du Qatar Al Jazeera, Ghada Oueiss, contre ces deux pétro monarchies du Golfe pour harcèlement et piratage. Spécialistes du jeu de billard à trois bandes, les dignitaires wahhabites ont ainsi paru voulu désamorcer, par anticipation en quelque sorte, l’opprobre international suscité par ce crime odieux, en offrant, en pâture et en compensation, le bradage de la Palestine, la question centrale du contentieux séculaire entre le Monde arabe et l’Occident. Comme à l’accoutumé, le rôle central de l’Arabie saoudite a été assuré depuis les coulisses, une tradition chez les wahhabites qui pratiquent la riposte oblique à la confrontation directe, de crainte de susciter la colère d’une population rigoriste façonnée par plus d’un siècle de propagande dogmatique et que soit démasquée la légendaire duplicité de la monarchie saoudienne.

    A dire vrai, l’imposture saoudienne est concomitante de la fondation du royaume. Son désistement de la Palestine a été acté auprès des anglais en contrepartie de leur accession au trône en substitution aux Hachémites, les descendants de la famille du prophète, expulsé vers la Jordanie et l’Irak. Esclave des Anglais au XXe siècle, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine pour l’acquisition d’un trône ; Sous dépendance américaine au XXI e siècle, pour la survie de son trône, et en dépit de ses protestations formelles, elle a souscrit, par sa connivence tacite, à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël, terme ultime de la phagocytose de la Palestine.

    Toute honte bue, elle ira jusqu’à adouber l’artisan du – Muslim Ban -, Donald Trump, le Président le plus xénophobe de l’histoire américaine, abondant le complexe militaro industriel américain d’un budget de 380 milliards de dollars afin de s’épargner les foudres de la justice américaine pour son implication dans le raid terroriste du 11 septembre 2001 en vertu de la loi Jasta.

    Turpitudes saoudiennes

    L’histoire est ancienne. Elle est contemporaine des turpitudes saoudiennes et du rôle malfaisant de la dynastie wahhabite dans la dislocation du Monde arabe par son alliance contre nature avec les ÉtatsUnis, le principal protecteur d’Israël, considéré comme l’ennemi officiel du Monde arabe. A l’époque contemporaine, le roi Salmane, du temps où il était gouverneur de Ryad et chargé de régler les contentieux au sein de la dynastie wahhabite, entretenait des relations avec Israël depuis la décennie 80, soit depuis près d’un demi-siècle et l’État hébreu a toujours pris soin d’épargner le royaume saoudien, protectorat américain s’il en fut, de ses coups de boutoir répétitifs contre les pays du champ de bataille (Égypte, Syrie, Liban Irak, Soudan, voire même Tunisie). Salmane n’agissait pas tant que sa qualité de représentant du clan Saoud, mais agissait pour son propre compte, afin de convaincre les Américains de renforcer sa position au sein de la famille royale, dans le cadre de la lutte d’influence permanente entre le diverses factions wahhabites.

    En contrepartie, Salmane s’était engagé que son groupe de presse As Charq Al Awsat s’emploie à favoriser une normalisation culturelle, intellectuelle et pédagogique entre l’Arabie saoudite et Israël. Un secret de polichinelle. Une tartufferie digne du comique des boulevards. Sous la houlette de l’Arabie saoudite, les pays arabes ont pratiqué une normalisation rampante avec Israël concomitante de l’annexion rampante de la Palestine ; une normalisation rampante du côté arabe, proportionnelle à la montée en puissance du mouvement du boycottage d’Israël sur le plan mondial.

    L’Iran a servi de prétexte à la normalisation de facto entre Israël et les pétromonarchies du Golfe en ce que la connivence, d’abord souterraine, est désormais publique. Le royaume s’est engagé à financer tous les projets d’accompagnement du processus de normalisation avec Israël, soit par des investissements directs dans les pays concernés en tandem avec les Émirats arabes unis, soit par joint-venture avec des firmes spécialisées israéliennes ou américaines détenues par des capitaux juifs américains, notamment dans le domaine de la technologie et de l’informatique.

    L’objectif sous-jacent de la cavalcade monarchique vers Israël est la consolidation du protectorat américain des trônes décriés et des dynasties déconsidérés de tant d’abus et d’excès. Il n’est pas indifférent de noter à ce propos la décision de Ryad et d’Abou Dhabi de faire caisse communeun an avant le début de la normalisation collective avec l’État hébreu. Comme pour dédouaner le royaume, le chef des services de renseignements saoudiens commence par énumérer les principaux contacts et visites entrepris par les autres pétromonarchies depuis la décennie 90 durant cette phase de normalisation feutrée, apportant ainsi une confirmation directe des informations contenues dans ce texte.

