Étiquette : économie

  • Economie européenne: croissance de 2 %, fin de la récession

    L’économie européenne progresse de 2 %, mettant fin à une récession à double creux

    FRANCFORT, Allemagne (AP) – L’Europe est sortie d’une récession à double creux au deuxième trimestre avec une croissance plus forte que prévu de 2,0% par rapport au trimestre précédent, selon les chiffres officiels publiés vendredi, alors que les restrictions liées à la pandémie se sont atténuées, que les consommateurs ont commencé à dépenser l’épargne accumulée et que les grandes entreprises ont affiché de meilleurs résultats.

    Toutefois, l’économie des 19 pays qui utilisent la monnaie commune de l’euro est restée en deçà des niveaux antérieurs à la pandémie et a été inférieure aux reprises plus rapides enregistrées aux États-Unis et en Chine, la variante hautement transmissible du virus delta ayant jeté une ombre d’incertitude sur la reprise.

    Le chiffre de la croissance pour le trimestre avril-juin annoncé par l’agence statistique de l’Union européenne Eurostat est à comparer à une baisse de 0,3 % au premier trimestre 2021, les pays de la zone euro ayant subi une récession à double creux après un rebond à la mi-2020. Le chiffre de la croissance du deuxième trimestre a été plus fort que les 1,5 % prévus par les analystes du marché.

    Une grande partie de l’amélioration provient des pays d’Europe du Sud qui avaient été durement touchés par d’importantes épidémies de COVID-19 et une perte de revenus touristiques.

    L’Italie, qui a subi 128 000 décès dus à la pandémie et une profonde récession, a été une surprise positive majeure au dernier trimestre, avec une croissance de 2,7 % grâce à la reprise des dépenses de consommation. Le Portugal a connu un boom avec une croissance de 4,9 %. Parallèlement, la croissance est revenue en Allemagne, la plus grande économie de l’UE, qui a vu sa production augmenter de 1,5 % après une forte baisse de 2,1 % au premier trimestre.

    Les constructeurs automobiles allemands, en particulier, ont enregistré de solides bénéfices malgré une pénurie de composants de semi-conducteurs, alors que les marchés mondiaux de l’automobile se redressent, notamment pour les véhicules haut de gamme vendus par Mercedes-Benz et par les marques de luxe Audi et Porsche de Volkswagen.

    Autre signe de reprise de l’activité, le constructeur aéronautique européen Airbus a relevé cette semaine ses prévisions de livraisons pour cette année.

    Toutefois, sur le long terme, la reprise de la zone euro est inférieure à celle des États-Unis, où l’économie a dépassé son niveau pré-pandémique au cours du deuxième trimestre de 2021, avec une croissance de 1,6 % par rapport au trimestre précédent.

    Les chiffres de vendredi laissent la zone euro 3% plus petite qu’avant l’apparition du virus, selon Capital Economics. La Chine, qui a été la première touchée par l’épidémie de coronavirus, a été la seule grande économie mondiale à poursuivre sa croissance pendant l’année pandémique de 2020.

    La meilleure performance de l’Europe du Sud pourrait être le résultat de l’augmentation des dépenses des ménages suite à l’assouplissement des restrictions, a déclaré Andrew Kenningham, économiste en chef pour l’Europe chez Capital Economics.

    L’Espagne, avec une croissance de 2,8 % et des dépenses de consommation en hausse de 6,6 %, a illustré le rebond, tout en soulignant le chemin qu’il reste à parcourir. Le produit intérieur brut y reste inférieur de 6,8 % à ce qu’il était avant la pandémie.

    La lenteur du déploiement de la vaccination a freiné l’économie européenne au cours des premiers mois de l’année. Mais l’Europe a fait des progrès constants depuis, dépassant ces derniers jours les États-Unis pour le nombre total de vaccinations ajusté à la population.

    Néanmoins, la propagation de la variante delta, hautement contagieuse, a conduit à des prévisions selon lesquelles elle pourrait ralentir, mais pas faire dérailler, la reprise économique de l’Europe. Les voyages et le tourisme se redressent mais restent modérés.

    « Étant donné sa dépendance à l’égard du tourisme, l’économie espagnole semble particulièrement vulnérable à la variante delta qui oblige plusieurs régions du pays à imposer de nouvelles restrictions, tandis que les gouvernements étrangers découragent les voyages dans la péninsule ibérique », a déclaré Edoardo Campanella, économiste à la banque UniCredit à Milan.

