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  • Des mirages 2000-9 émiratis pour le Maroc

    Des mirages 2000-9 émiratis pour le Maroc – Sahara Occidental, Israël, Emirats Arabes Unis, EAU,

    Le Maroc va recevoir des mirage 2000-9 émiratis en échange de sa normalisation : Le prix de la trahison !
    Le journal ibérique El Español vient de rapporter que le richissime Emirat Arabe Uni, qui n’achète à profusion des armements que pour financer cette industrie occidentale, décidé de faire don au Maroc des 68 Mirage 2000-9, bientôt mis au rébus après la récente annonce par Mohamed Ben Zayed (MBZ) de l’acquisition de pas moins de 80 Rafale français. Ce don émirati est un cadeau providentiel pour le Maroc, dont les dépenses militaires ont certes explosé mais qui éprouve le plus grand mal à gérer à moindres coûts son conflit armé avec le front Polisario.

    Son recours aux drones tueurs, fournis par la Turquie et l’entité sioniste a en effet montré toutes ses limites à la suites de la multiplication des bavures commises par les FAR forces armées royales) dans les territoires libérés sahraouis. Ce constat avait poussé beaucoup d’observateurs à se demander si les soldats marocains ne maitrisent pas la technologie de pointe des drones, ou si ces derniers font exprès de s’en prendre à des civils désarmés, et dûment identifiés.

    Toujours est-il que ce don providentiel émirati s’annonce comme une véritable prime à la trahison. Le journal espagnol qui révèle cette information précise en effet que c’est en échange de sa normalisation avec l’entité sioniste que le royaume chérifien va recevoir des chasseurs toujours en service.

    Le plus cocasse et le plus aberrant dans cette sombre affaire de vases communicants, c’est que Mohamed VI, devenu meilleur allié et plus grand ami des sionistes sanguinaires bourreaux du peuple palestinien continue, toute honte bue, de s’affubler des pompeux et usurpés titres de « commandeur des croyants » et de « président de la commission Al Qods ».

    Kamel Zaidi

    La patrie news, 11/12/2021

    #Sahara_Occidental #Maroc #EAU #Emirats_Arabes_Unis #Mirage2000_9

  • Algérie-Palestine: Face à la trahison, la résistance

    Algérie-Palestine: Face à la trahison, la résistance

    Algérie-Palestine: Face à la trahison, la résistance – Israël, Maroc, Emirats Arabes Unis, Jordanie, Soudan,

    Le processus de normalisation entamé par des pays arabes avec l’entité sioniste, sous l’impulsion de l’ancien président américain (2017-2020), Donald Trump, a été ressenti, par les Palestiniens, comme un coup de poignard dans le dos.
    Après la normalisation de l’ennemi séculaire du monde arabe de ses relations avec l’Egypte en 1979, la Jordanie en 1994 et la Mauritanie en 1999, est venu le tour d’autres Etats tels les Emirats Arabes Unies, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc dans le cadre de ce qui est dénommé «les accords d’Abraham», conduits en 2020 par Jared Kushner, conseiller et gendre de Trump, à la fin du mandat de ce dernier. «Un jour noir dans un triste calendrier, un coup de couteau de nos frères arabes», avait alors lancé le président palestinien Mahmoud Abbas. La cause palestinienne, qui a toujours bénéficié du soutien des pays arabes, a perçu ces gestes diplomatiques comme des trahisons.

    Les gouvernements qui ont renoué avec l’entité sioniste ont mis en avant la volonté d’instaurer la paix et stabilité dans la région. Il n’en est pourtant rien quand, presque chaque jour, des enfants et des jeunes palestiniens tombent sous les balles assassines de l’occupant sans émouvoir la communauté internationale, dont le silence est assourdissant. Pour autant, la résistance ne baisse pas les bras et même si la répression se durcit, la colère à Gaza, en Cisjordanie, et depuis peu à l’intérieur même d’Israël gronde.

    Le conflit israélo-palestinien a refait surface à la faveur de l’escalade de violence entre Palestiniens et forces d’occupation durant le mois de Ramadan dernier mais la perspective d’une paix juste et durable n’est jamais apparue aussi lointaine. Encore une fois, les forces d’occupation ont expulsé des Palestiniens du quartier Cheikh Djarrah à Al Qods. La construction de colonies juives sur les territoires palestiniens occupés et l’expropriation des propriétaires demeurent un problème sans solution.

    L’Etat sioniste poursuit sa politique d’extension qualifiée même par l’ONU de crime de guerre et de non-respect du droit international. Les Etats-Unis et les autres puissances prônent la solution des deux Etats mais aucune démarche n’est entreprise pour sa réalisation. Ils ont appelé à des négociations entre les deux parties mais l’Autorité palestinienne s’y refuse. Trump défendait ouvertement les thèses israéliennes.

    A ce sujet, le président Abbas avait dénoncé la partialité des Américains. Les pays arabes, quant à eux, restent sur le plan de paix, «Initiative de paix arabe», présenté par le défunt roi Abdellah Ben Abdelaziz, alors prince héritier, et adopté par la Ligue arabe le 28 mars 2002. Dans ce plan, l’entité sioniste est invitée à revoir sa politique pour résoudre un conflit qui dure depuis plus de 70 ans.

    Outre son retrait de l’occupant des territoires occupés en 1967, l’occupant doit reconnaître un Etat palestinien indépendant avec pour capitale Jérusalem-Est et s’étendant sur les territoires occupés de Gaza et de Cisjordanie. Selon le document, la question des réfugiés palestiniens doit enfin connaître une solution juste en conformité avec la résolution 194 de l’Assemblée générale de l’ONU de décembre 1948.

