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  • L’Afrique et son émancipation

    L’Afrique et son émancipation

    Tags : Afrique, Maroc, développement durable, économie, investissement,

    Après cinquante ans d’indépendance, l’Afrique ne veut plus rester dépendante de l’aide et de l’esprit négatif d’assistanat, d’autant plus qu’elle dispose de tous les atouts d’entreprendre et de réussir à commencer par fructifier ses partenariats et ses complémentarités internes entre le Nord, le Centre, le Sud, l’Est et l’Ouest de l’Afrique.

    Si l’Afrique s’est longtemps confiné aux produits primaires, elle peut désormais investir de nouveaux secteurs et miser le talent, la compétence et la polyvalence de son capital humain dans un nouveau contexte mondial qui permet à l’Afrique de diversifier ses partenaires sur la base de la réciprocité des intérêts et la parité des engagements pour favoriser le développement durable et l’investissement responsable.

    Le développement de l’Afrique dépend de plusieurs facteurs, d’abord politique et de la nécessité de la bonne gouvernance et du respect des droits de l’homme et des normes sociales et environnementales même si certains partenaires de l’Afrique des nouvelles puissances émergentes comme la Chine sont peu regardant sur ces considérations.

    Ensuite l’enjeu économique pour évaluer les possibilités des transferts de technologies et d’innovation adaptées et délocalisation et de relocalisation d’unités productives en Afrique, notamment pour pénétrer les marchés nord-américain et européen.

    La montée en gamme de produits et la diversification des productions supposeraient à la fois des pôles de compétitivité autour des territoires et des insertions dans les segments intégrés aux processus productifs techniques et cognitifs mondiaux, notamment par le biais des firmes multinationales. Pour exercer des effets d’entraînement et non d’enclave, ces insertions doivent s’articuler avec le tissu productif local.

    Enfin la dimension géopolitique car de très nombreux problèmes d’envergure planétaire comme le changement climatique, l’instabilité des marchés, les risques épidémiologiques, l’immigration et le terrorisme concernent l’Afrique. Or celle-ci, exception faite de l’Afrique du Sud, demeure absente des lieux de gouvernance mondiale, que ce soit le G-20 ou le futur G-14 qui inclura, outre les huit pays du G-8, l’Afrique du Sud, le Brésil, la Chine, l’Egypte, l’Inde et le Mexique.

    Les relations entre les pays africains et les nouveaux partenaires modifient les rapports de pouvoir et les jeux d’alliance au sein de l’architecture internationale. La question est savoir comment l’Afrique sera entendue et respectée dans les instances régionales et internationales, et quel rôle elle peut jouer dans les nouveaux forums de la nouvelle gouvernance mondiale.

    Ce sont des questions de fonds qui conditionnent le développement et l’émancipation de l’Afrique qui traduisent aussi l’engagement du Maroc pour défendre les intérêts africains sur la scène mondiale notamment à travers son siège non permanent au Conseil de Sécurité.

    C’est le sens de l’enracinement marocain dans son milieu africain et la richesse des relations maroco-africaines multiséculaires qui n’ont d’égal que les promesses d’un avenir meilleur de coopération, de développement et de solidarité pour hisser ce continent au-devant de la scène mondiale pas uniquement par la rareté des ressources qu’il recèle mais par la qualité des valeurs qu’il enseigne.

    Au XIIème siècle le Maroc servait déjà de carrefour commercial entre l’Europe et l’Afrique, avec l’avènement des Almohades et de l’Espagne musulmane, une grande voie de commerce reliait le sud de l’Europe au Niger, via le Maroc.

    Par ailleurs, le Maroc est aussi le seul pays du Maghreb à avoir eu des relations commerciales depuis des siècles avec l’Afrique subsaharienne, notamment via les routes commerciales partant de Sijilmassa au Tafilalet vers le sud de l’actuelle Mauritanie et allant jusqu’au Ghana.

    En plus de ce lien historique, le Maroc dispose de certains atouts lui permettant de prétendre à ce rôle régional. En effet, le Maroc bénéficie d’un partenariat privilégié avec les Etats-Unis, l’Europe et d’autres pays arabes et méditerranéens moyennant les accords de libre-échange signés. Ce ce qui constitue un tremplin pour les investisseurs africains désireux de conquérir les marchés européens, arabes ou américains en partant de la plate-forme marocaine.

    Ensuite, l’expertise marocaine commence à être reconnue en Afrique au regard de son bon rapport qualité-prix, notamment dans les domaines bancaires, des infrastructures, de l’Agro- alimentaire, de la distribution, des télécommunications et de l’exploitation minière, etc.

    Enfin, de par sa position géostratégique à la fois portes d’Afrique et d’Europe, le Maroc dispose de son port Tanger Med, se situant sur la seconde voie maritime la plus fréquentée au monde, à savoir le détroit de Gibraltar qui représente 20% du trafic mondial de conteneurs.

    Ces atouts prédisposent le Maroc à devenir un hub régional à condition de mieux maitriser la chaine logistique de l’acheminement, le transit, l’assurance, la gestion documentaire, du dédouanement, du transport local à le traitement des stocks et réduire les coûts logistiques et les rendre plus compétitifs pour s’aligner sur la concurrence internationale.

    On dit que l’Afrique est le berceau anthropologique de l’humanité où l’on a trouvé les premières traces de l’homme, elle est aussi l’avenir du monde par l’humanisme qui la distingue et les valeurs de patience, de générosité et de pardon qu’elle inspire.

    L’Afrique est à l’honneur à un moment où la crise systémique interpelle d’abord la conscience pour mieux canaliser la puissance et faire du développement durable et des échanges équitables le corollaire de la paix, de la justice et la stabilité dans le monde en particulier l’Afrique longtemps pillée et livrée à son sort de sous-développement.

    L’Occident comme l’Orient doivent en partie leur richesse à l’Afrique. Et en cela nous avons tous une dette vis-à-vis de l’Afrique à laquelle aussi bien le monde moderne que l’ancien sont tous redevables.

    Et le Maroc en terre de rencontre et de dialogue à l’interface de l’Europe et de l’Afrique ce veut l’artisan d’un nouveau rapprochement fondé sur le respect, la dignité, la parité, la complémentarité et la solidarité. D’où l’utilité et l’actualité de ce dossier sur l’évolution des relations historiques entre le Maroc et l’Afrique vers un partenariat stratégique qui joint l’utile des intérêts et des relations à l’agréable de l’éthique et de la considération.

    #Maroc #Afrique

  • Le développement et la croissance économique de l’Afrique

    Tags : Afrique, développement, économie, investissement, ressources naturelles,

    L’Afrique a servi successivement de réservoir de main d’œuvre pendant les siècles de l’esclavage et de gisement des ressources naturelles au lendemain d’une indépendance inachevé.

    Ainsi la place de l’Afrique dans la division mondiale du travail n’a pas trop évolué puisqu’elle demeure principalement un exportateur de produits primaires non transformés, dont les prix instables avaient plutôt tendance à se déprécier, et un importateur de produits manufacturés et de services, voire de produits alimentaires.

    Dans le contexte actuel de mondialisation et d’émergence de nouvelles puissances, on a noté toutefois au tournant du XXI siècle une inversion des termes de l’échange en faveur de la croissance africaine et un appétit grandissant des pays émergents pour les ressources naturelles minières et pétrolières, et même pour les terres arables africaines.

    L’Afrique est désormais convoitée par les puissances émergentes mais également par les puissances industrielles pour ses ressources (biodiversité, forêts, hydrocarbures, mines).

    Selon une analyse de la Chambre de Commerce de Paris réalisé par l’économiste Philippe Hugon qui s’appuie sur les rapports Mc Kinsey Global Institute (2010), FMI (2011) ou BAD (2012) qui fait le diagnostic de l’économie et du potentiel africains, on arrive aux constats suivants :

    L’Afrique a enregistré un taux de croissance de 5,1 % entre 2000-2011 malgré le décrochage de la crise mondiale qui a fait chuter ce taux à 2,5 % en 2009.

    La productivité a affiché une croissance de l’ordre de 2,7 % au cours de la décennie 2000. . le pourcentage de consommateurs ayant un revenu de plus de 5 000 dollars est passé de 3,5 % à 4,3 % et celui accédant aux biens de base (2 000 à 5 000 dollars) de 29 à 32 %.

    Le pourcentage de la population en deçà du seuil de pauvreté absolue est passé de 66 % à 60 %.
    Les taux moyens d’inflation sont tombés de 22 % à 8 % entre les décennies 1990 et 2000, la dette publique de 81,9 % du PIB à 59 % et les déficits publics de 4,6 % du PIB à -1,8 %.

    Une diversification des partenaires commerciaux et financiers est observée (Chine, Inde, Brésil, pays pétroliers du monde arabe, Iran, Turquie, etc).

    Les 500 premières entreprises du continent africain ont presque triplé leur chiffre d’affaires (environ 700 milliards de dollars en 2010) et leurs bénéfices (60 milliards de dollars) depuis le début de la décennie 2000. L’Afrique du Sud concentre deux tiers de ces entreprises.

    En plus du boom pétrolier qui a enregistré en Afrique un taux de croissance annuelle de 7,1 % durant la décennie 2000, d’autres secteurs d’activité sont montés au créneau tels que le tourisme, la construction, les transports, les télécommunications et les services enregistrant une croissance supérieure à 6 %, l’agriculture à 5,5% et les industries manufacturières à 4,6%.

    Ainsi les télécommunications et la distribution comptent, d’ailleurs, parmi les secteurs à plus fort taux de croissance et profitabilité.

    Et c’est dans ces secteurs porteurs qu’on trouve l’essentiel des investissements marocains en Afrique qui situe le Maroc en deuxième position d’investisseur juste après la Chine.

    La crise systémique déclenchée en 2008 aux Etats-Unis et étendue à la zone euro en 2011 a eu un impact négatif limité sur la croissance économique de l’Afrique malgré qu’elle a entrainé une baisse des investissements directs étrangers (IDE) en Afrique et une chute des prix des matières premières et de la demande de produits africains.

    En effet, la croissance en Afrique a chuté de deux points entre 2008 et 2009, mais les pays ont mis en place des politiques contra-cycliques et les « relais » que représentent les pays émergents se sont renforcés c’est le constat notamment pour le Maroc qui a réagi au ralentissement du marché européen par une conquête du marché africain.

    Ainsi, le couplage Sud/Sud se substitue graduellement à un découplage Nord/Sud provoqué par la crise, d’autant plus qu’en 2012 l’Afrique subsaharienne a enregistré des taux de croissance d’environ 6% en moyenne bien en avant par rapport aux taux européens autour de 1%.

    La reprise de la croissance économique depuis le tournant du 21ème siècle, occultée par la focalisation sur les zones de crises, a résulté de la combinaison de plusieurs facteurs (Hugon 2011, Mc Kinsey 2010, Young 2009).

    Cette croissance africaine s’explique par la jonction de facteurs endogènes tels que les réformes politiques et les mesures d’assainissement des finances publiques permettant d’avoir des politiques contra-cycliques durant le choc de 2008-2009.

    Mais c’est aussi l’émergence d’une classe moyenne (95 millions de personnes représentant 200 milliards d’euros de pouvoir d’achat), l’extension de marchés urbains, un meilleur climat des affaires, la baisse de la conflictualité au-delà de risques de contagion (Arc sahélo- saharien, Corne de l’Afrique, etc.).

    Et enfin c’est l’effet de la hausse des investissements et des progrès de productivité dans l’agriculture, l’impact des réformes institutionnelles ou le dividende démographique (hausse relative de la populations active) dans la grande majorité des pays.

    D’autres facteurs sont exogènes compte tenu de la hausse des cours des matières premières, la baisse des prix des produits manufacturés et l’inversion des termes de l’échange, l’augmentation significative des flux financiers (les IDE sont notamment passés de 9 milliards de dollars à plus de 50 milliards), la réduction de la dette dans le cadre des PPTE (pays pauvres très endettés) et, surtout, l’impact des relations avec les pays du Sud, notamment d’Asie : le commerce Sud/Sud pèse désormais pour près de 40 % du commerce extérieur africain, contre 27 % en 1990 (FMI 2010).

    #Afrique #Economie

  • Le monde en 2050. Les BRICs et au-delà : perspectives, défis et opportunités

    Le monde en 2050. Les BRICs et au-delà : perspectives, défis et opportunités

    Tags : Economie, BRICS, Etats-Unis, Russie, Chine, Inde, Allemagne, Malaisie, Nigeria,

    1.1. Principales conclusions
    L’économie mondiale devrait croître à un taux moyen d’un peu plus de 3 % par an de 2011 à 2050, doubler de taille d’ici 2032 et presque doubler à nouveau d’ici 2050.

    La Chine devrait dépasser les États-Unis en tant que plus grande économie d’ici 2017 en termes de parité de pouvoir d’achat (PPA) et d’ici 2027 en termes de taux de change du marché. L’Inde devrait devenir le troisième « géant économique mondial » d’ici 2050, loin devant le Brésil, qui devrait se hisser à la 4e place devant le Japon.

    La Russie pourrait dépasser l’Allemagne pour devenir la plus grande économie européenne avant 2020 en termes de PPA et vers 2035 aux taux de change du marché. Les économies émergentes telles que le Mexique et l’Indonésie pourraient être plus grandes que le Royaume-Uni et la France d’ici 2050, et la Turquie plus grande que l’Italie.

    En dehors du G20, le Vietnam, la Malaisie et le Nigéria ont tous un fort potentiel de croissance à long terme, tandis que la Pologne devrait largement dépasser les grandes économies d’Europe occidentale au cours des deux prochaines décennies.

    1.2. Projections jusqu’en 2050

    Ce rapport met à jour nos projections de croissance économique mondiale à long terme, publiées pour la dernière fois en janvier 2011. Celles-ci sont basées sur un modèle PwC qui tient compte des tendances projetées en matière de démographie, d’investissement en capital, de niveaux d’éducation et de progrès technologique.

    Le graphique 1 montre les taux de croissance relatifs du PIB estimés pour les 24 économies de l’étude sur l’ensemble de la période 2011-50. Nous pouvons voir que les économies émergentes ont tendance à croître de 4 % par an ou plus, tandis que les économies avancées ont une croissance d’environ 2 % ou moins – nous continuerons à vivre dans une économie mondiale à deux vitesses pendant quelques décennies à venir en tant que processus de rattrapage Continuez.

    L’évolution du classement du PIB mondial en PPA est présentée dans le tableau 1 ci-dessous. Les pays sélectionnés sont indiqués en gras pour mettre en évidence les changements notables dans les classements au fil du temps.

    Cependant, même en 2050, le revenu moyen par habitant sera encore nettement plus élevé dans les économies avancées que dans les économies émergentes – l’écart de revenu actuel est tout simplement trop important pour être entièrement comblé au cours de cette période.

    Contrairement aux arguments récents du professeur Robert Gordon et de certains autres commentateurs1 , nous ne nous attendons pas à un ralentissement significatif du rythme mondial du progrès technique étant donné la possibilité de nouvelles avancées majeures dans des domaines tels que les TIC, la biotechnologie et la nanotechnologie, bien que des économies émergentes telles que la Chine et L’Inde jouera un rôle croissant dans ces développements dans les décennies à venir. Cela alimentera davantage leur processus de rattrapage avec les économies avancées plus moroses.

    1.3. Opportunités et défis pour les entreprises
    Ces tendances de croissance à long terme prévues présentent de nombreuses opportunités et défis pour les entreprises du Royaume-Uni et d’autres économies occidentales. La Chine, l’Inde, le Brésil et les autres marchés émergents mis en évidence dans notre étude deviendront non seulement des lieux de production à faible coût, mais aussi des marchés de consommation de plus en plus importants. À une époque où la croissance annuelle tendancielle ne devrait pas dépasser 2 % environ dans les économies avancées, les entreprises en quête de croissance devront se tourner de plus en plus vers ces marchés émergents.

    En même temps, ces marchés peuvent être des endroits difficiles pour faire des affaires. Il sera important de comprendre et de s’adapter aux règles, réglementations et coutumes locales. La bonne stratégie d’entrée et, le cas échéant, le(s) bon(s) partenaire(s) de coentreprise seront cruciaux, tout comme de bonnes relations avec les autorités locales et les organismes de réglementation. Dans certains cas, les sites de production optimaux peuvent ne pas être les mêmes que les plus grands marchés de consommation (par exemple, investir en Malaisie, en Indonésie ou au Vietnam comme porte d’entrée vers la Chine ou l’Inde, ou en Pologne comme porte d’entrée vers la Russie).

    1.4. Consommation d’énergie et changement climatique : trop tard pour 2 degrés ?
    Les gouvernements sont également confrontés à des défis importants, notamment en ce qui concerne les contraintes liées aux ressources naturelles telles que celles liées à la consommation d’énergie et au changement climatique. Comme le montre notre analyse, une approche « business as usual » basée sur nos projections de croissance du PIB pourrait entraîner un réchauffement climatique de 6˚C ou plus à long terme, tandis que l’objectif de 2˚C de l’ONU semble de plus en plus hors de portée compte tenu du manque de progrès. sur la décarbonation depuis 2000.

    Un scénario de « verdissement progressif » plus plausible et abordable pourrait voir la décarbonisation à un rythme suffisant pour compenser largement les effets sur les émissions de la croissance économique, laissant ainsi les émissions mondiales totales de carbone en 2050 à des niveaux similaires à ceux d’aujourd’hui. Mais même ce scénario serait toujours compatible avec un réchauffement climatique de 4 degrés à long terme – il est peut-être déjà trop tard pour 2 degrés, comme l’explique plus en détail notre dernier rapport sur l’indice de l’économie à faibles émissions de carbone.2
    Cependant, un tel changement climatique créera en lui-même de nouvelles opportunités pour les entreprises, par exemple en atténuant les risques liés aux phénomènes météorologiques violents parallèlement au développement de nouvelles technologies plus vertes.

    2.Introduction

    2.1. Contexte des rapports 2050
    En mars 2006, nous avons produit un rapport présentant des projections de la croissance potentielle du PIB dans 17 grandes économies sur la période allant jusqu’en 20503. Ces pays étaient :

     Le G7 (États-Unis, Japon, Allemagne, Royaume-Uni, France, Italie et Canada), plus l’Australie, la Corée du Sud et l’Espagne parmi les économies avancées actuelles ; et

     les sept plus grandes économies de marché émergentes, que nous appelons collectivement le « E7 » (Chine, Inde, Brésil, Russie, Indonésie, Mexique et Turquie).

    Ces projections ont été mises à jour en mars 2008 et janvier 2011, élargissant l’échantillon de pays dans ce dernier cas pour couvrir toutes les économies du G20 en y ajoutant l’Argentine, l’Afrique du Sud et l’Arabie saoudite. Nous avons également inclus le Vietnam et le Nigéria comme des « jokers » potentiels à croissance rapide en dehors du G20.

    Nous réexaminons maintenant ces projections de PIB à long terme deux ans après notre dernier rapport et étendons l’échantillon pour inclure la Pologne (en tant que première économie de l’UE dans la région d’Europe centrale et orientale) et la Malaisie (en tant que pays potentiel à croissance rapide de taille moyenne l’économie de la région Asie-Pacifique qui peut fournir une rampe de lancement appropriée pour certaines entreprises occidentales investissant dans la région).
    Notre analyse suggère que ce groupe de 24 pays, qui représentent actuellement plus de 80 % du PIB mondial total, devrait inclure les 20 plus grandes économies du monde à l’horizon du milieu de ce siècle.

    2.2. Notre approche de modélisation

    Nous utilisons les données du PIB de la Banque mondiale jusqu’en 2011 et nos propres projections à moyen terme pour la croissance du PIB réel entre 2012 et 2017. Nous utilisons ensuite notre modèle économique à long terme pour estimer les taux de croissance tendanciels de 2018 à 2050. Ces estimations de croissance tendancielle à plus long terme sont motivée par les facteurs clés suivants (voir l’annexe A pour plus de détails) :
     Croissance de la population en âge de travailler (sur la base des dernières projections démographiques des Nations Unies).

