Étiquette : Emirats Arabes Unis

  • L’Emir de Dubaï libère sa fille Latifa

    EXCLUSIF : Latifa de Dubaï semble avoir un certain degré de liberté : avocat

    LONDRES, 21 juin (Reuters) – Cheikha Latifa, l’une des filles du souverain de Dubaï, semble jouir d’un degré de liberté croissant et voyage, a déclaré lundi à Reuters un avocat du groupe qui a fait campagne pour sa liberté.

    Une nouvelle image de Latifa, fille du cheikh Mohammed bin Rashid al-Maktoum, a été publiée sur Instagram, semblant la montrer à l’étranger, après de précédentes photos de sorties publiques dans l’émirat où Latifa avait déclaré être retenue en captivité.

    « Nous sommes heureux de voir que Latifa semble avoir un passeport, voyager et jouir d’un degré croissant de liberté, ce sont des avancées très positives », a déclaré David Haigh, cofondateur de la campagne Free Latifa.

    « Je peux également confirmer que plusieurs membres de l’équipe de la campagne ont été contactés directement par Latifa », a ajouté M. Haigh.

    Le ministère des Affaires étrangères des Émirats arabes unis et le bureau des médias du gouvernement de Dubaï n’ont pas immédiatement répondu à une demande de commentaire.

    En février, la BBC a diffusé un message vidéo dans lequel Latifa disait être retenue en captivité dans une villa barricadée, ce qui a incité les experts en droits de l’homme de l’ONU à demander à l’État du Golfe de montrer une « preuve de vie » et de libérer Latifa.

    Latifa, 35 ans, a monté une tentative ratée en 2018 pour échapper au contrôle de son père en embarquant sur un yacht pour traverser l’océan Indien.

    Reuters, 21 juin 2021

    Etiquettes : Dubaï, Emirats Arabes Unis, EAU, Cheikha Latifa,

  • Analystes : Les États arabes « se lavent les mains » des Palestiniens

    Les gouvernements pratiques recherchent des relations mutuellement bénéfiques avec Israël.

    Andrew E. Harrod*

    (May 24, 2021 / JNS) Dans ce qui s’est avéré être un instantané des points de vue professionnels sur le conflit israélo-arabe à la veille de la guerre, Khaled Elgindy, professeur adjoint à l’Université de Georgetown et membre senior de l’Institut du Moyen-Orient (MEI), a conclu que le « monde arabe se lave en quelque sorte les mains » de la cause palestinienne lors d’un webinaire MEI du 3 mai. Il était d’accord avec les autres panélistes qui se sont exprimés sur le thème « La normalisation arabo-israélienne : Une voie viable vers la paix », que l’Amérique et les Etats arabes donnent la priorité à des intérêts personnels pratiques sur un projet d’Etat palestinien de plus en plus violent et raté.

    Les panélistes ont examiné les implications de Bahreïn, du Maroc, du Soudan et des Émirats arabes unis qui ont établi des relations diplomatiques normales avec Israël pendant les derniers mois du mandat de l’ancien président Donald Trump. Ces accords initiés par les accords d’Abraham de Bahreïn et des Émirats arabes unis n’ont été que plus remarquables dans les jours qui ont suivi le panel. Le groupe terroriste Hamas de Gaza, soutenu par l’Iran, a renouvelé ses attaques à la roquette contre Israël le 10 mai, tirant des milliers de roquettes sur Tel Aviv et d’autres centres de population civile israéliens. Israël a riposté par des frappes aériennes et des tirs d’artillerie. Les responsables des Émirats arabes unis ont mis en garde le Hamas contre des sanctions si sa campagne persiste.

    Ces reconnaissances d’Israël par les États arabes « ont privé les Palestiniens de l’un des très rares points d’appui dont ils disposaient vis-à-vis d’Israël », a noté M. Elgindy. Les Palestiniens souffrent d’une « asymétrie de pouvoir déjà très marquée » avec Israël. Compte tenu de cette « menace existentielle pour le projet national palestinien », a-t-il ajouté, « la réponse palestinienne à travers le spectre politique a été extrêmement négative. »

    Le vice-président et directeur exécutif du Richardson Center for Global Engagement, Mickey Bergman, collègue d’Elgindy à Georgetown, a fait valoir que ces États arabes avaient été « très opportunistes » en concluant des accords avec Israël. Les panélistes ont noté que Trump a reconnu la revendication du Maroc sur le Sahara occidental contesté et a retiré le Soudan de la liste des États qui soutiennent le terrorisme. Dans le même temps, le Bahreïn et les Émirats arabes unis souhaitaient des liens plus étroits avec Israël et les États-Unis, notamment en raison des menaces iraniennes croissantes.

    En se concentrant sur les États du Golfe, le chercheur non résident de l’IEDM Mohammed Soliman a noté que pour eux, « la géopolitique est de retour. » Depuis l’élection de Trump en 2016, « l’Amérique a moins de capital local et de volonté d’investir dans un grand nombre de problèmes dans le monde. » En particulier, « l’Amérique laisse tout derrière elle pour l’Indo-Pacifique », a-t-il noté.

    « Afin de réorganiser la région dans une architecture dominée par les États-Unis », a analysé Soliman, les États du Golfe « doivent résoudre certains problèmes et se réaligner sur certaines forces. » Cela exclut d’essayer de résoudre l’interminable conflit israélo-palestinien avec la solution moribonde de créer un État palestinien aux côtés d’Israël. « Le statu quo actuel ne peut être maintenu », a-t-il expliqué, « sur la base du rêve d’avoir bientôt une solution à deux États. » Comme l’a confirmé Elgindy, « fondamentalement, ce que les États arabes disent, c’est que nous ne pouvons pas simplement attendre éternellement, que ce soit pour poursuivre nos intérêts bilatéraux ou pour poursuivre d’autres intérêts géopolitiques », cette « licorne appelée solution à deux États ».

