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  • La gran soledad de Hegemón

    Etiquetas: Palestina, Gaza, Israel, Hamas, Estados Unidos, Occidente, Cuba, ONU, embargo,

    Pésimo resultado obtenido por la mayor potencia del mundo en la reciente votación en la ONU pidiendo el levantamiento del embargo estadounidense contra Cuba. Aunque poseamos el mayor ejército del mundo, cuando faltan los valores humanos fundamentales, sólo tenemos los «amigos» que merecemos. Tener al estado sionista, organización criminal y genocida, como acólito de cuello blanco en los pasillos de la sede de la ONU y como segundo cuchillo de celosía para el exterminio de los gazaouis, es una decadencia. Si a esto le añadimos la abstención de Ucrania, a pesar de los miles de millones de dólares que el Tío Sam vertió en los batallones de Azov & Co. para guerrear contra Rusia, se convierte simplemente en la decadencia…

    Incluso los microestados leales, como Palau, las Islas Marshall o Micronesia, cansados del ensañamiento enfermizo de los Estados Unidos contra el pueblo cubano, decidieron en 2015 no oponerse a la resolución de las Naciones Unidas.



    Entre 2015 y 2018, la pareja USA-Israel se encontró muy sola: la pequeña isla del Caribe había logrado excluirlo de las naciones.

    En 2019, los microestados fueron reemplazados por Brasil, Colombia y… Ucrania.

    Este cambio de posición de Brasil corresponde a la llegada del presidente de extrema derecha, Jair Bolsonaro (1 de enero de 2019 – 1 de enero de 2023), «ferviente admirador» del presidente estadounidense de la época, Donald Trump, La elección de Lula a la cabeza de Brasil ha cambiado la situación, como lo demuestra el voto de 2023.

    La posición de Colombia es también consecuencia de la elección del presidente Ivan Duque (2018 – 2022), un virulento adversario de Cuba. El actual presidente, Gustavo Petro, que ha vuelto a poner a su país en el concierto de las naciones en relación con el embargo estadounidense contra Cuba, incluso ha acusado a su predecesor de ser el autor de la inclusión de Cuba en la lista de países que apoyan el terrorismo.

    Nunca dos sin tres: el cambio de voto de Ucrania corresponde, como por casualidad, a la elección de Volodymyr Zelensky, presidente-saltimbanqui respaldado por la administración estadounidense.

    Así, en 2023, no quedan como «amigos» de los Estados Unidos contra Cuba más que dos países en plena tormenta, dos forúnculos geopolíticos cuyos gérmenes fueron inoculados y mantenidos por los propios americanos.

    Israel, entidad barricada detrás de altas murallas, está arrasando Gaza y su población con la bendición americana y, sobre todo, con el material militar «Made in USA».

    Ucrania, gangrenada por el neonazismo y la rusofobia, ha sido empujada a una guerra por poderes muy ampliamente patrocinada por Washington que sigue viviendo en los vestigios de la guerra fría. Para contrarrestar a Rusia, los Estados Unidos no dudarán en sacrificar hasta el último soldado ucraniano proporcionándoles, evidentemente, todas las armas necesarias.

    Irritado por los «malos» medios occidentales que prefieren, actualmente, mostrar la hemoglobina palestina chorreando a través de las pantallas en lugar de las «hazañas» del ejército ucraniano, el saltimbanqui de Kiev lamentó que «la guerra en Gaza distrae la atención de Ucrania».

    ¿Para cuándo una pequeña lágrima para los niños palestinos aplastados por la máquina de guerra sionista, Sr. Zelensky?

    Y, para conectar con la actualidad, no dudó en declarar que era cierto que Rusia prestaba su apoyo a las «operaciones dirigidas por Hamás».

    Decididamente, un payaso siempre será un payaso. Excepto que los payasos políticos no hacen reír, sino llorar con lágrimas calientes.

    La hegemonía, en su gran soledad, con las manos chorreando de sangre, no tiene más que dos miserables compinches con los que envenena la vida de todo el planeta.

    Mientras tanto, Cuba, la Isla de la Libertad, la Isla de los Revolucionarios, la Isla de los Valores Humanistas, saborea con orgullo el plebiscito del resto del mundo.

    Viendo cómo la hegemonía decae.

    Inexorablemente…

    Fuente: Ahmed Bensaada

    #Israel #Ghaza #Hamás #Palestina #EEUU #EstadosUnidos #Tío_Sam #Cuba #Embargo

  • Embargo de l’UE sur le pétrole russe : Quelles conséquences?

    Embargo de l’UE sur le pétrole russe : Quelles conséquences?

    Russie, Union Européenne, Ukraine, Pétrole, embargo,

    Embargo de l’Union Européenne sur le pétrole russe : Quelles conséquences sur les prix de l’or noir sur le marché mondial ?

    Le sixième paquet de sanctions de l’Union Européenne (UE) sur la Russie a été annoncé le 30 mai dernier par ses dirigeants.

    Ce fut laborieux, mais les chefs d’Etats des 27 pays de l’UE réunis lors d’un sommet à Bruxelles ont trouvé enfin un compromis pour réduire d’environ 90 % leurs importations de pétrole en provenance de la Russie d’ici à la fin de l’année 2022. Toutefois, une exemption temporaire a été prévue sur le pétrole russe qui est acheminé par oléoduc dans le but de lever le veto de la Hongrie.

    Avant l’adoption du sixième paquet de sanctions de l’UE voulu sur le pétrole en provenance de la Russie, le ministre allemand de l’économie, Mr Robert Habeck avait déclaré que  » l’unité de l’UE commence à se désagréger ». Et pour cause, il y avait une opposition catégorique de certains pays membres, telle que la République Tchèque, la Slovaquie et particulièrement la Hongrie, soucieuses pour leurs approvisionnements énergétiques (pays n’ayant pas d’accès à la mer). En effet, la Hongrie avait bloqué le projet d’embargo, invoquant des craintes pour son approvisionnement énergétique car le pays est dépendant pour 65 % de ses besoins en pétrole brut russe qui est fourni par l’oléoduc Droujba (dont le nom désigne  » amitié  » en russe).

    Ainsi, la Hongrie n’était pas en position d’accepter ce sixième paquet de sanctions des pays de l’Union Européenne avant que les négociations n’aboutissent à résoudre toutes les questions non résolues. La Hongrie demandait du temps et de l’argent, à savoir, disposer d’au moins 800 millions d’euros de fonds européens et quatre ans pour permettre d’adapter ses raffineries au traitement du pétrole brut provenant d’autres pays. En somme, l’adoption du sixième paquet de sanctions de l’UE voulu sur le pétrole russe est un accord européen qualifié d’un traitement à la carte, et qui pourrait donner aux pays européens bénéficiaires, un avantage compétitif.

    Ainsi, pour contourner le veto de la Hongrie, les pays européens ont décidé d’agir en deux temps. Ils ont distingué entre le pétrole russe acheminé par voie maritime à bord de bateaux pétroliers (tankers), qui représente 2/3 des importations de l’UE, et qui sera interdit d’ici six mois ; et le pétrole livré par voie terrestre via l’oléoduc Droujba (qui fournit des pays comme l’Allemagne, la Pologne, mais aussi la Slovaquie, la République Tchèque et la Hongrie), et qui représente 1/3 des importations de l’UE. L’Allemagne et la Pologne se sont engagées à cesser d’acheter le pétrole russe transporté par oléoduc d’ici la fin de l’année. Ensuite, l’UE se prononcera  » aussi vite que possible  » sur le pétrole livré par oléoduc à la Hongrie.

    L’UE va donc tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022. C’est dans ce contexte que, Mr Charles Michel, président du Conseil européen s’est félicité dans un Tweet. Mais pourquoi cet embargo européen sur le pétrole russe après celui imposé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni ? D’abord, il faut savoir que la Russie (en conflit militaire avec l’Ukraine) dépend considérablement des exportations des hydrocarbures. En effet, son pétrole représente jusqu’à 40% des recettes de ses exportations.

