Étiquette : économie

  • Algérie. Embellie

    Algérie. Embellie – pandémie, covid19, économie, croissance,

    En dépit des dommages causés par la pandémie et les chocs pétroliers à répétition, l’économie nationale, selon les chiffres dévoilés par le gouverneur de la Banque d’Algérie, a enregistré une amélioration satisfaisante de ses principaux indicateurs économiques et financiers à la fin 2021.
    L’on peut citer, à titre indicatif, des réserves de change, hors or, d’un montant de 44,724 milliards de dollars grâce à un fort recul du déficit de la balance commerciale, des dépôts à terme avec une progression de 5,32 % et une croissance appréciable de 6,4 % par rapport à l’année 2020. A l’appui de ces résultats, le Président Tebboune a déclaré que la valeur des exportations hors hydrocarbures atteindra 4,5 milliards de dollars d’ici la fin de 2021, une première depuis plus de deux décennies.

    «Nos stratégies continueront à être orientées par la traduction des engagements pour passer d’une économie rentière et de consommation à une économie de performance». Il a insisté sur la nécessité de mobiliser toutes les énergies pour mener l’économie à bon port, à travers la création d’emplois, le renforcement de la production, la transformation du produit local et la création de richesse, rappelant que l’économie était auparavant à la traîne et tournée vers l’importation. Le chef de l’Etat avait affirmé, à l’ouverture de la conférence nationale sur la relance industrielle, que 2022 sera consacré exclusivement à la relance de l’économie, en ce sens que tous les dossiers susceptibles de concourir au développement du pays seront pris en charge.

    «En 2022, il n’y aura que de l’économie et là, on verra qui marche avec nous et qui met les bâtons dans les roues», a-t-il lancé à l’adresse des hauts responsables de l’Etat, des industriels, des responsables locaux de l’industrie, des walis et des experts.

    Cela signifie, notamment, que les injonctions qui tombent «d’en haut», que les obstacles bureaucratiques dressés devant les entrepreneurs, les investisseurs et les créateurs de richesses seront éliminés, déplorant la période de la fausse industrie, désignée de manière caricaturale comme du «gonflage de pneus». C’était un cas flagrant d’enfumage industriel qui s’est soldé par un gouffre financier. L’impératif de sortir de l’ornière de la rente pétrolière et gazière ne se fera donc pas au détriment du pouvoir d’achat des citoyens, étant entendu que sa dégradation, les difficultés des ménages à joindre les deux bouts, sont cause de malaise et de tensions sociales.

    L’Etat ne renoncera pas à son caractère social, en dépit des appels incessants de ceux qui plaident pour son retrait total au nom d’une orthodoxie économique ultra libérale qui a montré toute l’étendue de ses limites.
    Pour favoriser le dialogue social et la concertation, le Président a donné des instructions au gouvernement dans le but de préparer un projet de loi-cadre relatif à l’exercice de l’action syndicale dans différents secteurs, lequel régira les droits et obligations et défendra les intérêts des fonctionnaires et travailleurs, loin des tractations partisanes et politiciennes.

    Le monde du travail n’est jamais à l’abri de tentatives de récupération.

    EL MOUDJAHID, 22/12/2021

    #Algérie #Pandémie #Economie

  • Une œuvre économique émancipatrice qui en serait « le sel » et « le levain »

    Une œuvre économique émancipatrice qui en serait « le sel » et « le levain »Algérie

    « Les orientations économiques à travers le monde diffèrent, à quelques exceptions près, d’un pays à l’autre, et que l’économie relève plus des sciences humaines et non des sciences exactes vu qu’elle se rapporte aux êtres selon les pratiques de chacun et ses traditions « .(Dixit A. Tebboune).

    Cet avis du chef de l’Etat signifie qu’en matière de développement socio-économique moderne, il s’agit d’une stratégie adaptée aux spécificités nationales et que les propositions, les perspectives ne doivent pas être importées. Elles doivent émaner d’une vision conforme à la réalité nationale dans l’objectif de la concrétisation d’un modèle économique purement algérien comportant des réformes et des mesures visant à améliorer et valoriser le capital productif dans tous les secteurs. Une économie qui assure la sauvegarde des ressources naturelles, des acquis sociaux et garantit leur promotion. Cette politique inscrite en priorité dans le processus de la relance économique et sociale vise directement à éloigner l’économie nationale de sa dépendance accrue des hydrocarbures et au fur et à mesure réduire drastiquement la facture des importations.

    S’agit-il d’assimiler l’esprit économie ? Oui car c’est prendre part à la cause du progrès et de la prospérité, le progrès humain et technologique qui, en l’étape actuelle ne sauraient être dissociés. Cela présuppose l’éveil intégral de la pratique active de la démocratie économique sur la base de la participation de l’ensemble des acteurs socio-économiques, de la société civile ainsi que des experts et économistes aptes à la revalorisation du principe de raison qui est le développement global s’arc-boutant à des valeurs de richesse, à un point d’ancrage d’une vision plus dynamique et plus claire dans ses vertus économiques et sociales novatrices.

    En d’autres termes, il s’agirait d’une œuvre économique émancipatrice, qui en serait  » le sel  » et  » le levain  » pour aller de l’avant dans le redressement du pays dans tous les domaines, l’économie nationale en particulier. C’est là une priorité sur laquelle le gouvernement fixe ses regards et sur la même ligne d’horizon : l’Algérie nouvelle. Un remède drastique qui s’offre à tous pour transcender les séquelles sur le plan politique, économique et social recueillies et héritées des deux décennies passées.

    Pour répondre à divers besoins socio-économiques, les entreprises d’économie sociale sont plus que jamais interpellées dans la mise en œuvre de la stratégie de relance économique et sociale, la création d’activités et d’emplois et ce, dans le but de favoriser un meilleur partage de la richesse créée. A travers cette démarche, le gouvernement entend mettre pleinement à contribution le secteur public et privé en tant que solution novatrice et rassembleuse à divers grands défis du pays, notamment le virage vers un nouveau modèle économique basé sur la diversification de la croissance et de l’économie de la connaissance.

    D’où cette nécessité d’un changement radical et une définition rigoureuse des priorités dans l’esprit de la volupté de bâtir le futur dans la conquête du présent jour pour jour. Aucune formule ne pouvait s’appliquer telle quelle. Et à présent, il faut bien innover pour vaincre l’aridité de l’économie du pays dans la perspective d’édifier une nation moderne, unie et forte. C’est pourquoi une vision nouvelle et étendue. C’est d’ailleurs l’objectif de la relance économique et sociale, appelée à jouer un rôle permanent pour vaincre le sous-développement, l’élimination du désordre qui caractérisait l’économie et la sphère sociale mais aussi politique.

    Cette aspiration nouvelle à la démocratisation de l’économie et à l’instauration d’une nouvelle politique conforme aux exigences du monde en profonde mutation est à présent une volonté politique, dont l’importance n’échappe à personne, prenant en considération la dimension globale économique et sociale et contribuant au mûrissement d’une relance nécessaire et à une refonte de tout le modèle économique qui ne peut continuer à être du seul ressort de l’Etat mais aussi de la compétence et de la participation des partenaires économiques, sociaux, des entreprises et des investisseurs.

    Dans ce cadre, le gouvernement met de l’avant divers outils, et mesures pour appuyer et encourager ces intervenants dans leur émergence, leur expansion et leur diversification au titre d’une approche intégrée et dynamique d’accompagnement afin de favoriser promotion-développement et d’occuper une plus grande place au cœur même de l’ensemble du développement national.
    B. C.

    Lemaghreb.dz, 22/12/2021

    #Algérie #Economie

  • Coopération Algérie-Tunisie: Entre discours et réalité économique

    La coopération entre l’Algérie et la Tunisie, entre les discours et la réalité économique : des échanges marginaux

    Dans la pratique des relations internationales n’existent pas de sentiments mais que des intérêts et les réseaux décentralisés qui ont remplacé les relations de chefs d’Etat à Etat et de Ministère à Ministre d’où des stratégies d’adaptation de l’Algérie au nouveau monde.