    Karima Dehiles

    Horizons, 06/12/2021

    #Algérie #Palestine #Mahmoud_Abbas #Maroc #Israël #Normalisation

  • Les EAU commandent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Les EAU commandent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Tags : Russie, EAU, Emirats Arabes Unis – Les EAU commendent des voitures de luxe blindées à la Russie

    Les Émirats arabes unis commandent un grand lot de voitures de luxe Aurus, très probablement à l’épreuve des balles, selon le ministre
    Le PDG d’Aurus, Adil Shirinov, a déclaré plus tôt que la holding émiratie Tawazun commencerait à fournir le Senat d’Aurus au Moyen-Orient en 2022.
    ABU DHABI, 18 novembre. /TASS/. Les Émirats arabes unis commandent un grand lot de voitures haut de gamme Aurus, très probablement pare-balles, à la Russie, a déclaré jeudi à la presse le ministre de l’Industrie et du Commerce Denis Manturov.

    « Nos collègues passent une commande importante, je ne peux pas divulguer le nombre de voitures en cours de négociation et la modification particulière. Il s’agira très probablement de grosses voitures à l’épreuve des balles, ce sera un accord de base, au-delà de ce que la partie émirienne a déjà acquis », a déclaré le ministre russe.

    Parlant d’autres commandes étrangères potentielles de la voiture, Manturov a déclaré: « Le Premier ministre kazakh a rencontré notre limousine Aurus à l’épreuve des balles il n’y a pas si longtemps. J’ai même entendu dire qu’il y avait eu des discussions sur la commande du Kazakhstan, bien que je n’aie reçu aucune information sur combien [de voitures seront commandées] et qui en commandera », a-t-il ajouté.

    Le holding émirati Tawazun est l’un des actionnaires du projet Aurus. Le PDG d’Aurus, Adil Shirinov, a déclaré plus tôt que Tawazun commencerait à fournir l’Aurus Senat au Moyen-Orient en 2022. Le plan est d’exporter de 70% à 80% des voitures Aurus d’ici 2030, avec les pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord, plus tard la Chine et l’Europe de l’Ouest, prioritaires.

    Aurus est la première marque russe de voitures de luxe créée de toutes pièces par l’institut de design NAMI. La production en série des voitures Aurus a commencé dans le Tatarstan russe fin mai. Les actionnaires d’Aurus sont NAMI (63,5 %), Tawazun des Émirats arabes unis (36 %) et Sollers (0,5 %).

    TASS, 18/11/2021

    #Russie #EAU #Voitures_luxe #Voitures_blindés

  • Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Tags : Algérie, Libye, Maroc, Israël, Emirats Arabes Unis, EAU, Arabie Saoudite, France -Pourquoi l’axe Alger-Tripoli devient « essentiel »

    Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a reçu hier, le vice-président du Conseil présidentiel libyen Moussa Al-Kouni, qui était accompagné du chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad.

    Auparavant, le chef d’état-major de l’armée nationale, Saïd Chanegriha avait reçu au siège du ministère de la Défense nationale le chef d’état-major libyen Mohamed Al-Haddad et nombre d’officiers, qui étaient arrivés, lundi à Alger pour une visite officielle de deux jours.

    L’importance de cette visite libyenne de haut rang intervient dans un contexte de jeu d’alliances stratégiques dans la région Mena. L’Algérie, dont les principes historiques et la stature internationale dérangent beaucoup de nouveaux venus sur la scène politique mondiale, observe avec dépit les rapprochements (à ses dépens) qui se nouent et se dénouent à vue d’œil. Alors que Rabat se « grise » de sa « lune de miel » avec Israël, les Emirats contractent un dangereux échange avec l’entité sioniste sur le plan militaire et informationnel. Ryad n’est pas loin de ce jeu, et seul son statut de Gardien des Lieux Saints de l’islam l’empêche de se mettre de la partie de manière ostentatoire.

    Après avoir mis à terre le Machrek, le jeu de stratégies de puissance se tourne vers le Maghreb. L’attaque d’El Guerguarat en a donné le coup d’envoi. Aujourd’hui, plus personne n’est dupe du jeu des pays du Golfe, prompts à s’engager dans une médiation avec le Maroc, maos ô combien lents quant il s’agit de condamner le Maroc (Sahara occidental, Pegasus, les trois camionneurs assassinés, etc.). Les monarchies soutiennent les monarchies à fond. C’est l’évidence ; car la chute de l’une entrainera celle des autres; alors autant faire bloc compact.

    C’est dans ce contexte qu’apparait combien une alliance avec le voisinage immédiat est « essentiel » pour Alger : Tunis, Bamako, Niamey et Nouakchott ; mais Tripoli d’abord, tant le jeu sournois qui s’y dessine, avec un Haftar au service d’Israël et des objectifs franco-atlantistes, commande à plus d’attention et de stratégie. Remarquez qu’on a tenté de disqualifier tous ceux qui ont, parmi les responsables libyens, cherché l’appui de l’Algérie : Debibeh, El Mengoush, etc.

    Que l’état-major politique et militaire de la Libye s’appuie encore aujourd’hui sur Alger y trouve bon écho, c’est plus qu’une carte : un pouvoir. D’autant que ceux qui se sont engagés à mettre le plus grand pays de l’Afrique, des pays arabes et du pourtour méditerranéen ne semblent pas au bout de leurs menées de sous-sol.

    L’Express, 10/11/2021

    #Algérie #Libye #Maroc #Israël #Sahara_Occidental #Arabie_Saoudite #France #Mauritanie #Mali

  • Le monde arabe est prêt à s’engager avec la Syrie

    Tags : Ligue Arabe, Syrie, Emirats Arabes Unis, EAU – Le monde arabe est prêt à s’engager avec la Syrie

    DAMAS, Syrie (AP) – Le ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis a rencontré mardi à Damas le président syrien, autrefois largement boudé, envoyant le signal le plus clair à ce jour que le monde arabe est prêt à renouer le dialogue avec l’homme fort Bachar Assad.

    La visite du cheikh Abdullah bin Zayed Al Nahyan est la première d’un ministre des affaires étrangères émirati depuis le début de la guerre civile en Syrie en 2011. Elle intervient alors que certains pays arabes améliorent leurs relations avec la Syrie. Les États-Unis, proche partenaire des Émirats, ont rapidement critiqué cette visite, affirmant qu’ils ne soutiendraient aucune normalisation avec le gouvernement d’Assad.

