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  • Algérie: Bouteflika, un président qui n’était pas près de ses sous

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    La disparition, vendredi dernier, de l’ancien président algérien déchu, Abdelaziz Bouteflika, interpelle autant sur son legs politique qu’économique. Dans une Algérie ouverte à toutes les incertitudes, il n’était pas connu pour être un président qui tenait bien ses comptes !

    A la sortie des années dites de la décennie noire, le tableau de bord économique de l’Algérie affichait peu reluisant : le revenu par habitant avait baissé de près du tiers au cours de la décennie, le taux de chômage pointait à 30 %, un taux de croissance moyen d’à peine 1,9 % par an, tandis que des milliers d’entreprises et d’usines avait mis la clé sous la porte, avec des services et des infrastructures publics lourdement détériorés. Par ailleurs, la dette publique était élevée. Puis arrive au pouvoir un certain Abdelaziz Bouteflika…

    De 1999 à 2006, une économie d’inspiration libérale

    D’emblée, Bouteflika annonce la couleur économique de son premier quinquennat avec le choix d’un Premier ministre, Ahmed Benbitour, aux penchants économiques bien connus de tous, mais dont la collaboration avec l’autre tête de l’exécutif atteint rapidement ses limites, l’amenant à jeter l’éponge au bout d’une année, replacé dans la foulée par son futur adversaire, Ali Benflis.

    Au-delà du packaging de « l’homme providentiel », dont le pouvoir de l’époque avait usé lors de la campagne électorale de 1999, le nouveau président voulait incarner la figure de l’État développeur et de l’État providence. Pour cela, il misait sur une politique d’ouverture, qu’il s’en est allé défendre à Paris dès l’an 2000. Devant un parterre de journalistes, le défunt président disait vouloir inculquer au peuple algérien ce qu’était une « économie de marché », une culture que, selon lui, les algériens n’avaient pas, et qui risquait de conduire le pays vers une « économie de bazar ».

    Grâce à une première phase d’amélioration de la conjoncture pétrolière mondiale, l’ouverture économique des années 2000 sous Bouteflika, passait par un relâchement progressif de la contrainte budgétaire et « autorisait l’adoption d’une politique de relance d’inspiration keynésienne », selon Mihoub Mezouaghi,’économiste et ancien directeur de l’Agence Française de Développement (AFD). L’Algérie entrait alors dans une période de « new deal », basée essentiellement sur le développement des infrastructures de transport, de télécommunications, d’éducation et de santé. Une politique qui conduit l’État à exercer un premier choc permanent de dépense publique, via un un plan de soutien à la relance économique (2001-2004) doté de 7 milliards de dollars, auquel succédait un plan de soutien à la croissance (2005-2009) de 50 milliards de dollars.

    Ainsi, les chantiers prioritaires de Bouteflika vont de la construction de barrages, la restructuration des établissements publics, le financement de contrats de services avec des opérateurs étrangers (BOT, PPP ou autres), au programme de 3 millions de logements, le développement des infrastructures de transport (réseaux routiers et ferroviaires, équipements, etc), en passant par la relance des IDE et l’amélioration des structures de revenu et la réduction des inégalités.

    D’autre part, les connexions avec les milieux d’affaires et les bailleurs de fonds, notamment français, voyant en l’Algérie de Bouteflika le nouvel eldorado maghrébin du business. De nouvelles configurations se créent et favorisent les apports en capitaux propres, pour soutenir les investissements. Plus tard, l’émergence quasi « ex-nihilo » du groupe Khalifa va donner naissance à l’un des plus gros scandale financier des l’ère Bouteflika.

    Sur le plan institutionnel, l’Algérie relance le dialogue économique et politique avec l’Union européenne (UE), qui aboutit en 2002 à la signature d’un accord d’association prévoyant la mise en place d’un libre-échange bilatéral, et reprend la reprise des négociations d’adhésion à l’Organisation mondiale du commerce (OMC), entamées au siècle dernier.

    Ce tournant « libérale » est ponctué en 2005 par une des lois les plus contestées de l’ère Bouteflika, celles sur les hydrocarbures. Afin d’attirer les majors étrangères vers les gisements de pétrole et de gaz, l’Algérie se dote d’outils juridiques offrant des avantages fiscaux et contractuels aux grandes multinationales. Celle-ci vaudra à Bouteflika son premier « gros » couac économique. Le président est alors accusé de vouloir « brader » les richesses du sol algérien aux étrangers.

    A la sortie des années dites de la décennie noire, le tableau de bord économique de l’Algérie affichait peu reluisant : le revenu par habitant avait baissé de près du tiers au cours de la décennie, le taux de chômage pointait à 30 %, un taux de croissance moyen d’à peine 1,9 % par an, tandis que des milliers d’entreprises et d’usines avaient mis la clé sous la porte, avec des services et des infrastructures publics lourdement détériorés. Par ailleurs, la dette publique était élevée. Puis arrive au pouvoir un certain Abdelaziz Bouteflika…

    De 2006 à 2014…L’Algérie « Monopoly », le tout import et les fameux 1000 milliards de dollars

    De l’avis de plusieurs experts, 2006 est l’année où les premiers signaux faibles des futures déboires économiques de l’Algérie sont apparus. Le premier chapitre du long feuilleton de la maladie du président venait d’avoir lieu, menant directement à un changement dans le rapport de force des tenants du pouvoir à cette période. Un certain Said Bouteflika prend en effet plus de relief et autour de lui va se constituer le nouveau noyau dur qui contrôlera le business.

    La loi sur les hydrocarbures est de nouveau amendée en 2006, pour réhabiliter la Sonatrach dans un contrat de partage de la production plus favorable. Officiellement, les amendements proposés pour quelques dispositions « visent à rationaliser l’exploitation des ressources en hydrocarbures afin de répondre d’une part aux besoins induits par le développement national et de préserver d’autre part les richesses naturelles de notre pays au profit des générations futures ».

    En parallèle, les revenus du pétrole sont au plus haut. Entre 2007 et 2014, il pleut des « dollars » sur l’Algérie de Bouteflika qui baigne dans le pétrole. Le président dépense beaucoup et s’entoure mal. L’action des gouvernements successifs (Ouyahia-Belkhadem-Sellal) n’a aucune incidence ou presque sur la politique économique du pays. Ils se contentent « d’appliquer le programme du président ». Et Alors que la lutte des clans pour le partage du pouvoir est à son comble, la théorie du « ruissellement économique » prend déjà du plomb dans l’aile, mais est plus au moins utilisée pour acheter la paix sociale et sécuriser les différents scrutins électoraux. Il faut dire que le niveau très appréciable des réserves de change le permet.

    L’évolution au cours de l’année 2006 des principaux indicateurs de la balance des paiements extérieurs s’inscrit dans la tendance d’amélioration soutenue en la matière depuis l’année 2000. Selon la Banque d’Algérie, cette année marque également un niveau record de l’excédent des paiements courants relativement au PIB. Mais cette conjoncture restera déterminée par la bonne étoile qui accompagne le baril de pétrole tout au long des ces années. Les exportations des hydrocarbures ont atteint
    un montant de 53,61 milliards de dollars en 2006, en progression de 17,6 % par rapport à l’année 2005. Les exportations hors-hydrocarbures demeurent insignifiantes (1,13 milliard de dollars) en 2006.

    La santé financière de l’Algérie suggère au gouvernement algérien de ne plus surseoir au paiement de ses dettes. Il engage entre 2004 et 2006 une opération de désendettement sans précédent d’un montant de 16 milliards de dollars (principal et intérêts). L’Algérie, qui a versé à ses créanciers près de 118 milliards de dollars de dettes sur la période 1985-2005, devient alors l’un des pays les moins endettés au monde, avec une dette n’excédant pas les 2% de son PIB en 2011.

    Par ailleurs, la république des pétrodollars ouvre l’appétit aux pseudos patrons, qui grâce aux liens tissées avec Said Bouteflika, commencent à peser de tout leur poids au sein du sérail. Cette période consacre la politique du « tout import » qui est érigée au rang de modèle économique. Les importations de biens, en dépit de mesures protectionnistes appliquées aux biens les plus sensibles (produits alimentaires, médicaments) ont presque doublé entre 2006 et 2009, passant de 21 à 39 milliards de dollars, contre seulement 9 milliards de dollars en 2000. En 2006, elles augmentent de 4,1 % et atteignent un montant de 20,68 milliards de dollars, contre une croissance de 10,6 % en 2005.

    Dans le même temps, les transferts de devises à l’étranger, liés au rapatriement des bénéfices et royalties des sociétés étrangères, sont estimés à plus de 50 milliards de dollars entre 2001 et 2008, et à près de 9 milliards de dollars en 2009, soit près de quatre fois les flux annuels d’investissement étrangers. C’est le début d’une longue décennie de sortie massive de capitaux à travers une fuite à l’importation et des investissements en portefeuille au détriment des investissements productifs. Ce constat est cristallisé par un chiffre : A la fin de cette période, le secteur industriel ne représentait plus que 5 % du PIB contre près de 10 % en 2000.

    Maghreb Emergent, 19/09/2021

  • Algérie : Une stratégie fondée sur les changements

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    L’essor de l’Algérie passe tout naturellement par la stabilité, la cohésion sociale et la sécurité des valeurs qui sont à l’évidence, des ferments indispensables qui déterminent le succès des chantiers du renouveau de l’Algérie nouvelle. Il est donc indéniable que la marche vers le progrès et la prospérité s’inscrive dans un processus participatif et inclusif qui engage toute la nation.

