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  • Algérie : Des chiffres et des scénarii

    Au lendemain des législatives : Des chiffres et des scénarii

    Phase cruciale, s’il en est, dans l’agenda politique du président Tebboune, les législatives sont déjà une affaire pliée, après avoir cristallisé pendant des mois l’intérêt des observateurs politiques. Par « pliée », il faut surtout entendre le taux de participation qui a été révélé samedi, lors du dernier point de presse tenu par le président de l’ANIE qui a un peu surpris tout son monde en avançant le taux de 30,20% de participation à la fermeture des bureaux de vote à 20 heures, alors qu’il n’était que de 14,47% à 16 heures.

    En quatre heures seulement, ce taux a bondi de 14,47 à 30,20%, soit plus du double ; un rebond qui pose à tout le moins une question, sachant que la tendance du vote va en s’effilochant, au fil des heures. Une règle qui ne semble pas être de mise en Algérie, où le plus gros des votants se serait rendu aux urnes, entre 16 heures et 18 heures, selon les propos de Mohamed Charfi, dans sa tentative d’expliquer ce sursaut électoral spectaculaire qui permet de sauver les apparences, même si le doute reste permis. On en a pris d’ailleurs toute la mesure de ce doute sur les réseaux sociaux avec des internautes qui ont fait assaut d’humour et de savoureuses formules pour moquer cette « performance » électorale.

    Il appartient désormais au président Tebboune, pour qui d’ailleurs compte moins la participation au vote que la légitimité des futurs élus de conjuguer son slogan fétiche à des actions concrètes susceptibles d’impacter positivement la vie des citoyens qui refusent désormais de se payer de mots, fussent-ils magiques. Et pour cela, il faut d’abord attendre l’autre verdict, c’est-à-dire les résultats pour connaitre l’identité physique et politique des 407 nouveaux députés qui donneront à la Chambre basse son nouveau visage, sa nouvelle configuration en termes de rapport de force politique.

    Le problème c’est que l’attente risque d’être longue, en tous cas plus longue que d’habitude, car le nouveau système de comptage des voix est, certes plus démocratique, mais plus complexe et pourrait ouvrir la voie à des contestations à grandes échelles. Mais en attendant, la future majorité et de l’exécutif qui en sera issu est au cœur des interrogations qui agitent à l’envie le landerneau politique sur fond de scénarii avec force configuration et force castings.

    Le président Tebboune, juste après avoir glissé son bulletin dans l’urne n’a pas éludé la question du futur gouvernement en se limitant juste à évoquer les deux cas de figure prévue par la Constitution, à savoir une majorité favorable à l’opposition ou une majorité présidentielle. Mais au vu de la flopée de candidats, tant partisans qu’en listes indépendantes, qui ont eu à s’exprimer sur les médias tablent sur une assemblée mosaïque sans majorité qui donnerait au président Tebboune l’occasion de mettre en place une majorité « de bric et de broc » pour traduire en textes ses 54 engagements de campagne. Avec quel Gouvernement ? Avec quel Premier ministre ? Parole au président Tebboune.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 14 juin 2021

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  • Algérie : Les défis du futur gouvernement

    Les défis du futur gouvernement algérien face aux turbulences géostratégiques et aux tensions socio-économiques

    Par : Professeur Abderrahmane MEBTOUL

    Cette présente contribution, pour éviter toute mauvaise interprétation, en tant que professeur des universités, et expert international, est une brève synthèse concernant le volet socio-économique, les volets dialectique, géostratégique, celui de la défense/sécurité au niveau de la région méditerranéenne et africaine et la place de l’Algérie, de la conférence donnée le 08 juin 2021 de 10-12H30 à Alger, devant les représentants des pays de l’Union européenne -ambassadeurs, attachés économiques, politiques , experts de l’Union européenne chargés du Maghreb et le représentant de la Banque mondiale qui est le prolongement de la conférence donnée le 19 mars 2019 de 14-16h à l’Ecole supérieure de guerre MDN et le même jour au siège de l’ambassade de 19-20h30 devant les attachés économiques de la majorité des ambassades accrédités à Alger dont la Russie et la Chine, ayant été initiées par l’ambassade des Etats Unis d’Amérique, sur le thème l’impact de la baisse des hydrocarbures sur les équilibres macro-économiques et macro- sociaux de l’Algérie , où nos prévisions se sont malheureusement avérées justes. Mais avons-nous été écouté?

    L’Algérie aura en principe un nouveau gouvernement, après les élections législatives du 12 juin, au plus tard courant juillet 2021 et nombreux sont les défis qui l’attendent et ce, dans une conjoncture de crise mondiale qui touche tous les pays de la planète due à l’épidémie du coronavirus, avec une dette publique mondiale et un taux de chômage sans précédent, depuis la crise de 1929. Mais l’expérience historique montre que l’instauration de la démocratie ne se fait pas d’une baguette magique, les pays occidentaux ayant mis des siècles et ne pouvant plaquer sur un corps social des schémas d’autres pays devant tenir compte des anthropologies culturelles.

