Étiquette : économie

  • La Turquie prévoit un taux de croissance supérieur à 10% au deuxième trimestre de 2021

    – Les données signalent que la Turquie pourra atteindre son objectif de 5,8% pour l’année 2021

    AA / Ankara

    La Turquie prévoit un taux de croissance supérieur à 10% au deuxième trimestre de 2021.

    D’après les données recueillies par l’Agence Anadolu dans le Rapport des Finances publiques du ministère turc du Trésor et des Finances, le pays a affiché une performance forte grâce aux investissements et à la consommation privée.

    Selon les données dévoilées hier lundi par l’Institut des statistiques turc (TUIK), le taux de croissance annuel au premier trimestre de l’année courante a été de 7%.

    La forte demande externe a continué de soutenir la production aux mois d’avril et de mai, et les données signalent un taux de croissance élevé pour le deuxième trimestre, voire de plus de 10%.

    Par ailleurs, il est prévu que la croissance sera tout de même modérée dans la deuxième moitié de l’année, à cause de la prudence dans les politiques monétaires et financières. Néanmoins, les données actuelles indiquent que l’objectif de 5,8% pour 2021, comme prévu dans le Programme à Moyen Terme, sera atteint.

    L’évolution de la pandémie de Covid-19 et des campagnes de vaccination en Turquie et à l’échelle mondiale, détermineront l’activité économique.

    Etiquettes : Turquie, économie, croissance, 2021, Rapport des Finances publiques du ministère turc du Trésor et des Finances, Institut des statistiques turc, TUIK, pandémie de Covid-19, campagnes de vaccination,

  • Le FMI met alerte sur la gravité de la situation économique en Algérie

    Le FMI met en garde contre la gravité de la situation économique en Algérie

    Le Fonds monétaire international a publié un rapport sur l’économie algérienne pour l’année 2021. L’entité économique présente une situation sombre pour le pays d’Afrique du Nord. Le FMI s’attend à ce que la dette publique totale de l’Algérie atteigne plus de 63%, contre 53% l’année dernière.

    Selon ce rapport, le FMI s’attend à enregistrer une inflation d’environ 6% au cours de l’année 2021 en Algérie. De même, le déficit budgétaire est estimé à plus de 18%, alors qu’il était de 12% l’année dernière. Les réserves de pétrole de l’Algérie, l’un des principaux producteurs et exportateurs de pétrole, ont diminué ces dernières années. Selon le portail économique Bloomberg, l’Algérie connaît une réduction de ses exportations de pétrole. Le pays africain a vendu 290 000 barils par jour à l’étranger en janvier, soit 36 % de moins qu’en décembre 2020. La demande interne de carburant ayant augmenté, Alger commence à envisager des mesures sur la transformation de l’Algérie en un pays non pétrolier. De même, à Alger, on envisage la sortie éventuelle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).

    L’Algérie est également l’un des principaux exportateurs de gaz de la région. Par exemple, elle est le principal fournisseur de l’Espagne, bien que cette année les ventes aient diminué de 11,1 %. D’une manière générale, les exportations algériennes à l’étranger ont diminué d’environ 30 % l’année dernière.

    Face à cette grave situation financière, le gouvernement algérien devra élaborer de nouvelles mesures pour relancer son économie, une économie qui ne dépend pas tant du pétrole. Cependant, il devra travailler dur compte tenu des données sombres présentées par le FMI. La Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA) a également évalué la situation du pays. L’organisme onusien a qualifié le niveau du commerce algérien de « faible » par rapport au reste de la communauté économique de la région. Le pays africain, bien que présentant un paysage essentiellement désertique, possède une partie fertile dans le nord où l’agriculture pourrait être développée. Toutefois, le rapport de la CEA indique que le secteur agricole représente 12,2 % du PNB du pays.

    Malgré la situation géographique et le climat de l’Algérie, le tourisme ne fournit pas non plus beaucoup de revenus. Selon l’Organisation mondiale du tourisme, les bénéfices de ce secteur ne dépassent pas 10 % du PIB national.

    Ces perspectives économiques critiques affectent le revenu global par habitant des Algériens. Cette situation a suscité des protestations visant à améliorer les conditions de vie. Les citoyens doivent faire face au prix élevé de l’électricité, des biens de consommation et à la dépréciation de la monnaie locale par rapport aux devises étrangères.

    Pour faire face à ces revendications sociales, le gouvernement algérien a proposé d’augmenter le salaire minimum. Cependant, les syndicats du pays ont assuré que cette mesure ne peut apporter de solutions à la situation tendue que connaît le pays. Non seulement il y a un désaccord entre les syndicats et le gouvernement, mais il y a aussi des désaccords entre les associations de travailleurs. L’Union générale des travailleurs algériens, la principale organisation du pays, a assuré que, pour mener une vie digne, le revenu d’une famille algérienne doit être d’environ 350 dollars. D’autre part, d’autres syndicats indépendants ont déclaré que le revenu ne doit pas descendre en dessous de 600 dollars. Dans le cas contraire, ils préviennent que les familles tomberont dans la pauvreté.

    Alors qu’une grande partie de la société frôle la pauvreté, d’autres citoyens qui travaillent dans certains secteurs comme la banque ou l’industrie pétrolière ont un salaire de plus de 10 000 dollars. Ce revenu peut être comparé aux 200 $ gagnés par les employés des secteurs de l’agriculture, de la construction ou de la protection civile.