    D’autres chiffres publiés vendredi ont montré que le chômage dans la zone euro était de 7,7 % en juin, contre 8 % en mai. L’inflation a augmenté à 2,2 % en juillet, contre 1,9 % en juin.

    L’économie de la zone euro a été soutenue par les importantes dépenses publiques consacrées à l’aide aux victimes de la pandémie, notamment les subventions accordées aux entreprises qui maintiennent les travailleurs licenciés sur le marché du travail.

    La Banque centrale européenne apporte un soutien monétaire supplémentaire en maintenant les taux d’intérêt de référence à des niveaux historiquement bas et en achetant pour 1,85 billion d’euros (2,2 billions de dollars) d’obligations d’État et d’entreprises jusqu’en mars 2022 au moins. Cette mesure fait baisser les taux d’emprunt à plus long terme et contribue à maintenir le flux de crédit pour les entreprises et les gouvernements.

    Etiquettes : Europe, Union Européenne, économie, zone euro, inflation #Europe #UE #Economie #Croissance #ZoneEuro

  • La place économique et commerciale de l’Algérie en Afrique

    Colloque sur la place économique et commerciale de l’Algérie en Afrique : Des opportunités oui, mais…

    Les opportunités d’affaires, les investissements et les échanges commerciaux entre les différents pays du continent africain, étaient au menu d’un débat de fond, hier à Alger, organisé sous la bannière de la Confédération générale des finances (CGA), et à laquelle plusieurs diplomates, hommes d’affaires et expert économistes ont pris part.

    Abordant les différents aspects du développement économique en Afrique, dans une conjoncture particulière marquée par la pandémie de la Covid-19, les participants à la 17ème édition du colloque annuel de la CGA, tenue hier, au niveau du club de Tennis de Ben Aknoun (Alger), ont tour à tour évoqué tant les opportunités d’affaires offertes que les difficultés rencontrées sur le terrain.

    Les ambassadeurs du Nigéria et du Sénégal, MM. Mohammed AbdullahiMabdul et Serine Dieye, qui ont animé le premier panel, ont tous les deux exposé les possibilités d’investissement tant dans leurs pays respectifs que dans d’autres pays de la région. Louant les énormes potentialités du continent africain, ainsi que les facilités accordées aux investisseurs étrangers, ils n’ont pas manqué d’inviter les Algériens à s’y investir.

    Il est évident que des difficultés subsistent encore, notamment au niveau des moyens de communication, les services financiers ou encore en matière de juridiction, mais les intervenants estimaient qu’avec l’entrée en vigueur de l’accord sur la Zlecaf, un développement substantiel est attendus à l’avenir.

    Les experts ayant eu à intervenir par la suite se sont attelé à présenter les possibilités offertes à travers l’ensemble du continent africain, estimant au passage que beaucoup reste toutefois à faire pour l’Algérie qui «doit revoir sa réglementation et miser sur les privés qui doivent désormais constituer la locomotive des investissements à l’étranger et particulièrement en Afrique».

    En ce sens, Me Karim Mahmoudi, président de la CGF, estime que contrairement aux ressortissants d’autres pays comme le Maroc, la Tunisie ou encore l’Egypte, les Algériens sont moins présents dans le continent africain.

    A cette occasion, des expériences pratiques et des analyses ont été exposée aux présents, notamment par Fayçal Senator, président de New Dealet ancien cadre supérieur à la banque d’Algérie ; Nasr Eddine Lezzar, Avocat d’affaires et expert en arbitrage commercial, Algérie, ainsi que Brahim Guendouzi, professeur en sciences économiques à l’université de Tizi Ouzou. Les trois intervenants ont, chacun de son côté, présenté des cas pratiques et proposé des solutions qui permettraient à l’Algérie d’occuper une bonne place dans l’investissement en Afrique. «Une perspective possible, à condition que les conditions soient réunies», s’accordent-ils à dire.

