Étiquette : élections législatives

  • Algérie : L’urne, seul arbitre

    Les législatives anticipées du 12 juin représentent une autre étape importante dans le processus de parachèvement de l’édifice institutionnel du pays.

    Le président de la République a garanti l’intégrité et la transparence du scrutin dans l’égalité des chances, consacrées par la Constitution du 1er novembre 2020 et la nouvelle loi organique relative au régime électoral qui a aboli des pratiques malsaines, le système des quotas, de la tête de liste presque institutionnalisée et l’intrusion de l’argent sale.
    Un financement occulte qui a scandalisé l’opinion, suborné les consciences et quasiment rendu caducs des rendez-vous électoraux qui s’étaient singularisés par leur irrégularité. Convaincus aujourd’hui par une réhabilitation significative de l’acte de voter, responsables de partis politiques, candidats des listes indépendantes et analystes politiques réaffirment la nécessité d’accorder la primauté des urnes pour asseoir les bases de l’État de droit. Les électeurs ont l’occasion de consolider le changement escompté qui scellera définitivement le destin de l’ancien régime, avec l’avènement d’un système politique et institutionnel crédible, affranchi du carcan d’institutions non représentatives, fruit de deux décennies de présidentialisme outrancier, voire autocratique.

    Plus que jamais, les citoyens vont peser de tout leur poids en assumant leur responsabilité et leur devoir à travers les élections, en vue de mettre l’Algérie à l’abri des dangers qui risquent de la menacer, de l’engager sur les sentiers aventureux de la déstabilisation, en portant atteinte à son unité nationale. Tout cela, dans un monde globalisé où les conflits d’intérêts géostratégiques, la reconquête d’espaces vitaux, l’expansionnisme tous azimuts ne sont pas une vue de l’esprit ni un épouvantail que l’on brandit. C’est là une vérité qu’il faut rappeler sans cesse.

    Le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, a affirmé, dans un entretien au quotidien Africa News, que l’échéance du 12 juin sera une des phases décisives dans le parcours d’édification de l’Algérie nouvelle.

    La mission des futurs députés sera loin d’être une sinécure ou une simple formalité politique, au regard des nombreux défis qu’ils doivent honorer.

    Le paysage politique n’a plus d’autre choix que de voir émerger une nouvelle génération d’hommes politiques, qui tirent leur légitimité non seulement des urnes, mais aussi de la confiance placée en eux par les citoyens.

    Les futurs députés vont devoir redorer le blason d’une Assemblée populaire nationale qui soit en phase totale avec ses missions constitutionnelles, rétablir le contact avec les citoyens par un véritable travail de proximité, restaurer une confiance qui s’était beaucoup affaiblie pour des raisons que tout le monde connaît.

    Le peuple est lassé de voir un hémicycle fréquemment déserté par des députés vivant déconnectés des réalités quotidiennes.

    Il revendique des Assemblées élues qui sachent faire bouger les lignes, proposer des solutions efficaces aux problèmes, et non pas se contenter de discours creux.

    EL MOUDJAHID, 01 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, urnes, vote, assemblée populaire, nationale, parlement algérien, députés, représentants du peuple, chambre des représentants,

  • Algérie : Restituer au pouvoir populaire sa place réelle

    L’esprit démocratique est en train de prévaloir dans le discours de campagne autour des élections législatives du 12 juin prochain. Les candidats à ces législatives ont clairement indiqué, à travers leur intervention devant les citoyens, l’importance de faire prévaloir l’Etat de droit, plaçant la Constitution à la base de toute œuvre législative, de faire prévaloir la légitimité au-dessus de toutes les considérations subjectives qui ont malheureusement détourné le quotidien politique national de son cours et qui, paradoxalement, ont abouti à des caricatures politiques et socio-économiques là où il fallait plus d’engagement, plus de réalisme et de certitude. Ceci étant, il est clair et indiscutable que les réformes à venir rendront espoir à l’évolution de la société. Les futurs législateurs seront-ils à la hauteur pour concrétiser les changements fondamentaux introduits par la nouvelle Loi fondamentale de décembre 2020. La réponse est donc dans le camp de l’électeur à choisir des députés aptes à réaliser leur bonne contribution générale et de faire barrage à tant d’inertie, tant de confrontation d’intérêts surtout que le bilan politique est là pour montrer que les précédents mandats législatifs, ont eu à souffrir de peu de diligence des uns et des autres, y compris des partis politiques qui étaient majoritaires mais aussi des autres à accepter la poussée de la démocratie revendiquée par le peuple. Les partis politiques eux-mêmes dans leurs propres rangs ont été, et sont encore confrontés à la réticence à un changement inexorable à sa juste valeur.

