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L'ONU appelée à empêcher le Maroc d'inclure le Sahara Occidental dans ses prochaines législatives
Sahara Occidental, Maroc, ONU, élections législatives, #SaharaOccidental, #Maroc,Le président sahraoui, brahim Ghali, a appelé, mercredi, le secrétaire général des Nations unis à intervenir afin d’empêcher le Maroc d’inclure le Sahara Occidental occupé dans les prochaines élections législatives et de mettre un terme à toutes les activités illégales menées par le Maroc dans ces territoires.Dans une lettre au SG de l’ONU, le président sahraoui affirme que « le Front Polisario, seul représentant légitime du peuple sahraoui, et le gouvernement de la République arabe sahraouie démocratique (RASD) condamnent et rejettent fermement le processus illégal », préparant la tenue, en septembre prochain, d’élections législatives » incluant les territoires occupés.Il s’agit, assure-t-il, « d’une violation flagrante du statut légal du Sahara occidental, un territoire en attente de décolonisation sous la responsabilité des Nations unies ».« La présence marocaine au Sahara occidental est une occupation militaire illégale, comme l’affirme l’Assemblée générale de l’ONU dans ses résolutions 34/37 de 1979 et 35/19 de 1980, entre autres. Ainsi, toutes les actions entreprises par l’occupant marocain, qu’elles soient politiques ou autres, relèvent des pratiques coloniales imposées par la force et n’ont aucune légitimité », précise Ghali.« Le Front Polisario rappelle qu’en vertu de la résolution 690 (1991) du Conseil de sécurité (…) la charge de la Mission des Nations unies pour l’organisation du référendum au Sahara occidental (Minurso) est de tenir un référendum libre et honnête pour l’autodétermination du peuple du Sahara occidental ».Par ailleurs, « la seule élection pour laquelle les Sahraouis devraient être convoqués est celle relative à leur autodétermination, (supposée être) organisée sous la supervision des Nations unies en vertu des dispositions du plan de règlement ONU-OUA qui ont été acceptées par les deux parties en conflit, le Front Polisario et le Maroc et approuvées par le Conseil de sécurité de l’ONU ».« Organiser des élections dans les territoires occupés du Sahara occidental sur lesquels le Maroc n’a aucune souveraineté est un acte que nous rejetons énergiquement car il s’agit d’impliquer les citoyens sahraouis dans un processus qui ne les concerne pas et qui est organisé par une force d’occupation militaire dont le registre est rempli de violations des droits humains fondamentaux du peuple sahraoui », rappelle Ghali dans sa missive.« Pendant près de trois décennies, nous sommes restés engagés en faveur de la résolution pacifique (du conflit) et avons fait preuve de la plus grande retenue en dépit des provocations continues et des actions de déstabilisation de l’occupant marocain », poursuit le même texte.« Nous pouvons citer des exemples au sujet de sérieux dépassements commis par le Maroc et dont l’ONU et la Minurso ont choisi de détourner le regard: la répression contre les civils sahraouis et les militants des droits humains, le changement de la composante démographique du territoire sahraoui à travers des politiques de repeuplement massif, le pillage des ressources, l’ouverture de pseudo-consulats de pays étrangers, la tenue d’élections, l’organisation de conférences internationales et événements sportifs et l’imposition des lois marocaines sur l’ensemble du territoire, incluant les espaces maritimes », écrit Brahim Ghali.« Comme nous l’avons précisé à différentes occasions, c’est l’absence d’une position forte, claire et ferme de la part du secrétariat général de l’ONU et du Conseil de sécurité concernant le manque de respect dont fait preuve le Maroc vis-à-vis des décisions des Nations unies relatives au Sahara occidental, a encouragé l’occupant à poursuivre, en toute impunité, ces actions illégales qui menacent la paix, la sécurité et la stabilité de toute la région ».« Depuis le 13 novembre 2020, le territoire du Sahara occidental a connu de sérieux développements en raison de la violation par le Maroc du cessez-le-feu de 1991 et des accords militaires connexes », indique encore la lettre qui précise que désormais les Sahraouis n’ont plus d’autres choix que d’exercer leur droit à la légitime défense.« L’inaction et le silence assourdissant des Nations unies face à l’occupation militaire illégale exercée par le Maroc a encouragé l’occupant à persister dans ses actes illégaux » susceptible de menacer toute la région, conclut la lettre adressée au SG de l’ONU. -
Algérie : Ce que pensent les Annabis de la future APN
Crédibilité de la future APN : Ce qu’en pensent les Annabis
Par : M. Rahmani
La future APN que se disputent des centaines de candidats, chacun voulant arracher son siège pour pouvoir en faire partie et ainsi, apporter sa contribution quant aux débats qui ne manqueront pas d’être soulevés et aux lois qui seront votées par la chambre basse du Parlement, n’est pas un sujet sur lequel s’accordent les citoyens et soulève des questionnements.
Les prétendants
Chaque prétendant veut conquérir l’électorat mettant en avant ses compétences, ses qualités et son expérience pour se présenter comme étant le meilleur candidat qui puisse porter la voix de ses électeurs dans les hautes sphères du pouvoir. On fait tout pour plaire, on fait des promesses et on fait miroiter à ses ouailles un avenir mirobolant que seul son parti ou sa liste peut réaliser, si l’on vote pour lui. Tout est donc bon pour convaincre le citoyen quitte à faire des promesses qu’on ne pourra jamais tenir, même si on est sincère et vraiment animé de bonnes intentions.
L’image renvoyée par les précédentes assemblées
Si certains électeurs sont enclins à y croire et ont foi en ces promesses et discours, ou encore animés par quelque intérêt qu’ils comptent réaliser grâce à tel ou tel candidat qu’ils soutiennent et en font la promotion, la majorité n’y croit pas du tout et ne pense pas que la future APN pourrait régler les problèmes accumulés depuis des décennies et que les précédentes APN ont ignorés, poursuivant une fuite en avant qui a failli mener le pays à la banqueroute.
