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  • Une algérienne quittera la France si Marine Le Pen l’emporte

    Une algérienne quittera la France si Marine Le Pen l’emporte – Election présidentielle, Emmanuel Macron, Rassemblement National, LREM, extrême droite,

    Selon Algérie-expat, Leïla T., une femme métisse née d’un père algérien et de mère française, envisage de quitter définitivement la France pour s’installer ailleurs. Elle craint que la candidate de l’extrême droite, Marine Le Pen remporte les élections présidentielles françaises dont le deuxième tour est prévu ce dimanche 24 avril.

    La France et surtout la communauté de confession musulmane établie dans l’Hexagone retient son souffle à l’occasion du déroulement du second tour de l’élection présidentielle en France, précise le site.

    Prenant leur devants, ces étrangers envisagent d’ores et déjà de quitter le pays si la présidente de l’extrême droite est élue ce dimanche. C’est le cas de Leïla T., femme originaire d’Algérie, ajoute la même source.

    Celle-ci a confié en effet qu’elle a entrepris des démarches pour aller vivre au Canada. « Pour mon mari et moi, ce climat anxiogène remonte aux mandats de Nicolas Sarkozy. En attendant l’issue de cette élection, on regarde le prix des locations au Canada. J’y ai déjà séjourné et, là-bas, j’étais vraiment reconnue comme une citoyenne française », a t-elle déclaré au journal La Croix. 

    « Je suis née à Versailles. J’habite au centre de Paris. Avoir un peu de sous, ça vous blanchit un peu, mais ça n’empêche pas d’entendre des horreurs sur votre compte, comme ces voisins qu’on a entendus dire : « Ces gens-là n’ont rien à faire ici. » Si Marine Le Pen passe, on s’en va. », a t-elle encore affirmé.

    Leila est loin de constituer un cas isolé. Des dizaines voire des centaines d’étrangers vivant en France raisonnent comme elle et ont des projets de quitter la France si  » par malheur », l’ex présidente du Rassemblement national gagne cette élection.

    #France #Algérie #Election_présidentielle #MarineLePen #ExtrêmeDroite #Macron

  • France: Mélenchon potentiel Premier Ministre

    France: Mélenchon potentiel Premier Ministre

    France: Mélenchon potentiel Premier Ministre – Election présidentielle, Jean-Luc Mélenchon, deuxième tour, Emmanuel Macron,

    On n’a pas vu cela depuis l’instauration du quinquennat et le dernier attelage composé du président de droite Jacques Chirac et Premier ministre socialiste Lionel Jospin.

    La dernière “cohabitation” a cessé en 2002 quand celui-ci a perdu à la surprise générale une présidentielle dont il était le favori. Mais tellement favori que les candidatures de gauche ont foisonné provoquant une dispersion des voix qu’il a échoué dès le premier tour. Retenant la leçon de l’échec, Lionel Jospin s’est retiré de la vie politique.

    En tant que Premier ministre, il a inspiré une révision de la Constitution qui a introduit le quinquennat à la placé du septennat et une inversion du calendrier électoral, plaçant les législatives après les présidentielles. Le but est de permettre au président élu de profiter de la dynamique de sa victoire en remportant l’Assemblée nationale dans la foulée.

    C’est ce pari que Jean-Luc Mélenchon rêve de déjouer cette fois-ci. Le candidat arrivé troisième à la présidentielle veut une sorte de 3e tour qui lui permettra de gagner les élections législatives et d’obtenir une majorité à l’Assemblée nationale. Ainsi, il imposera au vainqueur de dimanche prochain une cohabitation. Il sera le Premier ministre d’Emmanuel Macron ou de Marine dont les pouvoirs se trouveront forcément limités.

    Le président de La France Insoumise a enterré son rêve de président puisqu’il a décidé de ne plus se présenter. Il nourrit désormais celui de devenir Premier ministre. Il a deux mois pour convaincre les Français de lui accorder leur confiance. “Je demande aux Français de m’élire Premier ministre” en votant pour une “majorité d’Insoumis” et de “membres de l’Union populaire” à ces élections du 12 et 19 juin, a-t-il déclaré sur BFMTV, dans sa première déclaration publique depuis le 10 avril. Il faut séduire l’ensemble de la gauche et les abstentionnistes.

    Jean-Luc Mélenchon vise donc à imposer une cohabitation au futur vainqueur de la présidentielle, avec lequel il exclut toute “négociation”. Et ce, que ce soit Emmanuel Macron ou Marine Le Pen.

    Il a d’ailleurs redit qu’il ne donnerait pas d’autre consigne au second tour que “pas une voix à Mme Le Pen”, qui incarne “la contradiction totale” avec son programme “d’harmonie”. Mais “la question de savoir qui est président à ce moment-là” de cohabitation ne compte pas à ses yeux, car “c’est le Premier ministre qui signe les décrets”, a-t-il affirmé, ajoutant vouloir appliquer son programme.

    Les cadres de La France insoumise ont exulté sur les réseaux sociaux. “Mélenchon à Matignon”, s’est exclamé son ami député Alexis Corbière. “Un autre monde est toujours possible”, a espéré la députée Caroline Fiat.

    Son lieutenant Alexis Corbière analyse: “Il ne faut pas juste donner la perspective d’une opposition forte, mais dire que l’on peut gagner”, que “l’affaire n’est pas perdue pour Mélenchon et son programme”. Selon lui, “rien ne sera réglé à la présidentielle et il ne faut pas réfléchir à l’ancienne”.