    Récemment, des membres de la Protection Civile et des pompiers ont manifesté dans la capitale pour demander des améliorations de leur emploi, en plus de réclamer la reconnaissance de l’effort qu’ils fournissent. Ces travailleurs sont ceux qui doivent faire face à la pandémie de coronavirus, qui a déjà infecté plus de 122 000 Algériens.

    Ce fossé économique entraîne la disparition de la classe moyenne, comme le souligne le sociologue Nasser Jabi. « Les déséquilibres dans la répartition des richesses dans le pays ces dernières années vont dans le sens de la dissolution de la classe moyenne », affirme Jabi. Ces différences créent également une classe étroite de riches et une large classe de pauvres. Pour le sociologue, ce problème est « le reflet des politiques économiques et sociales des gouvernements algériens successifs ».

    Market Research Telecast, 30 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, FMI, situation économique, économie, Fonds monétaire international, l’économie algérienne pour l’année 2021, dette publique, inflation, déficit budgétaire, réserves pétrolières, exportations de pétrole,

  • L’Algérie face au jackpot Libyen

    Tripoli déboursera 135 milliards de dollars pour la reconstruction du pays

    La présence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, traduit le soubassement politico-diplomatique de ce rendez-vous.

    Brahim TAKHEROUBT

    Plus qu’une simple formalité dans la coopération bilatérale entre les deux pays, le Forum économique algéro-libyen qui s’ouvre ce matin à l’hôtel El Aurasssi, revêt une importance capitale pour l’Algérie. La présence du ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, en plus de son collègue du Commerce, Kamel Rezig, traduit le soubassement politico-diplomatique de ce rendez-vous, auquel participe du côté libyen, Mohamed Al-Hawij, ministre de l’Economie et du Commerce. Les nouvelles autorités de transition libyennes, installées en février dernier, ont vite fait d’afficher leurs ambitions: celles de la reconstruction du pays en mettant sur le tapis la colossale somme de 135 milliards de dollars. Et c’est la course vers le nouvel Eldorado. La capitale libyenne a connu depuis ces dernières semaines, un ballet diplomatique sans précèdent. L’Algérie restera-t-elle indifférente face au jackpot libyen? C’est l’un des objectifs même du forum qui s’ouvre ce matin, à Alger. Les opportunités qu’offre le marché libyen sont nombreuses et constituent un test grandeur nature pour l’Algérie qui a définitivement décidé de s’ouvrir au marché africain. Tous les segments d’ouverture économique commerciale seront mis à l’épreuve du terrain dans ce marché libyen. Aux entreprises algériennes de démontrer leurs capacités et aux autorités d’afficher leur volonté. C’est sur le terrain énergétique que l’Algérie semble la mieux avancée. Au tout début de ce mois de mai, la Société nationale libyenne du pétrole, «Libyan National Oil Corporation», (NOC) a appelé le Groupe Sonatrach à contribuer à la reconstruction et à l’entretien des champs et des ports pétroliers et des programmes de forage en Libye. Doué d’une expertise et fort d’une expérience de plusieurs années, le groupe Sonatrach peut en effet, s’imposer dans plusieurs créneaux.

    La demande de l’entreprise libyenne est intervenue lors d’une rencontre qui a réuni à Alger le président-directeur général du Groupe Sonatrach, Toufik Hakkar, avec une délégation de la Libyan NOC dirigée par Mustafa Abdellah Sanallah, président du conseil d’administration.

    Il a été également convenu de la mise en place de programmes de jumelage avec leurs homologues des sociétés de services relevant de la NOC, à l’instar de la Société nationale libyenne pour le forage et l’entretien des puits. Les deux parties ont également examiné la possibilité pour la Sonatrach de reprendre ses activités en Libye, en parachevant ses engagements contractuels dans le bassin de Ghadames. Mais le domaine énergétique n’est qu’un détail dans l’immense chantier libyen qui devrait attirer en masse les investissements étrangers.

    Une providentielle bouée de sauvetage et un débouché majeur, post- Covid-19 pour nombre de pays étouffés par la pandémie comme l’Egypte, la Tunisie ou l’Italie. Mais la guerre sera féroce entre les grands mastodontes, dont la Turquie, la France et la Chine pour se positionner sur le colossal marché de la reconstruction libyenne.

    En pole position, et premier bénéficiaire du «grand gâteau libyen», la Turquie attend naturellement un retour d’ascenseur. C’est, en effet, Ankara, qui a aidé les forces de Tripolitaine à repousser l’offensive du maréchal Haftar. Le 12 avril dernier, le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah, a effectué une visite de deux jours à Ankara où il a officiellement annoncé que la Turquie et la Libye maintiennent l’accord de 2019 fixant les frontières maritimes entre les deux pays. Grâce à cet accord, la Turquie peut justifier ses activités d’exploration gazière dans des zones maritimes revendiquées aussi par la Grèce.

    Sur un autre plan, la reconstruction de la Libye est un sujet clé pour les Occidentaux, puisque la Libye se situe sur la «route centrale» très fréquentée par les migrants subsahariens pour rejoindre l’Europe. Sans compter que la Libye est le deuxième producteur de pétrole d’Afrique, elle détient les plus importantes réserves prouvées du continent et les neuvièmes au niveau mondial. Un vrai Eldorado post-Covid-19.