    Il y a un certain discours électoral qui se distingue par cette vérité de dire que le combat actuel, la conjoncture présente convient tout le monde au terrain. Sur le terrain de la crédibilité politique, de l’efficacité économique et sociale. Il est indiscutablement établi que les citoyens, l’ensemble du corps social, confrontés dans leurs critiques par une dégradation continuelle et à la limite du voulu de la situation socio-économique des plus larges de la population, attendent changement et réformes sur le terrain de leur application concrète.

    Ainsi, le vaste changement par le présent programme politique est attendu avec impatience par les citoyens à travers un changement effectif sans lequel il n’y aurait pas, en définitive, de réelle transformation sociale. Ou ce changement aura lieu par la voix des futurs représentants du peuple ou il n’aura pas lieu au risque de transformer la déception sociale, politique et économique en un bouillon de culture pouvant encore dériver sur les limites les moins attendues. Sur la base d’une constatation unanime, c’est tout le vouloir pressant de mettre en valeur la nécessité de restituer au pouvoir populaire sa place réelle qui est de mise à la faveur de ces législatives.

    C’est pour cela que le choix des hommes et la rigueur politique et gestionnaire sont décisifs. Ces propos des citoyens maintes fois partagés tendent à vouloir dire tout simplement des élections législatives propres pour garantir l’avenir de la nation. Une exigence qui a pour conclusion unanime : la nouvelle étape, des plus difficiles ; exige des hommes propres, intègres qui n’ont rien à se reprocher, qui sont capables de légiférer en prenant courageusement des initiatives.
    B. C.

    Le Maghreb, 31-05-2021

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  • Algérie: Une campagne à deux vitesses

    par Abdelkrim Zerzouri

    La campagne électorale pour les Législatives anticipées du 12 juin avance à deux vitesses. D’un côté, il y a les candidats parrainés par des partis politiques, très visibles sur les médias, qui leur assurent une couverture suivant les meetings animés par les chefs de partis, qui ont pris ces jours-ci leurs bâtons de pèlerins pour charmer l’électorat et présenter leurs candidats comme les plus méritants pour accéder à l’Assemblée populaire nationale (APN) et de l’autre, il y a les indépendants qui peinent à faire entendre leur voix, engagés qu’ils sont dans un travail de proximité pas assez médiatisé et caractérisé par un climat social défavorable. Elles se font, pour le moment, très discrètes, ces listes indépendantes qu’on présente comme une force qui est en passe de dessiner les contours de la prochaine APN, à l’issue du vote du 12 juin prochain, en raison du nombre plus ou moins élevé des listes indépendantes en lice pour le prochain scrutin. Une considération théorique amputée du constat sur le terrain, et qui reste à prouver? A la deuxième semaine de la campagne électorale, seuls les chefs de partis tiennent la vedette sur les écrans TV et les comptes rendus des journalistes, y compris dans les médias publics.

    Comment expliquer ce déphasage de la vitesse entre les partis si peu nombreux mais qui se font bien entendre et voir et les indépendants supérieurs en nombre mais qui tiennent les chaises de l’arrière scène ?

    Certainement que les médias ne font aucune discrimination entre les uns et les autres. C’est par manque d’expérience et d’enracinement des candidats indépendants dans le militantisme politique, étant en majorité d’illustres inconnus, qui a son poids dans la balance.

    Difficile pour eux de remplir une salle, y tenir un meeting pour leur speech quand on n’a pas d’envergure politique et qu’on n’a pas, à ses côtés, des militants rompus aux pratiques des rassemblements, grâce à leur capacité de ramener des gens pour remplir les salles même si la plupart viendraient par curiosité ou une quelconque autre motivation dont ces « organisateurs » de meetings ont le secret.

    Les indépendants, eux, restent-ils encore à l’âge de la naïveté, se contentant de faire ce qu’ils peuvent en engageant un travail de proximité qui ne nécessite aucune logistique ? Tout comme l’exploitation des réseaux sociaux où les candidats des partis y rivalisent également d’ingéniosité. Cette campagne à deux vitesses aura-t-elle un impact sur le choix des électeurs et sur le résultat des élections ? Difficile de pronostiquer là-dessus tant que les paramètres sur lesquels on pourrait se baser dans les estimations des tendances de l’électorat demeurent flous. On croit que certains partis sont honnis par la vox populi mais on s’étonnerait de voir leurs leaders remplir, aujourd’hui, les salles de meetings pas loin du taux de présence ou d’assistance enregistré durant ces dernières années qui portent le cachet du clientélisme, sans ancrage réel sur le terrain !