     Augmentations du capital humain, représentées ici par les niveaux d’éducation moyens de la population adulte.

     La croissance du stock de capital physique, qui est tirée par l’investissement en capital net de l’amortissement.

     Croissance de la productivité totale des facteurs, tirée par le progrès technologique et le rattrapage des pays à faible revenu par les pays plus riches en utilisant les technologies et procédés de ces derniers.

    Les économies émergentes ont une croissance potentielle plus forte que les économies avancées actuelles sur la plupart de ces mesures, même s’il convient de souligner que cela suppose qu’elles continuent à suivre des politiques globalement favorables à la croissance. En ce sens, les projections concernent le PIB futur potentiel si de telles politiques sont suivies, plutôt que des prédictions inconditionnelles de ce qui se passera réellement, en gardant à l’esprit que tous ces pays ne seront peut-être pas en mesure de maintenir de telles politiques à long terme dans la pratique.

    Bien entendu, de nombreuses incertitudes entourent ces projections de croissance à long terme. Il convient donc d’accorder plus d’attention aux grandes tendances indiquées plutôt qu’aux chiffres précis cités dans le reste de ce rapport. Les conclusions générales tirées sur le transfert de puissance économique mondiale du G7 vers les économies émergentes de l’E7 devraient cependant être robustes à ces incertitudes, à condition qu’il n’y ait pas de chocs catastrophiques (par exemple, guerre nucléaire mondiale, collisions d’astéroïdes, changement climatique mondial extrême, etc. . ) qui font dérailler durablement le processus global de développement économique mondial. Ces chocs doivent être distingués des variations cycliques à plus court terme, qui se produiront inévitablement à un degré plus ou moins grand dans toutes les économies, mais ne devraient pas modifier sensiblement les taux de croissance tendanciels moyens sous-jacents au cours de la période de quatre décennies considérée.

    1. Qu’est-ce qui a changé depuis la mise à jour de janvier 2011 ?
      Nous avons apporté trois modifications principales à l’analyse depuis notre dernière mise à jour publiée en janvier 2011 :
    2. Nous avons mis à jour les données historiques dans le modèle afin que l’année de référence soit désormais 2011 plutôt que 2009. Nos projections à moyen terme jusqu’en 2017 tiennent également compte du ralentissement observé dans la plupart des économies en 2011-2012, bien que cela n’ait pas une grande impact sur les taux de croissance tendanciels à plus long terme projetés par le modèle pour la période au-delà de 2017.
    3. Nous avons ajouté la Malaisie et la Pologne à l’analyse et incluons les commentaires des économistes seniors de PwC de ces deux pays dans la section 3.4 ci-dessous.
    4. Nous avons amélioré la manière dont les tendances des taux de change à long terme sont modélisées. L’évolution du taux de change réel d’un pays est toujours déterminée par la convergence vers le taux d’équilibre PPA à mesure qu’il s’enrichit, mais la base de cette hypothèse de convergence est désormais ancrée plus solidement dans les tendances historiques.
      2.4. Structure de ce rapport
      Le reste du rapport est structuré comme suit :
       La section 3 résume les principaux résultats de l’analyse en termes de niveaux de PIB projetés, de taux de croissance et de tendances du revenu moyen jusqu’en 2050.
       La section 4 examine les obstacles potentiels à une croissance mondiale soutenue à long terme, y compris en particulier le défi de la forte consommation d’énergie et les risques liés au changement climatique.

    La section 5 met en évidence les implications pour les entreprises des tendances de croissance projetées.

    L’annexe A fournit de plus amples détails sur notre approche méthodologique, y compris les hypothèses formulées sur les principaux moteurs de la croissance dans le modèle.

    L’annexe B comprend des résultats supplémentaires fondés sur le PIB aux taux de change du marché (RFG). Cela complète le matériel de la section 3, qui se concentre davantage sur les résultats pour le PIB aux parités de pouvoir d’achat (PPA)4.

    1. Principaux résultats

    3.1. Taille relative des économies

    3.1.1. G7 contre E7

    Dans cette section, nous examinons comment les tailles relatives des différentes économies sont projetées par notre modèle pour changer au fil du temps. Comme le montre le graphique 2, nos projections du scénario de base suggèrent que les pays de l’E7 seront plus de 50 % plus grands que les pays du G7, mesurés par le PIB aux taux de change du marché (MER) d’ici 2050, et environ 75 % plus grands en termes de PPA. En revanche, l’E7 représente actuellement un peu moins de la moitié de la taille des économies du G7 sur la base du PIB aux RFG et un peu plus de 80 % de la taille du G7 sur la base du PIB mesuré en termes de PPA.

    Le graphique 4, qui montre les trajectoires de croissance de l’E7 et du G7 en termes de MER, brosse un tableau similaire, à l’exception que l’année où l’E7 dépasse le G7 est repoussée vers 2030, plutôt qu’en 2017. En effet, les niveaux de prix dans les économies de l’E7 sont, en moyenne, encore bien inférieurs aux niveaux du G7 lorsqu’on les compare aux taux de change actuels du marché – en d’autres termes, les RFG dans les économies de l’E7 sont bien inférieurs aux niveaux de parité de pouvoir d’achat (PPA).

    Il s’agit d’un phénomène couramment observé pour les économies émergentes, mais l’expérience passée avec des pays à croissance rapide tels que le Japon dans les années 1960 à 1980 ou la Corée du Sud dans les années 1970 à 1990 suggère que les MER ont tendance à converger progressivement avec les taux de PPA à mesure que le développement économique se poursuit. . Cela pourrait se produire soit par une appréciation du taux de change nominal, soit par une inflation relativement élevée des prix intérieurs dans les économies émergentes, mais dans les deux cas, le résultat est susceptible d’être une appréciation réelle de la monnaie à long terme. Cet effet5, basé sur une équation économétrique estimée à partir de données passées, est intégré dans notre modèle et constitue la base de nos projections de PIB en termes de TCM comme le montre le graphique 4 ci-dessus.
    Cependant, ces projections de taux de change réels sont très incertaines dans la pratique, nous accordons donc plus de poids aux résultats de la PPA dans le reste de cette section, avec de plus amples détails sur les résultats du MER étant inclus dans l’annexe B étant donné qu’ils sont pertinents pour de nombreuses applications commerciales. .

    3.1.2. La Chine, les États-Unis et l’Inde devraient être les économies mondiales dominantes d’ici 2050

    Une grande partie de la croissance que nous prévoyons dans les économies de l’E7 sera tirée par la Chine et l’Inde. D’ici 2050, la Chine, les États-Unis et l’Inde seront probablement de loin les trois plus grandes économies du monde, comme l’illustre le graphique 5 ci-dessous.

    Notre modèle suggère que la Chine pourrait dépasser les États-Unis d’ici 2017 en termes de PPA, et vers 2027 en termes de MER (voir graphique 6). L’estimation du MER est toutefois soumise à nos hypothèses sur le rythme de convergence du MER de la Chine avec son taux de change PPA estimé, que nous considérons comme plausible mais néanmoins sujet à une incertitude importante.

    Le taux de croissance de la Chine devrait atteindre le nouvel objectif de 7 % du gouvernement pour la décennie en cours, mais se ralentira progressivement au cours de la période 2021-2050 à mesure que son économie arrivera à maturité. Le vieillissement rapide de la population et la hausse des coûts réels de la main-d’œuvre devraient faire passer la Chine d’une économie axée sur l’exportation à une économie davantage axée sur la consommation. Les entreprises occidentales sont également susceptibles de voir un changement dans leur façon de faire des affaires dans la région – la hausse des coûts signifiera que de nombreux emplois délocalisés sont susceptibles de quitter la Chine au fil du temps pour d’autres économies moins chères telles que le Vietnam et l’Indonésie, tandis que les exportateurs chinois se retrouvent davantage en concurrence sur la base de la qualité que sur celle des prix sur leurs principaux marchés d’exportation des États-Unis et de l’UE.
    3.1.3. Au-delà des 3 premiers pays
    Le tableau 2 résume nos projections pour les 20 plus grandes économies en 2011, 2030 et 2050, mesurées par le PIB aux PPA. Les pays sélectionnés sont mis en évidence en gras dans le tableau pour rendre plus claire l’évolution de leur classement du PIB au fil du temps.

    En plus de la hausse de la Chine et de l’Inde déjà notée, un autre développement notable projeté par notre modèle est que le Mexique et l’Indonésie pourraient se hisser parmi les 10 plus grandes économies – se classant respectivement 7e et 8e d’ici 2050 en termes de PIB aux PPA. La Russie pourrait submerger l’Allemagne bien avant 2030 pour devenir la plus grande économie européenne, mais dans le classement mondial, elle pourrait alors être dépassée par le Brésil avant 2050. Le Nigeria et le Vietnam devraient entrer dans le top 20 d’ici 2050 aux 13e et 19e places respectivement. La Malaisie reste juste en dehors du top 20 compte tenu de sa population relativement faible par rapport aux autres économies émergentes considérées ici, mais a néanmoins un fort potentiel de croissance, comme expliqué plus en détail dans la section 3.4.2 ci-dessous.

    Le Royaume-Uni devrait passer de la 9e à la 11e place d’ici 2050 étant donné qu’il s’agit d’une économie relativement mature et avancée, bien qu’il se maintienne relativement bien par rapport aux autres économies avancées, en partie en raison d’une démographie relativement favorable selon les normes de l’UE. En revanche, une démographie moins favorable freine la croissance polonaise après 2030, même si elle devrait continuer à croître relativement fortement pendant au moins les deux prochaines décennies, comme indiqué plus en détail à la section 3.4.1 ci-dessous.

    3.2. Croissance relative du PIB

    Le graphique 7 montre les taux de croissance annuels moyens du PIB réel mesurés en PPA6 pour chaque pays pour la période de 2011 à 2050, et la contribution à celle-ci de la croissance moyenne du PIB par habitant (qui peut être interprétée comme une croissance de la productivité du travail) et de la taux de croissance démographique sur cette période.

    Le graphique 7 montre que :

     Les économies émergentes devraient croître beaucoup plus rapidement que celles du G7 et des autres économies avancées actuelles au cours des quatre prochaines décennies.

     Le Nigeria pourrait être le pays à la croissance la plus rapide de notre échantillon en raison de sa population active jeune et croissante, mais cela dépend de l’utilisation de sa richesse pétrolière pour développer une économie plus large avec de meilleures infrastructures et institutions (par exemple en ce qui concerne l’état de droit et la gouvernance politique). ) et donc soutenir la croissance de la productivité à long terme – le potentiel est là, mais il reste à le concrétiser.

     Le Vietnam est également une économie à croissance rapide potentielle, même s’il a besoin d’un cadre de politique macroéconomique plus solide pour soutenir une croissance rapide à long terme.

     L’Inde, l’Indonésie et la Malaisie ont également un fort potentiel de croissance dans la région asiatique, à la fois en raison de leur propre dynamisme et de l’attrait de la grande économie chinoise (voir la section 3.4.2 ci-dessous pour plus de détails sur la Malaisie).

     Comme indiqué ci-dessus, le taux de croissance de la Chine devrait ralentir après 2020 à mesure que son économie mûrit. L’augmentation de la productivité du travail sera le principal moteur de sa croissance au-delà de 2020, la structure par âge de la population chinoise devenant de moins en moins jeune (accentuée par sa politique de l’enfant unique depuis 30 ans). Cependant, la croissance chinoise devrait rester autour de 3-4% par an même dans les années 2040, toujours bien au-dessus des niveaux projetés aux États-Unis ou dans l’UE.

    Bon nombre des économies avancées actuelles connaîtront une croissance démographique extrêmement faible – en fait, le Japon et l’Allemagne connaîtront en fait une croissance démographique négative en moyenne au cours de la période allant jusqu’en 2050 (ceci est également vrai pour la Russie et, comme indiqué plus en détail dans la section 3.4.1 ci-dessous, la Pologne ).

    3.3. Niveaux de revenu relatifs

    Le graphique 8 ci-dessous montre le PIB par habitant projeté en termes de PPA pour les économies du G7 et de l’E7. Bien que les pays de l’E7 soient sur le point de dépasser les pays du G7 en termes de taille globale et de taux de croissance, on s’attend toujours à ce qu’ils accusent un retard important par rapport aux pays du G7 en 2050 en termes de PIB par habitant.

    Les États-Unis devraient conserver leur première place dans ce groupe en termes de niveaux de revenu moyens en 2050, tandis que de grands pays émergents tels que la Chine, le Brésil, l’Indonésie et l’Inde occupent toujours le bas du tableau des revenus. Cependant, les écarts de PIB par habitant entre les deux groupes de pays devraient se combler de manière significative (par exemple, le PIB par habitant de la Chine en proportion des niveaux américains devrait passer de 18 % en 2011 à 44 % en 2050). Le Royaume-Uni est classé quatrième au sein des pays du G7 en termes de PIB par habitant projeté en 2050, derrière les États-Unis et, dans une bien moindre mesure, également le Canada et la France, mais reste assez bien placé sur cette mesure en termes mondiaux.

    Cette analyse montre clairement pourquoi les entreprises occidentales ne devraient pas abandonner leurs marchés domestiques aux États-Unis et dans l’UE, même si ceux-ci croissent beaucoup plus lentement en moyenne que les économies émergentes. Pour les produits et services de plus grande valeur, les marchés des États-Unis et de l’UE resteront des emplacements attrayants compte tenu de leurs consommateurs plus aisés, bien que les multinationales des marchés émergents puissent s’attendre à atteindre une position de plus en plus forte sur ces marchés au fil du temps à mesure qu’elles progressent dans la chaîne de valeur.

    3.4. Zoom sur la Pologne et la Malaisie

    Dans cette édition du rapport Le Monde en 2050, nous examinons de plus près la Pologne et la Malaisie, qui ont été ajoutées à l’étude pour la première fois. Les commentaires suivants ont été rédigés par des experts économiques de haut niveau de PwC dans ces deux pays.

    3.4.1. Commentaire sur les projections de croissance à long terme pour la Pologne

    Selon notre modèle de projection, le PIB polonais augmentera à un taux réel moyen d’environ 2,5 % par an jusqu’en 2050. Cela peut sembler quelque peu faible étant donné que le taux de croissance moyen de l’économie polonaise depuis l’introduction des réformes du marché en 1990 a été de 3,3 % par an. Compte tenu de cette perspective historique, un taux de croissance inférieur à 3 % est généralement perçu comme décevant pour la Pologne. Une autre raison de cette perception est que l’expérience passée suggère que l’emploi en Pologne ne commence à augmenter (en moyenne) que lorsque le taux de croissance du PIB dépasse 3 %.

    D’autre part, les recherches économiques passées montrent qu’à mesure qu’une économie s’enrichit, son potentiel de croissance peut avoir tendance, toutes choses égales par ailleurs, à diminuer. Au début du processus de réforme en 1990, le PIB polonais par habitant ne représentait que 8 % des niveaux allemands aux taux de change du marché de l’époque et seulement environ 32 % en termes de PPA après ajustement des différences de niveau de prix : les ratios actuels correspondants sont de 30 % et 54 % respectivement.

    Il existe également une opinion générale selon laquelle les performances post-crise des principaux marchés d’exportation polonais dans l’UE ne seront pas aussi bonnes à l’avenir qu’avant 2008.

    Alors, dans ce contexte, un taux de croissance moyen à long terme projeté d’environ 2,5 % jusqu’en 2050 est-il vraiment si décevant ? Regardons les performances de la Pologne en termes relatifs par rapport à l’Allemagne (cf. graphique 9 ci-dessous).

    Ces projections de croissance à long terme peuvent être divisées en deux périodes : avant et après 2030. Au cours de la période antérieure jusqu’en 2030, le taux de croissance projeté pour la Pologne est nettement supérieur à celui de l’Allemagne. Le taux polonais moyen devrait en fait être d’environ 3 % par an, légèrement inférieur à sa moyenne historique depuis 1990. La rupture intervient dans les décennies après 2030, lorsque les taux de croissance polonais convergent beaucoup plus étroitement avec ceux de l’Allemagne, tout en restant légèrement plus élevés. Sur l’ensemble de la période jusqu’en 2050, cependant, la croissance polonaise est supérieure d’environ 1 point de pourcentage par an à celle de l’Allemagne, ce qui conduit à une différence de croissance cumulée significative (près de 50 % au total sur les quatre décennies jusqu’en 2050).

    Le potentiel de croissance relativement fort de l’économie polonaise au cours des 20 prochaines années par rapport à l’Allemagne (et en fait à d’autres grandes économies d’Europe occidentale telles que le Royaume-Uni et la France) résulte d’un certain nombre de facteurs.

    Premièrement, malgré les progrès passés, la Pologne reste un pays relativement pauvre par rapport à l’Allemagne, tout en bénéficiant d’une intégration complète avec le grand marché de l’UE. Ce qui est encore plus important, en particulier alors que les économies de l’UE ont connu des difficultés ces dernières années, c’est que l’adhésion de la Pologne à l’UE offre une stabilité institutionnelle à la fois réelle et perçue en termes de facteurs tels que l’État de droit et la responsabilité politique. Cela signifie que la Pologne devrait rester un endroit à croissance relativement rapide et stable pour investir pendant de nombreuses années à venir.

    Deuxièmement, l’économie polonaise continue de se restructurer sérieusement. La part de l’emploi dans l’agriculture reste relativement élevée à environ 12 % et ce nombre diminuera progressivement au fil du temps, améliorant ainsi la productivité moyenne globale. Les inscriptions dans l’enseignement supérieur en Pologne sont parmi les plus élevées de l’UE, ce qui augmente la probabilité que la part de la production qualifiée et à forte intensité technologique augmente dans l’économie polonaise. En outre, au moins jusqu’en 2020, les fonds de l’UE continueront d’affluer en Pologne, soutenant l’infrastructure et le potentiel d’innovation du pays.

    Les projections du modèle indiquent un risque que les tendances soient moins favorables après 2030, car le taux de croissance économique pourrait ralentir et la Pologne pourrait pratiquement cesser de rattraper son plus grand voisin de l’UE. La démographie est ici le facteur le plus fondamental. Le nombre de Polonais en âge de travailler (15-64 ans) en 2035 devrait être inférieur de 14 % au chiffre actuel. La Pologne a l’un des taux de fécondité les plus bas de l’UE (1,3) et ce n’est toujours pas un endroit suffisamment attractif pour pouvoir combler cet écart avec l’immigration (en fait, la Pologne connaît toujours une émigration nette à l’heure actuelle, même si cela pourrait changer progressivement à mesure que son niveau de revenu relatif augmente).

    En outre, le potentiel de croissance à long terme de la Pologne pourrait être limité par une propension relativement faible à épargner. Une part importante des investissements en Pologne au cours des dernières années a été financée par des entrées de capitaux étrangers. Le déficit moyen du compte courant de l’économie polonaise depuis 2004 était de 4,5% du PIB, mais malgré cela, l’investissement national total n’était que de 21,4% du PIB (contre 23,8% en Allemagne). Ce n’est pas viable si la Pologne souhaite rester une économie à croissance relativement élevée à long terme.

    Le message clé de l’analyse est donc que les niveaux d’épargne et d’investissement nationaux devront augmenter si l’économie polonaise veut poursuivre son processus de rattrapage au-delà de 2030. La puissance de la convergence ne sera suffisante que pour les deux prochaines décennies.
    Mateusz Walewski, économiste principal, PwC Pologne (mateusz.walewski@pl.pwc.com)

    3.4.2. Commentaire sur les projections de croissance à long terme pour la Malaisie
    L’économie malaisienne a progressé à un rythme soutenu de 5,1 % en 2011. La croissance a été tirée par l’expansion de la demande intérieure, attribuée principalement aux dépenses des ménages et à l’investissement des entreprises. Le 10e Plan de la Malaisie, qui guide le développement à moyen terme de la Malaisie de 2011 à 2015, a ciblé une croissance annuelle du PIB réel de 6 % pour la période de cinq ans. De même, le gouvernement malaisien s’est lancé dans un programme de transformation économique (ETP) qui vise une croissance annuelle du PIB réel de 6 % jusqu’en 2020.

