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  • Elections françaises: Une Assemblée sans majorité, ni opposition

    France, Emmanuel Macron, Jean-Lux Mélenchon, élections législatives, élections régionales,

    par Abdelhak Benelhadj

    Les « Unes » des quotidiens parisiens ont résumé le résultat du second tour des élections législatives en une phrase : « Une France ingouvernable ».

    Certes, le scrutin de ce dimanche a envoyé un groupe majoritaire à l’Assemblée, celui du Président tout nouvellement renouvelé en son second mandat. Mais il ne s’agit que d’une majorité relative très loin de la limite nécessaire (289 sièges, 36% de l’Assemblée) à même de produire des lois, avec une cohérence politique entre l’Elysée et Matignon telle que la prescrit la Constitution.

    À l’évidence, il n’y a plus de majorité à même de gouverner de manière stable le pays.

    Le problème est qu’il n’y a même pas d’opposition claire non plus. Chaque groupe, aux bords opposés de l’Assemblée, revendique pour son compte l’insigne privilège d’être l’opposant majeur au Président, chacun muni de sa calculette et de ses arrières-pensées.

    Il y a des jeux d’images, mais il y a aussi des jeux et enjeux de pouvoirs plus complexes à identifier et à décoder.

    Comment en est-on arrivé là ?

    En réalité, la situation actuelle dérive directement des conditions de l’élection de E. Macron en 2017. Les plus sagaces iraient jusqu’à faire remonter les déboires à la fin du dernier mandat de J. Chirac et même au mandat chahuté de F. Mitterrand après la perte de son Assemblée en 1986.

    Président par défaut en 2017, il a été réélu président par défaut en 2022.

    Toute cette affaire vient de loin.

    C’est F. Mitterrand qui a inauguré la technique (même si c’est le Général qui l’a inventée dès 1958) : l’instrumentalisation de l’extrême droite utilisée comme une menace pour la République formalisée sous la rubrique « vote républicain ».

    Le « Moi ou le chaos » a fonctionné. Usé jusqu’à la corde, il ne semble plus fonctionner.

    Menacé par ses marges, entre NUPES et RN, le président s’est joué tantôt des uns, tantôt des autres. Un coup à gauche pour se défaire au second tour des présidentielles pour se débarrasser de la candidate du RN. Un coup à droite pour faire peser la balance côté RN.

    Mardi 14 juin, depuis le tarmac d’Orly à son départ pour la Roumanie, le président absent aussi bien de la campagne des présidentielles que celle du premier tour des législatives, s’est adressé aux Français. Il a osé, pour la première fois utiliser à propos des Insoumis les qualificatifs habituellement lancés à la tête du RN.

    « Nous sommes à l’heure des choix et les grands choix ne se font jamais par l’abstention. J’en appelle donc à votre bon sens et au sursaut républicain. Ni abstention, ni confusion mais clarification ». (…) « Dimanche, aucune voix ne doit manquer à la République. Dimanche, je compte sur vous pour doter notre pays d’une majorité solide afin d’affronter tous les défis de l’époque et de bâtir l’espoir ».

    Un président-communicateur à la veille de sa rencontre avec un autre, délibère : les Insoumis et leurs alliés dans la NUPES seraient désormais incompatibles avec la République.

    Ce qui expliquerait qu’il ait favorisé en sous-main l’élection de députés RN au détriment de ceux de la NUPES à qui la « consigne républicaine » a été chichement comptée. D’où la surprise (y compris au sein du RN) du score inespéré que ce parti a réalisé. Dans les années 1930, la peur des Bolcheviks a poussé la classe politique et les patrons européens à faire un choix, « plutôt noir que rouge !». Un choix tragique qui a endeuillé le continent quelques années plus tard à une échelle inconnue l’histoire.(1)

    E. Macron a réussi sont coup. En fait, le problème est qu’il l’a trop bien réussi.

    Finalement, il a tout perdu et se résout dans un paysage qui évoque (à tort) la IVème République, à tenter de jouer les uns contre les autres et sa survie. Naturellement, il faudrait être bien naïf pour croire à la vraisemblance d’un tel scénario transparent pour tous les joueurs d’un jeu politique brouillé où les pièges sont plus nombreux que les députés.

    Comment en sortir ?

    Définition : On appelle « pays » ou « Etat » un processeur de décisions porteur d’une singularité historique et d’une identité politique (au sens fort du mot) qui se pose comme obstacle, comme limite péremptoire. Il serait trivial de rappeler qu’un pays, un parti, un ordre politique… un homme… n’existent qu’en opposition.

    N’existe que ce qui résiste.

    De nombreuses structures qui votent à l’ONU, ainsi dénommées et reconnues par les instances internationales, n’en ont que l’apparence.

    La France d’E. Macron, privée d’Assemblée Nationale, pourrait se passer d’un gouvernement. En cela rien de nouveau en Europe.

    La Belgique, d’avril 2010 à décembre 2011, soit pendant 541 jours, s’est passée de gouvernement. Belgique, Pays-Bas, Irlande… rivalisent en ce domaine. Ces pays libéraux sont fondamentalement convaincus (ils ne sont pas les seuls) que le marché est largement suffisant pour administrer les affaires des nations affectant de manière optimale les ressources produites et l’ordre civil.

    L’autogouvernement de la société et de l’économie par elle-même via la confrontation de l’offre et la demande est une obsession récurrente des libéraux qui ne supporte pas l’idée d’une régulation « extérieure ». Et c’est sans doute pourquoi, dans ces pays, les hommes politiques et les savonnettes sont identiquement apprêtés et vendus sur les marchés.

