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  • Algérie : Gros caciques et jeunes députés ?

    Auteur : Abdelkader Benabdellah

    La prochaine APN fraîchement élue sera sans nul doute une assemblée de jeunes… Mais, il faudrait comprendre le mot jeunesse dans l’acception, de manque d’expérience, notamment, dans les luttes des rouages du pouvoir. Une APN est constitutionnellement, chargée, entre autres, au contrôle et à la supervision de l’action gouvernementale …

    Ces jeunes députés seraient-ils capables de mener la vie dure aux ministres du président Tebboune? Il ne faudrait pas, justement, anticiper les événements… parfois et même plusieurs fois l’on se trompe de jugement envers les autres… enfin, ce qui nous intéresse dans ce genre de situation délicate, ce sont bien le niveau instructif, le nationalisme authentique et l’intégrité morale du député …même, s’il connaît peu, il apprendra avec le temps à connaître trop.

    Le peuple en a marre de ces députés maffieux issus du système des quotas, des tractations secrètes, de la vente des candidatures et de l’argent sale. Et, finalement l’on aboutit à quelques chose ressemblant à l’ancienne Assemblée algérienne des années 40, composée d’une pléiade de béni oui- oui. Ce genre d’assemblée est, généralement faite, en vue de répondre à une nécessité de meubler un décor trompe l’œil, visant à cacher une situation en détresse, qui serait en train de perdre de la vitesse sur le terrain… Que ce soit au cours d’un régime d’occupation étrangère ou d’un simulacre Etat national. Tout le monde était au courant, j’espère, sur la manière dont l’Assemblée sortante a été élue. Et d’ailleurs, toutes les assemblées élues de la république -APC, APW- avaient été imposées au peuple de la même manière. C’est-à-dire la manière forte, assaisonnée de filouterie et de la loi de l’argent sale… l’Etat, au fait n’existait pas, il y avait un système politique nantissant toutes les caractéristiques, sauf celui d’un Etat, selon les normes.

    Il faudrait suivre et attendre l’exercice de cette APN …suivre les interventions de ces jeunes députés sur le tas et quand il s’agirait des questions pertinentes de l’Etat, soumises à des débats législatifs. D’ailleurs, ce sont nos représentants n’est-ce pas? Ils sont là-bas, dans l’unique but de nous représenter en tant que nation. Ils sont là-bas, afin de représenter les intérêts de toute la nation. Ils vont faire face à un système politique, des mentalités, des comportements tordus, durcis avec le cumul des années et qui sont très difficiles à détordre.

    Toutes les tentatives de redressement ont été vouées à l’échec, pourquoi? Et bien, parce que les esprits tordus éprouvent à chaque occasion voire à chaque tournant une résistance opiniâtre à toutes intentions de redressement de la situation…pourquoi au fait? Et bien, parce que l’on y trouve son compte dans cette condition marécageuse…

    Le Carrefour d’Algérie, 20 juin 2021

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  • Algérie : Rien à fêter. Rien n’a changé !

    par Malika Boussouf

    Parce que les défenseurs du système ne renoncent pas à l’idée de sauver ce dernier, ils œuvrent à reconduire le personnel qui va prolonger sa vie. Je ne saurais dire pourquoi, à l’annonce des résultats, j’ai repensé au FLN et à l’effronterie de ses soldats. Comme celle d’un Si Afif, redresseur de talent, chef de file des fossoyeurs d’un Benflis, qui avait conduit la rébellion contre ce dernier avec la bénédiction du clan Bouteflika. Il avait délogé le SG d’alors au bout de longues semaines de résistance d’un camp qui avait fini par renoncer.

