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  • Maroc : De l’opium pour le peuple – Mohammed VI légalise la culture de la drogue dans son royaume

    Ce schéma d’économie basée sur le cannabis devient sérieusement problématique pour la sécurité internationale. Les liens entre le trafic de drogue et les groupes terroristes transnationaux qui prospèrent grâce au kif marocain sont un secret de Polichinelle.

    «Maroc: le cannabis pour doper l’économie?», s’interroge offusqué, le prestigieux hebdomadaire français, Le Point dans un article paru hier, consacré au projet de loi dépénalisant la culture du cannabis à «des fins médicales et industrielles» qui devrait être adopté sous peu par le Parlement marocain. Sans limites, sans barrières et ne rien s’interdire, quitte à froisser les croyances et piétiner la morale, le roi est prêt à tout, absolument tout. En l’espace de 4 mois, il s’est frotté par trois fois à l’impensable. En novembre dernier, l’armée marocaine brave la communauté internationale quand elle a lancé une opération militaire dans la zone-tampon d’el Guerguerat qui a conduit à rompre un cessez-le-feu en vigueur depuis 29 ans.

    Un mois plus tard, en décembre 2020, le Maroc usant d’une insolence déconcertante, normalise ses relations diplomatiques avec l’entité sioniste. Un rapprochement qui figurait dans les termes du deal que le royaume a passé avec l’administration de l’ancien président américain, Trump, pour que ce dernier reconnaisse la souveraineté du Maroc sur le Sahara occidental. Entre-temps, la Covid-19 est passée par là. Le royaume est à terre. Une économie terrassée par des mois de confinement et de frontières fermées, des avions cloués au sol et un secteur touristique anéanti, le Makhzen croit tenir le bon filon pour contenir dans une volute de kif un mécontentement populaire grandissant aggravé par les retombées de la crise sanitaire. Tout comme Israël qui a autorisé le cannabis à des fins thérapeutiques depuis 2006, le Makhzen inscrit à l’agenda un projet législatif pour rendre légal l’usage de la drogue. Et voilà le Maroc qui s’octroie officiellement le titre narco-royaume.

    Selon le magazine Le Point, citant un rapport de l’institut Amadeus, une pareille mesure permettra de créer «800000» postes d’emploi et qui «pourrait par ailleurs abonder huit milliards de dollars». Rien que ça! Justifiant son projet, le ministre marocain de l’Intérieur, artisan de ce projet, a soutenu que l’usage légal du cannabis permettrait de «cadrer et légaliser ce secteur», de régulariser le statut des quelque 140000 familles vivant de la culture du cannabis». Une exploitation industrielle du haschich, quoi de plus naturel pour le Maroc leader mondial en la matière.

    Une étude de l’ «Initiative mondiale contre la criminalité transnationale organisée» (un réseau indépendant) publiée en 2020 rapporte que la production marocaine annuelle de cannabis est à plus de 700 tonnes et estime sa valeur à 23 milliards de dollars. L’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), a souligné dans son dernier rapport, intitulé «2020 World Drug Report», que le Maroc continue d’être le premier producteur de cannabis dans le monde. Le document onusien souligne également que la majeure partie de la drogue marocaine destinée à l’Europe est expédiées vers l’Espagne avant d’atteindre les autres membres de l’Union européenne.

    Cette situation d’économie basée sur la drogue devient sérieusement problématique non seulement pour la sécurité régionale, mais internationale. Les liens entre le trafic de drogue et les groupes terroristes transnationaux qui prospèrent grâce au cannabis marocain sont un secret de Polichinelle. Mais curieusement, l’annonce de la légalisation de la drogue au Royaume chérifien n’a pas alarmé, outre mesure les décideurs de ce monde prompts à mobiliser leurs arsenaux militaires pour beaucoup moins que ça. Le rôle du Panama dans le trafic international de drogue, la violation de la neutralité du canal de Panama ont été des prétextes suffisants pour les Américains d’envahir ce pays et d’enlever le puissant dirigeant militaire Manuel Noriega.

    Ou encore l’énorme pression américaine qui a conduit à la reddition aux autorités comoriennes de Pablo Escobar, le plus grand des trafiquants de cocaïne du monde.

    L’Expression, 3 mai 2021

    Etiquettes : Maroc, cannabis, haschich, légalisation, économie,

  • Les mensonges marocains sur l’économie algérienne

    La guerre marocaine contre l’Algérie se poursuit, et rien n’arrête le Makhzen dans sa sale besogne de saper l’opinion publique algérienne en distillant des fakenews et des mensonges quant à la réelle situation socioéconomique et politique, malheureusement digérées facilement par certains algériens naïfs, ou totalement au service de sa Majesté.

    Dernièrement le site du Makhzen Afrik.com, établi à Dakar au Sénégal, à l’origine de la fakenews et du mensonge du « décès » du président Tabboune,en novembre 2020, lors de son hospitalisation en Allemagne, récidive via un autre mensonge portant le titre « PIB : le Maroc bientôt plus riche que l’Algérie, selon le FMI » , malheureusement relayé par le média russe Sputnik , via l’article publié le 28 avril 2021 (Sans vision stratégique, l’Algérie n’aura aucune chance : pour le FMI, le Maroc prendra le dessus en 2006)

    En consultant les notes du FMI, la Banque Mondiale et la Banque Africaine du Développement, il s’avérait que les conclusions du site Afrik.com, relayé par Sputniknews.com, sont totalement erronées.

    Le site propagandiste du Makhzen indique que l’Algérie et le Maroc sont respectivement les 4ème et 5ème économies africaines en termes de l’importance de leur produit intérieur brut (PIB), un classement qui sera inversé en 2025.
    Pour en savoir plus sur ces données, Algérie54.com, interrogera l’expert international en bourse et Énergie, Nouredine Leghliel, établi en Suède, et qui soulignera sans ambages que les conclusions avancées sont erronées, et ne sont nullement d’une institution financière internationale comme le Fonds Monétaire International FMI.

    Pour Nouredine Legheliel, « c’est difficile à prévoir. Primo pour que le Maroc arrive à avoir un Pib de 160 milliards de dollars il faut qu’il atteindra une croissance économique d’au moins 5 % par an jusqu’ en 2026. Chose qui n’est pas à sa portée quant à la crise sanitaire qui prévaut actuellement et qui affecte l’économie mondiale. Secundo, la vision pessimiste des conclusions du FMI sur l’économie algérienne, avancées par le site Afrik.com, n’est pas logique et la prévision est erronée. Pourquoi ? L’Algérie a déjà un Pib de 152 milliards de dollars. Mathématiquement parlant, pour que le PIB du Maroc arrive à dépasser celui de l’Algérie il faut que le PIB de l’Algérie reste inchangé durant ces 6 ans qui nous séparent de 2026. Chose qui est improbable ».

    Il ajoutera en substance » Ensuite le PIB du Maroc est une énigme car les exportations marocaines sont les exportations des entreprises étrangères établies au Maroc. C’est un jeu d’écriture comptable. L’argent de ces entreprises n’ira pas aux marocains, tous les investissements Directs dont se vante le Maroc, ne génèrent que 900 millions de dollars à la monarchie. Tout ce qui brille n’est pas encore or. L’économie algérienne est rentière, elle est dépendante des revenus des hydrocarbures qui iront à l’opposé du Maroc, au Trésor Public Algérien.