    Ce modèle est en oeuvre aux Etats-Unis où les hommes politiques sont cotés à l’argus et où la notion de « services publics » est une incongruité lexicale. N’est-ce pas R. Reagan, au cours de sa campagne électorale en 1980, eut ce mot passé à la postérité : « L’Etat n’est pas la solution, l’Etat est le problème. »

    La Belgique peut se passer de gouvernement peut-être même d’Etat. Après tout, ce royaume aurait probablement disparu, tel est le sort des « plats pays », réduit en deux entités culturelles radicalement antagonistes, si Bruxelles n’hébergeait pas les institutions européennes et l’OTAN.

    Il suffirait de regarder une carte de géographie de l’Europe qui a façonné l’histoire française, pour comprendre que la France, au coeur de l’Union, ne participe pas de ce modèle.

    C’est ce qui explique pourquoi la situation dans laquelle elle se trouve ne peut faire l’économie d’une Assemblée et d’un gouvernement.

    Le bricolage : une « combinazione » à l’italienne

    Une alliance, un pacte avec un des autres groupes de l’Assemblée, le Président s’est immédiatement affairé à en explorer les possibilités.

    Cette hypothèse est très vite et fermement récusée par Les Républicains, le seul groupe susceptible de conclure un accord avec le Président qui accueille dans sa majorité nombre de transfuges venus de la droite. LR, pris en étau par « Ensemble » et le Rassemblement National, est menacé de disparition comme le Parti Socialiste et le Parti Communiste (qui savent ce que leur survie doit à la NUPES et au tribun qui la dirige).

    L’autre piste serait de jouer les votes au coup par coup. Une « gouvernance d’action » comme le disent les partisans du Président. Un opportunisme parlementaire à la IVème République, avec des majorités à géométrie variable.

    A cette fin (et à d’autres…), dans les coulisses, « à l’ombre des majorités silencieuses », agissent les hommes de pouvoir déchus : les Copé, les Raffarin, les Sarkozy, les Hollande qui depuis longtemps ont repris du service après avoir tenté en vain de revenir par là où ils ont été chassés.

    Contrats de coalition à l’Allemande ou dissolution ?

    Le modèle germanique ou néerlandais évoqué de manière superficielle par des politiques en perte de repères, ne peut davantage convenir aux circonstances.

    1.- Parce qu’il s’agit d’une tradition laborieusement échafaudée dans des pays où le « consensus » est un mode de gouvernement, très éloigné des traditions et de l’histoire politique française. Ce système, sous quelque forme qu’il se présente, renvoie depuis 1958 aux magouilles et aux confusions de la IVème République.

    Gouvernement bigarré, cohabitation et chienlit sont des avatars du même acabit qui font injure à l’esprit de la Constitution. Le Général aurait démissionné en 1986 lorsque les élections législatives avaient envoyé une Assemblée non conforme à ses couleurs politiques. F. Mitterrand s’était contenté, lui, d’une lecture strictement formelle de la Constitution ignorant délibérément son contenu politique. Combien est commode « le coup d’Etat permanent » au service de monarques opportunistes accrochés « quoi qu’il en coûte » au pouvoir.

    2.- Parce qu’il n’est pas certain que ce modèle « pragmatique », qui met entre parenthèses le principe oppositionnel, soit conforme aux valeurs de la démocratie. L’union nationale peut à la rigueur être convoquée en temps de guerre. Elle ne peut être invoquée en d’autres circonstances.

    En tout état de cause, aucune de ces solutions ne peut convenir. Reste la solution la plus conforme aux moeurs de Vème République : la dissolution de l’Assemblée dont seul le président possède le pouvoir.

    De nombreux partis la souhaitent. NUPES et LR voudront prendre leur revanche. D’autres la redoutent. C’est en particulier le cas du RN qui a profité de l’indécision des uns et des autres du jeu d’équilibriste trouble de l’Elysée et pourrait ne pas retrouver le score « miraculeux » qu’il vient d’obtenir.

    Est-ce peut-être la raison pour laquelle le RN fait profil bas et affiche une posture « très raisonnable ». Le message a été entendu : Éric Dupond-Moretti, au lendemain des élections se disait disposé à «avancer ensemble» avec le RN. Une députée macroniste récemment investie a exprimé la même « ouverture d’esprit »… La mainmise sur la commission des finances n’est pas un enjeu de pure forme…

    Le Président peut aussi attendre que mûrissent les contradictions et que s’étendent l’inaction et la paralysie de la décision pour tenter de tirer parti d’un nouveau scrutin en faisant la démonstration qu’il n’avait pas eu d’autres choix. Transparent, classique, prévisible mais, rondement mené, le coup peut être efficace. E. Macron sait toutefois que c’est là un fusil à un coup…

    La course contre la montre du « maître des horloges » : Jupiter neutralisé

    Les temps difficiles à venir ne lui offriront que peu de marge de manoeuvre. La tempête et le tonnerre grondent. Les records sont battus, les uns après les autres : inflation, taux d’intérêt, déficits publics, déficit extérieur, endettement, attente sociale très forte (éducation, santé, pouvoir d’achat…)

    Dans la bourrasque, la France a besoin d’une assise politique solide. La Constitution de la Vème République dégradée depuis plus de vingt ans, s’est peu à peu délitée. La réduction du mandat présidentiel lui a sans doute porté un coup décisif et l’ont mis à la portée des désordres similaires à ceux qui l’avaient rendue nécessaire et opportune.

    Certes, les formes constitutionnelles évoluent presque toujours sous les contraintes imposées par les contraintes économiques et politiques nationaux et internationaux. Toutefois, une Constitution seule peut-elle suffire ?

    La France, et plus largement l’Europe, fait face -dans les plus mauvaises conditions- à une double crise à laquelle elle ne semble pas avoir été préparée :

    – Une guerre à ses portes qu’elle ne paraît que peu influencer et encore moins diriger ou maîtriser qui menace les fondements mêmes de la construction européenne.