    Pour réussir à mobiliser à des élections législatives traditionnellement moins courues par les électeurs, les Insoumis espèrent donner l’image d’une “Union populaire” élargie.

    Dans ce but, ils ont appelé Les Verts, les Communistes et l’Extrême gauche à se rassembler derrière eux et leur programme, en proposant que l’attribution des circonscriptions soient appliqués à la proportionnelle des résultats du premier tour. Julien Bayou, le chef des Verts, a répondu qu’il espérait davantage.

    Mais il a aussi dit, mardi, prévoir un aboutissement des négociations d’ici la fin de semaine prochaine. Un autre cadre écolo a même jugé “atteignable”, devant des journalistes, qu’il y ait un accord “d’ici la fin de semaine pour donner un espoir” aux électeurs de gauche, qui vont voter à contrecœur dimanche au second tour.

    La France insoumise (LFI) va mener des rencontres bilatérales dans les prochains jours.

    Mardi soir, le conseil national du Parti socialiste, sorte de parlement du parti, a adopté une résolution proposant de discuter avec l’ensemble des forces de gauche, dont LFI. Pour l’instant, le leader insoumis a indiqué ne pas vouloir discuter avec le PS.

    Soucieux de ne pas donner l’impression d’une “tambouille”, Jean-Luc Mélenchon s’est défendu de préparer un simple “accord électoral”, mais un “accord stratégique qui devient électoral”. “C’est pas la lutte des places mais la lutte des classes”, a-t-il scandé.

    Le Jeune indépendant, 21/04/2022

  • Macron réélu ? Il y a des chances si….

    Macron réélu ? Il y a des chances si….

    Macron réélu ? Il y a des chances si…. – France, élection présidentielle, colonisation française, exactions commises contre la population algérienne, Algériens disparus par milliers,

    Le prochain président élu va-t-il pouvoir redorer le blason de son pays en ouvrant, aux historiens et chercheurs, pour la France et pour l’Histoire, en ouvrant les archives de la colonisation française, les opérations de police, de torture, les exactions commises contre la population algérienne, et les Algériens disparus par milliers entre les mains des parachutistes durant la « bataille d’Alger ». Un atout non négligeable pour Macron dans l’entre deux tours pour attirer les bulletins des Franço-Algériens qui voteront au second tour. « Si les Françaises et les Français et le monde entier ont fini par connaître le sort de Maurice Audin, et si Henri Alleg, échappé des griffes de ses bourreaux, a pu faire tant de bruit avec son livre « LA QUESTION », si des juges ont été contraints d’ouvrir des instructions, et si des tribunaux ont pu convoquer des témoins à leur barre, c’est que les accusateurs étaient des Français écœurés, peu nombreux certes, mais courageux, par tant de crimes contre l’Humanité, reconnus par Macron dans une de ses virées politiques en Algérie.

    Pensait-il alors à ces milliers de victimes , la pauvre troupe des militants et des anonymes, des suspects et des innocents, des partisans de la juste cause et de ceux qui n’étaient coupables que de s’appeler d’un nom arabe ou d’habiter la Casbah, la triste, longue et innombrable multitude des misérables aux dents brisées et à la tête fracassée, aux poitrines défoncées, au dos déchiré, aux membres disloqués, cette misérable armée d’éclopés et de bancals, abrutis par les humiliations, ces héros de la honte ou ces naïfs que leurs tortionnaires ont rendu enragés?

    Pensait-il à ces journaliers de la rue Annibal, les boulangers, les manœuvres et les dockers de l’impasse du Palmier, les comptables et les magasiniers, les bijoutiers et les laitiers de la rue de la Lyre, les conducteurs et les receveurs de trolleybus de la rue Caton, les commerçants, les chauffeurs, les imprimeurs de la rue des Coulouglis, les instituteurs, les maîtres d’internat, les médecins et les infirmiers de la rue de Chartres, les menuisiers et les coiffeurs de la rue Kléber, les cafetiers de la rue Bruce, les jardiniers de la rue du Sphinx, les cordonniers de la rue du Chat, les employés d’administration, les caissiers de la rue Salluste, les chauffeurs de taxi de la rue des Abencérages et de la rue du Divan, les bouchers de la rue du Centaure, les gargotiers, les marchands de légumes de la rue Jugurtha, les cheminots, les épiciers, les brocanteurs de la rue Marengo, les laitiers, les forains, les pâtissiers, les tailleurs de la rue de la Gazelle, les fleuristes, les miroitiers, les camelots et les plombiers de la rue de la Girafe et de la rue des Lotophages, tous ceux que les bérets rouges, les bérets noirs ou les bérets bleus allaient cueillir parfois dans les bains maures ou dans les mosquées, déversaient dans les chiourmes de Beni-Messous et de Ben Aknoun, enfermaient dans les grottes des villas des hauts d’Alger et du Sahel, enchainaient quelquefois par le cou et par les mains les uns aux autres comme des bêtes et interrogeaient pendant des nuits et des nuits avec des tenailles, des électrodes et des cigarettes.

    En parlant de crimes contre l’Humanité, Macron avait-il connaissance des quatre-vingt-dix malheureux asphyxiés au printemps 1957 dans des cuves à vin de quelques domaines de la Mitidja, et sait-il comment se nomment ceux qu’on trouvait sur les plages et sur les brise-lames du port, ligotés dans des sacs ?

