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  • Relance économique: Les mises en garde de Tebboune

    Relance économique: Les mises en garde de Tebboune – Algérie, Conseil national de l’investissement,

    Du nouveau pour l’investissement en Algérie. Après plusieurs mois d’attente, la situation commence à se débloquer pour les projets en instance de validation au niveau du Conseil national de l’investissement.

    La nouvelle a été annoncée hier par le Président Abdelmadjid Tebboune. À l’ouverture des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle au Palais des nations, le chef de l’état a annoncé que le « CNI a levé le gel sur 581 projets d’investissement présentés par des investisseurs ». Il a ajouté que « l’opération se poursuivra en décembre, avec la validation de 356 projets supplémentaires qui attendaient le feu vert du CNI, ce qui fera un total de 937 dossiers. Ces projets permettront la création de 75.000 emplois », selon le Président Tebboune. « J’ai appris qu’une usine a été bloquée parce que la surface sur laquelle elle a été construite a été dépassée d’un mètre ou deux. L’usine a été réalisée, équipée. À cause d’un mètre, elle est bloquée. Ou étaient les services de contrôle pendant la réalisation ? Le permis de construire n’a pas été délivré. Ces justifications constituent un crime contre l’économie nationale », a-t-il dénoncé.

    « C’est antinational »

    Pour le chef de l’Etat, les choses sont claires : il y a un « blocage de la relance économique » dont l’objectif est de pousser les gens à sortir dans la rue. « C’est antinational, ce sont des comportements antinationaux », a-t-il dénoncé. Le président de la République a donné un autre exemple : la nouvelle usine de production d’oxygène à Oran. « Jusqu’à la dernière minute, on donnait des délais pour le démarrage de la production, on a appris que l’usine n’a pas eu l’autorisation. Même après l’intervention du Premier ministre, elle a obtenu une autorisation provisoire de 6 mois », a-t-il expliqué. Dans ce sens, il s’est interrogé : « Comment l’entrée d’une usine en production peut-elle être entravée pour des raisons futiles et bureaucratiques, tel que le refus d’accorder des permis de construire ? ».

    Tout en mettant en garde contre ces obstacles bureaucratiques, il a lancé un appel aux investisseurs « victimes d’injustice de se rapprocher des médiateurs de la République » afin de se plaindre de sa situation. Le 23 novembre, le Premier ministre Aïmene Benabderrahmane a révélé que 2.500 projets d’investissement, d’un montant global d’au moins 90 milliards de dollars, étaient en attente de validation au niveau du CNI.

    L’Agence nationale du foncier industriel opérationnelle en 2022

    L’ »Agence nationale du foncier industriel (Anfi) sera opérationnelle l’année prochaine », a affirmé le président de la République, Abdelmadjid Tebboune . Dans son allocution à l’ouverture des travaux de la Conférence nationale sur la relance industrielle, le Président Tebboune a indiqué que cette agence spécialisée « facilitera aux investisseurs l’acquisition d’assiettes foncières dans un court délai avant de procéder au retrait du foncier industriel auprès des walis et des présidents des assemblées. L’Anfi « procédera à l’achat des assiettes foncières destinées à l’investissement relevant des zones industrielles », a indiqué le président de la République, ajoutant que les « zones d’activité resteront sous la tutelle de l’administration locale ». Le Président Tebboune a appelé les responsables centraux et locaux à faciliter la mission des investisseurs, soutenant que « le bon responsable est celui qu facilite le développement local et non celui qui cherche des prétextes pour ne pas signer des autorisations prévues par la loi ».

    Une stratégie pour la croissance industrielle

    Dans son allocution d’ouverture, Zaghdar a fait savoir que l’objectif de la conférence est d’ »amorcer un processus permettant à tous les acteurs d’unifier leurs efforts afin de relancer la croissance économique et partant la croissance de toute l’économie nationale ». Pour ce faire, il sera question de la présentation d’un

    « projet de plan d’action ambitieux, opérationnel et réaliste à débattre et à enrichir en vue de son adoption en tant que feuille de route pour tous les acteurs économiques et administratifs dans le cadre d’un dialogue constructif », a-t-il souligné. évoquant la stratégie mise en place par le ministère de l’Industrie, Zaghdar a précisé qu’elle « ambitionne la réalisation de 2 principaux objectifs : la substitution progressive des importations par des produits locaux et le développement chez les filières industrielles de la logique d’exportation des produits industriels ». La méthode adoptée vise également « la mobilisation de tous les moyens disponibles susceptibles de booster le processus d’industrialisation du pays sur des bases solides, tout en veillant à tirer les enseignements des expériences du passé, et à prendre en compte les exigences d’amélioration de l’environnement économique et la libération des initiatives », a ajouté le ministre. Le plan d’action du secteu prévoit aussi « une révision totale du mode de gouvernance des entreprises publiques de manière à leur permettre de renouer avec la croissance, d’avoir des représentants sur le marché local et d’accéder aux marchés mondiaux ».

    Pour ce qui est des entreprises privées, Zaghdar a affirmé que son département leur « accordera le même intérêt en vue de hisser leurs capacités de production et de compétitivité compte tenu de l’importance des investissements et des démarches de modernisation initiées ». Le département de l’Industrie compte dans cette optique, poursuit le ministre, « oeuvrer pour l’aplanissement des difficultés bureaucratiques ainsi que les lacune enregistrées en termes de logistique, de législations, de prise de mesures ou de standards à l’échelle nationale ». Zaghdar a rappelé que « le plan d’action du gouvernement issu du programme du président de la République mise sur une forte contribution de l’industrie dans la relance économique et la croissance du PIB », soulignant que le « Plan d’action vise essentiellement l’amélioration de la performance économique, la valorisation des ressources à travers la transformation et les produits orientés à l’appui d’autres secteurs, outre la couverture de la demande accrue des citoyens ».

    Par : KAHINA HAMMOUDI

    Le Midi libre, 05/12/2021

    #Algérie #Economie #Relance_économique #Investissement

  • FMI : L’Algérie à la croisée des chemins

    FMI : L’Algérie à la croisée des chemins – Economie, croissance, développement, hydrocarbures, pandémie,

    L’économie algérienne se remet progressivement de l’impact initial de la pandémie et du choc pétrolier de l’année dernière. La crise sanitaire s’est atténuée, la plupart des mesures de confinement ont été levées et la production nationale de vaccins soutient les efforts de vaccination. Avec le rebond de la production et des prix des hydrocarbures, la croissance a repris, mais les perspectives sont très incertaines.

    La réponse politique du gouvernement a contribué à amortir l’économie. Cependant, les chocs de 2020 ont exacerbé les déséquilibres de longue date de l’économie, accélérant la hausse de la dette publique et la baisse des réserves internationales. Par conséquent, un recalibrage des politiques est nécessaire pour préserver la stabilité macroéconomique. Le plan d’action du gouvernement qui a été dévoilé en septembre intègre des réformes de grande envergure pour soutenir la reprise, libérer de nouveaux moteurs de croissance et renforcer la gouvernance et la cohésion sociale. La progression de ces réformes est également cruciale pour la transition vers un modèle de croissance plus stable, diversifié et inclusif.

    L’Algérie possède de nombreuses sources de croissance et d’emplois inexploitées. Leur développement nécessite une transformation profonde de l’économie et une diversification loin des hydrocarbures. La reprise après la pandémie offre une occasion unique à l’Algérie de reconstruire sa résilience et d’exploiter le potentiel de sa jeunesse dynamique.

    Par Mahmoud Harb
    FMI Département Moyen-Orient et Asie centrale

    FMI, 02/12/2021

    #Algérie #FMI #Economie #Croissance #Développement

  • La rencontre les 4/5 décembre 2021 permettra-t-elle de redynamiser l’économie nationale?