    1.-Les principaux indicateurs et partenaires de la Tunisie

    Le PIB tunisien a été estimé par le FMI en 2020 à 39,24 milliards de dollars pour une population de 11,82 millions d’habitants. Le taux de chômage est passé, au premier trimestre de 2021, à 17,8% contre 17,4% au quatrième trimestre de 2020, selon l’Institut national de la statistique (INS) et en moyenne annuelle, l’inflation s’est établie en 2020 à 5,6% contre 6,7% en 2019 et 7,3% en 2018 avec plus de 6% pour le premier semestre 2021. La valeur de la monnaie a évolué ainsi par rapport à l’Euro 2016 ? 2,29 – 2018 3,12, en 2020 3,21 et le taux de change au 16/12/2021 a été de 1TND, 1 USD = 2,8868 TND, 1 EUR = 3,2584 TND. Les exportations tunisiennes se sont établies à 29,6 milliards de dinars (10,6 milliards de dollars) et les importations à 40,1 milliards de dinars (14,4 milliards de dollars, creusant le déficit de la balance commerciale. Pour le premier trimestre 2021, cette tendance est accentuée puisque le déficit de la balance commerciale (la différence entre la valeur des exportations et des importations) a augmenté de 14,1 %, soit 933,7 millions de dinars (333,4 millions de dollars), en glissement annuel. En prenant la balance des patients car la balance commerciale est peu significative, n’incluant pas les mouvements de capitaux et les services, la dette extérieure de la Tunisie s’est élevée à 41,038 milliards de dollars en 2020.

    Face à ces tensions financières, la Tunisie se trouve contrainte de recourir au FMI, où des discussions sont en cours depuis le 18 novembre 2021 espérant obtenir avant la fin de l’année 2021 un prêt de près de 4 milliards de dollars (3,3 milliards d’euros). C’est que l’économie est en berne où selon les projections de la Banque mondiale 2021, la ventilation sectorielle de la contraction du PIB due à la COVID-19 en Tunisie est telle que les six secteurs les plus durement touchés ou «à haut risque» sont les suivants : tourisme ou hôtellerie, cafés et restaurants (recul escompté de 25 %); textiles (16 %); industrie mécanique et électrique (15 %); transport (13 %); commerce (5 %); et construction ou génie civil et bâtiment (5 %). Ces six secteurs «à haut risque» emploient une part importante de la population allant de 47 % des employés dans le décile le plus pauvre à 53-54 % dans les 4e , 5e et 6e déciles. La structure du commerce extérieur est dominée par le tourisme, des produits issus des PMI,PME dont le textile , l’huile d’olive et les produits d’hydrocarbures constituent les principales importations de la Tunisie (environ 16% de toutes les importations), suivis des véhicules, des appareils électriques, du blé…..

    L’Union européenne est le principal partenaire commercial de la Tunisie, représentant plus de la moitié de ses importations et exportations. Selon les données de la banque mondiale pour 2019, les principaux partenaires de la Tunique sont par ordre décroissant la France avec 29,1%, l’Italie 16,2%, l’Allemagne 12,8%, l’Espagne avec 3,8% , l’Algérie avec 2,7%,(390 millions de dollars ) le Royaume Unis avec 2,2%, Pays Bas avec 2,0%, les USA avec 1,8%, la Belgique avec 1,7% et le Maroc avec 1,6%. Les principaux fournisseurs sont l’Italie avec 15,4%, la France avec 14,2%, la Chine avec 9,5%, l’Allemagne avec 6,8%, l’Algérie avec 6,6%,(699 millions de dollars) la Turquie 4,5%, l’Espagne 4,1%, les Usa 3,2%, la Russie 2,3% et l’Egypte 2,2%. En mars 2019, le Parlement tunisien a ratifié l’adhésion officielle du pays au Marché commun de l’Afrique orientale et australe (COMESA, une zone de libre-échange commune avec vingt États membres s’étendant de la Libye au Swaziland)) et est signataire de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA)

    2.-Les principaux indicateurs et partenaires de l’Algérie

    Le PIB algérien en 2020 selon la banque mondiale est de 145, 2 milliards de dollars pour une population 43,85 millions d’habitants et le taux de chômage dépasse les 14,5%.Devant prendre ave précaution les données l’indice n’aynt pas été réactualisé depuis 2011, en 2020, le taux d’inflation avait atteint 2,4% contre 2% en 2019, avec une poussée pour 2021 entre 4/5% selon l’ONS . Le stock de la dette extérieure de l’Algérie à fin 2020 a atteint 5,178 milliards de dollars contre 5,492 milliards de dollars en 2019,selon le rapport “International Debt Statistics 2022. La dette publique, s’établirait à 56% du PIB et les réserves de changes, du fait des restrictions drastiques des importations est évalué à 44 Mds USD fin mai 2021. L’Algérie comme la Tunisie, l’impact du coronavirus et de la baisse des recettes d’hydrocarbures principale entrée en devises a impacté l’activité économique qui fonctionne à peine à 50% de ses capacités. La cotation du dinar officiel au 15/12/2021 est de 138,88 dinars un dollar et 156,98 dinars un euro. Les importations de l’Algérie ont enregistré, en 2020, une baisse de 18%, soit 34,4 milliards de dollars, et les exportations de 33%, soit 23,8 milliards de dollars.

    Comme la Tunisie l’Europe reste un partenaire clef pour l’Algérie comme en témoigne la structure du commerce extérieur de l’Algérie pour 2020. Les pays de l’UE dans leur ensemble forment le partenaire commercial principal avec 48.5% des importations et 56.8% des exportations pour 2020. Par rapport à 2019, les importations en provenance de l’UE ont enregistré une baisse de l’ordre de 17.7% passant de 18.6 Mrd à 14.8 Mrd USD. De même, les exportations de l’Algérie vers ces pays ont baissé de 34.1%, soit à 13.4 Mrd USD. A l’intérieur de l’UE, on peut relever que le principal client de l’Algérie est à nouveau (comme en 2018) l’Italie avec 14.5% des ventes à l’étranger, suivi de la France, première de cette catégorie en 2019 et désormais en seconde position avec 13.7%, suivie par l’Espagne avec 9.8%. En termes d’importations, la France occupe toujours le premier rang au sein de l’UE avec 10.6%, suivie par l’Italie et l’Espagne avec des taux de 7.1% et de 6.2% du total. Les échanges dans le cadre de l’accord avec les pays de la l’Accord de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE), ont enregistré une baisse de 9.6% en 2020 par rapport à l’année 2019, passant de 1.3 Mrd USD à 1.2 Mrd USD en rappelant que l’Algérie a ratifié fin 2019 l’accord ZLECAf, qui est entré en vigueur en janvier 2021, prévoyant la suppression des droits de douane pour 90 % des lignes tarifaires sur 5 ans pour les pays les plus développés et sur 10 ans pour les pays les moins développés.

    Dans le cadre de la Grande zone arabe de libre échange (GZALE), l’Algérie traite essentiellement avec 3 pays, à savoir la Tunisie, l’Egypte et le Maroc, qui représentent 80% des échanges commerciaux entre l’Algérie et les pays arabes et africains, qui ne dépassent pas les 3 milliards USD (1,5 Mds USD d’exportations et 1,5 Mds USD d’importations). Les pays de l’Asie viennent en 2e position par zone géographique avec une part de 32.73% des importations de l’Algérie et de 28.7% des exportations vers ces pays avec une nette diminution passant de 9.2 Mrd à 6.8 Mrd USD. Parallèlement, les importations de l’Algérie en provenance de ces pays ont enregistré une diminution importante de 23.5%, passant de 14.7 Mrd USD à 11.3 Mrd USD. L’essentiel des échanges commerciaux avec cette région étant réalisé avec la Chine, qui reste le premier fournisseur de l’Algérie, malgré une nette baisse des importations en 2020 (24.5% de baisse, soit de 7.6 Mrd USD à 5.8 Mrd USD), la Chine représentant 51.4% des importations et 17.1% des exportations, et l’Inde 6.5% des importations et 9.6% des exportations.