    En revanche, les États du Golfe semblent plus intéressés par des alliances militaires entre eux et avec Israël pour contrer des menaces comme l’Iran, a déclaré Soliman. « L’idée d’une OTAN arabo-israélienne remonte au président George W. Bush et « nous y arrivons. Ce n’est plus une idée fantaisiste ; cependant, cela va prendre du temps. » La modératrice du webinaire, Joyce Karam, correspondante à Washington pour The National, a noté qu’une « OTAN arabe » était une « idée qui a été lancée pour la première fois par Harry Truman » avec des initiatives qui ont conduit à l’échec du pacte de Bagdad en 1955.

    M. Elgindy a également cité les réalités pratiques qui ont facilité les relations d’Israël avec le Bahreïn, le Maroc, le Soudan et les Émirats arabes unis. Contrairement à l’Égypte et à la Jordanie, qui ont conclu des accords de paix avec Israël en 1979 et 1994, respectivement, ce quatuor arabe n’a jamais engagé d’hostilités militaires avec Israël. En conséquence, plusieurs de ces États ont eu « de toute façon des relations sous la table avec les Israéliens » et ne font maintenant que « consacrer un ordre géopolitique existant ».

    Pendant ce temps, les États arabes « continueront à parler de deux États parce que chacun a besoin d’un endroit où s’accrocher » concernant une stratégie pour les Palestiniens, a observé M. Elgindy. Pourtant, les acteurs internationaux pratiquent de plus en plus la « gestion des conflits » et « l’aversion au risque » à l’égard des Palestiniens, a expliqué la directrice du programme sur le conflit israélo-palestinien de l’Institut de la paix des États-Unis, Lucy Kurtzer-Ellenbogen. En parallèle, a-t-elle ajouté, les « tendances israéliennes montrent clairement que le corps politique s’est déplacé très et largement vers la droite », au détriment des concessions aux Palestiniens. Cette tendance n’a fait que s’accélérer avec la dernière éruption de violence.

    Yet even before Hamas’s latest jihad, Elgindy correctly faulted Palestinians for their plight, as the Palestinian Authority’s recent cancellation of long overdue elections—the first since 2006—further exposed the corruption of the P.A. dictatorship. The cancellation “is another sign of a, I don’t any other way to put it, but a bankrupt leadership, that has no strategic vision, that is incapable of even minimally doing what is required to put its own house in order.” “You can never really underestimate the Palestinian leadership’s dysfunction,” he added.

    The election fiasco “is very much a self-inflicted wound,” said Elgindy, and Palestinians have “become their own worst enemies” by showing themselves unworthy of serious international consideration. This societal incompetence “is self-reinforcing” against Palestinian state aspirations, as Arab nations are “not inclined to want to move ahead with two states.” In this context, he chastised Israel, the United States and other countries for “opposing Palestinian reconciliation efforts” between the P.A. and Hamas, as if giving power to jihadist terrorists could solve anything.

    The situational analysis of the Palestinian cause left Elgindy in a gloomy mood. Israelis continue to settle disputed West Bank territories, the historic Jewish heartland of Judea and Samaria, thereby continually limiting the extent of any future Palestinian sovereignty. “De facto annexation is happening on the ground as we speak, with nary a word of opposition” globally, he said; the situation “is deteriorating really, really rapidly.”

    Yet what for Elgindy is Palestinian defeat is for others Israeli victory over a hitherto implacable foe that has resorted to futile bloodshed yet again. After decades of Israeli resilience against Arab efforts to destroy the Jewish state, practical Arab governments are seeking mutually beneficial relations with Israel and abandoning extremist, rejectionist Palestinians. If this acceptance of reality spreads to other Arab states, perhaps one day even Middle East studies professors will follow suit.

    Andrew E. Harrod, a Campus Watch Fellow, freelance researcher and writer, is a fellow with the Lawfare Project. Follow him on Twitter at: @AEHarrod.

    Jewish National Syndicate, 24 mai 2021

    Etiquettes : Etats-Unis, Israël, normalisation, pays arabes, Palestine, Maroc, Soudan, Emirats Arabes Unis, EAU,

  • Entre Gaza et le Golfe : Les accords d’Abraham, Israël et la Palestine

    Quiconque pensait que les accords d’Abraham élimineraient la nécessité d’aborder la question palestinienne se trompait. Les événements de Jérusalem et de Gaza marquent les premiers tests significatifs du processus de normalisation.

    par Yoel Guzansky Zachary A. Marshall*

    Pour certains, les accords qu’Israël a signés avec les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Maroc et le Soudan sous les auspices du processus des Accords d’Abraham de l’administration Trump avaient le potentiel d’inciter à progresser dans la résolution de l’insoluble conflit israélo-palestinien. Toutefois, pour d’autres, ces accords signifiaient qu’il n’était pas nécessaire de passer par Ramallah pour progresser d’abord sur la question israélo-palestinienne. Le temps qui s’est écoulé depuis la signature des accords est insuffisant pour obtenir une perspective appropriée pour répondre à cette question. Toutefois, les événements récents montrent que la question israélo-palestinienne n’est pas près de disparaître.

    Les quatre pays signataires des accords d’Abraham – les Émirats arabes unis (EAU), Bahreïn, le Maroc et le Soudan – ne sont pas profondément engagés dans la question palestinienne. Leur intérêt premier à signer les accords était principalement lié à leur relation avec les États-Unis et aux incitations qu’ils ont reçues de l’administration Trump, comme la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental contesté et le retrait du Soudan de la liste américaine des États soutenant le terrorisme.