    – Une crise économique profonde qui met face à face des exigences contradictoires.

    * D’une part, des catégories populaires nombreuses qui n’arrivent plus à joindre les deux bouts et exigent une relation économique à même de revaloriser leur pouvoir d’achat (en terme réel) érodé pendant des décennies.

    * D’autre part, la nécessité d’équilibrer les comptes et de retourner à une gestion financière nationale et internationale plus conforme aux traités et à l’orthodoxie financière.

    Avec une question simple : quelle Assemblée votera le budget à l’automne prochain ?

    Le « quoi qu’il en coûte » anti-pandémique a creusé des Himalaya de dettes permis par des Banques Centrales qui ont abandonné leur « neutralité politique » (qu’elles n’ont jamais eue), entretenant des taux d’intérêt très faibles et procédant à des rachats de créances publiques.

    Les indices boursiers, les actifs financiers et immobiliers ont été (et continuent de l’être car les taux d’intérêt réels demeurent négatifs) artificiellement poussés vers des records, que les corrections récentes n’ont que très peu affectés. L’inflation n’a évidemment jamais disparu. Elle s’est seulement déplacée et, quarante ans après, revient de là où la déflation et la « rigueur » l’avaient chassée. Ces accommodements ont aussi soldé les comptes des bulles précédentes (2000, 2008) et la crise structurelle des finances internationales qui charrient de gigantesques créances insolvables portées à bout de bras, notamment par la FED dont les remontées de taux pourraient précipiter ce qu’elles se prétendent endiguer.

    Pour ce qui concerne la France, la hausse importante du salaire minimum, à la hauteur exigée par les opposants, du point d’indice des fonctionnaires, le renoncement à la réforme des retraites et à la hausse envisagée de la TVA… sont au rebours de ce que « souhaitent » les partenaires « frugaux » européens de la France même si ceux-là mêmes affrontent désormais les mêmes difficultés.

    Il n’est pas certain qu’un nouveau « quoi qu’il en coûte » impliquant le contournement des règles maastrichtiennes soit durablement toléré fut-ce pour venir en aide à l’Ukraine ou pour faire face aux inconséquentes, coûteuses en retour, des sanctions infligées à la Russie.

    Naturellement, tout le monde a compris que, derrière ces consentements, il y a la pression de Washington aussi puissante que discrète.

    Les difficultés économiques, commerciaux, budgétaires, financiers et maintenant politiques de la France sont abondamment commentées dans les médias hexagonaux. Ils le sont aussi dans le reste de l’Europe et dans les milieux intéressés en Amérique du nord. Que ces difficultés aient été le produit d’un Jupiter aussi maladroit qu’égotique et inconséquent ne changent rien à l’affaire.

    La France n’est pas la Lituanie ou la Georgie. «Too big to fail», elle n’est pas davantage la Grèce de 2015. 2

    La moitié de la capitalisation des entreprises indexées au CAC40 et la moitié de sa dette sont détenues par des étrangers, avec un ratio dette/actif de plus en plus préoccupant, même sous le parapluie de la BCE et de la signature allemande.

    La France participe du noyau dur de l’Union Européenne et du système de défense dirigé de main de fer par Washington. C’est pourquoi la crise politique ce qui se déroule en France est observé au microscope par les Etats-Unis et ses partenaires. Observée et influencée de toutes les façons que l’on peut imaginer. Et sur ce point on n’a pas besoin de stimuler notre imagination. La littérature propose à profusion de nombreux ouvrages consacrés à cette question. Rien à voir avec le complotisme et tout à voir avec une hyperpuissance qui tient à la protection des intérêts partout où ils sont menacés y compris dans les plus lointaines de ses marges.

    A titre d’exemple, on peut lire avec profit le texte de Vincent Jauvert qui a parcouru, dépouillé et analysé des centaines de documents déclassifiés (du Département d’Etat, de la CIA et du Pentagone, entre autres) restitués dans « L’Amérique contre de Gaulle. Histoire secrète 1961-1969. » Editions Seuil, collection Histoire immédiate, 280 p.

    On peut aussi parcourir le livre de Frédéric Charpier (2008) : « La CIA en France. 60 ans d’ingérence dans les affaires françaises. » Ed. Seuil, 365 p.

    Le plus singulier est que tout cela est entrepris avec la collaboration zélée des services français.

    Les profil et postures individuelles n’ont ici strictement aucune importance. Pas plus que quelques gestes d’humeur sans lendemains (C. Pasqua qui expulse 4 agents de la CIA en 1995 ou la réaction de J. Chirac en février 2003). L’antisoviétisme et, aujourd’hui, l’antipoutinisme ont bon dos. Le différentiel de puissance et les moyens américains mis à la disposition des actions françaises, en Afrique par exemple, dispensent ceux qui ont des états d’âme de s’arrêter sur la question.

    Pour compléter ce sujet qui ne nous éloigne qu’en apparence du sujet, on peut aussi recommander quelques films et séries.

    – Une surprenante série danoise « Borgen » dont la quatrième saison est en cours de diffusion.

    – Deux films français anciens de H. Verneuil mais qui n’ont rien perdu de leur actualité :

    – « Le président », 1961 avec un J. Gabin au sommet de son art.

    – « Mille milliards de dollars », 1982 avec P. Dewaere trop tôt disparu.

    En attendant que mûrisse la crise et que pourrissent les antagonismes, E. Macron laisse une Assemblée à son chaos et ses lieutenants préparer la scène et improviser le coup suivant. Pour le moment, c’est l’Ukraine qui va occuper toute son attention : Conseil européen des 23 et 24 juin à Bruxelles, Sommet du G7 en Allemagne du 26 au 28 juin et, pour terminer, le Sommet de l’OTAN à Madrid du 28 au 30 juin.