    Un Si Afif, plus tard, accusé de s’en prendre à la réputation de l’actuel patron de l’ex-parti unique. Cette chronique n’a pas vocation à s’étendre sur les intrigues de palais qui, depuis près de 60 ans, imposent la décision, alimentent l’islamisme rampant et multiplient les alliances qui construisent les privilèges. Revenons plutôt au Parlement et à ses prérogatives. Celles dont on a un mal fou à détailler le contenu. Lorsque l’on vous annonce que ce dernier va enfin se mettre au turbin pour de bon et au nom de «l’Algérie nouvelle», vous auriez presque envie d’y croire. Même s’il ne faut pas attendre qu’ils en fassent davantage, députés et sénateurs, d’ordinaire, en rupture totale avec un électorat de plus en plus maigrichon, mettent de temps en temps le bazar. On s’y agite soit pour rappeler l’abus de confiance familier au Parlement soit pour y faire illusion. Après tout, il y a bien des Algériens qui y croient encore, non ? Peu importe qu’ils soient peu nombreux à apprécier la façon dont on méprise leurs attentes.

    Personnellement, j’aime bien m’entendre dire que les détenteurs du pouvoir législatif, connus, toutes tendances confondues, pour être payés à ne rien faire, vont s’atteler à la tâche ou faire semblant de s’intéresser aux dossiers soumis à leur approbation.

    Les journalistes accrédités pour couvrir les séances ne rapportent jamais, ou presque, combien ils sont à interpeller les ministres qui défilent à la tribune. Le roi est mort, vive le roi ! Ceux qui ont la chance de refaire un mandat savent que si on les a confirmés à la kermesse qui va suivre, c’est que l’on en a encore besoin.

    Le Soir d’Algérie, 20 juin 2021

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  • Algérie : Contours d’une majorité présidentielle

    Quelle majorité à l’APN ? Cette question a été posée avant même l’organisation des législatives anticipées du 12 juin dernier. Elle s’est posée aussi avec acuité au lendemain de l’annonce des résultats provisoires du scrutin qui ont donné une composante mosaïque de la future Assemblée, où aucune majorité ne se dégage malgré la victoire du FLN qui s’est adjugé 105 sièges. Depuis mercredi dernier, on commence à connaître la réponse. La majorité sera, à moins d’une surprise de dernière minute, « présidentielle’’ .

    Une initiative vient d’être lancée dans ce sens. Elle est l’œuvre de certains indépendants. Ces futurs députés ont, avant même la confirmation officielle de leurs résultats par le Conseil constitutionnel (Cour constitutionnelle en vertu du dernier amendement de la Constitution), lancé des appels au soutien du programme du chef de l’Etat. A titre individuel ou par groupe, ces « indépendants » commencent, depuis mercredi dernier, à rendre publics des communiqués appelant les nouveaux élus non partisans « à rejoindre l’initiative ». « Nous appelons tous les indépendants à rejoindre cette initiative pour préserver la stabilité du pays et participer à son développement », précisent par exemple trois députés de la wilaya de Bordj Bou Arreridj dans un communiqué signé, le 16 juin dernier.

    Un autre élu de Tindouf abonde dans le même sens. « J’annonce ma participation à l’initiative lancée dans le cadre de la coalition des listes indépendantes pour soutenir le programme du président de la République pour des réformes globales qui consolideront la nouvelle Algérie », écrit-il dans un autre communiqué. Ce n’est que le début. La course au soutien du chef de l’Etat fera sans doute rage dans les prochains jours.

    Selon certaines sources, d’autres élus sur des listes indépendantes s’apprêtent à leur emboîter le pas dans les jours à venir. Pour rappel, 78 sièges dans la future APN sont revenus aux indépendants qui deviennent ainsi la deuxième force à l’Assemblée. Mais de nombreux élus sur les listes indépendantes sont des militants des partis politiques qui siègeront aussi à l’APN.

    En effet, des partis dits du pouvoir, en l’occurrence le FLN et le RND et ceux qui gravitent dans sa mouvance, à l’image du front El Moustakbel et El Bina, doivent s’inscrire dans ce sillage. Les dernières déclarations de leurs responsables le confirment. Ils ont même l’intention d’intégrer le prochain gouvernement. Même scénario pour le parti islamiste, le MSP, dont le président Abderrazak Makri avait fait des clins d’œil au chef de l’Etat, mercredi dernier. Il faut donc attendre la position de Jil Jadid de Sofiane Djilali qui a été laminé lors de cette élection, puisqu’il n’a obtenu qu’un seul siège.