    Ce rapprochement pourrait toutefois servir les deux parties.

    La Syrie a grandement besoin de renforcer ses relations avec les pays riches en pétrole, car son économie est étranglée par des sanctions occidentales paralysantes et elle doit faire face à la reconstruction d’après-guerre. Les Émirats arabes unis accueillent également des milliers de Syriens qui travaillent dans ce pays du Golfe et envoient de l’argent à leurs proches restés au pays.

    La plupart des pays du Golfe, en désaccord avec leur rival régional, l’Iran, cherchent à resserrer les liens avec Damas, dans l’espoir de l’éloigner de Téhéran. L’Iran est un allié traditionnel de la Syrie et a envoyé des conseillers et des ressources pour soutenir Assad pendant la guerre de dix ans.

    La Syrie a été exclue de la Ligue arabe, qui compte 22 membres, et boycottée par ses voisins après le déclenchement de la guerre civile en 2011. Plus de 400 000 personnes ont été tuées dans ce conflit qui a déplacé la moitié de la population syrienne. De grandes parties de la Syrie ont été détruites et la reconstruction coûterait des dizaines de milliards de dollars.

    Les pays arabes et occidentaux ont généralement imputé à Assad la répression meurtrière des manifestations de 2011 qui ont évolué en guerre civile, et ont soutenu l’opposition aux premiers jours du conflit.

    Plusieurs années après le début des combats, le soutien de l’Iran à Assad, ainsi que celui de la Russie, ont aidé le dirigeant syrien à repousser les insurgés, qui sont désormais confinés dans une petite zone du nord-ouest de la Syrie.

    Réduire l’influence de l’Iran en Syrie pourrait être un défi difficile à relever pour les pays du Golfe, a déclaré Chris Doyle, directeur du Conseil pour la compréhension arabo-britannique. « Il sera presque impossible de faire évoluer la position de l’Iran en Syrie à court terme », a-t-il déclaré. « L’Iran est trop bien implanté ».

    « Au mieux, le régime syrien pourrait commencer à monter l’Iran et les EAU l’un contre l’autre afin d’obtenir une certaine marge de manœuvre indépendante », a-t-il ajouté. M. Doyle a ajouté que les autres États arabes, qui craignent d’être utilisés par Damas, surveilleront l’évolution de cette relation.

    Le cheikh Abdullah était à la tête d’une importante délégation à Damas, selon la télévision d’État syrienne.

    L’agence de presse étatique WAM a déclaré que le ministre des affaires étrangères « a souligné la volonté des Émirats arabes unis de garantir la sécurité, la stabilité et l’unité de la Syrie et son soutien à tous les efforts déployés pour mettre fin à la crise syrienne ».

    Le bureau d’Assad a déclaré que les deux parties ont discuté des moyens de développer la coopération et les opportunités d’investissement. Il a cité Assad qui a salué « les positions objectives et sages adoptées par les Émirats arabes unis ». Les Émirats arabes unis ont toujours soutenu le peuple syrien, a déclaré M. Assad.

    À Washington, le département d’État n’a pas tardé à s’opposer à cette visite.

    « Nous sommes préoccupés par les rapports sur la réunion et le signal qu’elle envoie », a déclaré aux journalistes le porte-parole du département d’État, Ned Price. « Cette administration n’exprimera aucun soutien aux efforts visant à normaliser ou à réhabiliter Bachar el-Assad, qui est un dictateur brutal. Nous exhortons les États de la région à examiner attentivement les atrocités que ce régime (et) Bachar Assad lui-même ont perpétrées sur le peuple syrien au cours de la dernière décennie, ainsi que les efforts continus du régime pour refuser à une grande partie du pays l’accès à l’aide humanitaire et à la sécurité. »

    M. Price a indiqué que le secrétaire d’État Antony Blinken avait fait part de la désapprobation de Washington à l’égard de ce voyage la semaine dernière lors d’une rencontre avec le cheikh Abdullah en Europe.

    « Nous ne normaliserons pas ou n’améliorerons pas nos relations diplomatiques avec le régime Assad, et nous ne soutenons pas non plus les autres pays qui normalisent ou améliorent leurs relations compte tenu des atrocités que ce régime a infligées à son propre peuple », a-t-il déclaré. Il a toutefois ajouté que « nous n’avons pas été pris par surprise » par cette visite, ce qui laisse entendre que les supplications de M. Blinken sont restées lettre morte.

    Le mois dernier, le prince héritier des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed, a reçu un appel téléphonique d’Assad au cours duquel ils ont discuté du renforcement des relations et de la coopération.

    Les EAU, qui ont initialement soutenu ceux qui tentent de renverser Assad, ont rouvert leur ambassade à Damas en décembre 2018, mais les relations sont restées froides.

    En septembre, Assad a appelé le roi Abdallah II de Jordanie pour la première fois depuis le début du conflit en Syrie. Les deux pays ont également rouvert un important poste frontière.

    Associated Press

    #Syrie #Ligue_Arabe #Emirats_arabes_unis #EAU #UAE

  • EAU: racisme contre les travailleurs africains

    EAU: racisme contre les travailleurs africains. Il faut garantir le droit à réparation de centaines de travailleurs et travailleuses africains victimes de détentions et expulsions à caractère raciste
    La police des Émirats arabes unis a procédé à une vague d’arrestations arbitraires et d’expulsions visant au moins 375 travailleuses et travailleurs migrants africains qui ont été appréhendés chez eux lors de raids nocturnes effrayants, conduits en prison où ils ont été soumis à des traitements dégradants et à de multiples violations de leurs droits, puis expulsés collectivement en dehors de toute procédure légale, révèle Amnesty International dans ses nouvelles recherches.