    Selon l’Agence internationale de L’Energie (AIE), au premier trimestre 2022, l’offre de la Russie en matière de pétrole s’élevait à 12,6 millions de barils par jour, ce qui représente prés de 13% de l’offre mondiale. L’Europe (avec le Royaume-Uni), est le premier client de la Russie, deuxième exportateur mondial de pétrole. Il faut savoir aussi que la Russie fournit environ 1/4 des importations de pétrole des 27 pays de l’UE. Cela représente 2,2 millions de baril de pétrole brut par jour et 800 000 de barils de pétrole par jour par oléduc.

    Selon le Centre de recherche sur l’énergie et l’air pur (Research on Energy and Clean Air -CREA), depuis le début du conflit Russo-Ukrainien, les pays de l’UE ont acheté des hydrocarbures pour plus de 54 milliards d’euros à la Russie, dont près de 28 milliards seulement pour le pétrole. Et depuis le début du conflit Russo-Ukrainien le 24 février dernier, avec les Etats-Unis, l’Union européenne multiplie les sanctions à l’encontre de la Russie en frappant son secteur bancaire, financier et ses exportations via notamment son exclusion de la base Swift, plateforme tournante pour les transactions financières et la sécurisation des échanges commerciaux mondiaux.

    Ainsi, à travers le projet d’embargo sur le pétrole russe, l’UE voudrait obliger les compagnies pétrolières russes à fermer d’avantage de puits et assécher ainsi le financement de l’effort de guerre menée en l’Ukraine par la Russie. Dans un Tweet, le président du Conseil européen, Mr Charles Michel a déclaré que l’embargo de l’UE sur le pétrole russe va couper une énorme source de financement de sa machine de guerre et exercer une pression maximum sur Moscou pour l’inciter à arrêter la guerre. La question qui se pose maintenant, quelles seront les conséquences de l’embargo de l’Union européenne sur le pétrole russe ?

    En ce qui concerne les 27 pays de l’UE, primo, le raffinage (transformation du pétrole brut en produits énergétiques, tels que carburant et combustibles, et en produits non énergétiques) est le premier obstacle que certains pays européens vont devoir régler dans les mois à venir. En effet, les pays de l’Europe orientale (Bulgarie, Slovénie, Slovaquie, République Tchèque..) possédant de fortes capacités de raffinage ne devront ainsi qu’adapter leurs raffineries à de nouveaux produits pétroliers bruts. Par contre, les pays de l’Europe occidentale (Allemagne, France, Espagne, Belgique..) qui ont dans un passé récent réduit leurs capacités de raffinage (notamment à cause des problèmes de pollution) devront relancer leurs systèmes de raffinage.

    Secondo, les pays de l’UE vont également devoir aller chercher d’autres sources d’approvisionnement de pétrole brut. Et à ce titre, il faut aussi souligner que la logistique pour le transport du pétrole brut via des pétroliers d’autres endroits du monde n’est néanmoins pas identique. En effet, les coûts de transport depuis le Moyen-Orient par exemple ne sont pas les mêmes que ceux depuis la Russie, car les coûts d’acheminement sont élevés. Ainsi, il est évident que la situation est différente quand on importe du pétrole depuis la Russie, car les coûts sont moins élevés.

    En ce qui concerne les conséquences sur la Russie, elle va essayer de vendre son pétrole à la Chine et l’Inde, dont les relations sont restées pratiquement fortes pendant le conflit Russo-Ukrainien. Si l’Inde a énormément augmenté ses importations de pétrole russe récemment, la Russie a fait des efforts pour séduire ce pays en pratiquant des réductions de prix extrêmement conséquentes sur son pétrole (30 à 40 dollars par baril). Dès lors, la Russie va probablement continuer à vendre son pétrole à l’Inde à des prix attractifs, mais cela va diminuer ses recettes financières.

    Pour ce qui est de la Chine, un grand pays ami, il faudrait compter sur son déconfinement lié à la pandémie de la Covid-19 pour que sa reprise économique entraine une augmentation de sa consommation énergétique. Il reste maintenant un scénario où les prix du pétrole peuvent augmenter sur le marché mondial (jeu de l’offre et la demande), ce qui va permettre à la Russie de maintenir des recettes financières élevées. C’était en tout cas l’objectif de la Russie avant la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (OPEP+) le 02 juin dernier. La Russie souhaitait que l’OPEP+ n’augmente pas ses volumes, et donc les prix de pétrole se maintiendront à des niveaux extrêmement hauts. Mais, l’OPEP, allié depuis cinq ans à dix autres Etats conduits par la Russie, a décidé d’augmenter sa production de 648.000 barils par jour en juillet, puis le même volume en août, sans toutefois mettre à l’écart la Russie qui subit un embargo américain et européen sur son pétrole. Alors que les cours du pétrole sont toujours à leur haut niveau ((plus de 100 dollars le baril), l’OPEP+ a décidé ainsi de relâcher un peu de pression. Si maintenant on fait une simple opération mathématique, c’est-à-dire : 2,2 millions barils par jours de pétrole (suite à l’embargo de l’UE sur le pétrole russe) – la production de l’OPEP+ qui sera ajustée à la hausse de 648 000 barils par jour, le marché manquera de 1 552 000 barils par jour. Dès lors, les 27 pays de l’UE doivent chercher d’autres pays exportateurs de pétrole non OPEP pour leur fournir les quantités de pétrole manquantes. En conséquence, on est face à un scénario où les prix de l’or noir ne seront pas prêts à baisser dans les prochains mois ou semaines à venir. Mais au contraire, ils risquent d’augmenter, ou du moins rester au-dessus de la barre des 100 dollars le baril. En tout les cas, un jour après l’annonce de l’OPEP+ d’une hausse de la production de pétrole, les cours de l’or noir ont continué d’augmenter (+3,15% pour le pétrole Brent, soit 121,31 dollars le baril- vendredi 03 juin 2022).

    Mais le conflit Russo-Ukrainien ne semble pas prêt à arrêter le développement de la géopolitique et la géoéconomique au niveau mondial. A terme, l’Iran pourrait jouer un rôle majeur en augmentant ses exportations dés la levée des sanctions américaines. En effet, le ministre iranien de l’Energie avait annoncé le 6 février dernier la capacité de son pays à pouvoir exporter 2,5 millions de barils par jour de pétrole. Ainsi, avec les négociations sur son nucléaire qui se déroulent en ce moment à Vienne, l’Iran a bien compris que si ses volumes de pétrole arriveraient de nouveau sur le marché, cela serait très favorable à l’UE et la stabilité (plus au moins) des cours du pétrole sur le marché mondial.

    Rédha Younes Bouacida

    Lemaghrebdz.com, 06/06/2022

    #Russie #UE #Embargo #Pétrole #Prix

  • Aggravation

    Aggravation

    France, Russie, Ukraine, embargo, Union Européenne, Marine Le Pen, Bruno Le Maire,

    La guerre d’Ukraine a débuté il y a plus de trois mois et les mesures punitives de l’Europe vis-à-vis de la Russie sont toujours plus sévères, alors que Moscou reste fermement ancré sur ses positions. Pourtant, les décisions de l’Union européenne regardant la situation en Europe de l’Est ne sont pas soutenues par tous. Marine Le Pen a ainsi mis en garde, hier, contre les «conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d’achat des Français» du sixième paquet de sanctions contre la Russie décidé en début de semaine par Bruxelles, accusant le gouvernement de «mentir» sur la situation économique du pays. «Cette décision va avoir des conséquences cataclysmiques sur le pouvoir d’achat des Français, ça va contribuer à aggraver le prix évidemment du pétrole et, accessoirement, du gaz et donc de l’électricité», s’est inquiétée la finaliste de la dernière présidentielle.

    Les dirigeants des 27 pays de l’UE ont en effet trouvé un accord lundi qui devrait permettre de réduire de quelque 90 % leurs importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année afin de tarir le financement de la guerre menée par Moscou en Ukraine. «Si on n’achète plus le pétrole à Vladimir Poutine, d’autres l’achèteront, c’est aussi simple que cela. En réalité, donc, il y avait d’autres mesures qu’on pouvait mettre en œuvre avec l’effort des pays producteurs dans le monde», a dénoncé la députée du Pas-de-Calais. «C’est le choix du sacrifice du pouvoir d’achat des Français», a-t-elle jugé, soulignant, comme elle l’a martelé pendant la présidentielle, que des familles «n’arrivent plus à boucler leurs fins de mois».

