Étiquette : Elections législatives

  • Algérie : Le RCD, deuxième parti politique à décider de boycotter les élections législatives du 12 juin

    Le parti Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD), l’un des principaux partis d’opposition en Algérie, a annoncé sa décision de boycotter les élections législatives anticipées qui se tiendront le 12 juin prochain.

    Le boycott a été décidé lors de la session générale du conseil national du parti tenue à Alger samedi, rapporte la presse algérienne, indiquant qu’il a été décidé à l’unanimité par les membres du conseil, qui ont explicitement rejeté la décision adoptée par les autorités et ont exprimé leur soutien au mouvement de protestation en cours dans le pays (Hirak).

    « C’est dans ce contexte de répression, de détention de prisonniers d’opinion, de restrictions des libertés individuelles et collectives, et de régression économique et sociale que le pouvoir en place, deux fois disqualifié par un grand et historique boycott des urnes, s’apprête à jouer une nouvelle fois la « tragédie électorale du 12 juin », s’est félicité le président du RCD, Mohsin Belabas, lors de l’inauguration des travaux du Conseil national de son parti sur cette simple session. Pour M. Belabas, cité par les médias locaux, le pouvoir de résoudre la crise en Algérie Priorise la décadence par rapport à. L’incapacité d’ouvrir un dialogue sérieux pour un véritable changement démocratique et de ne pas réussir à neutraliser le hirak par la répression, place l’avenir de la nation sur l’option décisive du vrai décideur », a-t-il déclaré.

    Le Parti des travailleurs (PT-Opposition), statuant le 15 mars, a déclaré que la RDC est la deuxième formation politique à boycotter les prochaines élections législatives, qui ne participeront pas à cette échéance, annonçant une élection dont les résultats sont connus d’avance et qui entre dans une tentative malheureuse et pathétique de « sauver un système obsolète et irréversible ». Il a dit : « Non et non, les prochaines élections à l’Assemblée ne commenceront pas par le démantèlement du système désuet hérité d’un modèle de parti, contre lequel la plupart des gens se sont révoltés et se sont soulevés.

    Tags : Algérie, RCD, élections législatives, boycott,

  • Algérie : Cap sur le changement démocratique

    A qui profite le phénomène récurrent de la spéculation ? La question lancinante met en évidence les pratiques illégales des héritiers du système pourri, affairés à une déstabilisation en règle du marché pour marquer une résistance au changement.

    A l’approche du mois sacré de Ramadhan, la valse des prix des produits de première nécessité est donc enregistrée pour mettre à mal le pouvoir d’achat des citoyens laminés par la hausse des prix. C’est pourquoi, en Conseil des ministres, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné, à titre exceptionnel, l’importation de la viande congelée pour une bonne préparation du Ramadhan, l’intensification des visites d’inspection menées par les services mixtes de la Sûreté nationale et du commerce, à l’effet de combattre les tentatives de fraude et de stockage illégal.

    Cette décision salvatrice donne un cachet particulier au mois de la piété et de la rahma célébré, cette année, dans le nouveau pôle de Djamaâ El Djazaïr aux portes des salles de prière ouvertes et doté d’une instance provisoire de gestion, en attendant l’élaboration d’une conception définitive en matière d’organisation et de fonctionnement.

    En cette période délicate, il a été aussi procédé à l’interdiction et à la fermeture des comptes commerciaux des services de la Poste, à l’origine des perturbations vécues par les citoyens. Au service des citoyens, l’Algérie du changement prône le sens de l’équité et de la justice reconnue, notamment à ceux qui ont consenti des sacrifices énormes pour défendre la nation. Ce sont tous les corps et les catégories de l’Armée nationale populaire (ANP) dont les préoccupations ont été prises en charge. Au Conseil des ministres, le Président de la République a appelé à un amendement du code de pension militaire pour un traitement équitable des requêtes en lien avec les différentes formes d’invalidité, d’inaptitude ou radiation.