    L’Expression, 29 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, Libye, économie, commerce, Sonatrach, Libyan NOC, pétrole,

  • Les défis économiques de l’Algérie : Opportunités pour l’engagement des États-Unis

    La pandémie a exacerbé les problèmes structurels persistants dans l’approche du gouvernement en matière d’investissements étrangers, de réforme bancaire, de politique monétaire et d’autres secteurs, mais Alger pourrait être plus ouverte aux conseils des États-Unis sur ces questions.

    Les élections algériennes prévues le 12 juin donneront lieu à l’élection d’un nouveau premier ministre et d’un cabinet rempli de nouveaux ministres, mais quel que soit le vainqueur, sa priorité la plus urgente sera une économie ébranlée par la pandémie de coronavirus et les problèmes structurels préexistants. Heureusement, ces circonstances offrent aux États-Unis une occasion unique de nouer des liens économiques plus larges avec ce pays farouchement indépendant, ce qui permettra peut-être de créer des canaux de coopération supplémentaires dans d’autres domaines.

    Des défis structurels exacerbés par la pandémie

    Au cœur des défis économiques de l’Algérie se trouve sa dépendance vis-à-vis des exportations d’hydrocarbures, qui représentent 30 % de son PIB. La baisse des prix du gaz naturel et du pétrole induite par la pandémie a fait chuter les recettes d’hydrocarbures du pays de 33 %, passant de 33 milliards de dollars en 2019 à 22 milliards de dollars l’année dernière. Bien que ses ventes de gaz aient quelque peu rebondi en 2021, ses exportations de gaz sont généralement saisonnières, de sorte que l’amélioration des chiffres du premier trimestre ne sera probablement pas durable pendant le reste de l’année.

    De même, les envois de fonds étrangers, qui représentent environ 1 % du PIB, se sont taris en 2020 en raison de la mise en place de lockdowns en Europe. En Algérie, les lockouts ont imposé de lourds couvre-feux et réduit la vie publique, gelant ainsi la très importante économie informelle (environ 33 % du PIB). Le gouvernement a également adopté le lock-out : après une période initiale de vols de rapatriement limités, il a fermé les frontières terrestres, maritimes et aériennes de manière si stricte que presque personne ne pouvait entrer ou sortir (les vols limités avec la France devraient rouvrir le 1er juin).

    Bien que ces restrictions aient apparemment empêché le COVID-19 d’échapper à tout contrôle, elles ont également eu une foule d’effets néfastes involontaires sur la population. Des pénuries sont désormais signalées pour des produits de base tels que l’huile de cuisson et les pâtes ; les médias sociaux regorgent de vidéos d’Algériens faisant la queue pour obtenir de la nourriture, un phénomène qui n’avait pas été observé depuis cinquante ans. Les perturbations de la chaîne d’approvisionnement ont également entraîné une hausse considérable des prix d’autres aliments ; des produits comme le poulet, les crevettes, les pommes de terre, les tomates et les sardines sont désormais hors de prix pour le citoyen moyen. Les prix des voitures montent également en flèche – l’Algérie a suspendu son secteur problématique de l’assemblage automobile à peu près au même moment où les importations de véhicules ont été arrêtées afin de réduire le déficit de la balance courante, ce qui a obligé de nombreuses personnes à acheter des voitures d’occasion hors de prix.

    La réponse du gouvernement

    Jusqu’à présent, les responsables ont cherché à dévaluer progressivement le dinar algérien afin de stimuler les exportations et d’encourager la demande de produits fabriqués localement, puisque les industries d’État fabriquent encore tout, de la mayonnaise à la peinture en passant par les climatiseurs. Pourtant, cette politique n’a fait qu’encourager les citoyens à échanger leurs dinars contre d’autres devises sur le marché noir.

    En partie à cause de cette pratique, jusqu’à 35 % des dinars ne passent jamais par le système bancaire, laissant l’État face à une profonde crise de liquidités. Les retraités font souvent la queue tôt le matin et se bousculent pour percevoir leurs allocations mensuelles avant que l’argent ne vienne à manquer. Les entreprises d’État ont cessé de verser les salaires afin de conserver leurs liquidités, tandis que les banques publiques ont imposé un moratoire sur les prêts supplémentaires. Pour résoudre le problème de liquidités, le président Abdelmadjid Tebboune a suggéré de recommencer à imprimer de la monnaie, mais cela ne ferait qu’aggraver les pressions inflationnistes résultant de la dévaluation du dinar.

    L’insatisfaction politique persiste

    Bien que de nombreux Algériens soient de plus en plus frustrés par la menace qui pèse sur leur bien-être économique, le mouvement de protestation Hirak n’a pas de revendications spécifiquement liées aux conditions économiques. Après deux ans et 119 marches du vendredi (qui ont repris après une brève interruption due au COVID), le mouvement continue de réclamer le remplacement de l’ensemble de la classe politique, la fin de l’ingérence des militaires dans la politique et l’instauration d’un État entièrement civil.