    La députée du Pas-de-Calais, qui a rencontré le Premier ministre hongrois Viktor Orban à Paris vendredi, partage avec lui l’idée de taxer les pétroliers. «Je vous conseille de ne pas croire un mot de ce que dit Bruno Le Maire et d’ailleurs l’ensemble du gouvernement sur la situation économique du pays, car ils ont par le passé déjà menti». Le ministre de l’Économie a affirmé, hier, sur France Inter, qu’il ne croyait pas à un risque de récession.

    Selon Marine Le Pen, «lorsque le gouvernement dit que le bouclier tarifaire fera que les prix de l’électricité ne font pas l’objet de rattrapage, il ment, il y aura un rattrapage de cela probablement en 2023». «Ils mentent jusqu’à ce qu’ils ne puissent plus faire autrement que de dire la terrible vérité qui est la conséquence de leur incompétence : on va probablement rentrer en récession», a-t-elle insisté.

    La position de Marine Le Pen se rapproche ainsi plus de celle d’une partie de l’extrême-gauche, notamment La France Insoumise, qui a exprimé à de nombreuses reprises ses objections vis-à-vis de la stratégie de la France et de l’Occident en général face à la Russie de Vladimir Poutine. Toutefois, les Français qui étaient appelés aux urnes il y a un peu plus d’un mois ont choisi d’élire Emmanuel Macron et avec lui sa politique vis-à-vis de la situation en Ukraine et ils devront donc en assumer les conséquences politiques comme financières.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 01 juin 2022

    #France #Sanctions #Russie #Electricité #MarineLePen

  • La Russie est en train de gagner la guerre économique

    La Russie est en train de gagner la guerre économique

    Russie, Vladimir Poutine, Europe, Occident, Ukraine, embargo, guerre économique, Pétrole, gaz,

    Les effets pervers des sanctions se traduisent par une augmentation des coûts du carburant et des denrées alimentaires pour le reste du monde – et les craintes grandissent d’une catastrophe humanitaire. Tôt ou tard, un accord doit être conclu

    Cela fait maintenant trois mois que l’Occident a lancé sa guerre économique contre la Russie , et cela ne se déroule pas comme prévu. Au contraire, les choses vont vraiment très mal.

    Des sanctions ont été imposées à Vladimir Poutine non pas parce qu’elles étaient considérées comme la meilleure option, mais parce qu’elles étaient meilleures que les deux autres plans d’action disponibles : ne rien faire ou s’impliquer militairement.

    La première série de mesures économiques a été introduite immédiatement après l’invasion, alors qu’il était supposé que l’Ukraine capitulerait en quelques jours. Cela ne s’est pas produit, si bien que les sanctions – bien qu’encore incomplètes – se sont progressivement intensifiées.

    Il n’y a cependant aucun signe immédiat de retrait de la Russie de l’Ukraine et ce n’est guère surprenant, car les sanctions ont eu l’effet pervers de faire grimper le coût des exportations russes de pétrole et de gaz, d’augmenter massivement sa balance commerciale et de financer son effort de guerre. Au cours des quatre premiers mois de 2022, Poutine pourrait se vanter d’un excédent du compte courant de 96 milliards de dollars (76 milliards de livres sterling) – plus du triple du chiffre pour la même période de 2021.

    Lorsque l’UE a annoncé son interdiction partielle des exportations de pétrole russe plus tôt cette semaine, le coût du pétrole brut sur les marchés mondiaux a augmenté, offrant au Kremlin une autre manne financière. La Russie n’éprouve aucune difficulté à trouver des marchés alternatifs pour son énergie, avec des exportations de pétrole et de gaz vers la Chine en avril en hausse de plus de 50 % sur un an.

    Cela ne veut pas dire que les sanctions sont sans douleur pour la Russie. Le Fonds monétaire international estime que l’économie se contractera de 8,5 % cette année à mesure que les importations en provenance de l’ouest s’effondreront. La Russie dispose de stocks de biens essentiels au maintien de son économie, mais avec le temps, ils seront épuisés.

    Mais l’Europe ne se libère que progressivement de sa dépendance à l’égard de l’énergie russe, et ainsi une crise financière immédiate pour Poutine a été évitée. Le rouble – grâce au contrôle des capitaux et à un excédent commercial sain – est fort . Le Kremlin a le temps de trouver des sources alternatives de pièces de rechange et de composants auprès de pays désireux de contourner les sanctions occidentales.

    Lorsque les acteurs mondiaux se sont réunis à Davos la semaine dernière, le message public était la condamnation de l’agression russe et un engagement renouvelé à soutenir fermement l’Ukraine. Mais en privé, on s’inquiétait des coûts économiques d’une guerre prolongée.

    Ces inquiétudes sont tout à fait justifiées. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a donné un nouvel élan à des pressions déjà fortes sur les prix. Le taux d’inflation annuel du Royaume-Uni s’élève à 9 % – son plus haut niveau en 40 ans – les prix de l’essence ont atteint un niveau record et le plafond des prix de l’énergie devrait augmenter de 700 à 800 £ par an en octobre. Le dernier programme de soutien de Rishi Sunak pour faire face à la crise du coût de la vie était le troisième du chancelier en quatre mois – et il y en aura d’autres à venir plus tard dans l’année.

    À la suite de la guerre, les économies occidentales sont confrontées à une période de croissance lente ou négative et d’inflation croissante – un retour à la stagflation des années 1970. Les banques centrales – y compris la Banque d’Angleterre – estiment qu’elles doivent répondre à une inflation proche des taux à deux chiffres en augmentant les taux d’intérêt. Le chômage est appelé à augmenter. D’autres pays européens sont confrontés aux mêmes problèmes, sinon plus, car la plupart d’entre eux sont plus dépendants du gaz russe que le Royaume-Uni.

    Les problèmes auxquels sont confrontés les pays les plus pauvres du monde sont d’un ordre de grandeur différent. Pour certains d’entre eux, le problème n’est pas la stagflation, mais la famine, en raison du blocage de l’approvisionnement en blé des ports ukrainiens de la mer Noire.

    Comme l’a dit David Beasley, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial : « En ce moment, les silos à grains de l’Ukraine sont pleins. Dans le même temps, 44 millions de personnes dans le monde marchent vers la famine.

    Dans toutes les organisations multilatérales – le FMI, la Banque mondiale, l’Organisation mondiale du commerce et les Nations unies – les craintes grandissent d’une catastrophe humanitaire. La position est simple : à moins que les pays en développement ne soient eux-mêmes des exportateurs d’énergie, ils font face à un triple coup dur dans lequel les crises énergétiques et alimentaires déclenchent des crises financières. Confrontés au choix de nourrir leurs populations ou de payer leurs créanciers internationaux, les gouvernements opteront pour le premier. Le Sri Lanka a été le premier pays depuis l’invasion russe à faire défaut sur ses dettes , mais il est peu probable que ce soit le dernier. Le monde semble plus proche d’une véritable crise de la dette qu’à n’importe quel moment depuis les années 1990.

    Poutine a été condamné à juste titre pour avoir « militarisé » la nourriture, mais sa volonté de le faire ne devrait pas surprendre. Depuis le début, le président russe joue un long jeu, attendant que la coalition internationale contre lui se fragmente. Le Kremlin pense que le seuil de souffrance économique de la Russie est plus élevé que celui de l’Occident, et il a probablement raison à ce sujet.

    S’il fallait une preuve que les sanctions ne fonctionnent pas, alors la décision du président Joe Biden de fournir à l’Ukraine des systèmes de roquettes avancés le fournit . L’espoir est que la technologie militaire moderne des États-Unis réalisera ce que les interdictions énergétiques et la saisie des actifs russes n’ont pas réussi à faire jusqu’à présent : forcer Poutine à retirer ses troupes.

    La défaite complète de Poutine sur le champ de bataille est une façon dont la guerre pourrait se terminer, bien que dans l’état actuel des choses, cela ne semble pas si probable. Il y a d’autres résultats possibles. La première est que le blocus économique finit par fonctionner, avec des sanctions de plus en plus sévères forçant la Russie à reculer. Un autre est un règlement négocié.