    Peut-il nous dire ce que sont devenus tous ces Abdeddaïn, ces Abou, ces Achache, ces Adder, ces Aït Saada (ce qui veut dire les fils du bonheur), ces Amraoui qu’on a entendu crier toute une nuit, ces Asselah, ces Ayadi et Ben Ali, ces Bachara et ces Benbraham qu’on a ramenés chez eux pour fouiller leur maison, puis rembarqués, ces Barkate et ces Ben Moulay, ces Bendris et ces Baziz, ces Bécha et ces Bouabdallah* et ces Bouchakour, ces Bouderbel et ces Bouzid, ces Chouchi et ces Cheddad, ces Dahmane et ces Djegaoud, ces Diffalah et ces Djafer, ces Djanaddi, ces Douadi dont on a seulement repêché le portefeuille et les papiers, ces Djouder, ces Essghir, ces El Keddim, ces Fadli, ces Gaoua et ces Guenndour, ces Hamdani et ces Hammache, ces Issaadi, ces Kaïm, ces Kadem, ces Kherfi, ces Kherbouche, ces Laghouati, ces Mahieddine et ces Mabed, ces Madjene, ces Mammeri, ces Merouane dont on a volé les économies, ces Mimoun, ces Moktari, ces Nourine et ces Nachef, ces Ouamara et ces Ouaguenouni, ces Rahim, ces Sadfi, ces Sadi, ces Sakani, ces Sifaoui dont les corps ont été arrosés d’essence et brûlés, et tous les Slimi les Taalbi, les Tabarourt, les Tazir, les Touati, les Yaker, les Younsi, les Zouïche, les Zergoug, les Zigara et les Ziane,?

    En quel martyrologe figurent-ils puisque la France que vous avez présidée a ordonné que « le secret le plus absolu » devait être assuré en ce qui concernait « le nombre, l’identité et la qualité des suspects arrêtés » ? Les réponses à toutes ces questions sont dans les archives que vous ne voulez pas « libérer ». C’est dans ces archives que vous bloquez au nom d’un prétendu secret d’Etat que nous trouverons tous ces noms, ces métiers et ces adresses qui sont égrenés ici, dans une terrible litanie, et qui ne sont évidemment pas inventés. Les extrait du Cahier Vert, publié en 1959 par Jacques Vergès, Michel Zavrian et Maurice Courrégé. En août 1959, ces avocats, en dépit de l’obstruction policière, avaient recueilli en quelques jours à l’hôtel Aletti quelque 150 « plaintes » de proches de disparus entre les mains des militaires.

    La justice française n’en ayant cure, ils adressèrent ces plaintes à la Croix Rouge internationale, qui ne semble pas en avoir fait quelque chose. La plupart de ces disparus réclamés par leurs familles avaient été enlevés par les parachutistes à Alger en 1957. Toutes ces victimes et leurs dossiers sont bien cachés et mis au secret même après 62 ans. C’est pour tout cela que le futur président des Français, pourvu qu’il soit honnête avec lui-même et avec l’Histoire, devrait promettre d’ouvrir les archives de cette guerre ignoble qui a clôturé 132 ans de domination coloniale injuste et odieuse s’il veut augmenter ses chances de victoire. Qu’il autorise l’ouverture de ces archives toujours secrètes, que l’on puisse enfin fermer cette plaie encore béante, et qui empêche les citoyens des deux pays de penser à un avenir plus serein. Dire la vérité sur ce drame et contredire les propos de certains nostalgiques de l’Algérie française, à l’image des Le Pen ou encore du général Massu qui s’était offert, avant de disparaître, « un nouveau moment de gloire médiatique » en publiant un livre, assez drolatiquement intitulé « La Vraie Bataille d’Alger. L’ancien commandant de la 10ème Division Parachutiste prenait ainsi la part qui lui revenait de droit dans l’exploitation d’un juteux filon éditorial français : le mythe d’une « bataille d’Alger » remporté sur « le terrorisme » FLN, héroïsant sans vergogne les acteurs d’une sanglante répression de masse de plusieurs mois.

    C’est à cela que pensait Macron en évoquant le crime contre l’Humanité dans l’Algérie coloniale ? Ne pas ouvrir les archives, c’est se faire le complice de Massu, Bigeard, Aussaseres et Le Pen. L’autre promesse que devrait faire Macron s’il veut recueillir les votes des émigrés en droit de voter et dont le nombre n’est pas négligeable, c’est de revoir les relations franco-algériennes qui sont de tous ordres: commerciales, scientifiques, techniques, mais surtout familiales.

    Ce qui nous amène à parler des visas. Parler de visas en Algérie quand on vient de France, ce n’est pas juste parler d’un document administratif. C’est parler d’une histoire longue et douloureuse entre deux pays qui sont liés, l’un à l’autre, par des liens anciens et complexes. Revoir la politique d’octroi de visas pour les Algériens est essentiel. Actuellement, les refus de visa ne sont même pas motivés pour la plupart. Dans l’esprit orienté de certains fonctionnaires des ambassades et consulats français en Algérie, un visa est une faveur, non un droit. Alors que chaque famille vivant en Algérie a des proches, vivant en France, avec la nationalité algérienne ou avec la nationalité française. Ces proches, ce sont des cousins, des neveux mais souvent des fils, des filles, des parents, des conjoints aussi. C’est exercer une forme de chantage politique que de faire jouer la carte des visas.