    Les échanges avec les pays d’Amérique (majoritairement USA, Brésil et Argentine) ont enregistré une baisse de 27.8% par rapport à 2019 (de 9.5 Mrd USD à 6.9 Mrd USD), les exportations étant passées de 3.9 à 1.5 Mrd USD (baisse de 60.4%), tandis que les importations ont baissé légèrement, de 5.6 Mrd USD à 5.3 Mrd USD (chute de 5.1%). La valeur des échanges avec l’Afrique a enregistré une baisse de 13% par rapport à 2019, soit une diminution de 456.3 Mio USD et les importations ont connu une baisse de de 16.2% (de 1.3 Mio à 1.1 Mio USD) et les exportations chutent également de 11.1% (de 2.2 Mio à 1.9 Mio USD), le volume très faible des exportations vers l’Afrique, 53% étant destinées à la Tunisie et 24% au Maroc.

    D’une manière générale, l’Algérie ne connaît pas l’aisance financière du passé et devrait connaître de vives tensions budgétaires et donc sociales entre 2022/2023, rendant urgent une autre gouvernance pour relancer la machine économique en panne.

    3- L’intégration, un facteur de prospérité et de stabilité régionale

    Il ne faut pas vivre d’utopie, l’intégration ne se décrète pas afin de mieux s’insérer harmonieusement dans le cadre des nouvelles relations tant géo-stratégiques qu’économiques internationales. L’intégration doit reposer comme le recommande plusieurs rapport internationaux sur trois objectifs( voir rapport de la banque mondiale , octobre 2020-107 pages- sur les taux d’intégration de la région Mena) : l’efficacité économique, sous tendue par la promotion du libre-échange à travers l’élargissement et l’approfondissement des accords commerciaux et d’autres instruments, tels que les règles d’origine ; la convergence progressive du revenu par habitant et des niveaux de vie entre les pays, grâce à des réformes sectorielles parallèles, à la coopération interinstitutionnelle et à l’harmonisation des réglementations et enfin la prévention manifeste des inégalités sociales et territoriales qui résulteraient naturellement de la libéralisation des échanges, par la fourniture de biens et des mesures spécifiques ciblant le niveau local et les couches vulnérables.

    L’étude de la banque mondiale de 2021 sur les intégrations régionales montrent qu’existent d’importantes disparités entre els zones : Mercorurs entre 14,7 et 16,4%, Cedeao entre 8,7 et 11,5%, Comesa entre 5,7 et 5,9% ; Cea entre 3,7 et 5,9% et l’UMA entre 2,4 et 2,9% étant la zone qui connaît le moins d’intégration se percutant sur le niveau de croissance. Certes pour l’Afrique, avec plus d’un milliard de consommateurs et un PIB combiné d’environ 3 000 milliards de dollars américains, la nouvelle zone de libre-échange continentale crée le deuxième plus vaste marché mondial derrière le Partenariat régional économique global en Asie et dans le Pacifique. Mais reste pourtant un long parcours pour dynamiser les échanges intra africains, où après un pic en 2015, le commerce intra-africain a reculé en 2020 pour atteindre le même niveau qu’en 2012 représentant environ 15,2% selon la CNUECD.

    Les échanges dans le cadre de l’accord avec les pays de la l’Accord de la Grande zone arabe de libre-échange (GZALE) sont également dérisoires. .Quant aux échanges entre l’Algérie et la Tunisie, elles sont estimées à environ 1,2 milliard de dollars, les deux pays, à un degré moindre pour l’Algérie, étant arrimée à l’Europe avec des structures d’échange différentes. Il est important par ailleurs de rappeler qu’en plus des prêts anciens et récents de 300 millions de dollars, en février 2020, le président de la république avait annoncé un dépôt de 150 millions de dollars à la Banque centrale tunisienne (BCT), à titre de garantie, et accordé des facilitations pour le paiement par la Tunisie de ses achats de carburants et de gaz algériens. Par ailleurs, pour le Transmed, d’une capacité de 33,5 milliards de mètres cubes gazeux. d’une longueur de 370 km en Tunisie , en contrepartie de la traversée de son territoire et de l’entretien qu’elle assure sur sa section, la Tunisie reçoit environ 6 % du gaz transporté, cette quote-part assurant une part importante de sa propre demande.

    En résumé, pour les relations entre l’Algérie et la Tunisie, il ne faut pas s’appesantir uniquement sur le volet économique qui est pour l’instant marginal (voir notre interview à la télévision Algerie24 du 16/12/2021) , existant des données stratégiques, notamment le dossier libyen, où les deux pays peuvent contribuer à la stabilité des deux rives de la Méditerranée et de l’Afrique.

    Par Dr Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international

    #Algérie #Tunisie #Change #Economie #Partenariat #Coopération

  • Algérie. Climat des affaires : Le réchauffement attendu

    Algérie. Climat des affaires : Le réchauffement attendu

    Algérie. Climat des affaires : Le réchauffement attendu – Economie, bureaucratie, entreprises étrangères,

    7 177 entreprises étrangères recensées en Algérie. Par rapport au potentiel économique du pays, ce chiffre reste très modeste, mais il s’explique quand le chef de l’Etat en personne fait le procès d’une bureaucratie omniprésente et quand les opérateurs nationaux eux-mêmes décrivent l’environnement des affaires comme une course d’obstacles et comme un terrain à aplanir. En urgence.

    L’Algérie compte désormais 9 648 commerçants étrangers, dont 2 471 personnes physiques et 7 177 personnes morales. Sur la liste des entreprises étrangères implantées en Algérie, 14% des 7 177 recensées par les services du Registre de commerce sont de nationalité turque, 13% française, 11% syrienne et 11 % chinoise. Ainsi, la Turquie devance la France d’un point de pourcentage sur la liste des entreprises implantées en Algérie, alors que sur celle des commerçants physiques, la part du lion revient aux commerçants syriens avec, au tableau, 30% d’inscrits aux services du Registre du commerce, suivis des Tunisiens avec 25% et des Marocains avec 15% des 2 471 commerçants étrangers recensés.

    Ces données ont été communiquées, hier, par le ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Kamel Rezig, lors d’une conférence de presse à Alger. Le ministre considère que ces indicateurs sont une confirmation, on ne peut plus claire, de l’ouverture de l’économie nationale à tous les opérateurs économiques. Il s’agit aussi, d’après le ministre, d’un indicateur qui ne trompe pas quant à l’attractivité de l’économie algérienne pour les investisseurs étrangers, soulignant, dans la foulée, la nécessité de fournir un climat des affaires et d’investissement attractifs de nature à encourager l’implantation des investisseurs étrangers en Algérie. En la matière, le gouvernement a du pain sur la planche, puisqu’il s’agit de réformer la réglementation actuelle régissant l’investissement, qualifiée de rigide, tout en éliminant l’ensemble des lois toxiques entravant l’économie. Lors d’une conférence de presse animée à l’issue de l’adoption, par les deux chambres du Parlement, de la loi de finances 2022, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane, a annoncé que les réformes comprises dans le projet de budget pour 2022 seront suivies d’autres textes de loi, à l’instar de la loi sur l’investissement, du code des marchés publics et de la loi relative au partenariat public-privé (PPP).

    Aux dernières nouvelles, le nouveau code de l’investissement serait au niveau du secrétariat du Premier ministère pour lecture et enrichissement et son examen devrait intervenir au courant du premier trimestre 2022. Les mauvais classements de l’Algérie dans les Doing Business de la Banque mondiale ainsi que dans les différents sondages mondiaux en matière de liberté d’entreprendre sont dus, essentiellement, aux blocages bureaucratiques et autres lois toxiques auxquels se heurtent les investisseurs. Le gouvernement sait que la reprise et le retour de la croissance passe par l’élimination de tous les écueils qui se dressent sur le chemin des opérateurs économiques. C’est pourquoi, dans son plan d’action, il s’est engagé à lever toutes les entraves à l’acte d’investir à travers plusieurs mesures organisationnelles et financières englobant la réforme du code de l’investissement, la lutte contre la bureaucratie ainsi que la refonte du guichet unique. Il est question, entre autres mesures, de «donner davantage de visibilité et de stabilité juridique et institutionnelle aux investisseurs potentiels à travers, entre autres, la réforme du code de l’investissement, la dématérialisation des procédures administratives, la réduction des délais de traitement de tout dossier administratif et la simplification des procédures d’octroi des différents agréments et autorisations requis pour l’exercice de tous types d’activités», lit-on dans le Plan d’action de l’Exécutif, validé par les deux chambres du Parlement.