    Poutine ne va pas se rendre sans condition, et le potentiel de graves dommages collatéraux de la guerre économique est évident : baisse du niveau de vie dans les pays développés ; la famine, les émeutes de la faim et une crise de la dette dans le monde en développement.

    Les atrocités commises par les troupes russes signifient qu’un compromis avec le Kremlin est actuellement difficile à avaler, mais la réalité économique ne suggère qu’une chose : tôt ou tard, un accord sera conclu.

    Larry Elliot

    Larry Elliott est le rédacteur économique du Guardian

    The Guardian, 02 juin 2022

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    #Russie #Ukraine #Poutine #Guerre_économique #Gaz #Pétrole #Embargo #Occident #Europe #UE

  • UE-Russie. Le dindon de la farce

    UE-Russie. Le dindon de la farce

    Union Européenne, UE, Russie, Ukraine, pétrole, embargo,

    Le conflit opposant l’Occident à la Russie prend une drôle de tournure. Les protagonistes semblent jouer au chat et à la souris dans une joute dont ne sortira vainqueur que celui qui détient les clés de la suprématie stratégique. Hier, lundi soir, l’Union européenne a annoncé être (enfin) parvenue à un « accord de principe » pour se passer du pétrole russe d’ici la fin de l’année. Une annonce qui a eu pour effet immédiat de faire flamber les prix du brut à plus de 123 dollars en pleine saison creuse.

    Une question se pose : comment les 27 comptent-ils concrétiser cet accord, qui a plus l’air d’une promesse politique que d’un engagement ferme ? D’autant que cet accord « de principe », n’a pas reçu l’assentiment de tout le monde. La Hongrie, la Slovaquie et la République tchèque ont, toutes trois, obtenu des dérogations. L’on se demande alors à quoi rime tout ce manège. Les gouvernements européens se disent que cet embargo, s’il se concrétise, participera à « freiner l’effort de guerre russe », à supposer que cela soit vraiment le cas. Car, Vladimir Poutine n’a pas attendu que les 27 se mettent d’accord sur quoi que ce soit pour agir. Il sait qu’il a en main des armes affûtées dans cette guerre qui se joue plus sur le terrain économique que sur les champs de bataille. Il pose ses conditions et a réussi à retourner l’arme de destruction massive économique contre ses initiateurs.

    Poutine a déjà suspendu les approvisionnements gaziers sur quatre pays européens et promet que d’autres suivront s’ils ne se résolvent pas à payer en rouble. Le plus cocasse est que ces pays qui ont refusé de payer en roubles annoncent déjà qu’ils iront chercher le gaz chez ceux qui le font. Au final, l’entêtement des Occidentaux n’a aucun effet, si ce n’est de donner la migraine aux bureaucrates.

    Et au-delà de l’énergie, cette confrontation entre l’Otan et la Russie a eu pour effet de couper une grande partie des routes pour l’approvisionnement en minéraux de base et en céréales. Les « alliés » devront d’ailleurs montrer patte blanche, lorsque Serguei Lavrov ira en Turquie pour que les routes de commercialisation des céréales soient rouvertes. En attendant, les prix flambent sur les marchés internationaux et l’inflation atteint des sommets et la récession menace, notamment en Europe. Poutine, lui ne s’inquiète pas. Malgré toutes les prévisions pessimistes des institutions de Bretton Woods sur l’économie russe, le rouble ne s’est jamais aussi bien porté et le Kremlin se permet de financer son arsenal de défense contre les sanctions occidentales et multiplie les mesures sociales destinées à en limiter l’impact sur les Russes.

    L’entêtement de l’Otan à vouloir un élargissement vers l’Est fait le lit de la guerre, et l’Union européenne a été mise sur le front avec toutes les conséquences que cela implique, quitte à devenir le dindon de la farce.

    La Sentinelle, 01 juin 2022

    #Russie #Ukraine #UE #Pétrole_russe #Embargo #OTAN

  • UE-Russie. Sabordage

    UE-Russie. Sabordage

    Union Européenne, Russie, Ukraine, embargo, pétrole, gaz,

    Les menaces non voilées de l’Union européenne concernant un boycott du pétrole russe sont actées depuis lundi. L’UE se passera de cette énergie graduellement, avec un clap de fin de 90 % d’ici fin 2022. Un scénario qui se dessinait à mesure que gonflait la guerre en Ukraine. «Le rétablissement de l’ordre» qui ne devait pas excéder quelques semaines traine en longueur et oblige l’Union Européenne à rebattre ses cartes vis-à-vis de la Russie, toutes les tentatives de la mettre au pas ayant échoué.

    Ce boycott du pétrole russe a été le vœu de Washington qui a joué dès le début des hostilités russo-ukrainiennes au va-t-en-guerre économique, mais pas que. La Maison-Blanche n’a pas cessé d’exhorter ses «alliés» à plus de fermeté envers Poutine. Néanmoins, l’ostracisme envers les énergies fossiles russes promet d’être un sabordage des pays de l’UE, tant les décisions se déclinent avec une musique américaine qui ne jure que par le Dollar.

    Les Etats-Unis ont donc donné d’une main à l’Ukraine pour en reprendre davantage à la vieille Europe. Un nouveau plan Marshall en quelque sorte puisque, et comme toujours, Washington monnaye son «aide» en proposant «son» pétrole et son gaz à des prix prohibitifs, et l’affolement des cours de l’or noir n’en est pas la seule cause. Les cours mondiaux de pétrole qui s’affoleraient pour moins que ça reprennent leur tendance haussière en frôlant les 124 Dollars le baril. Les retombées sur l’Europe ne tarderont pas à se manifester à la pompe et dans la vie de tous les jours, les spécialistes envisageant même une crise plus importante que celle des années 70 et 80 et qu’elle prendrait plus d’ampleur temporelle. La crise de l’énergie s’annonce néanmoins avec beaucoup d’inconnus car si l’approvisionnement de l’Europe en pétrole peut se trouver des substituts, celui du gaz s’annonce problématique tant la quantité de gaz russe vers l’UE reste difficile, pour ne pas dire impossible, à mettre en œuvre. Des dissensions, que l’on espère aplanies du côté de Bruxelles, sont toujours présentes comme la livraison de gaz à l’Allemagne, la Hongrie, l’Autriche, ou le paiement en roubles comme exigé par Moscou.

    L’union de l’Occident «démocratique» annoncée en grande pompe face à l’autocratie du tsar russe ne promet pas une pérennité. Ce même Occident qui n’était pas assez courageux pour «avoir froid» en hiver en boycottant le gaz russe, le serait-il assez pour mettre ses moyens de locomotion au garage et de payer plus un blé qui ne sera pas russe ? Rien n’est moins sûr même si l’oncle Sam promet des compensations, à la sauce US, bien sûr.

    Par Hamid Bellagha

    Sanctions des pays de l’UE contre les hydrocarbures russes : Embargo progressif sur le pétrole, «pause» sur le gaz

    Les pays des Vingt-sept sont d’accord pour se passer progressivement du pétrole russe, optant pour un embargo en deux étapes. Les sanctions qu’ils prévoient contre le gaz s’avèrent «compliquées» et plus difficiles à appliquer sur le terrain…