    Nous espérons qu’Emanuel Macron, une fois réélu, comprendra qu’il a plus d’intérêts à revoir sa position vis-à-vis de notre pays et répondra déjà à ces deux préoccupations que sont pour nous ces deux thèmes : Ouverture des archives et révision de la politique d’octroi des visas. Et s’il n’est pas réélu, nous n’aurions alors rien à attendre d’une présidente d’extrême droite dont on connaît d’avance le programme et les idées les mêmes que celle d’un Zemmour, dégagé dès le premier tour et qui appelle à voter Marine Le Pen, ce qui nous ferait craindre le pire pour nos compatriotes de l’autre côté de la Méditerranée en cas de victoire de l’extrême droite et des leurs alliances.

    par Youcef Dris

    Le Quotidien d’Oran, 14/04/2022

    #France #Election_présidentielle #Macron

  • France: Et si le débat du 2e tour se passait différemment qu’en 2017?

    France: Et si le débat du 2e tour se passait différemment qu’en 2017?

    France: Et si le débat du 2e tour se passait différemment qu’en 2017? – Emmanuel Macron, Marine Le Pen, élection présidentielle,

    A maintenant une semaine du deuxième tour de la présidentielle en France, les sondages, qui d’ailleurs se sont raréfiés depuis le 10 avril, date du premier tour, n’indiquent aucune dynamique particulière en faveur de l’un des deux finalistes, le président sortant, Emmanuel Macron, et Marine Le Pen la représentante de la mouvance d’extrême droite. En principe, lorsque les sondages se montrent stables dans leurs résultats, c’est qu’ils ont déjà mesuré quelque chose de réel, susceptible d’évoluer néanmoins, mais uniquement dans les marges d’erreur. Entre les deux candidats, la distance est telle que si on prenait le parti tout à fait arbitraire de faire jouer ces marges en faveur de Le Pen uniquement, Macron l’emporterait encore au scrutin du 24 avril. Mais cela n’est pas nouveau, on le savait depuis un certain temps déjà ; en fait, depuis des mois.

    Les sondages étant pour l’essentiel tombés juste dans leurs prévisions du premier tour, il n’y a a priori aucune raison de penser qu’ils se trompent dans celles du deuxième tour. Si bien qu’on devrait pouvoir être catégorique : le président sortant est en même temps le président rentrant. On s’exposerait à l’erreur ce faisant, car ce qui semble déterminant au deuxième tour, ce ne sont pas tant les sondages, qu’on ne prend d’ailleurs même plus la peine de commenter, que le débat du deuxième tour, son déroulement en général et ses péripéties en particulier.

    Si Macron a écrasé Le Pen à la présidentielle de 2017, c’est moins en raison de son programme, mieux apprécié des électeurs que celui de sa rivale, que de ses qualités de débateur, qui alors se sont révélées nettement supérieures à celles de Le Pen. Si la prestation de celle-ci avait été meilleure, probable qu’il aurait élu malgré tout, mais sans doute pas avec la même avance. Cette fois-ci aussi, le débat d’entre-les-deux-tours pourra être décisif. Il ne le sera pas nécessairement si Le Pen tient le coup, si elle ne se laisse pas malmener comme en 2017. Il le sera par contre si, à la différence de 2017, c’est Macron qui s’effondre. Un scénario, il est vrai peu probable, mais sait-on jamais ? Il peut s’entretenir dans l’idée d’une supériorité intellectuelle définitive sur sa rivale, qui le moment venu le dessert, joue contre lui : la punition dont se paye en général la sous-estimation de l’adversaire.

    Ce n’est déjà pas bon de surestimer quelqu’un, mais le sous-estimer, c’est souvent courir au devant d’une catastrophe. Or que Macron se surestime, c’est évident dans son rejet de l’idée largement partagée que c’est au front républicain qu’il doit d’avoir été élu la première fois, et donc qu’il le sera la prochaine fois. A l’en croire, pas plus qu’il n’y a eu de front républicain en 2017, il n’y en aura en 2022. Il a été élu une première fois pour ses mérites, il en sera forcément de même la deuxième fois. S’il ne l’est pas le 24 avril, ce sera pour l’essentiel en raison de cette forfanterie. Parce qu’il aura manqué d’humilité, qu’il aura sous-estimé sa rivale. Bien entendu, tout reste possible, y compris qu’il ne fasse d’elle qu’une bouchée en fin de compte. Mais cela on ne le saura vraiment qu’avec le débat. S’il a dormi sur ses lauriers, s’il se pense toujours d’une autre trempe que Le Pen, alors que celle-ci n’a fait ces dernières années que se préparer à l’affronter à nouveau, fouettée par le désir profond de prendre sa revanche, il n’est pas dit que l’élection soit conforme aux sondages, aussi constants qu’ils aient été jusqu’à présent.

    Le Jour d’Algérie, 15/04/2022

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    Surprise

    Lors des deux semaines d’entre-deux-tours de l’élection présidentielle française de 2017, Emmanuel Macron, certain de sa victoire face à Marine Le Pen, paraissait totalement détendu et commençait même à endosser petit à petit le costume présidentiel. Le résultat du 7 mai au soir, avec une victoire à plus de 66 % des voix pour Macron, confirmait la solidité du «Front Républicain». Mais aujourd’hui la confiance du président français semble s’être étiolée et ses apparitions ces derniers jours témoignent une certaine fébrilité. Jamais le Rassemblement National (autrefois Front National) n’avait été aussi proche d’une victoire à la présidentielle et cela inquiète non seulement le camp macroniste, mais tous ceux qui depuis des décennies luttent contre ce parti.

    La Commission de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) demande aujourd’hui des précisions à la candidate du RN. L’instance s’interroge sur deux chiffres figurant sur le document de campagne pour le second tour. L’entourage de Marine Le Pen dénonce une manœuvre politique. Ce qui coince, c’est un élément clé de l’argumentaire de Marine Le Pen.