    En conséquence, nous expliquons dans ce bref commentaire pourquoi nous pensons que, si les plans du gouvernement peuvent être mis en œuvre, le taux de croissance de la Malaisie a le potentiel de surpasser les résultats du modèle, qui montrent une croissance moyenne du PIB réel de 5 % jusqu’en 2020 (ce qui est similaire au dernier projection à moyen terme du FMI jusqu’en 2017) et une croissance réelle d’environ 4,4 % pour l’ensemble de la période jusqu’en 2050.

    Le gouvernement malaisien s’est engagé dans une dynamique majeure consistant en un renforcement des capacités ainsi que des initiatives de transformation structurelle basées sur le nouveau modèle économique (NEM). Le NEM définit un cadre global pour transformer la Malaisie d’un pays à revenu intermédiaire supérieur en un pays à revenu élevé et pleinement développé d’ici 2020.
    En 2010, le gouvernement malaisien a lancé deux programmes de transformation complémentaires : l’ETP et le Government Transformation Program (GTP). L’ETP se compose de deux parties – la première partie est l’identification par les participants des secteurs privé et public de 12 domaines économiques clés nationaux (NKEA)7, qui sont des secteurs offrant d’importantes opportunités de croissance où la Malaisie peut être compétitive à l’échelle mondiale. Des projets de point d’entrée (PPE) ont été identifiés au sein de ces 12 NKEA pour stimuler la croissance et agir comme catalyseurs de l’investissement et de la croissance. Cela représente le côté demande de l’ETP. Dans le même temps, 7 initiatives de réforme stratégique8 (SRI) ont été introduites pour compléter les mesures axées sur la demande en augmentant la compétitivité et le potentiel de croissance de l’économie malaisienne.

    Au-delà de 2020, une bonne affaire pourrait être faite pour la surperformance continue de la Malaisie par rapport aux projections du modèle sur la base de trois facteurs clés :

    1. La Malaisie tend la main aux talents mondiaux et à sa propre grande diaspora par le biais de programmes actifs d’attraction de talents et d’un engagement à accroître le dynamisme et l’habitabilité de ses principales zones urbaines.
    2. On s’attend à ce qu’un environnement politique fortement favorable à la croissance se poursuive bien au-delà de 2020.
    3. La progression dans la chaîne de valeur, y compris le développement de la capacité d’innovation, pourrait entraîner une forte croissance continue de la productivité du travail supérieure au taux de 3,4 % prévu par le modèle en 2021-50.
      Ces efforts de transformation montrent quelques premiers fruits de succès – dans les récentes enquêtes et études économiques mondiales, la Malaisie a constamment montré une amélioration rapide :
    4. Le rapport Doing Business 2013 de la Banque mondiale a montré que la Malaisie s’est hissée au 12e rang sur 185 économies, avec des faits saillants clés, notamment une solide protection des investisseurs.
    5. Le Rapport sur la compétitivité mondiale 2012-2013 du Forum économique mondial classe la Malaisie parmi les 10 premiers pays d’Asie-Pacifique et inclut une reclassification de la Malaisie d’une économie axée sur l’efficacité à une économie en transition vers une économie axée sur l’innovation.

    Patrick Tay, directeur exécutif, Conseil économique, PwC Malaisie (patrick.se.tay@my.pwc.com)

    1. Obstacles potentiels à une croissance durable et défi du changement climatique

    4.1. Obstacles potentiels à une croissance durable

    Les projections de croissance décrites ci-dessus supposent qu’il n’y aura pas de catastrophe mondiale majeure et que les pays continueront de suivre des politiques globalement favorables à la croissance. De toute évidence, cependant, il existe de nombreuses incertitudes entourant ces projections à long terme et de nombreux défis qui doivent être surmontés pour parvenir à une croissance mondiale durable aux taux tendanciels moyens de plus de 3 % indiqués par notre modèle.

    Certains des risques liés aux projections sont liés aux hypothèses économiques du modèle. En particulier, il pourrait y avoir :

     Diminution des rendements de l’investissement en capital dans les économies émergentes telles que la Chine, comme cela s’est produit dans le passé pour le Japon : cela est déjà pris en compte dans le modèle dans une certaine mesure, mais pourrait s’avérer un effet plus important que nous ne le supposons, en particulier si les méthodes de l’allocation du capital ne s’améliorent pas dans les économies émergentes comme la Chine et l’Inde, où les banques d’État continuent de jouer un rôle dominant.
     Un ralentissement du taux de progrès à la frontière technologique, tel que représenté par les États-Unis dans le modèle : cela a été considéré comme un risque par Gordon (2012)9 , bien qu’il semble plutôt en contradiction avec l’accélération du rythme de changement dans les TIC et le potentiel de progrès rapides dans des domaines tels que la nanotechnologie et la biotechnologie au cours des prochaines décennies. Il est possible que la croissance mesurée du PIB ralentisse en raison de difficultés à mesurer les améliorations liées à la technologie dans la qualité de certains services, mais nous n’avons pas pris cela en compte dans notre modèle car cela ne représenterait pas un ralentissement de la variable sous-jacente de la production économique que le PIB cherche, même imparfaitement, à mesurer.

     Protectionnisme accru entraînant des taux de rattrapage plus lents pour les économies émergentes en particulier. C’est toujours une préoccupation, mais jusqu’à présent, les tendances récentes suggèrent que les politiciens reconnaissent qu’aller trop loin dans cette direction serait voué à l’échec à long terme, car les économies qui se coupent du commerce et de l’investissement mondiaux ont tendance à croître plus lentement à l’avenir. long terme.

    Un autre défi majeur, cependant, concerne les contraintes potentielles des ressources naturelles sur la croissance mondiale durable à long terme. Dans la discussion ci-dessous, nous nous concentrons sur la consommation d’énergie et le changement climatique car il s’agit du sujet le plus facilement quantifiable dans le cadre de notre modèle, mais d’autres domaines comme l’eau, l’alimentation et la biodiversité sont clairement aussi importants.

    4.2. Consommation d’énergie et changement climatique : trop tard pour 2 degrés ?

    Dans les rapports précédents de la série Le monde en 205010, nous avons étendu notre modèle de PIB pour dériver des projections de consommation d’énergie et d’émissions de carbone dans des scénarios politiques alternatifs. Ce modèle étendu a également servi de base au PwC Low Carbon Economy Index, dont la dernière édition a été publiée en novembre 201211. Nous avons mis à jour ces calculs pour produire trois scénarios possibles pour les émissions mondiales de carbone et les concentrations atmosphériques de gaz à effet de serre comme résumées dans le tableau 3 ci-dessous.

    Le premier scénario de « statu quo » projette l’expérience de la période 2000-2011, lorsque la décarbonation mondiale totale n’était en moyenne que de 0,8 % par an. Cela était en grande partie dû aux améliorations de l’intensité énergétique avec peu de progrès vers un mix énergétique plus vert (et pas de CSC). C’est un scénario pessimiste mais qui pourrait mettre le monde sur la voie d’un changement climatique catastrophique d’ici la fin du siècle12.

    Notre troisième scénario de « croissance verte » dans la dernière colonne du tableau 3 est ce qui serait nécessaire pour respecter l’objectif de l’ONU de limiter le réchauffement climatique à environ 2˚C – cela nécessite désormais une décarbonisation de plus de 5 % par an jusqu’en 2050, ce qui sa crédibilité compte tenu de l’absence de progrès depuis 2000 et des résultats généralement décevants des pourparlers sur le changement climatique mondial depuis 2009.

    Un cas un peu plus réaliste, mais toujours difficile, est notre scénario de « verdissement progressif ». Cela suppose des améliorations de l’intensité énergétique à environ deux fois le taux moyen observé depuis 2000, des progrès significatifs dans le passage du charbon au gaz en Chine et en Inde et, à plus long terme, aux carburants renouvelables dans le monde d’ici 2050, ainsi qu’une introduction progressive du CCS à partir de 2020. Des études antérieures suggèrent que ce type de programme, s’il est mis en place progressivement, ne devrait pas réduire le PIB mondial en 2050 de plus d’environ 2 à 3 % du PIB, mais il nécessite un engagement beaucoup plus important de la part de toutes les grandes économies du monde pour atteindre un tel niveau. résultat que nous avons vu ces dernières années. Même dans ce cas, nous pourrions voir une éventuelle augmentation des températures mondiales d’environ 4˚C, ce qui pourrait avoir des impacts économiques, sociaux et environnementaux majeurs, mais s’arrêterait au moins avant les résultats à long terme plus catastrophiques qui deviennent de plus en plus probables dans le scénario du statu quo.

    L’alternative à la décarbonisation serait une croissance du PIB beaucoup plus lente, mais le prix à long terme serait beaucoup plus élevé. Le risque est que, si des progrès plus rapides vers la lutte contre le changement climatique ne commencent pas bientôt, de telles restrictions à la croissance pourraient être imposées aux générations futures. Il semble y avoir moins de risque en raison de l’épuisement des combustibles fossiles, compte tenu de l’augmentation récente de l’utilisation de ressources non conventionnelles telles que le gaz de schiste et l’huile de schiste (ce dernier fera l’objet d’un nouveau rapport de recherche détaillé de PwC qui sera publié plus tard en 2013).

    Des considérations similaires s’appliquent à d’autres problèmes de ressources naturelles liés à des domaines tels que l’alimentation, l’eau et la biodiversité – agir maintenant de manière mesurée devrait être moins coûteux à long terme que de reporter l’action à plus tard dans le siècle ; mais à une époque d’austérité économique à l’Ouest et de développement économique rapide à l’Est, c’est plus facile à dire qu’à faire. Cependant, l’étude détaillée de ces questions dépasse le cadre du présent rapport13.

    1. Implications pour les entreprises

    5.1. Opportunités et défis pour les entreprises occidentales
    Pour les entreprises des économies occidentales avancées (les États-Unis et l’UE en particulier), il existe clairement à la fois des défis et des opportunités associés à nos projections de croissance mondiale. Le tableau 4 ci-dessous résume certaines d’entre elles du point de vue des entreprises occidentales envisageant de se développer dans les économies émergentes au cours des dix prochaines années (il est difficile de regarder au-delà de cette période au niveau sectoriel).

    Cependant, il est difficile d’être précis quant à la sélection des gagnants et des perdants au niveau sectoriel – beaucoup dépendra des détails du marché particulier et de la manière dont la stratégie d’entrée de l’entreprise est exécutée. Les risques plus élevés associés aux marchés émergents doivent également être pris en compte dans les évaluations de projets et les évaluations d’acquisition, comme indiqué dans l’analyse trimestrielle des primes de risque pays de PwC14.

    5.2. Accent accru sur les marchés de consommation émergents

    Une analyse récente de notre rapport Global Economy Watch de décembre 201215 apporte un éclairage supplémentaire à ce sujet en distinguant, pour la période allant jusqu’en 2020, les économies qui resteront davantage axées sur la production à faible coût (par exemple, le Vietnam et l’Indonésie) et celles, comme la Chine, Le Brésil et la Russie, qui deviendront de plus en plus importants en tant que marchés de consommation à mesure que les salaires réels augmentent et probablement aussi que les taux de change réels s’apprécient selon notre modèle.

    Dans le même temps, les grands marchés comme la Chine et l’Inde peuvent être des endroits difficiles pour faire des affaires. Il est important de comprendre et de s’adapter aux règles, réglementations et coutumes locales. La bonne stratégie d’entrée et, le cas échéant, le(s) bon(s) partenaire(s) de coentreprise sont essentiels au succès, tout comme de bonnes relations avec les autorités locales et les organismes de réglementation. Dans certains cas, les sites de production optimaux peuvent ne pas être les mêmes que les plus grands marchés de consommation (par exemple, investir en Malaisie, en Indonésie ou au Vietnam comme porte d’entrée vers la Chine ou l’Inde, ou en Pologne comme porte d’entrée vers la Russie).

    Annexe A. Moteurs de croissance

    A.1. structure du modèle

    Conformément à la théorie économique établie et à un grand nombre d’études antérieures, nous adoptons un modèle simplifié de croissance économique à long terme16 dans lequel les parts du revenu national allant au capital et au travail sont supposées constantes17. La croissance du PIB dans ce modèle est déterminée par des hypothèses sur quatre facteurs, que nous abordons tour à tour ci-dessous :

     Croissance de la population active, telle qu’approchée par les projections des Nations Unies pour la population en âge de travailler.

     Croissance de la qualité de la main-d’œuvre (« capital humain »), qui est supposée être liée aux niveaux d’éducation moyens actuels et projetés de la main-d’œuvre.

     La croissance du stock de capital physique, qui est déterminée par les nouveaux investissements en capital moins la dépréciation du stock de capital existant.

     Le progrès technologique, qui entraîne des améliorations de la productivité totale des facteurs (PGF).

    En outre, comme indiqué ci-dessus, le modèle formule également des hypothèses sur les tendances futures des taux de change réels du marché par rapport aux taux de PPA (voir la section A2 ci-dessous pour plus de détails).

    En appliquant cette approche, nous prenons les États-Unis comme notre économie de référence, car ils sont supposés être à la « frontière mondiale » en termes de technologie et donc de productivité. La croissance du PIB américain est modélisée d’une manière un peu plus simple sur la base d’une croissance supposée de la productivité du travail de 2 % par an et des projections de la population en âge de travailler des Nations Unies. Comme décrit plus loin, les autres pays sont ensuite supposés rattraper progressivement les niveaux de productivité des États-Unis au fil du temps (à des taux qui varient selon les pays en fonction de leur situation).

    Une limite de notre modèle qui mérite d’être notée dès le départ est que, bien qu’il permette des liens entre les performances des pays en raison des changements de la frontière technologique mondiale, il ne permet pas aux performances d’un pays (à l’exception des États-Unis) d’affecter les performances dans d’autres pays directement. La capture de ces interconnexions nécessiterait une approche de modélisation beaucoup plus complexe couvrant les flux commerciaux et d’investissement entre les pays. Notre approche limite la valeur du modèle à des fins de simulation mondiale, mais est beaucoup plus souple pour produire des projections de croissance à long terme pour des pays individuels. En outre, nos hypothèses sont choisies de manière à être globalement cohérentes d’un pays à l’autre, de sorte que les projections constituent un « scénario principal » plausible pour l’économie mondiale dans son ensemble.

    A.1.1. démographie

    Nous utilisons les dernières projections des Nations Unies (révision 2011) pour la population âgée de 15 à 59 ans comme indicateur de la croissance de la population active. Certaines économies pourraient être en mesure d’atteindre une croissance plus rapide ici si elles peuvent augmenter leurs taux d’emploi, mais de tels effets sont difficiles à prévoir et nous ne les avons donc pas inclus dans nos estimations du scénario de base.

    Selon les projections de l’ONU, tous les pays pris en compte dans cette étude, à l’exception de l’Inde, verront une diminution de la part de leur population totale dans le groupe d’âge actif des 15 à 59 ans entre 2011 et 2050. C’est la contrepartie du fait que les 24 pays (y compris l’Inde) devraient voir une part croissante de leur population âgée de 60 ans ou plus. La Corée, l’Espagne, la Russie, le Japon, l’Italie et la Chine devraient connaître les baisses les plus importantes de la part du groupe d’âge très actif au cours de la période allant jusqu’en 2050. Les effets importants du vieillissement sont

    donc nullement confinés aux pays développés existants, mais sont également importants pour certaines des principales économies de marché émergentes.

    Si nous examinons plutôt la croissance attendue des populations en âge d’activité maximale (voir graphique A1), alors il y a plus de pays avec des taux de croissance positifs en raison soit de taux de natalité relativement élevés (par exemple, le Nigeria, l’Inde et la Turquie) et/ou de taux d’immigration (par exemple, le NOUS). Mais tous les principaux pays européens de l’OCDE sont confrontés à des populations en âge de travailler statiques ou en déclin (à l’exception du Royaume-Uni où elles devraient augmenter légèrement en raison de l’immigration) et cela est également vrai du Japon, de la Corée, de la Chine et, en particulier, de la Russie. L’impact d’une population en déclin et vieillissante est particulièrement important en ce qu’il limite la capacité de la Russie à augmenter sa part du PIB mondial à long terme de la même manière que d’autres grandes économies émergentes. Une population vieillissante agit également comme un frein à la croissance chinoise à plus long terme (c’est-à-dire après 2020) par rapport à celle de l’Inde.

    A.1.2. Éducation

    À l’instar de plusieurs études universitaires antérieures, nous avons fondé nos estimations du stock de capital humain sur les données relatives au nombre moyen d’années de scolarisation de la population âgée de 25 ans et plus de Barro et Lee (2001). Nous suivons ensuite l’approche de Hall et Jones (1998), elle-même basée sur l’enquête sur les estimations internationales des rendements de la scolarisation dans des pays à différents niveaux de développement économique par Psacharopoulus (1994). Plus précisément, pour les quatre premières années d’études, nous supposons un taux de rendement de 13,4 %, correspondant aux estimations moyennes pour l’Afrique subsaharienne. Pour les quatre prochaines années, nous supposons un rendement de 10,1 %, correspondant à la moyenne mondiale. Pour l’éducation au-delà de la 8e année, nous supposons des rendements moyens estimés de 6,8 % dans la zone OCDE. Cette approche conduit à des estimations du stock de capital humain par travailleur sous forme d’indice par rapport aux États-Unis.

    Nous supposons ensuite que le nombre moyen d’années de scolarisation de la population de plus de 25 ans augmente au fil du temps dans chaque pays à des taux dérivés en extrapolant à partir des tendances des 5 à 20 dernières années (le poids accordé aux moyennes passées sur 5, 10 ou 20 ans varie d’un pays à l’autre en fonction de ce que nous considérons comme le meilleur indicateur des tendances sous-jacentes des niveaux d’éducation dans chaque pays). Conformément aux tendances de la dernière période, le nombre moyen d’années de scolarité devrait augmenter au rythme le plus lent aux États-Unis, reflétant leur point de départ plus élevé. Cela permet à d’autres pays de rattraper les niveaux américains moyens estimés de capital humain par travailleur.

    Les taux de rattrapage éducatif les plus rapides sont supposés être observés dans des pays asiatiques tels que l’Inde et l’Indonésie, ce qui est conforme aux tendances des périodes récentes et est un facteur important dans leurs performances de croissance projetées relativement fortes. La Russie et la Pologne, avec des niveaux d’instruction moyens initiaux relativement élevés, progressent encore mais ont moins de possibilités de rattrapage rapide dans ce domaine.

    A.1.3. Investissement en capital

    Nous avons commencé par les estimations de King et Levine (1994) des ratios stock de capital/production au milieu des années 1980. Ces ratios sont projetés jusqu’à notre année de référence 2011 en utilisant les données sur l’investissement en % du PIB de la base de données Penn World Tables (v. 6.1) jusqu’en 2000, complétées par les données du FMI pour les années plus récentes. Nous supposons un taux de dépréciation annuel uniforme de 5 % du stock de capital existant à la fois dans ce calcul et dans les projections prospectives, ce qui est cohérent avec les taux de dépréciation de 4 à 6 % généralement supposés dans la littérature académique. Les ratios capital-production qui en résultent en 2011 varient d’environ 1 au Nigeria à 4,2 au Japon (le ratio britannique est de 2,5).

