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  • Tunisie: l’opposition boycottera les législatives de décembre

    Tunisie: l’opposition boycottera les législatives de décembre

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    Le Front de Salut national (FSN), une coalition de partis d’opposition en Tunisie dont fait partie la formation d’inspiration islamiste Ennahdha, a annoncé mercredi qu’il boycotterait les législatives prévues le 17 décembre pour remplacer le parlement dissous.

    “Le Front de Salut national a pris une décision définitive de boycotter les prochaines élections”, a déclaré lors d’une conférence de presse à Tunis, le chef du FSN, Ahmed Néjib Chebbi.

    Il a expliqué cette décision par le fait que les élections auraient lieu sur la base d’une loi électorale dont le président Kais Saied “accapare la rédaction”. Selon lui, le scrutin s’inscrirait “dans le cadre d’un coup d’Etat contre la légitimité constitutionnelle”.

    Après des mois de blocages politiques, M. Saied avait suspendu le Parlement dominé par Ennahdha et limogé le gouvernement le 25 juillet 2021 pour s’arroger les pleins pouvoirs, faisant vaciller la jeune démocratie dans le pays d’où les révoltes du Printemps arabe étaient parties en 2011.

    En juillet dernier, il a fait adopter lors d’un référendum largement boycotté une nouvelle Constitution lui octroyant des vastes pouvoirs, au grand dam de l’opposition.

    #Tunisie #Opposition #Elections_législatives

  • Sénégal: BBY obtient une majorité à une voix près

    Sénégal: BBY obtient une majorité à une voix près

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    DAKAR, 12 août (Reuters) – La coalition au pouvoir au Sénégal, Benno Bokk Yakaar (BBY), a obtenu une majorité d’une voix au Parlement, après qu’un député de l’opposition a déclaré tard jeudi qu’il s’allierait à BBY pour éviter une impasse après les élections législatives du 31 juillet.

    Les résultats définitifs de jeudi ont confirmé que BBY du Président Macky Sall a remporté 82 des 165 sièges, soit un de moins que les 83 requis pour une majorité absolue, tandis que l’alliance des coalitions d’opposition Yewwi Askane Wi (YAW) et le Wallu Sénégal en a remporté 80.

    Le législateur Pape Diop, de la coalition Bokk Gis Gis Liggeey, qui a remporté l’un des trois sièges restants, a déclaré qu’il allait s’allier à BBY pour éviter une éventuelle crise législative.

    « Nous devons éviter que cette situation (…) ne bloque le fonctionnement de nos institutions », a déclaré M. Diop dans un communiqué.

    L’opposition n’a pas fait de commentaire immédiat sur sa décision.

    La mince majorité de BBY contraste avec les 125 sièges qu’il a remportés lors du dernier scrutin parlementaire en 2017. Sa perte de 43 sièges reflète l’acrimonie croissante de la population à l’égard du président, alimentée en partie par son refus de dire clairement s’il envisage de briguer un troisième mandat en 2024, en violation de la limite des mandats.

    Les frustrations dans ce pays d’Afrique de l’Ouest habituellement stable ont également été alimentées par les difficultés économiques liées à la pandémie de coronavirus et à la hausse des prix du carburant et des denrées alimentaires.

    « Nous devons être fiers et respecter le choix des électeurs qui ont décidé en toute indépendance de rééquilibrer les forces politiques actuelles », a déclaré M. Diop.

    Reuters

  • Elections françaises: Une Assemblée sans majorité, ni opposition

    France, Emmanuel Macron, Jean-Lux Mélenchon, élections législatives, élections régionales,

    par Abdelhak Benelhadj

    Les « Unes » des quotidiens parisiens ont résumé le résultat du second tour des élections législatives en une phrase : « Une France ingouvernable ».

    Certes, le scrutin de ce dimanche a envoyé un groupe majoritaire à l’Assemblée, celui du Président tout nouvellement renouvelé en son second mandat. Mais il ne s’agit que d’une majorité relative très loin de la limite nécessaire (289 sièges, 36% de l’Assemblée) à même de produire des lois, avec une cohérence politique entre l’Elysée et Matignon telle que la prescrit la Constitution.

    À l’évidence, il n’y a plus de majorité à même de gouverner de manière stable le pays.

    Le problème est qu’il n’y a même pas d’opposition claire non plus. Chaque groupe, aux bords opposés de l’Assemblée, revendique pour son compte l’insigne privilège d’être l’opposant majeur au Président, chacun muni de sa calculette et de ses arrières-pensées.

    Il y a des jeux d’images, mais il y a aussi des jeux et enjeux de pouvoirs plus complexes à identifier et à décoder.

    Comment en est-on arrivé là ?

    En réalité, la situation actuelle dérive directement des conditions de l’élection de E. Macron en 2017. Les plus sagaces iraient jusqu’à faire remonter les déboires à la fin du dernier mandat de J. Chirac et même au mandat chahuté de F. Mitterrand après la perte de son Assemblée en 1986.

    Président par défaut en 2017, il a été réélu président par défaut en 2022.

    Toute cette affaire vient de loin.

    C’est F. Mitterrand qui a inauguré la technique (même si c’est le Général qui l’a inventée dès 1958) : l’instrumentalisation de l’extrême droite utilisée comme une menace pour la République formalisée sous la rubrique « vote républicain ».

    Le « Moi ou le chaos » a fonctionné. Usé jusqu’à la corde, il ne semble plus fonctionner.