    Pour en savoir plus, nous avons consulté les notes du FMI, et qui indiquent ceci « l’économie algérienne est principalement tirée par les hydrocarbures et l’investissement public. Les hydrocarbures représentent 98% des exportations, 60% des recettes fiscales et 19% du PIB. De tous les produits énumérés, le pétrole est le plus touché par Covid-19. Avant même l’arrivée du virus en Algérie, l’affaiblissement de la croissance du PIB s’expliquait par la tendance négative de la production et des prix des hydrocarbures,

    ainsi que par la faible diversification de l’économie algérienne. Un ralentissement de la croissance a également été enregistré dans les secteurs de la construction, des travaux publics et du logement, de l’agriculture et du commerce. Du côté de la demande, la croissance de la consommation privée a chuté de plus de moitié entre 2012 et 2019 car elle a été fortement impactée par la volatilité des prix du pétrole, le ralentissement des importations qui en résulte et l’incertitude politique. Selon les prévisions mises à jour d’avril 2021 du FMI, en raison de l’épidémie de COVID-19, la croissance du PIB est tombée à -6 % en 2020, mais elle devrait remonter à 2,9 % en 2021 et se stabiliser à 2,8 % en 2022, sous réserve de la reprise économique mondiale post-pandémie.

    La croissance du PIB algérien devrait augmenter cette année pour atteindre 2,9%, contre une forte baisse en 2020, estimée à -6%, a indiqué le Fonds monétaire international dans son dernier rapport sur les Perspectives économiques mondiales. Toutefois, la croissance du PIB algérien devrait légèrement baisser à 2,7% en 2022, selon les estimations du FMI.

    Le déficit du compte courant, qui a atteint 10,5% du PIB en 2020, devrait baisser en 2021 à 7,7% du PIB et à 8,7% du PIB en 2022, a indiqué le rapport de l’institution de Bretton Woods.

    Pour la Banque Africaine du Développement, la croissance de l’économie algérienne devrait rebondir en 2021 pour atteindre 3,4%, après le recul de son PIB l’année dernière en raison de la pandémie de Covid-19.

    “La croissance pourrait revenir dès 2021 à partir du moment où les vaccins permettraient un contrôle mondial de la pandémie, ce qui redynamiserait l’économie mondiale. Dans ce cas de figure, il se produirait un rebond important de la croissance réelle estimée à 3,4 % du PIB en 2021”, a précisé la BAD dans son nouveau rapport sur les perspectives économiques de l’Afrique 2021, publié dernièrement. Pour l’année 2022, la BAD table sur une croissance du PIB algérien de 2,9%.

    La même institution prévoit un retour à un niveau élevé de croissance permettrait à l’Algérie une réduction “importante” de son déficit budgétaire global qui passerait de 13,6% du PIB à 10,3% en 2021 et à 8,7% en 2022.

    La tendance serait similaire pour le déficit de la balance courante, qui serait ramené de 14,8% du PIB à 13,8 % en 2021 et 11,1 % en 2022, ajoute la même source.

    La Banque Mondiale (BM) abonde dans le même sens, en prévoyant dans sa dernière note de conjoncture sur l’Algérie, une croissance économique de 3,8% en 2021 contre une décroissance en 2020 induite par le coronavirus et ses conséquences sur l’économie et l’emploi.

    En conclusion, il faut souligner que certaines plûmes prêtées et scribouillards s’emploient à noircir tout sur l’Algérie, même en révélant des mensonges qu’on attribue à des institutions objectives et respectables, comme c’est le cas avec ce faux classement de PIB, attribué pernicieusement par les larbins du Makhzen au FMI

    Algérie54, 30 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Algérie, FMI, économie, croissance, développement,



  • Le Maroc peut-il vraiment dépasser l’Algérie en termes du PIB, comme le prédit le FMI?

    Maroc, Algérie, PIB, économie, FMI, Maghreb, croissance, budget, finances, #Maroc, #Algérie

    Par Kamal Louadj

    Dans un entretien à Sputnik, le Pr Najib Akesbi, expert marocain en économie, estime que contrairement aux prévisions du FMI, le maître mot actuellement concernant la prospective est «incertitude». Il analyse également l’économie du Maroc et dresse un comparatif avec celle de l’Algérie.

    Dans son rapport d’avril relatif aux prévisions et projections sur la richesse mondiale mesurée par le PIB au prix courant du dollar, le Fonds monétaire international (FMI) informe qu’à l’horizon 2026, le PIB total des dix premières économies africaines s’établira à 2.877 milliards de dollars, contre 1.739 milliards en 2020, soit une progression de plus de 65%.

    Concernant les pays du Maghreb, le Maroc arrive en tête avec des PIB de 154 et 162 milliards de dollars respectivement pour 2025 et 2026, dépassant ainsi pour la première fois l’Algérie qui, selon le même rapport, enregistrera des PIB de 152 et 153 milliards de dollars pour la même période.

    Les projections du FMI à l’horizon 2026 sont-elles réalistes? Quelle est la marge d’erreur?

    L’Algérie ayant officiellement dépensé 1.000 milliards de dollars durant les 20 années de pouvoir de l’ex-Président déchu Abdelaziz Bouteflika, comment expliquer le recul de sa richesse (selon le FMI) face au Maroc qui n’a pas eu les mêmes moyens financiers? Enfin, sur quelle base comparer l’évolution des économies de ces deux pays?

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    Pour répondre à ces questions, Sputnik a sollicité le professeur Najib Akesbi, enseignant-chercheur en économie.


    «Prévoir l’évolution de la situation»?

    «Avant de juger les prévisions des experts du FMI, il faut d’abord dire un mot sur la méthodologie utilisée dans la production de telles études», souligne le Pr Akesbi, car «les résultats sont forcément conditionnés par les hypothèses de départ qui les fondent».

    À ce titre, «le premier paramètre à prendre sérieusement en considération est celui lié à la pandémie de Covid-19», explique l’expert, rappelant qu’«à ce jour, nous ne pouvons pas dire que cette maladie qui a plombé toute l’économie mondiale est prête à être vaincue […]. Tout dépendra de la capacité des pays à vaincre ou non cette pandémie».

    Et de poursuivre: «le manque en quantités de vaccins, le doute sur leur efficacité et leurs effets secondaires, la lenteur des campagnes de vaccination et l’apparition de nouveaux variants agressifs du virus – comme c’est le cas actuellement en Inde où l’on évoque une troisième vague – nous font dire que les prévisions annoncées par le FMI sont plutôt optimistes».

    «Elles sont basées sur l’hypothèse que la pandémie sera vaincue et que les dégâts qu’elle aura occasionnés à l’économie mondiale ne paralyseront pas la reprise».
    Dans ce sens, le Pr Akesbi estime qu’«actuellement, nous sommes dans une période où le maître mot est « incertitude ». Aucun expert ni aucune institution nationale ou internationale, dont le FMI et la Banque mondiale (BM), ne peut prévoir l’évolution de la situation même sur une année, que dire alors d’une durée de cinq ans, ce n’est pas possible!».

    L’économie marocaine

    Le modèle de développement de l’économie marocaine s’est articulé autour de deux piliers. En effet, selon le Pr Akesbi, «le premier consiste à faire du secteur privé le véritable moteur du développement en termes d’initiative, de création et d’innovation, d’investissement, etc. Le second mise sur les vertus d’une bonne insertion dans l’économie mondiale et sur sa capacité à tirer les taux de croissance vers le haut».

    Il ajoute que malheureusement, «ce modèle a échoué». «Le roi en a fait le constat dans des discours officiels en 2014 et 2017, lors desquels il a fait le constat que ce modèle s’est avéré « inapte à satisfaire les demandes pressantes et les besoins croissants des citoyens, à réduire les disparités catégorielles et les écarts territoriaux et à réaliser la justice sociale »».

    Dans le contexte de la pandémie de Covid-19, «le Maroc a opté pour une réponse par un confinement sanitaire, introduit le 20 mars 2020», rappelle Najib Akesbi.

    «Cet arrêt brutal de toute activité a provoqué une chute massive de la production, étendue aux secteurs de l’industrie, du commerce, en passant par le transport, le tourisme, la restauration, les spectacles et loisirs», avance-t-il. «Les autorités ont mis en place un système de soutien aux plus démunis en leur octroyant entre 800 et 1.200 dirhams selon la taille des ménages».
    «Pas moins de 5,5 millions de chefs de famille s’étaient enregistrés. Si l’on prend la moyenne de 4,6 personnes par ménage, selon le recensement de la population de 2014, on atteint le chiffre de 25,5 millions de personnes, soit près de 70% de la population», déplore-t-il.