    Pour l’avenir, nous supposons que les ratios investissement/PIB annuels moyens initiaux, qui varient d’environ 5 % au Nigéria à plus de 40 % en Chine, s’ajustent progressivement aux niveaux d’investissement à long terme après 2025, qui varient plus étroitement de 10 % au Nigéria à 25 % en Chine. Chine (voir tableau A1 ci-dessous).

    Ces hypothèses reflètent le point de vue selon lequel, avec la baisse des rendements marginaux des nouveaux investissements au fil du temps, les ratios investissement/PIB très élevés observés en Chine et dans d’autres marchés asiatiques émergents auront tendance à diminuer à long terme à mesure que ces économies mûriront (comme cela s’est produit avec le Japon depuis le début des années 1990).

    Conformément à des études antérieures similaires, nous supposons pour simplifier que le capital a une part constante de 1/3 dans la production nationale, le travail ayant une part de 2/3.

    A.1.4. progrès technologique

    Ce facteur est supposé être lié à la mesure dans laquelle un pays est en retard sur le leader technologique (supposé ici être les États-Unis) et a donc le potentiel de «rattraper» grâce au transfert de technologie, en fonction des niveaux de capital physique et humain. l’investissement (comme indiqué ci-dessus) et d’autres facteurs plus institutionnels tels que la stabilité politique, l’ouverture au commerce et à l’investissement étranger, la force de l’État de droit, la force du système financier et les attitudes culturelles à l’égard de l’entrepreneuriat. Ces derniers facteurs institutionnels ne sont pas facilement quantifiables à travers un indice unique, mais se reflètent dans nos hypothèses sur la vitesse relative du rattrapage technologique dans chaque pays.

    Dans certains cas (par exemple, l’Inde, l’Indonésie et le Nigéria), nous supposons un rythme de progrès technologique plus lent à court terme, mais supposons que le rythme de rattrapage s’accélère à plus long terme à mesure que ces pays renforcent leurs cadres institutionnels. À plus long terme, le taux de rattrapage est supposé converger vers un taux annuel de 1,5 % de l’écart de productivité totale des facteurs avec les États-Unis, ce qui est conforme aux résultats de recherches universitaires antérieures18 suggérant un taux de rattrapage typique à long terme. des taux d’environ 1 à 2 % par an.

    Il est important de souligner que cette approche vise uniquement à produire des projections de croissance tendancielle à long terme. Elle ignore les fluctuations cycliques autour de cette tendance de long terme, dont l’histoire suggère qu’elles pourraient être significatives à court terme pour les économies émergentes en particulier, mais que l’on ne peut espérer prédire plus d’un an ou deux à l’avance au maximum. Il ignore également la possibilité de chocs négatifs majeurs (par exemple, des révolutions politiques, des catastrophes naturelles ou des conflits militaires) qui pourraient détourner les pays de leur trajectoire de croissance d’équilibre pendant de plus longues périodes, mais qui sont par nature impossibles à prévoir. Dans le même temps, notre modélisation ne tient pas compte de la possibilité d’un saut soudain de la frontière technologique (représentée ici par la croissance de la productivité du travail aux États-Unis, qui, comme indiqué ci-dessus, nous supposons qu’elle augmentera à un taux constant de 2 % par an en termes réels, reflétant les tendances historiques) en raison d’une nouvelle vague majeure d’innovation non encore imaginée. Comme indiqué dans la section 4.1 ci-dessus, cependant, il écarte également les arguments de Gordon (2012) et d’autres selon lesquels le progrès technologique mondial pourrait ralentir.

    A.2. Taux de change réels : PPA vs. RFG

    Le PIB aux PPA est un meilleur indicateur du niveau de vie moyen ou des volumes de produits ou d’intrants, car il corrige les différences de prix entre les pays à différents niveaux de développement. En général, les niveaux de prix sont nettement inférieurs dans les économies émergentes, de sorte que l’examen du PIB aux PPA réduit l’écart de revenu avec les économies avancées par rapport à l’utilisation des taux de change du marché.

    Le PIB aux RFG peut être une meilleure mesure de la taille relative des économies du point de vue des entreprises, du moins à court terme. À des fins de planification d’entreprise à long terme ou d’évaluation des investissements, il est crucial de prendre en compte la hausse probable des taux de change réels du marché dans les économies émergentes vers leurs taux de PPA. Cela pourrait se produire soit par une inflation des prix intérieurs relativement plus élevée dans ces économies émergentes, soit par une appréciation du taux de change nominal, soit (très probablement) par une combinaison de ces deux effets.

    Lors de l’estimation du PIB aux taux de change du marché sur la période allant jusqu’en 2050, une méthodologie similaire est donc adoptée comme dans le rapport original Le monde en 2050, où les taux de change du marché convergent vers les niveaux de PPA à des taux qui diffèrent d’une économie à l’autre. Cela conduit à des projections de hausses significatives des taux de change réels du marché pour les principales économies de marché émergentes en raison de leurs taux de croissance de la productivité plus élevés, bien que ces RFG projetés restent bien en deçà des niveaux de PPA en 2050 pour les marchés émergents les moins développés. Nous avons cependant mis à jour notre méthodologie ici avec de nouvelles estimations économétriques de la relation entre cette appréciation du taux de change réel des marchés émergents et la croissance relative de la productivité.

    Pour les économies avancées, nous supposons que les taux de change réels convergent très progressivement vers leurs taux de PPA à un rythme régulier sur la période de 2012 à 2050. Cela est cohérent avec les recherches universitaires montrant que la parité de pouvoir d’achat se maintient à long terme, au moins approximativement, mais pas à court terme.

    Dans l’annexe B ci-dessous, nous examinons plus en détail nos résultats pour le PIB aux taux de change réels, qui utilisent ces hypothèses sur les mouvements du taux de change réel au fil du temps (mais sont également plus incertains que les projections aux PPA en raison de la difficulté de projeter ces taux de change réels). changements de taux dans la pratique).

    Références

    Barro, R. J. (1997), Determinants of Economic Growth: A Cross-Country Empirical Study (Cambridge, MA: The MIT Press, 1997).
    Barro, R.J., et J.W. Lee (2001), « Données internationales sur le niveau d’instruction : mises à jour et implications », Oxford Economic Papers, 53 : 541-563. L’ensemble de données est disponible sur le site Web de la Banque mondiale, comme indiqué ci-dessous.

    Denison, E. (1985), Tendances de la croissance économique américaine, 1929-1982, Brookings Institution.

    Hall, R.E. et C.I. Jones (1998), « Why Do Some Countries Produce So Much More Output per Worker than Others ? », Stanford University Working Paper, n° 98-007, mars 1998.

    King, R. et R. Levine (1994), « Capital Fundamentalism, Economic Development and Economic Growth », Carnegie-Rochester Conference Series on Public Policy, 41 (automne 1994) : 157-219.

    Miles, D. et A. Scott (2004), Macroeconomics and the global business environment (Londres : John Wiley & Sons).

    Psacharopoulus, G. (1994), ‘Returns to Investment in Education: A Global Update’, World Development, 22: 1325-43.

    Solow, R. (1956), « Une contribution à la théorie de la croissance économique », Quarterly Journal of Economics, février 1956.

    Solow, R. (1957), « Technical Change and the Aggregate Production Function », Review of Economics and Statistics, août 1957.

    Wilson, D. et R. Purushothaman (2003), « Dreaming With BRICs : The Path to 2050 », Goldman Sachs, Global Economics Paper No.99, octobre 2003.

    Appendice B. Projections supplémentaires du PIB aux taux de change du marché

    Le tableau B1 ci-dessous résume nos projections de PIB pour 2011, 2030 et 2050 mesurés aux taux de change du marché (RFG). La plupart des conclusions et observations générales du tableau 2 dans le corps du texte (classement basé sur le PIB aux PPA) restent valables : la Chine dépasse les États-Unis en tant que plus grande économie du monde tandis que l’Inde se hisse clairement à la troisième place, bien devant le Brésil, qui remonte à la quatrième place d’ici 2050. Le Mexique et l’Indonésie reprennent leur place dans le top 10 d’ici 2050, tandis que le Nigeria entre dans le top 20 d’ici 2050, mais n’est pas aussi bien placé que dans le classement PPP (et le Vietnam ne fait pas le les 20 premiers d’ici 2050 en utilisant les RFG).

    Le graphique B2 ci-dessous montre les taux de croissance moyens annuels mesurés en RFG pour chaque pays jusqu’en 2050. Il est similaire au graphique 7 dans le corps du texte, mais il montre également la contribution supplémentaire des mouvements projetés du taux de change réel aux taux de croissance moyens du PIB. mesuré en dollars américains constants.

    A partir de ce tableau, nous pouvons noter ce qui suit :

     Les mouvements de taux de change projetés de notre modèle donnent un nouvel élan à la croissance réelle en termes de dollars pour les économies émergentes (à l’exception du Brésil, qui avait en fait un taux de change du marché en 2011 légèrement supérieur aux niveaux de PPA, bien qu’il ait diminué depuis les entrées de capitaux ont diminué). Cela est particulièrement vrai pour des pays comme le Vietnam et l’Indonésie, car l’appréciation réelle prévue de leurs devises est suffisante pour les pousser devant le Nigeria et devenir les deux économies à la croissance la plus rapide au cours des prochaines décennies.

     D’autre part, certaines des économies développées telles que l’Australie, le Japon et celles de la zone euro devraient connaître une dépréciation réelle progressive de la monnaie par rapport au dollar américain, car leurs taux de change du marché sont actuellement estimés par la Banque mondiale comme étant supérieurs à la PPA. les taux. Cela contribue négativement à leurs taux de croissance projetés du PIB réel lorsqu’ils sont mesurés en dollars américains par rapport aux projections en PPA (ou en monnaie nationale).

    Compte tenu des incertitudes liées à ces projections à long terme, il convient de prêter plus d’attention aux larges relativités des taux de croissance indiqués dans le graphique ci-dessus, plutôt qu’aux chiffres de croissance précis. Lorsqu’elles sont appliquées dans un contexte commercial, une analyse de sensibilité et de scénario appropriée doit être utilisée plutôt que de concentrer l’attention sur une projection ponctuelle de croissance à long terme.

    PwC Macroéconomie

    Ce rapport a été rédigé par John Hawksworth et Danny Chan de l’équipe Macroéconomie de PwC au Royaume-Uni avec des contributions supplémentaires de Patrick Tay (PwC Malaisie) et Mateusz Walewski (PwC Pologne). Notre équipe de macroéconomie maintient des modèles internes de plus de 25 grandes économies qui représentent ensemble plus de 80 % du PIB mondial. Pour des projections à jour, veuillez consulter notre rapport mensuel Global Economy Watch ici : http://www.pwc.co.uk/economic-services/global-economy-watch/index.jhtml
    Les services de conseil de l’équipe combinent une analyse stratégique des tendances macro avec de solides techniques quantitatives dans les grands domaines décrits ci-dessous :
    Prévision des revenus et de la demande
    Nous utilisons notre vision de l’économie mondiale et notre boîte à outils économétrique pour aider les entreprises à évaluer la taille actuelle et potentielle des marchés sur lesquels elles se trouvent et les marchés sur lesquels elles ne se trouvent pas.
    Analyse de scénarios et tests de résistance
    Nous créons des scénarios et des cadres de risque pour aider les entreprises à comprendre les risques et les opportunités de leur activité et à les planifier.
    Analyse d’impact
    Nous aidons nos clients à démontrer leur valeur en évaluant leur impact économique et social, y compris leurs contributions à l’emploi, à la croissance et aux recettes fiscales
    stratégie du secteur public
    Nous travaillons avec des villes, des régions et des pays pour les aider à créer des politiques et des stratégies basées sur des vues macro et des analyses économiques
    Pour plus d’informations sur ce rapport ou sur nos services de conseil macroéconomique, veuillez contacter l’un des membres de l’équipe UK Macroeconomics ci-dessous :
    john hawksworth
    Économiste en chef
    +44 (0) 20 7213 1650
    john.hawksworth@uk.pwc.com
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    Consultant senior
    +44 (0)20 7212 2750
    william.zimmern@uk.pwc.com
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    Consultant senior
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  • Algérie : Rapport de fin de mission du FMI

    Algérie : Rapport de fin de mission du FMI

    Topics : Algérie, FMI, économie, finances,

    -Les perspectives à court terme de l’économie algérienne se sont sensiblement améliorées, essentiellement en raison de la hausse des prix des hydrocarbures.

    -L’accélération de l’inflation et la vulnérabilité à la volatilité des prix des hydrocarbures constituent des défis majeurs qui devraient être relevés pour préserver la stabilité macroéconomique.

    -Un rééquilibrage budgétaire est nécessaire pour préserver la soutenabilité des finances publiques à moyen terme. Un resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour juguler l’inflation. La poursuite des réformes structurelles faciliterait la transition vers un modèle de croissance plus stable et diversifié et encouragerait la création d’emplois.

    Alger, Algérie : Une mission du Fonds monétaire international (FMI) dirigée par M me Geneviève Verdier a visité Alger du 6 au 21 novembre pour les consultations de 2022 au titre de l’article IV avec l’Algérie. À l’issue de la mission Mme Verdier a fait la déclaration suivante :

    « La hausse des prix des hydrocarbures contribue à renforcer la reprise de l’économie algérienne suite au choc de la pandémie. Les recettes exceptionnelles provenant des hydrocarbures ont atténué les pressions sur les finances publiques et extérieures. En 2022, le solde des transactions courantes de la balance des paiements devrait afficher son premier excédent depuis 2013, et les réserves internationales ont augmenté à 53,5 milliards de dollars fin septembre contre 46,7 milliards de dollars fin 2021. Une hausse significative des exportations hors hydrocarbures a également contribué à cette amélioration. Un excédent budgétaire est attendu en 2022 grâce à la hausse des recettes et à des dépenses moins élevées que prévu. La reprise économique suite au choc de la pandémie se poursuit. La croissance du PIB hors hydrocarbures devrait s’accélérer pour atteindre 3,2 % en 2022, contre 2,1 % en 2021. Les pertes de production dues au choc de la pandémie seront ainsi en grande partie résorbées, même si des séquelles durables sur le marché du travail et la croissance à moyen terme constituent toujours un risque. La croissance du PIB est projetée à 2,9% en 2022.

    « Comme dans de nombreux autres pays, l’inflation s’est considérablement accélérée et constitue une préoccupation majeure. Le taux d’inflation annuel moyen s’est établi autour de 9,4% au cours des derniers mois, son niveau le plus élevé sur 25 ans. L’inflation sous-jacente est également en hausse. La banque centrale a pris des mesures pour contrôler les pressions inflationnistes, mais la politique monétaire est restée accommodante.

    « Les perspectives à court terme de l’économie algérienne sont favorables mais sont largement tributaires des prix des hydrocarbures. Le solde des transactions courantes devrait être excédentaire en 2023, grâce aux recettes élevées des hydrocarbures qui devraient contrebalancer la reprise des importations. La croissance devrait s’accélérer en 2023 et l’inflation devrait ralentir mais rester au-dessus de 8% en moyenne sur fond d’assouplissement de la politique budgétaire.

    « La mission estime que la persistance d’une forte dépendance à l’égard des recettes tirées des hydrocarbures et l’augmentation considérable des dépenses prévues en 2023 sont sources de risques importants pour les perspectives des finances publiques dans un contexte de forte volatilité des prix des matières premières et d’incertitude mondiale exceptionnelle. De l’avis de la mission, un ajustement budgétaire équilibré est nécessaire pour freiner les pressions inflationnistes, rétablir une marge de manœuvre pour les politiques économiques et stabiliser la dette publique. Un cadre budgétaire de moyen terme pourrait guider les efforts d’ajustement, réduire la procyclicité des politiques et protéger les dépenses prioritaires. Des mesures bien ciblées devraient être mises en œuvre tel que nécessaire pour soutenir les ménages à faible revenu.

    « La mission salue les progrès réalisés en matière de réformes budgétaires, en particulier dans les domaines de la fiscalité et de la gestion des finances publiques. Elle recommande également une intégration plus étroite entre les plans de dépenses et la stratégie de financement de l’État dans le cadre du processus d’élaboration du budget, ainsi qu’une diversification des sources de financement pour permettre une mise en œuvre graduelle du rééquilibrage budgétaire.

    « En parallèle, un resserrement de la politique monétaire est nécessaire pour maîtriser l’inflation. Les risques d’enracinement d’une inflation élevée appellent à une normalisation progressive de la politique monétaire. La révision prochaine de la loi sur la monnaie et le crédit constitue une opportunité pour renforcer le cadre de gouvernance de la Banque d’Algérie et son indépendance. À cet égard, la mission salue l’engagement du gouvernement à ne pas recourir au financement monétaire.

    « Le système bancaire a résisté aux chocs répétés de ces dernières années, mais sa santé financière mérite l’attention. Le resserrement des liens entre les bilans de l’État, des entreprises publiques et des banques publiques pourrait faire peser des risques sur la stabilité financière et la viabilité de la dette. Ceci requiert de vastes réformes du secteur financier afin de renforcer la gouvernance et les modèles économiques des banques publiques, améliorer les capacités de surveillance, catalyser la provision de prêts au secteur privé et favoriser l’inclusion financière. La mission salue l’arrivée à échéance des mesures d’assouplissement réglementaire prises au début de la pandémie.

    « La mission convient avec les autorités que la poursuite des efforts de réforme du climat des affaires contribuera à favoriser la transition vers un modèle de croissance plus inclusif et diversifié et à stimuler la création d’emplois. La nouvelle loi sur l’investissement et les décrets associés pourraient créer un environnement plus favorable à l’investissement privé. Le déploiement envisagé d’un nouveau cadre législatif pour l’investissement dans les énergies renouvelables pourrait également faciliter la transition vers une économie à faible émission de carbone. La mission salue les mesures prévues par les autorités pour améliorer la qualité et la disponibilité des données statistiques et appelle à accorder la priorité aux actions dans ce domaine afin de mieux informer les politiques et les décisions du secteur privé.

    « La mission a rencontré M. Taleb, gouverneur de la Banque d’Algérie, M. Kessali, ministre des Finances, M. Arkab, ministre de l’Energie et des Mines, M. Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, M. Rakhroukh, ministre des Travaux publics, de l’Hydraulique et des Infrastructures de base, M. Rezig, ministre du Commerce et M. Zeghdar, ministre de l’Industrie. L’équipe s’est également entretenue avec d’autres hauts responsables du gouvernement et de la banque centrale, des membres de la commission parlementaire des finances et du budget et des représentants des secteurs économique et financier.

    « La mission tient à exprimer sa reconnaissance aux autorités et à ses autres interlocuteurs pour les échanges constructifs et leur accueil cordial ».

    Source : FMI, 21/11/2022

    #Algérie #FMI #Economie #Finances

  • Algérie : « Un régime pourri sauvé, pour l’instant, par le gaz » -The Economist-

    Algérie : « Un régime pourri sauvé, pour l’instant, par le gaz » -The Economist-

    Tags : Algérie, économie, investissement, Hirak, répression, pétrole, gaz, Maroc, France, Sahara Occidental,

    Le magazine britannique The Ecomist a publié récemment un article très critique sur la situation économique, politique et sociale en Algérie qu’il qualifie de lamentable.

    « … L’économie et la politique de l’Algérie sont à la fois sclérosées, son leadership répressif mais faible, son rôle en Afrique et dans le monde arabe égoïste mais méconnu. » C’est en ces termes que l’article résume la situation dans le pays, dont les habitants, « surtout les jeunes, sont malheureux, frustrés et craignent l’autorité ».

    L’auteur de l’article a examiné la situation économique en soulignant qu’en dehors du gaz et du pétrole, l’économie est lamentable et la plus grande compagnie pétrolière, Sonatrach, est un mastodonte mal géré qui domine le secteur de l’énergie.