    1.-Une gouvernance mitigée combinée aux impacts de l’épidémie du coronavirus qui a touché toute la planète, a entraîné, une dégradation des indicateurs macro-économiques et macro-sociaux. Le taux de croissance du produit intérieur brut qui détermine le taux d’emploi, est en nette diminution, estimée en 2020 à 160 milliards de dollars et selon le FMI de 153 milliards de dollars pour 2021.

    Cela s’explique par la léthargie de l’appareil de production impacté tant par sa structure passée que par l’épidémie du coronavirus, ( selon le patronat une perte d’emplois d’environ 500.000 uniquement dans le BTPH) et le tissu économique fonctionnant à peine à 50% de ses capacités.

    Les entrées en devises entre 2000/2019 ont été supérieures à 1000 milliards de dollars pour une sorties de biens et services d’environ 935 milliards de dollars, le solde étant les réserves de change fin 2019 pour un taux de croissance dérisoire entre 2/3% alors qu’il aurait du dépasser les 9/10% : mauvaise gestion ou surfacturation. Si on applique seulement un taux de surfacturation de 15%, les sorites illégales de devises sont supérieurs à 140 milliards de dollars et ce avec la complicité d’opérateurs étrangers. Il es utile de rappeler qu’en tant que haut magistrat à la cour es comptes (premier conseiller) et directeur général des études économiques entre 1980/1983, ayant été chargé du dossier du contrôle du programme pénurie et des surestaries, j’avais proposé un tableau de la valeur au niveau du ministère des finances pour détecter ces surfacturations , tableau qui n’a jamais vu le jour car s’attaquant à de puissants intérêts rentiers.

    Comme ayant eu à diriger l’audit sur Sonatrach entre 2007/2008 , il a nous été presque impossible d’avoir une vision claire de la gestion de Sonatrach notamment coûts arrivé au port tant du baril du pétrole que du coût du gaz -MBTU- faute de comptes physico-financiers et de comptabilités analytiques éclatés par sections.

    Quant à l’avant-projet de loi de finances complémentaire 2021, non encore adopté par le conseil des ministres, il a prévu des importations de biens à 30,42 milliards de dollars, non inclus les services (appel à l’assistance étrangère) qui ont fluctué pour 2010/2019 entre 10/11 milliards de dollars/an. Avec une coupe de 50%, cela donnerait une sortie de devises de plus de 35 milliards de dollars accroissant les tensions budgétaires et avec 5 milliards de dollars plus de 40 milliards de dollars si l’on relance les projets gelés et si l’on exclut l’endettement extérieur. Les prévisions donnent un déficit budgétaire record au cours de 130 dinars un dollar, 25,46 milliards de dollars soit 16,0% et 13,6% du PIB.

    Quant au déficit du Trésor qui s’aggrave, il est prévu 31,85 milliards de dollars. Nous assistons à une dépréciation accélérée du dinar qui est passé d’environ à 75/78 dinars un euro entre 2000/2005 et qui en juin 2021 dépasse 133 dinars un dollar (5 dinars un dollar vers les années 1970) et 162 dinars un euro avec un écart d’environ 50% sur le marché parallèle induisant une inflation importée, malgré les restrictions des voyages.

    Les réserves de change qui tiennent à 70% la cotation du dinar, sont passées de 194 milliards de dollars fin 2013 ,à 62 fin 2020, 42 fin 2021 et qu’en sera-t-il fin 2021 avec toutes les restrictions qui ont paralysé tout l’appareil de production en 2020 ? Les banques locales dépassent 45% du total de leurs actifs bancaires avec une dette publique par rapport au PIB de 63,3%, prévue en 2021, contre 53,1% en 2020, et la dette publique nette totale représentera 60,5%, contre 50,4% en 2020,mais avec une dette extérieure faible, 3,6% et 5,2% du PIB en 2021 et 2022, contre 2,3% en 2020. Sur le plan macro- social, selon le FMI, le taux de chômage incluant la sphère informelle et les emplois rente, devrait atteindre 14,5% en 2021, et 14,9% en 2022, contre 14,2% en 2020, ce taux dépassant les 20/30% pour les catégories 20/30 ans et paradoxalement les diplômés.

    L’inflation qui sera de longue durée fonction, des réformes structurelles entre 2000/2020 ,selon données de l’ONS dépasse, cumulée, 90% et sera supérieure en cumulant l’année 2021 de 100% accroîtra la détérioration du pouvoir d’achat et les revendications sociales. Pour l’Algérie, le population active dépasse 12,5 millions sur une population totale résidente, 44,7 millions d’habitants au 1er janvier 2021 avec une sphère informelle représentant selon le FMI 33% de la superficie économique mais plus de 50% hors hydrocarbures.