    En effet, la dimension des chantiers, qui attendent l’action du nouveau gouvernement impose une mobilisation de tous et une nouvelle culture de responsabilité pour redresser la barre pour ajuster la voie du remodelage économique et financier surtout que le pays est soumis à une rude épreuve sous l’effet de la crise économique et sanitaire qui perdure.

    Cette période d’adversité économique, voire sociale est l’occasion d’entamer l’enthousiasme et l’ardeur à anticiper et réinventer le futur. Le moment est donc propice à renforcer la capacité collective et commune de résilience, de régulation afin de décupler une mobilisation à imprimer un nouvel élan à l’économie nationale.

    Il est à relever dans cette direction que le Plan d’action du gouvernement revêt une pertinence qui semble à même d’apporter à terme des réponses satisfaisantes aux sérieux problèmes, aux sérieuses préoccupations relatifs à la sphère sociale et économique, en lui donnant la légitimité de ses priorités et la suite qu’elle mérite dans les meilleurs délais possibles.

    Pour ce faire le gouvernement a défini les objectifs à atteindre et une configuration de l’architecture qui doit indéniablement être bâtie aux niveaux national et local pour répondre à une gouvernance efficace de la relance économique et sociale. Celle-ci est dictée par de nouvelles exigences, de nouvelles réformes qui prolongent le programme présidentiel, les conquêtes du peuple et engagent le pays dans de nouvelles performances.

    C’est dire donc toute l’importance de la phase actuelle fondée sur une stratégie globale politique, économique, sociale et culturelle totalement orientée vers les changements. La dimension gigantesque des défis, impose un patriotisme économique exemplaire.

    Au plan strictement économique il s’agit d’un concept charnière pour la bataille de la métamorphose-transformation structurelle et la modernisation de l’économie nationale. Au demeurant, la diversification économique doit à présent être une réalité sur la base d’un engagement d’une nouvelle politique de développement indépendant de la rente des hydrocarbures, laquelle doit être un précieux levier de croissance économique et non l’essentiel.

    Dans ce sillage il s’agit de la valorisation de la production nationale manufacturière agricole, industrielle et de service par l’incitation fiscale, la limitation des importations et la mise en œuvre d’une nouvelle politique d’industrialisation orientée vers la micro, petite et moyenne industrie avec comme objectif : satisfaire la demande nationale ; remplacer les produits importés par des produits nationaux afin de réduire drastiquement l’importation et économiser les réserves de changes ; multiplier les start-up, orienter la consommation nationale et la commande publique vers cette production et favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs ; réviser totalement la politique de CKD et SKK pour garantir une intégration très élevée dans ce domaine ;favoriser et encourager tout investissement industriel qui utilise des intrants et des matières premières nationaux, créer l’emploi et le soutien à la croissance économique ; promouvoir la production nationale comme premier facteur de création d’emploi, de richesse, de revenus au budget national et d’exportation.

    Ce lexique économie très largement contenu dans le volet économique du programme du président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune est automatiquement l’essence d’action pour le nouveau gouvernement, un plan d’action dans la stratégie de doper la croissance avec comme cible son évolution à plus de 7 % ; aussi le patriotisme économique doit être de mise, une urgence et une nécessité absolue pour investir dans davantage de secteurs vitaux.

    C’est d’ailleurs à juste titre que le chef de l’Etat n’a de cesse d’interpeller sur la contribution directe du secteur privé à la relance de l’économie nationale et à donner le ton de la grande offensive à se lancer dans les secteurs de développement industriel et d’autres secteurs porteurs. A ce propos, le Plan d’action du gouvernement vise une large promotion et encourage le secteur privé associé, partenaire du secteur public pour qu’ensemble ils sonnent le tocsin de la mobilisation autour de la relance économique et sociale à travers des investissements massifs et porteurs dans divers créneaux qui aiguillonnent la prospérité, le progrès et préparent la bataille de l’après-pétrole et ainsi être en phase avec les impératifs de l’heure et tenir effectivement ce grand pari socio-économique.

    B. C.

    Le Maghreb, 14/09/2021

  • Economie: Pourquoi l’Algérie dépasse de loin le Maroc

                  Algérie, Maroc, économie, performances, indicateurs économiques, infrastructures,


    Infrastructures, performances… et indicateurs économiques : Pourquoi l’Algérie dépasse de loin le Maroc
    Par Yacine Bouali
    L’attitude pour le moins envieuse du Maroc envers l’Algérie n’est pas née ex-nihilo. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Ils renseignent sur le fossé qui sépare notre pays du Maroc. En termes d’infrastructures, l’Algérie possède 108 établissements d’enseignement supérieur, 300 hôpitaux contre respectivement 29 et 149 pour le royaume. Dans le domaine des Transports, l’écart est aussi de taille. Idem pour les autoroutes. En Algérie le rail s’étale sur 6100 kilomètres, soit quasiment le triple du Maroc(2110 km).
    Aussi, les chiffres renseignent que l’Algérie dispose de 127 000 kilomètres d’autoroutes, et le Maroc n’est qu’à 1800 km. C’est dire toute l’avance prise par notre pays qui, malgré des épreuves difficiles dont la décennie noire, a su se construire, aller au-delà des écueils et, par dessus-tout, laisser d’autres pays loin derrière.
    En effet, 7 villes algériennes( contre deux seulement au Maroc), disposent du tramway comme moyen de transport. Ce n’est pas tout. Elles sont 7 millions de véhicules qui composent le parc automobile. Le Royaume n’est qu’à 2 8 unités. Ce sont pas que des chiffres. C’est aussi une traduction parfaite de l’essor et la vitesse de croisière enclenchés par les pouvoirs publics.
    Même dans le classement international, l’Algérie est nettement meilleure. En effet, notre pays arrive au 73e rang pour l’indice de la corruption, tandis que le royaume chérifien occupe la 105e place. Le taux de la pauvreté est respectivement de 29% et 45%, et le nombre de mendiants se situe à 10 000 et 121 000.
    En 2020, le Maroc a cumulé des contreperformances criardes. Tous les indicateurs économiques du Maroc étaient au rouge aggravés par la pandémie de la Covid-19 qui a provoqué une forte récession et un taux de chômage en forte hausse, alors que les autorités du Royaume ont peiné à réagir face à cette crise qui mine le pays. Le taux d’endettement avait atteint les 76% du Produit intérieur brut (PIB), accentuant la crise financière du pays, alors que le montant des impayés au niveau des banques oscille entre 6,47 et 7,30 milliards d’euros.
    La comparaison avec le Maroc permet de constater que la dette algérienne est la moins élevée de la région. En effet, «la dette publique du Maroc s’est établie à 77,8 % en 2020, contre 64,9 % en 2019. Sa dette publique intérieure a représenté 58,4 % du PIB en 2020, tandis que sa dette extérieure publique s’est établie à 19,4 % la même année ».
    L’incidence de la crise sur la croissance a été aussi moindre sur l’Algérie dont le produit intérieur brut réel (PIB réel) s’est contracté de 5,5 % en 2020.
    Yacine Bouali
    La Patrie News, 12/09/2021
  • Le Maroc obsédé par l’économie algérienne !