    Cet engagement résolu participe à la consolidation du front interne, où la nouvelle Algérie a tant besoin de la conjugaison de tous les efforts et d’une vigilance patriotique de tous les instants. A la veille du renouvellement des institutions d’un changement démocratique, le rôle catalyseur de la jeunesse et de la société civile s’inscrit dans une dynamique de remodelage du paysage politique et de rajeunissement de l’élite politique.

    Tous les moyens matériels et financiers sont consentis par l’Etat pour favoriser une participation accrue des jeunes, assurés de la gratuité des salles et des affiches publicitaires. Les prémisses d’une implication jugée prometteuse par l’Autorité nationale indépendante des élections sont perceptibles dans le retrait de plus de 600 dossiers de candidature dont près de 300 pour les candidats libres. L’installation dans les plus brefs délais de l’Observatoire national de la société civile et le renforcement du Haut-Conseil de la jeunesse, érigé en Parlement des jeunes, remettent les pendules à l’heure du changement démocratique.

    Horizons, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, changement, élections législatives,

  • Algérie : Le décor électoral se met en place

    Les Algériens sont à un peu moins de trois mois des législatives anticipées du 12 juin prochain, rendez-vous relativement assez loin, tout de même, mais le décor électoral est en train de se mettre en place au fil des jours. Ce sont les partis politiques, les acteurs principaux des prochaines consultations qui sont déjà sur le pont depuis plusieurs jours, les uns (en fait la majorité) pour exprimer leur adhésion au processus électoral, les autres (en fait la minorité) pour rejeter le rendez-vous du 12 juin prochain.

    Les positions affichées par les uns et les autres, dessinent une ligne de fracture limpide sur la carte politique sur laquelle « participationnistes, d’un côté et boycotteurs, de l’autre vont se livrer bataille dont l’issue paraît néanmoins déjà entendue. Car les formations qui adhèrent à l’agenda électoral du président Tebboune, constituent aujourd’hui un large front, à en croire le président de l’ANIE qui s’est exprimé hier sur les ondes de la radio nationale.

    Mohamed Charfi, avec son enthousiasme habituel pro élections a indiqué que pas moins de 619 dossiers de candidatures sont déjà retirés dont 456 par les partis politiques et 297 listes indépendantes. Et ce n’est pas encore fini, se félicite le président de l’ANIE qui parle de « conscience démocratique », par rapport à cette dynamique des candidatures. FLN, RND, Taj, en quête de rédemption, après avoir changé leurs vitrines respectives se trouvent être les plus engagés dans le processus électoral avec d’autres partis comme El Moustakbel, ANR, Jil Djadid, PRA, Talaia El Hourriet, pour ne citer que quelques-uns.

    Du côté des islamistes, l’option participationniste est plus forte avec un MSP dont le chef, Abderazak Makri, juge que « le climat politique et économique n’est jamais aussi propice aux élections ». Makri a-t-il reçu des assurances pour lever subitement ses craintes et ses critiques par rapport aux élections?

    La participation du MSP n’est pas de nature à plaire à un Bengrina dont le parti, El Adala (promu par feu Gaid Salah comme partenaire par défaut) puise dans le même vivier électoral. Nahda, El Islah ont également choisi d’aller aux élections, en attendant le parti de Djaballah qui ne s’est pas encore prononcé officiellement. Mais tout porte à croire qu’il s’inscrira dans le même courant qui constitue aujourd’hui la majorité.

    Finalement les partis, dont le PT qui a choisi le boycott le 10 mars dernier et le RCD qui a fait le même choix samedi dernier, en attendant le FFS (pour qui le choix est cornélien), constituent une minorité à assumer le rejet des élections législatives. Il va de soi qu’autant de partis politiques, sans compter les indépendants favorisés par la nouvelle loi électorale qui seront sur la ligne de départ le 12 juin et un pré requis favorable à la démarche électoraliste du président Tebboune. Mais toute la question est de savoir si cette majorité des partis politiques appelant aux élections du 12 juin sera suivie par une majorité de citoyens. C’est toute l’inconnue de la démarche électorale du président Tebboune, avec un Hiak difficile à placer dans l’équation.