    Selon la feuille de route du gouvernement, l’amélioration de l’attractivité du climat d’investissement passera également «par la lutte contre la bureaucratie à travers une commission d’arbitrage sur les relations administration/investisseurs et le renforcement de la coordination entre les différents organismes en charge de l’investissement, pour assurer «une intervention publique coordonnée et efficace». Cependant, depuis la validation par le Parlement du plan d’action du gouvernement, force est de constater que la révision des principaux textes régissant l’investissement tarde, alors que le besoin de déblayer le terrain réglementaire n’a jamais été aussi pressant. Car, en définitive, l’attractivité d’un pays ne se mesure pas uniquement au nombre de commerçants et d’entreprises qui s’y implantent, mais aussi à la qualité, la souplesse et l’efficacité de sa réglementation encadrant l’investissement.

    Par Hakim Ould Mohamed

    Reporters, 15/12/2021

    #Algérie #Economie #Affaires #Business #entreprises_étrangères

  • Algérie. Situation économique en 2021: Le devoir de vérité

    Situation économique de l’Algérie en 2021: Le devoir de vérité

    C’est par un langage de la vérité que l’on peut corriger les erreurs. En perpétuant les discours et comportements du passé l’on ne peut aboutir qu’à de fausses solutions qui accentuent la crise politique, économique et sociale. Morgenstern le fondateur de la statistique moderne a mis en garde les gouvernants dans un ouvrage célèbre « comment mentir par la manipulation des statistiques ». Le ministère du commerce depuis quelques mois donne des information brutes via l’APS , sans analyse de la structure des exportations hors hydrocarbures, et surtout sans l’insérer dans le cadre macro-économique et macro-financiers , voilant la réalité de la performance des entreprises exportatrices, induisant en erreur les autorités du pays

    1.- Dans un tel contexte, prenons garde aux utopies en induisant en erreur l’opinion publique nationale, pas les étrangers qui connaissent parfaitement la structure économique du pays, de l’annonce de 4 milliards de dollars hors hydrocarbures pour l’année 2021. Le bilan officiel de Sonatrach 2020 donne 2 milliards de dollars des dérivées d’hydrocarbures avec une perspective de plus de 2,5 pour 2021 et si l’on ajoute les semi produits le montant dépasse les 3 milliards de dollars restant aux produits à valeur ajoutée concurrentiel moins de 1 milliard de dollars.

    Par ailleurs, le ministère du commerce pour plus d’objectivité ne doit pas donner que la valeur , certains produits comme les engrais ayant connu une hausse entre 30/40% sur le marché mondial en 2021, mais également le volume exporté ( kg, tonne ect ) afin de voir s’il ya ay eu une réelle dynamique d’exportation de certaines entreprises, dresser la balance devises en soustrayant les matières importées en devises, ainsi que les exonérations fiscales et certaines subventions comme le prix de cession du gaz cédé à 10/20% de la cotation sur le marché international pour certaines unités exportatrices fortes consommatrices de gaz. En réalité avec les dérivées d’hydrocarbures les recettes en devises pour 2021 représentent entre 97/98% où en ce mois de décembre 2021, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach

    2.-Concenrnant le solde éventuellement positif en 2021 de la balance commerciale, elle a une signification limitée, avec le nombre de projets bloqués dont la réalisation aurait donné un déficit de la balance commerciale fin 2021, en plus de la restriction drastique des importations des entreprises dont le taux d’intégration en 2021 ne dépasse pas 15% accentuant le processus inflationniste et la sous utilisation des capacités de la majorité des unités publiques et privées à peine 50% ,ayant assisté à une paralysie de l’appareil de production entre 2020/2021, sans compter les nombreuses pénuries et le carnaval de l’importation des voitures dossier qui traine en longueur, devenu politique qui en réalité échappe au Ministère de l’Industrie , et devant prendre en compte la balance de paiements dont les sorties en devises des services qui ont fluctué entre 10/11 milliards de dollars par an entre 2015/2019. Le ministère du commerce pour se prémunir contre les fraudes tant dans le cadre du commerce intérieur, l’intégration de la sphère in formelle qui selon les données du président de la république canalise entre 6000 et 10.000 milliards de dollars que du du commerce extérieur, l’on doit s’attaquer à l’essence, c’est-à-dire la gouvernance par la lutte contre le terrorisme bureaucratique et la réforme du système financier, toutes ses structures, douane, fiscalité, domaine, banques qu’aucun ministre des Finances depuis l’indépendance politique n’a pu réaliser étant un enjeu énorme de pouvoir. Ce problème ne date pas d’aujourd’hui, l’ayant constaté vers les années 1980/1983 en tant que haut magistrat et directeur général des études économiques à la Cour des comptes ayant été chargé du contrôle du programme anti-pénurie où j’avais suggéré la mise en place d’un tableau de la valeur, qui n’a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts rentiers, nécessitant la mise en place d’un système d’information reliés aux réseaux internationaux permettant des interconnexions, ministère des Finances (banques-douanes- fiscalité), les ports/aéroports et les entreprises publiques/privées pour lutter contre les trafics de tous genres, produits de mauvaises qualités ou périmés.

    En conclusion, le véritable patriotisme implique un devoir de vérité, loin de des discours ‘autosatisfaction de courtisans en contrepartie d’ une rente avec des replâtrages conjoncturels s’assimilant à une fuite en avant alors que l’Algérie possède toutes les potentialités de sortie de crise, sous réserve de s’attaquer à l’essentiel, la gouvernance centrale et locale . Et se pose cette question : pourquoi le ministère du commerce donne des informations brutes, d’une signification opérationnelle limitée , sur les exportations hors hydrocarbures ? La vision purement monétariste, sans visions stratégique de relance de l’économie, afin de préserver les réserves de change ne peut que conduire à la paralysie avec de graves incidences sociales et sécuritaires. Il reste beaucoup à faire pour que nos responsables s’adaptent aux arcanes de la nouvelle économie, où se dessinent d’importants bouleversements géostratégiques mondiaux, croyant que l’on combat la fuite des capitaux à partir de lois, de codes, de commissions et de circulaires, ignorant tant les mutations mondiales que la morphologie sociale interne, en perpétuelle évolution. Dans un monde caractérisé par la libéralisation des mouvements de capitaux, par la transition numérique et énergétique( devant mettre en place une fiscalité écologique spécifique) , les défis de l’Algérie, impliquent de définir les priorités stratégiques et avoir une nette volonté politique pour mettre en œuvre la bonne gouvernance et les réformes structurelles nécessaires. devant concilier la concertation, l’efficacité économique au sein d’une économie ouverte et la nécessaire cohésion sociale. ademmebtoul@gmail.com

    Contribution du Dr Abderrahmane MEBTOUL Professeur des universités, expert international, Expert-comptable de l’Institut supérieur de gestion de Lille ( 1974 -France) – directeur général des études économiques et haut magistrat ( premier conseiller à la Cour des comptes 1980/1983)

    #Algérie #Economie

  • Algérie. Nouvelle doxa économique

    Algérie. Nouvelle doxa économique – Abdelmadjid Tebboune, croissance, corruption, investissement,

    Convaincu que la situation économique actuelle du pays n’est pas une fatalité, qu’elle est le résultat de mauvais choix, de la corruption systémique, de calculs politiciens, d’incurie administrative…le président de la république s’attelle à imprimer de nouveaux paradigmes à l’économie nationale longtemps ballottée entre des bureaucrates et des prédateurs qui n’ont qu’une vague notion de l’intérêt public et du destin national.

    Du mouvement, de la célérité, de l’efficacité, de la loyauté, du concret, de la diversification, de l’obligation de résultat, de la bonne gouvernance… tels sont les nouveaux paradigmes qui constituent l’actuelle doxa économique prônée par Tebboune. Les bureaucrates indélicats, les responsables incompétents, les prédateurs voraces, les faux investisseurs…n’auront plus comme par le passé d’emprise sur le processus décisionnel économique. Désormais, tous ceux qui œuvrent à casser la production nationale au profit du tout-import, tous ceux qui empêchent l’investissement productif, tous ceux qui travaillent à promouvoir des « industries » bidons à l’exemple de celle du « gonflage des pneus » n’auront comme options que de s’effacer ou de se retrouver derrière les barreaux.