    Dans la profession de foi que la Commission de contrôle de la campagne électorale (CNCCEP) épingle, deux chiffres censés démontrer l’échec du quinquennat Macron en matière de sécurité et d’immigration posent question. On peut lire : «+31% d’agressions volontaires depuis 2017» et «1,5 million d’immigrés supplémentaires entrés légalement en France depuis 2017». Or la source serait, selon le RN, le ministère de l’Intérieur lui-même. Sauf que la Place Beauvau ne les reconnaît pas. «Ce sont des éléments que nous n’arrivons pas à corroborer», ajoute-t-on à la CNCCEP. Le «gendarme» de la campagne a donc réclamé des clarifications à la candidate du RN. «Mais nous demandons régulièrement des précisions de ce type. Cela a été le cas pour plusieurs candidats avant le premier tour».

    Reste que dans le pire des cas pour Marine Le Pen, la commission peut décider de ne pas homologuer sa profession de foi. Une grosse déconvenue, qui l’obligerait à mettre à la poubelle des milliers de documents. «Vu les délais, évidemment qu’ils sont déjà chez l’imprimeur», confie un cadre du parti. Un proche de la candidate se dit très agacé mais pas du tout inquiet. «Nos sources sont sûres, nous les avons déjà transmises à plusieurs reprises à la commission. D’ailleurs, ces chiffres figuraient déjà sur la profession de foi du 1er tour, assure-t-il. Le seul objectif de tout cela, c’est de nous faire perdre un temps précieux». Marine Le Pen a également réagi hier matin. En déplacement dans une PME de Gennevilliers, dans les Hauts-de-Seine, elle a rappelé que les chiffres qui sont dans sa profession de foi «sont sourcés avec des chiffres du ministère de l’Intérieur» avec «le lien du ministère». «Je veux bien qu’il conteste ses propres chiffres mais attention à ce type de manœuvre, attention à respecter la démocratie», a lancé la candidate du RN. «Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait pousser le juge de l’élection à interdire ma profession de foi ce qui reviendrait à adresser aux Français uniquement la profession du président sortant», a-t-elle prévenu. La candidate du RN qui n’a jamais été aussi proche du pouvoir a-t-elle, toutefois, réellement une chance d’accéder à l’Élysée ?

    Emmanuel Macron, qui a travaillé dur pour s’assurer de la présence de Le Pen face à lui au second tour du scrutin, a-t-il, lui, mesurer toute l’ampleur de la détestation qu’il suscite et du risque d’un vote contestataire ? Toujours est-il que contrairement à 2017 rien n’est joué et que les résultats du 24 avril peuvent encore créer la surprise.

    Le Jour d’Algérie, 13/04/2022

  • Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral

    Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral

    Algérie: Visite de Le Drian en plein contexte électoral – élection présidentielle, Emmanuel Macron, Jean-Yves Le Drian, OTAN, gaz, Russie, Ukraine,

    La visite de deux jours en Algérie de Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, suit de très près celle que vient d’effectuer, à l’invitation du président Abdelmadjid Tebboune, le Président du Conseil des ministres italien, Mario Draghi et qui a été conclue par la signature d’accords énergétiques importants entre l’Algérie et l’Italie.

    L’annonce du déplacement de Tebboune en Italie en mai prochain confirme la tendance au renforcement des relations algéro-italiennes. Aucune indication n’a été donnée concernant le déplacement, à Alger du ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères, mais il n’est sans doute pas étranger au nouveau contexte énergétique créé par les mesures unilatérales prises par les pays membres de l’OTAN et leurs alliés contre la Russie, dans une vaine tentative de l’isoler au plan international. Le souci de l’approvisionnement en gaz naturel sur fond de crise ukrainienne fait bouger les ministres des Affaires étrangères des pays de l’Union européenne qui recherchent des alternatives, impossibles dans l’immédiat, au gaz russe.

    La venue de Le Drian à Alger intervient en pleine période électorale, entre les deux tours du scrutin présidentiel et avant le vote décisif du 24 avril qui permettra de savoir qui présidera la France durant les cinq années à venir : Emmanuel Macron ou Marine Le Pen. Le président Macron a visiblement été contraint à apporter des modifications à certaines positions qu’il a exprimées avant le premier tour. À propos de la crise ukrainienne, il s’est démarqué de l’hystérie politico-médiatique antirusse qui domine dans les pays membres de l’OTAN.

    Dans une interview au journal français Le Point, le président Macron a estimé que le monde traverse une période de transformation globale, et « n’est plus un monde bipolaire, mais un monde multipolaire ». « Je pense que Poutine respecte la France et la distingue des autres pays occidentaux. Il tient également compte du fait que nous avons un dialogue avec lui depuis longtemps, et ce dialogue est toujours franc et requis », a déclaré également Macron, « Nous voyons aussi que la Chine n’est pas prête à faire pression sur la Russie, et les pays du Golfe ont adopté une position neutre en raison de leur attitude sceptique envers les États-Unis, et de nombreux pays africains ont choisi de ne pas prendre parti », a-t-il ajouté.
    C’est la deuxième visite de Le Drian en Algérie après celle qu’il a effectuée en décembre dernier. Il avait été reçu en audience par le président Abdelmadjid Tebboune et à l’issue de cette audience, dans une déclaration à la presse, Jean-Yves Le Drian avait indiqué que sa visite en Algérie a eu pour objectif de « renouer une relation de confiance », marquée par le respect de la souveraineté de chacun, exprimant son « souhait » de travailler à « lever les blocages et les malentendus qui peuvent exister entre les deux pays ».