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin,

  • Algérie : Une demande populaire croissante pour le changement

    Par B. Chellali

    La volonté politique d’offrir une meilleure démocratie à la société algérienne est un processus en marche, une réalité permettant le retour à la normalité dont les conséquences se révéleront « productives  » sur la conduite des affaires de la nation, un grand pas vers la pratique de l’éthique dans la bonne gouvernance mais aussi vers l’incitation à de nouvelles réformes. Cette refondation de l’Etat ne pourra se réaliser de façon constante sans l’amélioration des mentalités, des comportements qui culminera dans la mise en œuvre des réformes et le respect des dispositions insérées dans la nouvelle Constitution amendée.

    La marche vers le progrès démocratique en Algérie dépendra de la capacité de ses acteurs à affronter et à vaincre la haine, la division, la rancœur contre la stabilité du pays et les démons de l’intérieur et de l’extérieur. Cet engagement-vigilance requiert de l’abnégation ? Toute dépendra de la cohérence et de la conviction démocratique de chacun et de tous, des forces réelles et saines du politique et de la société civile afin d’incarner la vraie démocratie du changement à travers un combat moral contre les plaies purulentes qui ont par le passé gangrené tout le corps social de la société algérienne, le progrès de la démocratie, la voix du peuple et par ricochet le développement économique et social du pays et sa longue stagnation pendant des années durant. Période marquée par une démocratie de façade, le laxisme, la fuite en avant des dirigeants à tous les niveaux de la responsabilité. Des phénomènes qui ont figuré dans la longue liste des maux et des griefs dont est responsable le régime défunt. Des phénomènes qui continuent encore aujourd’hui, à porter lourdement les stigmates d’un régime tout à fait sourd à l’intérêt suprême du pays.

    A ce titre, le processus démocratique engagé au lendemain de l’avènement du mouvement citoyen du 22 février 2019 et à son exigence, est une entreprise inédite en Algérie de réflexion sur l’avenir de la nation. Dans un contexte de regain d’intérêt politique, économique, social et culturel, l’ambition de ce processus démocratique n’est pas mince. Il entend répondre à une demande populaire croissante de changement sur une longue période complexe, extrêmement chargée de  » vétuste  » politico-démocratique, celle de la très polémique d’une remise qui s’est totalement détaché du peuple, avec comme conséquence l’appauvrissement de la population qui a été soumise pendant une vingtaine d’années à l’amnésie et à une fabrique de rêves truqués qui finirent par salir l’image de l’Algérie accompagnée d’un climat socio-politique malsain naviguant entre  » le coup de poing et la dictature « .

    Ce système n’opéra aucune réorganisation de ses méthodes et tout ce qui a été réalisé n’était que  » coercition  » à ses propres fins, plutôt qu’une véritable démocratie. Le peuple algérien muselé pendant des années a tiré pleinement profit de cette période tumultueuse. Il s’est réveillé et a fait valoir sa capacité de s’approprier totalement le changement, une nouvelle perception de l’ensemble du « bagage  » de la démocratie et la découverte de ses articulations afin d’effacer les mauvais souvenirs de la précédente période, justifier sa présence et pérenniser l’image de l’Algérie. Une image édifiante par une table rase du passé marqué par la crainte, la méfiance, la raillerie, la haine, la fitna ou la fascination qui se sont exprimées à travers la littérature du pouvoir défunt déversée sur la société.

    Le Maghreb, 22 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, démocratie,

  • Algérie / Élections législatives : 619 dossiers retirés (ANIE)

    Le président de l’Autorité Nationale Indépendante des Élections (ANIE) Mohamed Chorfi, a révélé, ce dimanche 21 mars 2021, lors de son passage à la Radio nationale chaîne I que 619 dossiers avaient été retirés pour se présenter aux prochaines élections législatives, qualifiant le processus de « prometteur et appelant à l’optimisme ».

    M. Chorfi a indiqué que le nombre de dossiers de candidature aux prochaines élections législatives qui ont été retirés jusqu’à samedi soir s’élevait à 619, dont 456 de 46 partis politiques approuvés et 297 dossiers dans le cadre des listes libres, soit près de la moitié du nombre de dossiers.