    « La croissance économique a souvent été à la traîne par rapport à la population en plein essor, qui compte aujourd’hui environ 45 millions d’habitants. Et l’augmentation de la consommation intérieure de gaz limite les possibilités d’en exporter davantage. Le chômage est d’environ 15%, et beaucoup plus élevé pour les jeunes », explique l’article, qui s’attarde également sur le climat d’investissement morose dans le pays, affirmant que l’obligation pour les ministres ou les hauts fonctionnaires de signer pratiquement n’importe quel accord, ainsi que la léthargie et la l’incompétence de l’administration, rendent les affaires extraordinairement délicates.

    De plus, les lois adoptées en 2019 qui étaient censées ouvrir l’investissement aux étrangers n’ont pas convaincu les investisseurs car la plupart des hommes d’affaires étrangers restent déconcertés par les nouvelles lois et leurs petits caractères. « Les banques occidentales et le FMI, considérés avec suspicion dans les milieux officiels algériens, restent prudents face à l’enchevêtrement. Les obstacles bureaucratiques, l’incompétence flagrante et l’attitude hostile envers les capitaux étrangers, notamment français et américains, dissuadent toujours les étrangers », a déclaré The Economist, énumérant les autres plaintes constantes des investisseurs.

    Sur la situation sociale qui prévaut en Algérie, le magazine souligne que deux mots du lexique local résument le malaise algérien : hogra et haraga. « Le premier englobe une gamme de sentiments sombres qui affectent les Algériens : un sentiment d’humiliation et d’oppression, un déni de dignité. Cela conduit au deuxième mot de plus en plus courant, signifiant littéralement « ceux qui brûlent », a souligné The Economist, expliquant que Haraga s’applique au nombre croissant d’Algériens souhaitant émigrer illégalement pour avoir une vie meilleure à l’étranger, impliquant la combustion de papiers d’identité. « Jusqu’à présent cette année, quelque 13 000 personnes ont atteint l’Espagne dans des bateaux branlants », a-t-il rappelé.

    L’article qui rappelait le mouvement Hirak qui a renversé feu Abdelaziz bouteflika a souligné qu’il est vite devenu clair que le nouveau régime d’Abdelmadjid Tebboune, était à peu près le même que son prédécesseur et qu’il n’a été sauvé que par l’apparition du covid-19 en 2020, qui a fait s’effondrer le Hirak, et par la flambée des prix du gaz et du pétrole qui permettent à l’État de subventionner les aliments de base, l’électricité, l’huile de cuisine, l’essence et le logement.

    L’article qui analysait la situation lamentable des droits de l’homme dans le pays critiquait également les médias officiels comme étant « pathétiquement flagorneurs » alors que la presse occidentale est considérée comme hostile et les médias d’opposition et le Hirak comme infiltrés par le Mossad, le service de renseignement israélien, et étaient souvent soudoyé par le Maroc.

    Les déclarations officielles ont tendance à être imprégnées d’un mélange de vantardise et de paranoïa. Les évaluations sincères sont furieusement rejetées comme racistes ou motivées par un désir haineux de déstabiliser le pays.

    Le magazine note à cet égard une constante dans les médias officiels algériens, qui sont, dit-il, « également d’une virulence obsessionnelle envers le Maroc voisin, d’autant plus que le vent diplomatique pourrait se retourner contre l’Algérie dans sa campagne pour obtenir l’indépendance du Sahara Occidental de l’occupation marocaine ».

    #Algérie #Economie #Hirak #Maroc #France #Investissement #Pétrole #Gaz

  • Un an de gouvernement Akhannouch au Maroc:   Le sens des affaires ne fait pas la bonne politique

    Un an de gouvernement Akhannouch au Maroc: Le sens des affaires ne fait pas la bonne politique

    Tags : Maroc, Aziz Akhannouch, économie,

    Aziz Akhennouch est le chef du gouvernement marocain depuis environ un an. Qu’est-ce que la première année de son gouvernement a apporté aux Marocains ?

    Un an n’est pas suffisant pour donner une évaluation finale de la performance d’un gouvernement. Après 100 jours, il y a un premier bilan, une tradition qui remonte au président américain Roosevelt. En 1933, au début de son mandat, il adopte et met en œuvre avec succès un « programme de 100 jours ».

    Au Maroc, il n’y avait aucun signe d’équilibre même après un an. Hormis quelques propos désinvoltes du Premier ministre lors d’une manifestation interne en septembre à la jeunesse du parti RNI (Rassemblement National des Indépendants) – parti dont Akhennouch est le leader. A cette occasion, Akhannouch a salué le succès de son gouvernement à maintenir une certaine normalité au Maroc dans un contexte international exceptionnel.

    Le peuple marocain doit être conscient que cela en soi est un succès, a déclaré le Premier ministre. Il a ensuite évoqué le train de mesures d’urgence que son gouvernement a adopté en réponse au bouleversement régional et international pour maintenir la stabilité dans le royaume.

    Promesses de campagne non tenues
    Ces déclarations du Premier ministre Aziz Akhennouch contredisent la rhétorique de campagne de son parti, qui commençait par le slogan : « Vous méritez mieux ».En fait, le parti économiquement libéral n’a pas tenu ses promesses électorales à ce jour.

    Les revendications du parti ont été intégrées à l’agenda politique officiel du gouvernement. Mais le RNI avait promis aux Marocains un nouveau Maroc démocratique – contrairement à leur coalition avec les islamistes du Parti de la justice et du développement (PJD). La construction d’un Etat pour tous les citoyens, l’essor économique et social, une politique cohérente et, last but not least, un gouvernement efficace sont annoncés.

    Un regard sur le programme gouvernemental approuvé par l’Assemblée législative le 13 octobre 2021 montre que le gouvernement n’a même pas dépassé le premier point de mise en œuvre.

    Des prestations sociales encore plus modestes ne sont jusqu’à présent restées qu’une promesse, comme le « revenu dans la dignité » prévu de 400 dirhams marocains (36 euros) par mois pour les personnes âgées, 300 dirhams (27 euros) pour chacun jusqu’à trois enfants dans une famille nécessiteuse pour soutenir la scolarité et l’accompagnement tout au long de la vie des personnes handicapées, malgré l’engagement du gouvernement d’introduire ces nouvelles prestations dès sa première année de mandat, proclamant que le dispositif serait simple et facile à mettre en œuvre.

    Objectifs irréalistes
    Rétrospectivement, les autres objectifs majeurs annoncés par le gouvernement Akhennouch apparaissent davantage comme des relations publiques en leur propre nom. Le gouvernement se fixe apparemment des objectifs irréalistes contre son meilleur jugement, comme le montre les statistiques. Les chiffres bruts montrent à quel point il est difficile, voire impossible, de tenir de telles promesses d’avantages sociaux.

    Dans son programme gouvernemental, par exemple, le gouvernement a promis de sortir un million de familles de la pauvreté et de la précarité, sans expliquer comment il compte y parvenir. Elle a également pris fait et cause pour la création d’un million d’emplois et la lutte contre le chômage.

    Le milliardaire et économiste chevronné Akhennouch sera clair sur le fait que son gouvernement ne peut pas atteindre cet objectif aux taux de croissance actuels. La révolution du secteur de l’éducation annoncée par le gouvernement risque également d’être provisoirement annulée, ce qui signifie que l’objectif affiché de faire du Maroc l’un des 60 pays dotés du meilleur système éducatif au monde est loin d’être atteint.

    Par l’intermédiaire de son porte-parole, le gouvernement a fait référence à deux contraintes qui lui rendraient difficile le respect de certains engagements : Premièrement, le budget de la première année de gouvernement n’a pas été préparé par le gouvernement actuel et contient donc des éléments et des problèmes d’héritage du gouvernement précédent . De plus, l’ invasion imprévisible de l’Ukraine par la Russie a chamboulé les budgets dans le monde entier et bouleversé la planification économique.

    La deuxième raison de l’échec peut être valable, mais la première ne l’est certainement pas. Car le RNI était déjà un partenaire important de la coalition dans le précédent gouvernement. C’est le RNI qui a mené une campagne contre le secrétaire général du Parti islamiste de la justice et du développement (PJD) , Abdelilah Benkirane, pour empêcher son second mandat de Premier ministre.

    L’inflation et les prix élevés entraînent un ressentiment croissant
    Indépendamment du nombre de points du programme gouvernemental mis en œuvre jusqu’à présent, il est important de noter qu’un délai de cinq ans (de 2021 à 2026) a été donné pour la mise en œuvre des engagements. Le gouvernement a donc encore le temps de rattraper son départ hésitant et de tenir ses promesses de campagne. A en juger par les qualifications et les compétences inégalées que lui attribuent les partisans d’Akhennouch, et à en juger par le large consensus au sein de son parti, cela ne devrait pas poser de problème.

    Revenant sur la question de la stabilité, le porte-parole du gouvernement affirme que le gouvernement Akhennouch assure la stabilité. La question est cependant de savoir ce que l’on entend par stabilité. Dans son rapport récemment publié, la banque centrale marocaine prévoit un ralentissement de la croissance économique. La banque centrale table actuellement sur une croissance inférieure à 0,8 % cette année. La prévision du gouvernement était de 3,2 %.

    Le marasme économique s’accompagne d’une augmentation du taux d’inflation à 7,7% au premier semestre de cette année. Même les prix des marchandises, qui ont toujours déterminé la stabilité des prix au Maroc, connaissent des hausses record. En fin de compte, tous les biens du quotidien sont concernés. Le prix de l’essence a même grimpé à un nouveau record à 18 dirhams le litre (1,6 euro).

    En juillet, ces hausses de prix ont suscité trois semaines de réactions de colère sur les réseaux sociaux sous le hashtag « Akhennouch out ». Bien que les prix des carburants aient désormais chuté à l’échelle internationale, ils restent à des niveaux record au Maroc. Akhennouch est mis en cause pour deux chefs d’accusation : en tant que Premier ministre, le ministère chargé du secteur de l’énergie.

    Deuxièmement, en tant que propriétaire d’Afriquia – la plus grande société marocaine de négoce et de distribution de carburant – il profite lui-même des prix élevés. Ce double rôle moralement douteux a embarrassé même les partisans du milliardaire Akhennouch dans les tabloïds. On ne peut plus se référer à la hausse des prix sur les marchés internationaux si, en revanche, précisément ces marchés sont ignorés lorsque les prix baissent à nouveau.

    La colère populaire a désormais atteint des proportions telles que les Marocains ne se parlent qu’avec sarcasme du slogan électoral du RNI. Au lieu d’espérer la promesse « Vous méritez mieux », ils seraient déjà heureux aujourd’hui si les choses étaient restées comme elles étaient.

    Cela n’aurait dû s’améliorer que pour quelques entrepreneurs issus des rangs du RNI.Les mauvaises conditions de vie de la plupart des Marocains, qui étaient déjà en place lors de la pandémie de corona sous le gouvernement de Saad Eddine El Othmani, se sont améliorées avec la guerre. en Ukraine sous le gouvernement actuel, encore détériorée par Akhennouch.

    Mohamed Taifouri

    Qantara, 10/11/2022

  • Développement durable : priorités nationales du Maroc

    Développement durable : priorités nationales du Maroc

    Tags : Maroc, développement durable, économie, justice sociale, environnement,

    Le Maroc considère que le développement durable, concept consacré depuis la Conférence de Rio en 1992, peut se concevoir comme un processus tendant à concilier un développement économique soutenu, une plus grande justice sociale et une gestion viable de l’environnement.

    Le Maroc accorde une importance primordiale au Développement durable, qui est un choix de développement délibéré dicté au niveau national, non seulement par la rationalisation nécessaire de la gestion des ressources, gage du développement économique et social du pays, mais aussi, en raison d’un souci d’amélioration continue de la qualité de vie du citoyen marocain.

    Le Royaume constate que, malgré les progrès remarquables réalisés par certains pays en développement, bon nombre d’objectifs du développement durable, notamment les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), n’ont pas encore été atteints. Les répercussions des catastrophes naturelles, la détérioration de l’environnement, les effets des changements climatiques, l’augmentation de la pauvreté dans le monde et l’impact de la crise financière continuent de peser sur la communauté internationale. Le Maroc considère que ces défis requièrent une intervention collective et concertée.

    Sur le plan multilatéral, le Maroc fut l’un des premiers pays ayant adhéré à la Convention cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques. Il a procédé, en 1995, à la ratification de ce Traité international, et en 2002, à la ratification du Protocole de Kyoto.

    Le Royaume a par ailleurs, abrité, en 2001, la 7ème Conférence des Parties sur les Changements Climatiques, qui a donné naissance aux Accords de Marrakech, ayant permis l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto en 2005. Notre pays a été parmi les premiers pays à créer des structures institutionnelles opérationnelles, destinées à prendre en charge les aspects transversaux des changements climatiques, notamment le Comité National Scientifique et Technique, l’Autorité Nationale désignée et le Comité National sur les Changements Climatiques.

    Le Maroc, qui n’a ménagé aucun effort pour soumettre, dans les délais requis par le Secrétariat de la Convention, la liste de ses projets en matière d’atténuation des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), accorde une importance primordiale aux négociations climatiques internationales, sous l’égide de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC), à travers notamment, les groupes de contact issus des deux Groupes de travail sur le Protocole de Kyoto et l’action de Coopération à Long terme.

    Le Maroc a exprimé, le 29 Janvier 2010, son association à l’Accord de Copenhague, étant entendu, que cet Accord constitue une étape primordiale pour la conclusion d’un Instrument global et juridiquement contraignant, à l’occasion notamment de la 16ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, prévue au Mexique (Cancun, 24 novembre – 11 décembre 2010).

    En exprimant son association à l’Accord de Copenhague, le Maroc à l’instar des autres pays en développement, réclame un financement adéquat, pour ses projets d’atténuation et d’adaptation, dans le cadre du Fonds Climat Vert, vu que l’Accord de Copenhague prévoit la mobilisation par les pays développés de 30 Milliards de Dollars des Etats-Unis sur trois ans (2010-2012) et 100 Milliards de Dollars EU, au titre de la période (2013-2020).

    Le Maroc estime que le futur Accord sur le climat devrait maintenir les dispositions du Protocole de Kyoto, notamment, une réduction des émissions de gaz à effet de serre par nos partenaires développés (pays de l’annexe 1), d’au moins 25 à 40 %, en dessous du niveau de 1990, au titre de la 2ème période d’engagements du Protocole de Kyoto et de 40 à 45% en 2020. Le nouvel Accord devrait traduire un équilibre entre les actions d’atténuation et les mesures d’adaptation aux changements climatiques notamment, dans les pays en développement.

    Le nouvel Accord devrait prévoir un nouveau mécanisme financier, relevant exclusivement des structures de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, susceptible de permette aux pays Parties, de bénéficier d’une représentation équitable avec un système de gouvernance transparent, conformément à l’article 11, paragraphe 2 de la Convention. Ce mécanisme aura la fonction d’assistance financière au bénéfice des projets d’adaptation aux changements climatiques dans les pays en développement.

    Le nouvel Accord devrait prévoir de nouveaux mécanismes de financement supplémentaires, additionnels et prévisibles en faveur des investissements au profit des pays en développement, en matière de technologies propres, de gestion de l’eau et dans les secteurs de l’agriculture et des forêts.

    La réduction des émissions de gaz à effet de serre par nos partenaires développés, en vertu des dispositions du Protocole de Kyoto et conformément aux recommandations de la plus haute autorité scientifique onusienne (Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat – GIEC) sera un signal positif, non seulement pour la continuation, le renforcement et la stabilisation du marché de carbone, mais également pour garantir l’intégrité environnementale et le principe des responsabilités communes mais différenciées (vivement défendu par les pays en développement).

    Avec un niveau d’émissions faible mais une vulnérabilité élevée, le Maroc s’est engagé de manière volontaire, mais forte, dans des actions d’atténuation et d’adaptation, dans le cadre d’une approche intégrée, participative et responsable.

    Cette volonté politique a été insufflée par sa Majesté le Roi Mohammed VI, qui avait souligné, dans Son Discours à l’occasion de la Fête du Trône, le 30 Juillet 2009, que  le Gouvernement marocain élaborera « un projet de Charte nationale de l’Environnement permettant la sauvegarde des espèces, des réserves et des ressources naturelles, dans le cadre du processus de développement durable ».

    Cette Charte, qui a vu le jour suite à une large consultation au niveau national avec toutes les composantes de la société marocaine, prendra bientôt la forme d’une Loi Cadre, afin de guider les actions de toutes les institutions publiques et privées, pour réaliser un développement économique et social dynamique mais juste, dans une société faiblement carbonée, résiliente aux changements climatiques et solidaire des populations vulnérables.

    Cette Charte complètera l’Initiative Nationale pour le Développement Humain lancée en mai 2005, par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, pour améliorer les conditions de vie des populations pauvres, sur la base d’une vision intégrée du développement dans toutes ses dimensions politique, économique, sociale, culturelle et environnementale.

    Le Choix de Rabat par l’Association « Earth Day Network », comme première ville mondiale, pour célébrer le 40ème Anniversaire de la Journée de la Terre en avril 2010, est un témoignage éloquent, des efforts consentis par le Maroc, en matière de préservation de l’environnement, susceptibles de lui permettre de se considérer aujourd’hui comme un véritable modèle de développement en Afrique.

    De même, le Maroc a, d’ores et déjà, adopté une politique volontariste d’adaptation aux changements climatiques. Pour ce faire, le Maroc a décliné plusieurs stratégies en plans d’actions concernant les secteurs de l’énergie, de l’eau, des transports, de l’industrie, des déchets, de l’agriculture, de la forêt et de la construction.

    La stratégie énergétique, adoptée en 2008 mérite d’être citée dans ce cadre. Elle vise à développer les énergies renouvelables, qui devront atteindre 10 à 12% de la part de l’énergie primaire en 2020 et 15 à 20% en 2030. Pour ce faire, un programme ambitieux de développement de l’énergie solaire a été lancé, d’une puissance de 2000 MW sur 5 sites et dont la mise en service est prévue vers 2015-2020. Le potentiel global d’atténuation de ce programme s’élève à 3700 Kilo-Tonnes Equivalent de CO2/an.

    En matière d’adaptation, le Maroc entend préserver son territoire et sa civilisation de la manière la plus appropriée, en réagissant efficacement aux vulnérabilités de son territoire et en anticipant une politique d’adaptation, qui prépare l’ensemble de sa population et de ses acteurs économiques à faire face à ces vulnérabilités.

    Conscient de la vulnérabilité particulière du Maroc au regard de l’avancée du désert et des risques que représente la désertification, qui se trouve exacerber par le réchauffement climatique, le Gouvernement marocain a fait de la réhabilitation et de la sauvegarde des oasis sa priorité, aussi bien à travers l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), que par son engagement dans le Programme Oasis.

    En 2004, le Gouvernement marocain, a tracé les grandes lignes d’une politique intégrée pour la sauvegarde et le développement des espaces oasiens et offre aux décideurs des choix couvrant les aspects sociaux, économiques, techniques et institutionnels de la problématique oasienne. Les oasis y sont considérées comme « une composante spatiale et écologique principale du système territorial national », mais également comme « une zone tampon planétaire d’intérêt international ».

    Le Maroc, qui dispose de la plus grande superficie oasienne au monde, a lancé plusieurs programmes de développement territorial des oasis, qui intègrent l’enjeu des changements climatiques. Il s’agit :

    du développement d’une approche territoriale, visant à décliner les stratégies nationales au niveau des régions ;

    du programme de développement durable des oasis de Tafilalet ;

    du Programme de développement durable des oasis de Guelmim, de Tantan, d’Assa-Zag et de Tarfaya, impliquant 54 communes, pour la période 2010-2013.

    Le Maroc accorde également un grand intérêt à la conservation du littoral, qui est devenue un enjeu planétaire majeur sur le plan écologique, économique et social, en raison du processus d’urbanisation et de dégradation des rivages, lié à l’occupation et à l’utilisation abusive de l’espace littoral pour le développement des activités humaines. Le littoral constitue un espace où les enjeux du développement durable revêtent une importance singulière, compte tenu des risques qui menacent le milieu marin et les écosystèmes maritimes en général.