L’image renvoyée par les assemblées précédentes n’est guère reluisante pour ne pas dire mauvaise car les députés n’avaient pas vraiment représenté les citoyens qui les ont élus et se sont contentés d’approuver sans aucune forme d’opposition ou semblant d’opposition des projets de lois qui n’ont pas toujours servi le pays mais qui ont plutôt renforcé le pouvoir de certains et contribué fortement à l’enrichissement illicite d’autres.
Absence d’enthousiasme
A Annaba, les citoyens ne sont pas très enthousiastes pour ces législatives et rien qu’à voir le déroulement de la campagne électorale on en déduit une désaffection et un désintérêt sans précédents. Une situation qui a poussé partis et indépendants à faire la cour à cet électorat blasé et effarouché et qu’on ne peut plus manipuler ou endormir avec les discours d’antan.
Propos de citoyens
Dans les milieux populaires, ces élections ne régleront rien et la future APN sera comme les précédentes « Ça sera la même chose qu’avant, nous dit Si Ahmed, un vieil habitant de la Cité Auzas, on va juste changer les personnages sans plus, ils auront un salaire mirobolant, des avantages et ils voteront tout ce que le pouvoir actuel voudra, comme au temps de Bouteflika. »
Pour El Hadi, enseignant du secondaire, cette APN n’apportera rien de nouveau : « Je ne crois pas personnellement que ces candidats qui se bousculent veulent vraiment servir la communauté et le pays, ils sont attirés par les avantages inhérents à la fonction avec un salaire 8 ou 10 fois supérieur à celui qu’ils perçoivent en exerçant leur profession. Ces candidats qui se sont présentés à ces législatives ne sont pas animés par un idéal politique, une idéologie ou une vision politique à même de changer les choses, ces gens, pour la plupart, sont apolitiques et ne connaissent même pas le fonctionnement de l’APN. Ils ont été influencés par le faste et le pouvoir des membres des précédentes assemblées et veulent à leur tour en profiter. » nous confia-t-il sur un ton ironique.
Pour d’autres, c’est plutôt les législatives de la dernière chance, ils y voient le seul moyen à même de changer les choses. « C’est la première fois à Annaba que le nombre des listes d’indépendants dépasse celles des partis politiques, la plupart des candidats sont jeunes et universitaires, même si l’expérience leur manque, ils peuvent s’en sortir car instruits et ont cette capacité de discernement et d’analyse qui peuvent les aider dans leurs fonctions. C’est du sang neuf qui n’a pas été pollué par les affaires et les influences et je pense que la future APN ne sera pas comme les autres, ce sera une assemblée où un gouvernement élu et une opposition auront leurs places. Ce qui nous change des votes à main levée où tous ou presque ne font qu’approuver et disparaître pour aller traiter leurs affaires. » a répliqué Sid Ali, jeune universitaire rencontré sur la place Alexis Lambert.
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Algérie: Soulignée l’importance de voter et de bien choisir les membres de l’APN
Algérie: Les candidats insistent sur l’importance de voter et de bien choisir les membres de l’APN
ALGER – Les candidats aux législatives anticipées du 12 juin continuaient jeudi à exhorter les citoyens à exercer leur droit de vote, au 8ème jour de campagne, mettant l’accent sur l’importance de bien choisir leurs représentants à l’Assemblée populaire nationale (APN) pour poser la base de l’Algérie nouvelle.
Le président du parti Sawt Echaâb, Lamine Osmani, a affirmé à Aflou (Laghouat), que la balle est « dans le camp du peuple » s’il veut construire un avenir meilleur, mettant l’accent sur l’importance de faire « le bon choix parmi les candidats en lice aux prochaines législatives ».
La direction nationale de Sawt Echaâb a fixé la compétence comme « critère principal » dans le choix de ses candidats, afin de « concrétiser ses objectifs et les aspirations des citoyens », a-t-il soutenu, soulignant que l’arrivée de compétences au Parlement signifie une « Assemblée populaire nationale et un Gouvernement forts, qui exercent leurs missions en toute démocratie pour une bonne gestion des affaires de l’Etat ».
Le Secrétaire général de l’Alliance nationale républicaine (ANR), Belkacem Sahli a exhorté, à Mascara, les citoyens à faire « le meilleur choix », mettant l’accent sur l’importance d’élire des « candidats compétents et intègres appelés à assumer un pouvoir législatif ».
A Relizane, Belkacem Sahli a affirmé que l’élection des membres de la chambre basse du Parlement « garantira la stabilité des institutions de l’Etat et la cohésion dans l’exercice de leurs fonctions ».
A Tizi-Ouzou, le président du mouvement El Islah, Fillali Ghouini, a soutenu que le scrutin du 12 juin renforcera la stabilité de l’Algérie et les institutions de l’Etat. Pour M. Ghouini, ce rendez-vous électoral est un pas vers le « parachèvement du processus de changement réclamé par le peuple algérien, à travers la mise sur pied d’une assemblée représentative qui renforcera la stabilité de l’Algérie et les institutions de l’Etat ».
Le secrétaire général du mouvement Ennahda, Yazid Benaïcha, a affirmé, quant à lui, que le scrutin du 12 juin constitue « une opportunité pour le changement », réfutant les « prétextes » de certains milieux relatifs à l’absence de garanties pour réaliser cet objectif. Lors d’un meeting à M’Sila, ce responsable a estimé que la participation de sa formation à ces élections est « un soutien à l’Etat et non pas au pouvoir en place ».
Le président d’El Wassit Essiyassi, Ahmed Laâroussi Roubiyat, a appelé, de son côté, les citoyens à s’armer d’ »optimisme » et à faire preuve de « responsabilité » afin de réussir cette phase électorale dans l’intérêt de l’Algérie, tout en fustigeant les parties qui, a-t-il dit, « cherchent à semer le doute et le désespoir au sein de la société ».