                                Maroc, Algérie, économie, #Maroc, #Algùerie, #économie,

    Depuis des années, médias et autres analystes proches du Makhzen ne cessent de mener campagne pour discréditer l’Algérie sur le plan politique et économique. Ces milieux hostiles annoncent régulièrement le chaos politique et l’effondrement de l’économie algérienne. 
    Lors de la décision prise par l’Algérie de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, certains experts à la solde du Makhzen ont rapidement pris des raccourcis pour soutenir que cette décision a été dictée par la volonté des autorités de détournés l’opinion publique des problèmes politiques et économiques auxquelles est confrontée l’Algérie.
    Cette obsession de Rabat par l’économie algérienne ne date pas d’aujourd’hui. Pour ces pseudo-analystes, l’équation est simple, l’économie algérienne est entièrement dépendante des hydrocarbures. Il suffit donc que les prix du pétrole s’effondrent pour que l’Algérie sombre dans une crise économique qui finira par s’étendre au politique. Cela fait près de sept ans que les marchés pétroliers sont dans un cycle baissier. Pourtant, ni l’économie algérienne et encore moins les institutions de l’Etat ne se sont effondrés. Bien au contraire. 
    Dans une récente analyse diffusée par le ministère des Finances il est souligné que le déficit de la balance commerciale de l’Algérie a baissé de 87,89% durant les huit premiers mois de l’année 2021 par rapport à 2020. Le déficit est ainsi passé de 7,6 milliards de dollars à fin août 2020 à seulement 926 millions de dollars à fin août 2021. C’est la plus importante baisse du déficit commerciale enregistrée par l’Algérie depuis 2015.
    Et ce résultat n’est pas seulement le fait d’une hausse des prix du baril de pétrole. De janvier à août 2021, le prix moyen du baril de pétrole a été de 66,26 dollars le baril. De 2015 à 2021, seule l’année 2018 a vu un baril plus ou moins élevé avec 71,05 dollars. Pourtant, cette année-là le déficit de la balance commerciale avait dépassé les 7,5 milliards de dollars. 
    Donc, cette performance n’est pas seulement le résultat d’une amélioration des marchés pétrolier, mais aussi d’une rationalisation et d’une plus grande maîtrise du commerce extérieur. Terminée l’époque de « l’âge d’or » de la surfacturation. Il y a lieu également de souligner une hausse conséquente des exportations hors hydrocarbures. 
    L’économie algérienne (industrie, agriculture et mines) va exporter plus de 4,5 milliards de dollars d’ici la fin 2021. Ce qui constitue une performance jamais égalée depuis l’indépendance du pays. Mais qu’en est-il alors du Maroc ? De janvier à juillet 2021, soit sur sept mois, le déficit commercial du Maroc a dépassé les 13 milliards de dollars. C’est un très lourd déséquilibre que les recettes du tourisme, déjà largement impacté par la pandémie et les transferts de la diaspora marocaine, ne peuvent couvrir d’ici la fin de l’année en cours.
    L’économie marocaine et malgré la propagande du Makhzen, reste très vulnérable et très dépendante de l’étranger. Pour exporter un seul dollar, le Maroc doit importer pour deux dollars. Pour mieux comprendre ce fait, revenant à l’Algérie. 
    L’économie algérienne va exporter en hors hydrocarbures 2,5 milliards de dollars de plus qu’en 2020. Mais ce montant n’a pas entraîné une hausse de la facture des importations de marchandises. Bien au contraire, le montant des importations poursuit sa baisse déjà entamée il y a quelques temps. 
    Concernant le Maroc, le déséquilibre du commerce extérieur est durement impacté par l’endettement extérieur. Pour faire face aux retombées économiques du Covid-19 le Maroc a procédé au tirage de toutes les ressources disponibles, soit trois milliards de dollars, dans le cadre de l’accord au titre de la ligne de précaution et de liquidité du FMI pour l’année 2020. La même année, Rabat lancera d’autres emprunts extérieurs dépassant les quatre milliards de dollars.
    Actuellement la dette extérieure publique du Maroc dépasse les 42 milliards de dollars. Au total, la dette publique du Maroc (interne et externe) atteindrait 98% de son produit intérieur brut. 
    Dépassant ainsi les 70% considérés comme un seuil acceptable pour les pays en voie de développement. La détérioration de la situation financière et économique en 2020 a entraîné la dégradation de la note du Maroc par les organismes assureurs internationaux. 
    Au total la dette extérieure publique et privée du royaume chérifien dépasse actuellement les 60 milliards de dollars. Si le Maroc croule sous les dettes, son roi par contre est le cinquième souverain le plus riche au monde avec une fortune dépassant les 8,5 milliards de dollars. 
    Contrairement au Maroc, l’Algérie avait décidée de faire face aux graves conséquences socio-économiques du Covid-19 sans recourir aux emprunts extérieurs.
    A la fin de l’année 2020, la dette publique de l’Algérie ne dépassait pas les 51% du produit intérieur brut tandis que la dette extérieure publique était de 1,20 milliard de dollars seulement. 
    En ce mois d’avril 2021 les réserves de changes ont renoués avec la hausse (plus cent millions de dollars), mettant ainsi un terme à sept ans de baisse consécutive. Le pays s’attend à boucler l’année 2021 avec une balance commerciale équilibrée et une augmentation des réserves de change. 
    La croissance économique est également au rendez-vous avec 2,3% du produit intérieur brut durant le premier semestre de l’année en cours. 
    Certes, l’économie algérienne est loin d’être sortie de la crise. Des réformes profondes et courageuses doivent être engagées pour construire une économie solide qui ne dépendrait plus des hydrocarbures. L’Algérie dispose d’importants atouts pour atteindre ses objectifs.
    Nadji C.
    LNR, 11/09/2021
  • Erdogan: « Notre croissance au 2nd trimestre démontre le dynamisme et la force de production de l’économie turque »

    Turquie, croissance, économie,

    – « Avec une croissance réelle à 21,7% au 2nd trimestre, l’économie turque a enregistré la 2ème meilleure performance mondiale », a souligné le président turc

    Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a attiré l’attention sur la solidité et le dynamisme de l’économie turque, rappelant que le pays a enregistré une croissance record de 21,7% au second trimestre 2021.

    Le Chef de l’État turc a pris la parole, mercredi soir, lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’académie de la gendarmerie et des garde-côtes.

    Il s’est félicité de la performance annoncée ce jour de la croissance économique turque : en effet, au deuxième trimestre 2021, l’économie turque a enregistré une croissance de +21,7%, deuxième meilleure croissance au sein des pays de l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), après le Royaume-Uni.

    « La croissance annoncée aujourd’hui démontre le dynamisme, la force de production et la solidité de l’économie turque », a-t-il indiqué.

    Et de poursuivre : « Avec une croissance réelle à 21,7% au 2nd trimestre, l’économie turque a enregistré la 2ème meilleure performance mondiale ».

    Le président turc a par ailleurs expliqué que ces performances sont intimement liées aux bons résultats en matière d’exportations.

    « Grâce à nos performances en exportations, le déficit courant est passé sous les 30 milliards de dollars, et l’emploi a enregistré son plus haut niveau des 35 derniers mois », a-t-il dit en conclusion.

  • Algérie: Performance et confiance ‘Edito du Moudjahid)

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    Le président de la République préside aujourd’hui une réunion exceptionnelle du Conseil des ministres consacrée à l’étude et à l’approbation du Plan d’action du gouvernement, qui sera soumis à l’APN et au Conseil de la nation, conformément aux dispositions de la Constitution.

    Le chef de l’État a enjoint au Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, immédiatement après sa nomination à la tête de l’Exécutif, de poursuivre le redressement économique, tout en préservant le caractère social de l’État. «Les disparités sociales peuvent être une bombe à retardement», avait affirmé le Président, qui a instruit l’Exécutif de recourir aux différents mécanismes de solidarité pour la prise en charge des franges les plus vulnérables.

    L’amélioration du cadre de vie des zones d’ombre et des périphéries urbaines, souffrant de marginalisation, le désenclavement des régions isolées, la réduction des inégalités de développement figurent en bonne place dans ce plan d’action. «Les questions futures seront économiques et sociales, et sont liées aux finances, et vous êtes au courant de tous les dossiers financiers.»

    Le talon d’Achille demeure, pour l’économie nationale, sa trop grande dépendance des revenus de la rente pétrolière, en raison d’une faible diversification.

    Le pays ne peut plus s’accommoder de la posture d’éternel exportateur de pétrole et de gaz. Les nations qui ont misé sur la mono-exportation finissent par se plier aux injonctions et aux oukases du FMI et de la Banque mondiale, hypothéquant leur souveraineté. L’un des objectifs assignés au plan d’action du gouvernement est de consolider les facteurs de résilience de l’économie, d’en élargir les marges de manœuvre et surtout de raffermir les liens de confiance avec les citoyens.

    À ce propos, le chef de l’État avait ordonné la mise en place d’un mécanisme de contrôle sur le terrain des décisions de l’Exécutif dans tous les domaines. Une mesure qui mérite d’être relevée, tant les Algériens s’étaient accoutumés, dans un passé pas très lointain, à subir les méfaits d’une affligeante carence dans la prise en charge de leurs aspirations, à faire les frais d’une cadence nonchalante dans la réalisation des projets d’utilité collective.

    Moraliser la vie publique, libérer les initiatives des jeunes porteurs de projets, réunir les conditions de réussite des petites et moyennes entreprises et des start-up sont finalement les bases pour asseoir un développement socio-économique durable.

    El Moudjahid, 29/08/2021

  • Analyse: La politique marocaine de cooptation des élites (I)

    Maroc, monarchie, élites, cooptation, économie, #Maroc, Mohammed VI,

    Au-delà de l’image de la réforme modèle : La politique marocaine de cooptation des élites

    Depuis son arrivée au pouvoir en 1999, le roi du Maroc Mohamed VI a consolidé son règne en renforçant la stratégie de cooptation et de rotation des élites de son père. Cependant, après deux décennies de prédation économique, l’affaiblissement progressif des canaux de distribution de la rente et l’absence de véritable démocratisation, la stratégie de consolidation du pouvoir du roi pourrait s’essouffler.

    Le règne de Mohamed VI a coïncidé avec l’adoption de réformes néolibérales à grande échelle, qui ont créé de nouvelles opportunités de cooptation économique et renforcé l’alliance de la monarchie avec les élites économiques et politiques locales. Toutefois, ce virage néolibéral s’est accompagné de coûts importants pour les groupes à faibles revenus.

    Les 20 dernières années ont été marquées par une augmentation de l’obéissance de l’élite locale et l’affaiblissement des canaux formels de participation politique. Le roi a également pu s’attribuer le mérite de politiques réussies tout en blâmant l’administration ou les élus pour les échecs et en contribuant à la désinstitutionnalisation de la politique du pays.

    L’accroissement des inégalités et une culture établie de mépris envers les « perdants » des politiques de libéralisation et de privatisation signifient que les personnes mécontentes du régime se tourneront de plus en plus vers des mécanismes d’adaptation qui ont un impact direct sur la sécurité européenne (par exemple, le trafic de drogue et d’êtres humains, le terrorisme international et la contestation politique violente).