    Notre pays, avec ses 3500 km de côte, a mis au point un projet de Loi pour l’aménagement, la protection, la mise en valeur et la préservation du littoral et a fait appel à l’adhésion et à la mobilisation de toutes les composantes de la société, et à la constance des efforts de sensibilisation et d’éducation concernant ce domaine.

    De par sa position géographique particulière, le Maroc dispose de la deuxième richesse en matière de biodiversité dans le pourtour méditerranéen. Le souci de préserver cette richesse remonte à 1917 avec l’élaboration d’un texte législatif sur la conservation et l’exploitation des forêts. Plusieurs textes législatifs, ont été adoptés par la suite dans le domaine de la préservation de l’environnement et de la diversité biologique, conformément aux engagements internationaux du Maroc qui fut l’un des premiers pays ayant adhéré aux trois conventions de Rio, en 1992.

    C’est pourquoi, notre pays se félicite de la conclusion du Protocole sur l’accès aux ressources génétiques et au partage juste et équitable des avantages découlant de leur utilisation et de l’adoption du Plan Stratégique, au titre de la période (2011-2020), à l’issue des travaux de la 10ème Session de la Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique, qui s’est tenue au Japon (Nagoya, 18 – 29 octobre 2010).

    Le Maroc souhaite que ce résultat influencera positivement les négociations à Cancun et contribuera au rétablissement de la confiance entre toutes les Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques, pour arriver à un Accord juridiquement contraignant, régissant dans le cadre de ladite Convention, les questions de l’adaptation, de l’atténuation, du transfert de technologies et de la mobilisation des ressources.

    Le Royaume du Maroc salue les récentes décisions onusiennes relatives à l’organisation de réunions de haut Niveau sur la réduction des désastres et la lutte contre la désertification, respectivement en février et en septembre 2011.

    La stratégie nationale en matière de réduction de catastrophes naturelles, qui intègre, à la fois, le contexte national et international, a pour objectif ultime, la réduction notoire du nombre de victimes et de l’ampleur des dégâts matériels, engendrés par les catastrophes naturelles.

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    Objectif 7 : Assurer un environnement durable

    La réalisation de cet objectif demeure prioritaire et déterminante pour la réalisation de la majorité des autres objectifs de développement du millénaire. La gestion rationnelle des ressources naturelles et des espaces est non seulement une obligation morale vis-à vis des générations futures mais est devenue également une nécessité économique puisque le marché de l’environnement a été dans plusieurs pays un moteur de croissance et d’amélioration du bien être des populations humaines.

    En effet, assurer un développement durable est un déterminant de la lutte contre la pauvreté et une condition de croissance économique et de progrès social. La conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20) a fait de l’économie verte dans le contexte du développement durable, de l‘élimination de la pauvreté et de la création d‘un cadre institutionnel en faveur du développement durable, le thème principal de sa réunion en juin 2012 au Brésil. La Conférence a reconnu que « l’élimination de la pauvreté, l’abandon des modes de consommation et de production non viables en faveur de modes durables, ainsi que la protection et la gestion des ressources naturelles sur lesquelles repose le développement économique et social sont à la fois les objectifs premiers et les préalables indispensables du développement durable ».

    Conscient depuis longtemps de ces enjeux, le Maroc, animé par une volonté politique au plus haut niveau de l’Etat et renforcé par l’engagement de la société civile et du secteur privé, est résolument décidé d’atteindre cet objectif.

    Ses efforts sur le plan juridique se sont traduits par l’adoption de deux catégories de textes : des lois qui renforcent la protection de l’environnement – loi sur l’eau, loi sur les études d’impacts, loi sur la lutte contre la pollution de l’air, loi sur la gestion des déchets, loi sur les aires protégées et loi sur les sacs et sachets en plastique dégradables et biodégradables – et des lois récentes s’inscrivant plutôt dans une perspective de développement durable à savoir – loi relative aux énergies renouvelables, lois relatives respectivement à la création de l’Agence nationale des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique et de l’Agence marocaine de l’énergie solaire.

    De même, la charte nationale de l’environnement et du développement durable, élaborée grâce aux Orientations Royales, et adoptée en 2011 constitue désormais un référentiel global et structurant pour les politiques publiques sectorielles et l’ensemble des projets conduits sur le territoire. Un projet de Loi-cadre, ayant pour objectif d’assurer une assise juridique aux principes, droits, devoirs et engagements énoncés dans cette Charte, vient d’être adopté par le Conseil des Ministres en mars 2013. 

    En s’engageant dans le développement durable, le Maroc s’associe aux efforts de la communauté internationale, mais assume aussi sa responsabilité envers sa population, en entreprenant un chantier de mise en harmonie de ses structures économiques, politiques et juridiques de manière à s’inscrire parfaitement dans l’esprit du développement durable imposé par la nouvelle constitution et où ce dernier est considéré comme un droit de chaque citoyen.

    Dans le domaine de l’environnement, une collaboration fructueuse a été développée avec les ONG, à travers notamment un appui soutenu pour l’affermissement de son rôle en tant que partenaire de développement, par le biais de programmes de renforcement des capacités des acteurs de la société civile, de financement de projets de développement durable, et de promotion des échanges d’expériences et d’initiatives par le biais entre autres, de la mise en réseau.

    1- Situation actuelle :

    Pour faire face à la pression sur les ressources naturelles, résultant de l’expansion démographique, du mode d’occupation de l’espace, de l’exploitation peu viable de ces ressources, exacerbée par les impacts non maîtrisés des changements climatiques, des efforts importants ont été déployés pour doter le pays d’outils adéquats de gestion et de protection de l’environnement, notamment en faveur de la biodiversité, des forêts, des sols et des oasis.

    Cible 7A : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques et programmes nationaux et inverser la tendance actuelle à la déperdition des ressources environnementales

    La forêt

    La forêt marocaine, présente de nombreux atouts en rapport avec sa grande diversité biologique et son impact sur l’équilibre socio-économique du pays. Outre son importance économique directe, elle contribue à l’économie nationale par sa capacité de protection de la biodiversité, des ressources en eau et des sols contre l’érosion et la désertification. Elle joue également un rôle social en offrant des espaces récréatifs et éducatifs de plus en plus sollicités pour l’épanouissement de la population.

    En 2011, la superficie forestière est évaluée à 9,7 millions ha. Si l’on considère uniquement la superficie des formations forestières (non compris l’alfa) qui est de près de 6.4 Millions d’ha, le taux moyen de boisement du pays est de l’ordre de 9%, ce qui est en deçà du taux optimal (15 à 20%) nécessaire à l’équilibre écologique environnemental.

    Dans le cadre de la préservation de notre patrimoine en forêts, les actions ont porté sur :

    La délimitation et la sécurisation foncière de 98% des 9 millions d’hectares des forêts (soit 12,5% des superficies nationales) tout en garantissant le droit d’usage des populations riveraines ;

    L’inversion des tendances à la dégradation du couvert forestier par le reboisement, la régénération et l’amélioration sylvo-pastorale à travers l’augmentation du rythme des plantations qui sont passées de 20.000 ha/ an en 1992 à plus de 40.000 ha/an durant les dernières années, donnant la priorité aux espèces autochtones (thuya, chêne liège, cèdre, arganier). L’une des particularités de ce programme est son caractère incitatif qui consiste en une compensation des populations concernées par les mises en défens forestières qui a été instituée par décret à partir de 2002. En 2008, l’organisation des usagers a concerné 61 associations réparties sur 19 provinces pour un nombre d’adhérents de 5.600 pour une superficie mise en défens de 42.600 ha. En plus de l’impact sur la régénération et la reconstitution des forêts, ce programme permet d’organiser les populations riveraines et de créer des projets socio-économiques collectifs qui génèrent des revenus en milieu rural à travers les montants générés par la compensation pour la mise en défens, d’une valeur annuelle moyenne proche de 20 millions de dirhams permettant un revenu additif de près de 2.000 DH par an et par ménage ;

    La gestion des incendies de forêts à travers la mise en place d’un dispositif de prévention, de gestion des risques, d’alerte précoce et d’intervention coordonnée qui a permis la baisse de la superficie moyenne touchée par incendie de 14 ha (1960-1995) à 9 ha (1996-2006) puis à 4 ha actuellement ;

    L’identification de plus de 170 forêts urbaines et périurbaines qui participent au bien être de 14 millions d’habitants dans 50 villes du Royaume. La mise en place d’une stratégie dédiée à ces forêts servant à la fois l’environnement, le paysage et la population à travers, d’une part, l’organisation de l’accueil du public dans 40 sites boisés par des aménagements adaptés de plein air et l’éducation à l’environnement visant l’amélioration de la connaissance sur la fragilité de ces milieux forestiers.

    Cible 7B : Réduire la perte de la biodiversité et atteindre une diminution significative du taux de perte

    Biodiversité au Maroc : une richesse et des efforts soutenus pour sa préservation :

    Grâce à la diversité de ses bioclimats, à la variété des écosystèmes naturels, en particulier forestiers et aux cortèges floristiques et faunistiques qui leurs sont liés, la Maroc occupe une place privilégiée dans le bassin méditerranéen. En effet, la biodiversité nationale revêt une importance écologique particulière avec plus de 24.000 espèces animales et de 7000 espèces végétales et un taux d’endémisme global sans égal par rapport à tout le bassin méditerranéen : 11% pour la faune et 25% pour les plantes vasculaires. La diversité des écosystèmes est aussi remarquable avec une importante richesse en ressources génétiques, avec notamment des plantes médicinales et aromatiques réparties dans les milieux steppiques et les zones de montagnes de l’Atlats et du Rif.

    Cependant, d’importantes menaces, dérivant essentiellement des multiples activités humaines, pèsent sur la biodiversité au Maroc et ce, malgré l’énorme effort de conservation consenti par différents acteurs concernés. Les écosystèmes sont plus ou moins touchés par les activités directes ou indirectes liées au développement économique et à la croissance démographique que connaît le pays (agriculture intensive, surpâturage, surexploitation des ressources naturelles, industrie, pollution, urbanisation…). Dans des cas extrêmes, les répercussions de ces activités aboutissent à une raréfaction irrémédiable des espèces végétales et animales et à des dégradations parfois irréversibles de certains écosystèmes, et autour de la majorité des villes où des superficies considérables de bonnes terres agricoles sont urbanisées, les changements climatiques accentuent également ces tendances.

    Ainsi en terme d’espèces, sur les 7000 taxa environ qui composent la flore marocaine, près de 1700 sont considérés dans l’Etude Nationale sur la Biodiversité (2009) comme rares et/ou menacés ce qui représenterait une perte potentielle de plus de 24% de cette richesse floristique. Du point de vue faunistique, la situation n’est guère plus brillante. Beaucoup d’animaux ont également disparu ou sont devenus rares et plus de 600 espèces sont actuellement considérées comme menacées, soit 2,5% de la faune.

    Le milieu marin connaît également d’importantes dégradations dues principalement à la littoralisation, les diverses formes de pollutions (domestique, agricole, industrielle, accidentelle), ce qui ne va pas sans laisser de plus ou moins graves conséquences sur le milieu et ses espèces.

    Devant cette situation, le Royaume du Maroc, l’un des premiers signataires de la Convention sur la Diversité Biologique (CBD) dès 1992, a initié des mesures volontaristes visant à infléchir la tendance du phénomène de dégradation. En effet, et pour répondre aux dispositions de la CBD, qui prévoit la mise en protection de 10% des territoires, le Plan Directeur des Aires Protégées a identifié plus de 160 sites d’intérêt biologique et écologique, couvrant la totalité de ses écosystèmes, sur une superficie qui dépasse les 2,5 millions d’ha.

    Dans ce cadre, 10 parcs nationaux, totalisant une superficie de plus de 810.000 ha (Souss-Massa, Toubkal, Tazzeka, Ifrane, Talassemtane, Al Hoceima, Khenifis, Haut Atlas oriental, Iriqui et Khénifra) ont été décrétés et dotés, selon une échelle de priorité, de plans d’aménagement et de gestion, en cours de mise en œuvre. Afin de concrétiser cette stratégie, une nouvelle loi relative aux aires protégées a été promulguée en juillet 2010, intégrant les cinq catégories (parcs nationaux et naturels, réserves naturelles, réserves biologiques et sites naturels) adaptant les critères qui leur sont applicables au contexte socioéconomique du pays.

    D’autres actions ont été également entreprises pour la préservation des ressources, notamment l’élaboration de programmes de repeuplement et de réhabilitation d’espèces disparues, l’élaboration de plans d’aménagement et de gestion de certains espaces et d’espèces menacés, la mise en place de banques de gènes, la mise en place d’une stratégie nationale de sensibilisation et d’éducation à l’environnement et au développement durable, et le renforcement du cadre législatif par la promulgation et l’élaboration de nombreuses lois, notamment sur les aires protégées et sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvage menacées d’extinction. De même, trois espaces naturels font partie du réseau international des réserves de biosphères de l’UNESCO dont l’arganeraie, les oasis du sud marocain et le Rif occidental.

    Zones humides

    Le Maroc jouit d’une richesse importante de zones humides qui se subdivisent en lacs naturels, lagunes, embouchures, marais, marécages, etc. 120 lacs naturels importants sont inventoriés à l’échelle nationale, dont la majorité est située entre les deux chaînes montagneuses du Moyen Atlas et du Haut Atlas. Sur le littoral, on trouve des lagunes et des marais côtiers et d’embouchures.

    Quatre zones humides marocaines ont été classées en 1980, par la Convention de RAMSAR (un traité international sur la conservation et la gestion durable des zones humides, adopté en 1972 et prévoyant d’identifier les zones humides d’importance, de les inscrire sur cette liste et d’assurer leur conservation) comme sites d’importance internationale en tant qu’habitats pour les oiseaux : Khnifiss, Sidi Boughaba, Merja Zerga, et Aguelmam Afenourir. Une vingtaine d’autres sites ont été inscrits dernièrement sur la liste RAMSAR.

    Les zones humides continentales sont importantes à plus d’un titre ; elles favorisent, en effet :

    -l’alimentation des nappes d’eau souterraines ;

    -la régulation des crues et l’atténuation des impacts des changements climatiques ;

    -le maintien d’une grande biodiversité floristique et faunistique ; des milliers d’oiseaux migrateurs transitent par ces zones humides;

    -des activités économiques et de loisirs ; etc.

    Oasis :

    Les oasis du Maroc se situent dans les zones arides où les précipitations ne dépassent guère 200 mm/an. L’espace oasien compte 1,7 millions d’habitants, soit près de 5% de la population du pays, sur une superficie de 115 563 Km2.

    Ces oasis abritent une civilisation millénaire et un savoir-faire traditionnel pour la mobilisation de l’eau et pour la gestion des ressources naturelles. Un savoir-faire en matière d’agriculture a été développé dans ces milieux vulnérables dont l’équilibre devient de plus en plus fragile : adoption d’un système intensif à 3 étages de végétation associé à l’élevage, l’association agriculture – artisanat, la pratique d’une agriculture orientée vers des cultures et des variétés à forte valeur commerciale et la diversification des activités extra- agricoles.

    L’action anthropique sur les ressources naturelles déjà fragilisées par l’effet des périodes récurrentes de sécheresse, des attaques pathogènes des palmiers (Bayoud), peut être résumée comme suit :

    La prolifération aberrante et incontrôlée des pompages a causé une dégradation prononcée de certaines oasis.

    La décomposition des sociétés traditionnelles : les oasis sont inséparables des structures sociales qui les ont façonnées et gérées pendant des siècles avec beaucoup de rigueur et d’attention et d’un sens élevé de la valeur de l’eau. Or ces sociétés se sont décomposées et l’entretien des oasis est tombé en déshérence. Le développement anarchique du pompage témoigne aussi de cette décomposition de la société traditionnelle.

    Ces problèmes portent atteinte à l’intégrité des écosystèmes oasiens et entraînent à terme la diminution de leurs biens et services, et par la suite la dégradation du niveau de vie et la déstabilisation sociale et culturelle des communautés locales.

    Pour minimiser les dégradations de ces milieux, trois programmes suivants ont été lancés :

    • Le Programme des Oasis de Tafilalet en tant qu’expérience pilote en matière de développement territorial durable.

    • Le Programme Oasis Sud piloté par l’Agence du Développement du Sud et en partenariat avec le PNUD a permis de renforcer les capacités des communes locales en matière de planification et de développement durable des zones oasiennes.

    • Le Programme Africain d’adaptation au Changement Climatique –Oasis financé par la coopération japonaise et piloté par le PNUD, contribue à gérer et réduire les risques, posés par le réchauffement climatique dans les systèmes productifs oasiens du Maroc, à travers l’introduction d’approches innovantes d’adaptation et le renforcement des capacités locales selon une approche territoriale.

    Cible 7C : Réduire de moitié, d‘ici à 2015, le pourcentage de la population qui n’a pas d’accès de façon durable à un approvisionnement en eau potable ni à des services d’assainissement de base

    Accès à l’eau potable :

    L’alternance de séquences de forte hydraulicité et de séquences de sécheresse d’intensité et de durée variables est un trait dominant des régimes hydrologiques du Maroc. La grande disparité régionale des précipitations induit également une grande variabilité des écoulements de surface. En effet, 51% des ressources en eau de surface sont produites au niveau de quatre bassins hydrauliques (Loukkos, Tangérois, Côtiers méditerranéens et le Sebou) qui ne couvrent que 7,1% de la superficie du pays. Le potentiel des ressources en eau naturelles au Maroc est estimé en année moyenne, à prés de 22 milliards de m3 par an, soit l’équivalent de prés de 700 m3 par habitant par an, inférieure au seuil de 1000 m3/hab/an, communément admis comme seuil au dessous duquel des pénuries et des crises latentes de l’eau apparaissent. Cette pénurie irait en augmentant avec la croissance démographique et les risques liés aux changements climatiques.

    Pour accompagner le développement du pays et satisfaire les besoins exprimés par les secteurs usagers, le Maroc s’est engagé depuis l’indépendance sur la voie de la maîtrise de ses ressources en eau. Cette politique a permis de doter le pays d’importantes infrastructures hydrauliques assurant, malgré la limitation des ressources en eau, l’alimentation en eau potable des populations, de l’industrie et le développement de l’agriculture irriguée.

    En effet, concernant l’eau potable, depuis le lancement du Programme d’Approvisionnement Groupé en Eau Potable (PAGER)1, les efforts déployés ont permis de faire passer le taux d’accès à l’eau potable rurale de 14% en 1995, à 85% à la fin de 2007 pour atteindre 92% en 2012. La production nationale d’eau potable est passée de 80 millions de m3/an en 1972 à 950 millions de m3/an en 2006 pour atteindre 1.061 millions de m3/an en 2011. L’accès à l’eau potable est généralisé en milieu urbain. La population urbaine desservie est alimentée à prés de 94% par des branchements individuels et 6% par des bornes fontaines.

    La demande des populations rurales2 à être alimenté par des branchements individuels est de plus en plus croissante grâce à l’atteinte d’un taux d’accès à l’eau potable très satisfaisant. Tenant compte des revenus faibles des ménages en milieu rural et des équilibres financiers de l’ONEE, des formules sont trouvées, en partenariat avec la Banque Mondiale, les communes rurales et les ménages pour répondre à cette demande.

    Il est à souligner, cependant, que si le taux d’accès en eau potable rurale a atteint le taux de 92% en 2012, qui constitue une moyenne nationale, certaines régions, et provinces enregistrent encore un retard par rapport à cette moyenne, il s’agit des provinces de Safi, Youssoufia, Nador, Driouch, El Jadida, Sidi Bennour, Chefchaouen ,..etc.