    Qui croira un instant que E. Macron sera ailleurs qu’à Paris ?

    Notes :

    1- Lire : Rochebrune (de) R., J.-C. Hazera (2013) : Les patrons sous l’occupation. Ed. O. Jacob, 959 p. Collectif (2009) : Histoire secrète du patronat français de 1945 à nos jours. Le vrai visage du capitalisme français. Arte éditions, La découverte. 791 p.

    2- Abdelhak Benelhadj. Les enjeux géopolitiques et de la dette grecque (Le Quotidien d’Oran, 04 et 05 juillet 2015)

    Le Quotidien d’Oran, 26 juin 2022

    #France #Macron #Melenchon #Opposition #AssembleNationale

  • Elections andalouses : nouveau revers pour le PSOE  

    Elections andalouses : nouveau revers pour le PSOE  

    Espagne, élections régionales, Andalousie, PSOE, PP, Pedro Sanchez,

    Les socialistes du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez ont essuyé dimanche un nouveau revers électoral dans leur ancien fief d’Andalousie (sud), un scrutin régional clé qui place la droite en position de force à un an et demi des prochaines élections nationales.

    Selon des résultats quasi définitifs, le Parti populaire (PP, droite) – dont le candidat Juan Manuel Moreno préside la région depuis 2018 – a plus que doublé son score d’il y a quatre ans et obtenu la majorité absolue au Parlement andalou avec 58 sièges sur 109.

    Le Parti socialiste (PSOE) a lui obtenu 30 sièges contre 33 en 2018, le pire résultat de son histoire dans la région, tandis que la gauche radicale, avec qui il gouverne à Madrid, s’est effondrée (sept sièges contre 17).

    Cette victoire « historique » du PP en Andalousie va lui permettre de ne pas avoir à dépendre de l’extrême droite et place son nouveau chef, le modéré Alberto Nunez Feijoo, en position de force en vue des prochaines élections nationales prévues fin 2023.

    « Ce triomphe est celui de la modération et d’une autre façon de faire de la politique et c’est une très bonne chose pour toute l’Espagne », a lancé la numéro deux du parti conservateur, Cuca Gamarra.

    En gagnant en Andalousie, le PP inflige un troisième revers consécutif à la gauche espagnole lors d’un scrutin régional, après celui de Madrid en mai 2021 et celui de Castille-et-Léon en février.

    APS

    #Espagne #Elections_régionales #Andalousie #PSOE #PedroSanchez

  • La droite et la gauche françaises achèvent les élections régionales en regardant vers 2022

    Marseille/Paris, 26 juin (EFE) – Les élections régionales françaises ont tenu dimanche leur deuxième tour comme une répétition pour les élections présidentielles de 2022 dans lesquelles le Rassemblement national (RN) d’extrême droite vise à devenir son premier exécutif local et la droite et la gauche veulent établir leur ambition nationale.

    Le parti RN de Marine Le Pen était le favori dans six des 13 circonscriptions métropolitaines, mais n’est arrivé en tête qu’en Provence-Alpes-Côte d’Azur, région connue sous son acronyme PACA, où Thierry Mariani (36,38%) a devancé le conservateur Renaud Muselier (31,91%).

    La carte politique issue du premier tour de dimanche dernier maintient également les socialistes dans leurs cinq régions et les nationalistes en Corse, tandis que les Républicains de centre-droit restent en tête dans six régions et contestent le RN dans la septième, qui est toujours entre leurs mains.

    « Quoi qu’il arrive, ce sera une bonne base pour l’avenir. Il y a du travail à faire, mais ces élections sont significatives : elles montrent que la droite de gouvernement et la gauche traditionnelle existent toujours, contrairement à ce qu’on nous répète depuis quatre ans », a déclaré à EFE Othman Nassrou, le « numéro deux » de la conservatrice Valérie Pécresse en région parisienne.

    Pécresse a battu l’extrême droite Jordan Bardella avec des pourcentages respectifs de 36,18% et 13,14%, et est l’une des figures avec lesquelles le parti avec lequel Nicolas Sarkozy est arrivé au pouvoir en 2007 pourrait tester à nouveau son destin.

    LECTURE NATIONALE

    Les socialistes lui ont également donné une lecture nationale. « Depuis des années, nous sommes condamnés à l’inévitabilité d’un duel Macron/Le Pen. Les élections régionales et départementales ont ouvert une autre possibilité. Un espoir est né. Nous incarnons une alternative écologique et sociale », a déclaré cette semaine le premier secrétaire socialiste, Olivier Faure.

    L’une et l’autre formation arrivent à ce second tour avec la volonté de confirmer la bonne dynamique du premier, dans lequel le parti du président Emmanuel Macron, La République en Marche (LREM), a payé son manque d’implantation territoriale et Le Pen n’a pas vu s’installer les bons augures des sondages.

    « Je dis aux Français que je compte sur eux, que dans toutes les régions métropolitaines ils peuvent faire gagner le Rassemblement national », a déclaré vendredi le leader d’extrême droite, avec un appel à son électorat à ne pas démissionner ou laisser « voler » ces élections.

    L’abstention, en effet, a été le grand protagoniste de dimanche dernier, avec un taux record de 66,7%. Un chiffre si élevé que les représentants des instituts de démoscopie cités samedi par le journal Le Figaro le voient difficilement s’aggraver.

    Un an après l’élection présidentielle, Macron a promis de tirer les leçons de cette chute abyssale de la participation, attribuée en partie à la crise sanitaire, qui a brouillé l’organisation de rassemblements.

    VOTE- CLÉ EN PROVENCE

    Pour le politologue Vincent Martigny, la hausse de la mobilisation, même s’il n’en prévoit pas « l’explosion », sera déterminante, notamment en PACA, où les conservateurs recueillent désormais 51% des intentions de vote et l’extrême droite 49%, selon un sondage de l’IFOP pour les chaînes TF1 et LCI.