    La route vers les États-Unis ne passe plus par Jérusalem, car Israël ne jouit pas du même niveau d’influence à Washington qu’à l’époque de Trump. Par conséquent, les quatre pays doivent trouver de nouvelles pistes pour engager efficacement l’administration Biden. L’administration a déclaré qu’elle soutenait les accords de normalisation, mais il reste à voir si et ce qu’elle sera prête à fournir en échange de l’avancement des arrangements entre Israël et ses voisins. Pour chacun de ces pays arabes, soulever la question palestinienne peut être un moyen de faire pression sur Israël et de gagner des points à Washington.

    L’accord ayant les plus grandes implications pour Israël et les États-Unis est celui conclu avec les Émirats arabes unis. Les relations entre les Émirats et les Palestiniens se sont détériorées depuis la signature des accords d’Abraham. L’Autorité palestinienne a choisi une approche conflictuelle avec les EAU, qualifiant l’accord de « trahison » du peuple palestinien, et a vivement critiqué son dirigeant, Mohamed bin Zayed. Les Palestiniens, qui considèrent la démarche des Émirats comme un manque de solidarité à leur égard, s’efforcent également de bloquer la participation des Émirats à divers projets, notamment le Forum gazier de la Méditerranée orientale. En réponse, les Émirats arabes unis ont considérablement réduit l’aide qu’ils fournissent à l’Office de secours et de travaux des Nations unies (UNRWA) : 1 million de dollars en 2020, contre environ 50 millions de dollars en 2019 et 2018.

    Le fait est qu’Israël entretient actuellement de bonnes relations avec ces pays, notamment les EAU, sur les questions de sécurité, en particulier en ce qui concerne l’Iran. En raison de cette coopération, les liens diplomatiques arabo-israéliens récemment établis n’ont pas été drastiquement endommagés. Par exemple, au-delà de leur condamnation rhétorique requise sur la question de Jérusalem, les Émirats n’ont pris aucune mesure pour nuire aux relations avec Israël, mais ont plutôt réaffirmé leur soutien au processus de normalisation.

    Les événements violents survenus à Jérusalem en avril-mai 2021, notamment la prise d’assaut de la mosquée al-Aqsa par les forces de police israéliennes et les manifestations liées à l’expulsion anticipée de plusieurs familles palestiniennes dans le quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est, ont effectivement servi de lignes rouges aux pays signataires des accords d’Abraham. Les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont vivement critiqué Israël pour ce qu’ils ont appelé une violation des droits des Palestiniens et du caractère sacré du Mont du Temple. En abordant les récents événements, ils ont exprimé une profonde sensibilité arabe et musulmane à ce qui se passait dans la ville. Les pays qui ont établi des relations avec Israël (et même l’Arabie saoudite, qui semblait soutenir les accords) ont l’occasion de montrer aux Palestiniens qu’ils sont à leurs côtés malgré les normalisations, qui ont été perçues par les Palestiniens comme une trahison et une négligence de l’idée palestinienne. Au-delà du désir d’occulter l’étiquette de « trahison » des Palestiniens et de montrer leur solidarité sur la question de Jérusalem, Abu Dhabi, Manama et Riyad ont intérêt à empêcher d’autres parties, notamment l’Iran, la Turquie et le Qatar, de contrôler le discours sur la situation actuelle. Conscients de cela, depuis la signature des accords, les EAU se sont progressivement impliqués dans ce qui se passe dans les territoires palestiniens et dans les relations israélo-palestiniennes.

    La réduction des tensions dans la ville et le déplacement de l’attention sur ce qui s’est passé à Gaza ont atténué le dilemme pour eux, et la couverture médiatique est devenue plus informative et équilibrée, en particulier dans tous les médias interarabes liés à la monarchie saoudienne – malgré la tendance de base à éprouver de la sympathie pour les Palestiniens. En fait, certaines personnalités des médias arabes pro-régime ont même exprimé leur condamnation du Hamas.

    Les événements de Jérusalem et de Gaza constituent les premiers tests significatifs du processus de normalisation. Il est intéressant de noter que le ton des dirigeants arabes sur Gaza était sensiblement différent de leurs réactions sur Jérusalem. Lorsque Jérusalem n’a plus été au centre des préoccupations, le degré de vocalité arabe a diminué, si ce n’est pour s’aligner sur les déclarations d’organismes largement inefficaces comme la Ligue arabe, car il n’est pas inconcevable qu’ils aient intérêt à ce qu’Israël batte et affaiblisse le Hamas – une ramification récalcitrante des Frères musulmans qui coopère avec l’Iran et la Turquie.

    Affaiblir et délégitimer le Hamas est un intérêt primordial pour les pays arabes. L’attention internationale sur Gaza doit être recentrée et il faut empêcher un nouvel embrasement à Jérusalem. Israël doit sortir vainqueur de sa dernière bataille avec le Hamas, non seulement dans l’intérêt de sa sécurité nationale, mais aussi pour maintenir ses relations avec ses partenaires régionaux, qui seront déçus par la conduite laxiste d’Israël. À leurs yeux, le conflit était une tentative du Hamas de s’approprier la question de Jérusalem et de montrer à la fois aux Palestiniens et au grand public arabe que c’est lui, et non le Fatah et l’Autorité palestinienne, qui est le représentant véritable et le plus efficace du peuple palestinien.

    Aller de l’avant

    Le cessez-le-feu conclu entre le Hamas et Israël est un développement bienvenu, mais probablement pas de nature à rapprocher le conflit israélo-palestinien d’une résolution. Le fait que de nombreux habitants de Gaza considèrent la récente bataille comme une « victoire coûteuse mais claire » montre clairement le niveau de souffrance qu’ils sont prêts à supporter dans la lutte contre Israël et ne sert qu’à renforcer l’ancrage du Hamas dans le territoire.