    Elle contrôle une masse monétaire hors banques, selon les informations données par le président de la république, entre 6000 et 10.000 milliards de dinars 30-45% du PIB , différence montrant l’effritement du système d’information, soit au cours de 130 dinars un dollar entre 46,15 et 76,90 milliards de dollars. Quant aux caisses de retraite selon le ministère du Travail, en date du 08 avril 2021 le déficit financier de la CNR pourrait atteindre 690 milliards de dinars en 2021, le nombre de retraités dépassant les 3,3 millions, le CNR enregistrant un taux de cotisation , estimé à 2,2 travailleurs pour chaque retraité alors que pour un équilibre , le taux de cotisation devrait atteindre cinq travailleurs pour un retraité. Encore que les transferts sociaux et subventions généralisées, qui représenteront 23,7% du budget général de l’Etat et 9,4% du PIB pour l’exercice 2021 sont intenables dans le temps

    2.- Après la dernière réunion de l’OPEP¨+ début juin 2021, le quota de l’Algérie augmentera légèrement en juillet, de 14.000 barils/jours, relative à une augmentation de 441.000 barils/jour de leur production le mois juillet 2021. Cela donnera une recette additionnelle pour les six mois du second semestre 2021 au cours de 65 dollars le baril, moyenne annuelle 166.000 dollars, un montant très modeste. Mais l’on ne doit pas oublier selon les rapports de l’OPEP de mai 2021 que la production algérienne de pétrole est passée de 1,2 million de barils/j entre 2008/2010 à environ 850.000 barils/j en mai 2021 et que les exportations de gaz ( GNL et GN à travers les canalisations Transmed via Italie et Medgaz via Espagne sont passées d’environ 65 millions de mètres cubes gazeux à 41/42 milliards de mètres cubes gazeux en 2020 et où le cours sur le marché libre est passé pour la même période de 10/12 dollars le MBTU à 2,5-3,0 dollars le MBTU. Aussi , les recettes totales en devises ( pas le profit net devant retirer les coûts ) d’exportation seront un petit plus élevé que prévu dans la loi de finances complémentaire 2021, à environ 26/27 milliards de dollars.
    Et comme la majorité des exportations relèvent de Sonatrach, ce montant est fonction du cours du pétrole s’il se maintient entre 60/65 dollars et du gaz (33% des recettes de Sonatrach).

    L’on devra tenir compte de la baisse en volume tant du pétrole que du gaz d’environ 20/25% entre 2008/2020. Cette situation impose en urgence la publication des décrets d’application de la nouvelle loi des hydrocarbures qui accusent un retard intolérable, et éventuellement d’autres amendements pour tenir compte de la forte concurrence internationale avec le retour de l’Iran et de la Libye sur le marché et de la nécessaire transition énergétique.
    L’Algérie est un producteur marginal, les réserves de pétrole étant d’environ 10 milliards de barils et entre 2000/2500 milliards de mètres cubes gazeux selon les déclarations en 2020 de l’ex-Ministre de l’Energie.

    Au rythme actuel , l’Algérie ne pourrait plus honorer ses engagements internationaux du fait notamment de la forte consommation intérieure qui en 2030 dépassera les exportations actuelles ( subventions généralisées et non ciblées) . Aussi l’objectif est d’accélérer la transition énergétique devant s’orienter vers un Mix énergétique où en plus l’Algérie possède d’importantes potentialités dans l’agriculture, le tourisme, les nouvelles technologies, ayant une importante diaspora et dans les énergies renouvelables mais ne devant jamais oublier que le fondement du développement du XXIème siècle repose sur la gouvernance à travers des décentralisations ( grands pôles économiques régionaux) évitant le mythe d’entités locales administratives budgétivores et bureaucratiques et la valorisation du savoir .
    A. M.
    ( A suivre…)

    Le Maghreb, 15-06-2021

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  • Algérie : Les élections législatives couronnées de succès

    Les élections législatives couronnées de succès, en toute démocratie et sécurité

    Le succès de ces élections démontre la foi et les attentes que le peuple place dans l’avenir du pays et des ses institutions légitimes. Le taux de participation appréciable aux élections de dimanche reflète la confiance du peuple pour l’instauration de l’Etat de droit. La participation appréciable de 30 % à ce scrutin législatif au niveau national démontre ainsi la conscience politique, le patriotisme et la confiance des électeurs pour les horizons futurs de l’Algérie nouvelle avec l’espoir de voir se concrétiser les réformes promises par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune dans son programme politique. Des réformes que le citoyen voudrait voir plus rapide et radicales sur le plan économique et social.

    En dépit de certaines critiques il est certain que ceux parmi les nouveaux députés seront conscients et feront constamment des efforts pour s’acquitter de leurs responsabilités devant la Nation, contribuant de fait à amener l’Algérie dans une nouvelle ère républicaine et de développement rigoureux à tous les niveaux et tous les domaines. L’espoir est grand pour établir une position solide, une force d’engagement de tous, au stade de promotion, au maximum de toutes les forces accumulées afin d’aboutir et d’apporter une contribution effective importante à la réalisation des aspirations populaires.