    Implications politiques

    Un Maroc stable et prospère est vital pour la sécurité de l’Europe. Toutefois, une croissance économique inclusive et durable n’est possible que si une véritable réforme démocratique permet la mise en œuvre effective de l’État de droit, le respect des droits de l’homme et le développement de solides canaux de participation démocratique par lesquels les griefs populaires peuvent être traités.

    Co-Optation des élites par le néolibéralisme

    Comme pour d’autres régimes autoritaires, le palais marocain sait depuis longtemps que l’opposition des élites, plutôt que l’opposition de masse, représente le danger politique le plus sérieux. Les trois rois marocains qui ont gouverné le pays depuis l’indépendance en 1956 ont donc utilisé deux instruments principaux pour prévenir la mobilisation : des concessions politiques soigneusement programmées d’une part, et la cooptation active des challengers potentiels d’autre part. Alors que les concessions politiques ont souvent été symboliques et n’ont jamais affaibli de manière significative les prérogatives du roi, le palais marocain a réussi à créer une relation de dépendance avec la plupart des élites économiques, politiques et culturelles du pays – qui ont échangé leur loyauté contre un accès privilégié aux canaux de distribution de la rente de l’État.

    Alors que la logique de cooptation économique était une caractéristique constante de la politique marocaine sous Mohamed V (qui a récompensé les élites rurales loyalistes en leur donnant accès aux canaux de distribution de la rente de l’État en échange de leur soutien pendant sa lutte contre les nationalistes) et plus tard Hassan II (qui a utilisé la même stratégie pour récompenser les partis de gauche loyalistes qui ont soutenu sa marginalisation des mouvements islamiques), le roi Mohamed VI bénéficie actuellement d’un contexte économique international distinctif qui lui a permis d’étendre la stratégie de cooptation économique de la monarchie à des niveaux sans précédent.

    Alors que Mohamed V et Hassan II distribuaient la rente par des canaux relativement limités (généralement sous la forme de licences de transport, de pêche ou d’exploitation minière), Mohamed VI a supervisé des réformes néolibérales à grande échelle depuis 1999 – qui ont créé de nouvelles opportunités de cooptation économique – et renforcé l’alliance de la monarchie avec les élites économiques et politiques locales. Comme le notent Guazzone et Pioppi (2009 : 6) et Boukhars (2011 : 53), l’adoption de politiques néolibérales sous forme de privatisation, de libéralisation et de déréglementation administrative et le retrait concomitant de l’État de la fourniture de biens publics ont eu une double fonction. D’une part, elle a libéré les autorités de la charge financière liée aux anciennes responsabilités de l’État. D’autre part, il a augmenté la résilience de l’État en contribuant à produire une nouvelle génération d’élites commerciales dépendantes de l’État pour la réglementation, l’arbitrage et l’accès aux opportunités économiques. Bien que le roi et ses proches collaborateurs aient été les principaux bénéficiaires du tournant néolibéral des années 1990 et de la première décennie du XXIe siècle, les partisans traditionnels du palais, les familles loyalistes et la plupart des membres de l’opposition historique du pays ont également vu leur statut économique s’améliorer considérablement.

    Pour Amal, universitaire marocaine,  » une grande partie de l’élite économique est dans une relation gagnant-gagnant avec le palais, qui est impliqué dans un certain nombre d’activités économiques lucratives  » (Amal, entretien personnel, 18 mai 2017). Ces élites savent que leur simple proximité avec le roi se traduira par des profits économiques supplémentaires, même si une minorité est également mécontente de ce qui semble être une concurrence déloyale de la monarchie dans certaines activités commerciales telles que la banque ou les énergies renouvelables. Pour Amal, la proximité du palais est tellement valorisante économiquement qu’ » aujourd’hui, ce n’est pas le régime qui cherche à coopter les gens mais plutôt les gens qui cherchent à se faire coopter  » (Amal, entretien personnel, 18 mai 2017). De même, pour Fouad Abdelmoumni, responsable de Transparency Maroc, l’élite économique du pays est  » une création directe du palais  » (entretien avec F. Abdelmoumni, Rabat, 22 mai 2017).

    Selon Ghassan Wael, jeune journaliste marocain, le « principal mécanisme de cooptation et donc de résilience politique dans le pays est l’utilisation des politiques publiques pour promouvoir les grands projets publics, tels que les projets d’électrification du secteur rural, la promotion immobilière ou l’industrie automobile, qui bénéficient d’un lourd soutien de l’État » (entretien avec G. El Karmouni, Rabat, 18 mai 2017) et dont les bénéfices sont canalisés par le palais et ses associés. Sous Mohamed VI, l’immobilier et le réaménagement urbain – notamment dans les grandes villes de Casablanca, Rabat et Tanger – sont devenus des conduits majeurs pour les réseaux clientélistes cultivés par le roi et ses associés. En particulier, la privatisation des terres communales a déclenché un processus d’accumulation de capital sans précédent pour les clients du régime. Parmi les autres mécanismes de cooptation économique, citons la privatisation des entreprises publiques, rachetées par la suite par certains des associés du régime. Le virage néolibéral a pris une telle ampleur qu’en 2008, 90 des plus grandes entreprises publiques du pays étaient partiellement ou totalement privatisées, les plus rentables l’ayant été avant 2005 (Maggi 2016 : 103).

    La duplicité bureaucratique entre l’administration et les acteurs privés est un mécanisme complémentaire gagnant-gagnant par lequel les ressources de l’État sont mobilisées pour protéger des entreprises commerciales spécifiques habituellement étiquetées  » champions nationaux  » par le biais d’exceptions et/ou de privilèges fiscaux et administratifs. Ces « champions nationaux » sont l’un des nombreux canaux par lesquels l’alliance entre le palais et une partie de l’élite économique du pays est cimentée. Un exemple concret est le projet Plan Vert du pays, un projet agricole ambitieux qui est officiellement conçu pour redynamiser le secteur agricole du pays. En réalité, certaines des meilleures terres rurales du pays ont été mises à disposition en dessous du prix du marché à des acteurs privés (la plupart proches du régime), qui bénéficient des politiques fiscales agricoles généreuses du gouvernement sans être soumis à aucune forme de contrôle public. Les partenariats public-privé dans les activités nouvellement privatisées telles que la collecte des déchets ou la fourniture d’électricité sont également utilisés pour soutenir les copains locaux qui ont obtenu les contrats les plus lucratifs dans des conditions obscures, voire carrément illégales. Les entreprises appartenant à ces associés ont souvent été autorisées à opérer sans aucune supervision, le tout aux dépens des usagers qui ont été contraints de payer plus cher sans que la qualité des services fournis ne s’améliore de manière significative.

    La relation symbiotique entre les élites économiques et les autorités découle également de la profonde dépendance des premières vis-à-vis des secondes et de la vulnérabilité relative des grands groupes industriels marocains face à la mondialisation. Bien qu’elles aient bénéficié des politiques de libéralisation du pays et qu’elles aient souvent soutenu publiquement les politiques libérales, de nombreuses élites économiques marocaines ne sont pas en mesure de survivre sans les politiques protectionnistes et régulatrices de l’État (Benhaddou 2009 : 112-115). Dans le secteur du gaz, par exemple, les prix ont été libéralisés sans contrôle concomitant de l’État, ce qui fait que l’ensemble du secteur est géré par seulement 15 acteurs – dont l’un, Aziz Akhannouch, contrôle environ 30 % du marché et est également ministre de l’agriculture, chef du Rassemblement national des indépendants (RNI, un parti politique loyaliste) et ami personnel du roi (entretien avec G. Wael, Rabat, 18 mai 2017). Une étude des 344 plus grandes entreprises marocaines menée par Oubenal et Zeroual en 2017 montre qu’après le roi et sa famille, les deux plus grands bénéficiaires des politiques de privatisation et de libéralisation mises en œuvre dans le pays au cours des trois dernières décennies ont été 150 familles proches de la monarchie, dont les plus importantes sont également représentées au gouvernement, ainsi que des investisseurs étrangers (Oubenal et Zeroual 2017 : 137, 139, 154-155).

    Tout en frappant le plus durement les groupes à faibles revenus, le tournant néolibéral a également permis l’accès aux circuits de rente à de nouveaux groupes de la classe moyenne émergente, dont le soutien s’est avéré crucial au cours des premiers mois tumultueux des soulèvements arabes. Malgré les conséquences négatives importantes des politiques de privatisation et de déréglementation sur la population générale, les revenus supplémentaires ont permis au régime d’acheter des consti-tuations clés (notamment les syndicats et les groupes clés de l’administration publique) au cours des premiers mois des soulèvements arabes en 2011. Selon un jeune ancien militant pro-démocratie, en conséquence, « la plupart des actions initiées par les acteurs locaux ont échoué parce qu’il n’y avait pas de soutien [des acteurs locaux] et … pas de courroie de transmission entre les demandes sociales et l’élite du pays, qui a refusé de légitimer les demandes populaires » (entretien avec Y. Rguig, Rabat, 20 mai 2017).