    En déclarant lors de la conférence nationale sur la relance industrielle que l’année 2022 sera exclusivement consacrée à l’économie et qu’il sera désormais procédé au suivi et au contrôle des responsables pour identifier ceux qui adoptent la nouvelle logique économique et ceux l’entravent, le président de la république montre que le pas est franchi et que l’ère de la nouvelle doxa économique a bel et bien commencé.

    Le délai maximum de trois mois fixé lors du Conseil des ministres du 21 novembre 2021 pour l’utilisation l’énergie solaire dans l’éclairage publique et dans certaines institutions et infrastructures de l’État relevant notamment des secteurs de la santé et de l’éducation est un bel exemple de cette nouvelle dynamique en train d’être imprimé pour le développement du pays. Exit, les promesses de gascon, les annonces pompeuses, les chiffres mensongers auxquels les anciens gouvernements ont habitué les citoyens.

    La planification rigoureuse avec des délais précis d’exécution, les facilitations pour les vrais porteurs de projets d’investissement vont finir inévitablement par prendre le pas sur les anciennes pratiques où la navigation à vue, l’antipatriotisme rivalisent avec la corruption et le clientélisme.

    Malgré les résistances d’ici et de là, malgré les manigances extérieures à la maintenir dans un éternel état de dépendance économique, l’Algérie est déterminée à remédier à toutes les pathologies qui ont, depuis des années, miné son économie. Certes l’entreprise n’est pas facile tant les défis sont grands et divers, mais elle est plausible ! Les prochains mois nous édifieront amplement sur les retombées de cette nouvelle doxa économique et sur la réalité de son adoption par les responsables à tous les niveaux

    L’Express, 09/12/2021

    #Algérie #Economie #Corruption #Prédation #Production #Investissement #Croissance

  • Lutte contre l’évasion fiscale point clé de la nouvelle Algérie

    Lutte contre l’évasion fiscale point clé de la nouvelle Algérie – Economie, impôts, malversation, détournement

    La fraude et l’évasion fiscales ont atteint des niveaux intolérables selon le Premier ministre. C’est dans le cadre de la lutte contre l’évasion fiscale , que s’inscrit l’important ouvrage intitulé « la mise à niveau en fiscalité – Mythe ou réalité- Expérience algérienne » qui paraîtra très prochainement à l’Office des publications universitaires OPU Alger, de Mustapha Bensahli, que l’auteur, éminent expert international en fiscalité, m’a demandé de préfacer qui sera une référence tant pour les décideurs pour leurs actions, que pour les enseignants pour leurs recherches, sur un sujet très sensible et combien important dans toute politique socio-économique.

    1.-L’ouvrage s’articule en cinq titres comme suit : Titre 1er : le décryptage de la mise à niveau en fiscalité- Titre II : le processus de la fiscalité face aux enjeux de la mondialisation -Titre III : La fiscalité en Algérie à la croisée des chemins -Titre IV : Les standards internationaux servant comme modèle d’inspiration à la mise à niveau en fiscalité Titre V : les voies et moyens de la mise à niveau en fiscalité.

    Expert international de haut niveau en matière fiscale et financière, Mustapha Bensahli a assumé successivement plusieurs responsabilités, notamment au ministère des Finances, a enseigné dans les établissements d’enseignement supérieur en Algérie et en France et est intervenu pour le compte du FMI et des Organisations internationales dans plusieurs pays d’Afrique dans le cadre de la mise en œuvre de réformes liées à son domaine de spécialisation. Fiscaliste connu et reconnu, l’auteur met ainsi à profit sa grande expérience dans le domaine de la fiscalité pour amorcer, à travers son livre, une réflexion profonde sur la problématique de la gouvernance dans la gestion et la maîtrise de la collecte de l’impôt et de sa répartition.

    Le thème de la mise à niveau en fiscalité, vient ainsi à point nommé en cette période particulière de tension que traverse notre pays sur le plan tant sanitaire qu’économique. Pour permettre à la fiscalité de retrouver toutes ses marques, l’auteur commence dans l’ouvrage à faire un diagnostic montrant entre autres avec détail qu’elle comporte à l’épreuve des faits bien des points d’achoppement qui entravent effectivement son bon fonctionnement qui aurait être initialement au service inclusif du progrès. Il fait ressortir qu’au niveau du système fiscal de l’amont à l’aval, les rouages de fonctionnement sont pratiquement grippés.

    La raison est l’empilement massif de nouvelles dispositions prévues au gré des lois de finances et consistant seulement à colmater à répétition et en surface quelques brèches constatées à l’épreuve des faits, la gestion de la fiscalité ne disposant pas de tous les atouts dont elle besoin pour être performante. Tout concourt à démontrer qu’il n’est plus possible en bonne logique de continuer à rester dans cette situation virtuellement latente de statut quo,en persistant à privilégier la voie conjoncturelle au détriment de celle structurelle qui est pourtant fondamentale. Par conséquent tout interpelle pour que la fiscalité en Algérie connaisse de profondes réformes , en remédiant au net décalage par rapport à l’environnement local, national et international. C’est justement par exemple du code général des impôts qui doit être revu en profondeur.

    Devenant avec le temps de plus en plus dense et hypertrophiée jusqu’à devenir corrélativement de plus en plus ardue, la fiscalité ne peut être dans ces conditions opérationnelle, surtout avec une surcharge de petites taxes dont le rendement ne compense guère le coût de gestion et auxquelles s’ajoute une pléthore de niches fiscales sans réel impact sur l’investissement. La fiscalité n’est pas réductible à un simple toilettage jugé superficiel en se conformant aux pratiques du passé et encore moins à une réforme a minima, mais plutôt elle renvoie à une restructuration d’envergure crédible qui garantisse un progrès patent dans tous les cas de figure. Aussi l’auteur préconise-t-il à la clef quelques pistes de solutions dans la perspective de réhabiliter la fiscalité, en postulant pour l’affranchissement de certaines contraintes à l’effet de rattraper et résorber le retard constaté en creux, tout en se mettant en phase avec les standards internationaux. La mise à niveau étant un processus d’envergure qui en couvrant dans son large périmètre aussi bien la fiscalité de l’Etat que la fiscalité de collectivités locales, elle devient à ce titre emblématique, en ce qu’elle tend à briser le cercle conceptuel classique sur la base d’un corps de principes performants et d’équité.

    Tout ceci commande impérativement l’observation de certaines règles jugées fondamentales, à commencer par l’adhésion, car la mise à niveau en fiscalité ne peut se concevoir sans la participation des parties prenantes, en l’occurrence, les représentants qualifiés des entreprises lesquelles peuvent être d’un apport non négligeable. En tout état de cause la participation est une règle de gouvernance incontournable et un gage de réussite de la mise à niveau en fiscalité ne pouvant rester comme habituellement l’apanage d’une petite équipe de l’administration fiscale se réservant jalousement le droit de concocter en exclusivité les réformettes sans grandes ouverture et à l’aune de chaque année dans le cadre de la loi de finances.

    Par ailleurs, l’auteur considère que la mise à niveau en fiscalité que si elle venait à être effectivement actée, ne constitue pas une fin soi et qu’elle est appelée à se poursuivre tenant compte de nouveaux et nombreux paramètres endogènes et exogènes résultant de l’évolution du temps et de l’environnement. Par essence la mise à niveau en fiscalité est avant tout un processus continu et chaque époque a son marqueur variant sur le plan sociétal, rythmée pour s’adapter aux données du nouveau contexte en pleine mutation.

    2..-Dans le prolongement de l’important ouvrage j’ai tenu dans la préface à formuler quelques remarques car les pouvoirs publics algériens depuis de longues décennies, ont eu souvent recours à des expédients, optant pour des systèmes qui leur permettent d’exploiter les sources de revenu immédiatement disponibles au lieu de chercher à établir des régimes fiscaux rationnels, modernes et efficaces. Si l’on s’en tient au rapport de la Cour des comptes de 2021 relatant des données de 2018/2019 , le constat est alarmant. Les dettes fiscales d’impôts et taxes continuaient de grimper, en 2019,ont atteint un montant global de 4 886,573 milliards de dinars, en hausse de 8,44% (380,259 Mrds de DA) par rapport à 2018, soit au cours de l’époque environ 120 dinars un dollar 40,72 milliards de dollars, contre 4 506,314 milliards de dinars en 2018 et de 3 895,78 milliards de dinars en 2017.