    Quiconque pensait que les accords d’Abraham élimineraient la nécessité d’aborder la question palestinienne se trompait. Israël devrait avoir intérêt à élargir et à approfondir le cercle de la normalisation – pour que davantage de pays rejoignent la cause de la paix régionale, et que les pays avec lesquels un accord a été conclu réchauffent leurs relations avec Israël. La façon dont Israël se conduit sur les questions de Jérusalem et de Gaza a un impact massif sur l’avenir du processus de normalisation. En outre, il y a des actions qu’Israël peut prendre (ou éviter de prendre) pour promouvoir un règlement avec les Palestiniens, même indépendamment du processus des Accords d’Abraham. Israël a payé cher en monnaie politique, et sous son contrôle, l’intention d’annexion s’est en fait alignée sur le principe de longue date de la terre en échange de la paix.

    Les accords de normalisation constituent un jalon important dans les relations entre Israël et le monde arabe. Toutefois, les seuls développements significatifs qui en découlent jusqu’à présent concernent la sphère économique. Ces accords offrent une excellente occasion d’entamer un dialogue régional visant à progresser vers un règlement du conflit israélo-palestinien. Les États arabes et Israël seraient bien avisés d’aider les Palestiniens à sortir de l’arbre de la « colère » et du refus en entamant un dialogue politique en vue d’un règlement à long terme. La crise de Gaza en particulier ne sera pas résolue sans l’implication et la coordination d’acteurs extérieurs. Les pays arabes régionaux doivent jouer un rôle de premier plan sur la question palestinienne. Une option consiste à former une « coalition arabe pour la paix » composée de partenaires actuels et potentiels d’Israël, ce qui leur permettrait d’adopter une approche articulée et unifiée pour aborder et soutenir les Palestiniens, y compris pour contrer le Hamas.

    Les relations israélo-arabes établies au cours du processus des accords d’Abraham ouvrent la porte à un niveau de collaboration régionale qui, jusqu’à l’année dernière, n’était qu’un rêve. Cependant, pour que cela se produise, un leadership politique fort en Israël, dans le monde arabe, aux États-Unis et dans la communauté internationale est nécessaire.

    Yoel Guzansky est chercheur principal à l’Institut d’études de sécurité nationale (INSS) à Tel Aviv. Son expertise porte sur les États arabes du Golfe.

    *Zachary A. Marshall est stagiaire de recherche à l’Institute for National Security Studies (INSS). Il a récemment obtenu son Master en gouvernement, spécialisé dans la diplomatie et les études de conflits au Centre interdisciplinaire (IDC) de Herzliya. Il a précédemment travaillé dans l’équipe des affaires gouvernementales et du Congrès au Center for Strategic and International Studies (CSIS) à Washington, DC, et a été stagiaire à la Commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants des États-Unis.

    The Nation interest, 24 mai 2021

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  • Le défi des accords d’Abraham

    RODGER SHANAHAN

    Les pays qui ont normalisé leurs relations avec Israël ont toujours eu à faire avec la question palestinienne.

    Pour les pays parties aux accords dits d’Abraham – la série d’accords diplomatiques qui ont normalisé les relations entre Israël et les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc et qui ont été très applaudis par l’administration Trump – la dernière flambée de violence entre Israël et les Palestiniens a posé un défi difficile. L’élément manquant de la bonhomie bilatérale qui a résulté au cours de l’année écoulée d’un échange d’ambassadeurs et de promesses de potentiel économique a toujours été la question palestinienne.

    Des manifestations ont éclaté au Maroc pour soutenir les Palestiniens et condamner l’accord de normalisation des relations. Des rapports font état de manifestations au Bahreïn et aux Émirats arabes unis, ainsi que d’une réaction en ligne. Le Soudan a cherché à défendre sa décision, déclarant que sa reconnaissance d’Israël n’avait « rien à voir avec le droit des Palestiniens à créer leur propre État ».

    En septembre de l’année dernière, lorsque les Émirats arabes unis sont devenus le premier État du Golfe à signer un accord de normalisation avec Israël, ils ont cherché à apaiser tout sentiment de malaise à l’idée d’être dépeints comme le pays rompant la solidarité arabe sur le soutien à la cause palestinienne en affirmant que leur décision avait mis un terme à la menace du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’annexer le territoire palestinien. Mais il s’agissait d’une portée. Il a toujours été peu probable que Netanyahu mette une telle menace à exécution, même au moment où il bénéficiait du soutien ardent de la famille Trump à la Maison Blanche.

    Ainsi, les tensions plus profondes dans la région concernant la voie empruntée par les pays signataires de l’accord d’Abraham se sont manifestées à travers la couverture médiatique des combats actuels. Al Jazeera du Qatar, par exemple, a publié des articles d’opinion très critiques à l’égard des accords d’Abraham à la lumière des événements actuels, tout comme TRT World d’Ankara.

    Le ministre turc des affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu, a été encore plus virulent lors d’une réunion de l’Organisation de la coopération islamique, accusant les pays signataires de l’accord d’Abraham d’avoir « perdu leur boussole morale » et de porter atteinte à la solidarité régionale. « S’il y a des déclarations tièdes au sein de notre propre famille », a déclaré Cavusoglu, « comment pourrions-nous critiquer les autres ? Qui prendra nos paroles au sérieux ? »

    Pour leur part, les Émirats arabes unis ont navigué dans la politique en raison de l’importance accordée à Gaza. Les Émirats arabes unis considèrent l’islam politique, qu’il s’agisse du Hamas, qui maintient son contrôle sur Gaza, ou d’autres groupes tels que les Frères musulmans, comme une menace existentielle. Et Gaza en tant que lieu ne suscite pas la même réaction émotionnelle dans les populations arabes que Jérusalem et la Cisjordanie.