    Par ailleurs, la pérennité de l’accès à l’eau potable en milieu rural, demeure, conditionnée par la sécurisation des installations réalisées, qui connaissent parfois des perturbations de fonctionnement. Devant l’importance des investissements à mobiliser pour remédier à cette situation, une étude est menée, en partenariat entre l’ONEE et les départements de l’Intérieur (DGCL), la Santé et l’Environnement pour élaborer un programme national de mise à niveau de ces installations en milieu rural.

    Accès à l’assainissement liquide et traitement des eaux usées urbaines :

    L’insuffisance en matière d’assainissement liquide et d’épuration des eaux usées est l’une des principales causes de la dégradation de la qualité des eaux de surface et souterraines. Jusqu’en 2005, le secteur de l’assainissement liquide au Maroc a accusé un retard considérable, cette situation a été caractérisée par :

    -Une faible priorité accordée aux enjeux de la gestion des eaux usées et aux besoins des opérateurs ;

    -Une couverture partielle des réseaux qui sont souvent vétustes et saturés ;

    -Un nombre limité de STEP (En 2005, un volume de 600 Millions de m3 d’eaux usées urbaines a été rejeté sans traitement préalable).

    -Le Programme National d’Assainissement liquide a été révisé en 2008 afin d’améliorer le rythme de son exécution, d’y intégrer l’épuration jusqu’au niveau tertiaire avec la réutilisation des eaux usées traitées et de récupérer les eaux usées rejetés en mer. Ses principaux objectifs visent à :

    -rabattre la pollution domestique de 50% en 2016, de 80% en 2020 et de 100% en 2030 ;

    -traiter jusqu’au niveau tertiaire les eaux usées et les réutiliser à 100% en 2030.

    Depuis la mise en œuvre du PNA, plusieurs projets ont été achevés ou en cours d’achèvement. La situation actuelle se caractérise comme suit :

    -Le taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain été estimé à 89,83 % en 2012.
    -Augmentation du taux d’épuration des eaux usées à 172 Mm3 par an (62% traitées au niveau tertiaire) soit 23% du volume global (estimé à 750 Mm3) contre seulement 8% en 2005 (dont 14% du volume global traité au niveau tertiaire).
    -Réalisation de 57 STEP (contre 21 en 2005) dont 25 avec le traitement tertiaire.
    -32 STEP en cours de réalisation dont 4 avec le traitement tertiaire.

    La gestion des déchets solides :

    L’accroissement de la population urbaine avec les changements des modes de production et de consommation et l’amélioration du niveau de vie, conjuguée à la prolifération des quartiers périphériques, ont entrainé ces dernières années une augmentation conséquente des déchets solides urbains et ont rendu très compliqués la collecte, l’évacuation et l’élimination des déchets ménagers et assimilés, dont la production en milieu urbain est estimée à 5 millions t/an soit un ratio de 0,76kg/habitant/j. Ces déchets sont très souvent éliminés dans des décharges sauvages ou encore dans des points noirs et dans les cours d’eau sans aucun traitement. Cette situation engendre de graves conséquences aussi bien sur la santé publique que sur l’environnement. Sur le plan économique, l’intégration du Maroc au marché mondial de libre échange, impose le respect des exigences des normes environnementales, de la traçabilité des produits, et de la qualité des services.

    La loi 28-00 sur la gestion des déchets a été promulguée depuis 2006. Elle vise à prévenir et à protéger la santé de l’homme, la faune, la flore, les eaux, l’air, le sol, les écosystèmes, les sites et paysages et l’environnement en général contre les effets nocifs des déchets. Elle les définit, les classifie et institue des obligations concernant leur gestion et leur élimination. La loi précise qu’ils doivent pouvoir être réduits en quantité et nocivité pendant leur cycle de vie.

    Pour faire face à cette problématique, un Programme National des Déchets Ménagers a été lancé en 2007 dans l’objectif d’atteindre à l’horizon 2020 un taux de collecte de 90% et de 100% en 2030.Ce programme ambitionne également de généraliser les décharges contrôlées à l’ensemble des agglomérations à l’horizon 2020. Avec l’organisation et la promotion de la filière de « Tri-recyclage –valorisation », il est ainsi prévu d’atteindre le taux de 20% de récupération des déchets générés. Le coût global de ce programme s’élève à 40 milliards de DH.

    Dans le cadre de ce programme, le Maroc a atteint un certain nombre d’objectif notamment l’augmentation du taux de collecte professionnalisée à 76% contre 44% avant 2008 et l’augmentation du taux de mise en décharge contrôlée pour atteindre 32 % des déchets ménagers produits, contre 10 % avant 2008. Ce taux sera de 66% après l’achèvement des décharges contrôlées en cours de réalisation.

    Le nombre actuel de décharges contrôlées est de 14 : Fès, Oujda, El Jadida, Essaouira, Rabat, Berkane, Figuig, Guelmim, Al Hoceima, Agadir, Nador, Dakhla, Mohammedia et Laâyoune. Par ailleurs 5 décharges contrôlées sont en cours de construction à Béni-Mellal, Ifrane, Khouribga, Safi, et Casablanca; 21 décharges non contrôlées ont été réhabilitées alors que 64 sont en cours de réhabilitation.

    Cible 7D : Eliminer, d’ici 2020, en milieu urbain toutes les formes d’habitats qui ne répondent pas aux critères de sécurité

    Habitat salubre:

    Lancé officiellement en 2004, le Programme Villes Sans Bidonvilles visait l’éradication de l’ensemble des bidonvilles, soit 362 327 ménages (chiffre actualisé au fur et à mesure de la réalisation du programme) dans 85 villes et centres urbains, avec un investissement d’environ 25 milliards de DH, dont une subvention de l’Etat de 10 milliards de DH. La réalisation de ce programme se base sur La ville comme unité de programmation ; Un cadre conventionnel fixant les responsabilités partagées entre l’Etat et les collectivités locales et les délais de réalisation des programmes et l’intensification de l’offre de l’habitat de prévention. Trois modes de résorption sont privilégiés dans le cadre de ce programme. Il s’agit de la restructuration, du relogement et du recasement.

    Depuis son lancement en 2004, le programme Villes Sans Bidonvilles aurait permis de :

    -Réduire le poids démographique des ménages résidant dans les bidonvilles dans les villes marocaines de 9,2% en 1994 à 5,94% en 2012 ;
    -Sur 362.327 ménages concernés par le programme, 200.666 ménages ont bénéficié de projets de résorption ;
    -Déclarer 45 villes sans bidonvilles parmi les 85 villes concernées.

    Cible 7E : Limiter les émissions des gaz nocifs à la santé et à l’environnement
    Lutter contre la pollution de l’air:

    La dégradation de la qualité de l’air dans les grandes agglomérations urbaines devient un problème préoccupant qui pèse sur la santé publique. En effet, l’air est de plus en plus pollué, surtout au niveau des grandes agglomérations qui regroupent à la fois des sources mobiles en l’occurrence le transport urbain et des sources fixes de pollution, notamment les installations industrielles, énergétiques et artisanales. Le parc automobile marocain est responsable de 50 à 60% de la pollution.

    Face à cette situation, l’amélioration de la connaissance de l’état de la qualité de l’air à travers le renforcement du réseau national de surveillance et la réalisation des cadastres des émissions atmosphériques au niveau des grandes villes constitue un axe fondamental de la stratégie environnementale.

    Ainsi, en plus des 29 stations de surveillance de la qualité de l’air existantes, il est prévu de renforcer le réseau de surveillance et ce en l’étendant à toutes les grandes villes, ce qui permettra avec les études des cadastres des émissions atmosphériques de mieux évaluer et assurer le suivi des efforts de lutte contre la pollution de l’air.

    Les émissions de gaz à effet de serre ont augmenté, passant de 48 072 giga-grammes équivalent-CO2 en 1994, à environ 63 440 en 2000, pour atteindre 75 047 en 2004, ce qui représente une augmentation de plus de 56%.
    L’énergie représente plus de la moitié des émissions (56% en 1994 et 53% en 2004). L’agriculture est responsable d’environ un tiers des émissions, avec une part en légère augmentation entre 1994 et 2004.

    Les changements climatiques :

    De par ses caractéristiques atmosphériques, océaniques et géographiques, le Maroc subit de plein fouet les effets des changements climatiques, comme en témoignent les sécheresses sévères et fréquentes qu’a connues le pays ces dernières années. La baisse des apports en eau a atteint 20% sur la période 1940-2005 et la température moyenne a augmenté de plus de 1°C entre 1960 et 2000. Par ailleurs, le Maroc a connu plusieurs inondations sous forme de crues éclaires ou massives qui ont provoqué des pertes en vie humaines et des dégâts économiques importants. Cette dernière décennie, le phénomène des crues s’est accentué (Ourika en 1995, Tétouan en 2000, Merzouga en 2006, Tanger, Nador, Al Hoceima, Fnideq en 2008, Errachidia et Rabat en 2009, les régions du Gharb et Souss en 2010, Casablanca en 2011).

    La croissance des besoins agricoles, urbains, touristiques et industriels, conjuguée aux impacts des changements climatiques, se traduirait par un déficit en eau estimé à prés de 5 milliards de m3 à l’horizon 2030.

    Pour remédier aux situations de déficits de certains bassins hydrauliques, il est envisagé le transfert d’eau entre bassins du nord au Sud pour le soutien du développement socio-économique des bassins de Bouregreg, Oum Rbia et du Tensift : 800 millions de m3 pourraient être transféré en moyenne. Il est également prévu le développement d’usines de dessalement de l’eau de mer utilisant l’énergie solaire ou éolienne et permettant de mobiliser 400 millions de m3 par an. Dans le même cadre, il est prévu la réutilisation des eaux usées épurées qui présentent un potentiel de 300 millions de m3 par an à l’horizon 2030.

    En matière de prévention des risques, la stratégie nationale de l’eau prévoit le renforcement du plan national de protection contre les inondations(en cours d’actualisation), dans l’objectif d’étendre la protection à de 20 sites nouveaux par an, par des mesures structurelles (digues, barrages ou seuils) ou par des mesures non structurelles (systèmes de télémesure pour l’alerte aux crues, limitation des zones inondables et développement des plans d’alerte et de secours).

    Concernant l’atténuation des changements climatiques, le Maroc a adopté des modes de production non polluants conjugués à une stratégie énergétique nationale qui privilégie le développement des énergies renouvelables et l’efficacité énergétique permettent une économie en énergie fossile de 2,6 Mtep/an. Le potentiel d’atténuation des émissions des GES au Maroc a été estimé à 57 millions de T CO2 à l’horizon 2030 pour un coût estimé à 30 milliards de dollars. Après l’expérience acquise en matière de Mécanisme de Développement Propre(MDP) et le développement d’Actions d’Atténuation Appropriés au Niveau National (NAMAs) adossées à des stratégies et des programmes nationaux, le Maroc prépare le lancement de la phase préparatoire du mécanisme de marché carbone ( Partnership for Market Readiness :PMR).

    2- Contraintes :

    -Pressions exercées sur les ressources naturelles et Impacts sur l’environnement et sur l’économie (rejets domestiques et industriels, surexploitations des ressources, …).

    -Effets des changements climatiques qui demeurent imprévisibles.

    -Absence de cadre réglementaire relatif à la réutilisation des eaux usées épurées dans l’irrigation ou l’élimination des boues des STEP issues des opérations de traitement des eaux usées.

    -Lenteur de la promulgation et de l’application des textes relatifs à l’environnement;
    Importance des investissements pour remédier à certaines dégradations.

    -la grande pression exercée sur les ressources naturelles.

    -Insuffisance en termes de sensibilisation et d’implication des citoyens.

    -Besoin de financement pour augmenter la cadence des réalisations des projets (assainissement, atténuation du changement climatique, etc.), pérenniser l’accès à l’eau potable et généraliser le branchement individuel.

    -Besoins de transfert de technologie dans le cadre de la coopération Nord-Sud.

    -Besoins en renforcement des capacités des acteurs nationaux.

    -Coût du foncier pour l’acquisition des terrains par les communes pour la réalisation des ouvrages d’assainissement.

    3- Stratégie :

    Au Maroc, le processus de planification du développement durable a été construit autour de la mise à niveau environnementale (MANE), l’élaboration d’une stratégie nationale de l’environnement (SNE), et la définition et la mise en œuvre une stratégie nationale de développement durable (SNDD).

    Au niveau mondial, la mise en œuvre d’une croissance verte est un enjeu de développement durable adopté notamment comme l’un des thèmes de la conférence de Rio +20 en juin 2012. Elle se caractérise par l’adoption de nouveaux modes d’organisation, de nouveaux modes de vie, notamment de production et de consommation qui tendent à préserver les ressources naturelles et à faire converger les trois piliers du développement durable (économique, social et environnemental).

    Plusieurs stratégies sectorielles ont été ainsi initiées dans ce cadre, notamment une ambitieuse stratégie énergétique visant la promotion de l’efficacité énergétique et le développement à grande échelle des énergies renouvelables. Cette stratégie envisage de réduire la consommation d’énergie de 12% à l’horizon 2020 et de 15% en 2030 et de relever la capacité installée des énergies renouvelables à 42% (14% solaire, 14% éolienne et 14 % hydraulique) de la capacité électrique totale à l’horizon 2020.


    La stratégie de l’eau vise quant à elle, la rationalisation des utilisations de l’eau dans tous les secteurs et tout particulièrement dans l’agriculture. Dans ce dernier secteur, le plan Maroc Vert projette l’amélioration des rendements par la modernisation, l’agrégation ainsi qu’une approche régionalisée de développement des filières. Le secteur du tourisme a également opté pour une stratégie plaçant la durabilité au cœur de ses préoccupations. Le Plan Halieutis vise l’exploitation durable des ressources et la promotion d’une pêche responsable.

    Tableau : Evolution des indicateurs de l’OMD 7

    CiblesIndicateurs199520002006200920122015
    Cible21 : Intégrer les principes du développement durable dans les politiques nationales et veiller à la préservation de la biodiversité en inversant la tendance à la déperdition des ressources environnementalesProportion de zones forestières
    12 ,712,712,712,712.7
    Superficies annuelles moyennes régénérées (reboisées et régénérées) (ha)
    20 000

    20 000

    29.651

    39.160
    2011 42.469
    Superficies des aires protégées pour préserver la biodiversité (ha) : parcs nationaux1994
     193.380
    2001
    545000 


    606 000
    2008
    808700


    Cible 22 : Limiter les émissions des gaz nocifs à la santé et à l’environnementÉmissions de dioxyde de carbone en millions de tonnes E-CO2 par habitant1994
    54,6
    2000
    63,4
    2004
    75
    2010

    85.59


    Émissions des substances appauvrissant la couche d’ozone (tonnes)1996
    814


    564
    2001
    435





    PIB par unité d’énergie consommée ($US PPA par kg équivalent pétrole)1990
    10,2
    2001
    9,9


    5,1
    2008
    6,0


    Cible 23 : Réduire de moitié, entre 1990 et 2015, les pourcentages de la population qui n’a pas accès de façon durable à un approvisionnement en eau de boisson salubre et à un meilleur système d’assainissementProportion de la population branchée au réseau ou ayant accès à une source d’eau salubre : Urbain Rural1994

    81 14



    88 43
    2007

    100 85



    100 89









    100

    92







    100 100
    Proportion des ménages urbains ayant accès à un réseau d’évacuation des eaux usées
    1994 74,2  

    85,6




    88,4





    89,8













    100
    Cible 24 : Éliminer, d’ici 2020, en milieu urbain toutes les formes d’habitats qui ne répondent pas aux critères de sécuritéProportion de la population urbaine habitant les bidonvilles et l’habitat sommaire1994
    9,2
    2001

    2004

    2012
    5,9


    Ménage urbains propriétaires de leur logement (en%)1994 48,5

    64,5

    66,4


    *en $ US

    Sources : Département de l’Environnement, Département d’ Eau, Département de l’Energie et Mines, Ministère de l’Intérieur (DGCL), Haut Commissariat au Plan, Haut Commissariat aux Eaux et Forêts et Lutte contre la Désertification, Ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Politique de la Ville et Office National de l’eau et de l’Electricité(ONEE.

    #Maroc #Développement_durable #OMD #Economie #Environnement #Justice_sociale

  • Algérie : Les exportations, c’est l’émergence

    Algérie : Les exportations, c’est l’émergence

    Tags : Algérie, exportations, hydrocarbures, économie,

    Sur les exportations hors hydrocarbures, les médias nationaux se contentent généralement de chiffres globaux annoncés par les pouvoirs publics qui, faut-il le souligner, ne détaillent pas suffisamment l’architectures de ces exportations, en soulignant les acteurs. De la part du ministère du Commerce et de la promotion des exportations, c’est dans l’ordre des choses. On ne peut pas tout faire dire à un tableau excel. Cela pour dire que derrière l’exploit des 5, puis 7 et prochainement 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures, il y a des entreprises, dirigées souvent par des hommes et des femmes. Parmi ces exportateurs on comptabilise des filiales de grands groupes étrangers. L’on notera des Trucs, des Qataris et des Franco-suisses. Ainsi, le ciment et l’acier constituent des filières où l’Algérie s’impose à l’international. A côté de ces géants internationaux qui se sont installés en Algérie, on compte des exportateurs algériens. Ces derniers se recrutent dans les secteurs public et privé. Cela pour dire que l’acte d’exporter est aussi algérien, et dans des filières industrielles lourdes.

    Cela étant dit, l’Algérie n’exporte pas que du ciment. D’autres entreprises, publiques et privées, réussissent le même exploit dans l’électronique, l’électroménager, l’industrie du papier et autres filières. Ils réalisent des chiffres d’affaires à l’export assez timides, mais ils sont bel et bien là. Des enseignes comme Condor, Général emballage, Stream ou encore Iris, pour ne citer que les plus en vue, sont actuellement les chevaliers de la nouvelle Algérie. Tous ces hommes et ces femmes qui se battent pour installer le « Made In Algeria» sur les marchés internationaux ne figurent, peut-être être pas, sur les statistiques du ministère du Commerce, sous forme de chiffres. Mais cela ne les empêchent pas d’être les pionniers d’une génération d’industriels algériens qui porteront haut les ambitions d’un peuple qui, même s’il ne le formule pas de manière ostentatoire est très fier de chaque marque dont les produits côtoient ceux des marques étrangères dans des étals en Allemagne, en France, au Sénégal, ou aux Etats Unis. Et pour cause, l’exportation des produits fabriqués en Algérie ne se résume pas seulement en terme de succès économique interne.

    Les exportations de produits transformés ou fabriqués localement, contrairement aux exportations hors hydrocarbures, permet d’identifier le pays, elle singularise son économie parmi les autres. Ce genre d’exportation, en plus de ne pas être « invisibles » comme le sont le pétrole et le gaz, dynamise une société et l’intègre dans l’économie mondialisée où tout ne se mesure pas qu’au PIB, mais à la faculté des peuples d’aller conquérir des espaces économiques de par le monde. Les Chinois, les Turques et autres nations émergentes en sont de parfaits exemples.

    Par Nabil.G

    Ouest tribune, 13/11/2022

    #Algérie #exportations #Economie

  • Crise économique et sociale au Maroc : Le front social en ébullition

    Crise économique et sociale au Maroc : Le front social en ébullition

    Tags : Maroc, économie, inflation, chômage,

    Par Mohamed Kouini

    L’effervescence sociale gagne la rue au Maroc. La crise économique fait des ravages. L’inflation bat des records et le chômage gagne de l’ampleur au sein des catégories les plus démunies. Les conditions de vie deviennent des plus déplorables, alors que la cherté de la vie est devenue un sujet préoccupant chez la population marocaine. C’est la pire crise sociale depuis celle de 1981.