Dans le même ordre d’idées, le président du Mouvement de la société pour la paix (MSP), Abderrazak Makri a exprimé à Jijel, la « conviction » de son parti que « les résultats des prochaines élections ne seront pas modifiés par la fraude, surtout si les citoyens participent en force à ce rendez-vous ».
Le président du parti El-Fadjr El-Djadid, Tahar Benbaibeche a estimé, à Skikda, que « l’organisation d’élections transparentes et fiables redonnera la confiance au peuple » et « contribuera au succès du rendez-vous électoral du 12 juin ».
A Relizane, le président du Conseil national consultatif du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf, a affirmé que sa formation aspire à une Assemblée populaire nationale (APN) « exerçant son rôle législatif en toute indépendance » et « garantissant une relance réelle vers la consécration d’un Etat démocratique populaire et sociale ». Il a souligné, à l’occasion, la « nécessité de préserver l’unité nationale et les constantes de la nation », et « de barrer la route aux ennemis de l’Algérie, aux défenseurs des périodes de transition et aux comploteurs », estimant qu’ »aller en force aux urnes le 12 juin permettra d’aller vers un changement pacifique ».
Pour le secrétaire général du Front de la bonne gouvernance (FBG), Aissa Belhadi, la réussite de l’institution législative dans ses missions dépend du choix des électeurs qui doivent miser sur la compétence afin de contribuer « efficacement à l’édification d’un Etat de droit ».
Le président du Front national algérien (FNA), Moussa Touati, a estimé, pour sa part, que les législatives anticipées interviennent dans un contexte marqué par « le réveil du peuple » qui a voulu « recouvrer son pouvoir absolu », appelant les citoyens, depuis Djelfa, à se mobiliser le 12 juin pour » la reconstruction de l’Algérie ».
L’investissement productif devrait être prioritaire dans la politique économique nationale, a estimé de son côté, le président du Parti du renouveau algérien (PRA), Kamel Bensalem. Lors d’une activité de proximité, organisée au centre-ville de Médéa, le président du PRA a indiqué que la politique nationale visant l’encouragement de l’investissement n’a, jusque-là, pas atteint l’objectif escompté, insistant ainsi sur l’impérative de réviser cette politique, pour ne pas reproduire, selon lui, « les erreurs du passé ».
Kamel Bensalem a ainsi appelé à davantage d’intérêt à l’un des piliers de l’économie, à savoir l’investissement productif qui, selon lui, devrait être prioritaire dans toute stratégie sectorielle.
APS, 28 mai 2021
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Algérie: Le piège islamiste
Cette mouvance parraine des centaines de candidats indépendants
L’islam politique n’est pas soluble dans la démocratie. Il est la négation même de l’exercice politique en tant qu’approche séculière et rationnelle.
Hocine NEFFAH
Les élections législatives anticipées du 12 juin prochain sont parsemées d’embûche. La cause est cette frénésie islamiste qui attend aux aguets à travers son entrisme et ses stratagèmes à plusieurs facettes. Cette mouvance agit telle une pieuvre, sa dimension tentaculaire fait d’elle une nébuleuse dont la versatilité et le double langage font partie intégrante de son existence en tant qu’entité politique dangereuse dans la mesure où sa manière de faire la politique est aux antipodes des règles et les standards connus et reconnus de par le monde.
L’islam politique est bel et bien aux portes des institutions de l’Etat. Cette réalité qui agace un nombre important d’Algériens et d’Algériennes épris des valeurs républicaines et démocratiques suscite moult interrogations et questionnements. L’enjeu des élections du 12 juin prochain se présente comme un défi politique face aux pièges qui pourraient se constituer comme une véritable entrave et un blocage institutionnel de taille pour ne pas dire une impasse politique gravissime. Ledit enjeu à trait surtout à la résurgence de la nébuleuse islamiste et le retour inéluctable de son discours nihiliste et obscurantiste sur des questions politiques, économiques, sociales, culturelles et sociétales.
Les candidats sous la bannière de la mouvance islamiste sont divers et multiples. Les partis traditionnels de l’islam politique sont entrés tous en lice, c’est dire que l’enjeu est crucial, mais le plus grave ce sont les listes indépendantes qui pullulent tels des champignons. Tout le piège islamiste est là, un piège qui aura comme conséquences la mainmise sur l’institution parlementaire, et par ricochet, ils auront à imposer leur conception rétrograde sur les institutions sensibles et prépondérantes au niveau des institutions de l’Etat ou au niveau des structures vitales de la société.
L’école et les thèmes sensibles inhérents au fonctionnement de l’Etat et de la société seront soumis à une espèce d’instrumentalisation de cette mouvance qui ne lésine devant rien pour impacter les institutions de l’Etat et de la société de son empreinte anachronique et archaïque.