    Même les médias du pays sont profondément ancrés dans cette logique clientéliste. Dans leur analyse des principaux actionnaires du secteur des médias du pays, Benchenna et al. (2017 : 10-11) constatent que, à quelques exceptions près, les figures médiatiques marocaines sont membres soit du régime, soit de la bourgeoisie locale, qui a bénéficié de la libéralisation économique et politique des 20 dernières années. Parmi ces acteurs, on peut citer Fahd Yata, le fils d’Ali Yata (ancien leader de l’opposition communiste et fondateur de l’un des principaux magazines économiques du pays), Moulay Hafid Elalamy, l’actuel ministre de l’industrie et du commerce, et Aziz Akhannouch, l’actuel ministre de l’agriculture – qui possèdent tous certaines des publications les plus renommées du pays (Benchenna et al. 2017 : 10-11). « (P)our ces hommes d’affaires, […] investir dans le secteur de la presse vise à protéger leurs propres intérêts commerciaux, à soutenir un monde politique stable en utilisant leurs nombreux titres à l’appui de la communication politique, et à ajouter la compétence commerciale comme l’une des qualités requises pour devenir un politicien établi » (Benchenna et al. 2017 : 10).

    Une légitimité à double voix

    Une autre caractéristique de la stratégie de consolidation du pouvoir de Mohamed VI est son intense discours de production de légitimité dans lequel il se positionne comme l’unique architecte de la plupart, sinon de toutes les réalisations économiques, sociales et politiques du pays. Le roi est omniprésent dans la couverture médiatique du pays et nourrit constamment l’impression qu’il est le seul acteur capable de mettre en œuvre des réformes politiques ou de réaliser des projets économiques réussis, tout en rejetant la responsabilité des échecs sur les élus et les administrateurs locaux.

    Au cours des deux dernières décennies, par exemple, le roi s’est attribué tout le mérite (i) de la réforme du code de la famille et donc de l’amélioration des droits des femmes dans le pays, (ii) de la mise en place d’un ambitieux comité d’équité et de réconciliation, qui a officiellement tourné la page des violations des droits de l’homme commises par son père, et (iii) de la mise en œuvre d’un ambitieux projet de réforme constitutionnelle destiné à renforcer les institutions politiques du pays. Sur le plan économique, le roi a (a) mené de grands projets d’infrastructure qui ont permis de quadrupler la longueur du réseau autoroutier du pays, (b) éliminé la quasi-totalité des bidonvilles urbains du Maroc, et (c) revitalisé les centres des grandes villes du pays. Le monarque est également à l’origine de certains des projets socioculturels les plus populaires du pays, allant des festivals de musique aux célébrations religieuses.

    Cependant, l’effort du roi pour produire de la légitimité est un exercice à double voix. Si certains efforts tentent véritablement de répondre à certains défis domestiques importants, tels que le logement insalubre ou l’électrification rurale, leur autre objectif est de renforcer l’alliance entre le roi et ses acolytes par une logique systématique de transfert économique. Dans cette perspective, les réformes politiques et administratives mises en œuvre au cours des 15 dernières années ont eu peu d’effets positifs au-delà de ceux associés au régime ; elles ont essentiellement visé l’élite économique et politique du pays. Bien qu’elles aient donné l’impression d’une réforme démocratique, les réformes constitutionnelles et administratives ont été utilisées dans la pratique pour dépolitiser et bureaucratiser les anciens opposants du roi en les récompensant par des salaires attractifs et un statut public (entretien avec G. Wael, Rabat, 18 mai 2017). Ce système de cooptation intensive est formalisé en partie par de nombreuses instances de médiation créées sous l’impulsion royale – notamment, le Conseil national des droits de l’homme (CNDH), le Conseil des Marocains résidant à l’étranger (CCME), le Conseil royal consultatif des affaires sahariennes (CORCAS), l’Instance centrale de prévention de la corruption (ICPC) et le Conseil supérieur de l’éducation. Ces conseils et comités sont tous présidés ou dirigés par des associés au régime ou d’anciens opposants qui ont accepté de s’intégrer au système et de cibler des groupes d’électeurs spécifiques, tels que les groupes de femmes, les Marocains résidant à l’étranger et les notables tribaux de la région du Sahara, qui ont tous un fort potentiel de mobilisation. Même si ces institutions sont rarement en mesure de mettre en œuvre des changements pratiques malgré le battage médiatique qui entoure généralement leur création, le processus de cooptation et d’intégration des élites qui se produit est bien réel et contribue à neutraliser les personnalités qui se font entendre, comme Driss Benzekri, un ancien prisonnier politique qui a été appelé à diriger l’Instance équité et réconciliation de 2004. Un autre exemple est celui de Salah El Ouadie, un ancien prisonnier politique et un homme d’extrême gauche qui a été le porte-parole du Parti authenticité et modernité (PAM), un parti pro-monarchie.

    Une autre stratégie utilisée par la monarchie consiste à équilibrer les différents intérêts administratifs, économiques et militaires les uns contre les autres par l’arbitrage des élites. Cette pratique a une double fonction. D’une part, elle signale à la population que le monarque est réellement soucieux des réformes politiques et économiques et attentif aux préoccupations de ses sujets. Le roi a ainsi pris l’habitude de gronder régulièrement les administrateurs et les élus pour leur manque de professionnalisme. Mohamed VI a également habitué le pays à des accès réguliers de colère royale au cours desquels il punit les politiciens ou les administrateurs jugés incompétents en les démettant de leurs fonctions et en semblant prendre la responsabilité personnelle de l’exécution rapide de certains projets. Le palais permet également aux fondations royales, notamment la Fondation Mohamed V pour la solidarité et le Fonds Hassan II pour la solidarité économique et sociale, de bénéficier d’importantes ressources publiques. Ces deux institutions sont financées par des fonds publics, n’ont pratiquement aucun compte à rendre au Parlement et sont placées sous l’autorité de membres de l’entourage du roi ou d’hommes d’affaires du secteur privé (Catusse 2009 : 78). Si les fonds sont publics, tout le prestige de ces organisations se répercute sur le roi, qui ne permet pas à d’autres d’apparaître comme des concurrents potentiels.

    D’autre part, et peut-être plus important encore, l’utilisation sélective du système judiciaire pour statuer sur la corruption administrative, le népotisme et les conflits d’intérêts est un mécanisme complémentaire par lequel le régime génère la loyauté de l’élite tout en donnant l’illusion d’une réforme démocratique et judiciaire. Les campagnes anti-corruption aléatoires ciblent stratégiquement les acteurs jugés déloyaux par le roi et lui permettent simultanément de renforcer son rôle d’arbitre ultime des intérêts politiques et économiques divergents. Transparency International classe le pays au 90e rang sur 176 (derrière le Liberia, la Zambie et le Lesotho par exemple) et des scandales réguliers illustrent la prévalence de la corruption à tous les niveaux de la société, mais plus particulièrement dans les hautes sphères administratives dépendant de la monarchie. Parmi les exemples de collusion, citons l’attribution de terres publiques en dessous du prix du marché à des associés du régime et l’acceptation de conflits d’intérêts flagrants à tous les niveaux des affaires et de l’administration. Pour Fouad Abdelmoumni, économiste marocain et secrétaire général de la section marocaine de Transparency International, « la corruption n’est pas un phénomène marginal […]. C’est un choix délibéré d’encourager les pratiques criminelles  » (entretien avec F. Abdelmoumni, Rabat, 22 mai 2018).

    Source : German Institute for Global and Area Studies

  • Wikileaks : Câble sur la source opaque de la richesse au Maroc

    Maroc, Wikileaks, économie, richesses, corruption, #Maroc, #Wikileaks,

    Le 23 mai 2008, le Consul américain à Casablanca, Douglas Green fait état de la mainmise du roi sur les affaires dans le pays.

    SUJET : SOURCES DE RICHESSE A CASABLANCA – INTERNES, EXTERNES, ILLICITES

    Classé par : L’agent principal Douglas Greene pour les raisons 1.4 (B)
    ET (D)

    1. (SBU) Résumé : À Casablanca, la plus grande ville et capitale économique du Maroc, la prospérité est de plus en plus visible, ce qui soulève la question de son origine. L’argent des familles, les secteurs bancaire et immobilier, ainsi qu’un marché boursier performant, sont à l’origine d’une partie de la richesse. Les envois de fonds des Marocains résidant à l’étranger, le tourisme et les investissements étrangers, notamment en provenance des pays du Golfe, constituent les principales sources extérieures d’argent. Les sources de revenus illicites, notamment le trafic de drogue, le blanchiment d’argent et la corruption endémique, jouent également un rôle dans l’économie croissante. L’augmentation de la consommation a été un atout pour l’économie, mais la richesse de Casablanca doit être partagée plus largement pour bénéficier à tous les segments de la société. Résumé final.

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    LES SOURCES INTERNES DE RICHESSE
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    2. (SBU) Le phénomène facilement observable de la richesse à Casablanca soulève la question de l’origine de l’argent. De nombreux Casablancais citent l’argent de la famille comme l’un des principaux facteurs de richesse de la ville.