    L. K.

    Ecotimes, 15/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Afrique, commerce, investissement, économie,

  • L’UE est optimiste quant à la croissance économique, mais préoccupée par l’inflation

    BRUXELLES (AP) – Les économies de l’Union européenne devraient connaître leur plus fort taux de croissance depuis des décennies grâce à l’assouplissement des restrictions liées au coronavirus, mais elles restent confrontées aux risques posés par les variantes du COVID-19 et aux inquiétudes liées à l’inflation, a déclaré mercredi l’exécutif de l’UE.

    Selon les prévisions de l’été 2021 de la Commission européenne, les économies des 27 pays de l’UE, et des 19 pays utilisant la monnaie unique européenne, devraient connaître une croissance de 4,8 % cette année, soit environ un demi-point de pourcentage de plus que prévu dans les prévisions précédentes.

    Le produit intérieur brut réel devrait retrouver son niveau d’avant la crise du coronavirus au dernier trimestre de cette année. En 2022, la croissance devrait atteindre 4,5 %.

    La commission explique son optimisme croissant par le fait que l’activité économique du début de l’année a dépassé les attentes, et par l’impact de la stratégie de vaccination contre le coronavirus, qui a entraîné une baisse du nombre de nouvelles infections et d’admissions à l’hôpital.

    « L’économie de l’UE devrait connaître cette année sa croissance la plus rapide depuis des décennies, grâce à une forte demande tant au niveau national qu’international et à une réouverture plus rapide que prévu des secteurs des services depuis le printemps », a déclaré le commissaire à l’économie, Paolo Gentiloni.

    Il a toutefois prévenu que l’UE « doit redoubler ses efforts de vaccination, en s’appuyant sur les progrès impressionnants réalisés ces derniers mois : la propagation de la variante delta nous rappelle brutalement que nous ne sommes pas encore sortis de l’ombre de la pandémie. »

    La commission a déclaré que les risques économiques dépendent de la manière dont les ménages et les entreprises réagissent à tout nouveau durcissement des restrictions visant à stopper la propagation des variantes. Elle a également averti que l’inflation pourrait augmenter si les restrictions de l’offre durent et que les pressions sur les prix sont répercutées sur les prix à la consommation.

    Pour l’heure, l’inflation dans l’UE devrait s’établir à 2,2 % en moyenne cette année, soit 0,3 point de pourcentage de plus que les prévisions de mai, et à 1,6 % en 2022. Dans la zone euro, elle devrait s’établir à 1,9 % en 2021, soit une hausse de 0,2 point de pourcentage, et à 1,4 % l’année prochaine.

    Associated Press, 07/07/2021

    Etiquettes : UE, inflation, croissance, économie,

  • Algérie: Fausse lecture

    Sans doute que la majorité des observateurs politiques a été surprise par la nomination d’Aïmene Benabderrahmane comme Premier ministre. Non pas qu’il n’ait pas les qualifications pour ce poste mais pour un profil qui ne cadre pas vraiment avec la mission délicate qu’il est appelée à mener. En l’occurrence, la crise algérienne est certes économique, financière et sociale, mais elle est d’abord et avant tout éminemment politique. Et pour cause !

    Le pays vient de sortir d’une élection législative avec un taux de participation historiquement bas (23%). Il y a là une preuve irréfutable que les Algériens ont tourné le dos au spectacle électoral bien malgré la propagande des médias qui voulaient en faire une « fête ». Comment festoyer avec un tel taux de participation qui plus est dans un contexte extrêmement délicat ?

    De fait, l’on s’attendait à ce que le président Tebboune nomme un Premier ministre « politique » qui sera chargé de remettre les passerelles entre le pouvoir et les différents courants politiques pour les amener à s’inscrire sur une feuille de route devant déboucher sur une solution consensuelle de sortie de crise. Or, il semble à travers la nomination de l’ex- ministre des Finances – un technocrate par excellence- que la crise politique soit occultée.

    Il y a juste un contexte économique stressant dont il conviendrait de juguler les implications sociales. Il y a donc forcément une mauvaise lecture des résultats des législatives du 12 juin qui confine à un déni des réalités. Aïmene Benabderrahmane est peut- être un excellent technicien de la finance, mais pas forcément un stratège politique dont le pays a grandement besoin en ces temps d’incertitudes.

    Et comme pour ne rien arranger, la deuxième force politique issue du dernier scrutin a décidé de ne pas participer à l’exécutif du nouveau Premier ministre. Le MSP d’Abderrazak Makri a en effet refusé de donner son onction à la feuille de route du pouvoir bien qu’il ait cautionné le processus électoral.