    Jean-François Massuet, ancien maire pendant quatorze ans de la petite ville de Méounes Lès Montrieux, toujours actif dans la politique municipale et départementale, estime qu’au final, « l’idée du rejet du RN donnera la victoire à Muselier ».

    Bien que le RN ait progressivement pénétré dans les zones rurales de la région où elle n’était pas active auparavant, en utilisant des thèmes tels que l’immigration ou l’insécurité, qui, selon lui, « sont largement exagérés par les médias ».

    Le propre chiffre de Mariani peut avoir été un facteur dans l’abstention de l’extrême droite. Ancien ministre de la droite traditionnelle sous la présidence de Sarkozy (2007-2012), puis transfuge du RN, il a été choisi pour pêcher des voix conservatrices, mais les fidèles de l’extrême droite pourraient le considérer comme trop mou.

    Muselier, quant à lui, a une histoire familiale attrayante : ses parents ont résisté à l’occupation nazie et son père a été déporté au camp de Dachau, bien qu’il ait survécu, et son grand-père était amiral et chef des forces navales de la France libre sous de Gaulle.

    En tant que dirigeant régional, il a fait des gestes vers le centre et vers la gauche, afin que les acolytes de Le Pen puissent « voter sans déshonneur », comme le résume le politologue Martigny.

    Ce dimanche, nous verrons si la campagne de « dédiabolisation » du RN a été couronnée de succès. Alexandrine, étudiante à l’université de Marseille, admet à EFE que la possibilité de sa victoire « fait peur » car « ils ne s’intéressent pas du tout aux problèmes », mais « manipulent » la situation.

    Quatre-vingt-quatre pour cent des jeunes âgés de 18 à 24 ans n’ont pas voté dimanche dernier. Elle, qui s’est rendue aux urnes « parce qu’il est important de montrer que nous nous sentons concernés », estime que c’est parce que « les politiciens sont déconnectés des citoyens » et que les problèmes de ces régions « ne sont pas bien connus ». EFE

    Swissinfo, 26 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, droite, gauche, extrême droite, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,

  • Aix-en-Provence : Thierry Mariani fait du porte-à-porte

    Dans le sud de la France, un ex-conservateur mène la quête de l’extrême droite pour le pouvoir régional.

    AIX-EN-PROVENCE, France, 24 juin (Reuters) – Avec une longue carrière dans la politique traditionnelle, Thierry Mariani, qui veut assurer la toute première victoire de l’extrême droite aux élections régionales en France, est dans son élément alors qu’il fait du porte-à-porte à Aix-en-Provence.

    Les manches de sa chemise retroussées, ses manières décontractées, Mariani se présente comme l’homme qui mettra plus d’agents de sécurité dans les trains et les lycées, dépensera plus d’argent pour la reprise de la pandémie et impliquera davantage le public dans la prise de décision.

    La dirigeante d’extrême droite Marine le Pen a recruté Mariani, un politicien expérimenté qui a été ministre sous Nicolas Sarkozy, afin d’élargir son attrait auprès des électeurs traditionnels dans le cadre de sa campagne pour le contrôle de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur (PACA).

    « C’est le seul à avoir un programme honnête », a déclaré Claire Laurent, retraitée qui a voté pour la première fois à l’extrême droite au premier tour de l’élection, sur le marché où Mariani distribuait des tracts de campagne.

    « Nous devons défendre notre région avec un candidat solide », a-t-elle ajouté.

    Une victoire dans cette région méditerranéenne de 5 millions d’habitants lors du second tour du 27 juin renforcerait les chances de Mme Le Pen de devenir présidente l’année prochaine et permettrait de mesurer les progrès réalisés pour adoucir l’image eurosceptique et anti-immigration de son parti.

    Renaud Muselier, le président sortant de la région, de centre-droit, a mis en garde les électeurs pendant la campagne contre le risque de se laisser abuser par un « cheval de Troie ». Il a déclaré à Reuters que derrière une façade moins toxique, l’extrême droite continuait à mener des politiques « nauséabondes ».

    Le sud de la France est depuis des années un bastion de la droite.

    Il est sous-tendu par la colère suscitée par les vagues d’immigration en provenance des anciennes colonies nord-africaines de la France et par la menace qu’elles représentent pour l’identité française. Plus récemment, le sentiment que les impôts aident les migrants plutôt que de s’attaquer aux inégalités sociales a attisé le soutien de la classe ouvrière.

    « Je ne suis pas du genre à être raciste, mais regardez ce qui se passe. Il faut arrêter de distribuer des allocations un peu partout parce qu’à un moment donné, c’est nous qui devrons payer », a déclaré le mécanicien Jean-Paul Buleux, un électeur d’extrême droite.

    UN DÉFI DE CRÉDIBILITÉ

    Les chances d’une victoire de l’extrême droite en PACA se sont allongées cette semaine après que d’autres partis se sont unis dans un soi-disant « front républicain » conçu pour éviter de fragmenter le vote anti-Le Pen. Le même front a aidé le président Emmanuel Macron à vaincre Le Pen en 2017.

    Pour des électeurs comme Buleux, le pacte souligne ce qu’ils disent être une crainte des partis traditionnels pour le changement que beaucoup recherchent.

    Pour d’autres, comme le retraité Gérard Bouzart, qui a gâché son bulletin de vote du premier tour, il protège les valeurs fondamentales de la république que sont l’égalité et la liberté.

    « Je voterai pour faire barrage au Rassemblement national (au second tour) », a déclaré le retraité, qui s’est moqué de la position de l’extrême droite sur l’immigration et les droits des homosexuels. « Leurs idées sont d’une autre époque ».