    La rencontre les 4/5 décembre 2021 permettra-t-elle de redynamiser l’économie nationale? – Algérie, économie,

    La rencontre les 4/5 décembre 2021 sur la politique industrielle, permettra-t-elle de redynamiser l’économie nationale sans une autre gouvernance ?

    La rencontre les 4/5 décembre 2021 sur la politique industrielle, permettra-t-elle de redynamiser l’économie nationale sans une autre gouvernance ?Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Le ministère de l’Industrie organise une conférence nationale sur la relance industrielle du 4 au 6 décembre 2021 au Centre international des conférences (Alger), sous le thème « ensemble pour relever le défi » Si je comptabilise les neuf rencontres avec différents gouvernements depuis 1995 , avec la rencontre programmée le 4 décembre 2021 c’est la 10ème rencontre  sur la stratégie industrielle, sans compter  des centaines de séminaires organisés tant par  les universités que certaines institutions étatiques.  Outre  le fameux modèle économique de sortie de crise, ayant réuni le gouvernement dans le cadre de la Tripartite le 05 juin 2016,   les  thématiques annoncées  sont presque identiques  à la conférence  qu’avait organisée le Ministère de l’Industrie le 04 décembre 2012, propositions lors des ateliers  qui n’ont jamais vu le jour  ,comme d’ailleurs les différents codes d’investissement .Or,    en ce mois de décembre 2021  les recettes en devises l’Algérie avec plus 2 milliards de dollars  en 2020 (rapport officiel de Sonatrach) et  environ de 2,5 milliards de dollars  pour 2021 de dérivées d’hydrocarbures  représentent entre 97/98% des recettes en devises.    Ci-joint,  l’intégralité sans aucune modification, afin que le lecteur puisse juger, devant  le  Premier ministre, les membres du  gouvernement , les walis, les organisations syndicales et patronales –à Alger Club des Pins le 04 novembre 2014 , dont d’ailleurs a assisté Mr  le président de la république Mr Abdelmadjid Tebboune  alors Ministre de l’Habitat sur le thème  « face à la baisse du cours des hydrocarbures pour une nouvelle politique industrielle ». Cette intervention faisait suite au débat à Radio France Internationale RFI, le 12 novembre 2012 ,Paris, que j’ai   tenu avec le Pr Antoine HALFF de Harvard, économiste en chef du gouvernement Barak Obama et qui était directeur de la prospective à l’AIE .

    1.- L’Algérie a besoin d’une autre vision évitant ces slogans dépassés que le moteur du développement quand le bâtiment va tout va ou les matières premières, les industries mécaniques classiques,  dont celle des voitures en grande partie des montages de très faibles capacités, fortement capitalistiques où l’Algérie supporte tous les surcoûts avec la règle des 49/51% dont la révision s’impose. Sans une réorientation de la politique économique, se fondant sur la bonne gouvernance et la valorisation de la connaissance, l’Algérie risque de se retrouver dans une impasse horizon 2020 avec le risque de l’épuisement des réserves de change où les opérateurs étrangers, ne pouvant être payés, risquent de nous abandonner à notre propre sort. C’est que l’’émergence d’une économie et d’une société mondialisée produit du développement du capitalisme, processus non encore achevé, et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l’empire soviétique, remettent en cause d’une part la capacité des Etats-nations à faire face à ces bouleversements et d’autre part les institutions internationales héritées de l’après-guerre. Ce n’est plus le temps où la richesse d’une Nation s’identifie aux grandes firmes des Nations, les grandes firmes ayant été calquées sur l’organisation militaire et ayant été décrites dans les mêmes termes : chaîne de commandement, classification des emplois, portée du contrôle avec leurs chefs, procédures opératoires et standards pour guider tous les dossiers. Tous les emplois étaient définis à l’avance par des règles et des responsabilités pré-établies. Comme dans la hiérarchie militaire les organigrammes déterminent les hiérarchies internes et une grande importance était accordée à la permanence du contrôle, la discipline et l’obéissance. Cette rigueur était indispensable afin de mettre en œuvre les plans avec exactitude pour bénéficier des économies d’échelle dans la production de masse et pour assurer un contrôle strict des prix sur le marché. Comme dans le fonctionnement de l’armée, la planification stratégique demandait une décision sur   l’endroit où vous voulez aller, un suivi par un plan pour mobiliser les ressources et les troupes pour y arriver. A l’ère mécanique totalement dépassée, la production était guidée par des objectifs préétablis et les ventes par des quotas déterminés à l’avance. Les innovations n’étaient pas introduites par petits progrès, mais par des sauts technologiques du fait de la rigidité de l’organisation. Au sommet de vastes bureaucraties occupaient le rectangle de l’organigramme, au milieu des cadres moyens et en bas les ouvriers. L’enseignement, du primaire au supérieur en passant par le secondaire, n’était que le reflet de ce processus, les ordres étant transmis par la hiérarchie, les écoles et universités de grandes tailles pour favoriser également les économies d’échelle.

    .2.-Actuellement une nouvelle organisation est en train de s’opérer montrant les limites de l’ancienne organisation avec l’émergence d’une dynamique nouvelle des secteurs afin de s’adapter à la nouvelle configuration mondiale. Nous assistons au passage successif de l’organisation dite tayloriste marquée par une intégration poussée, à l’organisation divisionnelle, puis matricielle qui sont des organisations intermédiaires et enfin à l’organisation récente en réseaux où la firme concentre son management stratégique sur trois segments : la recherche développement (cœur de la valeur ajoutée), le marketing et la communication et sous traite l’ensemble des autres composants. Et ce avec des organisations de plus en plus oligopolistiques, quelques firmes contrôlant la production, la finance et la commercialisation tissant des réseaux comme une toile d’araignée. Les firmes ne sont plus nationales, même celles dites petites et moyennes entreprises reliées par des réseaux de sous traitants aux grandes. Les firmes prospères sont passées de la production de masse à la production personnalisée (Pr Reich ex secrétaire d’Etat US). Ainsi, les grandes firmes n’exportent plus seulement leurs produits mais leur méthode de marketing, leur savoir-faire sous formes d’usines, de points de vente et de publicité. Parallèlement à mesure de l’insertion dans la division internationale du travail, la manipulation de symboles dans les domaines juridiques et financiers s’accroît proportionnellement à cette production personnalisée. Indépendamment du classement officiel de l’emploi, la position compétitive réelle dans l’économie mondiale dépend de la fonction que l’on exerce. Au fur et à mesure que les coûts de transport baissent, les produits standards et de l’information qui les concernent, la marge de profit sur la production se rétrécit en raison de l’absence de barrières à l’entrée  En ce XXIème siècle, la production standardisée se dirige inéluctablement là où le travail, moins cher , le plus accessible et surtout bien formée. La qualification devient un facteur déterminant. L’éclatement des vieilles bureaucraties industrielles en réseaux mondiaux leur a fait perdre leur pouvoir de négociation expliquant également la crise de l’Etat providence (avec le surendettement des Etats) et de l’ancien modèle social démocrate qui se trouve confronté à la dure réalité de la gestion gouvernementale. Ce qui explique que certains pays du Tiers Monde qui tirent la locomotive de l’économie mondiale se spécialisent de plus en plus dans ces segments nouveaux, préfigurant horizon 2020/2030 de profonds bouleversements géostratégiques dont un nouveau modèle de consommation énergétique reposant sur un MIX énergétique devant éviter l’erreur stratégique de l’actuel ministère de l’énergie algérien de raisonner sur un modèle de consommation libertaire. Il s’ensuivra inévitablement une recomposition du pouvoir économique mondial avec la percée de la Chine, de l’Inde, du Brésil, de la Russie et de certains pays émergents expliquant le passage d’ailleurs du G8 au 20 dans les grandes réunions économiques internationales. L’essoufflement actuel de certains pays émergents à travers les nouvelles stratégiques mondiales tant dans le domaine de la sphère réelle que monétaire n’est que le reflet de cette recomposition.