    Menacé par ses marges, entre NUPES et RN, le président s’est joué tantôt des uns, tantôt des autres. Un coup à gauche pour se défaire au second tour des présidentielles pour se débarrasser de la candidate du RN. Un coup à droite pour faire peser la balance côté RN.

    Mardi 14 juin, depuis le tarmac d’Orly à son départ pour la Roumanie, le président absent aussi bien de la campagne des présidentielles que celle du premier tour des législatives, s’est adressé aux Français. Il a osé, pour la première fois utiliser à propos des Insoumis les qualificatifs habituellement lancés à la tête du RN.

    « Nous sommes à l’heure des choix et les grands choix ne se font jamais par l’abstention. J’en appelle donc à votre bon sens et au sursaut républicain. Ni abstention, ni confusion mais clarification ». (…) « Dimanche, aucune voix ne doit manquer à la République. Dimanche, je compte sur vous pour doter notre pays d’une majorité solide afin d’affronter tous les défis de l’époque et de bâtir l’espoir ».

    Un président-communicateur à la veille de sa rencontre avec un autre, délibère : les Insoumis et leurs alliés dans la NUPES seraient désormais incompatibles avec la République.

    Ce qui expliquerait qu’il ait favorisé en sous-main l’élection de députés RN au détriment de ceux de la NUPES à qui la « consigne républicaine » a été chichement comptée. D’où la surprise (y compris au sein du RN) du score inespéré que ce parti a réalisé. Dans les années 1930, la peur des Bolcheviks a poussé la classe politique et les patrons européens à faire un choix, « plutôt noir que rouge !». Un choix tragique qui a endeuillé le continent quelques années plus tard à une échelle inconnue l’histoire.(1)

    E. Macron a réussi sont coup. En fait, le problème est qu’il l’a trop bien réussi.

    Finalement, il a tout perdu et se résout dans un paysage qui évoque (à tort) la IVème République, à tenter de jouer les uns contre les autres et sa survie. Naturellement, il faudrait être bien naïf pour croire à la vraisemblance d’un tel scénario transparent pour tous les joueurs d’un jeu politique brouillé où les pièges sont plus nombreux que les députés.

    Comment en sortir ?

    Définition : On appelle « pays » ou « Etat » un processeur de décisions porteur d’une singularité historique et d’une identité politique (au sens fort du mot) qui se pose comme obstacle, comme limite péremptoire. Il serait trivial de rappeler qu’un pays, un parti, un ordre politique… un homme… n’existent qu’en opposition.

    N’existe que ce qui résiste.

    De nombreuses structures qui votent à l’ONU, ainsi dénommées et reconnues par les instances internationales, n’en ont que l’apparence.

    La France d’E. Macron, privée d’Assemblée Nationale, pourrait se passer d’un gouvernement. En cela rien de nouveau en Europe.

    La Belgique, d’avril 2010 à décembre 2011, soit pendant 541 jours, s’est passée de gouvernement. Belgique, Pays-Bas, Irlande… rivalisent en ce domaine. Ces pays libéraux sont fondamentalement convaincus (ils ne sont pas les seuls) que le marché est largement suffisant pour administrer les affaires des nations affectant de manière optimale les ressources produites et l’ordre civil.

    L’autogouvernement de la société et de l’économie par elle-même via la confrontation de l’offre et la demande est une obsession récurrente des libéraux qui ne supporte pas l’idée d’une régulation « extérieure ». Et c’est sans doute pourquoi, dans ces pays, les hommes politiques et les savonnettes sont identiquement apprêtés et vendus sur les marchés.

    Ce modèle est en oeuvre aux Etats-Unis où les hommes politiques sont cotés à l’argus et où la notion de « services publics » est une incongruité lexicale. N’est-ce pas R. Reagan, au cours de sa campagne électorale en 1980, eut ce mot passé à la postérité : « L’Etat n’est pas la solution, l’Etat est le problème. »

    La Belgique peut se passer de gouvernement peut-être même d’Etat. Après tout, ce royaume aurait probablement disparu, tel est le sort des « plats pays », réduit en deux entités culturelles radicalement antagonistes, si Bruxelles n’hébergeait pas les institutions européennes et l’OTAN.

    Il suffirait de regarder une carte de géographie de l’Europe qui a façonné l’histoire française, pour comprendre que la France, au coeur de l’Union, ne participe pas de ce modèle.

    C’est ce qui explique pourquoi la situation dans laquelle elle se trouve ne peut faire l’économie d’une Assemblée et d’un gouvernement.

    Le bricolage : une « combinazione » à l’italienne

    Une alliance, un pacte avec un des autres groupes de l’Assemblée, le Président s’est immédiatement affairé à en explorer les possibilités.

    Cette hypothèse est très vite et fermement récusée par Les Républicains, le seul groupe susceptible de conclure un accord avec le Président qui accueille dans sa majorité nombre de transfuges venus de la droite. LR, pris en étau par « Ensemble » et le Rassemblement National, est menacé de disparition comme le Parti Socialiste et le Parti Communiste (qui savent ce que leur survie doit à la NUPES et au tribun qui la dirige).

    L’autre piste serait de jouer les votes au coup par coup. Une « gouvernance d’action » comme le disent les partisans du Président. Un opportunisme parlementaire à la IVème République, avec des majorités à géométrie variable.