    C’est dire que ces élections législatives sont à même de marquer le passage au pouvoir législatif d’une nouvelle génération d’élus qui en majorité n’ont pas connu les pratiques malsaines du passé, où le rajeunissement politique semble bien commencer et sera complété par les futures élections locales (APW-APC). Un rajeunissement politique pour promouvoir l’innovation et le flexibilité au sein des assemblées élues, tout en conservant l’esprit de la démocratie et d’ouverture vers la société à travers une approche de proximité au quotidien. Aussi il serait beaucoup plus de détermination de l’ensemble politique pour travailler sur les questions et les défis liés à la vie du citoyen, à l’économie, à la société, au développement national et à l’avenir de la jeune génération. B. C.

    Le Maghreb, 15 juin 2021

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  • Algérie-Elections: Les partis traditionnels en tête

    Résultats provisoires des législatives : Les partis traditionnels en tête

    Par Mohamed Mecelti

    Les résultats provisoires des élections législatives du 12 juin annoncés ce lundi par les délégués de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) dans plusieurs wilayas ont mis en tête de ce scrutin les partis du RND, FLN, MSP, Mouvement Al-Bina et le Front El Moustakbal.

    Dans l’attente de la cartographie électorale définitive, les cinq partis vainqueurs des législatives anticipées ont réussi à arracher la majorité des sièges dans plusieurs wilayas telles que Sétif, Annaba, Médéa, Mostaganem, Laghouat, Béchar Ouargla Tamanrasset et Skikda. A l’évidence, les voix obtenues par ces partis sont issues de leurs militants et partisans.

    Les résultats provisoires indiquent que lesdits partis ont partagé entre eux 153 sièges dans 29 wilayas. Le Front de libération nationale (FLN), en tête avec 47 sièges, poursuivi du Mouvement de la société pour la paix (MSP) avec 42 sièges, en troisième position vient le Rassemblement national démocratique (RND) avec 35 sièges, Front El Moustakbal (FM) 22 sièges et en cinquième place, le mouvement Al-Bina Al-Watani avec 07 sièges.

    Quant aux 1200 listes indépendantes, elles n’ont pu arracher que 25 sièges dans ces 29 wilayas.

    Ces législatives, marquées par une abstention record avec une moyenne de participation de 30.20%, consacrent la même configuration politique dans l’hémicycle de Zighoud-Youcef, qui ne risque pas de voir les équilibres du pouvoir exécutif modifiés.

    Ce sont les partis traditionnels, le FLN et le RND, vainqueurs des dernières législatives (2017), forts d’une longue expérience dans la gestion des événements électoraux, et appuyés par leurs bases, notamment des cadres de l’administration qui ont participé à l’encadrement de ce rendez-vous crucial dans le processus de renouvellement des institutions du pays, qui ont raflé la mise.

    L’abstention massive de la population, a aidé ces partis à obtenir facilement des sièges dans des wilayas qui ont enregistré un taux de participation ne dépassant pas 1%. La majorité de leurs élus ont remporté leurs sièges par des voix n’excédant pas dix, à l’instar de la wilaya de Tizi-Ouzou, où le FLN a obtenu huit sièges alors que le taux de participation n’a pas dépassé 0.80%.

    Plusieurs analystes assurent que la future Assemblée populaire nationale (APN), avec cette configuration politique, sera dans un état d’éclatement et de manque de légitimité. Les futurs députés siégeront, selon eux, dans un contexte marqué par un grand déficit de confiance et la difficulté de former une majorité parlementaire.

    A rappeler que quelque 24 millions d’électeurs étaient appelés à élire les 407 députés de l’Assemblée populaire nationale pour cinq ans. Ils devaient choisir parmi 2.288 listes, dont plus de 1.200 s’affichent comme indépendantes.

    Le Jeune Indépendant, 14 juin 2021

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  • Algérie : Les ratés de la communication électorale

    Le discours politique sans impact

    La dernière campagne électorale a révélé un discours alambiqué et un style de communication rébarbatif et morose révélant l’incapacité des candidats à aller vers l’essentiel.

    Bien que des programmes soient élaborés par de jeunes universitaires formant 74 % des candidats, le discours politique n’a pas été à la hauteur des attentes citoyennes. Au moment même où l’on parle d’un tournant dans la construction de la nouvelle Algérie avec un Parlement entièrement rénové, les contradictions apparaissent de façon visible sur les discour politique des uns et autres qui ont été creux, sans envergure et ne portaient pas sur les problèmes soulevés par les citoyens. Les partis classiques en lice dans ce vote ont brillé par les généralités, des propos et des discours aux accents populistes et démagogiques.