La République dans son expression citoyenne attachée aux valeurs de la modernité et de la rationalité devrait tenir compte de cet entrisme d’une nébuleuse qui ne recule pas quand il s’agit de sauter sur l’opportunité qui s’offre à elle. Il ne faut pas que l’enjeu des législatives anticipées se transforme comme un épouvantail et un spectre qui aura à tout renverser comme héritage et expérience politique aux antipodes de la conception théocratique. Des listes de candidats, y compris à l’étranger, qui se dissimulent derrière une présentation bon chic et bon genre, a mis un nombre important de citoyens et citoyennes, les a dénudés et démasqués en les dénonçant par rapport à l’obédience qu’ils représentent secrètement et dans l’ombre. C’est dire que la mouvance islamiste est une véritable organisation opaque et obscure d’ou sa nature tentaculaire. Il y a un risque en la demeure Algérie, il est bien réel si on maintient les choses en l’Etat et on tourne le dos au contexte brûlant qui affecte le pays au plan politique et géostratégique. Le Parlement pourrait en être le clivage de trop qui apportera son lot de crise politique des plus aiguës en menaçant de la sorte la stabilité institutionnelle de l’Etat national. Ces élections législatives anticipées ce ne sont pas du tout une sinécure, bien au contraire, elles constitueront un enjeu et un risque dont les conséquences pourraient en être néfastes si les islamistes auront la majorité des sièges au Parlement. Ils se cachent derrière de fallacieuses sémantiques et des semblants de discours conçus juste pour la circonstance et la conjoncture comme une tactique connue et répandue chez cette nébuleuse, surtout les mouvements affiliés à l’organisation des Frères musulmans comme c’est le cas pour le Mouvement de la société pour la paix (MSP) et le Front pour la justice et le développement (FJD) et leurs dérivés.Il faut tenir compte de ce risque qui n’est pas des moindres, c’est un risque crucial, dans la mesure où cela pourrait impacter les rouages de l’Etat et déstabiliser la dynamique sociétale. Le temps est à la prudence et à la vigilance, l’islamisme n’est pas une sorte d’épiphénomène dont le traitement nécessite une démarche pragmatique. L’islam politique n’est pas soluble dans la démocratie, il est la négation même de l’exercice politique en tant qu’approche séculière et rationnelle.
L’Expression, 27 mai 2021
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Algérie/ Campagne électorale : grincements de dents dans la rue
La conjoncture que traverse l’Algérie ne prête pas à sourire. Dans la rue et dans les lieux publics, on peut aisément mesurer la colère citoyenne qui monte crescendo à trois semaines des législatives.
Ali, un Algérois dans la quarantaine, avoue éprouver des sentiments ambivalents vis-à-vis de la situation provoquée par la pandémie et par le Hirak. «Je ne me sens pas concerné par cette agitation mais je dois dire que sans ce mouvement nous serions toujours sous le pied des nouveaux riches», dit-il. Grand voyageur, il se rappelle la jeunesse dorée qui prenait l’avion avec lui pour aller se divertir en Europe et ailleurs dans le monde. «Ils étaient détestables. Dès qu’ils montaient à bord de l’avion, ils se mettaient à insulter le pays, en commençant par la compagnie aérienne. Mais l’argent, ça ne les gênait pas de le gagner».
Toutefois, comme dans un coup de théâtre, depuis le déclenchement de la pandémie et la fermeture des frontières, les anciens nantis ont été doublement punis, selon lui. «Non seulement leurs revenus ont fondu, mais ils sont de plus contraints de rester au pays pendant toute l’année. Rien que pour cela, vive le Covid ! Il les a bien remis à leur place. Le Hirak les a aussi fait tomber bien bas».
Dans un autre lieu, Saïd, un homme plus âgé et connaisseur des cercles fermés affirme, lui, tout à fait le contraire. «Il existe des Algériens multimillionnaires en dollars, mais personne ne les connaît. Ils n’ont pas été inquiétés et n’ont pas perdu d’argent. Ils mènent toujours la vie de pachas».
Ce n’est pas le cas de l’écrasante majorité de la population. Karim, le visage raviné alors qu’il entame à peine quarantaine, se rappelle avec nostalgie des jours où il pouvait s’offrir matin et soir des jus de fruit mixés dans le robot qu’il avait pu acheter à sa femme. «Sous Bouteflika, la nectarine, les pêches, les oranges et les abricots ne coûtaient rien. Aujourd’hui, les fraises tu ne peux les manger qu’avec les yeux».
Inutile de lui expliquer les raisons de l’inflation, les mécanismes des marchés mondiaux et l’impact de la pandémie sur les cours des matières premières. Pour lui, s’enflamme-t-il, «nous avons réclamé le changement, ils veulent nous affamer et nous priver d’eau. Si ça continue, tout le peuple va sortir dans la rue».
Il y a effectivement une montée de colère, particulièrement depuis le début de la campagne électorale. Ceux qui ont le courage de suivre la propagande des candidats en sortent estomaqués. «Vous avez vu leurs gueules», explose Réda, un jeune diplômé au chômage. «Ils mentent tous. Ils n’ont ni pudeur ni dignité».
L’élément qui a le plus fait réagir l’opinion, ce sont les sommes déboursées par l’Etat au profit des prétendants à l’APN. «Il n’y a pas d’argent pour les honnêtes gens qui ne demandent qu’à travailler, mais pour acheter des chiyatines (brosseurs) les caisses sont pleines», lance Réda avec un profond soupir. Il passe ensuite au karcher l’ensemble des anciens et des futurs «représentants du peuple» sans trouver de qualificatifs assez durs pour les nommer.
Dans la rue, dans les cafés et les transports publics, on peut aisément mesurer la pression intenable qu’exerce la conjoncture sur les habitants. Les propos sont amers et les mines fermées par une expression agressive, sous un climat lourd de menaces.
Mohamed Badaoui
La Nation, 27 mai 2021
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Algérie : Les réseaux sociaux, principal arme des indépendants
Les réseaux sociaux, meilleur refuge pour les listes indépendantes afin d’animer la campagne électorale
ALGER- Les réseaux sociaux notamment Facebook constituent le meilleur refuge pour les listes indépendantes afin d’animer la campagne des législatives du 12 juin prochain, dans le but d’attirer les électeurs car ces sites se veulent l’espace de choix pour une propagande médiatique à moindre coût, ont indiqué des candidats indépendants à l’APS.
Les observateurs de la campagne électorale qui entame mercredi son septième jour, relèveront que la majorité des listes indépendantes misent sur les réseaux sociaux, en particulier Facebook, pour faire entendre leurs voix.