    3-Les emplois dans la production courante tendent à disparaître comme les agents de maîtrise et d’encadrement impliquant une mobilité des travailleurs, la généralisation de l’emploi temporaire, et donc une flexibilité permanente du marché du travail avec des recyclages de formation permanents étant appelés à l’avenir à changer plusieurs fois d’emplois dans notre vie. Ainsi, apparaissent en force d’autres emplois dont la percée des producteurs de symboles dont la valeur conceptuelle est plus élevée par rapport à la valeur ajoutée tirée des économies d’échelle classiques, remettant en cause les anciennes théories et politiques économiques héritées de l’époque de l’ère mécanique comme l’ancienne politique des industries industrialisantes calquée sur le modèle de l’ancien empire soviétique alors que le XXIème siècle est caractérisée par la dynamisme des grandes firmes mais surtout les PMI/PME consacrant un budget à la recherche développement, reliés en réseaux à ces grandes firmes. Les expériences allemandes et japonaises, chacune tenant compte de son anthropologie culturelle, est intéressante à étudier, se fondant sur un partenariat, grandes firmes /PME/PME. Avec la prédominance des services qui ont un caractère de plus en plus marchand contribuant à l’accroissement de la valeur ajoutée, la firme se transforme en réseau mondial,  étant  impossible de distinguer les individus concernés par leurs activités, qui deviennent un groupe diffus, répartis dans ce village mondial, dominé  par des réseaux croisés consommateurs/producteurs, transformant le  système d’organisation à tous les niveaux, politique, économique et social.

    4.- Dans le cadre de la politique industrielle, j’attire l’attention du gouvernement  sur l’impasse que pourrait conduire le montage des voitures,  afin d’éviter des pertes  pour le pays qui se pourraient  se chiffrer  en dizaines de milliards de dollars ,sans une vision stratégique tenant compte des nouvelles mutations mondiales de cette filière, un  cahier  de charges précis , d’établir  le  taux d’intégration progressif  fonction des avantages  financiers et fiscaux accordés,  la balance devises, et que   du fait des nouvelles technologies (tours numériques) , ces unités requièrent un  niveau de qualification élevé et  étaient peu créatrices d’emplois.. Je constate que la majorité des constructeurs  proposent des unités  à fables capacités ( donc des coûts croissants)  reposant sur le technologies  des années 2000,  il serait impossible  de pénétrer le marché international en pleine mutation et  si toutes ces unités   se réalisaient avec  le faible taux d’intégration, les sorties de devises horizon  se chiffrerait à plus de 5/6 milliards de dollars /an. Les  contraintes internationales sont là et face aux mutations mondiales, la filière automobile connaît des restructurations, des fusions et des délocalisations des grands groupes, avec des capacités de production élevées. Le marché  mondial de voitures en perpétuel mutation  est un marché oligopolistique où quelques firmes contrôlent les circuits internationaux. Il semble bien que certains responsables algériens oublient que la mondialisation est bien là avec des incidences politiques et économiques, voulant perpétuer un modèle de politique industrielle dépassé des années 1970 qui ne peut que conduire le pays à une grande dépendance et à l’endettement à terme . Selon  une vision cohérente de la politique industrielle tenant compte de la forte concurrence internationale et des nouvelles mutations technologiques dans ce domaine,  ne  fallait –il pas par commencer de sélectionner deux ou trois constructeurs algériens  avec un partenariat étranger gagnant/gagnant maîtrisant les circuits internationaux avec un cahier de charges précis  leur donnant des avantages fiscaux et financiers en fonctions de leur capacité. Les avantages doivent être progressifs selon le niveau d’exportation et surtout  le taux d’intégration doit définir des seuils pour un taux d’intégration de  0/10% – de 10/20%- de 20/30% et de  40/50%.

    5.-Dans ce cadre, je formule dix  propositions  pour dynamiser les PMI/PME. C’est que les très petites entreprises (TPE, moins de 20 salariés) et les petites et moyennes entreprises (PME, moins de 250 salariés) sont un facteur clé de la croissance et de l’emploi. Au sein de l’Union européenne, en 2013, les 23 millions de PME représentent 99 % de l’ensemble des entreprises et fournissent environ 75 millions d’emplois. Pour le cas Algérie, elles sont peu performantes à très faible productivité, plus de 90% ne maîtrisant pas les nouvelles technologies. Les PMI/PME en Algérie sont à fin 2012 au nombre de 660 000 entreprises, fin 2013 750.000, 900.000 fin 2015 avec un taux de mortalité de 8% selon un décompte officiel. Mais le nombre de faillites, après avoir eu les avantages fiscaux et financiers de certaines entreprises non maturées (Ansej, Angem, Cnac …), est très important selon certaines sources et se situe entre 35 et 50%,  variant selon les secteurs. L’objectif de 2 millions de PME d’ici 2020, sous l’impulsion des différents organismes de soutien à l’emploi, sachant que l’on ne crée pas des entreprises par décrets mais le guide directeur étant la rentabilité économique, sera-t-il atteint ? Car la prédominance des entreprises de très petites tailles (TPE), est de 90% selon l’ONS , 97%  se situant sur la tranche d’effectifs 0-9 salariés.  Quant aux entités économiques qui emploient 250 personnes et plus, elles ne représentent que 0,1 % de la population des entreprises. Quel  est le bilan final en termes d’avantages économiques, en toute objectivité, de toutes ces organisations et assainissements des entreprises publiques ? Quel est le bilan également  par rapport aux avantages accordés (taux d’intérêts bonifiés, exonération de la TVA en termes de création de valeur ajoutée, d’emplois productifs et de la réduction de la facture d’importation, de ces entreprises créées par les différentes institutions ANDI ANSEJ, ANJEM, CNAC etc…

    – Premièrement, de créer une Agence de service aux petites entreprises de moins de 20 salariés. L’environnement juridique, administratif, fiscal et social est particulièrement complexe et instable pour une très petite entreprise. En qualité d’employeur, une TPE est aujourd’hui en relation avec plusieurs dizaines d’organismes. Pourquoi ne pas s’inspirer du Small Business Service, interlocuteur administratif unique pour les très petites entreprises créé par le gouvernement britannique.

    – Deuxièmement, pour le délai de paiement, je propose d’imposer une loi si nécessaire ou un décret exécutif pour le paiement aux PME à moins de 30 jours à compter de la date de livraison. Une telle décision permettra aux PME de recouvrer les milliards de dinars de trésorerie pour toutes les livraisons aux grandes entreprises et pour tous les marchés passés avec les collectivités publiques, les longs retards accumulés dans le paiement devenant étouffant supposant de revoir les procédures des finances publiques.

    – Troisièmement, il s’agira de réduire le délai de remboursement de la TVA aux PME à 15 jours maximum ou devra être exigé que l’administration fiscale rembourse dans les 15 jours la TVA aux PME, sauf interrogation motivée sur un risque de fraude. En cas de dépassement, l’administration fiscale devra être pénalisée selon les mêmes modalités que celles appliquées aux entreprises.

    – Quatrièmement, il faudrait élargir les possibilités de financement des PME en introduisant le Leasing, le capital-développement afin de financer les petites et moyennes entreprises à un stade un peu avancé de leur expansion car la majorité des entreprises familiales rechignent à chercher du capital à l’extérieur, et plus encore à entrer en Bourse d’Alger qui est d’ailleurs en léthargie depuis des années.