    A cette fin (et à d’autres…), dans les coulisses, « à l’ombre des majorités silencieuses », agissent les hommes de pouvoir déchus : les Copé, les Raffarin, les Sarkozy, les Hollande qui depuis longtemps ont repris du service après avoir tenté en vain de revenir par là où ils ont été chassés.

    Contrats de coalition à l’Allemande ou dissolution ?

    Le modèle germanique ou néerlandais évoqué de manière superficielle par des politiques en perte de repères, ne peut davantage convenir aux circonstances.

    1.- Parce qu’il s’agit d’une tradition laborieusement échafaudée dans des pays où le « consensus » est un mode de gouvernement, très éloigné des traditions et de l’histoire politique française. Ce système, sous quelque forme qu’il se présente, renvoie depuis 1958 aux magouilles et aux confusions de la IVème République.

    Gouvernement bigarré, cohabitation et chienlit sont des avatars du même acabit qui font injure à l’esprit de la Constitution. Le Général aurait démissionné en 1986 lorsque les élections législatives avaient envoyé une Assemblée non conforme à ses couleurs politiques. F. Mitterrand s’était contenté, lui, d’une lecture strictement formelle de la Constitution ignorant délibérément son contenu politique. Combien est commode « le coup d’Etat permanent » au service de monarques opportunistes accrochés « quoi qu’il en coûte » au pouvoir.

    2.- Parce qu’il n’est pas certain que ce modèle « pragmatique », qui met entre parenthèses le principe oppositionnel, soit conforme aux valeurs de la démocratie. L’union nationale peut à la rigueur être convoquée en temps de guerre. Elle ne peut être invoquée en d’autres circonstances.

    En tout état de cause, aucune de ces solutions ne peut convenir. Reste la solution la plus conforme aux moeurs de Vème République : la dissolution de l’Assemblée dont seul le président possède le pouvoir.

    De nombreux partis la souhaitent. NUPES et LR voudront prendre leur revanche. D’autres la redoutent. C’est en particulier le cas du RN qui a profité de l’indécision des uns et des autres du jeu d’équilibriste trouble de l’Elysée et pourrait ne pas retrouver le score « miraculeux » qu’il vient d’obtenir.

    Est-ce peut-être la raison pour laquelle le RN fait profil bas et affiche une posture « très raisonnable ». Le message a été entendu : Éric Dupond-Moretti, au lendemain des élections se disait disposé à «avancer ensemble» avec le RN. Une députée macroniste récemment investie a exprimé la même « ouverture d’esprit »… La mainmise sur la commission des finances n’est pas un enjeu de pure forme…

    Le Président peut aussi attendre que mûrissent les contradictions et que s’étendent l’inaction et la paralysie de la décision pour tenter de tirer parti d’un nouveau scrutin en faisant la démonstration qu’il n’avait pas eu d’autres choix. Transparent, classique, prévisible mais, rondement mené, le coup peut être efficace. E. Macron sait toutefois que c’est là un fusil à un coup…

    La course contre la montre du « maître des horloges » : Jupiter neutralisé

    Les temps difficiles à venir ne lui offriront que peu de marge de manoeuvre. La tempête et le tonnerre grondent. Les records sont battus, les uns après les autres : inflation, taux d’intérêt, déficits publics, déficit extérieur, endettement, attente sociale très forte (éducation, santé, pouvoir d’achat…)

    Dans la bourrasque, la France a besoin d’une assise politique solide. La Constitution de la Vème République dégradée depuis plus de vingt ans, s’est peu à peu délitée. La réduction du mandat présidentiel lui a sans doute porté un coup décisif et l’ont mis à la portée des désordres similaires à ceux qui l’avaient rendue nécessaire et opportune.

    Certes, les formes constitutionnelles évoluent presque toujours sous les contraintes imposées par les contraintes économiques et politiques nationaux et internationaux. Toutefois, une Constitution seule peut-elle suffire ?

    La France, et plus largement l’Europe, fait face -dans les plus mauvaises conditions- à une double crise à laquelle elle ne semble pas avoir été préparée :

    – Une guerre à ses portes qu’elle ne paraît que peu influencer et encore moins diriger ou maîtriser qui menace les fondements mêmes de la construction européenne.

    – Une crise économique profonde qui met face à face des exigences contradictoires.

    * D’une part, des catégories populaires nombreuses qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts et exigent une relation économique à même de revaloriser leur pouvoir d’achat (en terme réel) érodé pendant des décennies.

    * D’autre part, la nécessité d’équilibrer les comptes et de retourner à une gestion financière nationale et internationale plus conforme aux traités et à l’orthodoxie financière.

    Avec une question simple : quelle Assemblée votera le budget à l’automne prochain ?

    Le « quoi qu’il en coûte » anti-pandémique a creusé des Himalaya de dettes permis par des Banques Centrales qui ont abandonné leur « neutralité politique » (qu’elles n’ont jamais eue), entretenant des taux d’intérêt très faibles et procédant à des rachats de créances publiques.

    Les indices boursiers, les actifs financiers et immobiliers ont été (et continuent de l’être car les taux d’intérêt réels demeurent négatifs) artificiellement poussés vers des records, que les corrections récentes n’ont que très peu affectés. L’inflation n’a évidemment jamais disparu. Elle s’est seulement déplacée et, quarante ans après, revient de là où la déflation et la « rigueur » l’avaient chassée. Ces accommodements ont aussi soldé les comptes des bulles précédentes (2000, 2008) et la crise structurelle des finances internationales qui charrient de gigantesques créances insolvables portées à bout de bras, notamment par la FED dont les remontées de taux pourraient précipiter ce qu’elles se prétendent endiguer.