    Mariani a rejeté l’idée que le parti était un danger pour la république. Il a déclaré que le Rassemblement national avait laissé derrière lui son passé antisémite et xénophobe associé à son fondateur Jean-Marie Le Pen.

    « Marine Le Pen n’a rien à voir avec son père », a-t-il déclaré.

    Marine Le Pen a déclaré que le résultat des élections régionales ne la ferait pas changer de cap. Le parti de Mme Le Pen a perdu au premier tour neuf points de pourcentage à l’échelle nationale par rapport aux élections régionales de 2015, n’arrivant en tête qu’en PACA.

    Mais les élections ont souligné un défi auquel elle sera confrontée en vue de l’élection présidentielle de 2022, selon la politologue Virginie Martin.

    « Il y a un équilibre délicat à trouver : être capable de dire ‘nous sommes différents, votez pour nous parce que nous sommes en dehors du système’ mais être suffisamment dans le courant dominant pour être crédible », a déclaré Mme Martin.

    Reuters, 24 juin 2021

    Etiquettes : France, élections régionales, Thierry Mariani, Aix-en-Provence, extrême droite,

  • Dupond-Moretti enregistre le plus mauvais score du gouvernement

    Régionales 🇫🇷 Le village de Dupond-Moretti a voté RN !

    Il a eu beau tempêter, le ministre de la Justice enregistre le plus mauvais score du gouvernement dans ces élections, même à Cousolre, le village où il a grandi.

    Etre battu à domicile par Sébastien Chenu, la tête de liste du Rassemblement national dans les Hauts-de-France, c’est un comble auquel refusait de se résoudre Dupond-Moretti. Mais il a eu beau tempêter sur le terril de Loos-en-Gohelle qu’il n’était pas venu « chasser sur les terres du RN, mais chasser le RN de ces terres », le ministre de la Justice, sur lequel Emmanuel Macron avait misé pour faire reculer le RN.

    Blog de René Kimbassa, 23 juin 2021

    Etiquettes : France, Eric Dupond-Moretti, élections régionales, Sébastien Chenu, Cousolre,

  • Le Pen irritée par les résultats des élections régionales

    L’extrême droite française irritée par les résultats des élections, la région sud en jeu

    -Le Pen veut une victoire historique dans le sud de la France
    -Macron face à un défi avant le vote présidentiel de 2022
    -La participation dans tout le pays devrait atteindre un niveau record
    -Le centre droit fait mieux que prévu

    PARIS, 20 juin (Reuters) – L’extrême droite française a fait moins bien que prévu lors des élections régionales de dimanche, selon les sondages réalisés à la sortie des bureaux de vote, laissant dans la balance la victoire dans la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et une plateforme pour l’élection présidentielle de 2022.

    Le Rassemblement national de Marine Le Pen a exprimé sa frustration face à un taux de participation record, alors que le centre droit a fait son premier retour dans les urnes depuis un résultat désastreux à l’élection présidentielle de 2017 et que le parti du président Emmanuel Macron a terminé cinquième.

    Le taux d’abstention élevé lors du vote du premier tour de dimanche, projeté à 68,5 % par l’institut de sondage Elabe, a coïncidé avec un dimanche ensoleillé et l’émergence de mois de sévères restrictions COVID-19.

    « Je ne peux que regretter ce désastre civique, qui a très largement déformé la réalité électorale du pays et donné une idée trompeuse des forces politiques en présence », a déclaré Mme Le Pen.

    « Si vous voulez que les choses changent, sortez et votez ».

    Un sondage de sortie des urnes IPSOS a montré que le centre-droit Les Républicains a remporté 27,2 % des voix au niveau national, devant l’extrême droite avec 19,3 %, suivie par les Verts, le Parti socialiste et La République en Marche de Macron avec 11,2 %.

    Pour l’extrême droite de Le Pen, c’est une baisse de plus de 7 points de pourcentage à l’échelle nationale par rapport à la dernière élection de 2015, qui s’était déroulée dans le sillage des attentats islamistes de Paris.

    Les élections régionales, pour lesquelles un second tour de scrutin aura lieu le 27 juin, offrent un aperçu de l’humeur des électeurs avant l’année prochaine, et un test des références de Le Pen.

    Elle a fait un effort concerté pour désintoxiquer l’image de son parti et éroder le vote de la droite dominante avec une politique populiste moins incendiaire, eurosceptique et anti-immigration.

    Dans la région des Hauts-de-France, au nord du pays, Les Républicains ont obtenu des résultats plus importants que prévu, selon les enquêtes de sortie des urnes, en devançant l’extrême droite avec une marge plus importante que prévu.

    Le candidat principal du parti dans le nord, Xavier Bertrand, qui est en passe de devenir le candidat conservateur à la présidentielle de 2022, a déclaré que le centre-droit avait montré qu’il était le rempart le plus efficace contre l’extrême droite.

    Le parti au pouvoir de Macron a fait aussi mal que prévu, la porte-parole du parti, Aurore Berge, parlant d’une « gifle ». Le président n’a pas réussi à s’enraciner localement, même si sa popularité à l’échelle nationale reste supérieure à celle de ses prédécesseurs.

    Les enquêtes d’opinion prévoient que Le Pen obtiendra le meilleur score au premier tour de l’élection présidentielle de l’année prochaine, grâce à une base de soutien qui en a assez de la criminalité, des menaces de la mondialisation sur l’emploi et d’une élite dirigeante considérée comme déconnectée des citoyens ordinaires.

    Le parti de Mme Le Pen n’a encore jamais contrôlé une région. Si elle en gagne une la semaine prochaine, cela enverrait le message qu’un président du Rassemblement national en 2022 n’est pas à exclure.