    – Cinquièmement, contraindre les grandes entreprises publiques dont Sonatrach, Sonelgaz notamment à réaliser de la sous traitance par un co-partenariat. Il ne s’agit pas là de prendre des décisions administratives, mais d’en appeler à des changements de mentalité chez les dirigeants des grandes entreprises. À l’instar de ce qui se fait dans d’autres pays, les grandes entreprises algériennes fonctionnant d’ailleurs avec des fonds publics, pourraient s’appuyer sur des réseaux puissants de PME qui peuvent leur apporter des sous-traitants fiables, des innovations et des centres de recherches compatibles avec leurs propres activités. L’expérience allemande qui considère les PME comme des partenaires égaux contrairement à la France où existe l’effet de domination étant intéressant à étudier.

    – Sixièmement, Les règles comptables régissant les PMI-PME sont très lourdes et ne sont pas utiles à toutes les entreprises. On pourra donc s’orienter vers une comptabilité de trésorerie pour les entreprises de moins de 10/20 salariés. Cette mesure permettrait de réduire leur charge administrative. Cependant cela ne concerne pas les PMI/PME empruntant ou augmentant leur capital qui devront répondre comme à l’heure actuelle aux demandes d’information des investisseurs et des banquiers.

    – Septièmement, il serait souhaitable de soumettre les petites PMI/PME à un régime fiscal et social spécifique notamment pour ceux dont le chiffre d’affaires ne dépasse pas 10.000.0000 dinars avec un prélèvement libératoire de 10 à 15 % assimilable à l’impôt sur le revenu, se substituant à tous les impôts directs.

    – Huitièmement, alléger la procédure des 49/51%, ce que j’ai demandé au gouvernement depuis 2010, ce que vient d’annoncer le Premier ministre devant les walis le 13 novembre 2016,  pour le partenariat avec l’étranger pour les activités non stratégiques à lister, dont les petites et moyennes entreprises, en introduisant la minorité de blocage d’environ 30% et l’obligation d’un transfert technologique, managérial et d’une balance devise positive pour l’Algérie.

    – Neuvièmement, faire un bilan du crédit documentaire Crédoc qui n’a pas permis de limiter la facture d’importation, ni de dynamiser le tissu productif et réintroduire le Remdoc pour certaines petites et moyennes entreprises et donc adapter les règles aux besoins du tissu économique algérien cas par cas, ce qui est prévu en principe dans la loi de finances 2017.

    – Dixièmement, au final l’amélioration du climat des affaires en synchronisant la gouvernance centrale, locale et la gouvernance d’entreprise. Cela passe par une lutte contre le cancer de la bureaucratie, la corruption, la réforme profonde du système financier. L’on devra  éviter tant  l’illusion monétaire que mécanique des années 1970 , le système socio-éducatif devant  reposer sur la qualité, le marché du travail conciliant flexibilité et protection sociale, et réformer le  marché du foncier afin de pouvoir faire face à la concurrence internationale en termes de coût/qualité et donc à l’inexorable défi de la mondialisation.

    6.-Donc il s’agit d’éviter la vision bureaucratique, de croire que l’élaboration de lois sont la seule solution alors que la solution durable est de s’attaquer au fonctionnement de la société  avec ces actions concrètes sur le terrain loin des discours et promesses utopiques.  Combien d’organisations et de codes d’investissement depuis l’indépendance politique et en ce mois de novembre 2012 l’Algérie est toujours une économie rentière. Tirons cinq leçons pour l’Algérie. Premièrement,  la forte croissance peut revenir en Algérie. Mais elle suppose la conjugaison de différents facteurs : une population active dynamique, un savoir, le goût du risque et des innovations technologiques sans cesse actualisés, le combat contre toute forme de monopole néfaste, une concurrence efficace, un système financier rénové capable d’attirer du capital et une ouverture à l’étranger. Ces réformes passent fondamentalement par une démocratie vivante, une stabilité des règles juridiques et l’équité, les politiques parleront de justice sociale. La conduite d’ensemble de ces réformes ne peut ni être déléguée à tel ou tel ministre ni mise dans les mains de telle ou telle administration. Elle ne pourra être conduite que si, au plus haut niveau de l’État, une volonté politique forte  les conduit et convainc les Algériens de leur importance d’où avec l’ère d’internet une communication active transparente permanente. Ensuite, chaque ministre devra recevoir une « feuille de route » personnelle complétant sa lettre de mission et reprenant l’ensemble des décisions qui relèvent de sa compétence. Au regard de l’importance des mesures à lancer et de l’urgence de la situation, le gouvernement devra choisir le mode de mise en œuvre le plus adapté à chaque décision : l’accélération de projets et d’initiatives existantes, le vote d’une loi accompagnée, dès sa présentation au Parlement, des décrets d’application nécessaires à sa mise en œuvre et pour les urgences seulement des décisions par ordonnance pourront être utilisées. Deuxièmement, les  actions coordonnées et synchronisées dans le temps exigent le courage de réformer vite et massivement, non des replâtrages conjoncturelles mais de profondes réformes structurelles à tous les niveaux en ayant une vision stratégique pour le moyen et le long terme, devant donc réhabiliter la planification et le management stratégique L’Algérie peut y parvenir dans un délai raisonnable. Elle en a les moyens. Pour cela, elle doit réapprendre à envisager son avenir avec confiance, libérer l’initiative, la concurrence et l’innovation car le principal défi du XXIème pour l’Algérie sera la maîtrise du temps. Le monde ne nous attend pas et toute Nation qui n’avance pas recule forcément. Retarder les réformes ne peut que conduire à la désintégration lente, à l’appauvrissement , une perte de confiance en l’avenir puisqu’ avec l’épuisement de la rente des hydrocarbures, l’Algérie n’aura plus les moyens de préparer ces réformes et vivra sous l’emprise de la peur, voyant partout des menaces où les autres voient des chances. Cette croissance exige l’engagement