    Samir Rabah

    L’Est Républicain, 19 juin 2021

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  • Algérie : La bataille de la crédibilité

    L’épreuve du bac suscite un intérêt particulier chez la communauté éducative, mobilisée pour réussir ce rendez-vous de toutes les attentes. Il s’agit, ni plus ni moins, d’assurer l’accès de la nouvelle génération au monde universitaire, frappé, à l’heure des réformes profondes, du sceau de l’excellence et de la nécessaire adaptation aux défis technologiques.

    L’enjeu est, donc, vital pour les 732.000 candidats appelés, à partir d’aujourd’hui, à passer cette étape décisive dans leur parcours scolaire. Le taux de réussite appréciable de 53,3% enregistré l’année dernière laisse espérer une évolution satisfaisante, favorisée par la mise en place de toutes les conditions sanitaires, sécuritaires et pédagogiques.

    Dans un contexte encore marqué par la persistance de la pandémie, le respect absolu du protocole sanitaire est une exigence fondamentale pour éviter le risque de contagion. La mise en place d’un plan spécial vise également à garantir un bon déroulement des épreuves et l’égalité des chances des candidats, en procédant à la sécurisation des épreuves, des centres d’impression et de l’opération de transfert et de distribution des sujets d’examen. Les unités, les brigades et les patrouilles de contrôlede la Gendarmerie nationale, déployées en grand nombre sur les axes routiers, veillent au grain. Elles participent activement à la régularité de l’épreuve, tributaire, à la lumière des enseignements des précédentes sessions, d’une maîtrise totale de la fluidité du trafic routier et de la lutte contre le phénomène pernicieux de la fraude et des fuites des sujets.

    L’alibi du retard a souvent été évoqué par des candidats susceptibles objectivement de recourir aux réseaux sociaux, coupables de diffusion des sujets d’examen. Le doute est permis. Le cas de la fuite du sujet de la langue arabe, lors du BEM 2021, diffusé quelques minutes seulement après la distribution des copies, l’autorise amplement. En baisse, le phénomène pernicieux n’en reste pas moins une préoccupation majeure.

    En aucune manière et sous quelque prétexte que ce soit, la crédibilité du bac ne doit souffrir de pratiques, rédhibitoires, attentatoires aux valeurs d’intégrité et d’équité. Une bataille légitime est engagée pour mettre fin à la triche et réprimer, avec toute la rigueur de la loi, les fraudeurs d’où qu’ils viennent, qui assurément n’ont pas leur place dans un système éducatif performant et compétitif.

    Horizons, 20 juin 2021

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  • Algérie : Un goût d’inachevé !

    Depuis la fin de journée, mardi dernier, après la divulgation des résultats officiels, même partiels, des élections législatives, les réactions fusent de toutes parts. Les heureux, pas nombreux, fiers de leur victoire, et les malheureux (qui ont participé et rien gagné), presqu’aphones.

    Des états d’âme causés par 23 % de l’électorat. Les 77% des personnes qui ont préféré s’abstenir que de mettre un bulletin dans l’urne étaient par contre dans une autre «dimension». Il y a parmi eux, ceux qui vociféraient en découvrant les résultats annoncés, déçus et clamant, surtout sur les réseaux sociaux, leur désespoir. Il y a également les autres, qui n’ont pas hésité à crier «victoire». Avec un peu plus de 23% de taux de participation, les boycotteurs, essentiellement les plus «visibles» d’entre eux, se congratulaient presque. Selon eux, et souvent ils veulent s’en convaincre et convaincre ceux qui les écoutent, le chiffre représente, avant tout, leur poids dans la société. Ils expliquent que s’il y a eu autant de défections de la part des citoyens, c’est que l’option choisie et affichée était la bonne.

    Néanmoins, c’est indéniablement un raccourci trop facile. C’était d’autant léger que c’est absolument le même «raisonnement» d’il y a quatre ans (législatives 2017), d’il y a neuf ans (2012), et d’il y a au moins vingt-quatre ans.