    Pour ce qui concerne la France, la hausse importante du salaire minimum, à la hauteur exigée par les opposants, du point d’indice des fonctionnaires, le renoncement à la réforme des retraites et à la hausse envisagée de la TVA… sont au rebours de ce que « souhaitent » les partenaires « frugaux » européens de la France même si ceux-là mêmes affrontent désormais les mêmes difficultés.

    Il n’est pas certain qu’un nouveau « quoi qu’il en coûte » impliquant le contournement des règles maastrichtiennes soit durablement toléré fut-ce pour venir en aide à l’Ukraine ou pour faire face aux inconséquentes, coûteuses en retour, des sanctions infligées à la Russie.

    Naturellement, tout le monde a compris que, derrière ces consentements, il y a la pression de Washington aussi puissante que discrète.

    Les difficultés économiques, commerciaux, budgétaires, financiers et maintenant politiques de la France sont abondamment commentées dans les médias hexagonaux. Ils le sont aussi dans le reste de l’Europe et dans les milieux intéressés en Amérique du nord. Que ces difficultés aient été le produit d’un Jupiter aussi maladroit qu’égotique et inconséquent ne changent rien à l’affaire.

    La France n’est pas la Lituanie ou la Georgie. «Too big to fail», elle n’est pas davantage la Grèce de 2015. 2

    La moitié de la capitalisation des entreprises indexées au CAC40 et la moitié de sa dette sont détenues par des étrangers, avec un ratio dette/actif de plus en plus préoccupant, même sous le parapluie de la BCE et de la signature allemande.

    La France participe du noyau dur de l’Union Européenne et du système de défense dirigé de main de fer par Washington. C’est pourquoi la crise politique ce qui se déroule en France est observé au microscope par les Etats-Unis et ses partenaires. Observée et influencée de toutes les façons que l’on peut imaginer. Et sur ce point on n’a pas besoin de stimuler notre imagination. La littérature propose à profusion de nombreux ouvrages consacrés à cette question. Rien à voir avec le complotisme et tout à voir avec une hyperpuissance qui tient à la protection des intérêts partout où ils sont menacés y compris dans les plus lointaines de ses marges.

    A titre d’exemple, on peut lire avec profit le texte de Vincent Jauvert qui a parcouru, dépouillé et analysé des centaines de documents déclassifiés (du Département d’Etat, de la CIA et du Pentagone, entre autres) restitués dans « L’Amérique contre de Gaulle. Histoire secrète 1961-1969. » Editions Seuil, collection Histoire immédiate, 280 p.

    On peut aussi parcourir le livre de Frédéric Charpier (2008) : « La CIA en France. 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises. » Ed. Seuil, 365 p.

    Le plus singulier est que tout cela est entrepris avec la collaboration zélée des services français.

    Les profil et postures individuelles n’ont ici strictement aucune importance. Pas plus que quelques gestes d’humeur sans lendemains (C. Pasqua qui expulse 4 agents de la CIA en 1995 ou la réaction de J. Chirac en février 2003). L’antisoviétisme et, aujourd’hui, l’antipoutinisme ont bon dos. Le différentiel de puissance et les moyens américains mis à la disposition des actions françaises, en Afrique par exemple, dispensent ceux qui ont des états d’âme de s’arrêter sur la question.

    Pour compléter ce sujet qui ne nous éloigne qu’en apparence du sujet, on peut aussi recommander quelques films et séries.

    – Une surprenante série danoise « Borgen » dont la quatrième saison est en cours de diffusion.

    – Deux films français anciens de H. Verneuil mais qui n’ont rien perdu de leur actualité :

    – « Le président », 1961 avec un J. Gabin au sommet de son art.

    – « Mille milliards de dollars », 1982 avec P. Dewaere trop tôt disparu.

    En attendant que mûrisse la crise et que pourrissent les antagonismes, E. Macron laisse une Assemblée à son chaos et ses lieutenants préparer la scène et improviser le coup suivant. Pour le moment, c’est l’Ukraine qui va occuper toute son attention : Conseil européen des 23 et 24 juin à Bruxelles, Sommet du G7 en Allemagne du 26 au 28 juin et, pour terminer, le Sommet de l’OTAN à Madrid du 28 au 30 juin.

    Qui croira un instant que E. Macron sera ailleurs qu’à Paris ?

    Notes :

    1- Lire : Rochebrune (de) R., J.-C. Hazera (2013) : Les patrons sous l’occupation. Ed. O. Jacob, 959 p. Collectif (2009) : Histoire secrète du patronat français de 1945 à nos jours. Le vrai visage du capitalisme français. Arte éditions, La découverte. 791 p.