    de tous, et pas seulement celui de l’État en organisant les solidarités devant concilier efficacité économique et équité par une participation citoyenne et un dialogue productif permanent. Troisièmement, le  pouvoir algérien a vécu longtemps sur l’illusion de la rente éternelle. La majorité des Algériens dont le revenu est fonction à plus de 70% de la rente des hydrocarbures doivent savoir que l’avenir de l’emploi et de leur pouvoir d’achat n’est plus dans la fonction publique, et que celui des entreprises n’est plus dans les subventions à répétition. L’essentiel de l’action est entre les mains des Algériens, qui devront vouloir le changement et partager une envie d’avenir, d’apprendre davantage, de s’adapter, de travailler plus et mieux, de créer, de partager, d’oser. La nature du pouvoir doit également changer supposant une refonte progressive de l’Etat par une réelle décentralisation autour de grands pôles économiques régionaux, impliquant qu’il passe de l’Etat gestionnaire à l’Etat régulateur, conciliant les couts sociaux et les couts privés, étant le cœur de la conscience collective, par une gestion plus saine de ses différentes structures . Quatrièmement, pour  s’inscrire dans la croissance mondiale, l’Algérie doit d’abord mettre en place une véritable économie de la connaissance, développant le savoir de tous, de l’informatique au travail en équipe, de l’arabe, du français, du chinois à l’anglais, du primaire au supérieur, de la crèche à la recherche. Elle doit ensuite faciliter la concurrence, la création et la croissance des entreprises, par la mise en place de moyens modernes de financement, la réduction du coût du travail et la simplification des règles de l’emploi. Elle doit favoriser l’épanouissement de nouveaux secteurs clés, dont : le numérique, la santé, la biotechnologie, les industries de l’environnement, les services à la personne avec le vieillissement de la population. Simultanément, il est nécessaire de créer les conditions d’une mobilité sociale, géographique et concurrentielle et de permettre à chacun de travailler mieux et plus, de changer plus facilement d’emploi, en toute sécurité. Pour mener à bien ces réformes, l’État et les collectivités locales doivent être très largement réformés. Il faudra réduire leur part dans la richesse commune, concentrer leurs moyens sur les groupes sociaux qui en ont réellement besoin, faire place à la différenciation et à l’expérimentation, évaluer systématiquement toute décision, a priori et a posteriori. Cinquièmement, toute Nation ne peut distribuer plus que ce qu’elle produit annuellement, si elle veut éviter la dérive sociale. Il s’agira de concilier l’efficacité économique et la nécessaire cohésion sociale, en intégrant la sphère informelle représentant plus de 40% de la masse monétaire en circulation, plus de 30% du PIB et non  compris les hydrocarbures   entre 40/50% de la superficie économique et de l’emploi,  que l’on ne combat pas par des mesures  bureaucratiques administratives  ayant comme effet son extension  . La justice sociale, à laquelle je suis profondément attachée, ne signifiant pas égalitarisme, source de démotivation, n’est l’antinomie de l’efficacité économique. L’Algérie dispose des compétences lui permettant de dépasser la crise pétrolière. Il est nécessaire d’avoir une vision positive de l’avenir et d’éviter les positions et comportements défaitistes. L’Algérie dispose de tous les atouts pour créer la richesse hors économie de la rente devant s’adapter au nouveau monde avec la transition numérique (lutter contre les cyberattaques) et énergétique à l’horizon 2030. L’entrave principale au développement en Algérie provient de l’entropie qu’il s‘agit de dépasser impérativement, renvoyant pas seulement aux facteurs économiques mais également sociaux et politiques dont une autre gouvernance par la profonde moralisation des dirigeants et de la société. En ce mois de décembre 2012 irriguant tout le corps social et économique, taux de croissance via la dépense publique, taux d’emploi, réserves de change, poids dans les  relations internationales, Sonatrach c’est l’Algérie et l’Algérie c’est Sonatrach  conforme à la conférence donnée le 24/12/2012 , il y a 10 ans , sans aucune modification.

     En résumé, espérons que cette rencontre ne sera pas encore des redites des anciennes propositions  et  avec ces propositions concrètes  permettra  de dynamiser l’économie nationale car en ce mois de décembre 2021 la configuration socio-économique  est globalement  la même, une économie rentière. ademmebtoul@gmail.com

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’études Ministère Industrie/Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2008-2013/2015

    عاشت الجزائر ،المجد و الخلود لشهدائنا الأبرار

    Dr Abderrahmane MEBTOUL

    Professeur des universités, expert international Dr Abderrahmane MEBTOUL Directeur d’études Ministère Industrie/Energie 1974/1979-1990/1995-2000/2008-2013/2015

    #Algérie #Economie #Gouvernance #politique_industrielle #Sonatrach

  • Maroc: l’économie dominée par quelques familles riches

    Maroc, économie – Maroc: l’économie dominée par quelques familles riches

    ALGER – L’économie marocaine reste dominée par quelques familles qui s’agglutinent autour de l’Etat, accaparant les richesses et les capacités du pays dans le cadre d’un « système rentier, corrompu et autoritaire », indique l’économiste marocain, Fouad Abdelmoumni. « L’un des plus importants blocages structurels de l’économie marocaine réside dans le fait qu’elle n’est ni dirigiste volontariste, ni libérale compétitive », relève Abdelmoumni dans un entretien accordé récemment à l’agence Sputnik. Cette situation empêche le » vrai décollage en matière de création de richesses et d’emplois », déplore ce militant des droits de l’homme.

    Résolument pessimiste, l’économiste explique que le Maroc a atteint « les limites de ses capacités de mobilisation de fonds sur les marchés financiers internationaux » en raison da la baisse drastique de sa croissance économique en 2020 et son important endettement extérieur. « Dans le contexte où l’Etat et ses élites refusent de remettre en cause les fondements de l’économie qui ont généré cette situation, le Maroc ne peut pas décoller économiquement », prévient l’activiste, également membre du conseil d’administration de Transparency International Maroc.

    Il faut mettre fin à « la prédation et l’accaparement de la richesse du pays par une petite élite autour du roi et à la mauvaise gestion et la corruption du système administratif marocain », plaide Abdelmoumni, qui déplore l’absence de volonté politique de  » prendre à bras le corps ces blocages majeurs de l’économie et de la société marocaines ».

    Selon les chiffres fournis par cet économiste, « plus d’un million et demi de chômeurs, trois millions d’aides familiales non rémunérées et trois millions de travailleurs dans le secteur informel ne disposent d’aucune sécurité sociale ».

    L’argent coule à flots autour du sérail

    Et  » actuellement, pas moins de 55% de marocains se sentent pauvres à cause de l’érosion du pouvoir d’achat », alerte l’activiste, ciblé par Pegasus, le logiciel espion israélien utilisé par le Maroc pour surveiller des militants et des journalistes.

    Alors que le peuple marocain, dans sa majorité, vit dans la précarité, au sommet de la monarchie l’argent coule à flots. Les dernières élections législatives, organisées le 8 septembre dernier, ont abouti à la victoire du Rassemblement national des indépendants (RNI), à sa tête le richissime Aziz Akhannouch, nommé par la suite Chef de gouvernement.

    Avec une fortune dépassant les 2 milliards de dollars, l’homme d’affaires est l’actionnaire majoritaire du Groupe Akwa, l’une des plus importantes entreprises familiales au Maroc.

    Bien avant les élections ayant conduit le chef du RNI à la tête du gouvernement, plusieurs partis politiques marocains avaient dénoncé « l’usage illégal » de l’argent durant la campagne des élections, notamment par le parti d’Azziz Akhannouch.

    « Nous accusons le RNI d’inonder la scène politique avec l’argent », dénonçait Abdellatif Ouahabi, secrétaire général de la deuxième force politique du royaume, le parti Authenticité et Modernité (PAM), tandis que le parti de la Justice et du développement (PJD), à la tête du gouvernement de 2011 à 2021, avait condamné « l’utilisation obscène de fonds pour attirer les électeurs et certains superviseurs des bureaux de votes ».

    Au lendemain de ces mêmes élections, Transprency International Maroc a, pour sa part, critiqué « l’usage massif » de l’argent pour l’achat de voix et les candidatures d’anciens élus impliqués dans des affaires de corruption et dilapidation de deniers publics.

    L’organisation avait, alors, appelé le pouvoir judicaire à » instruire, dans les plus brefs délais, les dossiers de corruption impliquant les élus et à ouvrir des investigations sur les pratiques illégales qu’avaient connues ces élections ».

    APS, 23/11/2021

    #Maroc #Economie #Fouad_Abdelmoumni

  • L’expérience risquée d’Erdogan pour soigner l’économie turque

    L’expérience risquée d’Erdogan pour soigner l’économie turque

    Turquie, Erdogan, économie, – L’expérience risquée d’Erdogan pour soigner l’économie turque

    ISTANBUL, 23 novembre (Reuters) – Le président Tayyip Erdogan a engagé l’économie turque, qui pèse 720 milliards de dollars, dans une nouvelle voie risquée de réductions agressives des taux d’intérêt qui, selon lui, stimuleront l’emploi, les exportations et la croissance et, paradoxalement, endigueront l’inflation galopante et l’effondrement de la monnaie.

    Erdogan a orchestré ce changement de politique alors que ses sondages d’opinion baissent avant les élections prévues pour la mi-2023. Les économistes ont ridiculisé cette « expérience » en la qualifiant d’imprudente et de recette pour éroder les revenus et l’épargne des Turcs, compte tenu du krach boursier qui en résulterait.