    Les dernières vidéos ont révélé des chefs de partis incapables de convaincre Les électeurs. Le président du parti El Bina El Watani Abdelkader Bengrina est allé même offrir des caramels à ses fidèles partisans dans une salle de meeting à Alger qui ne contenait que son fief. Le chef de file du MSP Abderezzak Makri se tenait debout face à un micro en invitant « les citoyens à voter en masse pour voir la lueur de l’espoir ressurgir ». Les anciens partis comme le FLN et le RND ayant brillé par leur absence se sont contentés de réinvestir la scène politique avec de nouveaux habits. Ils ont tenté de faire croire aux citoyens que « l’ère ancienne est finie et place auxjeunes maintenant » en essayant de placer dans leurs listes des universitaires, patrons d’entreprises, cadres et autres intellectuels. Ces derniers n’arrivaient pas à situer l’enjeu de cette élection en évoquant tout juste sur certains plateaux de télévisions qu’ils « vont gagner la bataille » en l’emportant haut la main. Certains nouveaux leaders politiques étaient également sûrs de « créer la surprise en remportant la majorité dans la future assemblée ». Pourtant, il y a dans chaque joute électorale, des sondages d’opinion qui révèlent les intentions de vote et les perspectives d’obtenir des résultats selon la capacité des candidats et leurs engagements pour un changement quelconque au sein de l’assemblée populaire. C’est l’outil de communication qui n’a jamais été utilisé dans précédemment et a été ignoré jusque-là.

    Ni sondages ni plan de communications

    Les observateurs estiment que dans l’ensemble il y a eu absence totale de la stratégie de la communication chez la plupart des candidats. Il suffit de le constater sur les réseaux sociaux qui n’ont pas été investis par ces jeunes candidats alors que les nouvelles technologies sont devenues des armes médiatiques plus redoutables et utilisées par une grande partie des citoyens. Au lieu de programmes et des explications sur les futurs projets de lois que ces candidats devaient présenter, c’est le contraire qui s’est déroulé. Des discours de « bouffonneries » frisant le ridicule et des anecdotes de mauvais goût ont été au rendez-vous pour ceux qui voulaient séduire un public très exigeant en matière de « rendus » politiques et qui souhaitent un changement réel au sein des institutions de la République. La communication de ces candidats se résumait dans des communiqués à l’adresse de la presse pour couvrir des meetings généralement vides. Le style des candidats qui tentaient d’imiter ou de calquer leur image à ce qui se déroule sous d’autres cieux, ont butté par le contraire. Des déclarations « saugrenue » de certain leaders politiques ont eu des réactions intempestives de la part des citoyens médusés par de tels propos. L’on songe notamment aux propos de Bengrina sur « le viagra de la tête et le commandos politique » sachant que ces phrases étaient jugées « choquantes » par l’opinion publique.

    D’autres candidats ont versé dans des promesses « paradisiaques comme celui a déclaré que l’Algérie aura ces 100 millions de logements » ou bien ceux ne cessaient de haranguer les foules avec des discours sur le 1er Novembre et la guerre de Libération nationale se posant comme des « gardiens du temple » et quieux étaient plus patriotes que d’autres. C’est dire que les plans de communication avec choix des discours, du temps réparti pour chaque intervention et l’investissement sur l’image du candidat étaient classés parmi les grands ratés.

    Par : FAYÇAL ABDELGHANI

    Le Midi Libre, 14 juin 2021

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  • Algérie : Que pensent les Annabis des élections?

    Lendemain d’élections à Annaba : Qu’en pensent les citoyens ?

    Par : M. Rahmani

    Avec un taux de participation avoisinant les 22 %, Annaba se place au-dessous de la moyenne nationale (30,20 %) marquant ainsi une désaffection et une indifférence vis-à-vis de ces législatives pourtant importantes pour l’avenir du pays.

    Au lendemain de cette consultation, hier, dans la rue, les commentaires vont bon train, chacun y allant de son analyse pour expliquer cette situation et faire son pronostic quant aux vainqueurs de cette élection qui devra désigner les représentants du peuple à la chambre basse du Parlement malgré ce taux jugé très faible pour une représentation effective.

    L’on avance que ce boycott n’est pas tant le fait que l’on ne croit plus aux partis qui sont pour la plupart voués aux gémonies pour avoir trempé dans des affaires et apporté leur soutien à un pouvoir corrompu mais c’est surtout en ces élections elles-mêmes dont on dit qu’elles ne changeront rien à la situation. « On a dépensé –et je l’ai lu quelque part- 880 milliards pour l’organisation de ces élections et on va faire élire 407 députés dans 58 circonscriptions, des élus qu’on va payer au prix fort près de 30 millions de centimes par mois pour un rendement nul. C’est de l’argent gaspillé et jeté par les fenêtres, de l’argent qu’on aurait pu injecter dans d’autres secteurs de développement et cela aurait servi la communauté. » nous dit un vieux qui n’y croit plus et qui visiblement ne veut plus entendre parler d’élections.

    Pour d’autres c’est presque la même vision, on voit les futurs députés comme des fonctionnaires qui perçoivent des salaires mirobolants sans compter les avantages inhérents à la fonction de député. « On va les envoyer à l’hémicycle juste pour lever la main sans plus et approuver toutes sortes de lois sans même en prendre connaissance pour certains, on n’en mesure même pas la portée ou l’impact sur le quotidien des citoyens. Pour moi ce qui est sûr, c’est qu’il n’y aura pas d’opposition réelle qui pourrait faire contrepoids parce que si d’aventure ce sont les indépendants qui auront la majorité dans cette nouvelle APN, il y aura dispersion des voix car n’étant pas structuré dans un parti ou une coalition qui se sera formée, il y aura certainement flottement durant les premiers mois avant que cela ne se décante. Et je pense que cette décantation aboutira à une APN FLN-RND bis avec ces indépendants qui finiront eux aussi par apporter leur soutien au pouvoir en place. Et donc toute cette organisation, ce déploiement de moyens, ces dépenses et cette mobilisation n’auront servi qu’à reproduire la même APN. » nous a confié un professeur à l’Université d’Annaba qui a préféré garder l’anonymat.