    2- Abdelhak Benelhadj. Les enjeux géopolitiques et de la dette grecque (Le Quotidien d’Oran, 04 et 05 juillet 2015)

    Le Quotidien d’Oran, 26 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Opposition #AssembleNationale

  • L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise

    L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise

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    Convention

    L’alliance du Parti socialiste avec La France Insoumise pour les élections législatives du 12 juin a fait grincer les dents chez de nombreux socialistes historiques, en allant de François Hollande a plusieurs de ses ministres. Pourtant, la direction du PS n’a que très peu hésité, ne consultant ni les adhérents du parti ni ses cadres, à rejoindre la coalition d’extrême-gauche, estimant que c’était la seule manière qu’avait le PS de garder une influence à l’Assemblée Nationale. Cette semaine, le juge des référés du tribunal de Créteil a donc demandé au PS d’organiser sous trente jours une convention nationale portant sur l’accord de la nouvelle alliance de la gauche, une décision qui ne remet pas en cause l’accord, a indiqué, hier, la numéro 2 du PS.

    Selon le jugement rendu mardi en fin de journée, l’accord de la nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES), conclu le 6 mai avec LFI, EELV et le PCF, a été dûment adopté par le Conseil national du parti mais «aurait dû faire l’objet d’une convention nationale», a expliqué la numéro 2 du parti, Corinne Narassiguin, précisant que le PS avait fait appel de cette décision. Le juge a demandé au Parti socialiste d’organiser une convention nationale dans un délai de 30 jours, «soit inévitablement après les élections législatives, car il est impossible d’organiser une telle convention plus rapidement», a-t-elle précisé, en tenant compte du temps nécessaire pour voter préalablement dans les sections, puis les fédérations, pour désigner les délégués de la convention nationale.

    «Cette décision ne remet pas en cause l’accord, ni les investitures du PS, ni le soutien du PS aux candidats des autres partis de la Nupes. Rien de ce que nous avons fait n’a été invalidé», a-t-elle insisté. De plus, alors que les plaignants, quatre militants non candidats aux législatives et qui n’ont pas de responsabilités dans les instances du PS, réclamaient un vote pour valider l’accord, «rien dans le jugement ne nous oblige à organiser une convention nationale avec vote», a-t-elle ajouté.

    «Dans le passé, nous avons fait d’autres accords qui ne sont jamais passés par une convention nationale», souligne-t-elle, estimant qu’il s’agit de «manœuvres politiciennes destinées à alimenter la division de la gauche, et qui favorise Emmanuel Macron et ceux qui préparent le prochain congrès du PS avec pour objectif de renverser la direction actuelle». «L’accord politique qui unit LFI, EELV, le PCF et le PS est plus vivant que jamais et notre campagne se poursuit sans changement», a-t-elle écrit dans un message interne au PS. Elle a rappelé que le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, était justement en déplacement hier à Caen, avec le chef de file des insoumis Jean-Luc Mélenchon, pour soutenir des candidats de la NUPES.

    Reste à voir quel sera l’avenir politique du PS après les législatives, après la lourde défaite et l’humiliation subie à la présidentielle avec une candidate socialiste ne récoltant que 1.75 % des suffrages. Le tout puissant parti à la rose est, en moins de dix ans, passé de parti présidentiel avec une majorité de députés à l’Assemblée Nationale à un parti contraint de mendier une alliance avec l’extrême-gauche pour continuer à subsister dans le champ politique. Ces militants eux, ont depuis longtemps rejoint Emmanuel Macron ou Jean-Luc Mélenchon, ne laissant qu’une poignée de fidèles à la loyauté exceptionnelle qui espèrent peut-être que le flamboyant parti d’autrefois renaisse de ses cendres.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 08/06/2022

    #France #Electionslégislatives #PS #France_Insoumise

  • Tunisie: L’annonce de Kaïs Saïed est « une étape importante »

    Tunisie: L’annonce de Kaïs Saïed est « une étape importante »

    Tunisie: L’annonce de Kaïs Saïed est « une étape importante » – Union européenne, élections législatives,

    L’Union européenne (UE) a considéré comme «une étape importante» l’annonce faite le 13 décembre 2021 par le président tunisien, Kaïs Saïed, portant sur des élections législatives, en Tunisie et sur le calendrier de leur mise en œuvre dans le courant de l’année 2022. Dans un communiqué, l’UE a affirmé que ces déclarations «constituent une étape importante vers le rétablissement de la stabilité et de l’équilibre institutionnels (…)».

    Le chef de l’Etat tunisien avait annoncé, durant la soirée du lundi, notamment la prolongation gel du Parlement jusqu’à la tenue d’élections législatives anticipées le 17 décembre 2022 et des réformes constitutionnelles.

    A cet égard, l’UE réitère son soutien à la Tunisie, «dans un contexte de crise pandémique, sociale et économique d’envergure dans le pays, y compris dans le cadre des discussions avec les partenaires financiers internationaux».

    #Tunisie #UE #Kaïs_Saïed #Elections_législatives

  • Les élections législatives au Maroc : un revirement de fortune

    Les élections législatives au Maroc : un revirement de fortune

    Maroc, élections législatives, PJD, #Maroc, #Elections, #PJD,

    Le 8 septembre, les électeurs marocains se sont rendus aux urnes pour choisir un nouveau parlement. Cet article explique pourquoi ces élections étaient si importantes, à quels défis le nouveau gouvernement devra faire face et ce que nous faisons pour relever certains de ces défis.

    Les élections de septembre ont représenté un changement majeur dans le paysage politique marocain. Le Parti islamiste modéré pour la justice et le développement (PJD), le plus grand parti au pouvoir depuis 2011, a subi une sévère défaite, perdant 90 % de ses sièges – passant de 135 sièges à 13. Le Rassemblement national des indépendants (RNI), un parti politique libéral Le parti dirigé par l’homme d’affaires et ministre de l’Agriculture Akhannouch est ressorti clairement vainqueur avec 102 sièges sur 395, suivi par Authenticité et Modernité (PAM) avec 87 sièges et le parti conservateur Istiqlal avec 81 sièges.