    Voici les principaux éléments de la stratégie qui a pris forme dans les discours et les décisions politiques depuis septembre :

    METTRE L’ACCENT SUR LES EXPORTATIONS ET ÉQUILIBRER LE COMPTE COURANT

    La banque centrale, sous la pression d’Erdogan, a abaissé son taux directeur de 400 points de base pour le ramener à 15 % depuis septembre. Cet assouplissement a provoqué une chute de 33 % de la lire par rapport au dollar, a stimulé l’inflation par le biais des importations et a placé la Turquie à part dans un monde où les autres banques centrales se resserrent pour endiguer la hausse des prix.

    Le 28 octobre, le gouverneur de la banque centrale, Sahap Kavcioglu, a donné une explication inattendue : l’un des meilleurs moyens de ramener l’inflation de 20 % en Turquie à l’objectif de 5 % est de transformer le déficit « insoutenable » de la balance courante en excédent. « Lorsque nous parviendrons à un excédent, nous parviendrons à la stabilité financière et à la stabilité des prix », a déclaré M. Kavcioglu, qu’Erdogan a installé en mars, lors d’une mise à jour trimestrielle de l’inflation. lire la suite

    Les exportations ont bondi de 20 % pour atteindre 21 milliards de dollars le mois dernier, dépassant les importations et contribuant aux récents excédents commerciaux, même si le compte courant sur 12 mois reste dans le rouge. Profitant de la faiblesse de la lire, les exportations de machines, de voitures et de textiles ont mis l’économie sur la voie d’une croissance globale de près de 10 % cette année.

    Toutefois, ce secteur ne représente qu’une partie de l’économie et dépend de la demande mondiale, ce qui tempère tout avantage immédiat pour les ménages. Les économistes affirment également que des réformes structurelles concurrentielles sur plusieurs années sont nécessaires pour rééquilibrer une économie fortement dépendante des importations et des financements étrangers, dont 167 milliards de dollars de dette extérieure à court terme.

    LA DÉPRÉCIATION DE LA LIRE EST UN AJUSTEMENT DIFFICILE MAIS NÉCESSAIRE

    La monnaie a plongé de 20 % depuis le début de la semaine dernière seulement. C’est le genre de bouleversement qui pourrait normalement entraîner des mesures d’urgence pour stopper l’hémorragie, mais il n’y a eu aucune intervention tangible du gouvernement, des régulateurs ou de la banque centrale.

    M. Erdogan a abordé la question des turbulences sur les marchés des changes dans deux discours, notamment lundi, lorsqu’il a promis de poursuivre sa lutte contre les taux d’intérêt et a exhorté les Turcs à voir la dévaluation sous un jour différent et plus positif.

    « La force concurrentielle du taux de change entraîne une augmentation de l’investissement, de la production et de l’emploi », a-t-il déclaré, ajoutant que les ennemis du pays ont « joué » avec la lire dans le passé, mais sans succès. « Tout comme nous avons sorti notre pays de ces nombreux pièges et malheurs, avec l’aide d’Allah et le soutien de notre peuple, nous sortirons victorieux de cette guerre économique d’indépendance », a déclaré Erdogan.

    PROUVER AUX SCEPTIQUES QUE LES BAISSES DE TAUX FONT BAISSER L’INFLATION

    Erdogan a longtemps épousé le point de vue peu orthodoxe selon lequel des taux d’intérêt élevés provoquent l’inflation. Il a imposé ce point de vue à la banque centrale, dont il a licencié trois gouverneurs au cours des deux dernières années et demie, ce qui a mis sa crédibilité en lambeaux. Les récentes réductions de taux constituent le test le plus important de sa théorie.

    « Nous avons vu que la théorie selon laquelle l’inflation ne peut être réduite que par un resserrement monétaire n’a aucun fondement autre que dans les économies fermées », a-t-il déclaré lundi. « Je rejette les politiques qui contracteront notre pays de la manière que (…) les économistes souhaitent, l’affaibliront, condamneront notre peuple au chômage, à la faim et à la pauvreté. »

    Devlet Bahceli, chef du parti nationaliste MHP allié au parti conservateur AK Party d’Erdogan, a déclaré mardi qu’il n’y avait « aucune alternative » à la baisse des taux. « La Turquie doit se débarrasser du bossu des taux d’intérêt », a-t-il déclaré. « Nous sommes conscients des problèmes auxquels notre peuple est confronté, nous voyons les plaintes concernant le taux de change, mais les politiques mises en œuvre sont correctes. Bientôt, tout ira bien. »

    ÉTENDRE LE CRÉDIT DES BANQUES D’ÉTAT POUR STIMULER L’EMPLOI ET L’INVESTISSEMENT

    Les prêteurs privés turcs hésitent à augmenter le crédit, compte tenu des risques d’alimenter une économie en ébullition et de possibles défaillances d’entreprises. Mais les trois grandes banques d’État ont suivi l’exemple de la banque centrale et réduit les coûts d’emprunt en fonction de l’assouplissement.

    « Comme elles l’ont fait jusqu’à présent, nos banques continueront à se tenir aux côtés de nos clients et de nos entreprises, contribuant ainsi au renforcement de l’économie et de l’emploi dans notre pays », ont déclaré les banques dans un communiqué commun le mois dernier, après avoir réduit les taux d’emprunt jusqu’à 200 points de base. en savoir plus

    Les banques d’État ont également presque doublé la croissance du crédit l’année dernière pour atténuer les retombées de la pandémie de COVID-19 – une mesure qui a commencé à faire grimper les prix et a contraint la banque centrale à entamer un cycle de resserrement qui a porté le taux directeur à 19 % en mars.

    Reuters, 23/11/2021

    #Turquie #Erdogan #Economie

  • FMI: « Les mesures de l’Etat ont sauvé l’économie algérienne »

    FMI: « Les mesures de l’Etat ont sauvé l’économie algérienne »

    Algérie, FMI, économie – FMI: « Les mesures de l’Etat ont sauvé l’économie algérienne »

    /Le conseil d’administration du FMI a examiné le rapport de la mission de consultation conduite sur l’Algérie du 14 septembre au 3 octobre 2021. A ce titre, le Fonds monétaire a reconnu dans son rapport que les mesures prises au cours de cette année par l’Etat algérien ont sauvé l’économie du pays.

    Le conseil d’administration du FMI «a salué les réformes envisagées par l’Algérie, visant à renforcer les attributions de la Banque d’Algérie et a félicité les autorités algériennes pour leur stratégie de relance de la croissance et de réduction de la dépendance de l’économie vis-à-vis des hydrocarbures». Le CA du FMI a également «salué le nouveau plan d’action du Gouvernement, tout en partageant les priorités de réformes identifiées pour aider à la transition de l’Algérie vers un modèle de croissance plus inclusif et durable», indique un communiqué du ministère du Commerce, qui rappelle que la reprise graduelle est toujours en cours, avec une croissance économique projetée à plus de 3% cette année.

    L’économie protégée, mais les vulnérabilités persistent

    Le conseil d’administration du FMI a cependant relevé des vulnérabilités persistantes, qui s’expliquent par la Covid-19 et la prépondérance des hydrocarbures dans la structure de l’économie algérienne, mais «pas que», souligne Geneviève Verdier, cheffe de mission du FMI en Algérie. «Les déséquilibres macroéconomiques de longue date causés par la politique budgétaire expansionniste menée depuis plusieurs années a contribué à porter les déficits extérieurs courants à des niveaux élevés», écrit-elle dans son rapport du 4 octobre dernier. Le FMI met le doigt sur les conséquences de cette situation, qui a «réduit», selon elle, «considérablement la marge de manœuvre des décideurs actuels, obligés de compresser les importations, contrôler les dépenses internes et booster la production locale», l’endettement extérieur étant exclu de manière formelle par le président Tebboune. «Ces mesures ont permis de protéger l’économie», reconnaît le FMI.