    Le montant recouvré au titre de l’exercice 2019 a été de 101,157 milliards de dinars, soit 2,03% du montant des restes à recouvrer et sur ce montant très faible , le constat est une diminution de 29,83% (-43,009 Mrds de DA) par rapport à l’exercice 2018. Les restes à recouvrer, liés à la TVA, représentent la part la plus importante (38,32%) avec un montant de 1872,64 milliards de dinars, suivie des impôts indirects avec un taux de 19,76% (965,723 milliards de dinars) et de l’impôt sur le revenu global avec un taux de 19,69% (962,307 milliards de dinars). Sans compter l’évasion fiscale interne, où domine la sphère informelle contrôlant plus de 33% du PIB et plus de 40% de la masse monétaire en circulation (rapport 2021 du FMI,) selon un rapport sur l’état des lieux de la justice fiscale, publié récemment par l’organisation non gouvernementale (ONG), Tax Justice Network, l’Algérie perd chaque année plus de 467 millions de dollars, (pour l’Afrique c’est environ 23,2 milliards de dollars/an), représentant 0,3 % du produit intérieur brut (PIB) du fait des pratiques d’évasions fiscales internationales. Environ 413,75 millions de dollars relèvent d’ abus transfrontaliers d’impôts sur les sociétés par les multinationales et 53,3 millions de dollars, en évasion fiscale, par des particuliers fortunés qui transfèrent leur argent à l’étranger.

    Il existe d’autres pratiques occultes à travers les surfacturations via les importations favorisé par la complicité d’opérateurs étrangers et la distorsion entre le taux de change officiel et et celui du marché parable, avec un écart dépassant les 50%. Ainsi les importations en devises de biens et services( pour les services les surfacturations sont plus faciles) ont approché les 1000 milliards de dollars entre 2000/2020.Si j’applique un taux entre 10 et 15% les surfacturations pourraient représenter environ 100 à 150 milliards de dollars soit trois fois els réserves de change estimées à 44 milliards de dollars fin mai 2021.

    Or, les recettes fiscales nationales représentent une source indispensable pour le financement du développement. Cependant, par rapport aux autres domaines clés du financement du développement tels que le commerce, l’aide internationale et la dette, la fiscalité n’a fait l’objet en Algérie que d’un intérêt limité jusqu’à présent en raison surtout de la dominance des recettes d’hydrocarbures favorisant la fraude fiscale et l’évasion fiscale. Un système fiscal complexe avec une administration sclérosée constitue inévitablement un terreau fertile pour les activités de recherche de rente. Je tiens à dénoncer un mythe souvent entretenu qui est le recours aux encouragements fiscaux et les subventions à l’investissement en Algérie qui ont eu un impact mitigé, favorisé certaines rentes spéculatives alors que le blocage essentiel comme le montre tous les rapports internationaux et cela n’est pas propre à l’Algérie, est le terrorisme bureaucratique car pour la promotion de tout investissement créateur de valeur ajouté durable consiste à créer un cadre juridique et réglementaire stable, transparent, et à mettre en place un système fiscal conforme tant à l’anthropologie sociale et économique interne qu’ aux normes internationales. Le niveau de l’impôt direct dans une société mesurant le degré d’adhésion de la population, il y a urgence d’une nouvelle politique, car le système d’impôt est au cœur même de l’équité. Mais l’impôt pouvant tuer l’impôt car il modifie l’allocation des ressources réalisée notamment l’offre de capital et de travail ainsi que la demande de biens et services.

    Je déplore qu’aucune enquête précise quantifiée dans le temps ne mette en relief les liens entre la répartition du revenu national entre les couches sociales, l’évolution du processus inflationniste et le modèle de consommation, information indispensable pour la mise en place d’un système fiscal «juste». Un système fiscal efficace doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l’optimum économique et s’articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges. Aussi, un système fiscal efficace devant répondre à plusieurs objectifs : premièrement, la collecte des recettes sans perturber l’activité économique; deuxièmement, l’affectation des recettes avec pour objectif de réduire les inégalités, avec un impôt progressif appliqué aux revenus élevés ; Troisièmement, utiliser les impôts et les subventions ciblées , difficilement applicable du fait de l’effritement du système d’information afin que les prix du marché reflètent le coût social et l’avantage collectif ; quatrièmement, les impôts renvoient à la représentation politique car lorsqu’un gouvernement dépend plus des recettes fiscales et moins des revenus provenant des ressources naturelles, ou du financement par l’emprunt, la responsabilité des gouvernants envers les citoyens concernant l’utilisation des fonds publics s’en trouvent renforcée Or dans la majorité des pays en voie de développement, et cela n’est pas propre à l’Algérie, les plus riches ne contribuent pas plus que les pauvres à l’effort fiscal, les pouvoirs économiques et politiques dont ils jouissent leur permettent souvent de bloquer les réformes qui auraient pour effet d’accroître leur fardeau fiscal. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier et le manque de progressivité des régimes fiscaux.

    A cela s’ajoutent plusieurs facteurs paralysants :- premièrement, nous avons la faiblesse de la numérisation et la dominance de la sphère informelle en Algérie qui contrôlent plus de 50% de l’activité économique non assujetties au système fiscal.. En conséquence, les méthodes modernes de mobilisation de fonds comme l’impôt sur le revenu et les taxes à la consommation jouent un rôle réduit dans ces économies et la possibilité, pour les pouvoirs publics, de compter sur des ressources fiscales élevées y est pratiquement exclue ; deuxièmement, étant donné la structure informelle, produit de la bureaucratie et du manque de confiance en les institutions, les services de la statistique et de l’impôt ont du mal à générer des statistiques fiables, comme le montre les données contradictoires sur la masse monétaire informelle en circulation et l’échec des différentes mesures pour la capter ; troisièmement, les déficiences des mécanismes de mise en application juridiques en ce qui concerne le recouvrement de l’impôt et quatrièmement, souvent avec des interférences politiques et des comptabilités douteuses, les pénalités sont insuffisantes en cas de défaut de paiement.

    Tous ces facteurs favorisent des délits d’initiés étant donné que les administrations fiscales manquent bien souvent des compétences spécialisées requises pour déchiffrer les systèmes fiscaux tant internes qu’internationaux complexes qui sont utilisés à des fins de fraude fiscale. C’est ce qui explique en partie l’incapacité à exploiter le potentiel des régimes d’impôt sur le revenu et d’impôt foncier, et le manque de progressivité des régimes fiscaux.

    En résumé, la réforme fiscale constitue un défi stratégique pour la nouvelle politique socio-économique, étant un enjeu énorme de pouvoir, car touchant de puissants intérêts de rente. Dans un monde caractérisé par la libéralisation des mouvements de capitaux, par la transition numérique et énergétique( devant mettre en place une fiscalité écologique spécifique), les défis de l’Algérie, impliquent de définir les priorités stratégiques et avoir une nette volonté politique pour mettre en œuvre la bonne gouvernance et les réformes nécessaires structurelles nécessaires.

    Dans ce cadre, il est utopique d’isoler la réforme du système fiscal, sujet au combien sensible, de la gouvernance globale devant concilier la concertation, l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale. ademmebtoul@gmail.com

    Cette note est la préface au professeur Abderrahmane Mebtoul à l’ouvrage de l’expert international en fiscalité Mustapha Bensahli « la mise à niveau en fiscalité – Mythe ou réalité- Expérience algérienne » OPU Alger 2021

    Dr Abderrahmane MEBTOUL, Professeur des universités, expert international

    #Algérie #Evasion_fiscale #Impôts #Malversation #Détournement

  • Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise

    Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise

    Algérie: Les six conditions pour sortir de la crise – économie, bureaucratie, inflation, croissance, investissement, chômage, relance économique,

    Une femme ou un homme politique qui n’insère pas ses actions au sein d’un cadre théorique cohérent aboutit par ses actions à des effets pervers qui peuvent se chiffrer en pertes pour la Nation en dizaines de milliards de dollars. Un théoricien qui élabore des schémas en dehors de la réalité aboutit aux mêmes effets négatifs d’où l’importance de synchroniser la théorie et la pratique. C’est faute de comprendre l’essence du fonctionnement de la société comme le poids de la bureaucratie, de la sphère informelle, l’inflation et la cotation des monnaies, le faible taux de croissance, le chômage, le gel de projets tel que souligné récemment par le président de la république que l’on s’appesantit sur des mesures conjoncturelles. Ce qui explique qu’après plusieurs décennies d’indépendance politique nous avons toujours une économie rentière (97/98% des recettes en devises provenant des hydrocarbures avec les dérivées), influant sur le taux de croissance, de l’emploi, des réserves de change et de la cotation du dinar.