    Selon Samir Benmakhlouf, président de Century 21 Maroc, l’industrie textile, basée à Fès, était traditionnellement le moteur de l’économie marocaine. Dans les années 70 et 80, les producteurs de textile se sont déplacés vers Casablanca pour trouver des débouchés commerciaux, créant ainsi des opportunités économiques. Casablanca pour y trouver des opportunités de vente au détail, créant ainsi un élan économique et apportant de l’argent à la ville. Un article du Middle East Report sur la bourgeoisie marocaine soutient cette vision historique, mais date le changement à la fin de la Seconde Guerre mondiale : « Le centre de gravité économique s’est déplacé vers les villes côtières, en particulier Casablanca. Des hommes d’affaires entreprenants ont quitté Fès pour Casablanca, où ils ont continué à être connus sous le nom de Fassis. » Aujourd’hui encore, les natifs de Fès conservent leur réputation de membres d’une élite douée pour les affaires. L’un des hommes les plus riches du Maroc, Othman Benjelloun, est originaire de Fès et est président-directeur général de la BMCE, la troisième plus grande banque du Maroc. Selon les employés de la BMCE, une « mafia de Fez » domine la banque. mafia » domine la culture de la banque. Benjelloun et d’autres personnes comme lui appartiennent à une élite fortunée de longue date qui contribue à la prospérité de Casablanca.

    3. (U) Le secteur bancaire, basé à Casablanca, génère également de la richesse. Parmi les 15 banques du Maroc, on compte cinq banques privées appartenant à des Marocains et cinq banques étrangères. Grâce à l’expansion des réseaux géographiques et à l’augmentation des produits et services bancaires, notamment la banque en ligne, les prêts hypothécaires et le crédit à la consommation, le secteur a connu une croissance impressionnante. Dans l’ensemble, les revenus des banques ont augmenté de 10,5 % en 2006 pour atteindre 2,56 milliards d’USD. La même année, les banques marocaines ont enregistré des bénéfices nets de 825 millions d’USD, soit une augmentation de 68 % par rapport à l’année précédente. Ces bons résultats ont entraîné une augmentation des recrutements, notamment de jeunes Marocains instruits. Elle a également conduit plusieurs des six banques cotées à la Bourse de Casablanca à proposer des options d’achat d’actions aux employés, leur permettant ainsi de participer à la rentabilité de leur banque. Le rapport annuel 2007 de la BMCE Bank indique que les employés ont réalisé des gains moyens de 380 % lors de la deuxième offre publique de la banque, « ce qui équivaut à environ 15 fois le salaire mensuel net ». Une telle performance a un effet d’entraînement sur l’économie de Casablanca.

    4. (SBU) Tout comme le secteur bancaire, le marché de l’immobilier contribue à la richesse de Casablanca, en raison d’une convergence de facteurs. La rareté des terrains dans la ville dense de Casablanca rend l’immobilier plus cher. Selon l’Oxford Business Group, la ville s’étend sur une superficie de 69,5 miles carrés, mais il lui faudrait plus de 100 miles carrés pour accueillir une population actuelle de plus de trois millions d’habitants. Comme les Marocains ont quitté les zones rurales pour s’installer à Casablanca, les prix des terrains ont augmenté. L’afflux d’investissements directs étrangers (IDE) aggrave cet effet. Sur les sept milliards de dollars d’IDE que le Maroc a reçus en 2007, l’immobilier représentait 26 %, juste derrière le tourisme (29 %). Étant donné que 63 % des investisseurs considèrent Casablanca comme le lieu le plus attractif pour investir au Maroc, les IDE ont eu un impact significatif sur la valeur des biens immobiliers dans la ville – et sur le développement d’un marché pour les biens et services haut de gamme.

    5. (SBU) Dans un tel environnement, la spéculation se produit, poussant les prix à la hausse et permettant aux propriétaires fonciers de réaliser des profits faramineux. Dès l’annonce d’un nouveau Schéma Directeur d’Aménagement Urbain (SDAU), des spéculateurs achètent des biens dans des zones ciblées dans le seul but de les revendre. Selon Benmakhlouf de Century 21, « vous pouvez acheter un bien pour un million de dirhams et il vaudra 1,5 million dans six mois ».

    6. (SBU) Les formidables performances de la Bourse de Casablanca sont aussi un facteur de création de richesse. Selon Jawad Kerdoudi, économiste et président de l’Institut marocain des relations internationales, de nombreuses entreprises attirent les investisseurs en cotant leurs actions à des prix faibles lors de l’introduction en bourse. Après quelques semaines, les prix montent en flèche, permettant aux actionnaires de vendre avec un bénéfice considérable. En tant que plus grande ville et centre économique du Maroc, Casablanca voit une grande partie de l’argent que les Marocains gagnent à la bourse.

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    SOURCES EXTERNES DE RICHESSE
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    7. (U) Comme indiqué ci-dessus, Casablanca a bénéficié d’un afflux d’argent provenant de l’extérieur du pays. Tout d’abord, les transferts de fonds des Marocains résidant à l’étranger (MRE) ont augmenté depuis l’accession au trône de Mohammed VI en 1999, pour atteindre environ 7,8 milliards de dollars en 2007. Deuxièmement, le tourisme apporte des capitaux importants. Le secteur a augmenté de 12 à 14 % par an depuis 2001, lorsque le roi a lancé la politique stratégique de développement du tourisme « Vision 2010 ». Selon un rapport publié en 2007 Selon un rapport publié en 2007 par le Centre régional d’investissement de Casablanca, le tourisme a représenté plus d’investissements à Casablanca que tout autre secteur.

    8. (U) L’investissement étranger est une troisième source importante de richesse à Casablanca. Profitant largement de la hausse des prix du pétrole, les pays exportateurs de pétrole du Golfe recherchent d’importantes opportunités d’investissement au Moyen-Orient, y compris à Casablanca. Moyen-Orient, y compris à Casablanca. Dubai Holding, par exemple, a lancé un projet de 500 millions d’USD pour construire une marina polyvalente à côté du port de Casablanca. Un groupe koweïtien et marocain a des plans pour un développement résidentiel dans la ville. Les investisseurs hors du Golfe recherchent également des opportunités financières à Casablanca. Au fur et à mesure que l’argent des MRE, du tourisme et des investisseurs étrangers est canalisé vers les banques, l’immobilier, le marché boursier et d’autres investissements, l’économie de Casablanca se développe.

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    LES SOURCES ILLICITES DE RICHESSE
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    9. (C) La plupart des Casablancais reconnaissent qu’une partie au moins de la richesse de Casablanca provient d’activités illicites telles que le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. Selon Khalid Belyazid, PDG du groupe d’édition Eco-Medias, « Nous avons de l’argent sale. Le problème est que nous ne savons pas combien ». Il n’existe pas de statistiques permettant de quantifier la part de la richesse de Casablanca qui peut être attribuée à des activités illicites. Toutefois, une indication peut être trouvée dans le rapport 2007 du gouvernement américain sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants : « Le Maroc est le plus grand producteur mondial de résine de cannabis (haschisch) et est constamment classé parmi les plus grands producteurs de cannabis au monde ». Le rapport estime que le commerce de la drogue au Maroc (principalement vers l’Europe) rapporte environ 13 milliards de dollars par an, soit plus du double du montant apporté par le tourisme en 2007. Une partie de cet argent arrive à Casablanca, où il est soit dépensé en bijoux, voitures, maisons et autres articles, soit blanchi. Faisant référence à l’utilisation des cafés comme façades pour des activités commerciales illégitimes, un professionnel de la finance a plaisanté en disant que « le blanchiment d’argent crée une belle culture des cafés à Casablanca ».

    9. (C) La plupart des Casablancais reconnaissent qu’une partie au moins de la richesse de Casablanca provient d’activités illicites telles que le trafic de drogue et le blanchiment d’argent. Selon Khalid Belyazid, PDG du groupe d’édition Eco-Medias, « Nous avons de l’argent sale. Le problème est que nous ne savons pas combien ». Il n’existe pas de statistiques permettant de quantifier la part de la richesse de Casablanca qui peut être attribuée à des activités illicites. Toutefois, une indication peut être trouvée dans le rapport 2007 du gouvernement américain sur la stratégie internationale de contrôle des stupéfiants : « Le Maroc est le plus grand producteur mondial de résine de cannabis (haschisch) et est constamment classé parmi les plus grands producteurs de cannabis au monde ». Le rapport estime que le commerce de la drogue au Maroc (principalement vers l’Europe) rapporte environ 13 milliards de dollars par an, soit plus du double du montant apporté par le tourisme en 2007. Une partie de cet argent arrive à Casablanca, où il est soit dépensé en bijoux, voitures, maisons et autres articles, soit blanchi. Faisant référence à l’utilisation des cafés comme façades pour des activités commerciales illégitimes, un professionnel de la finance a plaisanté en disant que « le blanchiment d’argent crée une belle culture des cafés à Casablanca. »

    10. (C) La corruption représente également une certaine part de la richesse de Casablanca. « Vous ne pouvez pas imaginer à quel point l’impact est important », a déclaré un résident de longue date après avoir expliqué le phénomène des fonctionnaires qui exploitent des informations privilégiées et/ou leur pouvoir pour en tirer un avantage financier. Dans un cas notoire, un officier de police a créé une entreprise d’importation de motos BMW après avoir appris que la police prévoyait d’équiper une brigade de motards. M. Benmakhlouf, de Century 21, a noté que les permis de construire pour des terrains mis en réserve par la ville sont parfois accessibles aux promoteurs qui versent des pots-de-vin. Cette corruption permet à ceux qui en bénéficient d’amasser des richesses importantes, même si elles ne sont pas déclarées.