Pour ce faire, ces listes ont recours à ces espaces virtuels, même avant le lancement officiel de la campagne, afin de faire connaître, d’abord, les candidats à travers l’apposition des affiches montrant la liste nominative des candidats et le numéro choisi pour se lancer dans cette campagne.
A ce titre, le candidat indépendant, Assabia Abdelhakim (circonscription électorale de Jijel) a indiqué que sa liste avait ouvert rapidement des pages sur les réseaux sociaux en vue d’expliquer et de convaincre les utilisateurs de ces réseaux du programme électoral tracé, avec l’animation de débats directs avec les sympathisants et les partisans du contenu de ce programme, l’érigeant en « espace d’interaction » qui est difficile à mettre en œuvre sur le terrain, notamment en cette conjonture sanitaire due à la pandémie de Covid-19.
Il a en outre rappelé que le recours à Facebook se veut « un choix stratégique » pour son parti qui focalise sur la communication avec la frange des jeunes, ajoutant que ce réseau « est une occasion à saisir » afin de se rapprocher des différentes catégories de la société.
Pour sa part, la candidate indépendante de la circonscription électorale d’Alger, Tamila Aouabed a estimé que les réseaux sociaux sont devenus des espaces médiatiques exploités pour la diffusion des activités de propagande sur le terrain via les vidéos, les photos, les communiqués, …etc.
Ces sites sur les réseaux sociaux, permettent également, selon la même candidate, de publier l’agenda des activités des membres de la liste et d’inviter le public pour être présent aux différents meetings animés par les membres.
Selon la même candidate, ces sites sont devenus un « média alternatif » exploité par des listes indépendantes qui manquent d’expérience en vue d’assurer la couverture médiatique de leurs activités pendant la campagne.
En dépit des avantages offerts par ces sites, un grand nombre des candidats indépendants estime qu’il est impossible de « renoncer » aux méthodes conventionelles de communication avec les citoyens qui sont primoridiales pour convaincre les électeurs.
Le manque d’expérience en marketing politique dénote une utilisation inégale des réseaux sociaux
De leur côté, les spécialistes en communication et en information estiment que le recours aux réseaux sociaux par les candidats indépendants pour animer leur campagne électorale dénote une utilisation inégale de ces sites où les candidats sont devenus dans de nombreux cas « la risée » du public.
A cet égard, le professeur en sciences de l’information et de la communication, Baaziz Brahim, a déclaré que « Le manque d’expérience dans le domaine de la communication politique chez de nombreux candidats indépendants, notamment ceux qui s’engagent pour la première fois dans la course électorale, fait montrer une quasi anarchie dans le recours à ces plateformes qui sont souvent une source de discrédit pour le candidat qui abuse de ces sites à utilisation facile et à diffusion rapide.
Et d’ajouter: « Mieux vaut pour ces candidats de demander l’aide de spécialistes dans le domaine de la propagande politique pour gérer leur campagne électorale visant à convaincre les citoyens avec des méthodes intelligentes et professionnelles » et s’éloigner de « la publication anarchique de photos et de vidéos » qui peuvent devenir une source de « moquerie ».
Pour sa part, le professeur en sciences de l’information et de la communication, Laïd Zeghlami, a affirmé qu’ »on ne peut renoncer à l’utilisation des réseaux sociaux dans la propagande politique, au vu de plus de 23 millions d’Algériens sur Facebook ».
Partant, les candidats indépendants ont opté pour les réseaux sociaux afin de faire entendre leur voix à plus grande échelle, souligne M. Zeghlami, ajoutant qu’une inégalité en matière d’utilisation de ces supports considérés comme une arme à double tranchant a été relevée, d’où la nécessité de consulter des spécialistes en matière de propagande politique via internet.
Néanmoins, M. Zeghlami estimé que le recours aux réseaux sociaux par les candidats indépendants « reflète leur prise de conscience de l’importance de ces espaces », déclarant que cette expérience doit faire l’objet de nouvelles études en matière de communication politique en Algérie et d’audimat (audimètre) ».
A rappeler que les représentants des partis politiques et des listes indépendantes avaient entamé leur campagne électorale de 3 semaines, le 17 mai en cours dans le cadre des nouvelles dispositions juridiques visant à mettre l’action politique à l’abri de l’argent sale.
1483 listes dont 646 listes de partis et 837 listes indépendantes sont en lice pour ces législatives. La campagne devrait prendre fin 3 jours avant l’opération électorale conformément à la nouvelle loi organique relative aux élections.
Le décret du 21-190 du 5 mai 2021 signé par le Premier ministre stipule que « dans le cadre de l’encouragement des candidatures indépendantes des jeunes à participer à la vie politique, l’Etat prend en charge les dépenses de la campagne électorale des jeunes candidats indépendants, inhérentes aux frais d’impression des documents, de frais d’affichage et de publicité, de frais de location de salles et de frais de transport ».
APS, 27 mai 2021
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Algérie: Les candidats des listes indépendantes s’unissent en alliances
ALGER- Plusieurs candidats de listes indépendantes ont décidé de rentrer en lice pour les législatives du 12 juin sous forme d’alliances récemment conçues afin d’augmenter leurs chances de réussite, d’autant que beaucoup d’entre eux se portent candidats pour la première fois et n’ont pas d’expérience suer la scène politique.
Parmi les alliances figurent notamment « le Rassemblement du Hisn El-Matine » et « l’alliance nationale des listes indépendants des acteurs de l’agriculture », lesquels ont réussi en un laps de temps à réunir un nombre important de candidats particulièrement jeunes.
A ce propos, le président du « Rassemblement El Hisn el-Matine », Yacine Merzougui a déclaré à l’APS que sa coalition « à caractère associatif » aurait réuni 44 listes indépendantes à travers plusieurs circonscriptions, et est classée cinquième à l’échelle nationale de par le nombre des signataires, comptant d’ailleurs 44.300 formulaires.