    Et d’ajouter : « ces chiffres sont prometteurs et montrent que la prise de conscience démocratique a trouvé une résonance parmi les citoyens, d’autant plus que la plupart des listes sont dirigées, selon les premiers retours, par des diplômés ayant un niveau académique élevé ».

    En outre, la commission indépendante auprès de l’ANIE pour surveiller le financement des campagnes électorales a des pouvoirs suffisants et commence ses travaux après l’annonce des résultats pour enquêter sur les sources de financement, et ses travaux peuvent s’étendre sur un maximum de six mois.

    APS

    Tags : Algérie, élections législatives, candidatures,

  • Algérie / Tebboune : « Construisons l’État à travers des élections libres »

    LE PRÉSIDENT TEBBOUNE AUX JEUNES ALGÉRIENS : « Construisons l’État à travers des élections libres »

    En plein dans le mille du changement entamé depuis qu’il tient les rênes de l’État, le président Tebboune profite de la tribune du 19 mars, date marquant la victoire de l’Algérie sur l’occupant français en 1962, pour décocher des messages à l’adresse des jeunes algériens.

    Les élections législatives du 12 juin sont proches que l’occasion s’y prête pour rappeler son serment de construire la nouvelle Algérie sur le triptyque : révision de la Constitution, de la loi électorale et lutte contre la corruption.

    En effet, et aujourd’hui encore, le chef de l’État maintient le cap contre vent et marées sur son objectif de bâtir un État fort de ses institutions, et découlant des aspirations du Hirak originel. Un appel à « aller de l’avant, résolument et fermement, dans la lutte contre la corruption et à mettre à nu les intentions et les manœuvres des corrompus et leurs résidus, à l’affût de la moindre occasion pour semer le discrédit et les doutes et attiser les discordes », aborde d’emblée le président Tebboune, comme pour rappeler que la corruption, qu’elle soit politique ou morale, ne fait pas bon ménage avec la gestion des affaires de l’État. Mais, faut-il qu’il y ait l’adhésion de tous, le gouvernant et le gouverné, la classe politique et les syndicats, les élites et les organisations de la société civiles etc. « Nous sommes, aujourd’hui, appelés avec la participation de tous, classe politique, société civile, organisations, syndicats et élites, à opérer une rupture radicale avec les pratiques de la honte », a déclaré le Président dans un message lu en son nom par le SG du ministère des Moudjahidine et des Ayants droit, prononcé, hier, à Tlemcen, à l’occasion du 59e anniversaire de la fête de la Victoire.

    Et les élections législatives, par lesquelles il sera question d’aboutir à une institution, la troisième dans l’ordre hiérarchique de l’État, exempte des pratiques de corruption et de l’argent sale, est un des engagements majeurs du chef de l’État pour ne pas évoquer l’enjeu, davantage encore qu’il vise la moralisation de la vie politique et publique. Conviction chez le Président, « le peuple algérien, notamment nos jeunes qui ont insufflé par leur conscience l’espoir d’une Algérie nouvelle lors du Hirak béni, se mobilisera pour l’édification de l’État de droit et des institutions », a-t-il souligné dans son message. À l’adresse du peuple, les jeunes notamment, le chef de l’État persiste et signe que le changement en Algérie passe et passera sur la base du processus constitutionnelle. Autrement, l’État « se construit par la volonté du peuple, à travers le choix libre et démocratique et la concurrence loyale des idées et programmes lors du rendez-vous du 12 juin prochain, auquel toutes les garanties de transparence et de régularité ont été assurées ».