    Tout compte fait, les législatives qui auraient dû enclencher une dynamique politique positive n’ont fait que donner du mouvement au statu quo.

    Imane B.

    L’Est Républicain, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Aymen Benabderrahmane, gouvernement, technocrate, finance, crise politique, économie,

  • Algérie : Défis et attentes

    Investi mercredi par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le nouveau Premier ministre, Aymen Benabderrahmane, doit vite se mettre au travail, pour d’abord former son gouvernement et ensuite mettre en musique le plan d’action de la nouvelle équipe exécutive.

    Mais à première vue la mission du nouvel exécutif est claire et précise puisque sa priorité première est de donner plus de tonus, de vitalité et de performance au domaine économique. D’ailleurs dès sa première rencontre avec le chef de l’État, le nouveau Premier ministre a compris ce qui était attendu de lui. Le président lui a clairement répété que ce qui vient est économique et social et donc financier. La finance qui est, pour rappel, l’atout majeur de ce technocrate. Pour le président Tebboune le nouveau Premier ministre ne peut donc que reussir car il a déjà prouvé ses qualités de grand financier, qui a déjà dessiné les dernières lois de finance du pays, et qui connaît donc, au sou près, ce que chaque département a eu, et ce qui est attendu de lui.

    Le nouveau chef de l’exécutif n’a pas beaucoup de temps et il doit former son équipe dans un délai court d’une semaine ou juste un peu plus. Avec cette autre difficulté qui veut que ce gouvernement ne sera pas fait uniquement que de technocrates, mais avec des ministres issus des rangs des partis vainqueurs des dernières Législatives.

    Une difficulté de plus pour ce technocrate qui a une courte expérience de ministre d’une année, mais qui reste plus importante que celle de son prédécesseur, Abdelaziz Djerad, qui n’en avait aucune et qui a du découvrir et faire avec la gestion d’une équipe qu’il devait maîtriser et lui donner une homogénéité et une obligation de résultat qui n’a pas toujours été au rendez-vous, comme on a eu à le vivre lors du ramadhan où le gouvernement donnait l’impression de ne rien contrôler. Et même avant cela, le président Tebboune n’a pas caché son insatisfaction du travail de l’exécutif de Djerad, juste avant son départ pour l’Allemagne pour des soins.

    Cette fois, les choses doivent manifestement changer, et les importants objectifs assignés au nouveau gouvernement exigent des compétences et des hommes et des femmes capables d’être à la hauteur des grands défis, mais aussi des grandes ambitions d’une nation qui est foncièrement et totalement tournée vers des horizons meilleurs sur tous les plans.

    La composition du nouveau gouvernement que présentera très prochainement le Premier ministre Aymen Benabderrahmane sera déjà une première lecture sur les priorités, les ambitions et les capacités de cette équipe qui devra, déjà et très vite, imprimer un rythme à la hauteur des attentes des Algériens.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 03/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Abdelmadjid Tebboune, Aymen Benabderrahmane, technocrate, finances, économie,

  • Algérie : «Le chef de l’Etat a fait un très bon choix»

    NABIL DJEMAÂ, économiste et spécialiste en finances «Le chef de l’Etat a fait un très bon choix»

    La désignation d’Aïmen Benababderrahmane comme Premier ministre a été qualifiée de logique et d’opportune par l’économiste et spécialiste en finances Nabil Djemaâ. Selon lui, le choix du président Abdelmadjid Tebboune s’est porté sur un «technocrate opérationnel», qui arrive au bon moment en cette période de crise économique.

    «Le chef de l’Etat a eu la clairvoyance de désigner Aïmen Benabderrahmane comme Premier ministre. Ce qui est très logique en cette conjoncture», estime l’économiste avant de rappeler le parcours professionnel du nouveau Premier ministre, un ancien de l’Inspection générale des finances (IGF) avant d’être désigné responsable du contrôle et de la comptabilité de la Banque d’Algérie.

    Pour Djemaâ, l’Algérie a besoin d’un technocrate qui connaît et maîtrise parfaitement son secteur. «Le plan de la relance économique du Président ne peut être réalisé qu’avec un cadre d’Etat comme Aïmen Benabderrahmane. Ce dernier connaît parfaitement le tableau de bord des finances de l’Algérie. C’est un aspect important que Djerad ignorait», observe-t-il.