Composée d’associations, d’organisations estudiantines, de cadres et de sportifs, cette coalition aspire « au changement vers le meilleur à travers un programme national ambitieux, efficace pour la société civile », a-t-il expliqué, précisant que cette même formation œuvre au « renouvellement de la classe politique en proposant de nouvelles faces incrustées en milieu populaire ».
Candidat dans une liste indépendante à Skikda, Youcef Ramdhan, âgé de 36 ans a indiqué que la sa liste avait connu un grand afflux de citoyens vers un nouveau discours politique axé sur l’intégrité des candidats et leur capacité à lutter contre la corruption administrative et financière.
L’alliance consacre dans son programme « la libération politique et l’attachement à la souveraineté de l’Etat, en œuvrant à bannir toute forme de dépendance », ont affirmé ses responsables, soulignant l’impératif de « préserver la famille et de lutter contre les divisions et la migration des jeunes ».
Au volet économique, l’objectif est de hisser le niveau de coopération arabe et d’augmenter le volume des échanges arabes, à travers la relance du marché arabe commun au mieux des intérêts des peuples de la région.
Le président de la Coalition nationale des listes indépendantes des acteurs de l’Agriculture, Mohamed Yazid Hambli a estimé que cette dernière exprime les aspirations du « monde rural », en veillant « à soulever les préoccupations du secteur rural et de l’agriculture sous la coupe du parlement, d’autant que les aspirations économiques du pays impliquent pour la période à venir, la révision des lois jugées inadéquates avec les exigences de la phase actuelle ».
M.Hambli a estimé, en outre, que les Législatives du 12 juin « offre une occasion propice notamment pour le monde rural pour réaliser un bon qualitatif et opérer le changement, loin des idées et discours défaitistes visant à démobiliser le peuple algérien », arguant que le changement escompté ne saurait se faire que dans « le calme ».
Selon les déclarations de leurs responsables, l’initiative de la coalition émane de « la conscience politique des différentes franges de la société civile, confiante en la nouvelle orientation de l’Algérie, fondée sur des bases solides des droits et libertés, en consécration des principes d’égalité et de justice sociale ».
Elle vise également « à adopter une approche de développement économique, en faveur du projet d’édification d’une société consacrant la véritable citoyenneté », loin de « la division et des tentatives de faire des fondements nationaux un fonds de commerce ou ciblant l’unité nationale, et tentant de porter atteinte à la relation du peuple avec son armée et à sa terre ».
APS, 27 mai 2021
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Algérie : Halte à la haine !
A l’approche du rendez-vous électoral du 12 juin prochain, les prédateurs de la cohésion sociale redoublent d’efforts et se dé « chainent sur tous les fronts. En plus d’un Hirak totalement dévié de ses origines de changement, les contestations socioprofessionnelles dans certains secteurs économiques et administratifs sont une réalité et montrent preuve à l’appui la suite d’un agenda stratégique établi pour la déstabilisation de l’Algérie d’où ce regain prompt de manipulation et qui prend la forme d’une véritable campagne visant l’ordre public en vue de l’instauration d’un climat de confusion à la veille de l’important scrutin législatif. A ce propos, le général de corps d’Armée Saïd Chengriha, chef d’état-major de l’ANP, a dimanche lors de son allocution inaugurale des travaux du séminaire intitulé » La Cyber-sécurité et la cyber-défense « ,a indiqué, que les sites et les réseaux sociaux constituent une » tribune » pour les réseaux du crime organisé, connus pour » leur rancune et leur haine » envers l’Algérie, qui a réussi à » contrer leurs attaches et mettre en échec tous leurs plans et complots menés à travers le cyberespace « . Il a expliqué : » Les sites et les réseaux sociaux ont constitué ainsi, une tribune pour les réseaux du crime organisé, connus pour leur rancune et leur haine envers l’Etat algérien, connu pour ses principes immuables, ses nobles valeurs humaines et sa Révolution de libération inégalée dans l’histoire, pour mener des campagnes subversives visant à porter préjudice à la stabilité et à semer la discorde entre les fils du même pays « . Dans ce contexte, le général de corps d’Armée a précisé que » les tentatives de manipulation, la diffusion des messages de propagande, la promotion des idées subversives par ces réseaux ont, clairement, pour objectif de service des agendas hostiles qui sont désormais démarqués pour tous « .
En effet, ces tentatives de manipulation font partie d’un agenda préétabli par des milieux à la fois occultes mais aussi connus. Un autre prétexte pour attirer l’ingérence étrangère. Et pour preuve, le MAK et Rachad, deux mouvements classés dans la liste du terrorisme, sautent sur l’occasion pour se hisser dans l’actualité. Ils supplient certaines capitales étrangères et des ONG hostiles à l’Algérie de faire un travail de sape à l’égard de l’Algérie et ses institutions. Ces appels n’étonnent pas de la part du MAK et de Rachad et répondent au » mémoire » que Ferhat Mehenni et Mohamed Larbi Zitout ont étudié avec le Makhzen et le Mossad. Aujourd’hui, il n’est plus question de douter que ces tentatives sont le fait de manipulation et de propagande dont l’attitude et l’adversité de ces aventuriers ne peuvent changer à l’égard de la Nation.
C’est une erreur de le croire, ils ne sont pas en mesure de modifier leur haine contre la stabilité de l’Algérie et son épanouissement social et économique. Les raisons avancées pour justifier l’acharnement de ces aventuriers et autres acteurs de l’anarchie tendant à porter atteinte à l’essence même du climat ambiant à la paix sociale, renvoient fréquemment à la culture politicienne dénigrante, notion utilisée par les faibles dans un sens de haine, de rancunes et volontarisme affichés ainsi à toute stabilité du pays. Un activisme qui se caractérise par une adhésion sans faille tournée vers le mal au détriment du bien, mais aussi une réaction aux similitudes d’un environnement pollué des politiques.