    Pour ce faire, et après l’engagement des partis politiques, dont l’ANIE fait état d’une quarantaine de formations à ayant retiré les dossiers de candidature aux législatives du 12 juin, les jeunes algériens sont invités à mettre « leurs compétences » à la pâte à cette occasion. C’est-à-dire, « adhérer au processus d’édification de nouvelles institutions, fiables et crédibles », dont le chef de l’État a œuvré à en réunir toutes les conditions nécessaires d’organisation. « Des décisions qui s’inscrivent en droite ligne des engagements que j’ai pris et que je me suis attelé, dès les premiers jours, à concrétiser aux niveaux politique et socio-économique », a conclu le chef de l’État.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 20 mars 2021

    Tags : Algérie, Abdelmajid Tebboune, élections législatives,

  • Algérie : Le devoir citoyen

    Le nouveau mode électoral annonce l’heure du changement profond, particulièrement déterminé par la composante de la prochaine Assemblée nationale et, indiscutablement, l’émergence d’une majorité qualifiée pour assurer une gouvernance démocratique efficiente. Dans moins de 3 mois, le scrutin de toutes les attentes, inscrites dans les principales revendications du hirak originel, concrétisera l’engagement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, déterminé à tourner la page de la gabegie, du laxisme dans le choix des représentants élus et du détournement du libre choix des citoyens.

    La promesse d’une élection totalement différente des précédentes se fonde sur les garanties d’un scrutin propre et intègre favorisé par les dispositions pertinentes de la loi électorale, bannissant l’argent dans toutes les étapes du processus électoral, participant à la moralisation de la vie politique et prônant l’égalité des chances à travers la surveillance par l’Autorité nationale indépendante des élections des opérations électorales et le contrôle des sources de financement.

    Le scrutin du 12 juin prochain, dira le ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Ammar Belhimer, représente «un tournant» pour un changement radical pacifique dans lequel «ni l’argent sale ni les excroissances du système ne doivent orienter le choix de l’électeur ou le falsifier».

    A l’approche de cette échéance importante, le processus électoral se dote de mécanismes idoines avec la signature du Président de la République de l’ordonnance fixant les circonscriptions électorales et le nombre de sièges de l’Assemblée nationale (407). L’une des caractéristiques majeures est précisément la suppression de 58 sièges, significative de la volonté de mettre fin à la pléthore de parlementaires sans ancrage réel dans la société.

    Cette mesure se renforce par la limitation à deux mandats pour consacrer le principe de l’alternance et d’une véritable démocratie au service des citoyens. Dans un délai de 8 jours, l’opération de révision exceptionnelle des listes électorales interpellera les électeurs, notamment ceux âgés de 18 ans ou ayant procédé au changement de résidence, à s’inscrire par voie électronique ou au niveau de leur commune pour une participation citoyenne à hauteur des enjeux et des exigences du changement revendiqué.

    Le devoir citoyen, magnifié par le sursaut patriotique du hirak authentique, est le fondement de l’Algérie nouvelle portée par ses compétences et le réservoir de jeunes et des forces créatives et représentatives des préoccupations populaires.

    Horizons, 18 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin,

  • Algérie / Législatives 2021 : La sphère politique doit confirmer son talent

    Par : Med Wali

    Le décret présidentiel 96-01 relatif à la convocation du corps électoral en vue des élections législatives, dont la date est fixée 12 juin prochain, les ateliers de réforme politique auront fait d’importants progrès vers la consécration des caractéristiques de la nouvelle Algérie, dont la base est le dialogue, la concertation et la démocratie participative, loin de l’individualisme. Cela a été le vif du sujet lorsque le président de la Republique Abdelmadjid Tebboune a reçu 15 chefs de partis politiques qui ont exprimé leurs inquiétudes sur les enjeux et prochains défis.

    Une fois n’est pas coutume, ces réceptions sortent de l’ordinaire, au cours desquelles l’espace était ouvert à tous les partis, sans exclusion ni préférence, après que ce genre de rencontres étaient attribuées aux partis fidèles au système, contre de diverses avantages. Bien que les partis traditionnels conservent toujours une base électorale importante, les nouvelles données suggèrent que la carte politique sera différente après les prochaines élections législatives, compte tenu de la montée en puissance des organisations de la société civile qui devraient présenter cette date avec des listes indépendantes pour remporter la plus grande part représentative dans la formation parlementaire après le 12 juin prochain. En effet, l’ordre ne se limite pas aux activités de la société civile et à l’émergence des réseaux sociaux, mais aussi à la croissance de nouvelles formations politiques qui ont retenu l’attention du président de la République à travers ses réceptions, afin de garantir le principe de l’égalité des chances et de permettre aux jeunes d’entrer dans l’arène politique et d’entrer dans les institutions étatiques.