    Mais les scènes de manifestations en Cisjordanie et de forces de sécurité israéliennes à l’intérieur de la mosquée al-Aqsa ont été beaucoup plus problématiques pour les signataires de l’accord d’Abraham.

    Les Émirats arabes unis se sont joints à la critique d’Israël sous les auspices de la Ligue arabe et de l’Organisation de la coopération islamique, mais ils ont été accusés, avec d’autres, d’être lents à réagir. Une interview de l’ambassadeur émirati nouvellement nommé après son arrivée récente en Israël a été mal lue quelques jours seulement après sa publication.

    Les pays qui ont signé les accords d’Abraham ont toujours eu à faire face à la question palestinienne, même s’ils ne pensaient pas que cela se produirait aussi rapidement. Si l’accent mis sur Gaza et le Hamas dans les combats actuels a permis à des pays comme les Émirats arabes unis, le Maroc et le Bahreïn de surmonter l’épidémie actuelle sans troubles intérieurs importants, les conflits futurs pourraient être plus difficiles sur le plan politique. Et cela peut également dépendre de la durée du cessez-le-feu promis.

    Plus le conflit se déplacera au-delà de Gaza, plus les dirigeants arabes devront probablement payer un prix élevé sur le plan politique. Et il est peu probable que le Hamas, ses partisans ou les Palestiniens en général n’aient pas compris cette leçon. Les graines d’un combat plus important à l’avenir ont peut-être été semées au cours de ce conflit actuel.

    The Interpreter, 21 mai 2021

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  • Israël, peut-elle bombarder Ghaza tout en se faisant des amis dans le Golfe ?

    Marwa RashadGhaida Ghantous

    Les scènes de dévastation à Gaza risquent de rendre plus difficile pour Israël l’obtention de son plus grand prix diplomatique : la reconnaissance par l’Arabie saoudite. Mais jusqu’à présent, les autres riches États du Golfe qui ont investi dans l’ouverture de liens avec Israël l’année dernière ne montrent aucun signe public de remise en question.

    Les responsables arabes se sont unis pour condamner ce qu’ils décrivent comme des violations israéliennes flagrantes au cours des deux dernières semaines, de l’action de la police israélienne autour de la mosquée al-Aqsa de Jérusalem aux frappes aériennes meurtrières sur la bande de Gaza.

    Mais aux Émirats arabes unis, qui, avec Bahreïn, ont reconnu Israël l’année dernière dans le cadre des « accords d’Abraham » soutenus par les États-Unis, la critique officielle d’Israël est désormais souvent contrebalancée par l’expression populaire de mots durs pour l’autre partie.

    Dans certains cas, aux Émirats arabes unis, qui dénoncent depuis longtemps les mouvements politiques islamistes, la condamnation des militants du Hamas qui contrôlent Gaza fait même écho à des points de discussion israéliens.

    Le Hamas lance des roquettes depuis des quartiers civils et lorsque la réponse arrive, le Hamas s’écrie « où sont les Arabes et les musulmans ». Vous avez fait de Gaza un cimetière pour les innocents et les enfants », a tweeté Waseem Yousef, un prédicateur musulman des Émirats arabes unis, à l’intention de ses 1,6 million de followers sur Twitter.

    Dans un pays où les médias sociaux sont étroitement surveillés par les autorités, un autre Emirati, Munther al-Shehhi, a tweeté : « Je ne me tiendrai pas à côté d’un groupe terroriste tel que le Hamas, ni ne ferai preuve d’empathie à son égard, pour soutenir une quelconque cause, même si elle est présentée comme humanitaire ou religieuse. #No To Terrorism ».

    Un hashtag sur les médias sociaux a même commencé à circuler parmi certains Arabes du Golfe, qui se lit comme suit : « #Palestine Is Not My Cause ».

    LES SAOUDIENS GARDENT LEURS DISTANCES

    Jusqu’à présent, ce sentiment ne semble pas avoir fait de percées trop profondes en Arabie saoudite. La plus grande, la plus riche et la plus puissante des monarchies du Golfe est largement présumée avoir donné sa bénédiction tacite à la décision prise l’année dernière par ses voisins Bahreïn et les EAU d’établir des liens avec Israël. Mais elle s’est abstenue de reconnaître Israël elle-même et semble maintenant beaucoup moins susceptible de le faire, du moins à moyen terme.

    De nombreux Saoudiens ont répondu au hashtag « Pas ma cause » en postant des photos du roi Salman, avec sa citation : « La cause palestinienne est notre première cause ».

    Le 13 mai, la télévision saoudienne a diffusé des images d’un religieux à La Mecque priant pour la victoire des Palestiniens contre « l’ennemi de Dieu », moins d’un an après que le principal imam du royaume ait découragé les discours contre les Juifs à la suite des accords de septembre.

    Il serait désormais « inconcevable » que les dirigeants saoudiens envisagent de normaliser les liens avec Israël pendant au moins deux ans, a déclaré Neil Quilliam, membre associé du groupe de réflexion britannique Chatham House.

    Les décisions prises l’année dernière par les Émirats arabes unis et Bahreïn, suivis par le Soudan et le Maroc, de reconnaître Israël ont été dénoncées par les Palestiniens comme un abandon de la position unifiée selon laquelle les États arabes ne feraient la paix que si Israël renonçait aux terres occupées.

    Les Émirats arabes unis et le Bahreïn ont fait valoir que leurs accords bénéficieraient en fin de compte aux Palestiniens, notamment parce qu’Israël avait promis d’abandonner ses projets d’annexion de territoires en Cisjordanie.