    11. (SBU) L’économie informelle est un autre vecteur par lequel les individus amassent des richesses. Si le terme évoque des images de petits détaillants ou de travailleurs sans papiers, il peut s’agir d’entreprises à part entière qui fonctionnent en dehors du cadre légal et de ses exigences. Dans l’industrie textile marocaine, par exemple, des usines entières ont mis fin à leurs activités officielles, pour rouvrir en dehors des limites de la ville sous la forme d’entreprises entièrement financées en espèces qui fonctionnent sous le radar des autorités marocaines (ou avec leur complicité). L’usine de matelas de Casablanca qui a brûlé fin avril 2008, tuant 58 travailleurs (REF A), offre un excellent exemple d’une situation dans laquelle un propriétaire d’entreprise a bafoué les codes du travail, de la sécurité et de la construction au nom du profit.

    12. (C) La propre expérience du Consulat, qui a essayé d’acheter un terrain pour une nouvelle installation, illustre à quel point les arrangements informels, sous la table, sont enracinés dans l’économie marocaine. Quatre-vingt-dix pour cent des transactions immobilières à Casablanca sont effectuées de manière informelle. Sur plus de 30 sites identifiés, plus de 20 ont été immédiatement retirés de la liste parce que les courtiers ne voulaient pas vendre dans le cadre d’une transaction officielle. D’autres ont refusé de vendre parce qu’ils attendent que les prix s’apprécient. Parmi ceux qui ont accepté de vendre, beaucoup voulaient de l’argent sous la table en plus du prix demandé. Qu’il s’agisse de la vente d’un bien immobilier, de la gestion d’une société ou de la création d’une entreprise, le volume élevé d’activités menées en dehors des circuits officiels fait partie intégrante des affaires et permet souvent aux individus de contourner les réglementations et d’accroître leurs gains financiers.

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    CONSOMMATION
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    13. (SBU) Expliquer les sources de la richesse de Casablanca n’explique cependant pas nécessairement la consommation. Pour Khalid Rouggani, de la division des études du BMCE, les Marocains sont « cultivés pour être ouverts » et veulent savoir ce qui existe en dehors de leur pays. Par conséquent, ils connaissent les marques et les produits étrangers, et les achètent volontiers, notamment dans la ville cosmopolite de Casablanca. En revanche, M. Rouggani a cité l’Algérie, un pays disposant de 120 milliards de dollars de réserves, moins ouvert à la culture étrangère et moins enclin à consommer des produits étrangers. Les vendeurs de Dior et de Roberto Cavalli ont semblé confirmer l’idée que la culture joue un rôle dans la stimulation de la consommation, notant que « les Marocains aiment avoir du style » et constituent la majorité de leur clientèle.

    14. (SBU) Les contrôles stricts des changes peuvent également contribuer à la consommation à Casablanca. Si le Maroc a assoupli les restrictions sur la quantité de devises que les Marocains peuvent sortir du pays, les contrôles externes sont toujours en place. Incapables de placer des économies importantes à l’étranger, de nombreux Marocains investissent et dépensent localement.

    15. (C) Commentaire : La richesse qui est évidente à Casablanca indique de nombreux développements positifs, y compris des booms boursiers et immobiliers, alimentés par les transferts de fonds et de forts investissements étrangers. Elle suggère également des éléments négatifs difficiles à suivre, mais significatifs, tels que le trafic de drogue et une corruption profondément enracinée. Quelles que soient les sources de richesse, cependant, les contrastes entre riches et pauvres à Casablanca sont susceptibles de persister, car il y a peu de signes de retombées. Si les Casablancais n’ont pas la possibilité de partager la richesse qui les entoure, le risque de tensions sociales plus larges est susceptible d’augmenter. Commentaire final.

    GREENE

    Source : Marocleaks, 19/08/2021

  • Comment l’Algérie peut devenir un leader de l’énergie propre

    Algérie, hydrocarbures, économie, énergie propre, énergie verte, #Algérie,

    Pressée par la baisse pour des prix plus longs des hydrocarbures dans un marché exigeant la baisse de carbone exigeant, l’Algérie affiche visiblement ses ambitions pour réussir à atteindre ses objectifs de transition énergétique

    par Reda Amrani, responsable de la discipline des technologies de production chez Shell

    Peu d’événements ont marqué le cours de l’industrie de l’énergie aussi profondément que l’accord de Paris. En effet, pour la première fois depuis des décennies, les acteurs du monde entier se sont réunis en décembre 2015 et ont convenu de limiter l’impact du réchauffement climatique à deux degrés Celsius en dessous des niveaux préindustriels. La rapidité de la transformation qui s’est immédiatement déroulée a laissé perplexes même les observateurs les plus optimistes, alors que les sociétés et les économies se sont dépassées pour avancer vers un modèle énergétique plus décarboné.

    Depuis lors, de nombreux pays de la région MENA riches en hydrocarbures ont rejoint le peloton des défenseurs et des promoteurs des sources d’énergie décarbonées, alors que les décideurs acceptent les réalités dévoilées de la transition énergétique. Incapables d’entraver les vagues de changement, les dirigeants de la région MENA ont commencé à modifier leurs stratégies nationales pour faire face à la transformation des fondamentaux du marché de l’énergie et s’efforcer de récolter les fruits des opportunités émergentes créées par la transition énergétique.

    Membre historique de l’OPEP et deuxième exportateur européen de gaz, l’Algérie entre aujourd’hui dans la course aux énergies renouvelables et à la production d’hydrogène vert. Le pays est sur le point de jouer un rôle important en tant que fournisseur fiable émergent pour alimenter l’ambition de l’Europe vers un bouquet énergétique principalement basé sur les énergies renouvelables.

    En 2020, le gouvernement a créé un ministère de la transition énergétique et des énergies renouvelables et a nommé à sa tête Chams Eddine Chitour, défenseur à long terme du développement durable et professeur renommé du monde universitaire. En quelques mois, le pays a commencé à progresser rapidement dans l’élaboration de sa stratégie de production d’hydrogène vert, en faisant le point sur le potentiel existant inexploité et en s’engageant à inclure l’hydrogène dans son bouquet énergétique d’exportation d’ici 2030.

    De nombreux experts de l’industrie ont fait valoir que l’Algérie n’a pas été à la hauteur de son potentiel d’énergie renouvelable, illustré par une maigre part d’énergie renouvelable de 1% dans ses sources de production d’électricité. Depuis l’indépendance, la succession de découvertes de gisements de pétrole et de gaz dans le désert du Sahara a naturellement favorisé un développement d’une industrie énergétique à prédominance fossile pour remplir les caisses du pays de cash-flows conséquents tout en assurant sa sécurité énergétique. Cependant, la chute des prix des combustibles fossiles sur les marchés internationaux couplée à l’effet de compression des volumes d’exportation induit par la baisse des réserves et la croissance de la demande intérieure ont servi de sonnette d’alarme aux décideurs.

    La crise économique de longue durée a douloureusement contraint le pays à se lancer dans un programme de diversification de la gestion de l’énergie, tardif mais vital. Pressée par l’urgence de maintenir les revenus d’exportation d’énergie sur un marché en transition, tout en satisfaisant son appétit énergétique national, la transition de l’Algérie vers le remplacement des combustibles fossiles par l’hydrogène vert semble être davantage un impératif de survie qu’un résultat facultatif.

    Malgré le manque de capitaux investis dans les projets d’énergie renouvelable, ce qui entraîne une capacité de production marginale et un écart de développement croissant lorsqu’il est comparé au niveau régional, l’Algérie est bien placée pour rattraper son retard et jouer un rôle de premier plan au sein de ses pairs exportateurs d’hydrocarbures. Il existe des catalyseurs clés pour aider le pays à augmenter rapidement sa production d’hydrogène vert :

    Accès au vaste potentiel de production d’énergie renouvelable dominé par le solaire : Occupant une grande partie de la ceinture solaire, l’Algérie est dotée d’une abondance d’énergie solaire et a une formidable opportunité de générer de l’énergie électrique rentable et à haute intensité pour alimenter l’hydrogène vert électrolyseurs toute l’année.
    Proximité du marché en expansion de la demande d’hydrogène : située sur la rive sud de la mer Méditerranée, l’Algérie a développé au fil des ans un réseau de gazoducs transcontinentaux qui fournit des flux de gaz liquéfiés constants aux portes sud de l’Europe. Le respect constant des obligations contractuelles à long terme envers ses clients européens a également renforcé la réputation de l’Algérie en tant que fournisseur d’énergie fiable. En tant que producteur émergent d’hydrogène vert, l’Algérie pourrait reproduire la même stratégie d’exportation en convertissant ou en développant son infrastructure existante de distribution et de stockage de gaz pour expédier de manière rentable l’hydrogène vert produit localement vers ses marchés cibles. Avec sa demande croissante d’hydrogène prévue et la production limitée d’énergie solaire, l’Europe est en passe de devenir un marché de prélèvement idéal pour les producteurs nord-africains à mesure que les importations de gaz diminuent.

    Capacités existantes et main-d’œuvre qualifiée : pour développer ses ressources énergétiques en hydrocarbures, l’Algérie s’est historiquement appuyée sur sa main-d’œuvre qualifiée nationale tout en valorisant le savoir-faire et l’expertise du pays. Dans le sillage de la nationalisation de ses réserves d’hydrocarbures en 1971, l’Algérie s’est lancée dans un ambitieux programme de formation et de développement visant à doter ses actifs amont et aval en expansion des profils qualifiés et des capacités de ressources humaines nécessaires. Bon nombre des compétences développées sont considérées, par de nombreux spécialistes, comme transférables aux énergies renouvelables telles que la gestion de projets de construction à grande échelle, l’ingénierie de discipline ou les fonctions commerciales.