    Malgré les circonstances difficiles dues à la pandémie de COVID-19, le taux de participation a été élevé – 50,35 % des électeurs inscrits contre 43 % en 2016. Cette augmentation peut être attribuée à la décision d’organiser des élections législatives, régionales et locales le le même jour dans le but de stimuler la participation. De plus, un système de vote nouvellement introduit a modifié la façon dont les sièges sont attribués. Le nombre de sièges à la Chambre des représentants est désormais calculé sur la base du nombre d’électeurs inscrits – qu’ils aient voté ou non – plutôt que sur le nombre de voix obtenues. Ce nouveau mode de calcul, utilisé dans aucun autre pays au monde, devrait rendre plus difficile l’obtention de nombreux sièges pour les grands partis, au profit des petits.

    Alors que le peuple marocain a puissamment secoué le paysage politique avec ses bulletins de vote, le Maroc est une monarchie constitutionnelle dans laquelle le palais détient toujours de larges pouvoirs. La constitution de 2011 a délégué de nombreux pouvoirs du monarque au parlement et au gouvernement, mais le roi conserve le pouvoir de nommer le Premier ministre du parti qui remporte la majorité des sièges au parlement et nomme les ministères clés. Ainsi, le 10 septembre, le roi Mohammad VI a confié au leader du NRI, Aziz Akhannouch, le mandat de former un nouvel exécutif pour un mandat de cinq ans.

    Une nouvelle fenêtre d’opportunité pour la société civile

    Le succès du nouveau gouvernement dépendra de sa capacité à s’attaquer à certains des maux persistants du pays . Parmi d’autres défis structurels graves – y compris le chômage des jeunes et les conséquences multiformes de la pandémie de Covid-19 – la corruption représente toujours un problème central. La corruption du pays a non seulement un impact négatif direct sur ses citoyens, mais constitue également un obstacle majeur au développement économique et à l’efficacité des services publics. Selon l’ indice de confiance réalisé par l’Institut marocain d’analyse des politiques, environ 66% des citoyens marocains estiment que les efforts du gouvernement dans la lutte contre la corruption sont inefficaces.

    Le nouveau paysage politique et la prochaine « nouvelle génération de réformes et de projets » promus par un nouveau modèle de développement ambitieux annoncé fin mai de cette année, peuvent représenter une nouvelle fenêtre d’opportunité pour la société civile de renforcer son rôle clé dans la transparence et la lutte contre la corruption. Stratégies.

    L’ information et l’intégrité

    Le projet, dirigé par EPD en coopération avec Impact for Development (IFD) et Westminster Foundation for Democracy (WFD), soutiendra la société civile dans cet effort en évaluant, à travers un processus d’analyse inclusif et participatif, l’efficacité des politiques de transparence pour identifier les défis et lacunes. Le projet fera également progresser les efforts de lutte contre la corruption de la société civile en fournissant des outils numériques pour suivre et évaluer la mise en œuvre de ces politiques en collaboration avec les autorités publiques et les institutions indépendantes. Dans ce cadre, l’ INSPIRED La méthode de dialogue politique, développée par EPD, à partir de 2022, ouvrira des espaces de discussions dynamiques entre les acteurs de la société civile et les autorités publiques nouvellement élues pour donner un nouvel élan à la communauté existante travaillant dans le domaine de la transparence et faciliter les échanges entre acteurs partageant les mêmes idées.

    European Partnership for Democracy, 06/10/2021

  • Maroc : Un milliardaire pour premier ministre

    Maroc : Un milliardaire pour premier ministre

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    Aziz Akhannouch, le politicien marocain qui a battu en brèche le parti islamiste marocain PJD et a été chargé depuis le 10 septembre 2021 par le roi du Maroc de former un nouveau gouvernement, est un milliardaire classé chez Forbes.

    Akhannouch est en effet le PDG d’Akwa Group, un conglomérat marocain particulièrement actif dans le secteur pétrolier et gazier.

    Forbes a estimé sa valeur nette à 1,4 milliard de dollars en novembre 2013, selon les informations qu’on trouve sur Wikipédia.

    Selon la même source, Akhannouch a hérité Akwa de son père en 2020, et était 12ème sur la liste annuelle de Forbes des milliardaires les plus riches d’Afrique, avec une valeur nette estimée à 2 milliards de dollars.

    Il est ainsi, après Néjib Mikati au Liban, le 2ème milliardaire arabe à prendre la tête d’un gouvernement.

    African Manager, 20 septembre 2021

  • Maroc : Les islamistes doutent de la régularité du scrutin

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    Pour avoir cautionné le processus de normalisation des relations diplomatiques israélo-marocaines, les islamistes ont subi une défaite cinglante aux dernières législatives en passant de 125 à 13 sièges au Parlement.

    Quelques jours après leur cinglante défaite aux législatives, les islamistes marocains continuent de crier à la fraude. Le parti islamiste PJD a dénoncé “les violations et les irrégularités” qui ont émaillé les dernières élections générales au Maroc, où il a essuyé une déroute historique, selon un communiqué diffusé hier.