    Le post-12 juin devrait pourtant faire réfléchir tout le monde, quel que soit son bord. Il est impossible d’espérer avancer si les mêmes réflexes d’antan sont adoptés, alors qu’il est question juste d’adaptation. La société a changé et les espoirs ont grandi avec le temps. Et depuis le 22 février 2019, la rupture, même si certains ne veulent pas la voir, ou refusent d’y croire, est bien là. Tous les espoirs étalés ne peuvent pas disparaître aussi facilement. Certes, le goût d’inachevé est criant mais est-ce une raison de baisser les bras ? Le chemin ne peut pas être court, encore moins facile à parcourir. Un marathon débute toujours par un petit pas.

    Ceux qui sont choqués de voir, encore une fois le FLN en tête d’affiche n’auraient pourtant pas dû avoir cette réaction. Les appels à mettre l’ex-parti unique au musée n’ont aucun poids devant la réalité du terrain. Cette attitude de demander au «pouvoir» d’écarter un parti politique ressemble trop à des demandes d’«assistance». Pourtant, c’est clair. Quand on est convaincu de ce qu’on fait, on n’a pas à recevoir, mais à prendre, et les droits s’arrachent…

    Reporters, 17 juin 2021

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  • Algérie : Des législatives et des interrogations

    Voilà une semaine depuis la tenue des élections législatives et l’onde de choc des résultats tarde à s’estomper. Alors que les Algériens ne se sont pas encore remis de la puissante secousse née de la victoire du PFLN et du RND qu’on a cru naïvement enterrés par l’insurrection citoyenne du 22 février 2019, le scrutin révèle d’autres petits secrets. Le président du Conseil constitutionnel Kamel Feniche a ainsi révélé avant-hier que pas moins de 400 recours ont été déposés par des partis et des candidats ayant participé aux législatives. Énorme pour une assemblée devant accueillir juste 407 députés ! Il s’avère finalement que le scrutin ne soit pas vraiment aussi «honnête et transparent» que ne le claironne le président de l’ANIE, Mohamed Charfi.

    Si la fraude ne se pratique plus en quantité industrielle comme ce fut le cas sous le règne de Bouteflika et sa clique, tout n’est pas nickel non plus aujourd’hui. Du coup, il va falloir patienter encore quelques jours avant que le conseil constitutionnel de Kamel Feniche ne tranche sur ces recours et rende son verdict. Pour autant, il ne faudrait pas s’attendre à un bouleversement de la carte politique telle que dessinée par le scrutin du 12 juin boycotté faut-il le rappeler par 77% du corps électoral.

    L’ex parti unique et son clone le RND sont d’ores et déjà assurés de pouvoir remettre en selle l’alliance présidentielle pour servir de béquille politique au président Tebboune comme ils l’avaient fait des années durant pour Bouteflika. Vus sous cet angle, les résultats des dernières législatives ressemblent à s’y méprendre à toutes les précédentes. Même la respectable présence de la femme à l’assemblée populaire nationale qu’on exhibait jadis comme un trophée de guerre … démocratique a été cette fois, sacrifiée. Elles seront seulement 34 à porter la voix de la femme dans un hémicycle dominé par une forêt d’hommes. Même les jeunes ayant servi fortement dans la propagande en faveur de ces élections ne seront pas présents en masse.

    Mis à part quelques heureux élus parmi les « fils à…papa,» l’assemblée nationale sera peuplée essentiellement de vieux loups et autres habitués des lieux.. C’est dire tout compte fait que l’APN sortante qui portait les mêmes couleurs du PFLN et du RND est, ironie du sort nettement plus crédible que celle où siégeront les enfants de Bouguetaya et Bengrina. Ces derniers disposent au moins d’un peu plus de culture de l’État par rapport à leurs rejetons qui eux, vont entamer la vie active par ce poste de député… Grassement payé, il est vrai.

    Imane B.