    Abdulrahman al-Towajry, 29 ans, un ressortissant saoudien en visite dans un centre commercial de Riyad, a déclaré que les pays qui avaient fait la paix devraient « vraiment la reconsidérer » car on ne peut pas « faire confiance à Israël pour respecter ses promesses ».

    « L’union fait la force, donc si les pays arabes et musulmans s’unissaient, le conflit prendrait fin. Il aurait pu prendre fin il y a longtemps s’ils l’avaient fait », a-t-il déclaré à Reuters.

    Mais les Émiriens et d’autres ont probablement trop investi dans cette politique pour changer brusquement de cap maintenant.

    Les accords ont favorisé le tourisme, les investissements et la coopération dans des domaines allant de l’énergie à la technologie. Un fonds d’investissement des EAU prévoit d’acquérir une participation dans un gisement de gaz israélien et l’opérateur portuaire de Dubaï fait une offre pour le port de Haïfa.

    « Les accords d’Abraham sont un processus irréversible », a déclaré l’éminent commentateur émirati Abdulkhaleq Abdulla. « Il était très clair que cela correspondait aux priorités nationales et aux intérêts stratégiques des EAU, il n’y a donc pas de retour en arrière possible. »

    Reuters, 17 mai 2021

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  • Le retour de bâton de la normalisation avec Israël

    PAYS ARABES NOUVEAUX ALLIÉS D’ISRAEL : Le retour de bâton

    Les attaques barbares meurtrières de l’entité sioniste contre la bande de Gaza et la féroce répression des manifestants palestiniens à El Qods placent les nouveaux pays alliés arabes d’Israël dans une situation délicate, qui doivent décider entre continuer à normaliser leurs relations bilatérales ou condamner ces violences.

    Il y a moins d’un an, les Émirats arabes unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont signé, sous les auspices des États-Unis, des accords pour rétablir les relations avec Israël et sont déjà contraints d’adopter un discours critique face aux événements.

    Les tentatives d’expulsion des Palestiniens du quartier de Shaykh Jarrah à El Quods-Est pour installer des colons juifs à leur place, la violente répression des manifestations autour de la mosquée Al Aqsa à Al Qods, le troisième lieu saint de l’Islam et les attentats de l’armée sioniste dans la bande de Gaza qui ont tué au moins 141 Palestiniens, dont 41 enfants, soutiennent leurs critiques. Vendredi dernier, le ministère des Affaires étrangères émirati a exprimé « son inquiétude face à cette spirale de violence ». Dans un langage plus direct, Bahreïn a condamné « les attaques d’Israël ». « Ces réactions sont avant tout un exercice de communication destiné à un public arabe national et régional qui continue de soutenir les Palestiniens », a déclaré Elham Fakhro, analyste au groupe de réflexion de Crisis Group. « Les accords d’Abraham (qui ont scellé la normalisation avec Israël) n’ont jamais été destinés à aborder la question de l’occupation militaire et de la dépossession des terres palestiniennes », a précisé cet expert. À Bahreïn, les manifestations de soutien aux Palestiniens ces jours-ci ont appelé les dirigeants à rompre leurs relations avec Israël. Aux Emirats, où les manifestations sont interdites, de nombreux internautes partagent des vidéos et des photos pour dénoncer l’occupation et la barbarie des forces militaires sionistes.

    Pour Hugh Lovatt, analyste au think tank du Conseil européen des relations étrangères, la crise actuelle est « le premier vrai test » pour les Émirats. Mais il semble peu probable qu’Abou Dhabi renonce à cette normalisation car les Émirats « profitent beaucoup des relations avec Israël », principalement grâce aux accords sur la technologie et l’achat de matériel militaire. « Compte tenu du profond intérêt bilatéral, l’escalade en Palestine est simplement quelque chose qui va ralentir le processus, mais n’oublions pas que les relations entre les Émirats et Israël se développent depuis des années et ont survécu aux guerres de Gaza », rappelle le chercheur.

    Suite aux accords d’Abraham, tous les regards se sont tournés vers l’Arabie saoudite, poids lourd régional, mais le royaume a refusé d’entamer une normalisation des relations avec Israël sans une résolution préalable de la question palestinienne. Cette semaine, le roi Salmane a fermement condamné « les actions d’Israël à El Qouds » et a exprimé son soutien aux « droits légitimes » du peuple palestinien. De son côté, le ministre saoudien des Affaires étrangères Faysal bin Farhan a critiqué les « pratiques illégales de l’occupant israélien ». Pour d’autres États arabes qui ont approché Israël ces derniers temps, le malaise est encore plus flagrant qu’aux Émirats, puisqu’au Maroc ou au Soudan la société défend ardemment la cause palestinienne. Pour le Maroc, la normalisation avec Israël avec qui il entretient des relations étroites depuis toujours a prétendu franchir le pas en contrepartie de la reconnaissance de Donald Trump de sa folle décision sur le Sahara occidental. Un marché de dupes appuyé par des promesses financières pour le souverain marocain qui ne cesse de s’accaparer les richesses, qui concerne un territoire occupé inscrit sur la liste de l’ONU en tant que région non autonome en attente de décolonisation. Qui plus est une « décision » sans assise légale et que l’administration Biden va enterrer parce que contraire aux principes même des États-Unis. Ainsi face à la pression de la rue, le Maroc a dû condamner les actions de la police israélienne à El Quods-Est et a annoncé l’envoi d’une aide humanitaire aux Palestiniens. Mais ces gestes insignifiants ne sont faits que pour cacher le silence assourdissant du monarque marocain, président du Comité El QODS qui ne dit mot sur ce qui est fait au troisième lieu saint de l’Islam. Au point ou plusieurs pays musulmans comptent mener sous peu une action pour lui retirer une charge dont il se montre indigne.