    Une campagne électorale est faite pour convaincre les électeurs et il reste encore un peu de temps aux candidats indépendants pour se ressaisir et s’offrir une offensive sur ce plan. Compter seulement sur des cercles de connaissances restreints, limités aux membres des associations, les habitants du quartier et les collègues de travail, pourrait s’avérer inconsistant lors du comptage des voix.

    Le Quotidien d’Oran, 31 mai 2021

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  • Algérie : Culture démocratique et pluralisme

    L’Algérie des institutions légitimes et des libertés fondamentales est en marche, pour valider, le 12 juin, le choix souverain du peuple qui aspire à un avenir meilleur, compromis, deux décennies durant, par le règne de la corruption, de la fraude électorale massive et des pratiques antidémocratiques. Le renouveau se mesure à l’aune de l’engagement du Président Abdelmadjid Tebboune de tout mettre en œuvre pour la réussite du scrutin de la transparence et de la légitimité populaire jamais connu auparavant.

    Aux critères d’impartialité, concrètement traduite par la suspension des activités sur le terrain des membres du gouvernement, toutes les garanties d’une compétition loyale et concurrentielle sont assurées par l’Autorité nationale indépendante des élections (Anie), chargée de la mission d’organisation, de surveillance et de contrôle des sources de financement soumises à des conditions draconiennes. Le temps de l’omniprésence de l’Administration et du financement occulte, attesté par les procès scandaleux suivis par l’opinion publique, est terminé.

    Dans la nouvelle configuration, la dimension morale et éthique prônée par les candidats en lice représente indéniablement une avancée considérable inscrite dans le marbre de la Constitution, bannissant le recours à la violence ou à la contrainte, les comportements irrévérencieux et l’obédience envers les puissances étrangères dont se sont rendus coupables la nébuleuse islamiste radicale et le mouvement séparatiste. Tout est pour le mieux à l’entame de la deuxième semaine de campagne. Le processus électoral avance dans des conditions d’exemplarité qui renseignent sur l’implication des partis politiques et des représentants des indépendants dans la réussite du rendez-vous décisif du 12 juin. «Globalement positif», le président de l’Anie, Mohamed Charfi, a dressé un bilan élogieux, lors de sa conférence de presse, sur l’évaluation de la première semaine qui n’a enregistré aucune doléance des candidats, aucun dépassement et aucune atteinte aux symboles de l’État.

    L’enracinement de la culture démocratique, aux antipodes du discours de la haine, consacre, dans toute sa plénitude, une ère nouvelle qui permet le renouvellement du paysage politique, dominé par l’entrée en force des indépendants et des jeunes en compétition avec les formations politiques, elles-mêmes séduites par les perspectives de rajeunissement puisées dans le réservoir de la société civile. Pour la première fois, le carcan partisan a été abandonné au profit des candidats non militants et non structurés dans les partis. Les 17.000 compétiteurs vont pouvoir livrer bataille et conquérir les faveurs du suffrage universel pour lequel plus d’un milliard de bulletins de vote ont été imprimés par l’Anie.

    Dans cette compétition plurielle, le verdict des urnes fera émerger une majorité présidentielle ou parlementaire en charge de la nouvelle forme de gouvernance, fondée sur l’alternance et l’équilibre des pouvoirs.

    EL MOUDJAHID, 29 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, institutions légitimes, libertés fondamentales, élections législatives, 12 juin, impartialité, suspension des activités sur le terrain des membres du gouvernement, compétition loyale et concurrentielle, surveillance et de contrôle des sources de financement,  

  • Algérie : Déconcertante platitude de la campagne électorale : Le FLN, les islamistes et les électeurs

    Par : M. Rahmani

    C’est une campagne électorale qui n’arrive pas vraiment à intéresser les citoyens et encore moins mobiliser et ce, plus d’une semaine après son lancement officiel malgré les interventions des candidats, les soi-disant contacts de proximité et les meetings qui ne drainent plus les foules comme avant.

    En effet, on est loin de ces foules qui se bousculaient pour assister à telle ou telle intervention d’un homme politique en vue ou une personnalité nationale mobilisée pour l’occasion. Ces fêtes qu’on avait l’habitude de voir et ces rassemblements hauts en couleur ont disparu du paysage laissant la place à une morosité et une indifférence sans précédent, surtout qu’il s’agit d’élections cruciales pour l’avenir du pays du fait d’une législature dont l’importance est vitale en ces temps de double crise sanitaire et économique.