    Les critiques ont toujours affirmé que ce message est trop absolutiste et dépourvu de positions politiques concrètes, et on peut en dire autant de l’approche du Hirak sur les questions économiques. Le mouvement semble croire que si le système politique était entièrement remanié, l’économie se corrigerait progressivement. Quoi qu’il en soit, la participation aux marches du Hirak a considérablement diminué depuis 2019, tout comme la patience du gouvernement à l’égard du mouvement. Les services de sécurité arrêtent chaque semaine davantage de manifestants, les accusant souvent de « porter atteinte à l’unité nationale. »

    Quel que soit le sort réservé au mouvement, il n’en reste pas moins que même si la pandémie prenait fin demain et que les prix du pétrole et du gaz augmentaient immédiatement, l’économie algérienne serait toujours paralysée par des problèmes structurels et des déficits en infrastructures de base. L’État offre des logements aux citoyens, mais la disponibilité est limitée et de nombreuses familles languissent sur des listes d’attente pendant des années. L’accès à l’eau potable revient également sur le devant de la scène, les coupures d’eau ayant été réimposées début mai à Alger et dans d’autres localités. Tous ces déficits sont accentués dans le sud, où les logements, l’eau, les soins de santé et les denrées alimentaires de base sont moins disponibles que dans le nord.

    Possibilités d’engagement des États-Unis

    Un aspect positif des problèmes économiques de l’Algérie est qu’ils donnent aux responsables américains un moyen de s’engager dans le pays sans empiéter sur ses développements politiques internes ou sa souveraineté nationale. Depuis 2012, le principal forum pour favoriser les relations bilatérales a été le dialogue stratégique entre les États-Unis et l’Algérie. Ces discussions sont généralement dominées par des considérations sécuritaires, Washington louant les succès de l’Algérie en matière de lutte contre le terrorisme tout en exhortant le pays à contribuer à la sauvegarde de la stabilité en Afrique du Nord et au Sahel.

    En dépassant ce cadre, le dialogue pourrait commencer à jeter des ponts économiques. Au lieu de considérer l’Algérie principalement sous l’angle de la coopération en matière de sécurité et de l’exploitation du pétrole et du gaz, les États-Unis devraient promouvoir des programmes qui profitent à des couches plus larges de la population, soulagent certaines de leurs difficultés économiques et servent de tremplin à un engagement plus important dans d’autres domaines. L’Algérie est le plus grand pays d’Afrique et abrite 45 millions de personnes, de sorte que toute instabilité dans ce pays aurait des répercussions au sud sur le Sahel et au nord sur la Méditerranée et l’Europe.

    Une fenêtre prometteuse pour l’engagement des États-Unis est l’investissement. L’année dernière, l’Algérie a mis fin à sa règle prohibitive de propriété 51/49 pour tous les secteurs stratégiques sauf cinq. Cette règle stipulait que les entreprises étrangères ne pouvaient détenir que des participations minoritaires dans les entreprises algériennes, ce qui décourageait les entreprises occidentales d’investir dans l’énergie et d’autres secteurs. Le gouvernement a examiné si les circonstances économiques actuelles méritent d’ouvrir même ces cinq secteurs restants à l’investissement direct étranger, ce qui pourrait ouvrir la voie à un afflux d’IDE en Algérie. Une poignée d’entreprises américaines y sont déjà actives – Citibank, Coca-Cola, Dow Chemical, GE, Honeywell, Merck, Occidental Petroleum, Pfizer – et la fin de la règle 51/49 crée de nombreuses opportunités pour augmenter les IDE américains. Cela pourrait à son tour créer davantage d’emplois pour les Algériens, stimuler les transferts de technologie et transmettre les meilleures pratiques à l’ensemble de la communauté des affaires algérienne. Les États-Unis seront l’ »invité d’honneur » de la Foire internationale d’Alger du mois prochain, offrant aux entreprises américaines un cadre de choix pour montrer comment leurs activités peuvent aider l’Algérie.

    Outre la stimulation des IDE, Alger pourrait bénéficier de conseils sur la réforme du secteur bancaire, l’amélioration de sa politique monétaire, la mise en place de plateformes de paiement électronique et l’exploitation du pouvoir de l’économie informelle pour augmenter les recettes fiscales. Toutes ces mesures sont tout à fait à la portée de Washington.

    Compte tenu de ses expériences passées avec le FMI, l’Algérie a été réticente à se tourner vers les institutions financières internationales pour obtenir une aide économique. La dernière fois qu’elle a été confrontée à une crise économique similaire dans les années 1980, elle a sollicité l’aide du FMI, mais a ensuite rendu les réformes structurelles obligatoires de l’organisation responsables de l’instabilité du pays qui s’en est suivie. Par conséquent, le pays pourrait être plus réceptif aux offres d’aide bilatérales discrètes de Washington plutôt qu’aux institutions financières internationales, plus toxiques sur le plan politique.

    En effet, Washington est mieux placé que la plupart des autres partenaires étrangers. L’Algérie est prudente quant à la promotion de nouveaux investissements de la France en raison de son histoire coloniale. Elle se méfie également des investissements chinois, qui ont tendance à s’appuyer sur des matériaux et une main-d’œuvre importés plutôt que de contribuer au « projet national » de l’Algérie. Et bien que la Russie reste la principale source d’équipement militaire algérien, les dirigeants politiques actuels n’ont pas le même niveau d’interaction avec Moscou que les dirigeants algériens précédents pendant la guerre froide.