    Le Parti de la justice et du développement (PJD) “dénonce les violations et les irrégularités qu’ont connues les élections”, dont “l’usage massif de l’argent, la manipulation des procès-verbaux ou encore les noms rayés des listes électorales ou ceux y figurant doublement”, accuse le communiqué clôturant une session extraordinaire du conseil national du PJD tenue samedi à huis clos.

    Ces “formes de corruption électorale ont abouti à l’annonce de résultats qui ne reflètent pas la teneur de la cartographie politique et la libre volonté des électeurs”, estime le parti islamiste modéré, qui a déploré “une régression de notre expérience démocratique”.

    Selon le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, les opérations de vote se sont déroulées “dans des circonstances normales, hormis des cas isolés”. Au pouvoir depuis dix ans, sans jamais véritablement gouverner, le PJD s’est effondré aux législatives, passant de 125 sièges à 13 sur un total de 395.

    L’ampleur inattendue de la défaite s’est confirmée avec les élections locales, tenues le même jour : le parti a dégringolé de 5 021 élus à 777 aux communales et de 174 sièges à 18 aux régionales contre 174. En fin de campagne et le jour du vote, les islamistes avaient déjà fait état de “graves irrégularités”, citant des achats de voix et de candidats ainsi que “la distribution obscène d’argent” à proximité de bureaux de vote.

    Le PJD “est à un tournant important où nous pouvons questionner nos choix (…) sans succomber à la psychologie de la défaite”, a dit samedi son secrétaire général démissionnaire, Saâd Eddine El-Othmani, dans la réunion à huis clos.

    Le parti a convoqué un congrès extraordinaire “fin octobre” qui choisira une nouvelle direction après la démission collective du secrétariat général au lendemain de la débâcle électorale. “Nous sommes encore sous le choc. C’est comme si le parti était en réanimation, mais nous ambitionnons de le ressusciter”, a promis une responsable du PJD Amina Maelainine.

    C’est le parti libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), considéré comme proche du palais royal, qui a triomphé le 8 septembre, raflant 102 sièges à la Chambre des représentants.

    Son patron, le milliardaire Aziz Akhannouch — désigné depuis chef du gouvernement par le roi Mohammed VI —, a lancé des tractations avec les partis représentés au Parlement — mis à part le PJD retourné dans l’opposition — pour former une coalition gouvernementale.

    Liberté, 20/09/2021

  • Maroc: Le PJD analyse sa déroute électorale

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    Le groupe Lafarge impliqué dans l’occupation marocaine du Sahara occidental

    Le PJD a décidé de convoquer un congrès extraordinaire «fin octobre» qui choisira une nouvelle direction après la démission collective de son secrétariat général au lendemain de la débâcle électorale, après dix ans de «pouvoir».

    Le parti islamiste marocain PJD s’est réuni, samedi, à huis clos pour tirer les enseignements de sa débâche historique lors des élections générales du 8 septembre au Maroc, après une décennie au pouvoir. Le Parti de la justice et du développement (PJD) «est à un tournant important où nous pouvons questionner nos choix (…) sans succomber à la psychologie de la défaite», a reconnu son secrétaire général démissionnaire, Saad Eddine El Othmani, lors d’une session extraordinaire du conseil national du parti, cité par le site pjd.ma. «Nous sommes confrontés à une phase de remous mais pas à la fin de l’Histoire», a toutefois assuré le chef du gouvernement sortant au cours de cette réunion organisée par visioconférence.

    Le PJD a décidé de convoquer un congrès extraordinaire «fin octobre» qui choisira une nouvelle direction après la démission collective de son secrétariat général au lendemain de la débâcle électorale. Au pouvoir depuis dix ans, ce parti islamiste modéré s’est effondré à l’issue du scrutin législatif, passant de 125 sièges dans l’assemblée sortante à 13 sur un total de 395. L’ampleur inattendue de la défaite s’est confirmée avec les élections locales, tenues le même jour que les législatives: le parti a dégringolé de 5.021 élus à 777 aux communales et de 174 sièges à 18 aux régionales contre 174. «Nous sommes encore sous le choc. La situation du parti est difficile. C’est comme s’il était en réanimation, mais nous ambitionnons de le ressusciter», a promis samedi une responsable du PJD, Amina Maelainine.

    C’est le parti libéral du Rassemblement national des indépendants (RNI), considéré comme proche du palais royal, qui a «triomphé», lors des dernières élections, raflant 102 sièges à la Chambre des représentants. Son patron, le milliardaire Aziz Akhannouch – désigné dès le lendemain de ll’officialisation des résultats du scrutin, chef du gouvernement par le roi Mohammed VI dont il est proche -, a lancé cette semaine des tractations avec les partis politiques représentés au Parlement en vue de former une coalition gouvernementale. Mais le PJD n’a pas pris part à ces discussions, ayant décidé de retourner dans l’opposition.

    Par ailleurs, l’Instance sahraouie contre l’occupation marocaine (ISACOM) a dénoncé l’implication de Lafarge Ciments Sahara, filiale du groupe LafargeHolcim, dans le soutien à l’occupation marocaine du Sahara occidental. Dans un communiqué cité par l’Agence de presse sahraouie (SPS), l’instance sahraouie a estimé qu’en investissant dans un projet en partenariat avec la holding royale «Al Mada» à Layoune occupée, la compagnie internationale s’implique dans un crime contre l’humanité au Sahara occidental.