    Dans ce sillage, l’économiste estime que si la mission du nouveau Premier ministre est très difficile, elle n’est pas impossible même si le pays traverse une crise économique. «Un Etat peut faire face à toutes sortes de crises politiques mais il peut s’effondrer en cas d’une crise économique majeure. Le président Teboune est conscient de la situation économique du pays et c’est pour cette raison qu’il s’appuie sur l’expérience d’Aïmen Benabderrahmane», soutient-il.

    A une question sur les priorités du nouveau Premier ministre, Djemaâ estime que l’urgence repose sur la relance des PMI-PME avec une répartition équitable du budget de plus de mille milliards de dinars alloué à la relance économique. «Je pense que le nouveau Premier ministre est le premier à être au courant de la situation financière du pays. Il saura trouver l’argent nécessaire pour concrétiser les différents projets», souligne l’expert, expliquant que sa désignation à la tête du gouvernement va lui permettre de rectifier certaines lacunes enregistrées dans la loi des finances 2020-2021.

    De ce fait, il rappelle que la réforme du secteur financier est l’un des dossiers urgents que Benabderrahmane doit lancer pour stabiliser et rééquilibrer le marché financier «victime de la saignée provoquée par le marché informel».

    Toutefois, l’économiste note que la réussite du Premier ministre est tributaire de la valeur de son staff gouvernemental. «Il faut des ministres opérationnels qui sortent de leurs bureaux», dit-il, ajoutant que «le choix des ministres doit être basé sur un seul critère : la compétence».

    M. Benkeddada

    Horizons, 01/07/2021

    Etiquettes : Algérie, Aymen Benabderrahmane, économie, gouvernement, finances, compétence, technocrates,

  • Ce que les économistes murmurent à Macron sur l’énergie et les retraites

    Conseils d’un panel d’économistes présidé par Olivier Blanchard et Jean Tirole à Emmanuel Macron sur les retraites et au-delà

    Le rapport sur les « grands défis économiques de la France », rédigé par l’ancien fonctionnaire du FMI Olivier Blanchard et le prix Nobel d’économie Jean Tirole, cherche à définir les grandes lignes de l’après-crise dans le domaine de la santé.

    Aborder la sortie de la crise sanitaire en se projetant dans l’avenir. Trois jours après le premier tour des élections régionales dont le résultat a eu l’effet d’un camouflet pour son parti, et peu avant de recevoir Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, venue annoncer le feu vert de Bruxelles pour financer une partie du plan de relance français, le chef de l’État a reçu, mercredi 23 juin, un rapport sur les « grands défis économiques » du pays.

    Rédigé sous la supervision d’Olivier Blanchard, ancien économiste en chef du Fonds monétaire international (FMI) et professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT), et de Jean Tirole, lauréat du prix Nobel d’économie 2014 et professeur à l’École d’économie de Toulouse, ce document de plus de 500 pages présente des recommandations sur trois thèmes : le changement climatique, la réduction des inégalités et l’adaptation au vieillissement de la population.

    Après celui de la commission Arthuis sur la dette à la mi-mars, puis celui de la Cour des comptes sur les finances publiques le 15 juin, ce rapport est le dernier d’une série de travaux d’experts économiques qu’Emmanuel Macron a voulu mettre à profit alors qu’il entame la dernière année de son quinquennat.

    « PROCRASTINATION POLITIQUE »

    Il est difficile – lit-on dans Le Monde – d’établir ce que le chef d’Etat pourrait concrètement utiliser. A la fois parce que le ton du rapport reste clairement académique, et parce que l’Elysée est particulièrement réservé sur son utilisation, se contentant de saluer « une contribution importante au débat public ». « Ce n’est pas du tout le rapport Attali [présenté à Nicolas Sarkozy en 2008], qui fournissait des conclusions toutes faites. Nous parlons ici d’un dogme économique », justifient-ils.