    Désaffection et désintérêt des citoyens

    Ce désintérêt et cette désaffection pour la chose politique n’est pas fortuit et est l’expression d’un désaveu de tous ceux qui prétendent à la fonction de député siégeant au sein de l’auguste assemblée. Le citoyen échaudé et blasé parce qu’ayant été dupé à plusieurs reprises par des discours encenseurs et mirobolants faisant miroiter un avenir brillant pour les populations démunies et pour ceux qui croient vraiment en ce pays, n’y croit plus et met tout le monde sans exception aucune dans le même « panier ».

    Le vieux parti se rebiffe et passe à l’attaque

    L’on se remémore, il n’y a pas si longtemps, Abou El Fadl Baadji, nouveau patron du FLN, toute honte bue, discourant dans une des localités du Sud du pays promettant de transformer la région à l’image de Dubaï. Ce qui avait alors amené la réaction d’un citoyen qui avait rétorqué que le FLN est aux commandes depuis l’indépendance, il avait plus de 50 ans pour le faire et il ne l’a pas fait, comment cela se fait-il qu’il peut être en mesure de le faire en 5 ans ? Une remarque qui avait cloué le bec à tous ceux qui soutiennent le vieux parti.

    Le patron du FLN qui est en perte de vitesse récidive et veut mettre en avant sa formation en s’attaquant aux autres partis, c’est le cas notamment d’El Bina et son chef Bengrina qui a essuyé le courroux de Baadji. En effet, ce dernier a rapporté que les candidats de ce parti ont été des cadres du FLN et que cette formation n’a pas de programme, c’est un parti satellite qui gravite autour de l’internationale islamiste, représentée par les Frères Musulmans.

    Un électorat blasé et difficile à convaincre

    Mais ces querelles de clocher n’intéressent pas le citoyen algérien qui n’est plus aussi malléable et manipulable à souhait comme il l’avait été avant, bien au contraire, il est devenu plus difficile à convaincre car ne croyant plus en personne et n’est pas près de se faire avoir comme cela avait été le cas durant les précédentes législatives. La chute du régime Bouteflika a mis à nu toutes les pratiques mafieuses de certains hommes politiques et de personnalités qui soutenaient cette gestion catastrophique du pays qui a abouti à une déliquescence de l’Etat algérien malmené pendant des décennies, a fini par achever le semblant de confiance du citoyen qui subsistait encore.

    Un sabordage et une sorte de hara-kiri à l’Algérienne qui se sont manifestés par un rejet total de la classe politique qui s’est donnée à fond au plus fort du moment et prête encore à servir celui ou ceux qui prendront la relève quelle que soit leur appartenance ou obédience, l’essentiel est qu’ils restent toujours dans le giron du pouvoir non pas pour servir mais plutôt pour se servir comme d’habitude.

    Et donc, cette désaffection des citoyens pour ces élections n’est pas le fait d’une colère passagère ou d’une quelconque décision politique qui n’a pas été digérée et qui a été rejetée par la majorité de la population, c’est plutôt l’accumulation de toutes ces manipulations, ces mensonges et ces discours spécieux, ces détournements et ces vols, ces corruptions qui ont gangréné l’Etat et qui ont manqué de le terrasser, n’était ce sursaut salvateur qui a évacué toute cette racaille.

    Les risques et les dangers du boycott

    Mais cette désaffection, ce désintérêt et ce boycott qui pourraient s’exprimer le jour des élections n’est pas sans risques et peut avoir un effet boomerang qui plongerait encore le pays dans une instabilité politique et une zone de turbulences dont l’issue est incertaine.

    En effet, les partis islamistes à l’instar d’El Bina de Bengrina, d’El Adala de Djaballah et du MSP de Makri se sont sentis pousser des ailes et se sont investis pleinement dans cette bataille sans réel adversaire, car les quelques petits partis font juste semblant et les indépendants sans expérience et sans moyens ne suscitent aucune crainte.

    Ces partis se voient déjà au pouvoir, présidant aux destinées de ce pays en partant à l’assaut de l’hémicycle qu’ils comptent conquérir coûte que coûte.

    Makri se sent pousser des ailes

    Ainsi, Makri, dopé par l’absence de partis pouvant lui barrer la route, se dit prêt à diriger le gouvernement ! Rien que cela !

    La nature ayant horreur du vide, il fallait bien que quelqu’un prenne cette place et lui se voit déjà l’occupant officiant au gouvernement et soutenu par une assemblée d’obédience islamiste.

    Il faut dire que Makri n’a pas tout à fait tort car cette désaffection et cette indifférence jouent le jeu des islamistes qui, eux, mobilisent leurs militants et sympathisants pour gagner ces élections qu’on dit propres et honnêtes pour une fois.