    Comparaison et conclusion

    Concernant la question de la production de voitures, de pièces pour l’aéronautique et d’autres industries en place au Maroc dans le cadre de partenariats avec des étrangers, le Pr Akesbi indique que «ces investissements ont été accomplis dans une logique qui relève uniquement des opérateurs étrangers et non d’une vision stratégique de l’État marocain […]. Demain, si ces partenaires décident de quitter le Maroc, tous ces secteurs tomberont en ruine dans les semaines qui suivront leur départ».

    Enfin, le spécialiste juge que «les deux pays ont beaucoup à faire sur les plans de la gouvernance, des réformes structurelles et de la rénovation de leur système politique. Entre l’Algérie, qui a une économie rentière dépendante du pétrole, et le Maroc, dont la croissance dépend de la pluviométrie et où la valeur ajoutée des secteurs dits productifs est insuffisante et dépend pour plus de la moitié de l’importation, chaque pays doit affronter ses propres difficultés souvent aigues».

    «En termes de modèle de développement économique, tout reste à faire dans les deux pays», conclut-il.Sputnik France, 30 avr 2021

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  • Le dilemme commercial de Biden avec l’UE : plus de douleur pour Harley, les distillateurs ou le retrait des tarifs sur les métaux ?

    L’administration Biden est confrontée à un dilemme majeur dans son différend avec l’Union européenne sur les droits de douane sur l’acier et l’aluminium de l’ère Trump : faire marche arrière pour éviter une douleur aiguë à Harley-Davidson Inc et aux distillateurs de whisky ou maintenir les droits même s’ils exacerbent maintenant les pénuries aiguës pour les fabricants américains.

    L’UE a menacé de doubler les droits de douane sur les motos Harley-Davidson (HOG.N), le whisky de fabrication américaine et les bateaux à moteur pour les porter à 50 % le 1er juin, coupant ainsi tout espoir résiduel d’exportations vers le continent.

    Le président Joe Biden s’est engagé à maintenir les protections tarifaires pour les industries de l’acier et de l’aluminium jusqu’à ce que le problème de la capacité de production excédentaire mondiale – largement centrée sur la Chine – puisse être résolu.

    Son sentiment a été repris par la représentante américaine au commerce, Katherine Tai, mercredi, et sa secrétaire au commerce, Gina Raimondo, a déclaré au début du mois que les tarifs douaniers « ont contribué à sauver des emplois américains dans les industries de l’acier et de l’aluminium. »

    Harley-Davidson a également été frappé par une décision d’un tribunal européen selon laquelle ses motos produites en Thaïlande seront traitées comme des produits américains, ce qui les soumet également au tarif de 50% – en plus du tarif normal de 6%.

    « Sans les droits de douane, qui menacent aujourd’hui notre potentiel d’exportation, nous pourrions investir dans l’emploi dans nos usines américaines », a déclaré Jochen Zeitz, directeur général de Harley, lors d’une conférence téléphonique sur les résultats. « Au lieu de cela, nous sommes confrontés à des droits de douane énormes dans une guerre commerciale – dans une guerre commerciale dont nous ne sommes pas responsables. »

    La société basée à Milwaukee mise beaucoup sur l’Europe, son deuxième marché le plus important, pour contribuer à alimenter sa stratégie de redressement. Mais des droits de douane plus élevés donneraient à ses rivaux, notamment Triumph, Honda (7267.T) et Suzuki (7269.T), un avantage massif en matière de prix.

    À Bristol, en Pennsylvanie, le distillateur artisanal de Dad’s Hat Pennsylvania Rye Whiskey a récemment réussi à expédier sa première palette à un distributeur européen en plus de deux ans, après que les droits de douane actuels de 25 % aient freiné une activité d’exportation croissante en 2018.

    « Si vous doublez ces droits de douane, oubliez tout ça. Ce serait terminé », a déclaré Herman Mihalich, propriétaire de Mountain Laurel Spirits LLC, à propos de ses perspectives d’exportation.

    SIDERURGISTES : TENIR LA LIGNE

    Le syndicat United Steelworkers et les usines qui emploient ses membres demandent instamment à l’administration de continuer à soutenir les droits de douane de la section 232 sur l’acier et l’aluminium, en faisant valoir que leur suppression permettrait à l’acier chinois subventionné de revenir sur le marché américain via des pays tiers.

    Le président du Syndicat des Métallos, Tom Conway, a reconnu la douleur de Harley, mais a déclaré que les protections devaient rester en place jusqu’à ce que la capacité excédentaire chinoise soit réduite.

    « Certaines personnes sont blessées lorsque ce genre de choses se produit. Je comprends donc ce qu’ils disent. Mais je ne pense pas que la mesure 232 puisse être levée », a déclaré M. Conway à Reuters, ajoutant que la question pourrait peut-être être réglée par des quotas d’importation d’acier pour l’Europe.

    La représentante américaine au commerce, Mme Tai, a déclaré aux sénateurs qu’elle travaillait avec ses homologues de l’UE pour trouver une solution, mais qu’ils devaient s’attaquer au problème de la capacité excédentaire de la Chine, qui produit la moitié de l’acier mondial.

    Elle a déclaré qu’elle espérait que les responsables de l’UE considéraient le problème « comme un défi aussi sérieux que le nôtre pour leur capacité à produire et à être compétitifs dans le domaine de la sidérurgie, et qu’en travaillant ensemble, nous pourrions résoudre ces séries de droits de douane afin de pouvoir unir nos forces sur une vue d’ensemble ».

    L’UE n’a jamais accepté les prémisses des droits de douane de 25 % sur l’acier et de 10 % sur l’aluminium imposés par l’ancien président Donald Trump en mars 2018, droits fondés sur une loi commerciale datant de la guerre froide visant à protéger les industries nationales jugées essentielles à la sécurité nationale.

    Les critiques de l’UE aux industries consommatrices de métaux et la Chambre de commerce des États-Unis ont fait valoir que les métaux étaient des produits de base disponibles en quantité suffisante pour répondre aux besoins de défense des États-Unis et que les producteurs européens dans les pays qui sont des alliés de confiance des États-Unis ne présentent aucune menace pour la sécurité des États-Unis.

    Sabine Weyand, directrice générale de la section commerciale de la Commission européenne, a déclaré au début du mois qu’elle craignait que les deux parties ne « manquent de temps ».

    UN MARCHÉ SERRÉ

    Lorsque les droits de douane ont été imposés, l’industrie sidérurgique présentait un visage très différent de celui qu’elle présente actuellement, où l’offre est limitée. Les importations affluaient, prenant près de 30 % du marché américain et maintenant les prix au comptant de l’acier laminé à chaud dans le Midwest américain en dessous de 600 dollars la tonne.

    L’objectif des tarifs douaniers était de ramener les aciéries américaines à 80 % de leur capacité, un niveau auquel elles pouvaient prospérer, et les importations ont chuté à environ 15 % du marché américain en janvier.

    Mais cette semaine, dans un contexte de graves pénuries causées par la pandémie de coronavirus, ce prix au comptant dépasse les 1 500 dollars la tonne, ce qui, selon certains utilisateurs d’acier, rend l’importation d’acier et le paiement des droits de douane de 25 % moins coûteux dans certains cas.

    Les importations d’acier ont fait un bond de 20,7 % en mars par rapport à février pour atteindre 2,3 millions de tonnes, même si le total depuis le début de l’année n’a augmenté que de 3,1 %, selon les données de l’American Iron and Steel Institute.

    « Je pense que nous sommes en présence d’une tempête parfaite en termes de contraintes de capacité et de hausse de la demande. Et les aciéries, à tort ou à raison, gèrent cela par les prix », a déclaré Todd Leebow, président de Majestic Steel USA, un centre de services sidérurgiques basé à Cleveland et spécialisé dans l’approvisionnement en acier de fabrication américaine.