    Deux sondages de sortie des urnes ont montré que le Rassemblement national était arrivé en tête en Provence-Alpes-Côte d’Azur, mais avec une marge plus étroite que prévu par rapport au candidat de centre-droit Renaud Muselier, qui avait conclu une alliance avec le parti de Macron.

    Toutefois, le candidat du parti des Verts a déclaré qu’il maintenait sa candidature dans le sud, ce qui rend la compétition à trois plus favorable à l’extrême droite.

    Les résultats du premier tour de dimanche enverront les partis dans les coulisses pendant deux jours pour conclure des alliances avant le second tour.

    Reuters, 21 juin 2021

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  • Elections régionales: le pari perdant de Macron

    Le parti du président français LREM a essuyé un échec cuisant au premier tour des élections régionales, et ce a moins d’une année de la présidentielle qui s’annonce d’ores et déja très serrée dans la mesure où Emmanuel Macron ne serait éventuellement pas opposé a celle qu’il a déja battue en 2017 en l’occurrence Marine Le Pen.

    C’est une règle désormais classique de notre histoire électorale: les scrutins ne se déroulent jamais comme prévu (… par les sondages). Le premier tour des élections régionales françaises n’a pas dérogé a cette loi, avec un Rassemblement national nettement plus faible qu’attendu, des présidents de région triomphants et l’échec cuisant des listes LREM, a rapporté dimanche soir L’Opinion.

    Pour Emmanuel Macron, ce dimanche électoral a sûrement un goût amer. Il subit en effet un quadruple échec. Celui de ses candidats, si nombreux a être éliminés dès le premier tour, en particulier ses ministres envoyés en mission dans des régions où l’objectif principal était de déstabiliser les sortants, du moment qu’ils étaient de droite et plus encore s’ils se présentaient comme adversaires potentiels en 2022. Avec des scores aussi piteux, impossible – c’est son second échec – de prétendre être celui qui fait basculer a droite ou a gauche une élection: le parti du locataire de l’Elysée est trop faible pour imposer la moindre alliance a des présidents sortants puissants.

    Le troisième échec d’Emmanuel Macron est plus personnel: son choix de «nationaliser» les élections régionales était un contresens. Ses voyages en province, jusqu’a l’avant-veille du scrutin, n’ont pas empêché les électeurs de rappeler que, pour eux, les élections régionales concernent les régions.

    Dernier échec, et non des moindres: la brutale contre-performance du Rassemblement national. Marine Le Pen subit-la un gros coup de pompe dans son ascension vers 2022. Ce qui, ajouté aux scores brillants de plusieurs leaders des Républicains, rebat les cartes. Emmanuel Macron voit commencer a se dissiper la certitude d’affronter la présidente du Rassemblement national dans un duel de second tour a sa main. C’est une règle désormais bien établie: une course a l’Elysée réserve toujours de grosses surprises. La première vient de se produire.

    La sévère déroute de la macronie engage-t-elle pour autant le gouvernement et, a fortiori, le chef de l’Etat, a dix mois de l’élection présidentielle? Si l’exécutif a toujours martelé qu’il ne serait pas lié par les résultats, la question d’un remaniement ministériel est désormais a nouveau sur la table, d’autant qu’une quinzaine de ministres étaient candidats.

    Il convient de rappeler que le chef de l’Etat français a reçu une gifle de la part d’un homme le 8 juin dernier, alors qu’il était en déplacement dans la Drôme, deuxième étape de son “tour de France des territoires”.

    Abstention record
    Le premier tour des élections régionales 2021 aura été marqué par une abstention record. C’est dans le Grand Est que l’on s’est le moins mobilisé en France. Prés de trois quart des électeurs ne sont pas allés voter.

    Selon les premières estimations des instituts de sondage, l’abstention atteindrait entre 66.1% et 68.6%.

    Echourouk online, 21 juin 2021

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  • La France élit ses dirigeants régionaux et se prépare au vote présidentiel

    PARIS (AP) – Le parti d’extrême droite de Marine Le Pen est porté par son message de fermeté en matière de sécurité et de lutte contre l’immigration, alors que les électeurs français commencent à élire les dirigeants régionaux dimanche dans une élection qui est considérée comme une répétition générale pour le vote présidentiel de l’année prochaine.

    Le jeune parti centriste du président Emmanuel Macron devrait faire piètre figure, faute d’une base politique locale solide et en raison de la frustration suscitée par la gestion de la pandémie par son gouvernement.

    Le taux de participation au premier tour de dimanche pourrait atteindre un niveau record. Ceux qui se présentent pour voter doivent rester masqués, se tenir à l’écart de la société et se munir de leur propre stylo pour signer les registres de vote.

    Les élections aux conseils de direction des 13 régions françaises, de la Bretagne à la Bourgogne en passant par la Côte d’Azur, portent essentiellement sur des questions locales telles que les transports, les écoles et les infrastructures. Mais les principaux politiciens les utilisent comme une plateforme pour tester des idées et gagner des partisans avant l’élection présidentielle d’avril. Le Pen et Macron devraient dominer cette course.

    Les partis qui remportent plus de 10 % des voix au premier tour du scrutin régional de dimanche se qualifient pour le second tour décisif du 27 juin.

    Les sondages suggèrent que le parti Rassemblement national de Mme Le Pen pourrait remporter le contrôle d’une ou plusieurs régions, ce qui serait un grand coup de pouce pour les efforts qu’elle déploie depuis dix ans pour légitimer un parti longtemps considéré comme un paria antidémocratique et antisémite. Une question majeure pour le second tour est de savoir si les électeurs français se rassembleront pour écarter le parti du pouvoir comme ils l’ont fait dans le passé.

    Le parti conservateur traditionnel Les Républicains semble prêt à garder le contrôle de plusieurs des sept régions qu’il dirige actuellement, y compris la très importante région parisienne.