    Ce scénario peut se réaliser au vu de la situation actuelle et les islamistes pourront dans ce cas accéder au pouvoir en ayant la majorité dans l’auguste assemblée. Ce qui aura certainement de lourdes conséquences sur les libertés individuelles et collectives avec un projet de société des plus restrictifs.

    Un sursaut citoyen est-il possible ?

    Et donc, à moins d’un sursaut salvateur qui verrait les citoyens se déplacer en masse, voter pour les indépendants et les autres formations en lice et ainsi barrer la route aux islamistes, le pays ne verra pas le bout du tunnel et s’enfoncera encore plus.

    Le Provincial, 29 mai 2021

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  • Algérie : Etat de la campagne électorale dans son 10e jour

    10E JOUR DE LA CAMPAGNE POUR LES LÉGISLATIVES : Paroles de Makri, Bengrina et Belaïd

    Entre rêve et réalité, les chefs de partis politiques tentent, tant bien que mal, de convaincre et rassembler les électeurs. Ils enchainent les meetings face à des audiences de militants et sympathisant déjà totalement acquis à leurs idéaux et surtout sans faire preuve d’innovation.

    MSP : « réaliser ensemble le rêve algérien »

    Dans une salle où les dispositions du protocole sanitaire étaient peu respectées, le président du MSP, Abderrezak Makri, a ressorti, une fois encore, « l’attachement » de son parti à « l’appel du 1er novembre 1954, seul et unique dénominateur ayant rassemblé les algériens et référence pour la constitution de l’État nation comme souhaité par les valeureux chouhada », at-il précisé. Le leader du MSP, a enchainé qu’il est « inutile de s’attarder sur les échecs et les trahisons des deux dernières décennies », invitant les présents à « regarder vers l’avenir ». En mettant en avant l’idée de « réaliser ensemble le rêve algérien », il a estimé que « notre peuple est capable de faire sortir le pays de la crise et construire un État fort et prospère même en dehors du secteur des hydrocarbures ». Il a, d’autre part, insisté sur l’obligation d’une « transition démocratique dans la paix, la stabilité, loin des conflits et querelles politiques et surtout dans le cadre d’un projet d’entente nationale », à laquelle son parti a « appelé depuis longtemps ». Une transition qui « mettrait fin au règne autocratique d’une poignée de personnes et qui rendrait l’Algérie aux algériens », a-t-il soutenu. Enfin, Makri, ainsi que les candidats et les militants de cette wilaya, ont clamé haut et fort : « nous sommes prêts à assumer la responsabilité morale et juridique, à restaurer la légitimité populaire, à représenter dignement les électeurs tel que stipulé par la loi, et nous défendrons les droits et aspirations du peuple ».

    El-Bina : « ceux qui misaient sur l’échec ont échoué »

    Le président du Mouvement El-Bina, Adelkader Bengrina, a effectué, hier une tournée dans l’ouest du pays. À Tiaret, il a mis en avant les capacités de l’Algérie de sortir de cette crise économique et sociale et surtout d’en faire un pays émergeant. Sans propositions économiques concrètes, ce leader politique a évoqué la success story de partenariat entre l’institution de l’Armée nationale populaire et le constructeur automobile allemand Mercedes dans cette wilaya. Un partenariat qui « donne ses fruits, alors que les barons de la Îssaba ont subtilisé les moyens de l’État pour les placer à l’étranger en laissant derrière eux des ruines », a-t-il regretté. Il est revenu également sur les performances de la production agricole de Tiaret, qui doit être soutenue pour assurer la souveraineté de notre pays. À Oran, Bengrina a déclaré que « ceux qui misaient sur l’échec des élections, qui appelaient à une période de transition politique, qui voulaient briser la cohésion entre l’Armée et le peuple et qui cherchaient des appuis auprès de pays étrangers, ont finalement échoué ». Il a ajouté que le long processus de changement positif dans la paix et la stabilité, pour lequel son parti a toujours milité, a déjà fait une partie de son chemin et que son Mouvement ne cèdera pas aux tentatives de blocage de ce changement. Il a appelé les candidats d’El-Bina à faire preuve d’abnégation pour répondre aux aspirations des citoyens, en rappelant les idéaux de cette formation : liberté, justice et égalité des chances. Évoquant l’importance de notre communauté établie à l’étranger, il a proposé un projet de loi, ainsi que la création d’un ministère pour la prise en charge de ces revendications et de faire bénéficier le pays de son savoir-faire et de son apport financier.