    « Si nous voulons acheter de l’acier au comptant auprès des aciéries, nous ne pouvons pas l’obtenir », a déclaré M. Leebow, ajoutant que l’offre est limitée dans le monde entier et que les délais d’importation sont longs.

    L’industrie avait fermé jusqu’à 30 % de ses capacités pendant la pandémie de coronavirus, et sa réouverture a été lente. Plusieurs hauts fourneaux fermés l’année dernière sont toujours à l’arrêt, et les nouvelles usines de fours à arc électrique construites à la suite de la mise en place des tarifs douaniers ont mis du temps à augmenter leur production.

    Le secteur s’est également consolidé, augmentant ainsi son pouvoir de fixation des prix. L’année dernière, le mineur de fer Cleveland-Cliffs Inc. (CLF.N) a racheté AK Steel et les actifs américains d’Arcelor Mittal (MT.LU), tandis que U.S. Steel (X.N) a acheté Big River Steel, un producteur de mini-moulins de l’Arkansas. Les deux entreprises continuent de mettre au ralenti leurs vieilles usines.

    Nucor Corp (NUE.N), le plus grand producteur d’acier américain, a annoncé la semaine dernière le bénéfice le plus élevé de son histoire pour le premier trimestre, invoquant une forte demande et des prix plus élevés.

    MIRAGE DE L’EMPLOI

    L’administration Trump avait promis une relance de l’emploi dans la ceinture de rouille lorsqu’elle a imposé les tarifs douaniers en 2018. Mais après une hausse en 2019 suivie de fermetures COVID-19, l’emploi dans les usines sidérurgiques en février était en baisse d’environ 2 300 emplois par rapport aux niveaux antérieurs aux tarifs douaniers, selon les données du ministère du Travail.

    Kevin Dempsey, président de l’AISI, qui représente les principaux sidérurgistes, soutient que la consolidation est un signe de santé et d’augmentation des investissements pour l’industrie, et que la pénurie d’approvisionnement actuelle est un goulot d’étranglement temporaire que connaissent de nombreuses autres industries, notamment les semi-conducteurs.

    Il a cité une étude de mars de l’Economic Policy Institute montrant que l’industrie s’est engagée à investir 15,7 milliards de dollars dans des installations sidérurgiques américaines nouvelles ou modernisées depuis la mise en œuvre des tarifs douaniers en 2018, ce qui ajoutera 3 200 nouveaux emplois directs.

    Avec l’administration Biden qui pousse maintenant un plan d’infrastructure massif de 2 000 milliards de dollars, la demande d’acier devrait augmenter, et certains doutent que cette demande puisse être satisfaite si les tarifs douaniers restent en place.

    « Il va devenir largement inabordable de construire toutes ces nouvelles infrastructures ou de les moderniser si le prix de l’acier est de 1 300 dollars la tonne », a déclaré Kip Eideberg, qui dirige les relations avec le gouvernement et l’industrie à l’Association of Equipment Manufacturers, qui représente plus de 1 000 entreprises, dont Caterpillar Inc (CAT.N) et Deere & Co (DE.N).

    M. Leebow, distributeur d’acier de Cleveland, a déclaré qu’il soutenait les tarifs de la section 232, mais qu’il était maintenant temps de les modifier.

    « Je supprimerais les droits de douane pour l’Europe et mettrais en place un système de quotas pour l’Europe et maintiendrais les droits de douane en place pour les pays qui sont de mauvais acteurs », a-t-il déclaré.

    Reuters, 29 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Europe, marché, échange, commerce, douanes, économie, importations, exportations, UE, acier, aluminium,

  • Une présidence sans drama ni scandales: comment Joe Biden a réussi à imprimer sa marque

    Joe Biden a vu grand. Il a bougé vite. Il a surpris ses détracteurs et certains de ses partisans. En 100 jours, Joe Biden, 46e président des Etats-Unis, a imprimé sa marque.

    Sans effets de manche, fidèle au ton empathique et volontiers familier qu’il affectionne, celui qui avait d’abord été élu sur une promesse de calme après la tempête Trump avance à grandes enjambées.

    Moqué pour ses hésitations et ses gaffes? Il se montre discipliné, communication soigneusement calibrée à l’appui. Il tient tête à Vladimir Poutine et Xi Jinping avec des formules qui font mouche (« Il n’a pas une once de démocratie en lui », lâche-t-il à propos de son homologue chinois).

    Accusé de manquer de coffre? Le plus vieux président de l’histoire met en avant records après records sur la vaccination (plus de 200 millions de doses administrées). Il fait adopter en quelques semaines un plan de soutien de l’économie de 1.900 milliards de dollars et en propose dans la foulée un autre sur les infrastructures d’un montant équivalent.

    « Il a été sous-estimé, mais cela s’explique en partie par son parcours. Durant sa carrière de sénateur, il a toujours privilégié le pragmatisme et les changements par petites touches », explique à l’AFP Julian Zelizer, professeur d’histoire à l’université de Princeton.

    « Même durant sa campagne, il faisait l’éloge de la modération et de la normalité. D’une certaine manière, il a changé de stratégie en optant pour plus d’audace. C’est une stratégie qui, d’un point de vue politique, a payé ».

    Présidence sans drames

    Symbole d’un style simple qu’il revendique, il sort régulièrement de sa poche de costume une petite fiche sur laquelle sont inscrits les principaux indicateurs de la pandémie, dont le nombre de morts.

    Entouré d’une équipe jusqu’ici unie, il offre le spectacle d’une présidence sans drames ni scandales. Le déchirement annoncé du Parti démocrate n’a pas eu lieu. L’aile gauche a montré quelques signes d’impatience mais a jusqu’ici soutenu « Joe ».

    Au quotidien, la Maison Blanche donne l’image d’une « machine bien huilée », pour reprendre la formule utilisée par Donald Trump pour décrire, dans une étrange pirouette, le chaos qui régnait dans les couloirs de la prestigieuse West Wing durant son mandat.

    Sur le front international aussi, Joseph Robinette Biden Jr s’est rapidement positionné.

    Son « sommet climat » – virtuel mais bien orchestré – a marqué de façon spectaculaire le retour des Etats-Unis (« America is back ») dans ce jeu diplomatique dont son prédécesseur s’était retiré avec fracas.

    Cette grand-messe à peine achevée, il a tenu samedi une promesse de campagne emblématique: il a prononcé le mot « génocide » pour parler de la mort d’un million et demi d’Arméniens massacrés par l’Empire ottoman en 1915.

    Aucun de ses prédécesseurs n’avait osé, craignant la vive réaction de la Turquie: Barack Obama s’était, lui aussi, engagé à le faire, mais avait reculé une fois installé dans le Bureau ovale.

    Majorité étriquée

    En vieux routier de Washington, il sait cependant que le plus dur est à venir.

    Sa majorité étriquée au Congrès est une vulnérabilité: elle place une poignée de sénateurs démocrates – tel Joe Manchin – en position d’arbitres surpuissants.

    Son plan d’investissement dans les infrastructures n’est à ce jour qu’un projet. Les discussions s’annoncent âpres, l’issue du combat législatif est incertaine.

    Sur les armes à feu, comme sur les lois électorales, son impuissance pourrait bientôt apparaître de manière flagrante.

    Sur l’épineux dossier de l’immigration enfin, Joe Biden est, depuis son arrivée au pouvoir sur la défensive. Tâtonnements, rétropédalages: tiraillée entre la promesse d’une politique migratoire plus « humaine » et la crise à la frontière mexicaine, avec des arrivées par milliers de migrants, la Maison Blanche est à la peine.

    Mercredi, à la veille de l’anniversaire symbolique des 100 jours, il prononcera son premier discours de politique générale devant le Congrès, en prime-time.

    Sa porte-parole Jen Psaki a promis une allocution centrée sur l’enfance, l’éducation, la santé, « les priorités de la classe moyenne ». Avec, au coeur du dispositif, une hausse des impôts pour les Américains plus riches.

    FDR? LBJ?