    Les Vingt-Sept de l’Union européenne (UE) se sont accordés, dans la nuit du lundi 30 mai, sur le choix d’un embargo progressif sur le pétrole russe. Cette mesure comprise dans le «sixième paquet» de sanctions de Bruxelles contre Moscou va être appliquée en deux temps : d’abord un embargo sur les livraisons maritimes d’ici la fin de l’année, puis un autre «aussi vite que possible» sur le pétrole livré par oléoduc. Elle répond au souci de ménager la Hongrie et la Slovaquie, deux pays enclavés et fortement dépendants de la ressource fossile russe. Comme l’Allemagne et la Pologne se sont engagés à ne plus acheter de pétrole russe transporté par oléoduc d’ici la fin de l’année, «l’UE va donc tarir de 90 % les livraisons de pétrole russe d’ici la fin 2022», a déclaré Charles Michel, le président du Conseil européen, autour de minuit (heure algérienne). Pour acter cette décision, les ambassadeurs des Vingt-Sept auprès de l’UE se réunissent aujourd’hui. Ils doivent valider aussi le reste du «sixième paquet» de sanctions proposé par la Commission début mai : exclusion de trois nouvelles banques russes du système de messagerie financière Swift, et notamment de la Sberbank, première banque domestique avec 37 % du marché ; interdiction de diffusion dans l’UE de trois radiodiffuseurs russes ; allongement de la liste noire des personnalités sanctionnées ; interdiction des services de conseil ou de comptabilité à des entités russes. Ils devront déterminer également la façon de mettre fin aux importations de pétrole russe via les oléoducs. La Hongrie réclame des garanties de livraisons alternatives en cas de rupture de l’oléoduc Droujba, critique pour son approvisionnement en énergie. Elle exige aussi des aides financières pour adapter ses raffineries, qui à l’heure actuelle ne peuvent traiter que du brut russe et devront à terme pouvoir fonctionner avec le pétrole reçu via l’oléoduc Adria en provenance de Croatie. D’autres Etats membres demandent des clauses dérogatoires, notamment la Bulgarie et la Croatie. Ce traitement à la carte pourrait donner un avantage concurrentiel aux pays bénéficiaires, un facteur qui devra être pris en considération. Après l’accord sur un embargo sur le pétrole russe, quid du gaz ? «Le sixième paquet de sanctions est un grand pas en avant. Et je pense que nous devrions faire une pause maintenant», a déclaré hier le Premier ministre belge Alexander de Croo. «Ce paquet, mettons-le d’abord en pratique (…) Le gaz, c’est beaucoup plus compliqué. C’est donc une étape importante. Arrêtons-nous là pour le moment et voyons quel est l’impact», a-t-il expliqué. «Nous devrons parler d’un septième paquet de sanctions parce que la situation ne s’améliore pas en Ukraine. Mais le gaz est bien sûr beaucoup plus difficile que le pétrole», a souligné la Première ministre de l’Estonie Kaja Kallas. «Le gaz doit faire partie du septième paquet, mais je suis également réaliste, je ne pense pas qu’il y sera», a-t-elle estimé. «Il y a un problème technique qui a été résolu avec Viktor Orban. Avec le gaz, c’est tout à fait différent. Par conséquent, l’embargo sur le gaz ne sera pas dans le prochain train de sanctions», a renchéri le chancelier autrichien Karl Nehammer.

    L’UE, qui a déjà décidé de se passer de charbon russe à partir du mois d’août, a trouvé d’autres fournisseurs aux Etats-Unis pour un tiers de ses achats de gaz russe. En 2021, la Russie a fourni 30% du brut et 15% des produits pétroliers achetés par l’UE. Elle fournit annuellement 150 milliards de m3 de gaz, soit 40% des importations de l’UE.

    L’Union européenne refuse de payer les achats de gaz à la Russie en roubles, comme l’a exigé le Kremlin, estimant qu’il s’agit d’une violation des sanctions. Les compagnies énergétiques sont tenues de respecter les conditions de paiement des contrats conclus avec Gazprom (97% prévoient un règlement en dollars ou en euros), sous le contrôle des Etats membres. La Pologne et la Bulgarie, qui ont refusé d’ouvrir un second compte en roubles, ont cessé d’être livrées par Gazprom qui a considéré que le règlement n’avait pas été effectué. Mais tous les Etats membres ne respectent pas l’interdit. Le groupe autrichien «OMV a eu des discussions bonnes et constructives» avec la compagnie russe, a confirmé Karl Nehammer. Le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé que le sujet ne serait «pas discuté au cours du sommet». «Personne ne veut acheter de l’énergie à la Russie. La Russie, un pays barbare, un pays sur lequel on ne peut compter en aucune façon», a lancé mardi le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki.
    «C’est pourquoi nous discutons de la manière de nous éloigner rapidement non seulement des hydrocarbures russes comme le charbon ou le pétrole, mais aussi, à plus long terme, du gaz», a-t-il expliqué.

    Anis Remane

    Reporters.dz, 01 juin 2022

    #Russie #Ukraine #UE #Embargo #Pétrole #Gaz

  • Sievierodonetsk : les russes se battent rue par rue

    Sievierodonetsk : les russes se battent rue par rue

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    KRAMATORSK, Ukraine (AP) – Les troupes russes se sont enfoncées plus profondément dans une ville clé de l’est de l’Ukraine lundi, combattant rue par rue avec les forces de Kyiv dans une bataille qui a laissé Sievierodonetsk en ruines. Dans le but de faire pression sur Moscou pour qu’il mette fin à la guerre, l’Union européenne a accepté d’ embargo sur la plupart des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année .

    Alors que l’avancée de Moscou sur Sievierodonetsk augmentait en intensité, les forces russes ont également bombardé des parties du nord-est de l’Ukraine et une lutte s’est poursuivie pour le contrôle d’une région du sud. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy, quant à lui, a déclaré que la Russie avait empêché l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales ukrainiennes, contribuant à une crise alimentaire mondiale croissante.

    Les analystes militaires ont décrit la lutte pour Sievierodonetsk comme faisant partie d’une course contre la montre pour le Kremlin . La ville est importante pour les efforts russes visant à achever rapidement la capture de la région industrielle orientale du Donbass avant que d’autres armes occidentales n’arrivent pour renforcer la défense de l’Ukraine. Les séparatistes soutenus par Moscou détenaient déjà des territoires dans la région et combattent les troupes ukrainiennes depuis huit ans.

    « Le Kremlin a estimé qu’il ne pouvait pas se permettre de perdre du temps et devrait utiliser la dernière chance d’étendre le territoire contrôlé par les séparatistes car l’arrivée d’armes occidentales en Ukraine pourrait rendre cela impossible », a déclaré l’analyste militaire ukrainien Oleh Zhdanov.

    Dans un revers potentiel pour l’Ukraine, le président américain Joe Biden a semblé rejeter les informations selon lesquelles les États-Unis envisageaient d’envoyer des systèmes de roquettes à longue portée dans le pays.

    Mais l’Union européenne a approuvé des sanctions supplémentaires contre la Russie. Dans le cadre d’un programme de soutien financier longtemps retardé pour aider l’Ukraine, les dirigeants de l’UE ont convenu lundi d’embargo sur la plupart des importations de pétrole russe dans le bloc des 27 nations d’ici la fin de l’année. L’accord est intervenu après que Zelenskyy a demandé à l’UE de cibler les exportations de pétrole russe afin que Moscou « sentisse le prix de ce qu’il fait contre l’Ukraine ».

    L’embargo couvre le pétrole russe acheminé par voie maritime, permettant une exemption temporaire pour les importations livrées par pipeline. Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a déclaré que l’accord couvre plus des deux tiers des importations de pétrole en provenance de Russie. Ursula von der Leyen, chef de l’exécutif de l’UE, a déclaré que cette décision « réduira effectivement environ 90% des importations de pétrole de la Russie vers l’UE d’ici la fin de l’année ».

    Dans un effort pour punir et diviser l’Occident sur son soutien à l’Ukraine, la Russie a coupé le gaz naturel à une poignée de pays européens . Dans sa dernière décision, le géant gazier russe Gazrpom a annoncé qu’il interromprait l’approvisionnement en gaz du négociant en gaz néerlandais GasTerra à partir de mardi.

    La Russie a également intensifié ses actions sur le champ de bataille. Dans son discours vidéo nocturne, Zelenskyy a déclaré que la situation dans le Donbass reste « extrêmement difficile » car la Russie y a mis la « puissance de combat maximale » de son armée.

    L’armée ukrainienne a déclaré que les forces russes avaient renforcé leurs positions à l’extérieur de Sievierodonetsk, une ville située à 145 kilomètres (90 miles) au sud de la frontière russe dans une zone qui est la dernière poche de contrôle du gouvernement ukrainien à Lougansk.

    Le maire de Sievierodonetsk, Oleksandr Striuk, a déclaré que la ville était « complètement détruite ». Les tirs d’artillerie ont détruit des infrastructures essentielles et endommagé 90% des bâtiments, et l’électricité et les communications ont été largement coupées dans une ville qui abritait autrefois 100 000 personnes, a-t-il déclaré.