    Pour des raisons de sécurité nationale, l’Algérie n’a pas d’autres choix que de réussir les réformes devant éviter la vision bureaucratique, de croire que l’élaboration de lois sont la seule solution alors que la solution durable est de s’attaquer au fonctionnement de la société avec des actions concrètes sur le terrain loin des discours et promesses utopiques. Combien d’organisations et de codes d’investissement depuis l’indépendance politique sans impacts réels. Sans être exhaustif, je recense six actions de sortie de crise.

    Premièrement. La politique de relance économique doit tenir compte des engagements internationaux de l’Algérie et évaluer sans passion, les impacts des accords de libre-échange avec l’Europe, avec le monde arabe avec le continent Afrique, ainsi que les déséquilibres de la balance commerciale avec d’autres pays comme la Chine et la Russie , accords qui nécessitent des dégrèvements tarifaires progressifs ne pouvant pénétrer les marchés mondiaux où règne une concurrence acerbe qu’avec des entreprises publiques et privées performantes, innovantes.

    Deuxièmement. La forte croissance peut revenir en Algérie. Mais elle suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le goût du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d’attirer du capital et une ouverture à l’étranger. Ces réformes passent fondamentalement par une démocratie vivante, une stabilité des règles juridiques et l’équité, les politiques parleront de justice sociale. La conduite d’ensemble de ces réformes ne peut ni être déléguée à tel ou tel ministre ni mise dans les mains de telle ou telle administration. Elle ne pourra être conduite que si, au plus haut niveau de l’État, une volonté politique forte, les conduit et convainc les Algériens de leur importance d’où avec l’ère d’internet une communication active transparente permanente. Ensuite, chaque ministre devra recevoir une « feuille de route » personnelle complétant sa lettre de mission et reprenant l’ensemble des décisions qui relèvent de sa compétence.

    Au regard de l’importance des mesures à lancer et de l’urgence de la situation, le gouvernement devra choisir le mode de mise en œuvre le plus adapté à chaque décision : l’accélération de projets et d’initiatives existantes, le vote d’une loi accompagnée, dès sa présentation au Parlement avec les décrets d’application nécessaires à sa mise en œuvre et pour les urgences seulement des décisions par ordonnance pourront être utilisées.

    Troisièmement. Les actions coordonnées et synchronisées dans le temps exigent le courage de réformer vite et massivement, non des replâtrages conjoncturelles mais de profondes réformes structurelles à tous les niveaux en ayant une vision stratégique pour le moyen et le long terme, devant donc réhabiliter la planification et le management stratégique L’Algérie peut y parvenir dans un délai raisonnable. Elle en a les moyens. Pour cela, elle doit réapprendre à envisager son avenir avec confiance, libérer l’initiative, la concurrence et l’innovation car le principal défi du XXIème sera la maîtrise du temps. Le monde ne nous attend pas et toute Nation qui n’avance pas recule forcément. Retarder les réformes ne peut que conduire à la désintégration lente, à l’appauvrissement, une perte de confiance en l’avenir puisqu’ avec l’épuisement de la rente des hydrocarbures, l’Algérie n’aura plus les moyens de préparer ces réformes et vivra sous l’emprise de la peur, voyant partout des menaces où les autres voient des chances. Cette croissance exige l’engagement de tous, et pas seulement celui de l’État en organisant les solidarités devant concilier efficacité économique et équité par une participation citoyenne et un dialogue productif permanent.

    Quatrièmement. Le pouvoir algérien a vécu longtemps sur l’illusion de la rente éternelle. La majorité des Algériens dont le revenu est fonction à plus de 70% de la rente des hydrocarbures doivent savoir que l’avenir de l’emploi et de leur pouvoir d’achat n’est plus dans la fonction publique, et que celui des entreprises n’est plus dans les subventions à répétition. L’essentiel de l’action est entre les mains des Algériens, qui devront vouloir le changement et partager une envie d’avenir, d’apprendre davantage, de s’adapter, de travailler plus et mieux, de créer, de partager, d’oser. La nature du pouvoir doit également changer supposant une refonte progressive de l’Etat par une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux, impliquant qu’il passe de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, conciliant les couts sociaux et les couts privés, étant le cœur de la conscience collective, par une gestion plus saine de ses différentes structures.

    Cinquièmement. Pour s’inscrire dans la croissance mondiale, l’Algérie doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, de l’arabe, du français, du chinois à l’anglais, du primaire au supérieur, de la crèche à la recherche. Elle doit ensuite faciliter la concurrence, la création et la croissance des entreprises, par la mise en place de moyens modernes de financement, la réduction du coût du travail et la simplification des règles de l’emploi. Elle doit favoriser l’épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont : le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l’environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population. Simultanément, il est nécessaire de créer les conditions d’une mobilité sociale, géographique et concurrentielle et de permettre à chacun de travailler mieux et plus, de changer plus facilement d’emploi, en toute sécurité. Pour mener à bien ces réformes, l’État et les collectivités locales doivent être très largement réformés. Il faudra réduire leur part dans la richesse commune, concentrer leurs moyens sur les groupes sociaux qui en ont réellement besoin, faire place à la différenciation et à l’expérimentation, évaluer systématiquement toute décision, a priori et a posteriori.

    Sixièmement. La justice sociale, ne signifiant pas égalitarisme, source de démotivation, n’est pas l’antinomie de l’efficacité économique. Mais toute Nation ne peut distribuer plus que ce qu’elle produit, si elle veut éviter la dérive sociale. Il s’agira de concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, en intégrant la sphère informelle représentant plus de 40% de la masse monétaire en circulation, plus de 30% du PIB et non compris les hydrocarbures entre 40/50% de la superficie économique et de l’emploi, que l’on ne combat pas par des mesures administratives qui ont pour effet son extension.

    En résumé, il est nécessaire d’avoir une vision positive de l’avenir et d’éviter les positions et comportements défaitistes. L’entrave principale au développement en Algérie provient de l’entropie qu’il s‘agit de dépasser impérativement, renvoyant pas seulement aux facteurs économiques mais également sociaux et politiques dont une autre gouvernance par la profonde moralisation des dirigeants et de la société. Les changements géostratégiques et économiques survenus depuis quelques années dans le monde ainsi que ceux qui sont appelés à se produire dans un proche avenir, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d’ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir, le monde devant connaître entre 2022/2030/2040 un profond bouleversement du pouvoir économique. Le temps ne se rattrape jamais en économie, toute Nation qui n’avance pas recule forcément mondial.

    Le principal obstacle au développement en Algérie est le pouvoir bureaucratique rentier qui bloque toute énergie créatrice. Le pouvoir bureaucratique sclérosant a ainsi trois conséquences comme frein à l’épanouissement des énergies créatrices. Première conséquence, une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays. Deuxième conséquence, l’élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique. Troisième conséquence, la bureaucratie bâtit au nom de l’Etat des plans dont l’efficacité sinon l’imagination se révèle bien faible, déconnectés des réalités sociales. Espérons des actions concrètes pour l’avenir, loin des discours populistes et des séminaires sans aucune portée, afin de dynamiser l’économie nationale. En ce mois de décembre 2021 la configuration socio-économique est globalement la même que les précédentes décennies, une économie de nature publique rentière, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est toujours Sonatrach

    Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’études Ministère Industrie/Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2008-2013/2015

    #Algérie #Economie #Relance #Investissement #Développement #entreprises #Projets

  • Algérie. Comptes politiques et vrais chantiers

    Algérie. Comptes politiques et vrais chantiers

    Algérie. Comptes politiques et vrais chantiers – Economie, relance industrielle, entreprise, investissement,

    Ouverte par le chef de l’Etat, la conférence nationale sur la relance industrielle a été clôturée hier par le Premier ministre et ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane. Outre la solennité des deux événements, il faut aussi y voir un symbole ! Après l’orientation présidentielle, le dossier de l’entreprise algérienne et des moyens de la rendre plus performante qu’elle ne l’est aujourd’hui est désormais entre les mains du gouvernement et des ministères concernés.
    Pour ce faire, le Premier ministre et argentier du pays a donné quelques indications intéressantes à retenir pour le débat général et pour les questions que devront négocier, pour leurs entreprises, les associations patronales avec le gouvernement dans les prochains mois.