L’immersion dans la réalité populaire rend compte de la cohérence et de la convergence de la mobilisation autour de la stabilité du pays et la préservation de son avenir.
L’ensemble de la communauté nationale prend de plus en plus conscience du danger qui la menace : les aventuriers, les mercenaires de réseaux sociaux. A ce sujet, le Chef d’état-major de l’ANP a précisé que la mission de protection, de sécurisation et de défense de notre cyberespace est une responsabilité collective, assurée par une stratégie nationale globale de cyber-sécurité, à laquelle nous devons tous adhérer, à commencer par le citoyen, qui doit prendre conscience des dangers des cyberespaces et respecter rigoureusement les mesures appropriées lors de l’utilisation des moyens technologiques, en passant par les experts « .
B. C.Le Maghreb, 26-05-2021
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Algérie : Campagne électorale : Que promettent les candidats indépendants ?
Les candidats indépendants aux prochaines élections législatives tentent de rivaliser avec les listes de partis et s’imposer sur l’échiquier politique. A travers des programmes et des idées expliqués par des actions de proximité, ces prétendants à la chambre basse du Parlement sont en quête de la confiance des électeurs.
A Blida, les candidats des listes indépendantes misent sur les zones d’ombre dans lesquelles ils animent des activités et rencontres de proximité. Les candidats de la liste «Afak», par la voix de sa chargée de communication, a indiqué avoir axé leur campagne électorale «sur les activités de proximité et ont choisi le public parmi les zones d’ombre afin de sensibiliser les populations de ces régions sur l’impératif du changement pour édifier la nouvelle Algérie». La même démarche est adoptée par la liste indépendante «Nahdhate Achabab», dont le programme comprend un axe consacré au développement des zones d’ombre. «Nous avons tracé un plan intégré de développement, axé sur la réhabilitation de la ressource humaine au niveau des zones d’ombre, à travers l’emploi dans des entreprises de la région et le renforcement du réseau routier et ferroviaire pour améliorer les liaisons entre les zones d’ombre et entre ces dernières et les différentes villes».
Dans la wilaya de Ouargla, les candidats de la liste «En-Nadjah» s’engagent à défendre, dans le cadre du projet de l’Algérie Nouvelle, les attentes de la population de Ouargla à travers une «sérieuse» prise en charge de leurs attentes et leur transfert aux différents départements ministériels, notamment les questions liées aux secteurs en rapport direct avec le quotidien du citoyen, dont la santé, l’emploi, le logement et l’investissement agricole et industriel. La liste indépendante «El-Wihda ouel Aâmel» (Unité et Action) mise, quant à elle, sur la promotion de la femme au foyer en tant qu’un des piliers de la société et le développement des opportunités d’investissement dans la wilaya. Pour Belkheir Touggourti, candidat sur cette liste, «le programme électoral, peaufiné minutieusement et touchant divers secteurs, focalise, dans son chapitre social, sur la mise en place de mécanismes visant à promouvoir la femme au foyer dans le cadre d’une vision nouvelle et globale de la famille, cellule de base de la société».
Pour leur part, les indépendants de «La liste populaire d’Oran», regroupant des candidats de la capitale de l’ouest du pays, font de l’accompagnement des jeunes porteurs de projets pour concrétiser leurs idées sur le terrain, une priorité de leur programme électoral. Un de ces candidats, Touimi Boualem, a indiqué que le programme électoral de cette liste se concentre principalement, lors des rencontres de proximité dans le cadre de la campagne électorale, sur la catégorie de jeunes porteurs de projets et idées innovantes qui revendiquent des assiettes foncières au niveau des zones d’activités pour concrétiser leurs projets.
Dans cette même wilaya, la liste indépendante «La justice sociale» d’Oran a axé son programme électoral sur plusieurs projets viables pour consacrer la transparence et l’équité en matière d’offre d’emplois et de développement de l’entrepreneuriat, a indiqué l’un de ses candidats. A Adrar, des candidats de la liste indépendante «Nouvelle génération d’Adrar», affirment, quant à eux, présenter à travers leur programme électoral de nouvelles approches de développement pour répondre aux attentes de la population locale. L’ouverture d’un pôle universitaire pour accompagner le développement local et l’introduction de nouvelles spécialités «de qualité» à l’Université dans les domaines médical, pharmaceutique, les sciences techniques et les hydrocarbures, en plus de conclure des conventions de partenariat pour la formation continue dans ces segments, en vue de former une main-d’œuvre qualifiée dans la région, sont parmi les points phares de leur programme électoral.
Aomar FekracheLe Jour d’Algérie, 25 mai 2021
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Algérie/ Elections : nationalistes vs islamistes (1&2)
Par Mohamed Habili
Contrairement à ce que l’on croit dans une certaine frange de l’opinion, reconnaissable tout particulièrement à ceci qu’elle croit dur comme fer qu’elle est majoritaire dans l’opinion, l’enjeu des prochaines législatives n’est pas seulement dans le taux de participation, ou à l’inverse dans celui de l’abstention, mais tout autant et même davantage dans leurs résultats. Il est déjà arrivé au chef de l’Etat de dire que ceux-ci seront pris en compte quel que soit le volume de l’abstention. Partant ils le seront également quels qu’ils soient en eux-mêmes, aussi déplaisants ou même inacceptables qu’ils puissent paraître à ceux qui auront perdu les élections. Nombre de partis minoritaires, dont d’éternels groupuscules, ayant pris la décision de ne pas prendre part à ces dernières, des gens aussi futiles que bruyants, parce que disposant de la faveur de médias ou les possédant, font ouvertement campagne pour le boycott, comme si leur propre sort en dépendait directement. Ils se trompent, il dépendra en premier lieu de la majorité de ceux des Algériens qui auront voté. Le champ politique n’a pas changé au cours de ces deux dernières années.