    Lors de ces réceptions, la participation des partis d’opposition tels que « FFS », « Hamas » et « Jil Djadid » à ces consultations a été notable, ce qui confirme que le prochain pari politique ne sera pas traditionnel, à un moment où aucun parti n’a encore annoncé son boycott des élections. Sans aucun doute, la date du 12 juin sera une rude épreuve pour prouver l’étendue de la capacité à faire face à ce défi politique, à la lumière de nouvelles données qui sont complètement différentes des pactes parlementaires précédents, tant que le président Tebboune insiste sur l’éthique de l’action politique et l’écartement de l’argent du processus électoral afin que le dernier mot revient aux urnes.

    Les plus gros enjeux de cette date sont également évidents dans la restauration du prestige de cette institution législative, ternie par des pratiques étrangères de l’action politique, telles que « echkara » et la présence des hommes d’affaires qui achètent leurs places au sein du parlement…

    Les observateurs estiment que les résultats des prochaines élections législatives dresseront une nouvelle carte politique, en vue de la participation des partis nouvellement formés et des organisations de la société civile, et en donnant l’opportunité à la jeunesse en priorité dans le programme du président de la République, outre la femme dont le statut politique sera corrigé en s’appuyant sur le critère de compétence et non sur les « quotas » qui la rendaient otage de la quantité au détriment de la qualité.
    M.W.

    Le Maghreb, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives,

  • Algérie : A la recherche d’un centre de gravité

    par Abdelkrim Zerzouri


    Les législatives anticipées du 12 juin prochain ont-elles sonné le glas de l’implosion des partis de l’opposition ? A moins de trois mois de cet important rendez-vous électoral, le silence et l’hésitation imprègnent les positions de ces partis qui n’ont jamais raté l’occasion, presque dans leur globalité, de mener campagne pour glaner des sièges à l’hémicycle du Boulevard Zighoud Youcef. Les raisons de la participation aux élections législatives et locales des partis de l’opposition, même si on se permet de boycotter d’autres rendez-vous électoraux, sont claires, dont le gain financier ou les salaires mirobolants des députés et autres élus locaux qui réussiraient à s’emparer des fauteuils de responsabilités bien rémunérés (maires, vice-présidents et autres présidents de commissions), en sus de la pratique qui exige des élus de reverser une partie de leurs salaires dans les caisses du parti afin de lui permettre d’assurer son fonctionnement, ainsi que la recherche de l’aura ou l’immunité parlementaire, le maintien du lien de proximité avec le citoyen et l’opportunité de disposer d’une tribune politique pour faire entendre leur voix.

    Mais, cette fois-ci, le rendez-vous tombe mal pour ces partis de l’opposition, qui se trouvent dans l’embarras face à leurs militants et face au hirak, qui rejettent, eux, présentement toute idée de se joindre à ce rendez-vous électoral ou à d’autres. La médaille est brûlante d’un côté et est cuisante de l’autre. Les divisions commencent à apparaître dans certains partis, poussant les chefs de partis et les cadres dirigeants à se confiner dans un silence gênant concernant la participation ou la non participation aux législatives anticipées du 12 juin prochain. On tente par-ci et par-là d’expliquer que la décision, de participer ou non, appartient aux instances ou conseils des partis, mais au fond cela montre combien la décision n’est pas facile à prendre, ou qu’il peut exister des pour et des contre équilibré au sein de ces partis, qu’on devrait régler par un vote face à l’absence d’unanimité. Car, au sein des partis où la question est clairement tranchée, les positions se sont vite exprimées, aussi bien les pour que les contre (un seul parti contre, pour le moment, en l’occurrence le PT).