    « Le nombre de victimes augmente d’heure en heure, mais nous sommes incapables de compter les morts et les blessés au milieu des combats de rue », a déclaré Striuk à l’Associated Press lors d’un entretien téléphonique, ajoutant que les troupes de Moscou avaient avancé de quelques pâtés de maisons vers le centre-ville. .

    Il a déclaré qu’il ne restait qu’environ 12 000 à 13 000 habitants, s’abritant dans des sous-sols et des bunkers pour échapper aux bombardements russes. La situation rappelle le siège de Marioupol, qui a piégé les habitants et provoqué certaines des pires souffrances de la guerre. On craint plus de 20 000 morts à Marioupol.

    Striuk a estimé que 1 500 civils sont morts à Sievierodonetsk depuis le début de la guerre à la suite d’attaques russes et de conditions désastreuses, notamment le manque de médicaments et de soins médicaux.

    Un journaliste français de 32 ans, Frédéric Leclerc-Imhoff, est mort lundi près de Sievierodonetsk lorsqu’il a été touché par des éclats d’obus alors qu’il couvrait des évacuations ukrainiennes, selon son employeur, la chaîne française BFM TV.

    Zelenskyy a déclaré que Leclerc-Imhoff était le 32e travailleur des médias à mourir en Ukraine depuis l’invasion russe le 24 février.

    Les gouverneurs des régions de Lougansk et de Donetsk – qui composent le Donbass – ont déclaré que six civils, dont le journaliste, avaient été tués dans des bombardements. Les autorités de Kharkiv, la deuxième plus grande ville d’Ukraine, ont également signalé qu’une personne était morte dans les bombardements.

    Zelenskyy a déclaré que les troupes russes ont également bombardé la région de Soumy près de la frontière russe et que la lutte s’est poursuivie pour la région sud de Kherson, qui est largement contrôlée par les troupes russes depuis les premiers jours de la guerre. Les responsables russes installés là-bas ont déclaré qu’ils demanderaient au Kremlin de l’annexer, tandis que Kyiv, à son tour, a juré de libérer la région.

    L’avancée russe à Sievierodonetsk et Lysychansk de part et d’autre de la rivière stratégiquement importante Siverskiy Donetsk fait partie d’une poussée totale, a déclaré Zhdanov, l’analyste militaire ukrainien. Il a déclaré que l’intensité des derniers combats et l’afflux de troupes russes ont surpris les Ukrainiens, qui tentent de tenir jusqu’à ce que davantage d’armes arrivent.

    Lundi, Biden a déclaré aux journalistes qu’il n’était pas prévu que les États-Unis envoient des systèmes de roquettes à longue portée en Ukraine, alors que des informations indiquent que cette décision est envisagée.

    Dmitri Medvedev, le chef adjoint du Conseil de sécurité russe, a qualifié cette décision de « raisonnable ». Il a déclaré que « sinon, si nos villes étaient attaquées, les forces armées russes exécuteraient leur menace et frapperaient les centres où de telles décisions criminelles sont prises ».

    Medvedev a ajouté que « certains d’entre eux ne sont pas à Kyiv ».

    Dans la région de Kherson, le chef adjoint de l’administration régionale installé en Russie, Kirill Stremousov, a déclaré à l’agence de presse d’État russe Tass que les céréales de la récolte de l’année dernière étaient livrées aux acheteurs russes, ajoutant qu’« évidemment, il y a beaucoup de céréales ici. ”

    La Russie a pressé l’Occident de lever les sanctions contre elle alors qu’elle cherche à rejeter la responsabilité de la crise alimentaire croissante, qui a entraîné une flambée des prix en Afrique .

    Zelenskyy a accusé Moscou de « créer délibérément ce problème » et a déclaré que l’affirmation de la Russie selon laquelle les sanctions sont à blâmer est un mensonge. Il a déclaré que les sanctions n’avaient pas bloqué la nourriture russe et il a accusé la Russie d’avoir volé au moins un demi-million de tonnes de céréales ukrainiennes.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #Ukraine #Russie #Sievierodonetsk 

  • Viktor Orban dispensé de l’embargo pétrolier russe de l’UE

    Viktor Orban dispensé de l’embargo pétrolier russe de l’UE

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    BUDAPEST, Hongrie (AP) – Le chef de division de la Hongrie a une fois de plus obtenu son propre chemin avec l’Union européenne – cette fois dans des négociations difficiles sur le pétrole russe lors d’un sommet à Bruxelles.

    Et le Premier ministre nationaliste Viktor Orban n’a pas hésité à clamer son succès en tirant parti du bloc pour obtenir des concessions importantes, permettant à son pays de continuer à acheter du brut russe alors même que la guerre fait rage dans l’Ukraine voisine .

    La « proposition de la Commission européenne d’interdire l’utilisation du pétrole russe en Hongrie a été rejetée », a déclaré Orban dans une déclaration vidéo sur Facebook. « Les familles peuvent bien dormir ce soir car l’idée la plus scandaleuse a été évitée. »

    Les dirigeants européens ont conclu lundi quatre semaines de négociations pour imposer un embargo partiel sur les importations de pétrole russe.

    L’ensemble de sanctions, le sixième imposé par l’UE depuis le début de la guerre en février, avait été retardé par une opposition vigoureuse d’Orban – largement considéré comme l’allié européen le plus proche du Kremlin – qui menaçait de faire dérailler les efforts du bloc pour punir Moscou pour ses guerre si elles affectaient les importations d’énergie vers la Hongrie.

    Alors que l’accord interdit que tout le pétrole russe soit acheminé vers l’UE par voie maritime, il a permis une exemption temporaire pour les importations livrées par le pipeline russe Druzhba à certains pays enclavés d’Europe centrale – ce qu’Orban a présenté comme une victoire des intérêts hongrois sur ce qu’il a dépeint comme des recommandations potentiellement désastreuses de l’UE.

    Les responsables de l’UE affirment que l’accord réussira à couper 90% des importations de pétrole russe d’ici la fin de l’année.

    Mais c’était le dernier exemple d’Orban rompant les rangs avec ses partenaires européens, divisant la réponse unie du bloc aux crises et garantissant que le président russe Vladimir Poutine a toujours un pied économique dans l’UE.

    La Hongrie, qui tire environ 65 % de son pétrole et 85 % de son gaz de la Russie, était la seule parmi les voisins européens de l’Ukraine à refuser de lui fournir une aide militaire. Il a également interdit l’envoi d’armes létales vers l’Ukraine à travers ses frontières, une politique qui a suscité la colère de nombreux dirigeants de l’UE et du président ukrainien Volodymyr Zelenskyy.

    Orban a également bloqué d’autres décisions de l’UE qui nécessitent l’unanimité des États membres, notamment les tentatives de l’année dernière de publier une déclaration conjointe sur la répression par la Chine d’un mouvement pro-démocratie à Hong Kong et un appel conjoint à un cessez-le-feu dans le conflit israélo-palestinien. — aussi en 2021 .

    En 2020, la Hongrie a rejoint son allié la Pologne pour opposer son veto au budget de sept ans de l’UE et à un plan de relance massif contre les coronavirus , entravant les efforts pour relancer les économies européennes pendant la pandémie de COVID-19 et plongeant le bloc des 27 nations dans une crise politique.

    Pourtant, malgré le refus de la Hongrie d’adopter l’embargo pétrolier tel que proposé, les dirigeants européens ont salué l’accord de lundi comme un succès. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a tweeté qu’il couvrait plus des deux tiers des importations de pétrole de l’UE en provenance de Russie, « coupant une énorme source de financement pour sa machine de guerre ».

    Avec la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie ont demandé des exemptions à l’embargo de l’UE, arguant que leur dépendance au pétrole russe rendait une coupure immédiate irréaliste.

    La Slovaquie obtient environ 97 % de son pétrole de Russie via l’oléoduc Druzhba et a fait valoir que le principal raffineur du pays, Slovnaft, devait être rééquipé pour pouvoir traiter tout type de pétrole autre que le brut russe, un processus qui pourrait prendre plusieurs années.

    Mais les opposants d’Orban voient la concession du pipeline comme un autre exemple du dirigeant autocratique divisant l’UE pour servir ses propres objectifs.