    Enfin, le Soudan, qui a établi des relations avec Israël pour sortir de la liste noire des États-Unis des pays qui soutiennent le terrorisme, a également « condamné et rejeté les mesures prises par Israël » contre les Palestiniens et les a qualifiées de « provocation flagrante ». Sans pour autant revenir sur sa reconnaissance de l’entité sioniste.
    M.B.

    Le Courrier d’Algérie, 17 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, normalisation, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, Soudan, Bahreïn, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa,

  • Le conflit israélien apporte l’harmonie avec les pays arabes

    Agnes Zang 

    Lorsque les Émirats arabes unis ont choqué le monde arabe en normalisant leurs relations avec Israël, ils ont déclaré que cela contribuerait à apaiser le long conflit israélo-arabe. Mais neuf mois plus tard, le riche pays du Golfe s’est retrouvé dans une position difficile parce que son allié le plus récent a bombardé les pauvres territoires palestiniens de Ghaza.

    Les avions de guerre et l’artillerie israéliens se sont abattus sur Ghaza, et Hamas, l’organisation qui contrôle le territoire a tiré des roquettes sur Israël. Selon les responsables sanitaires de l’enclave, environ 174 Palestiniens ont été tués, dont 76 femmes et enfants. Le médecin local a déclaré que dix personnes avaient été tuées en Israël, dont deux enfants.

    Bien que près d’un tiers des pays arabes aient établi des relations avec Israël, le bain de sang de cette semaine montre que les relations diplomatiques établies par l’accord dit « d’Abraham » de l’année dernière ne les ont guère touchés et ne les ont pas aidés. Atténuer la cause profonde de cette crise prolongée – le conflit entre l’État juif et les Palestiniens.

    « Ils [les EAU] se trouvent manifestement dans une position très difficile. D’une part, les intérêts des EAU et d’Israël sont à long terme et stratégiques. Par conséquent, dans l’idéal, la relation entre les EAU devrait être capable de résister aux chocs ». Cinzia Bianco, chercheuse invitée à la Commission européenne des relations extérieures, a déclaré.  » Dans le même temps, les EAU ont clairement déclaré que l’accord d’Abraham leur fournira un levier pour soutenir les Palestiniens et freiner les actions des Israéliens à leur encontre. »

    Jusqu’à présent, Israël a rejeté tous les efforts internationaux visant à obtenir un cessez-le-feu. Mais Mme Bianco a déclaré qu’Abu Dhabi peut encore utiliser des moyens diplomatiques pour faire pression sur l’État juif afin qu’il limite l’ampleur de ses représailles. Elle a ajouté que, toutefois, une telle intervention pourrait nuire à l’avancement de projets communs présentant une valeur stratégique pour les EAU.

    Parmi les coopérations récentes figurent les projets des fabricants de défense émiratis et israéliens visant à développer des systèmes de lutte contre les drones.

    Aucune protestation [dans certains États arabes] Non pas par manque de désir de protester, mais par manque de permission de protester.

    Après la normalisation des relations entre Israël et les Émirats arabes unis dans le cadre de l’accord d’Abraham, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ont également pris des mesures similaires, qui ont marqué un écart fondamental par rapport à la position arabe établie vis-à-vis de l’État juif.

    La position arabe avant cet accord était qu’ils ne reconnaîtraient Israël que se elle parvenait à un règlement juste avec les Palestiniens, établissant ainsi un État palestinien viable. Le soutien public de l’administration Trump à la position pro-israélienne a facilité les transactions qui ont fait que les Palestiniens se sont sentis isolés et trahis. Les critiques disent que les pays arabes ont abandonné des outils de négociation, mais ont reçu très peu de retour, et ont averti que cette démarche sera utilisée par des factions palestiniennes plus militantes.

    Comme d’autres membres de la Ligue arabe, les Émirats arabes unis ont approuvé mardi l’appel de la Cour pénale internationale à « enquêter sur les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par Israël contre les Palestiniens. »

    Anwar Gargash, conseiller diplomatique du président des EAU, a déclaré cette semaine : « Les EAU défendent les droits des Palestiniens à mettre fin à l’occupation israélienne et adoptent deux pays avec un État palestinien indépendant comme capitale et Jérusalem-Est comme solution. » . « Il s’agit d’une position de principe de longue date et elle ne faiblira pas ».

    Le ministère des Affaires étrangères des EAU a rapidement condamné le projet d’Israël d’expulser des maisons palestiniennes de terrains demandés par des colons israéliens le mois dernier. Lorsque des affrontements ont éclaté entre la police armée israélienne et des jeunes Palestiniens lançant des pierres, les EAU ont exhorté les autorités israéliennes à réduire les tensions.

    La position publique claire des EAU a dissimulé la condamnation des actions d’Israël par les Emiratis et les résidents des pays autoritaires et leur soutien aux Palestiniens. Toute colère locale concernant la décision de normaliser les relations à une date précoce a été étouffée. À l’exception de la frange d’activistes en ligne émiriens soutenant Israël, la plupart des réactions sur les médias sociaux – même celles de certains ministres – étaient pro-palestiniennes.

     » La normalisation [des relations] Elle est irréversible, mais dans ce cas, il est même difficile de la défendre ou d’en parler.  » a déclaré Abdulkhaleq Abdulla, un professeur de sciences politiques basé à Dubaï.

    Après la signature de l’accord par les Émirats arabes unis, on a spéculé sur le fait que le principal prix d’Israël, l’Arabie saoudite, allait suivre le mouvement. Comme Abou Dhabi, Riyad coopère secrètement avec Israël en matière de renseignement et de sécurité, car ils ont pour objectif commun de contrer l’Iran.