    Partout, c’est la colère chez la population, au moment où le gouvernement local vient d’afficher ouvertement son échec dans la gestion du pays. Seule parade pour les autorités du Makhzen c’est la répression et le tout sécuritaire, craignant une plus large mobilisation populaire et surtout une conjonction des actions de grogne. Actuellement, les observateurs estiment que les revendications sociales risquent de faire jonction avec des revendications politiques, notamment chez l’opinion publique qui revendique le respect des droits de l’homme et des libertés dans les régions du Rif au nord du pays, qui dénonce la normalisation avec l’entité sioniste et son entêtement à refuser toute démarche onusienne dans son conflit avec les Sahraouis.

    Au sein des universités et des campus, les étudiants manifestent contre le rapprochement avec Israël et réclament une démocratisation rapide et totale.

    L’atmosphère délétère dans la rue, le ras le bol généralisé et la répression tous azimuts de tout rassemblement populaire préoccupe la Makhzen qui pense qu’il s’agit ici d’une véritable menace pour sa survie.

    Cette situation a poussé le makhzen à demander de l’aide auprès des monarchies de la péninsule arabique, ainsi qu’auprès de certaines institutions financières et des grands établissements bancaires internationaux. Le régime makhzenien avait espéré derrière sa politique de normalisation avec l’entité sioniste que la grande finance internationale allait lui offrir des investissements et des prêts bonifiés de longue durée, et surtout des aides et une assistance économique gratuites.

    L’économie marocaine entame déjà l’année 2023 dans l’incertitude. Elle est marquée par le creusement des déficits, l’augmentation du niveau d’endettement, une saison agricole menacée par la sécheresse et les coûts élevés des intrants et la forte hausse des prix des matières premières et énergétiques, selon un rapport de la banque d’investissement marocaine CDG Capital.

    Ainsi, la hausse des prix des matières premières et de l’énergie, combinée au rétrécissement des conditions de financement à l’international et au ralentissement de la demande étrangère adressée au Maroc, “devraient impacter trois équilibres macro-économiques : un creusement du déficit commercial suite au renchérissement des importations, une hausse de l’inflation et un rétrécissement des conditions de financement du Trésor à l’international, accompagné d’une augmentation des charges de la compensation”, présagent les analystes de CDG Capital Insight.

    Les équilibres extérieurs du Maroc sont sous pression face à la hausse des importations et de la faiblesse des recettes touristiques.

    Beaucoup de facteurs devraient contribuer à creuser de manière importante le déficit commercial du Maroc, qui pourrait franchir pour la première fois la barre des 200 milliards de dirhams (20,54 milliards de dollars), estime-t-on dans le même document.

    Et ce constat a mis à nu la politique du gouvernement, mené par un oligarque proche du palais, beaucoup plus porté vers la gestion des affaires courantes et la satisfaction des intérêts personnels des ministres et leurs familles. Depuis le début de l’année, c’est la grogne.

    Tous les secteurs sont concernés par cette vague de manifestations et de débrayages. C’est ainsi que le secteur de l’éducation au Maroc connaît une congestion sans précédent ces derniers mois, en raison du mépris qu’affiche le ministère de tutelle envers les revendications professionnelles légitimes des employés. Des syndicats exaspérés par l’attitude des autorités ont appelé à l’organisation de nombreux sit-in et mouvements de grève durant ce mois de novembre.

    Il faut dire que ce secteur est l’un des plus touchés par les mouvements de grève au royaume, du fait de l’incapacité du gouvernement du Makhzen à prendre en charge les revendications des employés. Face à l’impasse à laquelle a abouti le dialogue ouvert avec la tutelle, la Fédération marocaine des fonctionnaires du secteur de l’éducation a décidé de tracer un programme de lutte consistant en l’organisation de plusieurs actions, dont un sit-in mardi prochain devant le siège du ministère de l’Education, ainsi que des rassemblements devant les académies régionales le 29 novembre à travers le pays.

    Selon le secrétaire général de la Fédération marocaine des fonctionnaires du secteur de l’éducation, Abdelilah Dahmane, le mouvement de protestation contre les premiers résultats du dialogue sectoriel est un “message d’avertissement.

    Par ailleurs, la même Fédération a condamné “l’agression répétitive et injustifiée des personnels de l’éducation et des autres secteurs par les forces de sécurité marocaines lors de leurs différents sit-in”, affirmant qu’elle était “inadmissible” et ne pouvait “en aucun cas être justifiée”.

    Le Jeune Indépendant, 12 nov 2022

    #Maroc

  • Fiche sur profil économique de l’Espagne

    Tags : Maroc, Espagne, relations commerciales, économie,

    Introduction :

    L’économie espagnole a été durement affectée par les effets de la crise financière mondiale et par la crise de la zone euro. La récession économique en Espagne se poursuit depuis 2009. Le taux de croissance en 2013 a enregistré -1,3%. Les estimations de la Banque Mondiale prévoient un taux de croissance de 0,2% en 2014.

    Le taux d’inflation a enregistré 1,8% en 2013, contre 2,4% en 2012. La hausse du taux de chômage se poursuit, enregistrant 26,9% de la population active en 2013. La dette a augmenté pour représenter plus de 93% du PIB et devrait s’élever à près de 99% du PIB en 2014.

    Face à cette situation économique, l’Espagne est appelée à faire face aux contraintes qui limitent sa croissance économique et aggravent le taux de chômage. L’objectif du gouvernement est de lutter contre le déficit public (6,5% du PIB en 2013), pour le ramener sous la barre des 3% d’ici 2016.

    En 2013, le Gouvernement espagnol a adopté un budget prévoyant des mesures d’austérité destinées à dégager 39 MM d’euros, en se basant notamment sur la hausse de la TVA, la baisse des prestations chômage, la réduction des budgets de l’Administration, la mise à contribution des Régions pour réduire leurs budgets relatifs à la santé et à l’éducation.

    I. Principaux indicateurs de l’économie espagnole :

    Source: FMI

    1. Répartition des activités économiques de l’Espagne :

    L’Agriculture emploie 4,4% de la population et génère une valeur ajoutée de 2,5% du PIB. Le pays produit du blé, de la betterave à sucre, de l’orge, des tomates, des olives, des agrumes, du raisin et du liège. Il est le plus grand producteur mondial d’huile d’olive et le troisième producteur mondial de vin. C’est le plus grand producteur de citrons, d’oranges et de fraises.

    L’industrie manufacturière emploie 20,7% de la population et génère une valeur ajoutée de 25,9% du PIB. L’industrie manufacturière est dominée par le textile, la préparation industrielle des aliments, le fer et l’acier, les machines et l’ingénierie navale. La délocalisation de la fabrication des composants électroniques, ainsi que les technologies de l’information et les télécommunications offrent un potentiel de croissance élevé;

    Le secteur tertiaire emploie 74,9% de la population et génère une valeur ajoutée de 71,6% du PIB. Le tourisme représente la plus grande source de revenus de l’Espagne.

    Source : Banque Mondiale

    2. Commerce Extérieur de l’Espagne:

    Le commerce extérieur représente 65,6% du PIB ;

    Les échanges commerciaux de l’Espagne sont caractérisés par un déficit de la balance commerciale;

    Les importations de biens sont passées de 293,22 MM USD en 2009 à 338,84 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 4,17% ;

    Les exportations de biens sont passées de 227,34 MM USD en 2009 à 315,52 MM USD en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,90%;

    Les importations de services ont connu une évolution annuelle moyenne de 1,38% entre 2009 et 2013 ;

    Quant aux exportations de services, elles ont connu une évolution annuelle moyenne de 4,63% entre 2009 et 2013.

    Source : OMC

    Principaux fournisseurs en 2013:

    Allemagne (11,1%), France (10,9%), Chine (6,9%), Italie (5,8%) et Etats-Unis (4,1%).

    Principaux clients en 2013 :

    France (16,1%), Allemagne (10,1%), Portugal (7,5%), Italie (7%), et Royaume Uni (6,7%).

    Principaux produits importés en 2013:

    Huiles brutes de pétrole ou de minéraux bitumineux (13,6%), parties et accessoires de tracteurs, véhicules (5,2%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (4,3%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (4,2%), voitures de tourisme (3,4%).

    Principaux produits exportés en 2013:

    Voitures de tourisme et autres véhicules (9,4%), huiles de pétrole ou de minéraux bitumineux (5,3%), parties et accessoires de tracteurs et véhicules (3,5%), médicaments (3,1%) et véhicules automobiles pour le transport (1,7%).

    3. Investissements directs étrangers (IDE) en Espagne 

    En 2013, l’Espagne a occupé le 13ème rang comme étant pays receveurs d’IDE au monde (Rapport 2014, CNUCED);
    Le flux d’IDE est passé de 39,87 MM USD en 2010 à 37,1 MM USD en 2013 ; soit une évolution annuelle moyenne de 1,48%  entre 2010 et 2013;
    Le stock d’IDE est passé de 628,34 MM USD en 2010 à 634,54 MM USD en 2012 ; soit une évolution moyenne de 0,50% ;
    Ces investissements proviennent principalement des pays suivants: Etats Unis, Royaume Uni, France et Fédération de Russie. Les principaux secteurs concernés par les IDE sont les services, l’industrie manufacturière, l’intermédiation financière, l’immobilier et le secteur minier.

    Source : CNUCED

    Atouts de l’économie espagnole:

    -Position géographique ;

    -Flexibilité et l’adaptabilité des opérateurs économiques ;

    -Qualité de vie que propose le pays ;

    -Infrastructures de qualité ;

    -Main d’œuvre qualifiée et productive ;

    -Tissu tertiaire extrêmement développé.

    -Contraintes de l’économie espagnole :

    -Coût élevé de la main d’œuvre;

    -Concurrence réduite dans certains secteurs ;

    -Endettement public élevé ;

    -Déficit croissant de la balance commerciale ;

    -Complexité du système de normes dans le contexte des 17 Communautés Autonomes.

    II. Coopération économique entre le Maroc et l’Espagne :

    1. Commerce extérieur :

    I. Echanges commerciaux en 2013:

    Les échanges commerciaux entre le Maroc et l’Espagne ont enregistré une valeur de 86,38 MM DH en 2013, enregistrant une hausse de 6,12% par rapport à 2012, faisant de l’Espagne le second partenaire du Maroc en 2013;

    Les importations ont atteint 51,15 MM DH, soit une part de 14 % dans le total des importations.

    Ces importations ont enregistré une augmentation de 0,55% par rapport à 2012, due principalement aux importations de certains produits tels que: appareillage pour la coupure (426%), énergie électrique (6,72%) et voitures de tourisme (5,24%)

    Quant aux exportations, elles ont enregistré 35,23 MM DH, soit 19 % du total des exportations.

    Elles ont connu une hausse de 15,39% par rapport à 2012 et sont dues à la hausse des exportations de certains produits notamment : voitures de tourisme (265%), engrais minéraux (106%), fils et câbles (45,52%) et vêtements et accessoires du vêtement (5,82%).

    La balance commerciale est caractérisée par un déficit au détriment du Maroc, enregistrant un montant de 15,92 MM DH ; avec un taux de couverture des importations par les exportations se limitant à 69% ;

    L’Espagne a occupé le 1er rang en tant que fournisseur devant la France et le 2ème en tant que client après la France.

    II. Evolution des échanges commerciaux entre 2008 et 2013 :

    La valeur des échanges commerciaux est passée de 64,31 MM DH en 2008 à 86,38 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de près de 6,87%. Les importations ont évolué de manière plus rapide que les exportations.

    Les importations sont passées de 36,45 MMDH en 2008 à 51,15 MMDH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 8,17%, entre 2008 et 2013 ;

    Quant aux exportations, elles sont passées de 27,86 MMDH en 2008 à 35,23 MM DH en 2013, soit une évolution annuelle moyenne de 5,84%, entre 2007 et 2012.

    Le taux de couverture est passé de 76,4% en 2008 à 69% en 2013.

    Source : Office des changes

    Principaux produits importés en 2013:

    Huiles de pétrole et de minéraux bitumineux (19,56%), énergie électrique (5,5%), fils de cuivre (3,4%), appareillage pour la coupure (3,07%), gaz de pétrole et autres hydrocarbures gazeux (2,75%), fils, câbles (1,94%) et voitures de tourisme et autres véhicules automobiles  (1,62%).

    Les importations sont dominées par les produits pétroliers et énergétiques, ainsi que par les matériaux métalliques.

    L’importation des produits pétroliers et de l’énergie électrique a enregistré une valeur de 14,75 MM DH en 2013, constituant près de 29,38% du total des importations en 2013, contre 17,67% du total des importations en 2008 ;

    L’importation de fils de cuivre a connu une croissance notable depuis 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de 0,32% en 2008 à 3,40% en 2013.

    A noter que les importations de certains produits ont enregistré un recul tangible, du fait du développement de l’industrie de ces produits au Maroc:

    L’importation des voitures a connu, à partir de 2008, un recul tangible. La part dans le total des importations de ce produit est passée de 5,8% en 2008 à 1,62% en 2013 ;
    L’importation des fils et câbles électriques a également connu un recul tangible à partir de 2008. La part dans le total des importations de ces produits est passée de près de 3% en 2008 à 1,94 % en 2013 ;

    Principaux produits exportés en 2013 :

    Vêtements et accessoires du vêtement (27,27%),

    machines, appareils et matériels électriques (22,48%),

    poissons, crustacés, mollusques (10,04%), combustibles minéraux (5,02%), voitures de tourisme (4,30%) et légumes, plantes, racines et tubercules alimentaires (3,60%).

    Ces dernières années, outre les exportations des produits traditionnels, une diversification des exportations vers l’Espagne est constatée, notamment pour ce qui a trait aux produits concernant les métiers mondiaux suivants :

    Les fils, les câbles et autres conducteurs isolés pour l’électricité ont connu une évolution régulière depuis 2008, avec une accélération en 2011 et 2013.

    L’exportation de ces produits a constitué près de 13,22% du total des exportations en 2008 et de 20,33% en 2013 ;

    Les parties et pièces pour voitures et véhicules de tourisme ont connu une progression régulière depuis 2008, enregistrant 0,51% du total des exportations en 2008 et 1,08% en 2013 ;

    Les voitures de tourisme ont connu une progression en matière d’exportation à partir de 2011, pour enregistrer 973,20 M DH en 2013. L’exportation des voitures a constitué près de 0,09% du total des exportations en 2008 pour atteindre 2,86% en 2013;

    Les articles divers en caoutchouc ont connu une croissance régulière, enregistrant un taux de 0,06 % du total des exportations en 2008 et 0,80% en 2012.

    2. Transferts des MRE :

    En 2013, les transferts des MRE ont été de l’ordre de 5,04 MMDH, soit 8,7% du total des recettes MRE marocaines, plaçant l’Espagne au 3ème rang des pays émetteurs de ces transferts des MRE en 2013, derrière la France et l’Italie.

    3. Investissements directs étrangers:

    I. Investissements directs marocains en Espagne 2013 :

    En 2013, les investissements directs marocains en Espagne ont atteint 262,9 M DH, représentant 8,7% du total des investissements directs marocains à l’étranger, contre 1,8% en 2012. Ces investissements concernent le secteur immobilier.

    II. Investissements directs espagnols au Maroc :

    Les investissements directs espagnols au Maroc ont totalisé 1,11 MM DH en 2013, contre 1,59 MM DH en 2012, soit une baisse de près de 30% ;

    Ces investissements ont représenté 2,8% du total des IDE au Maroc en 2013, contre 4,95% en 2012.

    L’Espagne a occupé en 2013 le 10ème rang en tant qu’investisseur direct étranger au Maroc, contre le 4ème rang en 2012.

    III. Evolution des investissements directs espagnols au Maroc entre 2005 et 2012 :

    Les IDE espagnols au Maroc sont restés relativement stables, mis à part deux pics enregistrés en 2003 (18,09 MM DH) et 2006 (7,19 MM DH) qui s’expliquent par les cessions de 80% et 20% du capital de la Régie des Tabacs à Altadis, et un autre pic en 2007(6,1MM DH).

    Entre 2005 et 2013, les IDE ont connu une croissance annuelle moyenne de 32,55 % ;

    La ventilation des IDE espagnols cumulés entre 2007 et 2012 par secteur est comme suit : immobilier (34%), tourisme (27%), industries (17%), banque (8%), autres secteurs (7%), autres services (4%) et énergie et mines (3%) ;

    Les IDE pour tous les secteurs précités ont connu une baisse notable entre 2007 et 2012, sauf pour le secteur de l’immobilier, lequel s’est redressé à partir de 2011. Cela s’explique par le fait que le Maroc constitue un relais de croissance pour les entreprises espagnoles, vu la crise que connaît l’Espagne notamment dans ce secteur.

    Source : Office des Changes

    4. Forum Economique 2013:

    I. Au Maroc

    Forum économique sous le thème « Maroc-Espagne, un espace de prospérité partagée », Rabat, le 16 juillet 2013.

    Ce Forum, dont la séance d’ouverture a été présidée par Sa Majesté le Roi Juan Carlos, a été organisé à l’initiative de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc. Plusieurs responsables gouvernementaux des deux pays et près de 130 chefs d’entreprises publiques et privées ont participé à ce Forum.

    Les travaux de ce Forum ont porté essentiellement sur la croissance et la prospérité partagée portées par les PME et le partenariat dans les domaines des technologies et des infrastructures. Lors de ce Forum, il a été souligné ce qui suit :

    Etablir les bases d’un nouveau partenariat stratégique solide qui soit de nature à développer davantage les relations de coopération à travers un dialogue politique plus intense et un partenariat économique ambitieux ;

    Soutenir un nouveau partenariat gagnant-gagnant entre le Maroc et l’Espagne en faveur d’un équilibre des échanges et pour faire face conjointement aux défis de la crise économique;
    Renforcer le partenariat économique entre les deux pays dans les secteurs potentiels ;
    Faire profiter l’Espagne du partenariat Sud-Sud que le Maroc est en train de développer avec les pays subsahariens ;
    Faire bénéficier le Maroc des relations privilégiées de l’Espagne avec les pays d’Amérique Latine.

    II. En Espagne :

    Rencontre De M. Mezouar avec des hommes d’affaires espagnols, à l’invitation de la Confédération espagnole des organisations entrepreneuriales (C.E.O.E.), Madrid, le 4 février 2014

    Lors de cette rencontre, Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères et de la Coopération a donné une conférence plénière en présence du Président de la CEOE, devant une centaine de hauts responsables et chefs de grandes entreprises espagnoles. Etaient également présents, les présidents des Conseils d’Affaires Maroco-espagnol, M. Salaheddine Kadmiri pour le côté marocain et M. Mario Rotllant Solá pour le côté espagnol.

    L’objectif principal de cette rencontre était de proposer au monde des affaires espagnols un nouveau type de partenariat stratégique entre le Maroc et l’Espagne au service du développement des pays du Continent africain, en mettant l’accent sur les opportunités offertes par l’Afrique. Monsieur le Ministre a souligné ce qui suit :

    -a précisé que le partenariat triangulaire proposé aux investisseurs et groupes espagnols vise à amener les entreprises marocaines et espagnoles à se positionner ensemble et créer des plateformes de production et de services pour pénétrer les marchés africains.

    -a fait part des atouts forts du Maroc pour le marché africain et les percées réussies enregistrées par de grands opérateurs nationaux représentant le secteur bancaire, des télécommunications, des services, de la construction et des infrastructures.

    -a présenté aux hommes d’affaires espagnols les opportunités prometteuses d’investissement dans le Royaume, notamment dans les secteurs de l’industrie automobile, l’agroalimentaire, l’aéronautique et les énergies renouvelables, où le Maroc a franchi d’importantes étapes,

    -a évoqué le partenariat stratégique exemplaire entre le Maroc et l’Espagne dans ses différents volets, mettant l’accent sur une nouvelle approche pour approfondir les relations bilatérales qui sera mise en place à travers la création d’un Groupe d’Impulsion Economique, l’instauration d’une démarche d’accompagnement spécifique et la promotion du co-développement et du partenariat triangulaire.

    #Maroc #Espagne #Economie