    En cherchant à saisir ces opportunités, Washington doit veiller à formuler ses offres d’assistance d’une manière politiquement sensible. L’Algérie s’insurge à juste titre contre les suggestions selon lesquelles les responsables américains et européens la considèrent principalement sous l’angle de l’immigration et des menaces de radicalisation. Ainsi, l’administration Biden devrait offrir des conseils et des orientations à l’Algérie simplement pour le bien de l’Algérie, en précisant que les relations bilatérales seront renforcées comme un sous-produit naturel de cet effort. Il n’y a aucune garantie qu’Alger suivra les conseils de Washington, mais essayer est le seul moyen de le savoir.

    Geoff Porter est président de North Africa Risk Consulting, une société spécialisée dans les risques politiques et sécuritaires dans le secteur des hydrocarbures de la région.

    The Washington Institute, 28 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, défis économiques, opportunités, Etats-Unis, investissement, pandémie, problèmes structurels, économie, investissement étranger, économie sous le choc de la pandémie, coronavirus, covid 19,

  • Algérie : Un projet de loi sur les zones franches

    Le projet de loi relatif à la création des zones franches sera présenté, les semaines à venir, au Gouvernement, a annoncé, jeudi à Alger, le ministre du Commerce, Kamel Rezig qui a affirmé que la création de ces zones permettra d’augmenter les exportations algériennes vers l’Afrique.

    S’exprimant dans une déclaration à la presse, en marge d’une journée d’information autour de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), M. Rezig a indiqué que les zones franches qui seront créées, à l’avenir, au niveau des différentes wilayas frontalières, à l’instar de Tindouf, El Oued, Tamanrasset, Bordj Badji Mokhtar, Adrar et Djanet, consolidera et appuiera l’accès des opérateurs économiques algériens au marché africain.

    Estimant que la valeur des échanges commerciales algériennes avec les Etats africains reste faible, avec une moyenne ne dépassant pas les 3% du total des échanges en 2020 (avec une valeur de 3,042 Mds USD), le ministre a indiqué que la plupart des ces échanges se fait avec les Etats de l’Afrique du Nord, à savoir, le Maroc, la Tunisie et l’Egypte, qui font parti de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE).

    Le ministre a souligné, en outre, que la concrétisation de ces zones franches permettra à l’Algérie d’intensifier ses exportations hors-hydrocarbures, vers l’Afrique du Centre, l’Afrique de l’Est et l’Afrique de l’Ouest et ce, en concrétisation des objectifs escomptés de la création de la ZLECAf.

    Dans ce contexte, le ministre a évoqué l’importance de la transsaharienne Alger-Lagos, ainsi que le Port de Cherchell, affirmant que ce sont des moyens logistiques importants qui faciliteront le transport entre l’Algérie et les Etats africains et permettront d’augmenter la valeur des exportations hors-hydrocarbures vers l’Afrique.

    Pour le ministre, l’entrée en vigueur de la ZLECAf avec l’utilisation de tels moyens ( Zones franches, route transsaharienne, port de Cherchell), permettront à l’Algérie d’augmenter les échanges commerciaux avec l’Afrique, à près de 52%, contre 16% actuellement.
    Selon le Secrétaire général du Comité de liaison de la Route transsaharienne (CLRT), Mohamed Ayadi, le taux d’avancement des travaux relatifs à cette route a atteint 80%, ajoutant que 10% des travaux restants sont actuellement en cours de réalisation et ce, dans l’attente du lancement « prochain » des 10% restants.

    APS, 27 mai 2021

    Etiquettes : projet de loi, zones franche, économie, exportations algérienes vers l’Afrique, Zone de libre-échange continentale africaine, ZLECAf, exportations hors-hydrocarbures, libre échange,

  • Algérie: Il est temps que les choses changent

    L’immédiat pour l’Algérie veut dire, la réflexion sur les voies et moyens qui devraient venir renforcer l’exploitation et l’utilisation rationnelle des ressources naturelles et orienter progressivement l’économie nationale à sortir de la dépendance aux hydrocarbures et dans le sens d’un meilleur développement garantissant le présent et le futur dans tout le sens du terme. Les enjeux économiques et sociaux qui s’imposent sont tels qu’aucun problème, si important soit-il, ne devrait bloquer une telle démarche, un tel impératif. L’ensemble des poids, la pesanteur stratégique, économique et humaine devrait être ressentie par le discours officiel et par le débat et la réflexion en cours. Cela paraît être une action de la plus grande urgence, tant que les enjeux sont cruciaux et déterminants.

    A ce titre, la concertation directe entre le gouvernement et ses partenaires économiques et sociaux paraît être une nouvelle exigence et même impérative. Des prospectives, des perspectives et des bilans en matière de production, de consommation, d’investissement et d’exportation devraient être dressés afin d’esquisser les solutions fussent-elles partielles de la situation actuelle à court et à moyen terme. Et ces solutions devraient même dépasser le cadre gouvernemental pour s’inscrire dans un cadre socio-économique plus vaste, voire même national, plus large. En parallèle, il faut que les experts, les économistes et les planificateurs qui planchent sur ce dossier sortent de l’ombre de leurs mains et tracent à grands traits les lignes fondamentales pour que l’économie nationale rattrape à grands pas le temps perdu.