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  • Algérie : Un acquis indéniable

    Les rapports des jeunes Algériens à la politique semblent connaître une mutation positive.
    Le temps où la jeunesse ne daignait même pas retirer sa carte de vote est révolu.
    La place est faite à celle qui, présentement, s’investit complètement pour mettre fin à sa marginalisation. La jeunesse ose maintenant s’engager et bousculer l’ordre établi à coups de rentes viagères.

    La nouvelle APN a ouvert ses portes à de nombreux jeunes députés qui se sont imposés en force dans ces législatives du 12 juin. Ils ont exprimé leur ambition de peser de tout leur poids et de jouer un rôle important dans le remodelage de la scène politique.

    Cette percée remarquable n’a rien de surprenant. Elle était prévisible du fait que la Constitution, amendée en 2020, encourage la jeunesse à participer à la vie politique. Dans ce sillage, l’article 73 de la Loi fondamentale stipule que l’Etat veille à réunir les moyens institutionnels et matériels à même de développer les capacités de la jeunesse et à encourager son potentiel créatif.

    En plus de leur jeune âge, beaucoup de nouveaux députés jouissent d’un niveau universitaire.Les chiffres sont éloquents. Mohamed Charfi, président de l’ANIE, rappelle que plus de 13.000 jeunes étaient candidats parmi les 10.468 candidats issus de partis et 12.086 candidats indépendants.C’est là un acquis indéniable et fondamental pour les institutions de la République appelées à répondre à une impérative redynamisation de leurs missions et à reconquérir la confiance des citoyens.

    Ce potentiel, éminemment juvénile, a réalisé une gageure, tirant profit de l’engagement du président de la République qui n’a jamais cessé d’inciter les jeunes à s’impliquer de manière à apporter du sang neuf et de nouveaux visages aux institutions.

    «Je sais qu’il y a un engouement pour ces législatives, notamment chez les jeunes, alors que tout récemment, ils ne s’inscrivaient même pas sur les listes électorales», avait-il indiqué, précisant que «plus de 50% de la population a moins de 30 ans». L’occasion est offerte aux jeunes de prouver ce dont ils sont capables et d’apporter la plus-value tant attendue par les citoyens avec le sens des responsabilités, de la patience et de l’audace. Il n’est pas exclu de voir émerger de jeunes partis, souvent en perte de vitesse, qui œuvreront à s’affirmer sur la scène politique.

    A cet effet, l’universitaire Laïd Zaghlami a qualifié le rajeunissement de l’APN de saut qualitatif, regrettant que certains observateurs reprochent aux jeunes leur manque d’expérience, d’anciens députés, autrement plus âgés et plus expérimentés, s’étaient distingués par des affaires de corruption et d’argent sale.

    Cela étant, les nouveaux élus ne doivent pas perdre de vue qu’ils sont comptables vis-à-vis de la population dans la prise en charge de ses préoccupations. Ces législatives représentent une étape charnière qui sera suivie par d’autres échéances pour lesquelles le peuple sera appelé à choisir ses représentants sur la base de la compétence et de l’intégrité.

    EL MOUDJAHID, 19 juin 2021

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  • Algérie : Bengrina et le « viagra politique »

    « En vrac » par Madjid Khelassi : Humour à la petite semaine

    Bengrina Abdelkader , chef de parti de son état, et client fidèle de tous les systèmes, fait une sortie tonitruante et ce juste après avoir accompli son devoir électoral le 12 juin 2021.

    Il déclare- avec un ton empreint d’un sérieux sûrement de circonstance- que Saidal devrait commercialiser un Viagra politique, afin de pousser les électeurs à s’impliquer davantage dans la politique.

    Sans se démonter et sans limite, il affirme avoir demandé au groupe pharmaceutique éponyme de produire ce Viagra afin de stimuler l’envie politique chez les citoyens.

    Fanatisme politique sous tendu par un don de chercheur en molécules ou essai raté d’un humour de bas étage ? Bengrina, se la jouant homme politique, oublie que la décence est la première qualité chez tout prétendant à ce statut.