    Parmi les candidats les plus forts du Rassemblement national figure Thierry Mariani, qui se présente pour diriger la région qui comprend la Provence, la Côte d’Azur et une partie des Alpes. Mariani a déclaré qu’il voulait plus de police et plus de financement public pour les groupes promouvant les communautés individuelles, ce que beaucoup considèrent comme visant les associations musulmanes ou les mouvements LGBTQ.

    Le Rassemblement national a remporté de nombreuses victoires politiques aux élections locales ces dernières années et a fait de la sécurité un enjeu majeur de cette campagne. Ses candidats se sont ralliés aux syndicats de police qui affirment être confrontés à une recrudescence de la violence, et ont demandé des peines de prison plus sévères et un moratoire sur l’immigration – même si ces mesures relèvent des pouvoirs de l’État et non des conseils régionaux.

    Le parti français des Verts, qui a fait un bond lors des dernières élections, espère gagner une nouvelle influence dans le vote régional, tandis que le Parti socialiste pourrait encore perdre du terrain.

    Les perspectives semblent incertaines pour le parti centriste de M. Macron, La République en marche, qui n’a que quatre ans d’existence et n’existait donc pas la dernière fois que les électeurs ont choisi les dirigeants régionaux, en 2015. Il est confronté à la désillusion des politiques de Macron, y compris de la part des électeurs ruraux qui ont soutenu le soulèvement des gilets jaunes contre l’injustice économique perçue.

    Les élections régionales ont été retardées en raison de la recrudescence du virus.

    Les infections ayant diminué et les vaccinations s’étant répandues, le gouvernement a récemment rouvert des restaurants, des magasins et des possibilités de voyage fermés depuis longtemps. Le Premier ministre a supprimé un couvre-feu impopulaire et inhabituellement long qui devait commencer dimanche.

    Dimanche, les électeurs choisiront également les personnes qui dirigeront les plus de 100 « départements » de France, un autre niveau du système de gouvernance territoriale du pays.

    Associated Press, 20 juin 2021

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  • France : le test des élections régionales

    L’extrême droite française teste l’appétit des électeurs lors des élections régionales

    PARIS, 20 juin (Reuters) – Les électeurs français se sont rendus aux urnes dimanche pour des élections régionales qui testeront l’attrait de l’image adoucie de la leader d’extrême droite Marine Le Pen, moins d’un an avant la prochaine élection présidentielle.

    Au terme d’un an et demi d’enfermements, de couvre-feux et de restrictions, le premier tour de dimanche risque d’être désastreux pour le président Emmanuel Macron, dont le parti ne devrait remporter aucune des 13 régions de France métropolitaine.

    Stimulée par la résurgence des questions relatives à l’ordre public pendant la campagne, malgré le fait que les régions françaises n’ont pas de pouvoirs de police, Mme Le Pen espère tirer parti d’un changement d’image qui l’a amenée à abandonner ses promesses de « Frexit » et sa rhétorique incendiaire.

    « Elle apparaît moins extrême aux yeux des Français, moins dangereuse pour la démocratie, qu’il y a dix ans », a déclaré à Reuters Brice Teinturier, analyste chez l’institut de sondage IPSOS.

    La meilleure chance pour son parti, le Rassemblement national, se trouve dans le sud de la France, la région autour de Marseille et de Nice, où l’un des lieutenants de Le Pen, un ancien ministre conservateur, est projeté par un sondage d’opinion comme gagnant de la course même si tous les partis se rallient contre lui.

    Gagner une région, pour la toute première fois, donnerait à Le Pen un coup de pouce majeur moins d’un an avant les élections présidentielles, et serait une gifle pour Macron, qui s’est présenté comme un rempart contre l’extrême droite.

    « Si le choix est effectivement entre le Rassemblement national et le centre-droit, comme M. Macron, personnellement je ne voterai pas (aux élections présidentielles) », a déclaré à Reuters le réalisateur Emmanuel Barraud, 61 ans, devant un bureau de vote à Paris.

    « Je pense qu’il faut accepter que la partie est terminée et qu’il faut commencer à préparer l’avenir et l’avenir, c’est de reconstruire un vrai parti de gauche. »

    FAIBLE TAUX DE PARTICIPATION

    La participation à la mi-journée était l’une des plus faibles de l’histoire pour une élection française, avec seulement 12,2 %, contre 16,3 % en 2015.

    L’extrême droite devrait également tirer son épingle du jeu dans deux autres régions, autour de Calais dans le nord et en Bourgogne, aidée par la faible participation dans un pays dont l’attention se porte sur les vacances d’été pour oublier la pandémie.

    Dans le nord, le député sortant et favori pour devenir le candidat des conservateurs à l’élection présidentielle, Xavier Bertrand, affronte le porte-parole du parti de Le Pen et le ministre de la justice de Macron.

    Le fait que le parti de Macron atteigne le seuil des 10 % déterminera s’il peut forcer Bertrand à conclure une alliance pour vaincre l’extrême droite, ce qui compromettrait son positionnement en tant qu’opposant en chef de Macron en 2022.

    En revanche, une victoire de Bertrand augmenterait ses chances de devenir le candidat des conservateurs à la présidence. Les assistants de M. Macron considèrent l’ancien ministre de la santé comme un rival qui éroderait la base électorale de centre-droit du président. en savoir plus

    Les résultats du premier tour de dimanche enverront les partis dans des tractations frénétiques en coulisses pendant deux jours afin de conclure des alliances avant le tour final du 27 juin.

    « Je suis venu voter pour que les partis totalitaires comme la France Insoumise (extrême-gauche), les Verts ou le Rassemblement national ne gagnent pas », a déclaré Vincent Thomas, un artiste de 52 ans qui votait également à Paris.

    Reuters, 20 juin 2021

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