    « Ce déplacement (en Algérie) a pour double objectif de renouer une relation de confiance entre nos deux pays, marquée par le respect de la souveraineté de chacun, mais aussi de regarder vers l’avenir pour travailler à la relance et à l’approfondissement de notre partenariat qui est indispensable », avait-il indiqué.

    En décembre 2021, il s’agissait pour Le Drian de « relancer la relation franco-algérienne » après la crise provoquée par les propos– qualifiés d’irresponsables par les Algériens- qui ont été attribués au président Macron par les médias français mais qui n’avaient pas été démentis. Les commentateurs français avaient été unanimes à lier les déclarations du président français, en octobre 2021, au contexte pré-électoral à ce moment en France. Pour se faire réélire à un deuxième mandat, il avait lui aussi privilégié le thème de l’Algérie en s’attaquant à notre pays sur la base de contre-vérités. Pour rappel, en 2017, alors qu’il était dans la course à l’Elysée, Emmanuel Macron s’était rendu en Algérie pour y tenir un tout autre langage sur le système colonial qu’il fallait « regarder en face », et qu’il qualifiait de « crime contre l’humanité ».
    M’hamed Rebah

  • Le Pen veut conditionner tous les visas et transferts de fonds vers l’Algérie

    Le Pen veut conditionner tous les visas et transferts de fonds vers l’Algérie

    Le Pen veut conditionner tous les visas et transferts de fonds vers l’Algérie – France, Marine Le Pen, élection présidentielle,

    Marine Le Pen a présenté, mercredi 13 avril, sa vision de la France dans le monde. A l’égard de l’Algérie, la candidate a défendu une politique “totalement inverse” a celle menée ces dernières décennies.
    Notamment en conditionnant tout octroi de visa ou tout transfert de fond au retour effectif des personnes expulsées.
    Elle assure vouloir “des relations amicales” et “décomplexées” avec l’Algérie, mais avec des conditions. Marine Le Pen, qui détaillait, mercredi 12 avril, sa vision des relations internationales devant la presse, a défendu une politique “exactement inverse” a celle qui a été privilégiée en France a l’égard de ce pays au cours des dernières décennies.

    “Mon souhait est, d’emblée, de conditionner tout nouvel octroi de visa au profit de ressortissants algériens, toute autorisation de transferts de fonds, toute acquisition de propriété en France par un dignitaire, a plusieurs éléments, incluant une mise en œuvre effective de la réadmission par les autorités consulaires algériennes en France”, a indiqué la candidate du RN a la présidentielle. Elle faisait référence a la réticence de plusieurs pays, dont l’Algérie, a récupérer leurs ressortissants qui doivent être expulsés du territoire français.

    Marre des Arabes

    La candidate d’extrême droite a rassemblé environ 4 000 personnes dans le Vaucluse ce jeudi. Parmi lesquelles des militants et soutiens ouvertement racistes, qui traduisent a voix haute les euphémismes de la finaliste.

    Un jeudi après-midi, au parc des expos d’Avignon. Beau soleil. Meeting d’entre-deux-tours de Marine Le Pen. Une femme secoue son drapeau si fort que le tissu s’envole au vent. Une file d’individus s’étire devant le batiment, qui ressemble a une grande soucoupe volante.

    De loin, on se demande si elle ne voudrait pas emmener ces gens très loin, ou peut-être qu’elle vient tout juste de les déposer au sol. A l’intérieur, 4 000 personnes dans une chaleur étouffante. Musique sympa de boîte de nuit des années 80, Goldman et Céline Dion. Dans la foule, il y a Jérôme Mories, 64 ans, un maigre nerveux aux lunettes noires d’aviateur, petite veste matelassée. Il habite le Var, et il «dit ce qu’il pense».

     Il veut «rester français», il «n’en peut plus». Il prie pour que Marine Le Pen soit élue le 24 avril. Sinon, il promet «un bain de sang». Argument principal : «Il faut qu’elle passe, il y en a marre.» De quoi ? «Des Maghrébins et des Arabes.

    On se fait agresser, c’est un scandale. Macron, il faut le raser, il faut lui couper la tête et les couilles, et lui foutre dans la bouche. Je dis ce que je pense. Si jamais c’est lui qui passe au second tour, ça sera un bain de sang. Il faut que les Français sortent dans la rue et rendent le sang par le sang.» Jérôme a d’autres préoccupations. Il aimerait qu’on rétablisse la limitation de vitesse a 90 km/h, mais aussi fermer les frontières et, bien sûr, «mettre les Arabes dehors».

  • Libye : L’incertitude persiste

    Libye : L’incertitude persiste- élection présidentielle, Haute commission électorale, liste des candidats,

    En Libye, la nouvelle année a commencé comme s’est terminée la précédente. C’est-à-dire dans l’incertitude qui entoure la tenue de l’élection présidentielle. Car quand bien même la Haute commission électorale a proposé la date du 24 janvier courant et que des puissances occidentales insistent sur l’impératif d’organiser le scrutin le plus tôt possible, il n’en demeure pas moins que le Parlement libyen ne semble pas pressé de répondre favorablement à ces demandes. A ce jour, il n’a pas encore signifié son accord à la Commission électorale pour l’organisation de l’élection, or trois semaines seulement nous séparent du 24 janvier 2022. Et alors que le Parlement exige que la Commission publie d’abord la liste des candidats, son président a indiqué qu’elle est dans l’incapacité de répondre à cette exigence. Un désaccord qui s’ajoute aux nombreux différends existants déjà. Il y a dans ce sens juste à rappeler que la demande de la révision de la loi électorale est toujours de mise.