    Qu’a cela ne tienne , le président du parti el Bina , habitué aux polémiques commanditées , joue tout seul, et comme il l’entend, dans le désert politique algérien, sans qu’a aucun moment il soit remis à sa place.

    Humour à la petite semaine où saillies destinées plus à exclure qu’à rassembler ? C’est un lyrisme bas de gamme par lequel est hoqueté le glauque . Comme si débiter n’importe quoi est devenu un art politique.

    Un chef de parti politique voulant arroser son acte électoral par une sortie qui marquerait les esprits ? C’est raté et nauséabond.

    Ah les partis politiques et leurs animateurs…Miroirs aux girouettes, qui dansent selon la partition du prince du moment, et qui font les pitres quand il s’agit d’être sérieux , et qui sont nuls quand il est préconisé d’être à la hauteur.

    Entre les opportunistes que tente l’aventure politique et qui s’y collent en faisant les beaufs , il y’a une distance qui s’appelle la dignité qui malheureusement n’imprègne pas les bouffons.

    La sortie, du président d’un parti politique au sortir d’un bureau de vote, finit en une vulgaire nouba chez les danseurs sans talent d’un système, qui a toujours confondu humour et dérapage commandé.

    La Nation, 16 juin 2021

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  • Algérie : Quelle mission pour la nouvelle APN

    La coloration nationaliste de l’APN est acquise à la vue de la victoire du FLN, talonné par le RND et le Front El Moustakbel. Les promesses des islamistes et des démocrates n’auront pas convaincu les électeurs. Ces derniers ont ainsi montré leur attachement au courant qui a toujours gouverné le pays. On peut donc aisément conclure que les Algériens sont soit proches du courant nationaliste, une petite partie continue de faire confiance aux islamistes, mais la majorité d’entre eux ne voient pas dans les discours des uns et des autres motif à le soutenir pour le mettre à la tête du pays.

    Cela revient à dire qu’en attendant qu’émerge une alternative digne de ce nom, la société s’accommode du courant nationaliste et attend la manutention de la scène politique pour s’impliquer électoralement. Les électeurs auraient pu le dire dans les urnes en y mettant des bulletins nuls, mais ils ont préféré l’abstention. Une attitude peut être discutable. Il reste néanmoins qu’elle ne signifie pas un désintérêt de la chose publique, preuve en est, le sursaut du 22 février 2019.

    Cela étant dit, l’Algérie disposera, dans très peu de temps, d’une nouvelle Assemblée nationale populaire, dont la caractéristique principale est le profil de ces députés. Ces derniers tranchent avec les composantes précédentes de l’APN, en ce sens qu’ils concrétisent le renouvellement générationnel tant attendu du personnel politique national. Il faut dire cependant que cela ne signifie pas la fin des problèmes et des contradictions, mais, espérons-le, une approche novatrice susceptible de faire évoluer les choses dans le bon sens. L’objectif sera de se rapprocher de la gestion rationnelle plus proche des sociétés plus développées que la nôtre. A ce propos, les nouveaux députés et les ministres pour lesquels il voteront leur confiance auront la mission complexe de proposer une démarche susceptible de heurter quelque peu les Algériens dans leur confort. Et pour cause, avec les centaines de milliers de véhicules prêtes à être importées dans les 12 prochains mois, témoignent de l’importante dépense que consent la société, sans réelle plus value sur l’économie du pays. Cela doit changer ou à tout le moins évoluer dans le bon sens.

    Le citoyen est en droit de connaître les forces et les faiblesses des lois que votent ses représentants à l’APN. Et ce ne sont pas quelques émissions de télé ou de radio balancées sur les grilles des programmes comme des cheveux dans la soupe qui assureront une mission d’information. Le débat doit être plus large. A ce propos la chaîne parlementaire est la solution…

    Par Nabil G.

    Ouest Tribune, 18 juin 2021

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  • Algérie : Coudées franches pour Tebboune

    par Mohamed Kebci

    Visiblement, le président de la République aura toute la latitude de composer son gouvernement sur la base d’une majorité parlementaire à la lumière des résultats préliminaires du scrutin législatif anticipé de samedi dernier.