    Dans la nuit du 24 au 25 juin 2021, des centaines d’Africain·e·s ont été interpellés, avant d’être détenus au secret de manière arbitraire à la prison d’al Wathba pendant des périodes allant jusqu’à deux mois. La police émirienne a par la suite falsifié des résultats négatifs de tests PCR pour qu’ils puissent voyager, les a dépouillés de leurs affaires, notamment de documents juridiques très importants, et leur a refusé la possibilité de consulter un avocat.

    « Ces Africain·e·s vivaient et travaillaient en toute légalité aux Émirats arabes unis. Ce ciblage à caractère raciste a ruiné la vie de certains membres parmi les plus marginalisés de la société émirienne, à un moment où le gouvernement se targue d’être un modèle de tolérance multiculturelle et accueille l’Exposition universelle de 2020 à Dubaï, a déclaré Lynn Maalouf, directrice adjointe pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord à Amnesty International.

    « Les autorités ont brutalisé des centaines de personnes sur la base de leur couleur de peau, leur ont infligé des mauvais traitements en détention, les ont dépouillées de leurs affaires personnelles et de leur dignité, avant de les expulser massivement. Les Émirats arabes unis doivent prendre position publiquement et affirmer clairement qu’aucun ciblage à caractère raciste pour quelque raison que ce soit ne sera toléré et veiller à ce que les personnes ayant subi un tel traitement bénéficient de mesures de réparation et de restitution adéquates. »

    Les Émirats arabes unis doivent prendre position publiquement et affirmer clairement qu’aucun ciblage à caractère raciste pour quelque raison que ce soit ne sera toléré et veiller à ce que les personnes ayant subi un tel traitement bénéficient de mesures de réparation et de restitution adéquates. Lynn Maalouf, Amnesty International

    Amnesty International s’est entretenue avec huit femmes et 10 hommes, détenus arbitrairement et expulsés des Émirats arabes unis à la suite des raids du mois de juin, à savoir 11 Camerounais·es, cinq Nigérian·e·s, un Ougandais et un Ghanéen. Tous ont décrit la même pratique de sélection à caractère raciste lors des interpellations, notant que les personnes arrêtées étaient quasiment toutes Noires, à l’exception de quelques Asiatiques qui vivaient dans les mêmes logements que les Africain·e·s.

    Les autorités émiriennes les ont maintenus en détention pendant des périodes allant de 35 à 61 jours, avant de les expulser sommairement sans leur donner la possibilité de contester cette mesure.

    Dans une déclaration sur cette opération, le ministère émirien de l’Intérieur a indiqué le 3 septembre que l’arrestation de 376 femmes et hommes a été menée « dans le cadre de procédures judiciaires visant à lutter contre les crimes liés à la traite des êtres humains ». Pourtant, toutes les personnes interrogées ont confirmé que les autorités ne les avaient pas informées des motifs de leur détention et ne les avaient pas présentées devant une autorité judiciaire afin de leur permettre de voir les éléments retenus contre elles et de les contester.

    Ces travailleuses et travailleurs africains n’ont pas eu la possibilité de contester leur expulsion comme l’exigent le droit international et les normes garantissant une procédure régulière. En arrêtant et en expulsant arbitrairement des centaines d’Africain·e·s de manière collective, ciblés en fonction de leur appartenance raciale et sans garanties d’une procédure régulière, les Émirats arabes unis ont enfreint plusieurs dispositions du droit international, notamment l’interdiction de la discrimination raciale et l’interdiction des expulsions collectives, qui comportent par nature un risque de refoulement.

    Des raids à caractère raciste

    Toutes les personnes interrogées ont décrit la même pratique de sélection à caractère raciste lors des interpellations. Selon les habitant·e·s expulsés du bâtiment Lagym, des personnes de diverses nationalités d’Asie et d’Afrique vivaient là, mais les forces de sécurité ciblaient les Africain·e·s, et les quelques habitants originaires d’Asie du Sud et du Sud-Est arrêtés ont été pris pour cibles parce qu’ils habitaient avec des Africain·e·s.

    Selon leurs témoignages, les forces de police émiriennes ont fait irruption dans leurs logements entre 2 et 4 heures du matin et les ont embarqués sans même les laisser s’habiller correctement. Les policiers, certains étant identifiés comme faisant partie du Département des enquêtes criminelles (CID), ne les ont pas laissés montrer leurs titres de séjour prouvant qu’ils séjournaient légalement aux Émirats arabes unis.

    Kabirat Olokunde, originaire du Nigeria, travaillait comme assistante dans une école internationale lorsqu’elle a été expulsée le 22 août. Elle a raconté que la police ne lui avait pas permis de s’habiller et l’avait menottée alors qu’elle était en pyjama : « Je leur ai demandé : “Pourquoi suis-je ici ? Je ne suis pas une criminelle. J’ai mes papiers. Pourquoi m’amenez-vous ici ?” Et ils m’ont répondu : “Les Émirats donnent, les Émirats reprennent.” J’ai aussi été molestée par les policiers. Ces idiots me touchaient les seins. Je leur ai dit : “Si vous [me] touchez encore, je vous gifle.” »

    Des conditions de détention sordides

    Avant d’être expulsés de manière arbitraire, ils ont été enfermés dans des conditions sordides à la prison d’al Wathba, dans des locaux surpeuplés et insalubres, et ont été privés de l’accès à des soins adéquats.

    Les autorités pénitentiaires ont séparé les hommes et les femmes à leur arrivée, et ont placé chaque groupe dans des salles différentes.

    D’après les femmes interrogées, jusqu’à 220 femmes étaient détenues dans leur aile de la prison. Il n’y avait que quatre toilettes. Tous les détenus interrogés, hommes comme femmes, ont indiqué qu’on ne leur fournissait pas de masques et qu’ils n’étaient pas testés pour le COVID-19, malgré le risque très élevé de transmission étant donné qu’ils étaient entassés.