    Il faut dire que la plupart des gens ont presque la même vision de la nouvelle APN, personne ou presque n’est convaincu que les futurs élus vont vraiment servir le pays et veiller à protéger ses ressources et contribuer à l’effort national de développement. Pourtant certains optimistes voient les choses différemment « Je crois que cette fois, c’est la bonne et je suis sûr qu’il n’y aura pas de trafic, de confiscation ou de détournement des voix et les nouveaux élus pour la plupart d’entre eux sont des universitaires.  » ce sont des nationalistes et ils veulent vraiment faire sortir le pays du marasme dans lequel il se débat, je leur fais confiance et vous verrez que j’ai raison. » nous dit un jeune, universitaire de son état et qui, apparemment, est convaincu que la situation changera du tout au tout avec cette nouvelle APN qui sera installée.

    Le Provincial, 13 juin 2021

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  • Algérie : Le pouvoir a gagné son pari électoral

    Algérie : Le pouvoir a gagné son pari électoral malgré les appels au boycott

    Le taux de participation aux dernières élections législatives, estimé à 30% par le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), reste relativement faible même s’il faut tenir compte du contexte particulier dans lequel se sont déroulées ces élections. Ce taux ne manquera pas d’être exploité par les partis qui ont appelé au boycott même s’il ne faut pas confondre boycott et désaffection des citoyens algériens à l’égard de la classe politique dans son ensemble. Le président de la république est revenu sur ces derniers lors de son intervention après avoir effectué son devoir électoral. Il a notamment affirmé à ce sujet : « ceux qui ont choisi le boycott, c’est leur droit, à condition qu’ils n’imposent pas leur décision aux autres, car « tout le monde est libre dans ce pays, mais dans le respect de l’autre ». Dans ce contexte, il a évoqué l’un des principaux fondements de la démocratie qui « veut que la majorité respecte la minorité, mais la décision demeure entre ses mains ».

    Après avoir rappelé que voter se veut « un devoir national », le Président Tebboune a évoqué les prévisions concernant les résultats de ces échéances, indiquant à ce propos: « J’ai déjà déclaré que le taux de participation ne m’intéressait pas. Ce qui m’importe est que ceux qui sortiront de l’urne détiennent la légitimité populaire qui leur permettra, demain, d’exercer le pouvoir législatif ». « Je suis toujours optimiste quel que soit le taux de participation », a confié le Président Tebboune, relevant que le taux de participation aux élections législatives est souvent inférieur à celui enregistré lors des élections présidentielles ou d’autres échéances. Concernant les parties qui ont appelé au report des élections, le président de la République a répondu que « des personnes cherchent à imposer leurs diktats sans que nous sachions qui elles représentent. Aucune personne ni aucun groupe ne peut imposer ses diktats à un peuple tout entier ». « Ceux-là sont libres dans leurs déclarations, mais le peuple voulait ces élections et elles ont eu lieu », a-t-il soutenu.

    Une chose est sûre, avec un taux de participation à l’échelle nationale de 30%, les forces nihilistes qui tablaient sur une abstention massive ont été démentis par les faits. Même si le taux de participation reste insuffisant, le pouvoir a gagné son pari d’organiser ces élections législatives dans de bonnes conditions puisqu’aucune irrégularité ni aucun incident majeur n’ a été enregistré. Au lendemain de ces élections, il semble bien que les partis qui ont décidé de boycotter ce scrutin soient les premiers perdants. La Kabylie qui a enregistré le taux d’abstention le plus élevé est plus que jamais isolée au sein du pays par la faute des forces politiques irresponsables qui la tiennent en otage. Pire, en raison de l’absence du FFS et du RCD, la wilaya de Béjaïa va envoyer à la future assemblée 8 députés FLN (sur les 9 que compte cette circonscription) ! La wilaya de Tizi Ouzou a sauvé ses meubles en envoyant 4 indépendants (dont 2 proches de l’actuel président de l’APC) mais le FLN et le RND locaux vont envoyer chacun 2 députés à la future assemblée nationale. Les abstentionnistes qui se sont cru malins ont ainsi fait le jeu de leurs adversaires et vont devoir patienter jusqu’aux prochaines élections même si les observateurs s’attendent à un geste d’ouverture de la part du président de la république qui devrait laisser la porte ouverte aux partis qui ont choisi le boycott mais qui pourraient se raviser et accepter de revenir au dialogue avec le pouvoir s’ils ne veulent pas tout perdre.