    Dans un tweet mardi, la députée hongroise du Parlement européen Katalin Cseh a déclaré qu’Orban avait « amené la Hongrie dans une dépendance désespérée à l’énergie russe ».

    « Il déclare ensuite ‘victoire’ sur l’UE, dont la solidarité et la protection sont notre seule chance », a écrit Cseh.

    Chez lui, Orban a décrit le débat sur l’embargo pétrolier comme un combat pour défendre le portefeuille des Hongrois, en particulier en ce qui concerne les coûts des services publics des ménages qui sont subventionnés par le gouvernement depuis 2013 en tant que politique phare du gouvernement d’Orban.

    « La nouvelle la plus importante est que nous avons défendu la réduction des coûts des services publics », a déclaré Orban après la fin du sommet européen mardi.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #Hongrie #ViktorOrbanj #Embargo_pétrolier_russe

  • L’UE interdit la plupart des importations de pétrole russe

    L’UE interdit la plupart des importations de pétrole russe

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    BRUXELLES (AP) – Dans l’effort le plus important à ce jour pour punir la Russie pour sa guerre en Ukraine, l’Union européenne a accepté d’interdire l’écrasante majorité des importations de pétrole russe après des négociations tendues qui ont testé jusqu’où le bloc est prêt à aller pour ostraciser Moscou.

    Depuis le moment où la Russie a envahi le 24 février , l’Occident a cherché à faire payer économiquement Moscou pour sa guerre. Mais cibler le secteur lucratif de l’énergie était considéré comme un dernier recours en Europe et s’est avéré le plus difficile puisque le bloc dépend du pays pour 25 % de son pétrole et 40 % de son gaz naturel. Les pays européens qui dépendent encore plus fortement de la Russie ont été particulièrement réticents à agir.

    Dans une décision impensable il y a quelques mois à peine, les dirigeants européens ont convenu lundi soir de réduire d’environ 90 % toutes les importations de pétrole russe au cours des six prochains mois.

    Le Premier ministre belge Alexander De Croo a qualifié l’embargo de « grand pas en avant » mardi matin et le Premier ministre irlandais Micheal Martin l’a salué comme « un moment décisif ». Mais les deux dirigeants ont averti que l’Europe aurait besoin de temps pour s’adapter à l’impact – et toute nouvelle interdiction de l’énergie russe ne pourrait venir que lentement, voire pas du tout.

    Le chef adjoint du Conseil de sécurité russe a déclaré mardi que les sanctions énergétiques contre le pays visaient à blesser les Russes ordinaires en rendant plus difficile pour Moscou le financement de programmes sociaux.

    « Ils nous détestent tous ! La base de ces décisions est la haine de la Russie, des Russes et de tous ses habitants », a écrit Dmitri Medvedev, qui est également ancien président et Premier ministre, sur l’application de messagerie Telegram.

    Mikhail Ulyanov, représentant permanent de la Russie auprès des organisations internationales à Vienne, a cependant semblé ignorer cette décision, affirmant que Moscou trouverait d’autres acheteurs.

    Pourtant, l’analyste Simone Tagliapietra a déclaré que la Russie devrait probablement vendre son pétrole avec une remise substantielle. Tagliapietra, experte en énergie et chercheuse au groupe de réflexion bruxellois Bruegel, a qualifié l’embargo de « coup dur ».

    Matteo Villa, analyste au groupe de réflexion ISPI à Milan, a convenu que la Russie subirait un coup assez important maintenant – mais a averti que cette décision pourrait éventuellement se retourner contre lui.

    « Le risque est que le prix du pétrole en général monte à cause des sanctions européennes. Et si le prix augmente beaucoup, le risque est que la Russie commence à gagner plus et que l’Europe perde le pari », a-t-il déclaré. Idéalement, l’UE serait d’accord sur la quantité de pétrole russe à acheter chaque mois pour garantir le maximum de douleur, a déclaré Villa, mais cela nécessiterait des négociations constantes qui ne sont pas réalistes compte tenu du fonctionnement du bloc.

    La Russie n’a pas non plus hésité à retenir ses approvisionnements énergétiques, malgré les dommages économiques qu’elle pourrait en subir. Le géant russe de l’énergie Gazprom a déclaré avoir coupé mardi l’approvisionnement en gaz naturel du négociant néerlandais GasTerra – une décision annoncée avant l’accord de l’embargo. Elle a déjà fermé les robinets vers la Bulgarie, la Pologne et la Finlande, et envisage de faire de même avec le Danemark.

    GasTerra a déclaré que les maisons ne seraient pas touchées car elle avait acheté du gaz ailleurs en prévision d’une fermeture.

    Des pourparlers au siège de l’UE à Bruxelles ont été fixés mardi pour se concentrer sur les moyens de mettre fin à la dépendance du bloc commercial vis-à-vis de l’énergie russe, en diversifiant les approvisionnements et en accélérant la transition vers des sources renouvelables et en s’éloignant, autant que possible compte tenu de la flambée des coûts énergétiques , des combustibles fossiles.

    Les dirigeants devraient également discuter de la manière d’aider l’Ukraine à exporter des millions de tonnes de céréales piégées à l’intérieur du pays alors que la crise alimentaire mondiale s’aggrave .

    Ils demandent également à la Russie de mettre fin à ses attaques contre les infrastructures de transport en Ukraine et de lever son blocus des ports de la mer Noire afin que la nourriture puisse être expédiée. Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy a déclaré que la Russie avait empêché l’exportation de 22 millions de tonnes de céréales, dont une grande partie était destinée aux habitants du Moyen-Orient et de l’Afrique. Il a accusé Moscou de « créer délibérément ce problème ».

    Dans d’autres développements :

    — Les forces russes se sont emparées d’environ la moitié d’une ville clé de l’est de l’Ukraine, selon le maire. Les analystes ont décrit la bataille de Sievierodonetsk comme faisant partie d’une course contre la montre pour le Kremlin : la ville est la clé des efforts russes pour achever rapidement la capture de la région industrielle orientale du Donbass avant que d’autres armes occidentales n’arrivent pour renforcer la défense de l’Ukraine.

    — Un tribunal ukrainien a condamné mardi deux soldats russes pour crimes de guerre pour le bombardement de bâtiments civils. Il a condamné les deux à 11 ans et demi de prison, concluant le deuxième procès pour crime de guerre du pays depuis l’invasion russe.

    L’embargo pétrolier de l’UE, lié à un nouvel ensemble de sanctions qui visera également la plus grande banque russe et les médias d’État accusés de diffuser de la propagande, couvre le pétrole brut et les produits pétroliers, mais comporte une exception pour le pétrole livré par pipeline.

    Cette exception a été demandée par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui a clairement indiqué qu’il ne pouvait soutenir les nouvelles sanctions que si la sécurité de l’approvisionnement en pétrole de son pays était garantie. La Hongrie tire plus de 60 % de son pétrole de la Russie, en grande partie par l’oléoduc Druzhba datant de l’ère soviétique.

    L’UE a estimé que cela signifierait qu’environ 90 % du pétrole russe serait interdit d’ici la fin de l’année. Ce chiffre comprend une interdiction de tout le pétrole russe livré par voie maritime – qui représente les deux tiers des importations de l’UE en provenance de Russie – ainsi qu’une décision de l’Allemagne et de la Pologne de cesser d’utiliser le pétrole de la branche nord de l’oléoduc Druzhba.

    Le paquet de sanctions doit encore être finalisé dans les prochains jours – et les dirigeants ont déclaré que l’exemption pour le brut livré par pipeline sera réexaminée « dès que possible », bien qu’ils n’aient pas précisé quand.

    Le compromis a mis à nu la difficulté croissante de parvenir à un consensus entre les dirigeants de l’UE lorsque d’importants intérêts nationaux sont en jeu – et la manière dont la Hongrie est devenue une épine dans le pied du bloc.

    Mais malgré les luttes, le paquet de sanctions – le sixième visant l’invasion de l’Ukraine par la Russie – a été convenu en un mois environ, assez rapidement pour 27 pays aux intérêts nationaux très différents.

    S’entendre sur une autre série de mesures s’avérera probablement beaucoup plus difficile, en particulier parce que la prochaine étape est de savoir s’il faut cibler le gaz naturel, qui est beaucoup plus difficile à couper. En effet, il représente un pourcentage plus important du mix énergétique européen.