    FEM : « dialoguer et moraliser la vie politique »

    Invité hier au Forum du quotidien El-Hiwar, à Alger, le président du Front El-Moustakbel, Abdelaziz Belaïd, a mis en avant le fait que les candidats d’El-Moustakbel sont des militants du parti, proposés par sa base et ses différentes structures en consacrant les principes d’équité et de transparence. Par ailleurs, Belaïd est encore une fois revenu sur l’impératif de moralisation de l’activité et de la vie politique. Selon lui, « son parti en a été le précurseur en inscrivant ce principe dans les recommandations de son congrès constitutif tenu en 2012 ». Il a insisté, dans ce sens, sur « l’impératif de bannir le discours de la haine et de l’insulte », en affichant sa disponibilité à amorcer, avec l’ensemble des partis, un « dialogue où l’on dépasse les différences pour arriver à faire sortir le pays de ses problèmes ». Concernant le front intérieur, ce chef de parti a averti des « appels à la division et déstabilisation du pays auxquels il faut s’opposer avec force et fermeté ». Pour ce faire, il a invité tous les Algériens à « défendre notre précieux acquis qui est l’unité du pays et du peuple ». Ce n’est que de cette façon qu’on pourrait éviter les scénarios vécus dans des pays frères » comme la Libye, la Syrie, l’Irak et le Yémen, a-t-il conclu.
    Lyes Ayoub

    Le Courrier d’Algérie, 30 mai 2021

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  • Algérie : Campagne électorale – Inculture politique

    A la différence des élections locales, où la campagne électorale est généralement centrée sur les préoccupations « domestiques » propres à chaque commune ou wilaya, les législatives sont en principe destinées à élire des députés, que l’on qualifie prosaïquement de « représentants » du peuple, dont le rôle est de débattre, proposer, amender, voter des lois et contrôler au premier degré l’action du gouvernement. Ces éléments pourtant basiques ne semblent pas constituer le socle sur lequel avait été bâtie une campagne électorale, qui vient de boucler sa première semaine dans l’indifférence totale, malgré le soutien des médias lourds ; chaînes de TV publiques et privées.

    Dans leurs meetings, formations politiques et listes indépendantes continuent toujours d’ignorer la dimension nationale du vote, en formulant et en modulant leurs discours, selon la région où ils se produisent, sans tenir compte du fait qu’une fois installés au Palais Zighoud Youcef, ils sont appelés à légiférer au nom du peuple algérien et non au nom de la population, qui les a élus. Cette propension à réduire un mandat d’essence nationale, à des promesses de « proximité » traduisent-elles une méconnaissance profonde de la Constitution de la part de la majorité des candidats, dont la plupart ne connaissent même pas le vrai sens du militantisme, ou illustrent-elles tout bonnement une inculture politique « édifiante » ?

    Que l’on soit à Tizi-Ouzou, à Tindouf, à Tébessa, à Touggourt ou à Tlemcen, les animateurs de cette campagne électorale, morose et sans attrait, ne doivent-ils pas élever le niveau, en considérant que celui et celle, qui les écoutent, sont d’abord des citoyens, tout à fait conscients que les problèmes de leur région restent tributaires d’un seul et unique paramètre : une véritable séparation des pouvoirs et une APN indépendante de toute tutelle, quelle qu’elle soit ?

    La réhabilitation du secteur de la santé à Ouargla, la modernisation de Tindouf, ou le développement des zones d’ombres à Souk Ahras ou à Tissemsilt, c’est du domaine des élus locaux. Un futur député, qui se respecte, est tenu à aller au fond de la problématique. Son programme électoral devrait englober un projet de société en bonne et due forme, loin de la démagogie, du folklore et des improvisations populistes. Ce n’est certainement pas en saluant Bordj Bou Arreridj, qu’il s’est rappelé, non sans arrière-pensées, qu’elle fut à un certain moment qualifié de « capitale du Hirak », qu’il pourrait attirer les suffrages vers son parti ! Ce n’est pas non plus en tirant « à bout portant », contre ses concurrents, comme vient de le faire, lors d’un rassemblement à Constantine, le secrétaire général du FLN, qui a accusé Bengrina de nourrir un discours régionaliste, que l’ex-parti unique va pouvoir récupérer sa suprématie, surfaite par ailleurs.

    A travers tout ce bla-bla, qui n’a jamais habillé son homme, ce n’est également pas en se présentant comme un homme aux « mains propres », que les électeurs vont s’arracher les bulletins de vote de ce candidat d’une liste indépendante. Sofiane Djilali n’aura pas eu finalement complètement tort, en faisant l’impasse sur les meetings, préférant le contact direct avec les citoyens, là où il a la latitude de le faire.