    Le responsable sécuritaire saoudien ignore visiblement le vieil adage latin selon lequel nul ne peut se prévaloir de ses propres turpitudes…Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans; Une maxime juridique qui peut se traduire par : Nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude, le terme turpitude signifiant négligence, faute, comportement illégal ou fraude. Passons, tout le monde n’a pas obligation de maîtriser un code moral rigoureux et la liste est publiée en fin de texte pour la commodité de la lecture de cet article et les besoins de la démonstration. Le royaume saoudien a même attribué à une société israélienne la responsabilité de la sécurité du pèlerinage à La Mecque et de l’aéroport de Dubaï, le lieu même du meurtre du dirigeant militaire du Hamas Al Madbouh.

    Le Midi libre, 06/10/2021

  • UE: Jospe Borrell à Abou Dhabi et Dubaï

    UE: Jospe Borrell à Abou Dhabi et Dubaï

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    Le haut représentant/vice-président Josep Borrell s’est rendu aux Émirats arabes unis vendredi et samedi. À Abu Dhabi, il a rencontré le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Saif bin Zayed Al Nahyan et au ministère des Affaires étrangères avec le ministre d’État Shaakboot Bin Nahyan Bin Mubarak Al Nahyan.

    L’Union européenne considère les Émirats arabes unis comme un partenaire important et souhaite continuer à renforcer l’engagement mutuel et la coopération sur les questions bilatérales mais aussi régionales et mondiales.

    « Les Émirats arabes unis sont un partenaire important dans le Golfe. Nous avons un intérêt commun pour la sécurité et la stabilité de cette région et de notre voisinage commun. L’UE souhaite poursuivre le dialogue politique régulier sur les défis auxquels nous sommes confrontés ici. Notre dialogue régulier sur les droits de l’homme permet aux deux parties de soulever des préoccupations spécifiques. L’élection des Émirats arabes unis en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour les deux prochaines années offre des opportunités de renforcer davantage notre engagement face aux défis régionaux », a déclaré le haut représentant Josep Borrell.

    Il s’est félicité de la politique constructive que les EAU affichent actuellement, notamment sur l’Afghanistan, et a informé les partenaires émiratis de ses efforts en tant que coordinateur de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA).

    Les discussions ont offert l’occasion de soulever la question de l’action climatique à l’approche de la COP-26 et au-delà. Dans la région, les Émirats arabes unis sont à l’avant-garde des mesures prises contre le changement climatique. L’UE et les Émirats arabes unis ont des priorités similaires en matière de transition verte et numérique ou de développement des énergies renouvelables. Cela crée des possibilités de renforcer davantage le commerce et l’investissement bilatéraux.

    Lors des échanges avec ses homologues, le haut représentant a souligné l’engagement de l’UE à soutenir la transformation intérieure et la diversification économique des Émirats arabes unis, notamment à travers l’EXPO de Dubaï. Il a ensuite visité le lieu de l’exposition universelle à Dubaï et y a rencontré le ministre d’État à la coopération internationale Reem Al Hashimy, qui est également le directeur général de Dubaï EXPO. Ils ont eu une discussion approfondie sur les possibilités d’une coopération plus approfondie entre l’UE et les Émirats arabes unis sur la durabilité, la diversification et la modernisation et sur les moyens de combler les différences culturelles entre les régions dans le but de favoriser une meilleure compréhension mutuelle au sein de la communauté mondiale.

    « Surtout après la pandémie de Covid-19, il est important de favoriser la coopération au sein de la communauté mondiale. L’Union européenne participera à de nombreux événements à l’EXPO pour promouvoir les approches européennes en matière de durabilité, de mobilité et d’innovation. Nous sommes impatients de nous engager avec tous les participants à l’EXPO dans ce forum multilatéral », a déclaré Josep Borrell après avoir visité les pavillons nationaux de la Slovénie et de l’Espagne.

    Pendant son séjour aux Émirats arabes unis, il a également participé à la Conférence politique mondiale de 2021 sur la gouvernance mondiale en tant que l’un des principaux orateurs et a présenté les politiques de l’UE liées à l’Afghanistan, au voisinage méridional, à la défense européenne et à l’autonomie stratégique.

    EASS, 03/10/2021

  • La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

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    Maintenir les Palestiniens à terre tout en appliquant des mesures sévères de répression violente, accompagnées d’un mouvement fanatique de colons archi-racistes qui ont le champ libre pour attaquer et piller, est un jeu notoire dont Israël a fait un rituel quotidien.

    En fait, la routine consistant à infliger des crimes de guerre a toutes les caractéristiques d’un régime voyou entièrement prisonnier d’une croyance déplacée selon laquelle s’engager dans le nettoyage ethnique est une obligation religieuse.