    « Sur nos trois sujets d’étude, les effets de la procrastination politique sont différés dans le temps, ce qui permet de ne pas prendre des mesures qui provoquent des tensions, comme un prix suffisant pour le carbone, ou une augmentation de l’âge de la retraite », indique M. Tirole, qui précise l’importance de « réfléchir à l’acceptabilité des réformes. »

    Avec la participation de vingt-six économistes internationaux, la commission réunit aussi bien des Français comme Jean Pisani-Ferry et Philippe Aghion, qui ont inspiré le programme économique d’En Marche en 2017, que Laurence Boone, économiste en chef de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et ancienne conseillère de François Hollande. Mais aussi l’Américain Larry Summers, secrétaire au Trésor sous Bill Clinton, ou Paul Krugman, prix Nobel d’économie 2008, encadrés à gauche.

    Créée en mai 2020, à la fin du premier enfermement, la commission devait initialement rendre ses recommandations à la fin de l’année dernière, mais les retombées sanitaires et les reconfinements qui ont suivi en ont décidé autrement.

    Le rapport se veut large et prospectif, car « les difficultés structurelles qui existaient avant Covid-19 sont toujours d’actualité et ont souvent été exacerbées par la pandémie. » Cependant, les experts n’offrent pratiquement aucune proposition innovante ou hétérodoxe, ni aucun chiffre précis.

    UNE TAXE SUR LE CARBONE ÉTENDUE

    Sur la transition verte, ils appellent à une taxe carbone étendue au logement et aux transports, dont « tout ou partie » des recettes iraient aux ménages modestes, potentiels outsiders du système.

    Au chapitre des inégalités, les auteurs insistent sur la nécessité de renforcer l’égalité des chances – un thème cher au candidat Macron dans son programme de 2017 -, et de lutter contre la faible mobilité sociale en France, pour permettre l’accès à des emplois de qualité. « Sur l’éducation, il faut mettre de l’argent et être prêt à en dépenser plus [pour les moins favorisés] », dit Blanchard, rappelant la nécessité de développer la formation professionnelle et l’apprentissage et de mieux lier le travail de Pôle emploi aux besoins des entreprises. Le rapport soutient l’imposition minimale des multinationales actuellement en discussion à l’OCDE, au nom d’une « fiscalité plus équitable ». Cependant, il laisse de côté le débat sur la taxation des plus riches. « Une taxe de solidarité, exceptionnelle, n’est pas impensable », dit M. Blanchard.

    La commission est favorable à une réforme de la fiscalité des héritages et des donations. Rouvert en vain au début du quinquennat par la majorité parlementaire, plébiscité par les économistes au nom de la lutte contre les inégalités de naissance, ce dossier extrêmement délicat car largement impopulaire – même dans les milieux les plus modestes – avait été à chaque fois refermé par le chef de l’Etat au nom de l’exaspération fiscale.

    « Nous proposons un système basé sur les bénéficiaires : un impôt à taux croissant sur tous les montants cumulés reçus par une personne (dons, héritages, etc.) au cours de sa vie. Et ce, avec un abattement élevé, pour permettre à la classe moyenne de transmettre un patrimoine à ses enfants en franchise d’impôt », explique Stefanie Stantcheva, professeur à Harvard et membre du comité. Elle déplore un système actuel qui est « à très courte vue ». En répartissant les transferts tout au long de leur vie, les contribuables les plus riches peuvent largement échapper à l’impôt [en restant sous les seuils d’imposition]. Les recettes d’une telle réforme seraient « explicitement affectées à l’aide aux jeunes défavorisés », selon M. Blanchard.

    Le rapport critique également les exonérations fiscales pour les transferts d’assurance-vie et remet en question le principe des niches fiscales en général.

    LA PRISE EN COMPTE DES DIFFICULTÉS

    Enfin, dans le chapitre sur le vieillissement, le rapport consacre une grande attention à la question des retraites, qui fait actuellement l’objet de discussions au sein de l’exécutif.

    Elle critique le système actuel, « complexe et incompréhensible », et appelle à un système unifié et plus équitable. L’idée des auteurs : partir de la version 2020,  » à points « , de la réforme, issue du rapport Delevoye qui instaurait un  » âge d’équilibre  » pour la retraite et reportait de 62 à 64 ans les sorties à taux plein.