    Une femme, enceinte au moment de sa détention, a déclaré qu’elle n’a pas pu obtenir le médicament contre l’anémie qui lui avait été prescrit et que les infirmières ne prenaient pas en compte ses plaintes concernant des douleurs au niveau du ventre. « J’ai été enfermée là-bas alors que j’étais enceinte de trois mois, je suis repartie enceinte de cinq mois, et je n’ai pas reçu de soins médicaux, a-t-elle résumé. Je pesais entre 58 et 59 [kilos] avant. Lorsque je suis sortie, j’en pesais 51. C’était horrible. »

    Des droits juridiques ignorés lors des expulsions massives

    D’après le témoignage des personnes interrogées, elles n’ont pas été présentées devant un procureur, un juge ou un tribunal, n’ont pas reçu de document exposant les motifs de leur placement en détention et n’ont jamais eu la possibilité de consulter un avocat, ni de recevoir des visites. Toutes ont indiqué qu’elles n’avaient pas été autorisées à passer des appels téléphoniques ni à contacter un avocat – sauf deux. Ces deux personnes ont expliqué qu’au bout d’un mois, les prisonniers qui se trouvaient dans leurs cellules se sont vus offrir la possibilité de passer un seul coup de téléphone s’ils connaissaient un numéro par cœur.

    Toutes les personnes interrogées ont affirmé avoir été renvoyées de force dans leur pays d’origine après avoir été dépouillées de leurs biens – vêtements, épargne bancaire, téléviseurs, appareils électroniques, tous types de permis, de certificats et de diplômes, dossiers médicaux, et parfois les preuves de leur identité légale.

    Une infirmière camerounaise a déclaré : « Tous mes papiers, mon diplôme, mon permis de conduire, tout est resté aux Émirats arabes unis. Notre argent à la banque – car nous travaillons, et nous investissons – notre argent est resté là-bas. Absolument tout. Nous sommes rentrés munis de nos seuls passeports. »

    Cinq personnes ont raconté que les autorités émiriennes avaient falsifié des résultats négatifs de tests PCR au COVID-19, exigés pour voyager à l’international, alors qu’en fait elles n’avaient pas été testées depuis des semaines avant leur expulsion. Amnesty International a pu examiner trois faux documents de tests, qui portent l’en-tête de la direction générale de la police d’Abou Dhabi et ne sont pas signés par un médecin.

    Sans aucune procédure légale et sans évaluation des cas individuels et des risques pour les personnes concernées, ces renvois s’apparentent à des expulsions collectives, qui sont prohibées par le droit international coutumier. Toute expulsion doit s’appuyer sur une évaluation individuelle, notamment du risque auquel est exposée une personne renvoyée vers un pays où elle risque de subir de graves violations des droits humains. Les personnes concernées doivent être informées des motifs de leur détention et de leur expulsion et autorisées à contester la légalité de ces mesures.

    « Les autorités émiriennes doivent enquêter sur ces actes consternants en vue de restituer rapidement aux victimes leurs biens et de leur fournir des réparations pour le traitement honteux qui leur a été infligé avant leur expulsion. Les Émirats arabes unis sont tenus de respecter les obligations inscrites dans le droit international coutumier et relatif aux traités interdisant la discrimination raciale et les renvois forcés massifs », a déclaré Lynn Maalouf.

    Amnesty International, 26/10/2021

  • UE: Jospe Borrell à Abou Dhabi et Dubaï

    UE: Jospe Borrell à Abou Dhabi et Dubaï

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    Le haut représentant/vice-président Josep Borrell s’est rendu aux Émirats arabes unis vendredi et samedi. À Abu Dhabi, il a rencontré le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur Saif bin Zayed Al Nahyan et au ministère des Affaires étrangères avec le ministre d’État Shaakboot Bin Nahyan Bin Mubarak Al Nahyan.

    L’Union européenne considère les Émirats arabes unis comme un partenaire important et souhaite continuer à renforcer l’engagement mutuel et la coopération sur les questions bilatérales mais aussi régionales et mondiales.

    « Les Émirats arabes unis sont un partenaire important dans le Golfe. Nous avons un intérêt commun pour la sécurité et la stabilité de cette région et de notre voisinage commun. L’UE souhaite poursuivre le dialogue politique régulier sur les défis auxquels nous sommes confrontés ici. Notre dialogue régulier sur les droits de l’homme permet aux deux parties de soulever des préoccupations spécifiques. L’élection des Émirats arabes unis en tant que membre non permanent du Conseil de sécurité de l’ONU pour les deux prochaines années offre des opportunités de renforcer davantage notre engagement face aux défis régionaux », a déclaré le haut représentant Josep Borrell.

    Il s’est félicité de la politique constructive que les EAU affichent actuellement, notamment sur l’Afghanistan, et a informé les partenaires émiratis de ses efforts en tant que coordinateur de l’accord sur le nucléaire iranien (JCPOA).

    Les discussions ont offert l’occasion de soulever la question de l’action climatique à l’approche de la COP-26 et au-delà. Dans la région, les Émirats arabes unis sont à l’avant-garde des mesures prises contre le changement climatique. L’UE et les Émirats arabes unis ont des priorités similaires en matière de transition verte et numérique ou de développement des énergies renouvelables. Cela crée des possibilités de renforcer davantage le commerce et l’investissement bilatéraux.

    Lors des échanges avec ses homologues, le haut représentant a souligné l’engagement de l’UE à soutenir la transformation intérieure et la diversification économique des Émirats arabes unis, notamment à travers l’EXPO de Dubaï. Il a ensuite visité le lieu de l’exposition universelle à Dubaï et y a rencontré le ministre d’État à la coopération internationale Reem Al Hashimy, qui est également le directeur général de Dubaï EXPO. Ils ont eu une discussion approfondie sur les possibilités d’une coopération plus approfondie entre l’UE et les Émirats arabes unis sur la durabilité, la diversification et la modernisation et sur les moyens de combler les différences culturelles entre les régions dans le but de favoriser une meilleure compréhension mutuelle au sein de la communauté mondiale.