    Associated Press, 31 mai 2022

    #UnionEuropéenne #UE #Russie #Pétrole #Embargo

  • L’Europe, le gaz russe et la course contre l’hiver

    L’Europe, le gaz russe et la course contre l’hiver

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    Alors que les Européens se prélassent dans la chaleur du printemps, les gouvernements sont dans une course contre l’hiver.

    L’Europe essaie de réduire l’utilisation du gaz naturel russe à cause de la guerre en Ukraine, mais trouve toujours suffisamment de carburant pour garder les lumières allumées et les maisons au chaud avant qu’il ne refroidisse à nouveau.

    Cela a poussé les responsables et les services publics à se précipiter pour remplir le stockage souterrain avec des réserves rares de gaz naturel provenant d’autres producteurs – une concurrence qui fait encore augmenter les prix déjà élevés à mesure que les factures de services publics et les coûts des entreprises montent en flèche. L’Italie a annoncé de nouveaux approvisionnements en provenance d’Algérie, tandis que l’Allemagne a esquissé un partenariat énergétique avec le Qatar, un important fournisseur de gaz liquéfié qui arrive par bateau.

    Bien que ces accords offrent un coup de pouce à long terme, ils auront probablement peu d’impact sur les approvisionnements hivernaux cruciaux qui seront décidés au cours des prochains mois. Pour l’instant, la bousculade en Europe est un jeu à somme nulle : il n’y a que peu ou pas de gaz de rechange disponible à récupérer, et tout approvisionnement qu’un pays parvient à obtenir se fait au détriment de quelqu’un d’autre en Europe ou en Asie.

    Le nombre limité de terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié au Qatar, aux États-Unis et dans d’autres pays exportateurs de GNL est complet, et il faudra des années et des milliards pour en construire de nouveaux. En plus de cela, un plan pour que l’Union européenne des 27 nations achète conjointement du gaz semble bon sur le papier, mais se heurte à des obstacles pratiques.

    « Il n’y a pas d’approvisionnement supplémentaire », a déclaré James Huckstepp, responsable de l’analyse du gaz pour l’Europe, le Moyen-Orient et l’Afrique chez S&P Global Commodity Insights. « L’augmentation du GNL que nous avons reçu est principalement due à la destruction de la demande et à la commutation en Asie. Et il y a des limites à cela. »

    Les utilisateurs asiatiques se sont tournés vers le pétrole ou le charbon, et la demande chinoise a chuté au milieu des blocages de COVID-19.

    La ruée vers l’énergie en Europe s’est concentrée sur l’apport de GNL, les approvisionnements atteignant un record de 10,6 milliards de mètres cubes en avril. Mais il reste encore un long chemin à parcourir – la Russie envoyait chaque année 155 milliards de mètres cubes de gaz naturel en Europe avant la guerre. L’Europe veut réduire cela d’environ 100 milliards de mètres cubes d’ici la fin de l’année et rester au chaud cet hiver.

    La commission exécutive de l’UE a proposé la conservation, le développement des énergies renouvelables et d’autres mesures pour atteindre cet objectif, l’Allemagne et d’autres pays fortement dépendants du gaz russe s’opposant aux appels à une coupure immédiate du gaz. S&P Global Insight s’attend à ce que l’Europe n’élimine pas la plupart du gaz russe avant 2027.

    Pour soutenir cet effort, le Premier ministre italien Mario Draghi a signé le mois dernier un accord entre la société énergétique italienne Eni et la Sonantrach algérienne pour augmenter le gaz via un gazoduc sous la mer Méditerranée. Eni a déclaré que l’accord augmenterait les volumes cette année et atteindrait jusqu’à 9 milliards de mètres cubes par an en 2023-24.

    Huckstepp a déclaré que l’accord n’aboutirait probablement pas au montant total « sans réduire les exportations ailleurs ou les ventes au comptant ailleurs ».

    Les contrats gaziers signés par des pays individuels n’indiquent pas si les nouveaux volumes sont une nouvelle production ou seraient soustraits du gaz qu’un autre pays s’attend à recevoir, a déclaré Matteo Villa, analyste au groupe de réflexion ISPI à Milan.

    « Et vous ne savez pas, est-ce que le nouveau gaz est dû au fait que l’Algérie produit plus ou parce qu’ils le prennent à l’Espagne? » dit Villa. « S’ils ne parviennent pas à augmenter la production, ils devront la voler à l’Espagne. »

    L’Italie a également conclu des accords avec l’Azerbaïdjan, l’Angola et le Congo, mais Villa a des doutes : « Ils arriveront quand ils arriveront ici ».

    Le partenariat énergétique de l’Allemagne avec le Qatar, quant à lui, n’a pas encore abouti à des contrats signés ou à des livraisons spécifiées et semble viser des approvisionnements à plus long terme plutôt que ceux de cet hiver.

    La clé de l’approvisionnement futur est de nouveaux investissements, tels que les installations d’exportation prévues sur la côte américaine du golfe. Mais ceux-ci ne commenceront pas à être mis en ligne avant 2024 au plus tôt.

    Pour compliquer la course contre l’hiver, plusieurs interruptions mineures mais inquiétantes. L’opérateur de pipeline ukrainien a interrompu l’approvisionnement via un pipeline menant à l’Europe la semaine dernière, affirmant qu’il avait perdu le contrôle d’une station de compression sur le territoire sous contrôle russe.

    Peu de temps après, le fournisseur public russe Gazprom a déclaré qu’il n’enverrait plus de gaz via un gazoduc à travers la Pologne après que Moscou ait sanctionné certaines sociétés énergétiques européennes. Les quantités de gaz perdues sont faibles mais soulèvent la possibilité d’une escalade des perturbations avant les mois froids.

    « Les niveaux de stockage sont actuellement suffisants pour durer pendant la majeure partie de 2022, même si les flux russes devaient s’arrêter instantanément, sauf événements météorologiques inattendus – mais les perspectives d’approvisionnement pour l’hiver 2022 sont désormais beaucoup plus pessimistes », a déclaré Kaushal Ramesh, analyste principal chez Énergie Rystad.

    Le niveau de stockage collectif de gaz en Europe est de 37 %, soit une amélioration de 5 % par rapport à la même période l’an dernier. Le temps doux a permis au continent de traverser l’hiver dernier.

    Tous les pays ne sont pas au même endroit dans les réserves. La Pologne a rempli 84% de son stockage. Et pas trop tôt. Gazprom a coupé le gaz à la Pologne et à la Bulgarie après avoir refusé les demandes de paiement en roubles.

    Le stockage de l’Allemagne n’est que de 38 %. Le droit de l’UE prévoit un partage en cas de crise, mais cela dépendrait de la disponibilité de pipelines circulant dans la bonne direction, ce qui n’est pas toujours le cas.

    Ramesh a déclaré que les récentes perturbations pourraient accélérer les plans d’une alliance d’acheteurs au niveau de l’UE, qui pourrait utiliser la taille du bloc pour tirer parti d’un approvisionnement fiable et de prix stables auprès des fournisseurs.

    La « plate-forme commune » pour les achats de gaz a tenu une première réunion avec des représentants des 27 États membres de l’UE. Le panel devrait coordonner la sensibilisation des fournisseurs étrangers et « permettre, le cas échéant, d’évoluer vers des achats conjoints ». Ce cadre soulève plusieurs questions, notamment la manière dont le gaz acheté conjointement serait distribué.

    Draghi, dirigeant italien et ancien président de la Banque centrale européenne, a également lancé l’idée de créer des cartels d’acheteurs qui utiliseraient leur pouvoir d’achat pour fixer des plafonds de prix pour le gaz naturel.

    Le marché tendu « va signifier des prix élevés pour les utilisateurs finaux en Europe pendant un certain temps encore, et nous commençons seulement à en voir le début », a déclaré Huckstepp.

    Les prix élevés de l’essence alimentent l’inflation et frappent progressivement les factures de services publics.

    « Ce sera certainement un hiver intéressant l’hiver prochain », a-t-il ajouté.

    Associated Press, 18 MAI 2022

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