    Dans cet ordre d’idées, il n’est pas exclu que ceux qui sont pour la participation et qui ne trouveraient pas de répondant au sein de leurs partis pourraient chercher ailleurs leur ombre, ou se présenter en indépendants. Là, on ne serait pas loin de l’implosion de ces partis. La nature ayant horreur du vide, à moins de changer de cap, d’abandonner la protesta de la rue et se présenter aux urnes, plusieurs partis courent vers leur perte à travers une longue absence de la scène, le temps d’un mandat législatif ou municipal, en laissant le champ libre à d’autres.

    Ainsi, de nombreuses questions d’essence purement politique planent sur les législatives anticipées du 12 juin prochain. En premier lieu, donc, la participation des partis politiques à ces joutes électorales, qui est pour et qui est contre ? Alors que le rendez-vous avance à grands pas, avec un intervalle du mois de Ramadhan en cours de route, où l’activité politique est généralement en berne, comme toute autre dynamique socioéconomique, les partis politiques se cherchent encore un centre de gravité autour duquel s’articulerait leur manœuvre.

    Le Quotidien d’Oran, 17 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, 12 juin, partis politiques,

  • Algérie : Les soucis du dépouillement

    par Abdelkrim Zerzouri


    Le nouveau système électoral introduit par la loi organique portant régime électoral, dont le mode de scrutin est la représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage, devrait avoir une influence sur le mode dépouillement. On devrait d’abord s’atteler au décompte des suffrages obtenus par chaque liste, qui obtient autant de sièges qu’elle a recueilli de fois le quotient électoral (calculé pour chaque circonscription électorale en divisant le nombre de suffrages exprimés par le nombre de sièges à pourvoir), avant de passer à la répartition des sièges obtenus par chaque liste entre les candidats de la même liste, eux-mêmes, qui s’effectue selon le nombre de voix obtenues par chaque candidat, afin d’arriver au bout à départager les candidats selon les sièges obtenus, bénéficiant aux candidats ayant bénéficié de plus de voix. C’est long à expliquer, et plus long encore dans la pratique.

    Car, si avec l’ancien système électoral les résultats sont connus dans la soirée du vote, s’arrêtant au décompte des suffrages obtenus par chaque liste, suivi par une répartition automatique et instantanée des sièges obtenus en faveur des candidats selon leur classement sur la liste (s’il y a un siège de gagné, il échoit au candidat tête de liste, si 2 sièges de gagnés, les deux premiers de la liste se les attribuent et ainsi de suite), le nouveau mode de dépouillement devrait prendre du temps. Le décompte des suffrages obtenus par chaque liste sera connu dans la soirée du vote, mais la répartition des sièges entre les candidats portés sur ces listes devrait attendre un autre décompte individuel des voix obtenues par chaque candidat. Sa durée ? Cela devrait encore prendre trois, quatre jours ou une semaine pour être fixé sur les candidats élus aux Assemblées nationale ou locales. Et, c’est ce temps relativement long qui n’est pas pour plaire à certains partis.

    La représentation proportionnelle avec vote préférentiel sur une liste ouverte sans panachage, adoptée par la nouvelle loi organique portant régime électoral, est généralement bien acceptée par la classe politique.

    En cela qu’elle éloigne les mauvaises pratiques liées à l’influence de l’argent, à travers la vente des premières places sur les listes, notamment la tête de liste, ainsi que le marchandage avec les autres candidats en bas de la liste, qui savent pertinemment qu’ils n’ont aucune chance de passer, et qui de ce fait ne feraient pas campagne en faveur des premiers sans contrepartie, exigeant souvent soit du cash, soit des postes bien en vue au sein du parti. Mais l’influence du système électoral sur le dépouillement n’est pas pour les tranquilliser. Le temps assez long pour arriver à connaître les candidats élus les met mal à l’aise. On craint que ce temps soit utilisé à mauvais escient et ouvrir la voie à la falsification des résultats.

    Il n’est pas facile d’effacer des esprits la fraude électorale. L’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE) aura fort à faire sur le plan psychologique, afin de rassurer la classe politique quant à la régularité des élections en veillant à ce que les voix des électeurs aillent à leurs véritables bénéficiaires.

    Le Quotidien d’Oran, 15 mars 2021

    Tags : Algérie, élections législatives, vote, dépouillement,