    « Surtout après la pandémie de Covid-19, il est important de favoriser la coopération au sein de la communauté mondiale. L’Union européenne participera à de nombreux événements à l’EXPO pour promouvoir les approches européennes en matière de durabilité, de mobilité et d’innovation. Nous sommes impatients de nous engager avec tous les participants à l’EXPO dans ce forum multilatéral », a déclaré Josep Borrell après avoir visité les pavillons nationaux de la Slovénie et de l’Espagne.

    Pendant son séjour aux Émirats arabes unis, il a également participé à la Conférence politique mondiale de 2021 sur la gouvernance mondiale en tant que l’un des principaux orateurs et a présenté les politiques de l’UE liées à l’Afghanistan, au voisinage méridional, à la défense européenne et à l’autonomie stratégique.

    EASS, 03/10/2021

  • La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    La normalisation et la trahison de la Palestine par les despotes arabes

    Palestine, normalisation, Israël, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, Bahreïn, #Maroc, #EAU, Arabie Saoudite, #Palestine,

    Maintenir les Palestiniens à terre tout en appliquant des mesures sévères de répression violente, accompagnées d’un mouvement fanatique de colons archi-racistes qui ont le champ libre pour attaquer et piller, est un jeu notoire dont Israël a fait un rituel quotidien.

    En fait, la routine consistant à infliger des crimes de guerre a toutes les caractéristiques d’un régime voyou entièrement prisonnier d’une croyance déplacée selon laquelle s’engager dans le nettoyage ethnique est une obligation religieuse.

    Confondre le judaïsme avec l’idéologie politique raciste du sionisme fait partie d’une stratégie conçue pour tromper, déformer et détourner. Elle trouve ses racines dans le premier congrès sioniste tenu à la veille du 19e siècle.

    Ce fait est bien documenté et largement connu. En effet, la conscience de l’objectif du sionisme de démembrer et de déloger les Palestiniens de leur patrie séculaire et d’imposer par la force une entité étrangère connue sous le nom d’Israël, a toujours été un fondement de la résistance.

    Israël a donc toujours été considéré comme un ennemi imposé à une population autochtone par le biais des formes les plus horribles de terrorisme. Les souvenirs de Deir Yassin rappellent au monde les massacres sanglants commis par les terroristes sionistes qui ont anéanti des centaines de villages pour coloniser la Palestine.

    Plus de sept décennies plus tard, les objectifs expansionnistes du sionisme sont toujours poursuivis au prix d’un lourd tribut humain pour les générations successives de Palestiniens autochtones, comme en témoignent les atrocités quotidiennes.

    Aucun de ces faits – attestés par les historiens ainsi que par les Nations unies – n’est contesté, même si, bien entendu, Israël et ses partisans cherchent à déformer ces vérités en les qualifiant d’antisémites.

    Pourtant, dans ce contexte de terrorisme et de conditions actuelles de siège, d’occupation, de meurtres et d’emprisonnements massifs – enregistrés et diffusés par les médias grand public pour que le monde entier en soit témoin – il est étrange qu’une poignée de régimes arabes aient rompu le rang avec la lutte pour la liberté de la Palestine. Et ce, à une époque où même le quotidien israélien Haaretz qualifie les atrocités commises par Israël de « pogrom ».

    La trahison associée à ce que l’on appelle désormais la « normalisation » est une manifestation scandaleuse de trahison et de collaboration. Les Émirats arabes unis, le Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont en effet avoué que la protection de leurs trônes chancelants compte plus que les droits légitimes des Palestiniens.

    En tant que despotes non élus, auto-imposés et craignant les valeurs démocratiques, ils ont négocié que la « normalisation » avec l’usurpateur de la Palestine « garantira » leur sécurité et leur protection. En d’autres termes, à l’instar de l’Égypte, ces oligarques ont externalisé leurs réseaux de renseignements et leur appareil de sécurité vers Israël, sachant pertinemment qu’en agissant ainsi, ils ont abandonné la Palestine.

    Bien que l’anormalité de la reconnaissance implicite d’une entreprise coloniale illégale ait tranché avec d’innombrables résolutions de la Ligue arabe, l’accord de « normalisation » poussé par Trump et vigoureusement soutenu par l’administration Biden a exposé ces dirigeants comme des substituts de l’impérialisme occidental.

    Le cas du rôle de Bahreïn dans les « accords d’Abraham » révèle le ventre mou des dictatures arabes. En plus d’être financièrement dépendant de ses voisins, en particulier des Émirats arabes unis et de l’Arabie saoudite, l’alliance de Bahreïn avec Israël vise à asseoir son pouvoir et à écraser toute résistance à l’autoritarisme ou aux efforts en faveur de la liberté et de la démocratie.

    Dans ce contexte, on peut à juste titre condamner l’insensibilité flagrante de Bahreïn et son abdication abjecte de la lutte pour la liberté de la Palestine comme une trahison.

    La présentation de la visite du criminel de guerre israélien Lapid à Manama où il a ouvert l’ambassade israélienne est tout à fait scandaleuse. Cela fait suite à l’ouverture d’une ambassade sioniste à Abu Dhabi et une autre est susceptible d’être établie à Rabat. Le Soudan aurait déclaré ne pas avoir l’intention d’ouvrir une ambassade à Khartoum.

    Il n’est donc pas surprenant que la rue arabe dans ces capitales ait juré de mettre fin à la « normalisation ». Malgré la main de fer des despotes arabes, les mouvements de défense des droits de l’homme (dont beaucoup sont interdits et dont les dirigeants sont exilés) ont déclaré qu’ils rejetaient catégoriquement les accords d’Abraham tant vantés par les Américains.

    Au Soudan, les mouvements se font de plus en plus entendre, malgré les tentatives de Khartoum de faire taire les critiques. Au Bahreïn, le principal groupe d’opposition, la Société nationale islamique Al-Wefaq, a déclaré que le voyage de Lapid constituait une « menace » : « Il s’agit d’une nouvelle provocatrice et ce voyage est totalement rejeté, et il (Lapid) ne devrait pas poser le pied sur le sol bahreïni. »

    Leur message est clair : « Toute présence (israélienne) sur le sol bahreïni signifie une incitation. »

    Middle East Monitor, 01/10/2021

  • NYP: Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient

    NYP: Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient

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    Biden érode le pacte de paix de Trump au Moyen-Orient – ​​et met les États-Unis en danger

    La semaine dernière, la Grèce a annoncé qu’elle enverrait des batteries anti-missiles Patriot de fabrication américaine et des soldats en Arabie saoudite, pour remplacer les Patriots américains que l’administration Biden a retirés en avril.