    Dans le camp démocrate, la machine s’emballe, les comparaisons flatteuses – parfois hâtives – pleuvent.

    Certains évoquent Franklin D. Roosevelt (« FDR ») et l’audace du New Deal pour relever le pays englué dans la Grande Dépression. D’autres citent Lyndon B. Johnson, qui avait mis à profit sa fine connaissance des rouages du Congrès pour faire bouger les lignes dans la société américaine.

    Joe Biden rejoindra-t-il le petit groupe – prestigieux – des présidents qui ont laissé leur empreinte dans l’histoire américaine?

    « C’est possible, mais il est beaucoup trop tôt pour le dire », tempère Julian Zelizer.

    En face, privé de son compte Twitter mais surtout du puissant mégaphone de la présidence, Donald Trump est pour l’heure inaudible. Ses communiqués rageurs, presque quotidiens, tombent dans le vide.

    Comme pour mieux dire que la page est tournée, Joe Biden n’évoque presque jamais son bouillonnant prédécesseur.

    Mais « l’ancien gars », comme il l’avait qualifié il y a quelques semaines, reste extrêmement populaire dans le camp républicain. Et pourrait donner de la voix à l’approche des élections de mi-mandat, fin 2022, où Joe Biden jouera gros.

    D’où la volonté de ce dernier de frapper fort (« go big ») en début de mandat, tant qu’il a tous les leviers du pouvoir.

    DH.be, 25 avr 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Joe Biden, Maison Blanche, Chine, Russie, coronavirus, covid 19, vaccination, économie, Donald Trump,

  • Le climat pour adoucir les mœurs (Edito de l’Expression)

    Pratiquant le chaud et le froid, les Etats-Unis de Joe Biden semblent ne pas maîtriser complètement leurs zigzags diplomatiques. C’est ainsi que leur valse-hésitation se traduit, dans plusieurs différends géostratégiques, par le recours habituel aux sanctions censées prouver un leadership incontournable et par des appels au dialogue sur d’autres dossiers tels que la non-prolifération nucléaire, le climat etc. C’est ainsi que l’ancien secrétaire d’Etat de Barack Obama, John Kerry, Monsieur Climat dans l’administration Biden, s’est rendu à Pékin pour tenter d’amadouer l’ogre chinois, vivement décrié par Trump, durant tout son mandat, et pointé du doigt par son successeur qui promet de maintenir la pression. Raison pour laquelle le président Xi Jinping a occulté le sujet, lors de l’inauguration virtuelle du 20ème Forum de Boao, un Davos asiatique organisé depuis 2001, sur l’île de Hainan.

    Il a disserté sur le développement vert et plaidé pour l’ouverture, dans les échanges internationaux, sans consentir un seul mot sur l’événement planétaire virtuel auquel les Etats-Unis attachent une extrême importance, le sommet sur le climat que Joe Biden organise demain, deux jours durant.

    Le président russe Vladimir Poutine qui fait face à une levée de boucliers occidentale, au sujet de l’Ukraine, de l’opposant Navalny et de quelques autres motifs tout trouvés, a annoncé sa présence, tout en maintenant le suspense sur la proposition de sommet, adressée par son homologue américain.

    Comme Xi Jinping, Poutine est partisan d’un véritable multilatéralisme dont les règles «ne doivent plus être définies par un seul pays, ou une poignée de pays». Autrement dit, la Chine et la Russie veulent une autre gouvernance mondiale, fondée sur des rapports d’égalité et non sur des dominations assorties de menaces, de sanctions et, le cas échéant, de guerres plus ou moins larvées. Le langage de Pékin et de Moscou n’est pas commun, par hasard.

    Il découle d’une expérience assurée et d’une conviction que le monde est en phase de gigantesques bouleversements, avec l’émergence de nouvelles régions, à la fois dynamiques et conquérantes, de sorte que les Occidentaux ne sont plus en mesure de donner des leçons à tout-venant. La Chine est d’autant plus à l’aise, en cela, qu’elle a obtenu, en novembre 2020, l’adhésion au pacte régional économique global (RCEP) de 15 pays d’Asie, préfiguration du visage futur de la planète. Mais, en attendant, il faut sauver le climat.

    L’Expression, 22 avr 2021

    Etiquettes : Monde, Etats-Unis, Chine, Russie, climat, économie, Joe Biden,

  • La défiance atteint son paroxysme

    Tout va bien? Non! Rien ne va. Il faut être clair, le bon fonctionnement de notre société montre des limites qui détériorent la confiance en bien des endroits.

    Nous pouvons illustrer ces dysfonctionnements à travers 4 domaines distincts: l’économie, la solidarité, l’implication individuelle et la gouvernance.

    L’économie, le déficit et son financement
    Ce n’est pas un scoop, notre dette publique s’envole au galop, sous les effets d’un déficit abyssal. Les volontés publiques, et en particulier le pied lourd de la BCE qui arrose sans discontinuité le marché de « billets », poussent la masse monétaire à un niveau jamais atteint. Artificiellement, l’enjeu du déficit et son financement ne sont plus des préoccupations du moment. Les économistes sont unanimes: la monnaie ne repose que sur la confiance que les parties lui réservent, l’altérer est dramatique. Et pourtant cette confiance s’étiole. Le bitcoin dont la valeur transactionnelle progresse constamment, l’or comme valeur refuge, l’immobilier comme actif tangible, tous attirent nettement. Ils se renforcent en réponse à une défiance croissante en la monnaie. Quelle sera la prochaine étape…?

    La solidarité et les aides publiques
    Les aides à l’économie réelle sont justes tant qu’elles sont proportionnelles. Lorsque vous exploitez une activité et que l’État vous exproprie le droit de l’exploiter, à des fins collectives, il doit vous indemniser justement. Mais depuis la crise s’installe. Et les privations demeurent. Il est donc bien du devoir de l’État de soutenir les dizaines de milliers de professionnels littéralement étouffés. Pas par pitié, mais par justice.

    Le coût de cette aide est surmontable. Il doit être comparé à l’énorme trou que cette disparition laissera, à défaut d’assistance, en termes de charges sociales et publiques et de recettes perdues. En annonçant la taxation des primes covid, l’État fit preuve d’un égocentrisme public déplacé: celui de vouloir contenir un peu « son » déficit public face au séisme économique de ses bénéficiaires… Interrogez les victimes des attentats de 2016 et vous verrez que nos institutions abandonnent très vite les blessés d’une crise après le passage de la lumière.

    Agir ainsi alimente le terreau de la méfiance, un puissant catalyseur d’une fracture croissante entre le monde public et le monde privé.

    L’implication individuelle plutôt que l’exclusion sectorielle
    Un confinement est par nature un point de rupture vis-vis du quotidien. Tu fais et puis tu ne peux plus faire, un temps. La difficulté vient quand le temps s’installe. Le « lockdown belge » repose sur deux principes que sont la protection du plus faible et le moyen d’y arriver par une privation différenciée: certaines activités sont autorisées et d’autres ne le sont pas. Les 2 principes sont bien légitimes en soi, c’est la raison pour laquelle elle bénéficie initialement d’une adhésion naturelle.

    Mais la stratégie n’a pas fonctionné, car on a oublié que ces deux principes, pour vaincre la covid, requièrent deux préalables: la discipline collective (chacun se prive) et in fine les merveilles de la science (le vaccin). L’homme est un animal, sa discipline covid est le produit de plusieurs facteurs dont l’éducation et la pertinence de la sanction, notamment à travers la communication… Bref, le produit d’un investissement à court terme et à long terme. À l’heure où les médias de l’immédiateté permettent d’attirer l’attention de multiples façons, personnellement j’ai été très peu exposé à une communication qui m’atteint, qui me touche, qui me parle et qui m’implique. Ce que j’ai vu et entendu est collectif: c’est l’autre qui fera l’effort et ça fonctionnera… ou pas. Faute de résultat, l’adhésion disparait nettement et la méfiance s’installe confortablement, inverser cette tendance s’avèrera difficile.