    Mais la commission suggère d’indexer les pensions sur les salaires, plutôt que sur les prix, et de rendre le système de points plus lisible. Elle propose également d’élargir la fenêtre d’opportunité pour une retraite complète, afin que les personnes âgées puissent travailler plus longtemps si elles le souhaitent. Enfin, elle recommande de tenir compte de la pénibilité, des bas salaires et des carrières partielles en utilisant un système de « points gratuits ».

    En tout état de cause, la réouverture d’un tel projet serait « impossible avant les élections », estime l’économiste Axel Börsch-Supan, directeur de l’Institut Max-Planck de Munich. « Une réforme des retraites doit être préparée. Ce n’est pas un processus rapide. »

    En effet, en ce qui concerne les finances publiques, « il n’y a pas de crise de la dette », affirme Olivier Blanchard, pour qui « si on fait des investissements qui augmentent la croissance, on peut se permettre d’augmenter la dette. » « Soyons réalistes : même avec l’austérité budgétaire, nous réduirions la dette publique de 120% à 115% du PIB [produit intérieur brut] en seulement cinq ans. Le jeu n’en vaut pas la chandelle », a-t-il déclaré.

    « Nous devons être attentifs aux personnes lésées par les réformes », insiste Jean Tirole. Autant de remarques en forme d’avertissement au chef de l’État, dix mois avant une élection présidentielle très incertaine.

    Start Magazine, 26 juin 2021

    Etiquettes : France, Emmanuel Macron, économie, relance post-pandémie, Olivier Blanchard, Jean Tirole,

  • Algérie : L’après-pétrole, un défi à relever

    Un des grands challenges que devront relever aussi bien les pouvoirs publics que les opérateurs économiques est de rehausser les niveaux des exportations hors hydrocarbures. Autrement dit, revoir la restructuration du commerce extérieur en basculant la balance plutôt vers l’exportation que vers l’importation qui demeure prédominante, malgré les efforts consentis dans le cadre de la rationalisation des dépenses.

    Hormis le pétrole et le gaz, l’Algérie veut, vaille que vaille, diversifier et densifier ses exportations hors hydrocarbures. Placer le produit made «in Algeria» sur les marchés internationaux, africains particulièrement, constitue, aujourd’hui plus que jamais un objectif pour lequel des synergies devraient êtres créées afin de l’atteindre dans un cours terme. Cette ambition a été clairement exprimée par les hautes instances de l’Etat. Le président de la République a donné le tempo quant à l’impératif de tirer vers le haut les exportations hors hydrocarbures, fixant le seuil entre 4,5 et 5 milliards de dollars à la fin 2021.

    Pour certains économistes, cet objectif reste chimérique, arguant du fait que le seuil ne peut grimper si haut en une année passant de 2,26 milliards de dollars en 2020 à 5 milliards en 2021. Cet avis est loin de faire l’unanimité auprès des opérateurs économiques, dont certains affichent, en revanche, de l’optimisme soulignant que cet objectif n’est pas utopique. Pourvu que l’acte d’exportation soit soutenu, plaident-ils. Le président Tebboune a, lors de la conférence nationale sur la relance économique et sociale, souligné l’engagement de l’Etat à accompagner les exportateurs et les investisseurs afin de diversifier l’économie nationale.

    D’ailleurs, une batterie de mesures incitatives a été décidée dans le cadre de la nouvelle stratégie nationale d’exportation, pour encourager les exportateurs. Parmi les mesures envisagées, la création de couloirs verts dédiés à certains produits, la cession d’une bonne partie des recettes en devises au profit des exportateurs et l’amélioration de la relation avec le ministère des Finances et l’administration fiscale.

    A cela s’ajoute l’effort du renforcement de la diplomatie algérienne dans la promotion des produits algériens à l’étranger. Les efforts conjugués commencent à porter leurs fruits. Il suffit de revenir aux courbes de l’exercice en cours inhérentes aux exportations hors hydrocarbures.

    Wassila Ould Hamouda

    Horizons, 24 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, pétrole, hydrocarbures, économie,

  • G7 et confrontation d’intérêts

    par Abdou BENABBOU

    Une énième rencontre des sept chefs d’Etats censés les plus riches s’est tenue ces derniers jours en Grande-Bretagne. Il semble que d’importants accords de principe ont été consignés pour affronter les grands problèmes actuels du monde et il est souligné que rien n’a été oublié. Armement, environnement, démocratie, immigration, économie, Etats-Unis, Chine, Europe, Afrique, l’ensemble de l’articulation de l’humanité, aujourd’hui patchwork décousu des problèmes du monde, a été abordé avec une oralité et un optimisme coutumiers.