    M. Kebci – Alger (Le Soir) – Abdelmadjid Tebboune a les coudées franches pour composer l’exécutif qui aura à poursuivre sa feuille de route. La configuration de la Chambre basse du Parlement issue des élections législatives anticipées de samedi dernier lui donne, en effet, toute la latitude de composer son gouvernement sans trop d’encombres. Les partis sortis grands vainqueurs de ce scrutin ont tous, ou presque, signifié bien avant ces élections, et viennent de la réitérer, leur disponibilité à accompagner le chef de l’État dans son chantier de la nouvelle Algérie.
    Ainsi, le parti du Front de la libération nationale, premier à l’issue de ces élections avec 105 sièges parlementaires, le Rassemblement national démocratique avec 57 sièges et le Front el Moustakbal avec 48 sièges, qui, à eux seuls, peuvent constituer une majorité parlementaire d’appui au chef de l’État, ont d’ores et déjà signifié leur disponibilité pour ce faire.

    «Nous l’avons clairement dit bien avant ces élections et nous l’avons réitéré maintes fois durant la campagne électorale et nous le répéterons encore aujourd’hui : nous sommes partie intégrante de l’Alliance présidentielle», a, en effet, répondu le secrétaire général du RND, hier mercredi, dans une conférence de presse au lendemain de la proclamation des résultats préliminaires des législatives anticipées de samedi dernier, à une question sur la probabilité de voir le parti prendre part au prochain gouvernement. Pour Tayeb Zitouni, «l’urgence de lancer de grands chantiers pour la relance de la machine économique dicte de ne pas trop perdre de temps, le pays étant presque paralysé». Pour sa part, Abdelaziz Bélaïd s’inscrit dans la même démarche.

    Le président du Front el Moustakbal, arrivé en quatrième position derrière le FLN, le RND et le MSP avec 48 sièges, a rappelé, hier, lors d’une conférence de presse, que son parti «s’inscrit pleinement dans la démarche du président de la République en apportant son soutien à sa feuille de route marquée par la révision de la Constitution, les législatives, en attendant les élections locales pour, a-t-il dit, parachever l’édifice institutionnel».

    Ceci dit, Bélaïd fait part de discussions en vue, une fois la nouvelle Assemblée populaire nationale installée, «entre les différents partis représentés à l’APN et une concertation avec le président de la République en prévision de la formation du gouvernement pour aller vite dans l’enclenchement des réformes économiques et sociales qui urgent».
    Du côté du MSP, arrivé en troisième position avec 64 sièges parlementaires, on dit «ne pas précipiter les choses et que la question sera abordée au moment opportun». Mais les lauriers que le président du Mouvement de la société pour la paix ne cesse de tresser au chef de l’État, ne laissent point de doute quant à la probabilité forte de voir le MSP reprendre sa place au sein d’une nouvelle alliance présidentielle.

    Hier, mercredi, encore à l’occasion d’une conférence de presse, Abderrezak Makri s’est dit disposé à soutenir et à appuyer le président de la République dans sa «lutte implacable contre la corruption». Mais pas que cela, puisqu’il soutient que les priorités de l’heure sont une «réforme profonde de l’économie, la défense de l’identité du pays, sa souveraineté et son unité, le renforcement des libertés démocratiques, la liberté de réunion, l’indépendance de la justice».

    Quant au Mouvement el Binaa, arrivé en cinquième position avec 40 sièges parlementaires, son président a clairement signifié, lors de la campagne électorale pour ces législatives anticipées, que le parti se «rangerait derrière le président de la République juste après les élections législatives».

    Quant au FLN, le grand vainqueur de ces élections avec 105 sièges, sa disponibilité à appuyer le chef de l’État ne date pas d’aujourd’hui.

    Autant de données favorables qui indiquent que le chef de l’État n’aura pas de difficultés à nommer son Premier ministre, et ce, conformément à l’article 103 de la Constitution, certain de se constituer une plus que confortable majorité présidentielle.
    M. K.

    Le Soir d’Algérie, 17 juin 2021

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