    De même, il y aura lieu de définir, en adéquation avec les priorités de la phase en présence, aussi bien en matière d’aménagement du territoire et de développement spatial, les activités productives et l’emploi qu’en fonction des secteurs stratégiques ou prioritaires, les modalités d’une meilleure utilisation des potentialités existantes. De même, il s’agira de parfaire les règles régissant la stimulation du travail individuel et collectif et de participer aux résultats en fixant pour l’ensemble des secteurs le cadre commun d’évaluation correcte des performances pour faire des instruments et mesures mis en place des voies fiables, des résultats réels et de stimulant efficace du fonctionnement d’entreprises et d’une meilleure valorisation du potentiel technique et humain disponible.
    Pour ce faire, il est nécessaire que tout soit harmonieux entre tous les acteurs, tous les partenaires et tous les secteurs productifs, que les nouveaux choix, les priorités identifiées soient identiques. Il suffit en fin de compte pour les décideurs économiques d’identifier d’abord les vrais enjeux et ensuite leur donner le réel ordre de priorité qu’ils méritent.

    Dans cette perspective, la priorité du développement, les secteurs identifiés par le gouvernement comme alternative aux hydrocarbures défieront en urgence et en importance toute autre considération. Cette harmonisation-là, l’économie nationale l’a exigée depuis plusieurs années. Elle est urgente. Les sacrifices doivent s’amplifier mais le gouvernement devrait donner de grands moyens pour la mise en œuvre de sa nouvelle politique économique, soit la mise en œuvre de mesures plus en profondeur, la restructuration de tous les secteurs, des entreprises, des investissements beaucoup plus efficaces, une rentabilité nouvelle, qui aillent dans le besoin des Algériens et non plus dans celui du profit. Réclamée par les citoyens, la transparence inspire dorénavant les règles de conduite d’une politique globale. De fait, elle s’oppose à nombre de phénomènes, tels l’évasion fiscale et la fraude fiscale, la spéculation, les rentes de situation et d’autres déviations qui ont sévi terriblement depuis longtemps à l’échelle de l’économie nationale contrariant la mobilisation souhaitée autour des projets de développement national et au niveau du citoyen par l’accumulation subie de charges qui ont lourdement pesé sur les bas revenus.

    Il est temps que les choses changent. Le cadre est désormais tracé et les équivoques sont levées. Le ressourcement signifie, dès lors, la transparence dans le fonctionnement, la gouvernance et la démocratisation dans l’action politique.

    B. C.

    Le Maghreb, 25 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, changement, économie,

  • Algérie/ Des objectifs et des disciplines de développement strictement économique

    Sous quelque force que ce soit, la réflexion prospective a toujours connu des ratés. Lorsqu’émerge dans le pays, la redéfinition de l’économie, la valorisation ou la promotion des structures de recherche s’impose logiquement. L’objectif essentiel est d’identifier les domaines de recherche et d’innovation nécessitant un greffage afin de définir les modes opératoires associés dans une vision prospective d’avenir. L’économie nationale est en quête de renouveau. Ce n’est pourtant, pas faute d’études consistantes. Mais nombre de ces travaux ou recherches sont restés empaquetés dans les archives. La réactualisation de ces travaux cautionnera, à terme, la visibilité de la recherche scientifique et couvrira des domaines vastes et variés : ressources naturelles, en particulier l’eau, l’énergie, l’agriculture et l’alimentation. Aussi, s’agit-il d’aller vers une étude profonde inscrivant l’ensemble des réflexions dans le contexte spécifique économique qui prévaut actuellement en raison de la chute des prix du baril de pétrole, des conséquences de la pandémie du Coronavirus (Covid-19) et leurs retombées négatives sur l’économie nationale. D’où cette approche prospective, pluridisciplinaire et transversale.

    A en croire les discours de part et d’autre, il faut maintenir, renforcer et élargir la recherche scientifique et la promotion technologique. On piétine à défaut de se répéter. L’énorme infrastructure de recherche se grippe faute de suivi permanent, faute de définition des priorités. Pour s’y faire, il y a lieu de favoriser davantage la recherche scientifique et d’être en position de participer à l’économie de la connaissance à travers des centres d’excellences scientifique et technologique. Le défi technologique appelle nécessairement la mobilisation de moyens additionnels pour la mise en place de centres thématiques d’appui et d’encouragement du travail en réseau entre institutions de recherche et secteur économique. Dans cette prospective, la politique en question se doit de fixer des objectifs et des disciplines de développement strictement économique.

    Dans ces conditions, l’économie est appelée à se doter d’une puissance industrielle grâce à la nouvelle technologie ; tout en mettant en place des institutions démocratiques. En somme, il s’agit de la mise en clair des besoins du pays. Cela induit un fort besoin d’actualiser les méthodes de planification et des priorités à moyen et long termes, à une période où l’avenir économique du pays ne peut plus être appréhendé par le prolongement des tendances actuelles. L’objectif de la prospective est d’éclairer les réponses possibles à cette question fondamentale et à cette conjoncture. Il ne s’agit pas de prédire ce qui va arriver mais de permettre aux acteurs économiques et sociaux de construire l’avenir. Est-il possible pour tous les acteurs et partenaires de se forger en commun une vision de perspectives possible et souhaitable ? pour cadrer la politique d’action publique de développement. L’ensemble des acteurs sont interpellés, mais également l’Etat. La logique rappelle toujours qu’il relève de la responsabilité d’avoir une appréhension lucide des transformations et mutations de l’économie et des effets des politiques poursuivis en articulation avec les projets conformes aux valeurs de référence que sont la cohésion sociale, le développement durable. En outre, le devoir de l’Etat est de penser le long terme et, en conséquence, de conjuguer ses efforts avec ceux des exigences nouvelles de la société pour expérimenter des outils d’anticipation.