Ce qui peut avoir changé en revanche, ce sont les poids respectifs, ou plus exactement les poids relatifs, des partis qui vont se mesurer le 12 juin prochain, non pas les grands courants politiques traversant la société algérienne depuis l’indépendance du pays, et même avant que celle-ci ne soit acquise. Au point de vue politique, l’Algérie est comme tous les pays arabes, structurée par deux grands courants, ceux-ci pris indépendamment des partis qui s’en réclament. C’est le nationalisme d’une part, de l’autre l’islamisme. Bien entendu, d’autres courants, d’autres idéologies sont présentes dans l’opinion algérienne, et depuis assez longtemps pour certaines, comme le communisme par exemple, mais ils sont minoritaires. Ceci vaut pour quasiment tous les pays de la région, de l’océan à la mer et même au-delà. Ce sont ces deux courants majeurs à travers leurs organisations qui vont s’affronter le 12 juin prochain. Les nationalistes seront représentés pour l’essentiel par le FLN et le RND, et les islamistes par le MSP, outre deux ou trois autres partis de même inspiration quoique de moindre implantation. D’autres listes que les leurs seront proposées aux électeurs, notamment celles des indépendants, mais cela n’implique pas qu’elles portent d’autres offres politiques. On ne peut parler en l’occurrence de listes identitaires, ou berbéristes, ceux-ci ayant opté pour le boycott, bien qu’il ne soit pas impossible qu’au final des indépendants issus de cette mouvance soient de la partie, dans l’une ou l’autre des wilayas berbérophones notamment. Pas plus que les organisations ayant pignon sur rue, les indépendants ne sont pas indépendants des grands courants de pensée, produits de la longue durée non des circonstances ou de l’histoire immédiate. Si l’on admet le fait qu’il existe bel et bien des courants dominants, et qui sont l’islamisme et le nationalisme, alors il ne faudra pas s’étonner que les résultats soient à l’avenant. La seule question qui se pose est de savoir qui des deux familles sera majoritaire. Et par suite, laquelle sera appelée à former le gouvernement. Cela dit, le chef de l’Etat n’a pas directement affaire à des courants diffus dans la société mais à des partis légaux. C’est au chef de celui qui aura remporté le plus de sièges qu’il demandera de former le gouvernement. Dans la mesure évidemment où il s’en trouvera un qui à lui seul aura engrangé une majorité de sièges. Autrement, ce sera une autre affaire.
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Logiquement il n’y a pas lieu de supposer une abstention massive dans une élection à laquelle prennent part les formations politiques les plus importantes, en plus d’un grand nombre d’indépendants issus de la société civile. La nature même de la consultation à venir s’inscrit en faux contre une telle perspective. En Algérie, traditionnellement, les législatives et les locales donnent lieu à une participation plus grande que lors des autres échéances, présidentielles et référendums. Après tout l’appel à l’abstention dans ce cas précis provient de formations minoritaires, d’associations et d’activistes dont rien ne laisse penser qu’ils sont particulièrement influents. On ne peut leur dénier ce droit bien sûr. Une élection, ce n’est d’ailleurs pas que des votants, et des voix exprimées, mais tout autant de l’abstention, du boycott le cas échéant, et des voix blanches. Au bout du compte, tout le monde y aura pris part à sa façon, sauf, si du moins il s’en trouve, des Algériens qui n’en auront même pas entendu parler. On objectera sans doute à cela que les circonstances actuelles sont exceptionnelles, qu’il règne aujourd’hui une atmosphère particulière, que d’aucuns ne cessent de qualifier de révolutionnaire, et que pour tout cela, ce qui serait en jeu véritablement, ce n’est pas le partage des sièges à l’Assemblée et le pouvoir législatif qui s’y attache, mais le volume de l’abstention.
S’il est aussi important que lors du référendum constitutionnel, ou davantage, cela voudra dire que la victoire à l’occasion de cette consultation sera revenue à ceux qui de façon délibérée et même concertée se sont opposés à sa tenue. Avant ce référendum, il est vrai marqué quant à lui par une faible participation, une autre échéance a eu lieu, la présidentielle, où l’abstention n’a pas été aussi considérable, bien qu’elle fût grande. Si celle-ci a été de façon nette plus importante que lors de la présidentielle, qui pourtant s’est déroulée dans le même contexte houleux, c’est probablement dû au fait que les gouvernants n’ont pas su garder mobilisés les quelque 10 millions d’électeurs du 12 décembre 2019. Ils se sont plus préoccupés en effet à cette deuxième occasion de convaincre ceux qui se nomment les hirakistes d’aller voter que d’en appeler à leurs fidèles. Une erreur de communication dont tout indique qu’ils sont revenus. Et que du reste il leur serait aujourd’hui difficile de commettre, la nature de la consultation faisant porter sur les compétiteurs le poids de la mobilisation. Aux partis et aux indépendants de donner envie aux électeurs de s’exprimer massivement, de leur accorder ce faisant la victoire. La campagne étant à sa première semaine, il n’est pas facile de voir dès maintenant s’ils en sont ou non capables. Toujours est-il qu’il semble que cette tâche soit plus facile pour les islamistes que pour les nationalistes, dont les partis, le FLN et le RND, ont été mis à mal ces derniers temps. D’anciens secrétaires généraux, deux du premier et un du second, purgent pour l’heure des peines de prison. La candidature du secrétaire général en exercice du FLN a été rejetée par l’ANIE, ce qui est un comble, sinon le coup de grâce. A la suite de quoi l’Organisation des moudjahidine elle-même a demandé que le sigle FLN lui soit enlevé.
Le Jour d’Algérie
Etiquettes : Algérie, élections législatives, candidats, taux de participation, taux d’abstention, résultats, campagne de boycott, partis politiques, nationalisme, islamisme, 12 juin 2021,