    Mohamed Mebarki

    L’Est Républicain, 29 mai 2021

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  • Algérie : Ce qui a changé

    La campagne électorale pour les Législatives du 12 juin fait son chemin et entre dans sa deuxième semaine, avec des hauts et des bas. «Les fraises et les meilleurs» apportées par un chef de parti, en désignant les femmes candidates de sa formation politique fera, à coup sur, date et poursuivra son initiateur pour le restant de sa carrière politique. Mais heureusement que tous les discours ne sont pas de ce même acabit.

    D’autres formations politiques pensent pouvoir cette fois tirer leur épingle du jeu, et croit dur comme fer que ces élections constituent la meilleure des occasions qu’elles n’ont jamais eues jusque-là. Ils pensent même que c’est là, l’une des élections les plus ouvertes et les plus transparentes qu’ils ont eu à mener jusque là. Et c’est là, en grande partie, l’impression des partis dit islamistes qui se voient en haut de l’affiche et font campagne pour inciter les citoyens à participer massivement à ces élections et confirmer, selon eux, cette tendance victorieuse, mais aussi faire barrage à toute tentative voulant donner un autre contenu aux résultats de ces élections.

    Pratiquement la même tendance semble accompagner la dynamique des listes indépendantes qui se placent comme «le meilleur rempart contre les errements des partis politiques», et surtout comme les plus légitimes à représenter les citoyens au sein du prochain parlement.

    Mais il reste à relever qu’aussi bien pour les indépendants que pour les partis, on est tombé dans une surenchère de promesses à la limite du ridicule et qui est loin de servir tout ce beau monde, qui il faut le reconnaître est constitué, pour beaucoup d’entre eux, de novices qui découvrent cet exercice de séduction qu’ils sont bien loin de maîtriser. Mais comme dirait l’autre, il faut un début à tout. Et ces élections sont peut être le début d’une nouvelle race de politiciens qui, d’une manière ou d’une autre, représentent la rupture avec l’ancien système et l’ancien personnel politique et parlementaire, qui lui, n’a pas laissé que de bons souvenirs, mais bien au contraire une grande déception chez les Algériens qui leur reprochent de ne s’être occupés que de leur personne, leur proche et leur seul intérêt. Clairement, les Algériens ne les regretteront pas et ont applaudi à la dissolution de cette Apn qu’ils n’ont jamais porté dans leur cœur et dont les membres ne les ont jamais représenté car ils n’ont jamais été leurs représentants ni leur choix.
    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 29 mai 2021

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  • Algérie/ Elections : nationalistes vs islamistes (1&2)

    Par Mohamed Habili

    Contrairement à ce que l’on croit dans une certaine frange de l’opinion, reconnaissable tout particulièrement à ceci qu’elle croit dur comme fer qu’elle est majoritaire dans l’opinion, l’enjeu des prochaines législatives n’est pas seulement dans le taux de participation, ou à l’inverse dans celui de l’abstention, mais tout autant et même davantage dans leurs résultats. Il est déjà arrivé au chef de l’Etat de dire que ceux-ci seront pris en compte quel que soit le volume de l’abstention. Partant ils le seront également quels qu’ils soient en eux-mêmes, aussi déplaisants ou même inacceptables qu’ils puissent paraître à ceux qui auront perdu les élections. Nombre de partis minoritaires, dont d’éternels groupuscules, ayant pris la décision de ne pas prendre part à ces dernières, des gens aussi futiles que bruyants, parce que disposant de la faveur de médias ou les possédant, font ouvertement campagne pour le boycott, comme si leur propre sort en dépendait directement. Ils se trompent, il dépendra en premier lieu de la majorité de ceux des Algériens qui auront voté. Le champ politique n’a pas changé au cours de ces deux dernières années.