    C’est dire que l’action de développement en général doit plus que jamais être éclairée au quotidien à la lumière des besoins et des exigences du futur.
    B. C.

    Le Maghreb, 18 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, économie, relance, récession, crise financière,

  • Macron accueille un sommet sur le financement du redressement post-pandémie de l’Afrique

    Le président français Emmanuel Macron accueille mardi à Paris les dirigeants africains et les responsables des prêteurs multilatéraux pour trouver des moyens de financer les économies africaines touchées par la pandémie de COVID-19 et discuter du traitement des milliards de dollars de dette du continent.

    Le sommet s’inscrit dans le cadre des efforts déployés par M. Macron pour refondre l’engagement de la France en Afrique, où elle était autrefois une puissance coloniale, à un moment où le continent doit faire face à un déficit de près de 300 milliards de dollars d’ici à la fin de 2023 tout en essayant de se remettre de la récession.

    « La particularité de l’Afrique, c’est qu’elle n’a pas les moyens financiers aujourd’hui de protéger et de relancer son économie comme l’ont fait tous les autres continents », a déclaré mardi le ministre français des Finances Bruno Le Maire à la radio RFI.

    Le sommet réunira une trentaine de chefs d’État africains et européens, ainsi que les dirigeants d’institutions financières mondiales comme le Fonds monétaire international.

    La Banque africaine de développement estime que 39 millions de personnes pourraient passer sous le seuil de pauvreté cette année et que de nombreux pays africains risquent d’être surendettés à cause de la pandémie.

    M. Macron a déclaré qu’il pensait que l’Afrique avait besoin d’un « New Deal » pour donner au continent une bouffée d’air frais.

    Les chefs des finances mondiales ont convenu en avril d’augmenter les réserves (DTS) du Fonds monétaire international de 650 milliards de dollars et de prolonger un gel du service de la dette pour aider les pays en développement à faire face à la pandémie, même si seulement 34 milliards de dollars seront alloués à l’Afrique.

    « La France souhaite que l’on aille beaucoup plus loin en réaffectant les DTS qui sont (prévus) pour les pays développés », a déclaré un responsable de la présidence française aux journalistes avant le sommet.

    La reconstitution des ressources de l’Association internationale de développement de la Banque mondiale, qui fournit une aide d’urgence, les investissements du secteur privé, et la question plus large de savoir comment traiter la crise de la dette seront discutés.

    « Le président a parlé d’annulations massives de la dette, et continue de penser qu’il est très important de donner des liquidités aux pays africains et de leur permettre d’investir », a déclaré le fonctionnaire.

    Lundi, M. Macron a déclaré qu’il souhaitait annuler totalement les 5 milliards de dollars que le Soudan lui doit.

    Reuters, 18 mai 2021

    Etiquettes : France, Afrique, mini-sommet, reprise post-covid, coronavirus, covid 19, pandémie, économie, dettes,

  • Algérie/ Fronts multiples (Edito du Quotidien d’Oran)

    par Abdou BENABBOU

    Au vu de la situation financière du pays, il semble que la planche à billets sera appelée encore une fois à mettre un peu de mou dans la rigidité des obstacles économiques et sociaux. La loi de finances complémentaire en fin d’ébauche, en tenant compte du déficit budgétaire et des lourds soucis annonçant de dangereuses perturbations sociales ne pourra que se plier à un procédé déjà utilisé par la Banque centrale.

    Dans la logique du gouvernement, le recours au FMI est à écarter car il ne peut être question de se plier aux conditions draconiennes du fonds financier international dont la première et la principale sera de se départir sans rechigner de la politique du soutien des prix et en définitive faire table rase de la politique sociale suivie actuellement par le gouvernement. A fortiori quand il est constaté que malgré une évidente générosité financière gouvernementale en matière de politique des prix, discutable et discutée en permanence, des indicateurs démontrent chaque jour que le lourd malaise social n’est pas maîtrisé. Malgré une magnanimité gouvernementale visible à l’œil nu, des milliers de ménages ne paient plus leurs factures d’eau, de gaz et d’électricité et le chômage et le sous-emploi cruellement palliatif envahissent les rues.

    Les retraites sont péniblement honorées. Les salaires de la fonction publique n’ont pas une odeur de sainteté et la boucle est bouclée par les banques qui se dessaisissent de plus en plus de leurs réserves qui ne sont plus des chasses gardées. Cerise sur le gâteau, les réclamations salariales à cors et à cris se multiplient sans que l’on tienne compte de leurs répercussions classiques toujours occultées et qui souvent ne sont pas synonymes d’amélioration du niveau de vie.