    Confondre le judaïsme avec l’idéologie politique raciste du sionisme fait partie d’une stratégie conçue pour tromper, déformer et détourner. Elle trouve ses racines dans le premier congrès sioniste tenu à la veille du 19e siècle.

    Ce fait est bien documenté et largement connu. En effet, la conscience de l’objectif du sionisme de démembrer et de déloger les Palestiniens de leur patrie séculaire et d’imposer par la force une entité étrangère connue sous le nom d’Israël, a toujours été un fondement de la résistance.

    Israël a donc toujours été considéré comme un ennemi imposé à une population autochtone par le biais des formes les plus horribles de terrorisme. Les souvenirs de Deir Yassin rappellent au monde les massacres sanglants commis par les terroristes sionistes qui ont anéanti des centaines de villages pour coloniser la Palestine.

    Plus de sept décennies plus tard, les objectifs expansionnistes du sionisme sont toujours poursuivis au prix d’un lourd tribut humain pour les générations successives de Palestiniens autochtones, comme en témoignent les atrocités quotidiennes.

    Aucun de ces faits – attestés par les historiens ainsi que par les Nations unies – n’est contesté, même si, bien entendu, Israël et ses partisans cherchent à déformer ces vérités en les qualifiant d’antisémites.

    Pourtant, dans ce contexte de terrorisme et de conditions actuelles de siège, d’occupation, de meurtres et d’emprisonnements massifs – enregistrés et diffusés par les médias grand public pour que le monde entier en soit témoin – il est étrange qu’une poignée de régimes arabes aient rompu le rang avec la lutte pour la liberté de la Palestine. Et ce, à une époque où même le quotidien israélien Haaretz qualifie les atrocités commises par Israël de « pogrom ».

    La trahison associée à ce que l’on appelle désormais la « normalisation » est une manifestation scandaleuse de trahison et de collaboration. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont en effet avoué que la protection de leurs trônes chancelants compte plus que les droits légitimes des Palestiniens.

    En tant que despotes non élus, auto-imposés et craignant les valeurs démocratiques, ils ont négocié que la « normalisation » avec l’usurpateur de la Palestine « garantira » leur sécurité et leur protection. En d’autres termes, à l’instar de l’Égypte, ces oligarques ont externalisé leurs réseaux de renseignements et leur appareil de sécurité vers Israël, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, ils ont abandonné la Palestine.

    Bien que l’anormalité de la reconnaissance implicite d’une entreprise coloniale illégale ait tranché avec d’innombrables résolutions de la Ligue arabe, l’accord de « normalisation » poussé par Trump et vigoureusement soutenu par l’administration Biden a exposé ces dirigeants comme des substituts de l’impérialisme occidental.

    Le cas du rôle de Bahreïn dans les « accords d’Abraham » révèle le ventre mou des dictatures arabes. En plus d’être financièrement dépendant de ses voisins, en particulier des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, l’alliance de Bahreïn avec Israël vise à asseoir son pouvoir et à écraser toute résistance à l’autoritarisme ou aux efforts en faveur de la liberté et de la démocratie.

    Dans ce contexte, on peut à juste titre condamner l’insensibilité flagrante de Bahreïn et son abdication abjecte de la lutte pour la liberté de la Palestine comme une trahison.

    La présentation de la visite du criminel de guerre israélien Lapid à Manama où il a ouvert l’ambassade israélienne est tout à fait scandaleuse. Cela fait suite à l’ouverture d’une ambassade sioniste à Abu Dhabi et une autre est susceptible d’être établie à Rabat. Le Soudan aurait déclaré ne pas avoir l’intention d’ouvrir une ambassade à Khartoum.

    Il n’est donc pas surprenant que la rue arabe dans ces capitales ait juré de mettre fin à la « normalisation ». Malgré la main de fer des despotes arabes, les mouvements de défense des droits de l’homme (dont beaucoup sont interdits et dont les dirigeants sont exilés) ont déclaré qu’ils rejetaient catégoriquement les accords d’Abraham tant vantés par les Américains.

    Au Soudan, les mouvements se font de plus en plus entendre, malgré les tentatives de Khartoum de faire taire les critiques. Au Bahreïn, le principal groupe d’opposition, la Société nationale islamique Al-Wefaq, a déclaré que le voyage de Lapid constituait une « menace » : « Il s’agit d’une nouvelle provocatrice et ce voyage est totalement rejeté, et il (Lapid) ne devrait pas poser le pied sur le sol bahreïni. »

    Leur message est clair : « Toute présence (israélienne) sur le sol bahreïni signifie une incitation. »

    Middle East Monitor, 01/10/2021

  • NYP: Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient

    NYP: Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient

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    Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient – ​​et met les États-Unis en danger

    La semaine dernière, la Grèce a annoncé qu’elle enverrait des batteries anti-missiles Patriot de fabrication américaine et des soldats en Arabie saoudite, pour remplacer les Patriots américains que l’administration Biden a retirés en avril.