    «Plusieurs multinationales continuent de se soustraire à leurs obligations juridiques et morales et aux exigences du droit international au Sahara occidental en lien avec la question de l’exploitation des ressources naturelles des territoires dont les peuples n’ont pas encore exercé leur droit à l’autodétermination, et ce, en violation de la Charte des Nations Unies, en particulier l’article 73», a affirmé l’ISACOM.

    Et d’expliquer que ces sociétés font des investissements et concluent des contrats commerciaux avec les autorités d’occupation marocaines contre la volonté et les intérêts du peuple sahraoui. Faisant l’objet d’une information judiciaire, le cimentier français Lafarge est soupçonné d’avoir versé des fonds à des groupes terroristes en Syrie, a souligné le communiqué, rappelant la décision de la cour de cassation française, en date du 7 septembre 2021, invalidant l’annulation des poursuites pour complicité de crime contre l’humanité.

    Selon l’instance sahraouie, LafargeHolcim a fait des investissements dans les territoires occupés du Sahara occidental, au mépris du droit international et des droits inaliénables du peuple sahraoui, notamment à l’autodétermination et à l’indépendance. L’ISACOM a demandé au groupe franco-suisse LafargeHolcim de cesser de soutenir l’occupation du Sahara occidental en mettant fin à la présence illégale de sa filiale dans les territoires sahraouis occupés.

    L’Expression, 20/09/2021

  • Maroc: Les élections vont révéler l’emprise du Parlement (Reuters)

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    RABAT, 3 sept (Reuters) – Lorsque les Marocains éliront un nouveau parlement la semaine prochaine, il s’agira probablement d’un organe encore moins influent que ses prédécesseurs récents grâce à une nouvelle loi électorale et à des mesures progressives du roi pour réaffirmer son rôle dominant.

    Une décennie après que les manifestations du printemps arabe ont conduit le roi Mohammed VI à donner plus de pouvoirs au parlement élu et au gouvernement qu’il aide à former, il a ramené la plupart des décisions importantes dans les murs du palais.

    « Au Maroc, nous avons une institution forte, la monarchie, qui éclipse le reste des acteurs politiques », a déclaré Mohammed Masbah, chef d’un groupe de réflexion marocain indépendant.

    Les plans de développement et les grands projets économiques du Maroc ont été initiés par le monarque plutôt que par le gouvernement, et plutôt que de laisser le Premier ministre – issu du plus grand parti parlementaire – sélectionner les ministres clés, le palais l’a fait lui-même.

    Avec l’avènement de la pandémie, la monarchie a encore consolidé son autorité exécutive, prenant le contrôle de la plupart des décisions stratégiques, de l’achat de vaccins à l’aide économique.

    Souvent, le Premier ministre Saadedine El Othmani semblait être la dernière personne au courant des initiatives majeures – y compris l’accord de l’année dernière pour renforcer les liens avec Israël, ce dont avait nié l’avènement.

    Désormais, une nouvelle loi électorale poussée par un ministre de l’Intérieur qui a été sélectionné par le palais rendra plus difficile pour les grands partis d’obtenir beaucoup de sièges, ce qui signifie que le parlement sera plus fragmenté et tout gouvernement qui émergera encore plus faible qu’auparavant.

    PARLEMENT FRAGMENTÉ

    Les Marocains qui espéraient que les réformes du printemps arabe pourraient conduire à de véritables choix électoraux ont été déçus : le processus de constitution de coalitions et de rester en bonne odeur avec le palais a laissé la plupart des partis proposer des politiques similaires.

    « Au Maroc, la monarchie s’attribue le mérite et le gouvernement prend le blâme », a déclaré Masbah.

    Le parti islamiste modéré PJD, qui a remporté le plus de sièges à chaque élection depuis 2011 et a pris la tête de la formation du gouvernement, a sans doute été le plus grand perdant politique.

    Pris entre le contrôle du palais sur les plus grands ministères et la nécessité de partager les portefeuilles entre les partenaires de la coalition, il a eu peu de postes ministériels. Pendant ce temps, le parlement a fait adopter une loi autorisant la culture du cannabis contre la position du PJD.

    La nouvelle loi électorale, à laquelle s’est également opposée le PJD, réduira encore son influence en modifiant la façon dont les sièges parlementaires sont attribués, ce qui rendra plus difficile pour les partis d’obtenir un grand nombre de sièges.

    « Les réformes électorales… sont susceptibles de conduire à l’élection d’un parlement très fragmenté », a déclaré Amal Hamdan, analyste des systèmes électoraux. Cela affaiblirait probablement tout gouvernement qui émergerait, renforçant encore la monarchie, a-t-elle déclaré.

    Si la loi avait été appliquée lors des élections de 2016, le PJD aurait eu un quart de sièges en moins et serait arrivé deuxième, a déclaré Abdelaziz Aftati, un haut dirigeant du PJD. Bien que les sondages électoraux soient interdits, les analystes s’attendent à ce que le PJD perde du terrain lors du vote du 8 septembre.

    Le parti pense qu’il a été élaboré spécifiquement pour réduire son influence. Cependant, bien qu’il soit le plus grand parti au parlement et le chef de la coalition, il n’a pas pu empêcher son adoption.

    « Nous accepterions d’entrer dans l’opposition si c’est le libre arbitre du peuple exprimé par des élections équitables. Mais pas par des règles antidémocratiques », a déclaré Aftati.