    Politique monétaire et flexibilité du taux de change

    Les déficits budgétaires et extérieurs se sont creusés en 2020, passant de 62,8 milliards de dollars en 2019 à 48,2 milliards de dollars à la fin de 2020. «Ça aurait pu être pire estiment plusieurs spécialistes», mais «ça aurait pu être mieux», pense le FMI. «Il faut soutenir la stabilité macroéconomique et promouvoir une croissance durable, résiliente et inclusive», indique le CA du FMI qui met l’accent «sur la nécessité de poursuivre les efforts de la consolidation budgétaire en adaptant son rythme et sa composition à l’évolution de la pandémie et aux conditions économiques nationales afin de protéger les populations les plus vulnérables». Le Fonds monétaire préconise aussi l’amélioration de l’efficacité du secteur public et la diversification des sources de financement du budget. A la fin, le conseil d’administration du FMI a recommandé le «calibrage de la politique monétaire tout en l’associant à une plus grande flexibilité du taux de change».

    L’endettement extérieur exclu par le président

    Le FMI avait prévu en début octobre dernier l’essoufflement à moyen terme de la croissance que connait l’Algérie ces derniers temps. Elle avait justifié sa prévision par «l’érosion probable de la capacité de production dans le secteur des hydrocarbures dans un contexte de réduction des projets d’investissements décidée en 2020». «De l’avis de l’équipe de la mission, la persistance de déficits budgétaires élevés à moyen terme engendrerait des besoins de financement sans précédent, qui épuiseraient les réserves de change, et présenteraient des risques pour l’inflation, la stabilité financière et le bilan de la banque centrale. Globalement, la capacité des banques à prêter au reste de l’économie serait fortement entravée, ce qui aurait des conséquences négatives pour la croissance», avait constaté le FMI. Pour éviter d’en arriver là, le Fonds Monétaire International recommandait «un ajustement budgétaire général qui devrait être entamé en 2022 et s’échelonner sur plusieurs années pour maintenir la viabilité de la dette. Cet ajustement devrait être étayé par des politiques visant à améliorer le recouvrement des recettes, à réduire les dépenses et à accroître leur efficacité». Le rapport du FMI préconisait aussi «une interdiction de tout financement monétaire afin dit-il d’endiguer l’augmentation de l’inflation et l’épuisement rapide des réserves de change, tout en diversifiant les sources de financement budgétaire y compris à travers le recours à l’emprunt extérieur», une recommandation (l’endettement extérieur) que Abdelmadjid Tebboune a exclue lors de sa dernière rencontre avec la presse nationale. «Ils veulent absolument voir l’Algérie contracter des prêts auprès du FMI et des organismes financiers internationaux ! On ne le fera pas ! On est souverains, on fera ce qu’on jugera bien pour nous.»

    Y. C.

    L’Algérie d’aujourd’hui, 22/11/2021

    #Algérie #FMI #Economie

  • Algérie. En quête d’un modèle économique

    Algérie, économie – Algérie. En quête d’un modèle économique

    Comment admettre le fait que l’Algérie soit encore à la traîne économiquement parlant? De 2001 jusqu’à 2019, le pays a dépensé, en vain, plus de 674 milliards de dollars comme investissements publics pour tenter de moderniser son économie. Ces dépenses-là n’incluent pas, bien entendu, celles des budgets des fonctionnements de l’Etat et de ses diverses institutions. En vingt ans de règne sous Bouteflika, l’Algérie a mis en œuvre quatre programmes de relance économique qui s’étaient avérés catastrophiques, à tous les niveaux.

    Pendant ces deux décennies, l’investissement public a représenté en moyenne 13 % du Produit Intérieur Brut (PIB), soit le taux le plus élevé parmi les pays en développement. Aussi, ce niveau est parmi les plus élevés au monde, en comparaison avec la moyenne de moins de 4% du PIB dans les pays de l’OCDE, l’organisation qui regroupe les 38 pays riches du monde, moins de 5% du PIB en Amérique latine, et moins de 8% du PIB dans les pays asiatiques.

    Cependant, la politique budgétaire expansionniste, menée par l’Algérie depuis 2000, caractérisée par la mise en œuvre des programmes d’investissements publics, avec les montants colossaux qui leur sont attribués, ont favorisé davantage le recours au déficit budgétaire, passant ainsi d’un déficit quasiment nul en 2000 à près de 14% du PIB en 2005 et 20% du PIB en 2015. Une montée en flèche qui laisse supposer que les recettes des hydrocarbures dépensées étaient supérieures au prix référentiel fixé pour le baril.

    S’ajoute à cela le fait que le coût élevé des transferts sociaux (soutien aux prix de produits de base, les dépenses de l’éducation, de la santé, l’habitat et les dispositifs de l’emploi de jeunes, etc.,) ait pesé lourd sur le budget de l’Etat, avec près de 30% du PIB. Incapable de rentabiliser avec pragmatisme, tous ces investissements publics, et impuissante face aux dérives financières des transferts sociaux qui l’ont embourbée, avec bien-sûr les méfaits de la corruption, dans le trou noir du déficit budgétaire, l’Algérie n’a pas pu construire un véritable modèle économique fournissant la prospérité aux citoyens.

    Un gâchis! Un grand gâchis pour nos jeunes aujourd’hui qui fuient par pateras le pays à la recherche d’un bonheur introuvable, hélas!

    par Kamal Guerroua

    Le Quotidien d’Oran, 22/11/2021

    #Algérie #Economie #modele_economique

  • Algérie. Philosophie économique !

    Algérie. Philosophie économique !

    Loi des finances, subventions, économie – Algérie. Philosophie économique !

    Les députés ont voté mercredi passé le projet de loi de finances 2022, dans laquelle figure la suppression du système de subventions généralisées des produits de base, qui permettait aux citoyens d’accéder à ces produits à bas prix.

    Il est utile de rappeler que toute une série de produits alimentaires , tels que le pain, l’huile, le lait,

    la semoule, la farine ainsi que l’électricité et le gaz, sont subventionnés depuis les premières années de l’indépendance.

    Cette suppression est donc une nouveauté dans le paysage social algérien.

    Si le gouvernement assure que ce système sera remplacé par un ciblage des plus nécessiteux, d’aucuns voient là, une réponse du gouvernement aux injonctions du FMI.

    Constatant la baisse régulière de ses réserves de change , le Fond monétaire international avait appelé l’Algérie à « recalibrer » sa politique économique, et mener des «réformes structurelles».

    Pour le gouvernement, cette politique sociale des subventions qui se chiffre entre 15 et 20 milliards de dollars par an, ajoutée à la baisse globale des recettes des hydrocarbures menaçait, in situ, l’équilibre économique du pays.

    «Il ne s’agit pas de la fin de l’aide sociale mais de l’adoption d’une nouvelle philosophie, visant à cibler par les aides, les familles dans le besoin », a dit le Premier ministre.

    L’argument est fragile, car plusieurs tentatives de réformes, ont fait chou blanc auparavant, et aucune n’a été menée à son terme.

    Quid du futur pouvoir d’achat des algériens qui risque d’être fragilisé comme jamais?

    Et des mécanismes garantissant l’accès aux plus démunis à une compensation monétaire?

    Le flou fait déjà de l’ombre à cette nouvelle «philosophie».