    La base juridique pour les élections, reportées, a été une source permanente de désaccord et n’a toujours pas fait consensus. Une situation qui ne manque pas de donner crédit aux informations faisant état du report de l’élection de six mois à une année. Pour autant certains analystes n’hésitent pas à souligner que même si elle est tenue dans cette fourchette, l’élection n’aboutira pas aux résultats escomptés. La Libye ne pourra pas ouvrir une nouvelle page de son histoire tant attendue par les Libyens.

    En fait, estime-t-on, tant qu’une base solide de réconciliation n’est pas engagée entre les différentes parties du conflit, en particulier dans l’est et l’ouest, il serait vain d’espérer un règlement définitif et durable du conflit. Mais alors que les élections sont toujours présentées comme un préalable à une sortie de crise, ces analystes pensent qu’il serait désormais préférable de revoir ce point de vue et de donner la priorité «à la réconciliation sociétale et politique globale», tant les désaccords entre les parties libyennes semblent insurmontables. «Personne n’est en mesure aujourd’hui de gouverner la Libye par la force» soutient-on, d’où la nécessité d’une réconciliation inclusive à laquelle doivent prendre part toutes les parties libyennes et d’une convergence entre les politiques. C’est la condition sine qua non pour que les résultats qui sanctionneront les élections, qui seront organisées tôt ou tard, soient acceptées par tous. Des résultats qui sont censés fonder le socle sur lequel sera bâtie la nouvelle Libye.

    Un point de vue qui est loin d’être saugrenu, notamment dans la conjoncture actuelle. Faut-il aussi rappeler que des personnalités libyennes en visite en Algérie ont demandé aux autorités algériennes l’accueil de rencontres de réconciliation, car voulant tirer profit de l’expérience algérienne en la matière. Demande que le Président Tebboune avait accepté affirmant la disponibilité de l’Algérie à accueillir ces rencontres.

    Par Nadia Kerraz

    El Moudjahid, 02/01/2022

    #Libye

  • Un naufrage printanier

    Un naufrage printanier. L’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions

    Pour une France tourmentée par les débats sur l’immigration, l’insécurité, les inégalités et les retombées de la crise du Covid-19, l’approche de l’élection présidentielle d’avril 2022 aiguise les positions. Il n’en va pas de même, selon qu’on se situe à droite ou à gauche, et même l’extrême droite découvre, avec effroi, qu’elle a, elle aussi, son âme damnée, avec un Eric Zemmour, devenu la mouche du coche.

    La cheffe du Rassemblement national a, désormais, le regard sur le rétroviseur car elle n’est plus aussi sûre de figurer au second tour, face à un Emmanuel Macron, donné favori du scrutin malgré une large désaffection de l’électorat, à la fois au centre-gauche et au centre-droit qui constituent, l’un et l’autre, son principal vivier. Mais c’est surtout le sort du Parti socialiste qui semble préoccuper les observateurs, la candidate Anne Hidalgo, maire de Paris, étant toujours à la peine pour convaincre les troupes, traditionnellement inscrites dans ce camp. Sa candidature, constatent-ils, ne «soulève pas les foules» et nombreux sont les socialistes qui font la moue à son sujet, dès lors qu’elle représente le centre-gauche du parti.

    Son aura politique est, d’ailleurs, circonscrite à la seule capitale et, dans tous les autres fiefs, on tarde à se positionner en sa faveur, au risque d’infliger au PS une nouvelle déconvenue, comme lors de la présidentielle de 2017, lorsqu’il s’est réveillé groggy, avec un score désastreux de 6% dont le candidat Benoît Hamon ne s’est jamais remis. L’échec consommé, malgré la promesse du revenu universel, il a quitté la vie politique et refusé, récemment, une invitation de la chaîne tv favorite d’Eric Zemmour.

    Dans un tel contexte, la tentation est grande pour beaucoup de basculer chez les Verts, voire carrément la France insoumise, en dépit du caractère fantasque de son chef de file, Jean-Louis Mélenchon. Il faut dire que les sondages ne laissent pas de marge à l’enthousiasme puisqu’ils créditent Anne Hidalgo d’un gain entre 4 et 7% qui montre combien son «projet de reconquête sociale, écologique et démocratique» reste méconnu.

    Son message à l’adresse des enseignants auxquels elle promet un doublement des salaires n’a pas encore fait tilt. Preuve que la barre fatidique des 5%, en-deçà desquels les frais de campagne ne sont pas remboursés par l’Etat, est loin d’être acquise. Le PS ayant dû vendre son siège historique, après la débâcle de 2017, survivra-t-il à un nouveau naufrage? Telle est la question pour laquelle nombreux sont ceux qui se frottent, déjà, les mains.

    Sans une identité politique forte et un projet viable, le parti de Mitterrand est, assurément, mal parti pour 2022.

    Chaabane BENSACI

    L’Expression, 28/10/2021

  • Côte D’Ivoire: Déclaration de Josef Borrell à la veille de l’élection présidentielle

    Côte D’Ivoire: Déclaration du Haut-Représentant/Vice-Président Josef Borrell à la veille de l’élection présidentielle

    À la veille de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, l’Union européenne s’associe à la déclaration du Secrétaire Général des Nations unies.

    Elle exprime sa plus grande inquiétude suite aux incidents violents et aux discours de haine constatés ces dernières semaines. Elle exhorte l’ensemble des acteurs politiques à faire preuve de responsabilité, de retenue et de refus de toute violence.

    Elle appelle les institutions en charge du processus électoral à assurer un scrutin transparent, crédible et apaisé.