    Ce fut un développement capital dans l’environnement géopolitique en évolution rapide du Moyen-Orient, et n’a reçu aucune couverture dans les médias d’entreprise aux États-Unis. Lorsque la Grèce s’apprête à combler le vide laissé par un retrait américain, cela vous donne une mesure de l’éloignement des États-Unis de la scène mondiale au cours des neuf derniers mois.

    Ce n’est pas la Grèce d’Alexandre le Grand, mais la Grèce d’aujourd’hui. Presque en faillite il y a quelques années à peine, la Grèce a désormais remplacé les États-Unis en tant que défenseur du premier producteur mondial de pétrole. Aie.

    L’équipe Biden a été en colère contre l’Arabie saoudite dès le premier jour. En février, ils ont réprimandé les Saoudiens pour leur guerre contre les rebelles Houthis soutenus par l’Iran au Yémen voisin et ont interrompu les livraisons d’armes américaines au Royaume. Ils ont également snobé le prince héritier Mohammad Bin Salman pour son implication dans le meurtre macabre du chroniqueur du Washington Post Jamal Ahmad Khashoggi, un dissident saoudien aligné sur le Qatar.

    Bien que le prince héritier ne soit certainement pas un ange, la décision de Biden de s’aliéner extérieurement les Saoudiens a des implications dans le monde réel. Avec le transfert américain de l’Afghanistan aux talibans, un autre allié du Qatar, un schéma commence à se dessiner : cette administration préfère bêtement les djihadistes sunnites et les mollahs iraniens qui fabriquent des armes nucléaires aux alliés traditionnels des États-Unis qui s’opposent à un Iran doté de l’arme nucléaire.

    Le limogeage de ces alliés pourrait également être vu dans la façon dont Washington a tout simplement ignoré le premier anniversaire des accords révolutionnaires d’Abraham négociés par l’administration Trump et les gouvernements d’Israël, des Émirats arabes unis, de Bahreïn et du Maroc l’année dernière.

    Présentés au public avec faste et cérémonie par le président de l’époque, Donald Trump, à la Maison Blanche le 15 septembre 2020, personne à Washington ne semblait les rappeler un an plus tard.

    La seule cérémonie officielle à laquelle a assisté un représentant de l’administration Biden a eu lieu aux Nations Unies à New York parmi les ambassadeurs de l’ONU.

    Alors que l’ambassadrice américaine Linda Thomas-Greenfield a murmuré des louanges pour l’accord, elle s’est « délibérément abstenue » d’utiliser le terme « Accords d’Abraham », selon le Times of Israel, et s’est rapidement tournée vers le conflit israélo-palestinien. C’est précisément le manque de progrès dans ces pourparlers – bloqués pendant des années en raison du refus palestinien d’accepter l’État juif, de freiner le terrorisme et les enseignements antisémites dans les écoles publiques – qui a conduit l’assistant de Trump, Jared Kushner, à chercher plus loin pour élargir le cercle des paix.

    Déjà en 2018, le dirigeant des Émirats arabes unis, Mohammad bin Zayed, disait à l’auteur américain et leader évangélique Joel Rosenberg qu’il voulait « être le prochain » à faire la paix avec l’État juif.

    En seulement un an, le commerce entre Israël et les Émirats arabes unis a explosé, passant de 51 millions de dollars pour les sept premiers mois de 2020, avant les accords, à près de 614 millions de dollars au cours de la même période cette année. Et même si l’Arabie saoudite n’a pas adhéré à l’accord, le Royaume a autorisé des avions commerciaux israéliens et émiratis à survoler son territoire quelques semaines après sa signature.

    Ce ne sont pas de simples coïncidences, mais font partie d’une vision du monde géopolitique détenue par Team Biden qui subordonne la sécurité des États-Unis et de nos alliés à des ennemis déclarés tels que la République islamique d’Iran et le nouvel émirat islamique d’Afghanistan.

    À son honneur, la Maison Blanche Biden – jusqu’à présent, du moins – n’a pas critiqué la Grèce pour avoir aidé l’Arabie saoudite à se défendre contre les missiles iraniens frappant sa capitale. Peut-être que le conseiller à la sécurité nationale Jake Sullivan essaie toujours de comprendre comment une petite île du parti comme Mykonos a acquis des missiles Patriot.

    Kenneth R. Timmerman*

    *Kenneth R. Timmerman est l’auteur à succès de « ISIS Begins : A Novel of the Iraq War ». Il a donné des conférences sur l’Iran à la Joint Counter-Intelligence Training Academy du Pentagone de 2010 à 2016.

    New York Post, 25/09/2021

  • Une normalisation à trois vitesses

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    Normalisation avec Israël : Avancée aux Emirats, lenteur au Maroc et au Bahreïn et absence au Soudan (Analyse)
    – L’absence de Trump a impacté négativement sur la normalisation entre les pays arabes et Israël et a fait perdre à ce processus l’engouement dont il bénéficiait à son lancement, il y a de cela 13 mois

    AA / Jérusalem / Abderraouf Arnaout

    Le départ, en janvier dernier, du locataire de la Maison blanche, Donald Trump, a fait perdre aux « Accords d’Abraham » l’engouement dont ils avaient bénéficié à leur lancement et conclusion durant la dernière année du mandat de l’ancien Président américain.

    Le concept des « Accords d’Abraham » n’a pas été utilisé dans le registre de l’Administration Biden, en particulier, lorsque le porte-parole du Département d’Etat, Ned Price, avait déclaré à maintes reprises que son Administration préfère user du terme des « Accords de normalisation ».