    Mustapha Senhadji

    Algérie solidaire, 14 juin 2021

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  • Législatives : courte avance pour le FLN à Alger

    Selon les premiers résultats partiels des élections législatives, le Front de libération nationale (FLN) est arrivé premier à Alger. Sur les trente-quatre sièges représentatifs de la capitale à l’Assemblée populaire nationale (APN), l’ex parti unique en a obtenu dix.

    Le FLN est talonné par le Front el Moustakbal, le mouvement El-Bina et le Mouvement de la société pour la paix (MSP). Les trois partis ont obtenu huit sièges chacun.

    Dans une déclaration accordée à Algérie Maintenant, Abou El Fadl Baâdji, secrétaire général du FLN, a revendiqué, hier dimanche, la victoire de son parti aux législatives. « Tous les indicateurs confirment la victoire du Front de libération nationale partout en Algérie, mais aussi à l’étranger. Nous sommes confortablement en tête », a-t-il notamment déclaré avant de se raviser ce lundi.

    Avant lui, Abderrazak Makri, président du MSN, a revendiqué la victoire de son parti dans la majorité des wilayas se plaignant, dans la foulée, de tentatives de « fraude ». Quelques heures plus tard, l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) lui a répondu.

    L’instance, présidée par Mohamed Charfi, a remis en cause la crédibilité des allégations du MSP. Elle a accusé le parti islamiste d’inciter à semer le chaos et le septecisme.

    Skander Boutaiba

    La Patrie News, 14 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, FLN, MSP, El Bina, Front el Moustakbal, Abou El Fadl Baâdji, élections législatives,

  • Algérie : Tribulations d’un raboteur d’urnes !

    par El-Houari Dilmi

    Finalement, deux sur trois électeurs algériens ont boudé les urnes, un record historique ! Mais le Président Tebboune avait déjà tranché en déclarant au sortir d’un bureau de vote : « le taux de participation ne m’intéresse pas ». Mais quel sort et quelle crédibilité pour une nouvelle APN, élue sans les deux tiers des citoyens-électeurs ? C’est que l’Algérien semble avoir divorcé d’avec la chose politique, sans possibilité de réconciliation aucune ; du moins pas avant longtemps… Comme cela se fait sous d’autres cieux, annuler les résultats de ce scrutin législatif, marqué par une abstention record, et re-convoquer les Algériens aux urnes est-il un scénario possible et imaginable chez nous ?

    Alors là, la question est de savoir par quel moyen «possible et imaginable» peut-on faire avancer le schmilblick dans un pays où «, porter » un mandat (sur son bon dos !) est plus un métier qui rapporte gros qu’une vocation à servir son semblable ? De quoi boucher un coin à un raboteur d’urnes ! Mais au-delà des discours logorrhéiques et tout le déluge de postillons qui va avec, le raboteur d’urnes mène un combat, perdu d’avance, contre les «francs tricheurs», les trompeurs en col usé, les abuseurs de confiance, les racleurs de fonds de poche, les kleptomanes à la main d’or, les accrocs des pourboires en dessous de table et de toute l’engeance, qui, au travers des interstices de l’arrière-pays, consultent les marabouts bénévoles pour se soigner des méchantes addictions aux sous happés dans la main des autres.

    Né avec une louche à la main et sept pieds plats, le raboteur d’urnes, avant la sortie dans la rue du peuple des votants, a une priorité absolue : s’abriter des coups de burin des vilaines tentations. Des ruades imparables des gens cachés derrière des bureaux invisibles. Des planches à savonner, glissées sous son pied hésitant, par des candidateurs aigris et envieux. De son salaire maigrelet qui ne va jamais plus loin que le premier caprice de son dernier-né. Des apartés top secrets autour de son métier à raboter.

    Alors pour fuir loin, très loin de tout ce monde qui pourrit par la tête, le raboteur d’urnes garde à l’esprit cette vérité «tuante» que de l’oseille mal acquise, à défaut de l’expédier au paradis, ne dispense pas les autres de finir cramés, suspendus aux esses de la géhenne. Et le raboteur d’urnes continua à faire son boulot jusqu’au jour où il décida, seul contre tous, de mener la croisade contre tous les carnassiers aux crocs ensanglantés. Mais à 50 berges et 11 jours exactement, le raboteur d’urnes se rendit compte qu’il valait mieux pour lui se remplir la poche gauche pour ne pas se sentir obligé de rafler la mise de la main baladeuse droite. Il troqua alors sa cécité provoquée contre un baluchon de sous fripés.

    Pris la patte dans le piège à loups élevés dans les arrière-boutiques, le raboteur d’urnes, dans un geste de prestidigitateur à la main en plastique, tenta de faire disparaître l’objet du délit sous l’œil languissant du candidateur-gorille, venu lui entonner l’hallali de sa liberté. Dans le logographe du jugement, l’avant-dernier, l’on fera réciter au raboteur d’urnes la pochetée, ses droits garantis par la loi : ceux de ne jamais se faire flasher les babines mouillées, même s’il n’est pas illicite de boire à coups de rasades dans les grosses bassines de la « chkara ».