    La bonne gouvernance et le « vaccingate »
    Le vaccin est l’exemple parfait d’un dérapage public. Annoncé à renfort de communication, il devait garantir à tous l’immunité à brève échéance. Aujourd’hui des pays comme Israël, le Maroc, l’Angleterre, les États-Unis ou Malte donnent la leçon. Mais les travers sont partout. Le saucissonnage de notre stratégie, de nos outils et des modalités de vaccination entre l’Europe, le Fédéral, les régions, les provinces et les acteurs communaux sont le berceau d’une impréparation digne des meilleurs « study case » universitaires. Ces hésitations alimentent en continu le sentiment d’une gestion de crise chaotique. Mieux, lorsqu’un politique manifeste son désaccord ou exprime l’évident non-respect de certaines règles difficiles, ils font la une de tous les médias, loin des préoccupations du peuple. Ceci renforce le décalage entre celui-ci et les élites au profit de la méfiance.

    En conséquence: un trou, un immense trou qui ne règle rien. Une terrible frustration entre ce monde qui nous pilote, et vous et moi qui les subissons. Ce trou s’appelle méfiance. Et même si je pense qu’il est bien aujourd’hui difficile d’être un homme public qualitatif, le temps est venu de changer leurs attitudes sans bruit, loin des lumières, d’instaurer la bonne gestion au top de nos priorités, d’organiser l’univers public pour assurer simplement un bon fonctionnement.

    Et s’ils en prenaient véritablement pleine conscience…?

    Par Emmanuel Degrève, conseil Fiscal, partner chez Deg & Partners, professeur à l’EPHEC et président du Forum For the Future.

    L’Echo, 16 avr 2021

    Etiquettes : Belgique, économie, pandémie, covid 19, coronavirus, vaccination, Maroc, Israël, Angleterre, États-Unis, Malte, gestion,  

  • Maroc, Etats-Unis, Chine… Stratégie à l’international : AXELERA aux avant-postes !

    Communiqué de presse
    Lyon, le 28 septembre 2015

    Maroc, Etats-Unis, Chine…

    Stratégie à l’international : AXELERA aux avant-postes !

    Calendrier chargé, en cette rentrée, pour AXELERA et les sociétés de la filière ChimieEnvironnement adhérentes du pôle. En ligne de mire, de nombreux déplacements d’entreprises à l’étranger, et autant d’occasions de bénéficier d’opportunités uniques de business. Convaincu que lorsqu’elles « chassent en meute » à l’international, les entreprises françaises réussissent à se faire ouvrir des portes et à nouer des contacts qu’elles n’auraient pas autrement, le pôle multiplie les actions entre l’Afrique, l’Asie et l’Amérique. Prochain rendez-vous dans quelques jours au Maroc.

    Office Chérifien des Phosphates et KIMIA AFRIKA : perspectives prometteuses au Maroc ! Début octobre, le pôle de compétitivité Chimie-Environnement Lyon & Rhône-Alpes AXELERA accompagne au Maroc une délégation d’entreprises composée de XX adhérents. Organisé par AXELERA dans le cadre de son Plan de Développement International (PDI), ce voyage de XX jours à vocation à favoriser le rapprochement entre le pôle, ses adhérents et les acteurs locaux à l’occasion de différents rendez-vous.

    Premier temps fort de ce déplacement : une réunion lundi 5 octobre entre le comité stratégique d’AXELERA, dont Jean-Manuel MAS et Pierre BECCAT, respectivement Directeur et Président du pôle, et les représentants de l’Office Chérifien des Phosphates (OCP), l’un des principaux exportateurs mondiaux de phosphate brut, d’acide phosphorique et d’engrais phosphatés. Une rencontre qui vise à faciliter la collaboration entre OCP et les membres fondateurs et adhérents d’AXELERA, tant en matière de R&D que d’industrialisation et de commercialisation.

    Par ailleurs, de mardi 6 au jeudi 8 octobre, le pôle propose aux membres de sa délégation de « networker » directement avec OCP lors de rendez-vous BtoB, dans l’optique d’identifier de potentiels partenaires locaux et de développer de futures collaborations.

    En complément de ces rencontres, les adhérents d’AXELERA prenant part à ce voyage sont invités à une visite du site de Jorf Lasfar, impressionnant complexe industriel de 1 700 hectares qui produit chaque année 2 millions de tonnes P2O5 sous forme d’acide phosphorique.

    Parallèlement, AXELERA profite de sa présence au Maroc pour participer, avec trois de ses adhérents, au salon des Matières Premières et des Technologies de la Chimie, KIMIA AFRIKA, du 6 au 8 octobre à Casablanca. Une opportunité unique pour les sociétés MIXEL, DE DIETRICH et XXX de se positionner comme fournisseurs de procédés et de technologies et de présenter leurs solutions innovantes aux 4 000 acteurs internationaux de la Chimie et Parachimie, rassemblés à l’occasion de ce rendez-vous incontournable du secteur. Jean-Manuel MAS, Directeur d’AXELERA, interviendra par ailleurs sur le thème « Pourquoi l’usine de demain sera-t-elle forcément éco-efficiente ? » sur le plateau TV du salon, mardi 8 octobre de 12h00 à 12h30.

    Opportunités de business made in USA au salon PITTCON

    En 2016, AXELERA met le cap vers les USA en participant, pour la première fois, au salon PITTCON à Atlanta, du 6 au 10 mars prochains. A la fois salon et congrès, cet événement mondial incontournable des sciences de laboratoire intéresse directement plusieurs adhérents du pôle, spécialisés dans l’instrumentation et l’analyse industrielle. Certains d’entre eux y ont d’ailleurs déjà exposé, mais de façon individuelle. Ces derniers, désireux de promouvoir aux Etats-Unis leurs technologies tout en mettant en avant leur identité régionale, voire nationale, ont sollicité le pôle pour l’organisation d’un espace institutionnel et collectif leur permettant d’optimiser leur visibilité en mutualisant leurs espaces de stand. L’appel a été entendu par AXELERA qui, soucieux de répondre aux demandes de ses adhérents, organise pour la première fois en mars prochain, via son PDI, une action collective lors de ce salon. Les 6 PME EIF, IDEEL, APIX, HEMERA, ETHERA et AVENISENSE co-exposeront ainsi sur un stand collectif de 72 m 2 , en tant qu’acteurs rhônalpins innovants de l’analyse industrielle.

    Une bonne nouvelle pour bon nombre d’adhérents de la filière, comme en témoigne Franck BACO ANTONIALI, Responsable du Département Analyse Industrielle chez IDEEL (Institut de Transition Energétique) : « PITTCON est le salon mondial de référence en analyse. Tous les acteurs, aussi bien constructeurs qu’utilisateurs, s’y retrouvent chaque année. En 2016, AXELERA organise un pavillon collectif : c’est une belle opportunité pour IDEEL et les autres adhérents du pôle de présenter nos innovations françaises, sous une bannière commune ! »

    La Chine, toujours en ligne de mire

    Enfin, AXELERA poursuit ses actions en Chine, pour permettre à ses adhérents d’y développer toujours plus leurs activités. Côté salons, le pôle emmène notamment 8 de ses adhérents en mai prochain au salon IE EXPO Shanghai, dédié à l’environnement et au recyclage, puis exposera fin octobre 2016 à EXPO ASIA. Parallèlement, plusieurs missions partenariales avec d’autres pôles sont prévues au 4ème trimestre, avec notamment l’organisation de rencontres B2B et des visites de sites industriels.

    A propos d’AXELERA

    Créer de la valeur en faisant émerger des solutions innovantes et compétitives pour l’industrie à la confluence de la chimie, de l’environnement et de l’énergie, et rayonner au niveau international à partir d’un fort socle rhônalpin, telle est l’ambition d’AXELERA, le pôle de compétitivité chimie-environnement Lyon et Rhône-Alpes, créé en 2005 par ARKEMA, le CNRS, ENGIE, IFP Energies nouvelles, SOLVAY et SUEZ environnement.