    Certaines ont été abordées sous l’angle politique, notamment pour régler ou pour solder ce qui reste des comptes à demander opportunément au personnel dirigeant qui était aux manettes avec l’élection du président Tebboune. Les incitations à l’investissement, a-t-il glissé à ce sujet, «n’iront plus aux rentiers» mais à ceux qui sont dans la «création de la richesse et de l’emploi».

    Opportunément toujours, le Premier ministre semble les avoir donnés pour répondre au rapport 2021 de la Cour des Comptes et aux critiques sévères que ce document contient sur la gestion de l’administration fiscale. Entre 2018 et 2019, l’Etat a concédé «plus de 10 milliards de dollars» au titre des facilitations aux investisseurs sans contrepartie», a révélé M. Benabderrahmane, en précisant que ce montant colossal découle de la dépense fiscale et des «avantages et des exonérations consentis par l’Etat» dans ce domaine.

    A bien les décrypter, cependant, ces indications, si elles trouvent leur terrain d’application, révèlent quelques marqueurs importants de la feuille de route que l’Exécutif a annoncé suivre à partir de 2022. Outre une politique de l’impôt plus regardante, l’un d’eux concerne l’ANDI, qui a fait passer des projets «sans rendement économique et social», a déclaré le Premier ministre.

    L’Agence devra donc être plus sévère dans la sélection des dossiers qui seront portés à ses guichets. Mais il est à souhaiter que ses administrateurs, par peur de la faute ou par souci d’«éviter les ennuis» comme il est souvent répété dans son milieu, ne confondent rigueur et blocage, un risque déjà dénoncé par le chef de l’Etat et qui demeure probable en ce qui concerne l’investissement dans le commerce et les services.

    Les entreprises publiques, qui ont englouti des milliers de milliards de dinars pour un redressement qu’elles n’ont pas réalisé, devraient également se préparer plus que jamais, et dans le meilleur des cas, à s’ouvrir au partenariat avec le privé (PPP) qui aura son mot à dire. Tout comme les partenaires sociaux syndicats, par ailleurs. L’UGTA en tête, même si la vieille Centrale n’est plus sous son meilleur jour depuis longtemps. En attendant d’avoir sous les yeux la feuille de route du gouvernement sur la relance industrielle, il est plus qu’attendu d’entendre les acteurs patronaux et sociaux qui ont pris part aux ateliers de la conférence du même nom. Leur avis permettra de voir plus clair sur les projets de réforme annoncés et sur le degré réel de leur adhésion à leurs chantiers.

    Par Halim Midouni

    Reporters, 07/12/2021

    #Algérie #Relance_industrielle #Economie #Investissement #Entreprises

  • Les défis du processus de développement économique et social

    Les défis du processus de développement économique et social – Algérie, économie, Abdelmadjid Tebboune,

    Les défis du processus de développement économique et social sont grandioses et s’ils sont atteints à moyen et long termes, conduiront le pays vers le chemin de la transformation structurelle de son économie. Une place de fierté parmi les nations mondiales en tête du progrès économique. Dans cette voie, la tenue de la Conférence nationale sur la relance industrielle dont le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a ouvert les travaux, situe les perspectives et planifie les actions à engager pour la prochaine étape. Ainsi, dans la continuité de la mise en œuvre du volet économique du programme présidentiel, ces assises vont à leur tour, procéder à une évaluation objective et complète du processus économique à l’effet d’une part de faire ressortir les points forts et les points faibles et d’autre part, tracer les perspectives du développement futur à la lumière des contraintes et des exigences révélées par la présente conjoncture.

    Une telle action d’ensemble a trouvé son assise et son expression dans l’allocution d’ouverture des travaux de la Conférence prononcée par le chef de l’Etat tendant principalement à l’action globale d’évaluation et d’esquisse des perspectives de développement industriel à moyen et long termes.

    Le président a présenté un état des lieux du secteur industriel en Algérie, en retraçant les différentes étapes, la première étant la surindustrialisation, notamment pour l’industrie lourde comme la métallurgie, le textile et la pétrochimie « , a-t-il indiqué précisant qu’  » il n’en reste que peu de ces industries en raison des crises financière, politique et sécuritaire « . Et d’ajouter :  » après l’aisance financière atteinte dans le pays, le secteur a amorcé la phase de  » la fausse industrialisation, assimilée de façon caricaturale au gonflage des pneus et au détournement d’argent vers l’étranger sous plusieurs appellations, outre l’assemblage au lieu de la fabrication « .  » L’état actuel de l’industrie nationale n’est pas une fatalité mais une réalité, même si certains aspects sont difficiles à appréhender et à maîtriser, il reste cependant possible de redresser la situation en prenant urgemment les mesures nécessaires pour éradiquer la corruption et mettre fin à la dilapidation de l’argent public « , a souligné le président Tebboune.

     » Maintenant que la justice a tranché, nous nous remettons à la construction d’une véritable industrie de bases rationnelles au service de l’intérêt national comme un des vecteurs du développement global « .

    L’un des stimulants et non le moindre de la relance industrielle, est que les énormes bénéfices sociaux et économiques seront un attrait et un grand impact pour la société algérienne. Et ce n’est pas un hasard dans son allocution si le chef de l’Etat a donné tant d’importance à cette relance industrielle. Il a mis l’accent sur la nécessité d’augmenter la contribution de l’industrie au PIB de 10 à15 % pour un véritable décollage du secteur. Selon lui, il est possible d’atteindre le taux de 10 % au PIB avec des efforts raisonnables, néanmoins si nous voulons opérer une révolution industrielle, il faut atteindre un taux de 15 % « , a-t-il souligné.

    Certains pays européens industrialisés dont les industries enregistraient une part de contribution de plus de 20 % à leurs PIB, enregistrent actuellement des taux entre 11 et 12 %, et de ce fait, les efforts qui seront consentis en Algérie pour développer l’industrie permettront d’atteindre des moyennes dépassant ces pays, a fait remarquer monsieur Tebboune.

    Une augmentation de cette contribution réduira également les importations industrielles, explique encore le Président, soulignant l’obligation d’appliquer rigoureusement les instructions liées à l’interdiction d’importer des produits fabriqués localement afin de protéger la production nationale.

    A. Z.

    Reverse-engineering Un outil « très approprié » à la relance économique

    Le reverse-engineering est un outil « très approprié » pour une véritable relance industrielle nationale, a indiqué dimanche à Alger, le président-directeur général de l’Université industrielle, Ghrieb Sifi. « Il y a quelque chose de très important à lancer en urgence, pour une véritable relance industrielle et pour libérer les initiatives, c’est le reverse-engineering, qui en est un outil très approprié », a déclaré M. Sifi à la Radio algérienne à propos des nouvelles mesures à prendre pour la relance de l’industrie nationale.

    Le reverse-engineering est un procédé consistant à maîtriser le fonctionnement d’une machine fabriquée à l’étranger en vue d’en réaliser une semblable en tous points de vue à l’échelle locale. Parmi les autres mesures nécessaires à la relance industrielle, l’orateur a cité, notamment, la numérisation qu’il qualifie de « clé efficace » pour « bannir les pratiques bureaucratiques, garantir une transparence dans la gestion du foncier industriel et assurer un traitement rapide des demandes d’investissement ».

    « Le foncier industriel existe déjà. Il suffit de réajuster les méthodes et procédures d’attribution des terrains aux investisseurs. Il faut aussi lever toutes les contraintes bureaucratiques par l’allègement des dossiers à déposer, et répondre d’une manière rapide. Il y a lieu aussi d’assurer une stabilité juridique en la matière et de simplifier les textes de lois », a indiqué M. Sifi sur les moyens à déployer pour rattraper le gap industriel.Il a mis en exergue, l’importance, d’une stratégie multisectorielle pour faciliter l’investissement.

    Oma A.

    Lemaghreb.dz, 06/12/2021

    #Algérie #Economie #Abdelmadjid_Tebboune #Développement