    EEAS Press Team
    Contact the Press Team of the European External Action Service

    Tags : Côte D’Ivoire, Alassane Ouattara, élection présidentielle, Laurent Gbagbo,

  • Guinée : Une élection présidentielle n’a pas pour finalité de régler un différend ethnique

    Le RPG de Alpha Condé et l’UFDG de Cellou D. Diallo doivent être, purement et simplement, dissouts car ce sont des formations ethniques qui ambitionnent la capture de l’État pour l’exercer de manière solitaire à leurs profits exclusif ! Il faut autre chose qu’une élection pour juguler le mal guinéen

    Le pouvoir politique ne se transmet nullement d’ethnie en ethnie.

    Ce n’est donc pas parce qu’un Malinké à déjà gouverné qu’il faut alterner avec un Peul ! Une telle vision est anti démocratique ! L’alternance politique doit être démocratique et pour cela il faut des partis et des programmes démocratiques !

    En Démocratie, on ne s’autoproclame pas vainqueur. Et ce n’est sûrement pas en criant au scandale sur les réseaux sociaux ou en diabolisant des institutions internationales ou communautaires que l’on s’estime en droit de revendiquer un pouvoir suspendu au bon vouloir du suffrage universel !

    Une élection c’est d’abord un processus !

    Ce n’est qu’au bout d’un processus administratif connu et accepté par tous (consensuel) et qui est marqué du sceau de la neutralité et de l’indépendance, que le futur vainqueur pourrait être désigné in finé !

    Ce qu’il faut en Guinée c’est de sortir de la logique ethniciste pour se tourner résolument vers une refondation nationale qui fait l’apologie et la part belle à l’unité de la nation, à la liberté du peuple et enfin à la primauté de l’État qui représente et incarne les prérogatives de puissance publique !

    Il n’y a pas en dehors de cet objectif, une possibilité réelle de vie commune susceptible de faire l’impasse sur un projet sociétal fondé sur un juridisme d’État efficient et démocratique !

    Il y a, certes, un peuple mais pas une nation !

    L’État c’est avant tout la recherche et l’amélioration méthodique d’un outil (un cadre structurel) performant destiné à réaliser une commune volonté de vie commune autrement dit à faire naître une nation et c’est précisément ce qui fait défaut au sein des différentes composantes du peuple guinéen.

    Une nation c’est une projection dans l’avenir à travers un attachement commun à un idéal philosophique et idéologique que se partage chacun des segments qui composent un pays : institutions tout comme individus !

    C’est un long processus de maturation qui requiert beaucoup de patience démocratique et une belle persévérance citoyenne ! Les guinéens sont-ils conscients de ces impératifs, en prennent-ils les pleines et justes mesures ? Yes, or die, That’s is the future !

    Clap de fin pour la phase de proclamation des résultats de l’élection présidentielle en Guinée

    Le président sortant, Alpha Condé, est déclaré vainqueur avec une marge plus que confortable 59,49% des voix ! C’est ce qui est du moins, provisoirement mais officiellement annoncé par l’organe habilité pour ce faire : la CENI !

    Protestations, contestations, recours, procès-verbal contre procès-verbal, devant les juridictions administratives ou électorales ! Peut-être, aussi, un rapport de force dans la rue pourrait être déterminant quand à la suite des événements. Le fait majoritaire peut se tester ou s’éprouver tout aussi efficacement par la rue publique aussi ! C’est le baromètre pour jauger la détermination profonde des uns et des autres !

    A présent, s’ouvre la phase contentieuse !

    Une vraie démonstration de force pourrait amener les indécis et les sceptiques de tous bords mais surtout les observateurs neutres et étrangers a reconsidérer leurs positions initiales par rapport à la prétendue vérité sortie des urnes !

    C’est bien des bulletins de vote que l’on décompte pour déterminer le vainqueur or chaque bulletin a été glissé dans l’urne par la main d’un militant ou militante d’un camp précis l. Si donc on peut travestir la réalité du comptage des voix on ne peut, par contre, le faire lors d’une démonstration de force sauf à mâter dans le sang une marche populaire et une démarche politique légales, légitimes et pacifiques !

    Et c’est là, une manière extrême de s’attirer raisonnablement la sympathie des observateurs neutres et de bénéficier de la protection du droit international, généralement, offerte en de pareilles circonstances.

    En attendant, Condé a de nouveau la mainmise sur l’administration et les forces de l’ordre si tant est qu’il ne l’ait jamais perdue ! Il a l’obligation à la fois de protéger les personnes et les biens et dans les limites d’un territoire national sécurisé.

    Ainsi présenté dans l’idéal, tout serait compréhensible (comme allant de soi) si l’on se trouvait dans une Démocratie normale. Malheureusement la Guinée est une ETHNOCRATIE : Système politique caractéristique des “républiques bananières” où tout est paramétré en fonction, exclusivement, de l’intérêt et de la survie de l’ethnie aux commandes de l’État.

    Les rouages du système sont mis en branle à travers un arsenal répressif violent et brutal en prévision du rapport de force, de la pression de la rue que le système en question devrait réprimer ou repousser durant tout l’exercice du pouvoir étatique ainsi capturé !

    Rien de ce qui précède ne peut augurer des lendemains paisibles pour ce pays frontalier et frère du Sénégal !

    Que Dieu préserve la Guinée et les guinéens !

    Mbacké NDIAYE

    Source : Initiative News, 29 oct 2020

    Tags : Guinée Conakry, Alpha Condé, élection présidentielle, ethnicité, ethnie, tribalisme,