    Les effets d’annonce n’ont pas manqué comme il est de coutume dans les réunions des comités de quartiers. Le chef de l’Etat français, animé par la force de sa jeunesse débordante se positionnant comme le porte-parole de l’Union européenne, s’est cru devoir insister sur le caractère politique d’une union continentale à laquelle il appartient et s’est plu à se présenter comme le chef d’un gouvernement d’une communauté qui n’existe que sur papier.

    Si la rencontre du G7 se défend toujours d’être une réunion de salon, les rendez-vous du genre ont toujours démontré leurs limites et régulièrement prouvé qu’il ne pourrait en être autrement. Les nationalismes de plus en plus florissants dont la purulence est attisée par les lourdes crises économiques et sociales ne peuvent effriter la structure clubarde de tels rendez-vous. Autour de la table des négociations chaque chef d’Etat a ramené dans sa gibecière les calculs électoralistes de son pays et des arrière-pensées qui configurent les prises de position. Les actuels représentants du G7 n’ont pas les mains aussi libres qu’ils le prétendent. L’idée d’un suprême gouvernement mondial qu’ils miroitent ne chassera pas le virtuel des engagements pris.

    A l’image des clubs subalternes et bien qu’il s’en défende, le G7 malgré son torse mondial a des ressemblances évidentes avec un comité de quartier.

    Confrontation des intérêts divers oblige, ce grand rassemblement mondial n’aura que l’efficience d’une réunion entre voisins de quartier. A ce niveau subalterne, on peut s’avancer à déduire que comme chez nous, des chamailleries sont de circonstance pour savoir si l’on doit accorder la priorité à la construction d’une crèche pour enfants ou au contraire ériger d’abord une mosquée. Etant entendu que la conjoncture de l’heure et les convictions idéologiques individuelles opposées ne permettent pas de construire les deux à la fois et en même temps.

    Cette donnée devenue rigide dans un quartier, l’est aussi au cœur du voisinage des Etats.

    Le Quotidien d’Oran, 15 juin 2021

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  • BCE : La zone euro est à un tournant

    La zone euro est à un tournant mais il est trop tôt pour débattre de la fin de l’aide de la BCE : Lagarde

    L’économie de la zone euro est à un tournant, mais sa reprise doit être ferme et durable avant que la Banque centrale européenne ne puisse débattre de la fin de son aide d’urgence, a déclaré Christine Lagarde, présidente de la BCE, dans une interview à Politico.

    La semaine dernière, la BCE a accepté de maintenir un rythme élevé d’achats d’obligations afin de maintenir les coûts d’emprunt à un niveau très bas et les responsables politiques n’ont même pas envisagé de réduire leur soutien, alors que la croissance rebondit plus rapidement que prévu.

    « Je ne suggère pas que le programme d’achat d’urgence en cas de pandémie (PEPP) va s’arrêter le 31 mars », a déclaré Mme Lagarde, citée lundi. « Nous avons beaucoup de flexibilité, mais en termes de perspectives économiques, nous allons dans la bonne direction.

    « Il est bien trop tôt pour débattre de ces questions », a-t-elle ajouté à propos de la liquidation du PEPP, qui est censé durer au moins jusqu’au 31 mars ou jusqu’à ce que la phase de crise de la pandémie soit terminée.

    Les économistes s’attendent à ce que la BCE commence à discuter de la fin du PEPP lors de sa réunion de septembre et la grande majorité des observateurs de la BCE interrogés par Reuters ne s’attendent pas à ce que le PEPP soit élargi et prolongé à nouveau.

    Au lieu de cela, la BCE est plus susceptible de déplacer le soutien politique vers un programme d’achat d’actifs plus ancien et plus rigide, qui devrait rester en place indéfiniment, car l’inflation devrait être inférieure à l’objectif de la BCE pour les années à venir.

    « Nous sommes à un tournant où, compte tenu des autres variantes (du virus), nous sommes sur la voie de la reprise, nous dirigeant fermement vers un retour au niveau d’avant COVID-19 », a ajouté Mme Lagarde.

    Reuters, 14 juin 2021

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