    Dans les manchettes des journaux aux plumes cyanurées, l’on écrira que le raboteur d’urnes passa sa vie à purger sa peine en méditant sur la forme bizarre de ces boîtes à fente trop carrées pour contenir des idées trop rondes… !

    Le Quotidien d’Oran, 14 juin 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, raboteur, urnes,

  • Un autre défi aussi important à relever pour l’avenir de l’Algérie

    Les élections législatives du 12 juin ouvrent à l’Algérie une période de stabilité pérenne, de certitudes et de renouveau politique. Un scrutin qui vient bousculer le temps politique imposé à la société algérienne pendant deux décennies de suite à travers des pratiques malsaines et l’éloignement du peuple de la gestion de ses propres affaires. La feuille de route engagée par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune est en train de gagner en hauteur et en crédibilité. Preuve en est. Le pays a passé des tests cruciaux, deux échéances électorales sans précédent; l’élection présidentielle et le référendum populaire autour de la Constitution. Ainsi les élections législatives de dimanche s’inscrivent en droite ligne pour la construction et la consolidation d’institutions légitimes. Elles légalisent fondamentalement l’article 7 de la Constitution à savoir :  » Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient exclusivement au peuple « . Elles légalisent fondamentalement l’article 8 de la même Constitution :  » Le pouvoir constituant appartient au peuple. Le peuple exerce sa souveraineté par l’intermédiaire des institutions constitutionnelles qu’il se donne. Le peuple l’exerce aussi par voie de référendum et par l’intermédiaire de ses représentants élus.

    Le président de la République peut directement recourir à l’expression de la volonté du peuple ». Le scrutin législatif de dimanche qui s’est déroulé dans le calme a servi les intérêts de la nation afin de lui permettre de contribuer effectivement à la réalisation des objectifs fondamentaux de l’édification de l’Etat de droit dans le cadre du projet de la nouvelle Algérie, promise par le Président Abdelmadjid Tebboune. Dans cet esprit de renouveau, le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune a estimé dimanche que les élections législatives constituent une étape dans le processus du changement. Il a déclaré :  » A l’instar de tous les citoyens, j’ai accompli mon devoir électoral. C’est un deuxième jalon dans le processus du changement et d’édification d’une Algérie démocratique encore plus proche du citoyen qu’avant « , en attendant la tenue  » prochainement « , a-t-il poursuivi, des élections locales (APW-APC), qui se veulent  » le dernier jalon  » de ce processus.

    Un processus qui annonce de fait qu’il y aura de profonds changements politiques, économiques et sociaux à travers leur performance et leur efficacité pour négocier des points intermédiaires de sortie de cette longue et pénible crise. A ce propos, les élections législatives portent en elles-mêmes la possibilité de marquer un tournant dans la nouvelle configuration politique nationale qui semble déjà pointée en surface. Et qui aura des modifications profondes dans un pays éprouvé par un règne autiste pendant deux décennies de suite. Il sera également d’une classe politique qui a été souvent au centre de tant de dérives, de déboires et de déstabilisation socio-politique.

    Malgré un fort taux d’abstention, le scrutin de dimanche a tout de même tenu le peuple éveillé qui s’est engagé dans un paradigme de la protection de la démocratie participative sur la base des principes énoncés par la Loi fondamentale du pays barrant ainsi la voie à la campagne des ennemis de la nation qui ont échoué devant la volonté du peuple à continuer à avancer ensemble dans la construction d’une société de plus en plus juste et démocratique. La raison est et sera toujours le bouclier de ce peuple mature. Dans ce sens, le rétablissement de la confiance entre le peuple et la démocratie est un autre défi à relever aussi important pour l’avenir de l’Algérie et reste d’actualité au quotidien pour consolider les fondements démocratiques, les fondements institutionnels et idéologiques de la nouvelle Algérie.

    En sus du taux d’abstention, ce scrutin législatif a été marqué une fois de plus par l’argent sale utilisé surtout par des candidats qui sont des hommes d’affaires et qui ont rivalisé pour mettre aux  » enchères  » l’urne des législatives en offrant entre 2.000 et 3.000 dinars pour l’achat d’une seule voix. Des présidents d’APC dont un membre de la famille est candidat ont promis aux citoyens des lots de terrain, des logements ruraux et sociaux etc. Face à ces fausses promesses, des voix s’élèvent ici et là pour exiger l’application stricte de l’article 300 de la loi organique relative au régime électoral à savoir :  » Quiconque, par dons ou promesses de dons en argent ou en nature, par des promesses de faveur d’emplois publics ou privés ou d’autres avantages particuliers faits en vue d’influencer le vote d’un ou de plusieurs électeurs, aura obtenu ou tenté d’obtenir leur suffrage, soit directement, soit par l’entreprise d’un tiers ou aura par les mêmes moyens, déterminé ou tenté de déterminer un ou plusieurs d’entre eux à s’abstenir, est passible d’une peine d’emprisonnement de deux (2) à dix (10) ans et d’une amende de 200.000 dinars à 1.000.000 dinars… ».
    B. C.

    Le Maghreb, 14 juin 2021

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