    L’annonce faite par l’ancien Président américain Trump, en date du 13 août 2020, de la décision des Emirats et d’Israël de normaliser les relations, avait surpris la communauté internationale.

    La signature par les Emirats et le Bahreïn, le 15 septembre 2020, des Accords d’Abraham avait conféré au processus de normalisation avec Israël une certain élan.

    Peu de temps après, le Soudan a rejoint le cortège de normalisation en annonçant, le 23 octobre 2020, la normalisation de ses relations avec Israël avant que Washington n’annonce, le 10 décembre suivant, la décision de Rabat et de Tel Aviv de rétablir leurs relations diplomatiques.

    A l’époque, des responsables américains et israéliens avaient évoqué la possibilité de voir cinq à dix pays arabes et islamiques adhérer à ce processus.

    Toutefois et avec le départ de Trump de la Maison blanche, en janvier 2021, les propos inhérents à la signature imminente par des pays arabes et islamiques d’accords de normalisation de leurs relations avec Israël ne faisaient plus les manchettes des médias.

    Shlomo Ganur, analyste politique israélien, a souligné que les « événements qui ont émaillé le processus palestino-israélien, et les changements géopolitiques dans la région et dans le monde, en particulier, le changement de l’Administration américaine, ont abouti, dans une certaine mesure, à une régression du processus de normalisation ».

    Ganur estime, néanmoins, que « les relations normalisées ont enregistré, au terme d’une année, un certain progrès et quelques-uns de leurs objectifs assignés ».

    Le président Biden avait annoncé son adoption de la solution à deux Etats et sa tentative de relancer les négociations palestino-israéliennes après que son prédécesseur ait rejeté cette solution.

    D’ailleurs, ce qui était convenu d’appeler le « Deal du siècle » élaboré par Donald Trump et farouchement rejeté par les Palestiniens a complétement disparu de la table.

    – Normalisation à géométrie variable

    Les progrès accomplis dans la normalisation des relations avec Israël ont connu des disparités d’un pays arabe à un autre et les liens ont été plus marqués par le sceau des échanges commerciaux.

    En effet, il ressort de données récentes rendus publiques par le ministère israélien des Affaires étrangères que durant la période s’étalant des mois de juillet 2020 et 2021, le volume des exportations israéliennes en direction des Emirats est passé de 50,8 millions de dollars à 613,9 millions de dollars.

    Pour ce qui est du volume des exportations vers le Maroc, il est passé de 14,9 millions à 20,9 millions de dollars tandis que les exportations israéliennes vers le Bahreïn sont passées de o à 300 mille dollars.

    Ganur indique que « les relations entre Israël et les Emirats se sont amplement développées en l’espace d’une année, en particulier, dans les secteurs de l’économie, de la finance, du tourisme, de l’industrie de pointe, des échanges scientifiques, médicaux et culturels et de la coopération universitaire ».

    Quant aux relations avec le Bahreïn, elles sont toujours à leurs premières étapes, selon Ganur, qui ajoute, cependant : « Il existe toutefois de grandes potentialités de coopération et de développement de relations, en raison notamment de la position financière du Bahreïn, ainsi que d’échange d’expertises entre les deux pays ».

    Pour ce qui est de l’absence de progrès dans les relations entre Israël et le Soudan, l’analyste politique motive cette stagnation par « des considérations d’ordre interne au Soudan, et ce malgré le fait qu’Israël ait honoré ses engagements à l’égard de Khartoum, en intercédant auprès de l’Administration américaine pour retirer le nom du Soudan de la liste des Etats qui parrainent le terrorisme et en ouvrant la voie des Fonds mondiaux d’investissement au Soudan ».

    S’agissant des relations avec le Maroc, Ganur s’est dit convaincu que « les résultats des dernières élections dans ce pays pourraient comporter les contours d’un éventuel bond dans les relations entre les deux pays ».

    Il a ajouté : « Il existe d’autres considérations qui pourraient impulser ces relations. Il s’agit, entre autres, de l’existence de juifs d’origine marocaine en Israël ainsi que de juifs au Maroc même parallèlement aux opportunités de coopération commune entre les deux pays, en particulier, dans les champs de l’agriculture, du tourisme, des investissements et de l’irrigation ».

    – L’absence de Trump a porté atteinte à la normalisation

    Ganur estime que le changement de l’Administration américaine et la défaite de l’ancien Président Trump aux élections ont impacté effectivement sur la progression du processus des Accords d’Abraham.

    Il a ajouté : « N’eurent été le changement de l’Administration américaine et les évènements qui secouent le monde arabe, le nombre de pays ayant opté pour la normalisation avec Israël aurait été plus élevé ».

    « Cependant, l’instauration de relations avec quatre pays importants dans la région du Golfe et en Afrique du Nord constitue un point de départ important pour Israël sur la voie de l’établissement de bonnes relations avec ces pays en dépit de la stagnation qui empreint le dossier palestino-israélien », a-t-il ajouté.

    Israël avait tenté de présenter l’Iran comme étant le danger qui guette aussi bien Tel-Aviv que les Arabes, et de considérer que le conflit palestino-israélien ne doit pas constituer une entrave sur la voie de la normalisation de ses relations avec les pays arabes et islamiques.

    Des responsables israéliens avaient répété à l’envi que les relations entre Israël et les pays arabes et islamiques pourraient constituer une entrée pour un accord palestino-israélien, ce qui a été considéré par les Palestiniens comme étant une « arnaque ».

    Ganur a estimé : « Nous avons un dénominateur commun, à savoir, la lutte contre le danger de l’extension iranienne au Moyen-Orient et la tentative de Téhéran d’obtenir l’arme nucléaire, ce qui constitue un risque pour la sécurité de la région tout entière ».

    L’analyste politique israélien a conclu son intervention en indiquant : « C’est pour cela que je crois que la prochaine mesure serait l’établissement d’une alliance sécuritaire régionale israélo-arabe sous parrainage américain pour contrer le danger iranien ».

    Anadolou