    AXELERA rassemble et coordonne les acteurs de l’industrie, de la recherche et de la formation en chimie et en environnement, autour de 5 axes stratégiques : matières premières renouvelables, usine éco-efficiente, matériaux et produits pour les filières industrielles, recyclage et recyclabilité, préservation et restauration des espaces naturels et urbains.

    Classé parmi les pôles très performants par l’Etat, labellisé Gold par l’Union Européenne et fort d’un réseau de plus de 300 adhérents, AXELERA a enclenché une forte dynamique d’innovation, avec 232 projets de R&D labellisés par le pôle et financés pour un montant global de 725 M€.

    www.axelera.org

    Contacts presse

    Agence OXYGEN – Manon Weber et Anne Masson – tel. +33 (0)3 67 10 05 68 – manonw@oxygen-rp.com

    AXELERA – François Brunet – tel. +33 (0)4 72 78 86 47 – francois.brunet@axelera.org

    Axelera, 10 avr 2021

    Etiquettes : Maroc, Axelera, investissement, délocalisation, économie, OCP, phosphates, fertilisants,

  • Qu’en est-il des indicateurs expérientiels de bien-être ?

    Qu’en est-il des indicateurs expérientiels de bien-être ?
    Nous devons mesurer l’état de notre développement sur le terrain plutôt que de faire aveuglément confiance à l’économie de ruissellement.

    Le fait que le produit intérieur brut (PIB) ne soit pas une mesure pleinement satisfaisante du progrès d’un pays n’est plus une nouvelle. La prise de conscience des insuffisances du PIB pour révéler l’état de développement d’une nation est désormais presque généralisée. Le mantra qui veut que « tout ce qui peut être mesuré peut être amélioré » a été critiqué pour sa linéarité excessive et son objectivité trompeuse. Un an après avoir reçu le prix Nobel d’économie en 1998, Amartya Sen a publié Development as Freedom. Le livre commence par cette déclaration sans détours : « Le développement peut être considéré… comme un processus d’expansion des libertés réelles dont jouissent les gens. L’accent mis sur les libertés humaines contraste avec des visions plus étroites du développement, telles que l’identification du développement à la croissance du produit national brut, ou à l’augmentation des revenus personnels, ou à l’industrialisation, ou au progrès technologique, ou à la modernisation sociale. »

    Une décennie plus tard, en 2009, trois économistes – Sen, Joseph Stiglitz et Jean-Paul Fitoussi – ont mené une étude novatrice sur les alternatives au PIB, à la demande du président français de l’époque, Nicolas Sarkozy.

    Puis, après plus d’une décennie de contestations et, maintenant, dans le sillage d’une pandémie mondiale qui a à la fois révélé et amplifié les inégalités sociales systémiques à travers le monde, mesurer les progrès d’une nation d’une manière holistique et significative semble plus urgent que jamais.

    Dans le même temps, depuis 1972, le Bhoutan promeut un indice de « bonheur national brut (BNB) » comme moyen d’équilibrer l’influence de la modernité et la préservation de la tradition avec une éthique bouddhiste de compassion, de contentement et de calme. Après la crise financière de 2008, le monde s’est sérieusement penché sur le BNB comme une alternative viable aux modèles de développement centrés sur la croissance.

    Ironiquement, lorsqu’en 2017, les Nations unies ont publié un rapport classant les pays en fonction du bonheur, le Bhoutan est arrivé en 97e position, tandis que la Norvège a revendiqué le titre de pays le plus heureux. Dernièrement, le peuple bhoutanais n’a pas été unifié dans l’autoproclamation de son pays en tant que « pays heureux ». Un animateur radio bhoutanais a résumé ainsi la montée du cynisme dans le pays : « L’idée du GNH a peut-être mis le Bhoutan sur la carte, mais le concept a été détourné par l’Occident – et quantifié à un degré qui le rend méconnaissable pour les Bhoutanais ordinaires. »

    Mesurer le bonheur reste difficile en raison de l’éventail déconcertant de subjectivités qu’il recouvre – du bonheur en tant qu’émotion personnelle à un moment donné (je me sens heureux parce que j’ai mangé une glace aujourd’hui) au bonheur en tant qu’évaluation cognitive de quelque chose (j’aime prendre le train de banlieue parce qu’il m’amène chaque jour à destination en toute sécurité et à l’heure).

    De nombreux experts ont parlé du « bien-être » comme d’une mesure plus inclusive et durable que celles qui se concentrent principalement sur des indicateurs mesurables tels que le revenu par habitant. Considérez ceci : Le PIB par habitant du Bangladesh approche les 2000 dollars. Le Bangladesh est désormais la troisième économie à la croissance la plus rapide au monde. D’un montant dérisoire de 8,75 milliards USD au moment de son indépendance, son économie devrait atteindre près de 500 milliards USD d’ici 2025. Le monde semble considérer le Bangladesh comme un exemple de réussite. C’est une excellente nouvelle.

    Cependant, l’expérience de l’impressionnant développement national dans la vie quotidienne du pays est considérablement inégale. Si vous demandez à une femme qui se rend à son travail près d’un arrêt de bus à Dhaka comment est sa vie aujourd’hui, elle vous répondra peut-être ceci : la vie est bien meilleure qu’avant puisque j’arrive à joindre les deux bouts, mais le loyer de ma maison est trop élevé et trouver une école primaire abordable et de qualité pour mes enfants est une lutte constante. En outre, j’ai toujours peur d’être harcelée sexuellement dans les transports en commun.

    Si sept personnes sur dix interrogées au hasard dans la rue expriment plus ou moins le même sentiment, alors il est sérieusement nécessaire, sur le plan politique, de trouver de nouveaux indicateurs de la qualité de la vie quotidienne. Bien entendu, cela ne signifie pas que le PIB est obsolète. L’argument ici est que les indicateurs classiques doivent être complétés par d’autres types d’indicateurs pour comprendre les effets du développement national sur la vie quotidienne.

    Comment les décideurs politiques devraient-ils recalibrer les paramètres dominants pour évaluer les conditions sur le terrain ? L’expérience de la vie quotidienne peut être mesurée par une combinaison de mesures quantitatives (qualité de l’air) et qualitatives (utilisation du passage piéton comme outil de sécurité dans les rues). Des supra-indicateurs comme le PIB ou d’autres mesures de santé pourraient-ils être complétés par ce que l’on pourrait appeler des « indicateurs expérientiels » ? (Je me concentre ici uniquement sur les villes ; il devrait y avoir des indicateurs pour le bien-être rural également).

    Les indicateurs expérientiels suivants pourraient être pris en compte.

    Score des sentiers pédestres et de la marche : Les personnes de toutes les classes économiques et de tous les sexes devraient pouvoir utiliser les sentiers pédestres de manière confortable, sûre et agréable. Les sentiers doivent avoir une largeur suffisante pour faciliter une circulation piétonne à double sens et être libres d’obstacles. De nombreuses villes utilisent désormais le Walk Score pour mesurer l’accessibilité à pied d’une adresse. Le Walk Score est basé sur le temps nécessaire à une personne pour atteindre une commodité urbaine proche (comme un parc, un hôpital ou une station de métro). Le score le plus élevé est attribué à une adresse où une commodité est accessible en cinq minutes de marche, tandis que zéro point est attribué à celles dont les installations nécessitent plus de 30 minutes de marche. Un « paradis pour les marcheurs » a un score de 90 à 100. La marchabilité rend une ville humaine, démocratique et saine. Elle représente l’état de bien-être d’une zone urbaine et la meilleure arme contre la ségrégation oligarchique de la ville.