    On voit mal le gouvernement se faire harakiri en adoptant des mesures somme toute objectives et sensées, et constituant le fondement élémentaire d’une saine économie, et nouer avec la vérité des prix. Les autorités politiques sont conscientes qu’à emprunter cette voie, c’est l’explosion sociale assurée et garantie. Pour elles, la multiplicité des fronts à affronter ne permet pas la latitude de se conformer à une normalité économique et qu’importent les moyens pour que la stabilité sociale soit préservée.

    Le Quotidien d’Oran, 10 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, situation financière, économie, loi de finances complémentaire, déficit budgétaire, FMI, politique du soutien des prix, politique social, subventions, chômage,

  • Algérie/ Blocage de l’économie nationale : Des «forces occultes» pointées du doigt

    En dépit de la volonté politique affichée par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, le décollage économique n’a pas encore atteint le niveau de croisière escompté. Des entraves bureaucratiques complètement obsolètes et anachroniques régissent encore l’activité économique et notamment, l’investissement.

    Par Akrem R.

    D’ailleurs, faute de non promulgation du nouveau code de l’investissement, aucun projet n’a été concrétisé sur le terrain…. depuis 14 mois !

    C’est dans cette optique, que l’expert international et conseiller en investissement industriel, Mohamed Sayoud, a préconisé un tour de vis supplémentaire dans les procédures de récupération du foncier industriel non exploité, qu’il juge insuffisantes.

    En effet, des milliers d’hectares de terrains sont restés en jachère dans plusieurs wilayas, après que de pseudos opérateurs économiques les ont tout bonnement abandonnés après avoir pu contracter des crédits bancaires, qu’ils ont détournés de leur vocation originelle.

    Pour rappel, l’ex-ministre de l’Industrie, Ferhat Ait Ali Braham, avait annoncé, en janvier dernier devant les membres du Conseil de la Nation, l’élaboration d’un projet de texte modifiant la loi 08-04 de 2008 relative au foncier industriel, visant la récupération des assiettes des zones industrielles, dont les propriétaires ont bénéficié d’actes de concession, et qui sont toujours non exploitées.

    Une démarche longtemps revendiquée par Mohamed Sayoud, qui estime, quant à lui, que l’Algérie accuse un retard de 50 ans en la matière, et qu’il faudra, en conséquence, travailler davantage et à un rythme soutenu pour combler ce déficit économique.

    Pour Mohamed Sayoud, en l’absence d’un nouveau code de l’investissement, c’est la bureaucratie qui tire les ficelles. Il a signalé, à cet effet, que 40 000 à 50 000 dossiers ont été déposés auprès du comité d’assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref). Parmi les demandeurs, il y a d’anciens importateurs qui souhaitent réaliser des usines. « Ce n’est pas rien ! Imaginez que sera l’impact sur l’économie nationale si ces postulants à des terrains industriels obtiennent gain de cause ? Maintenant, imaginez le contraire aussi ! Il n’y a pas de secret. Il faut que l’expression ‘ce n’est pas possible’ disparaisse du vocabulaire des administrateurs », ironise M. Sayoud. Notre interlocuteur a pointé du doigt un phénomène étrange au sein de l’administration algérienne, consistant à ne pas appliquer, pour des raisons non évidentes, les orientations et les directives émanant des plus hautes instances de l’État. « Il doit y avoir des forces occultent qui veulent à tout prix entraver le développement économique en Algérie», s’est-il interrogé dans une déclaration adressée à notre quotidien.

    Pour cet expert, la croissance économique dans le secteur de l’Industrie doit s’articuler sur la baisse des importations, qui entraine de facto une baisse de la demande sur les devises. «Le marché parallèle de la devise impacte négativement la volonté d’aller vers l’investissement productif », a-t-il ajouté.

    «La règle 51/49 résiste, malgré sa suppression»

    Sur le plan international, l’Algérie peine à améliorer son classement Doing Business depuis plusieurs années déjà. En effet, la détérioration du climat des affaires et une législation qui ne favorise pas la croissance des IDE, car elle est jugée trop « bureaucratique », voire « protectionniste » par beaucoup d’experts.

    À titre d’exemple, la règle (51/49) régissant l’investissement étranger en Algérie depuis 2009 et amendée par l’article 50 de la loi de Finances Complémentaire, LFC2020, résiste, du moins sur le terrain. En effet, dira M. Sayoud, à ce jour, le Centre national du registre du commerce (CNRC), sous tutelle du ministère du Commerce, n’autorise pas encore les investisseurs étrangers à avoir un registre de commerce s’ils ne disposent pas d’un partenaire national. «Nous ne comprenons pas les raisons de ces blocages malgré la révision de la loi et nous demandons la levée immédiates des barrières à l’entrée des IDE », a-t-il déploré.

    L’importance du facteur «temps» n’est pas en reste : Mohamed Sayoud s’étonne que le lancement d’une activité industrielle puisse durer très longtemps, pour des raisons bureaucratiques, alors que l’entrée en production d’une entreprise devrait intervenir dans les 5 à 8 mois à compter de sa création. « Il faut que les autorités prennent à bras le corps la question du temps. Il s’agit d’un facteur primordial pour le développement économique du pays».

    Ecotimes, 09 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, économie, décollage économique, entraves bureaucratiques, investissement, foncier industriel non exploité, détournement,