    Ce qui peut avoir changé en revanche, ce sont les poids respectifs, ou plus exactement les poids relatifs, des partis qui vont se mesurer le 12 juin prochain, non pas les grands courants politiques traversant la société algérienne depuis l’indépendance du pays, et même avant que celle-ci ne soit acquise. Au point de vue politique, l’Algérie est comme tous les pays arabes, structurée par deux grands courants, ceux-ci pris indépendamment des partis qui s’en réclament. C’est le nationalisme d’une part, de l’autre l’islamisme. Bien entendu, d’autres courants, d’autres idéologies sont présentes dans l’opinion algérienne, et depuis assez longtemps pour certaines, comme le communisme par exemple, mais ils sont minoritaires. Ceci vaut pour quasiment tous les pays de la région, de l’océan à la mer et même au-delà. Ce sont ces deux courants majeurs à travers leurs organisations qui vont s’affronter le 12 juin prochain. Les nationalistes seront représentés pour l’essentiel par le FLN et le RND, et les islamistes par le MSP, outre deux ou trois autres partis de même inspiration quoique de moindre implantation. D’autres listes que les leurs seront proposées aux électeurs, notamment celles des indépendants, mais cela n’implique pas qu’elles portent d’autres offres politiques. On ne peut parler en l’occurrence de listes identitaires, ou berbéristes, ceux-ci ayant opté pour le boycott, bien qu’il ne soit pas impossible qu’au final des indépendants issus de cette mouvance soient de la partie, dans l’une ou l’autre des wilayas berbérophones notamment. Pas plus que les organisations ayant pignon sur rue, les indépendants ne sont pas indépendants des grands courants de pensée, produits de la longue durée non des circonstances ou de l’histoire immédiate. Si l’on admet le fait qu’il existe bel et bien des courants dominants, et qui sont l’islamisme et le nationalisme, alors il ne faudra pas s’étonner que les résultats soient à l’avenant. La seule question qui se pose est de savoir qui des deux familles sera majoritaire. Et par suite, laquelle sera appelée à former le gouvernement. Cela dit, le chef de l’Etat n’a pas directement affaire à des courants diffus dans la société mais à des partis légaux. C’est au chef de celui qui aura remporté le plus de sièges qu’il demandera de former le gouvernement. Dans la mesure évidemment où il s’en trouvera un qui à lui seul aura engrangé une majorité de sièges. Autrement, ce sera une autre affaire.

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    Logiquement il n’y a pas lieu de supposer une abstention massive dans une élection à laquelle prennent part les formations politiques les plus importantes, en plus d’un grand nombre d’indépendants issus de la société civile. La nature même de la consultation à venir s’inscrit en faux contre une telle perspective. En Algérie, traditionnellement, les législatives et les locales donnent lieu à une participation plus grande que lors des autres échéances, présidentielles et référendums. Après tout l’appel à l’abstention dans ce cas précis provient de formations minoritaires, d’associations et d’activistes dont rien ne laisse penser qu’ils sont particulièrement influents. On ne peut leur dénier ce droit bien sûr. Une élection, ce n’est d’ailleurs pas que des votants, et des voix exprimées, mais tout autant de l’abstention, du boycott le cas échéant, et des voix blanches. Au bout du compte, tout le monde y aura pris part à sa façon, sauf, si du moins il s’en trouve, des Algériens qui n’en auront même pas entendu parler. On objectera sans doute à cela que les circonstances actuelles sont exceptionnelles, qu’il règne aujourd’hui une atmosphère particulière, que d’aucuns ne cessent de qualifier de révolutionnaire, et que pour tout cela, ce qui serait en jeu véritablement, ce n’est pas le partage des sièges à l’Assemblée et le pouvoir législatif qui s’y attache, mais le volume de l’abstention.

    S’il est aussi important que lors du référendum constitutionnel, ou davantage, cela voudra dire que la victoire à l’occasion de cette consultation sera revenue à ceux qui de façon délibérée et même concertée se sont opposés à sa tenue. Avant ce référendum, il est vrai marqué quant à lui par une faible participation, une autre échéance a eu lieu, la présidentielle, où l’abstention n’a pas été aussi considérable, bien qu’elle fût grande. Si celle-ci a été de façon nette plus importante que lors de la présidentielle, qui pourtant s’est déroulée dans le même contexte houleux, c’est probablement dû au fait que les gouvernants n’ont pas su garder mobilisés les quelque 10 millions d’électeurs du 12 décembre 2019. Ils se sont plus préoccupés en effet à cette deuxième occasion de convaincre ceux qui se nomment les hirakistes d’aller voter que d’en appeler à leurs fidèles. Une erreur de communication dont tout indique qu’ils sont revenus. Et que du reste il leur serait aujourd’hui difficile de commettre, la nature de la consultation faisant porter sur les compétiteurs le poids de la mobilisation. Aux partis et aux indépendants de donner envie aux électeurs de s’exprimer massivement, de leur accorder ce faisant la victoire. La campagne étant à sa première semaine, il n’est pas facile de voir dès maintenant s’ils en sont ou non capables. Toujours est-il qu’il semble que cette tâche soit plus facile pour les islamistes que pour les nationalistes, dont les partis, le FLN et le RND, ont été mis à mal ces derniers temps. D’anciens secrétaires généraux, deux du premier et un du second, purgent pour l’heure des peines de prison. La candidature du secrétaire général en exercice du FLN a été rejetée par l’ANIE, ce qui est un comble, sinon le coup de grâce. A la suite de quoi l’Organisation des moudjahidine elle-même a demandé que le sigle FLN lui soit enlevé.

    Le Jour d’Algérie

    Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidats, taux de participation, taux d’abstention, résultats, campagne de boycott, partis politiques, nationalisme, islamisme, 12 juin 2021,