    Les transports publics : Il est désormais communément admis que l’épine dorsale de l’urbanisme durable est le transport en commun, car c’est le moyen le plus rentable et le plus respectueux de l’environnement de faciliter la mobilité urbaine. Les villes utilisent le Transit Score pour mesurer la qualité de la desserte d’un lieu par les transports en commun. Il est calculé en fonction de l’utilité des transports publics en termes d’itinéraires empruntés, de fréquence de service et d’accessibilité à la station la plus proche sur l’itinéraire. Le prochain métro surélevé de Dhaka devrait être l’occasion d’instituer le Transit Score comme mesure du bien-être urbain à Dhaka.

    Gestion des déchets : En se promenant dans les rues de Dhaka ou de toute autre grande ville du Bangladesh, on est confronté à l’inévitable calamité environnementale : les déchets solides en décomposition dans la rue. Nous avons un seuil d’hygiène publique précairement bas pour des raisons qui nécessitent des débats nationaux et des études anthropologiques solides. Avec l’urbanisation rapide du Bangladesh, la production totale de déchets solides dans les villes devrait atteindre 47 000 tonnes par jour d’ici 2025. Si 50 % des déchets solides quo tidiens de Dhaka ne sont pas collectés dans les rues, comment le PIB pourrait-il réduire la puanteur ? Nous avons besoin d’un score de gestion des déchets solides (SWMS) pour mesurer l’état de santé publique d’un lieu. Si je me rends à Lalmatia pour louer une maison, je devrais être en mesure de connaître le SWMS de la zone et de décider ensuite si je dois y louer ou non.

    Accès à un environnement vert et naturel : La nature est thérapeutique. Les espaces verts urbains sont les meilleures et les moins chères de nos infrastructures de santé publique, qui nous rajeunissent et nous gardent en bonne santé. Les villes vivables créent des forêts miniatures comme des oasis urbaines, créant un écosystème d’arbres, d’oiseaux, de vent, d’air, d’odeurs et de calme. Un parc vert peut créer des moments zen, réduisant le stress mental de la vie urbaine trépidante. Les sociétés municipales et les municipalités devraient commencer à utiliser l’indice de verdure des quartiers urbains (UNGI) pour évaluer la quantité et la qualité des espaces verts au niveau des quartiers. Les concours organisés dans les quartiers pour améliorer l’UNGI devraient avoir un impact à l’échelle de la ville. Les fruits de la croissance économique doivent être ressentis dans notre vie quotidienne.

    Qualité de l’espace public : Une ville sans espaces publics accessibles, conviviaux pour les piétons et démocratiques est comme une pièce sans fenêtre, étouffante, claustrophobe et malsaine. Les espaces publics nourrissent l’esprit communautaire des habitants des villes. Si vous vous rendez à Barcelone pour la première fois en tant que touriste, il y a de fortes chances que vous visitiez Las Ramblas avant de connaître le PIB de l’Espagne. La plupart des « espaces publics » de Dhaka sont des nœuds de rue comme Shahbagh Mor, l’intersection TSC ou l’avenue Manik Mia. Aucun de ces lieux nodaux n’est conçu comme un espace public sûr et sain. Quel serait l’indice d’espace public de Dhaka ?

    L’accessibilité à l’internet : La compétitivité mondiale et la démocratie numérique des villes seront de plus en plus déterminées par leur accès au haut débit. Près d’un quart des Américains vivant en milieu urbain – 23 %, soit 62 millions de personnes – n’ont pas accès au haut débit. Au Brésil, ce pourcentage est de 38 %, en Inde de 31 % et en Allemagne de 11 %. Selon une enquête menée par le Bureau des statistiques du Bangladesh en 2019, au Bangladesh, 62 % des ménages n’ont pas accès à Internet à domicile. Les raisons de cette disparité sont la qualité de l’internet, l’accessibilité financière, les connaissances en informatique et les conditions socio-économiques d’un pays. Dans un monde post-pandémique, la mesure de la démocratie numérique d’une ville sera l’un des moyens de déterminer son habitabilité et son bien-être. La qualité de l’espace virtuel sera aussi importante que l’espace physique. Toutefois, il est tout aussi important de mesurer les effets négatifs d’une utilisation excessive d’Internet, en particulier des médias sociaux, sur les personnes.

    Alors que nous célébrons le 50e anniversaire de l’indépendance du Bangladesh et que nous faisons une introspection sur ses progrès, il serait prudent de faire preuve de créativité en matière d’indicateurs expérientiels pour mesurer l’état de notre développement sur le terrain plutôt que de faire aveuglément confiance à l’économie du ruissellement. Il est également important de mesurer les coûts environnementaux et sociaux du développement. N’étant pas une fin en soi, le développement doit être évalué (quantitativement et qualitativement) pour la qualité de son effet sur la vie des gens, tandis que la notion même de développement doit être ouverte au raisonnement public. D’un autre côté, la critique générale du « développement » est récemment devenue un passe-temps populaire de la classe moyenne et un accessoire biaisé pour dénigrer le gouvernement. Ce dont nous avons besoin, c’est d’évaluations objectives, entre autres, des effets d’un pont aérien sur la réduction des embouteillages dans la métropole, de la qualité du renforcement de la communauté par la restauration des parcs urbains ou des dividendes économiques du pont Padma.

    La récente tribune de Nicholas Kristof dans le New York Times sur la capacité durement gagnée du Bangladesh à enseigner au monde « la manière de concevoir le progrès » en investissant dans « l’éducation et les filles » a été un excellent cadeau d’anniversaire. Il est bon d’avoir une bonne presse. Mais la réaction dithyrambique des Bangladais du monde entier a presque suggéré qu’à moins de recevoir la validation des médias et des experts occidentaux, nous ne pouvons pas être aussi sûrs de nous. Le signe le plus important de la confiance en soi d’une nation est sa capacité à s’auto-évaluer, tout en aspirant à des objectifs plus élevés.

    The Daily Star, 6 avr 2021

    Etiquettes : indicateurs expérientiels de bien-être, produit intérieur brut, PIB, développement, économie,



  • Les nouvelles restrictions sur le COVID-19 auront un impact sur la croissance française : ministre

    PARIS (Reuters) – Les nouvelles restrictions liées au COVID-19 en France auront un impact sur la croissance économique cette année, mais il est trop tôt pour dire de combien, a déclaré vendredi le ministre des Finances Bruno Le Maire.

    Le président Emmanuel Macron a ordonné mercredi à la France son troisième verrouillage national et a annoncé la fermeture des écoles pendant trois semaines afin de repousser une troisième vague d’infections au COVID-19 qui menace de submerger les hôpitaux.

    « Ces mesures auront un impact sur la croissance économique en 2021. Nous sommes en train de l’évaluer. Il y aura une nouvelle évaluation dans les prochains jours », a déclaré M. Le Maire à la télévision CNews lorsqu’on lui a demandé s’il s’en tenait à l’objectif de croissance économique du gouvernement pour cette année. Il a prévu une croissance de 6 % pour 2021.

    Le Maire a réaffirmé que les nouvelles mesures de blocage forceraient la fermeture temporaire de 150 000 entreprises, pour un coût de 11 milliards d’euros par mois.

    Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré jeudi qu’il ne s’attendait pas à ce que les nouvelles restrictions aient un impact sur la prévision de la banque d’une croissance de 5,5 % en 2021, à condition que les restrictions ne durent pas au-delà de début mai.

    La France a signalé jeudi plus de 50 000 nouvelles infections au COVID-19 et 308 décès, tandis que le nombre de personnes dans les services de soins intensifs a augmenté à 5 109.

    M. Le Maire a réitéré ses appels à l’Union européenne pour qu’elle accélère la mise en œuvre de son plan de relance économique.

    « L’Europe doit comprendre que nous devons aller vite et que les fonds de relance promis aux citoyens européens doivent maintenant arriver dans les États membres […]. En 2022 ou 2023, il sera trop tard. Les Chinois et les Américains seront en avance sur nous », a-t-il déclaré.

    Bien que les 27 États membres aient adopté l’été dernier un fonds de relance historique, les gouvernements de l’UE soumettent encore des plans détaillés sur la manière dont ils comptent dépenser l’argent du fonds, que beaucoup doivent encore ratifier.

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