    Ce fut un développement capital dans l’environnement géopolitique en évolution rapide du Moyen-Orient, et n’a reçu aucune couverture dans les médias d’entreprise aux États-Unis. Lorsque la Grèce s’apprête à combler le vide laissé par un retrait américain, cela vous donne une mesure de l’éloignement des États-Unis de la scène mondiale au cours des neuf derniers mois.

    Ce n’est pas la Grèce d’Alexandre le Grand, mais la Grèce d’aujourd’hui. Presque en faillite il y a quelques années à peine, la Grèce a désormais remplacé les États-Unis en tant que défenseur du premier producteur mondial de pétrole. Aie.

    L’équipe Biden a été en colère contre l’Arabie saoudite dès le premier jour. En février, ils ont réprimandé les Saoudiens pour leur guerre contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran au Yémen voisin et ont interrompu les livraisons d’armes américaines au Royaume. Ils ont également snobé le prince héritier Mohammad Bin Salman pour son implication dans le meurtre macabre du chroniqueur du Washington Post Jamal Ahmad Khashoggi, un dissident saoudien aligné sur le Qatar.

    Bien que le prince héritier ne soit certainement pas un ange, la décision de Biden de s’aliéner extérieurement les Saoudiens a des implications dans le monde réel. Avec le transfert américain de l’Afghanistan aux talibans, un autre allié du Qatar, un schéma commence à se dessiner : cette administration préfère bêtement les djihadistes sunnites et les mollahs iraniens qui fabriquent des armes nucléaires aux alliés traditionnels des États-Unis qui s’opposent à un Iran doté de l’arme nucléaire.

    Le limogeage de ces alliés pourrait également être vu dans la façon dont Washington a tout simplement ignoré le premier anniversaire des accords révolutionnaires d’Abraham négociés par l’administration Trump et les gouvernements d’Israël, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc l’année dernière.

    Présentés au public avec faste et cérémonie par le président de l’époque, Donald Trump, à la Maison Blanche le 15 septembre 2020, personne à Washington ne semblait les rappeler un an plus tard.

    La seule cérémonie officielle à laquelle a assisté un représentant de l’administration Biden a eu lieu aux Nations Unies à New York parmi les ambassadeurs de l’ONU.

    Alors que l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a murmuré des louanges pour l’accord, elle s’est « délibérément abstenue » d’utiliser le terme « Accords d’Abraham », selon le Times of Israel, et s’est rapidement tournée vers le conflit israélo-palestinien. C’est précisément le manque de progrès dans ces pourparlers – bloqués pendant des années en raison du refus palestinien d’accepter l’État juif, de freiner le terrorisme et les enseignements antisémites dans les écoles publiques – qui a conduit l’assistant de Trump, Jared Kushner, à chercher plus loin pour élargir le cercle des paix.

    Déjà en 2018, le dirigeant des Émirats arabes unis, Mohammad bin Zayed, disait à l’auteur américain et leader évangélique Joel Rosenberg qu’il voulait « être le prochain » à faire la paix avec l’État juif.

    En seulement un an, le commerce entre Israël et les Émirats arabes unis a explosé, passant de 51 millions de dollars pour les sept premiers mois de 2020, avant les accords, à près de 614 millions de dollars au cours de la même période cette année. Et même si l’Arabie saoudite n’a pas adhéré à l’accord, le Royaume a autorisé des avions commerciaux israéliens et émiratis à survoler son territoire quelques semaines après sa signature.

    Ce ne sont pas de simples coïncidences, mais font partie d’une vision du monde géopolitique détenue par Team Biden qui subordonne la sécurité des États-Unis et de nos alliés à des ennemis déclarés tels que la République islamique d’Iran et le nouvel émirat islamique d’Afghanistan.

    À son honneur, la Maison Blanche Biden – jusqu’à présent, du moins – n’a pas critiqué la Grèce pour avoir aidé l’Arabie saoudite à se défendre contre les missiles iraniens frappant sa capitale. Peut-être que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan essaie toujours de comprendre comment une petite île du parti comme Mykonos a acquis des missiles Patriot.

    Kenneth R. Timmerman*

    *Kenneth R. Timmerman est l’auteur à succès de « ISIS Begins : A Novel of the Iraq War ». Il a donné des conférences sur l’Iran à la Joint Counter-Intelligence Training Academy du Pentagone de 2010 à 2016.

    New York Post, 25/09/2021