    Élargissement du marché intérieur : la population croissante de l’Algérie a atteint un pic à 43 millions récemment, entraînant une courbe de demande d’électricité en spirale (la demande d’électricité a atteint un niveau record à 15,6 GW à l’été 2019). Parallèlement à l’inflation de la consommation des ménages, l’écosystème industriel algérien couvre un certain nombre de centres de fabrication et de transformation connus pour être de grands consommateurs d’électricité et d’ammoniac (par exemple, pétrochimie, GNL, aciéries, engrais, etc.). La création d’un futur marché intérieur pour l’hydrogène vert pourrait également favoriser les investisseurs privés d’entrée de gamme, mieux équipés pour développer des réseaux de production et de distribution d’hydrogène évolutifs et localisés.

    Une analyse récente co-écrite par McKinsey & Company et le Hydrogen Council et publiée en février 2021 sur les perspectives du marché mondial de l’énergie a souligné le potentiel de l’Algérie à produire et à expédier sa future production d’hydrogène vert vers l’Europe centrale (par exemple, la région de la Ruhr en Allemagne ) à un coût inférieur à 2 USD/Kg, surpassant certains des développements les plus compétitifs déjà sanctionnés dans la région.

    Dans leur quête de sources d’hydrogène vert fiables susceptibles de renforcer leurs stratégies de décarbonisation à long terme, de nombreux ministres européens de l’énergie, des représentants gouvernementaux et des sociétés énergétiques courtisent déjà leurs homologues de la région MENA pour forger de nouvelles alliances, créer de nouvelles chaînes d’approvisionnement et se positionner comme précurseurs de saisir les avantages des opportunités d’affaires à venir. L’Algérie est aujourd’hui le dernier acteur poids lourd de l’énergie à entrer dans la course, vantant son potentiel renouvelable et annonçant notamment ses intentions de le monétiser.

    Malgré toutes les chances réunies en faveur de l’Algérie pour accélérer la transformation du pays du deuxième exportateur de gaz d’Europe à un acteur dominant de l’hydrogène vert sur le marché régional, le chemin vers la livraison du premier kilogramme d’hydrogène reste long et semé de défis de taille. Le pays manque toujours d’un cadre réglementaire sur mesure et d’un régime fiscal adapté régissant la production d’énergie verte qui est toujours dominée par un monopole du secteur public.

    En outre, de nombreuses études analysant la performance économique et les mécanismes de financement des projets d’hydrogène vert ont révélé que les développements à grande échelle sont plus susceptibles d’atteindre une production rentable, en raison des investissements initiaux importants liés à la production d’énergie renouvelable. Pour saper les fournisseurs déjà établis dans l’arène régionale de l’hydrogène vert, l’Algérie doit exploiter tout son potentiel pour viser une production à grande capacité et atteindre les meilleurs prix de vente.

    Le succès d’une telle stratégie dépendra en fin de compte de la capacité de l’Algérie à attirer des financements de projets considérables tout en offrant un terrain fertile pour les investisseurs étrangers qui peuvent apporter une expertise indispensable. Ces dernières années, l’instabilité au sein du paysage de leadership et de gouvernance à la tête du secteur de l’énergie a sapé la capacité de l’Algérie à établir un partenariat commercial durable et a affaibli sa capacité à atteindre ses objectifs.

    Comme dans de nombreuses industries en plein essor, la route vers la construction d’une infrastructure nationale de production et de distribution d’hydrogène est semée de difficultés technologiques, de pénuries de ressources, de risques inhérents et d’incertitudes intimidantes. S’engager dans ce voyage de transformation doit par tous les moyens figurer au cœur de la future stratégie énergétique globale de l’Algérie, qui exploite avec succès les flux de trésorerie générés par les combustibles fossiles pour inciter à une production et à une distribution évolutives d’énergie renouvelable avec de l’hydrogène vert en son cœur. Dans la transition énergétique en évolution d’aujourd’hui, la survie des économies ancrées dans les hydrocarbures comme l’Algérie est en jeu.

    Oil & Gas Middle East, 17/05/2021

  • Le prix du gaz flambe, le pétrole autour de 70 dollars le baril

    par A. Maktour

    L’Algérie, à l’instar des pays ayant du mal à s’affranchir de la prédominance des hydrocarbures dans leur PIB, entrevoit une petite lueur sur le plan financier et, ainsi, devrait espérer diminuer du mieux qu’elle le pourra dans une certaine mesure ses étouffants déficits budgétaires et en partie financer l’économie nationale puisque la libération vis-à-vis des hydrocarbures n’est pas envisageable en ce moment ni à moyen terme.

    C’est donc une petite lueur qu’entrevoient les pays qui ne peuvent envisager leur présent et leur futur sans les hydrocarbures. Une embellie qui survient en ces temps mêmes où la pandémie est en train de non pas remettre en cause le redémarrage de la machine économique mondiale mais altère tout de même dans une certaine mesure l’activité. Toutefois, ceci ne semble pas remettre en cause les projections et les perspectives immédiates des analystes des deux singuliers marchés mondiaux du pétrole et du gaz.

    Le marché du gaz d’abord. Selon le Financial Times, les prix du gaz naturel augmentent en Europe et en Asie en raison d’un approvisionnement plus restreint, d’une production plus faible en Europe et d’une baisse des exportations de la Russie, le tout en assurant que la crise de l’offre pourrait s’intensifier dans les semaines à venir. L’Europe est en train, toujours selon la publication, d’assister à une montée des prix telle que le mégawatheure atteint les 40 euros pour la première fois alors qu’en Grande-Bretagne les prix n’ont jamais été aussi élevés depuis 16 années tandis qu’en Asie, le million de Btu (MMBtu) vaut 15 dollars. Une situation qui pourrait s’aggraver, selon les analystes du marché du gaz qui attestent que la demande a fortement rebondi dans le monde, citant le cas du Brésil, dont la terrible sécheresse a obligé le pays à se tourner vers l’électrification au GNL, et de l’Europe où le long hiver a vidé les stockages de gaz sans qu’ils soient jusque-là réapprovisionnés, alors qu’en Asie, après un hiver très rude qui a induit une consommation record notamment en Chine, la forte reprise économique s’est accompagnée d’un pic saisonnier de la demande durant l’été pour pousser les prix encore plus haut. Ceci alors qu’en Europe, la reprise économique implique une forte demande, entraînant les prix vers le haut. De quoi donner des idées aux producteurs de GNL à l’instar de l’Algérie, donc, à condition que les problèmes de production soient enfin surmontés et que les traders de la compagnie nationale se montrent un peu plus agressifs, sur le marché spot notamment.

    Le marché pétrolier, quant à lui, même s’il a dû subir ce que d’aucuns parmi les analystes ont qualifié de «la semaine la plus faible depuis mars 2021», il n’en demeure pas moins que les perspectives s’annoncent plutôt sous de bons auspices pour les pays producteurs. Les prix du pétrole ont en effet dû enregistrer leur pire semaine depuis mars sous le double coup de l’offre supplémentaire de l’Opep arrivant sur les marchés, après l’accord difficilement conclu dans le cadre de l’Opep+, et des données défavorables sur les stocks de carburant en provenance des États-Unis. Une zone trouble plutôt bien dépassée, la semaine qui vient de s’écouler ayant été marquée par une stabilité du marché plus ou moins retrouvée. Un calme qui fait dire à des analystes et des économistes consultés par Reuters, pour les besoins de son sondage mensuel, que le baril à 70 dollars est une perspective plus réaliste pour les prix du brut Brent pour le reste de l’année qu’un baril à 80 dollars, prix suggéré par les analystes de la banque Goldman Sachs, il y a une dizaine de jours. Un baril à 70 dollars «car les variants du Covid et la géopolitique du pétrole continueront d’être une source de volatilité sur le marché», ont affirmé les 38 spécialistes consultés pour le sondage de Reuters qui estiment que le prix moyen du baril de Brent sera de 68,76 dollars au bout de cette année. Dans les prévisions de fin juillet, le prix moyen du baril de Brent (68,76 dollars) est plus élevé que l’estimation de juin, lorsque les analystes consultés par Reuters avaient prédit que le prix du Brent brut serait en moyenne de 67,48 dollars le baril en 2021.

    Par ailleurs, les analystes n’excluent pas que les prix du Brent dépassent 80 dollars et plus dans les prochains mois, selon le sondage Reuters. Mais ils ne pensent pas que ce prix serait soutenable car il ralentirait la reprise de la demande des importateurs de pétrole sensibles aux prix. Cela provoquerait également une réaction du groupe de producteurs Opep+, qui ne veut pas que les prix du pétrole soient si élevés que cela découragerait les acheteurs. Les analystes sondés par Reuters, et dont les propos ont été repris par Oil Price, estiment que la reprise économique mondiale et le retour des barils iraniens, probablement reporté à 2022, voire pas du tout, soutiendront les prix du pétrole. Cependant, la résurgence des variants du Covid devrait plafonner les gains, même si les gouvernements ne devraient pas imposer des blocages de l’activité économique à la même échelle qu’au printemps 2020.

    Azedine Maktour

    Le Soir d’Algérie, 01/08/2021

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