    Questions : A-t-on les moyens techniques pour dire, qui a droit à ce ciblage, ou qui n’en a pas ?

    Des millions d’algériens sont hors statistiques, et constituent déjà le talon d’Achille de la mesure.

    N’y avait-il pas mieux à faire? N’y’ avait-il pas d’autres solutions que celle-là ?

    Nouvelle philosophie, a dit le Premier ministre ! Socrate virant à l’économiste ou au comptable…On ne connaissait pas.

    Réduire la complexité économique d’une mesure inédite à un déterminisme philosophique, a quelque chose qui est proche du désarroi. De la fuite en avant.

    Dernière question : l’état social algérien a-t-il vécu ? La réponse raconte déjà un deuil et des incertitudes.

    Madjid Khelassi

    La Nation, 22/11/2021

    #Algérie #Loi_finances #Subventions

  • Le code qu’attend l’Algérie

    Le code qu’attend l’Algérie

    Tags : Algérie, investissement, PIB, économie – Le code qu’attend l’Algérie

    La promulgation du code des investissements annoncé par le Premier ministre, espérons-le dans les plus brefs délais, constitue une étape cruciale de l’acte d’investissement étranger en Algérie du fait que cette importante loi ouvre des perspectives prometteuses sur des secteurs à forte valeur ajoutée et grands pourvoyeurs d’emplois.

    L’industrie mécanique, comme le tourisme, deux dossiers lourds auront certainement la part de lion dans les IDE. Et pour cause, l’un comme l’autre passent pour être des domaines d’activité auxquels les autorités centrales accordent un intérêt particulier, sans que cela ne débouche, à ce jour, sur une véritable relance à même d’agir efficacement sur le marché national de l’emploi. En d’autres termes, à voir l’état des industries mécanique et du tourisme, l’évidence qui saute aux yeux est que l’on est encore loin de la rampe de lancement.

    La part de ces activités économiques essentielles dans la structure du PIB est encore tellement faible qu’il serait même difficile d’imaginer qu’il fut un temps où l’Algérie disposait d’un bourgeon d’industrie dans divers domaines. Il faut donc voir la vérité en face et reconnaître que les décennies passées à travailler pour un essor de l’industrie mécanique et du tourisme n’ont abouti à presque rien du tout. Mais, il y a tout de même ces négociations difficiles et complexes qui devront nécessairement être menées avec des partenaires étrangers. Mais il faut bien admettre que la seule promulgation d’un code des investissement pourrait être pour l’économie nationale, le très attendu déclic que tout le monde attend en Algérie.

    Un vrai complexe industriel diversifié et pérenne, à même de constituer une sorte de locomotive pour tout une flopée d’investissements étrangers dans l’ensemble des domaines porteurs, jetterait, à n’en pas douter, les bases d’une économie diversifiée et véritablement tournée vers l’export.

    L’enjeu sera de renverser les tendances actuelles en matière de commerce extérieur. Il faut néanmoins dire que la seule confection d’un code d’investissement, fut-il, le meilleur au monde, ne réglera pas forcément tous les problèmes du pays. Il reste cependant qu’il aura certainement un effet d’entraînement susceptible de rapprocher sérieusement l’économie nationale de la rampe de lancement que tout un chacun en Algérie espère voir de visu. Le confortement de notre indépendance en dépend.

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 18/11/2021

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  • Algérie. Les garanties d’un business gagnant-gagnant

    Algérie. Les garanties d’un business gagnant-gagnant

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    A travers un nouveau modèle de croissance, l’Algérie amorce substantiellement ses performances économiques en rationalisant le potentiel lui permettant de réaliser une croissance plus forte et durable tout en mettant en œuvre de nouvelles réformes structurelles. En rapport avec cette piste de rebond économique, le Premier ministre, ministre des Finances, Aïmene Benabderrahmane a annoncé lundi, que la loi sur l’investissement avait subi des amendements substantiels devant favoriser la libération des initiatives. Dans une déclaration à la chaîne « Ski News Arabia  » en marge de sa supervision de la célébration de la Journée nationale de l’Algérie à l’Expo-2020 Dubaï, M. Benabderrahmane a précisé que  » la loi sur l’investissement représente l’un des principaux éléments des réformes structurelles et profondes en passe d’exécutions.

    Cette réforme s’inscrit dans le cadre d’une « approche intégrée de l’économie et du développement, initiée par le président de la République « , ajoute le Premier ministre. Une telle approche, a-t-il expliqué, a permis une révision de la loi sur l’investissement en y introduisant des amendements substantiels permettant d’investir dans tous les domaines, notamment le tourisme, les énergies renouvelables, les mines et l’agriculture, afin que ces secteurs soient  » ouverts  » à tous ceux qui souhaitent accéder au marché algérien. Et d’affirmer que la règle des 51/49, qui constituait un obstacle à l’investissement, a également été abrogée.

    Dès lors,  » la vision adoptée en matière d’investissement ne sera soumise qu’au principe gagnant-gagnant pour faire avancer l’économie nationale vers de nouveaux horizons fondés sur des revenus diversifiés loin de la dépendance aux hydrocarbures « . C’était donc une nécessité pour l’Algérie de s’adapter aux mutations profondes dans les relations économiques internationales, engendrées par la globalisation, et en même temps d’assurer que le pays a des ressources morales et matérielles pour opérer une accélération décisive de son développement.

    Sur ce chemin économique innovant le gouvernement œuvre à renforcer la relance économique, à moderniser le système bancaire et financier, à réformer le secteur public commercial et la gouvernance des institutions publiques ainsi qu’à améliorer davantage l’attractivité du climat d’investissement et le cadre de développement des entreprises et de l’entrepreunariat.

    L’amendement apporté à la loi sur l’investissement, l’abrogation de la règle des 51/49 ouvrant la voie à l’investissement dans tous les domaines, le gouvernement met le cap sur les performances économiques du pays pour les normaliser en acte positif qui appelle déjà à saisir l’opportunité de ces deux grandes décisions structurelles pour booster la croissance économique et en même temps pour s’attaquer aux problèmes et difficultés de développement profondément enracinés. C’est aussi l’offre d’une plus grande marge de manœuvre pour résoudre certains des problèmes profondément enracinés qui continuent d’entraver les progrès vers la diversification de l’économie nationale et sa croissance.

    Le défi consiste maintenant à canaliser cet élan vers le rebond économique en vue d’une accélération soutenue des investissements productifs pour soutenir les perspectives à moyen terme et ce, dés lors que l’économie algérienne se projette dans une nouvelle approche intégrée.

    Cette stratégie de croissance met en évidence quatre domaines dans lesquels la situation macroéconomique ouvre la voie à des mesures et autres opportunités visant à relever les défis : accroître la diversification économique, réduire les inégalités, soit une réorientation de la politique économique qui engendre des investissements et une production consistante, des créations d’emplois plus élevées et une croissance économique à moyen terme plus durable Dans cet esprit de relance économique, le Premier ministre a affirmé que  » La vision adoptée en matière d’investissement ne sera soumise qu’au principe de gagnant-gagnant pour faire avancer l’économie nationale vers de nouveaux horizons fondés sur des revenus diversifiés loin de la dépendance aux hydrocarbures « .

    Ainsi se projeter dans le futur économique, c’est tout d’abord procéder à une plus large ouverture en valorisant avantages et atouts et en opérant les réformes nécessaires.

    La lecture lucide des propos du Premier ministre est une affirmation que l’économie algérienne est désormais  » ouverte  » et qu’elle garantit les conditions du business gagnant-gagnant aussi bien pour le pays que pour les partenaires étrangers et ce, gr‚ce à un cadre législatif souple et attractif.

    Par B. Chellali

    Lemaghreb.dz, 17/11/2021

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