    News now, 16 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Ghaza, Emirats Arabes Unis, EAU, paix, normalisation, Maroc, Soudan,

  • Une vente difficile : à Dubaï, dans un contexte de conflit, Israël promeut le tourisme

    DUBAI, Émirats arabes unis (AP) – Alors que la violence s’intensifie en Israël et que les frappes aériennes israéliennes sur la ville de Gaza ont tué au moins 42 personnes dimanche, une haute responsable du tourisme israélien a travaillé comme si de rien n’était à Dubaï pour promouvoir le pays comme une destination incontournable pour les visiteurs musulmans.

    Cette proposition peut sembler étrange à un moment étrange, étant donné que les principales compagnies aériennes ont suspendu leurs vols vers Israël en raison de la flambée de violence et alors que la propagation du coronavirus reste une menace.

    Mais à l’Arabian Travel Market de Dubaï, présenté comme le premier événement de voyage et de tourisme à se dérouler en personne depuis l’épidémie mondiale de coronavirus, un petit stand israélien, situé derrière celui de la Slovénie, a présenté le pays comme la « terre de la création ». Des vidéos promotionnelles vantaient la scène culinaire végétalienne d’Israël, ses plages et demandaient instamment : « Réservez votre voyage maintenant » à Tel Aviv.

    Et les frappes aériennes dévastatrices sur Gaza ont fait la une des journaux télévisés du monde entier ?

    « Nous ne parlions pas de cela. Nous parlons de l’avenir. Nous parlons de ce que nous pouvons faire pour amener le tourisme en Israël « , a déclaré Ksenia Kobiakov, directrice du développement des nouveaux marchés au ministère israélien du Tourisme.

    La présence d’Israël à l’événement du voyage et du tourisme à Dubaï met en évidence l’approche des Émirats arabes unis axée sur les affaires et démontre la rapidité avec laquelle les liens avec Israël se sont développés depuis que les Émirats arabes unis et Israël ont signé un accord pour officialiser les liens en septembre. Cela montre également que même les conflits les plus brutaux entre Israël et les Palestiniens ne sont plus considérés par certains dirigeants arabes du Golfe à travers le prisme de la solidarité musulmane ou arabe, mais comme faisant partie d’un calcul plus large dans une région en proie à de multiples menaces.

    La ministre israélienne du tourisme devait participer à une table ronde sur le tourisme israélo-golfeur lors de la conférence, mais cette table ronde a été discrètement renommée et sa visite à Dubaï n’a pas eu lieu. Les responsables du tourisme israélien affirment que la visite de la ministre n’a jamais été approuvée par le Premier ministre et que l’annulation n’a rien à voir avec les combats actuels.

    Le premier avion de touristes israéliens à destination des EAU a atterri en novembre. Depuis lors, les EAU ont accueilli des dizaines de milliers d’Israéliens sur leurs plages de sable et dans leurs centres commerciaux, la plupart d’entre eux se rendant à Dubaï.

    M. Kobiakov a déclaré que l’espoir est que les citoyens émiratis et les résidents étrangers des EAU visitent Israël en retour et aident son secteur touristique à rebondir lorsque le pays sera à nouveau ouvert aux touristes.

    « Nous sommes venus ici pour montrer Israël comme une nouvelle destination pour les EAU et les pays du Golfe, comme une destination très colorée et passionnante qui est ouverte », a déclaré Kobiakov.

    Dans toutes ses discussions avec les tour-opérateurs, les compagnies aériennes et autres à Dubaï dimanche, l’accent a été mis sur le tourisme et non sur la politique, a-t-elle dit. Il n’a pas été question de l’actuelle flambée de violence en Israël et dans les territoires palestiniens.

    Un projet d’ouverture d’un régime sans visa entre les deux pays a été retardé en raison des règles de quarantaine israéliennes. Les Émirats arabes unis et Israël, dont les campagnes de vaccination contre le coronavirus sont parmi les plus réussies au monde, sont en bonne voie pour signer l’accord d’exemption de visa le 1er juillet, a déclaré M. Kobiakov.

    Le cycle actuel de violence pourrait avoir un impact sur les plans d’Israël visant à attirer de nouveau les touristes, en particulier ses efforts pour attirer les citoyens émiratis et bahreïnis et pas seulement les investisseurs potentiels ou les fonctionnaires de ces pays. Les violences autour de la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem-Est, ont valu à Israël de rares réprimandes de la part des deux pays, qui ont signé des accords de reconnaissance d’Israël l’année dernière.

    Au moins 188 Palestiniens ont été tués à Gaza, dont 55 enfants et 33 femmes, et 1 230 personnes ont été blessées depuis que les tensions, qui couvaient depuis longtemps, ont éclaté lundi. Huit personnes ont été tuées en Israël, dont un garçon de cinq ans et un soldat. La violence a également éclaté dans les villes israéliennes entre les Juifs et les citoyens arabes palestiniens du pays, ainsi qu’en Cisjordanie occupée.

    Au cours de ses frappes aériennes, Israël a rasé un certain nombre des plus hauts immeubles de bureaux et d’habitation de la ville de Gaza, affirmant qu’ils abritent des infrastructures militaires du Hamas. Parmi eux, l’immeuble abritant les bureaux de l’Associated Press et ceux d’autres médias.

    Le ministre des affaires étrangères des Émirats arabes unis s’est abstenu de critiquer directement Israël dans sa dernière déclaration publiée vendredi. Le cheikh Abdullah bin Zayed a plutôt appelé « toutes les parties à prendre des mesures immédiates pour s’engager à respecter un cessez-le-feu, à entamer un dialogue politique et à faire preuve d’un maximum de retenue ».

    Dans les locaux tentaculaires de l’événement touristique de Dubaï, le programme de Kobiakov, composé de réunions consécutives, a affirmé l’approche à long terme des liens bilatéraux que les EAU et Israël ont adoptée.

    « Les gens ne se sentent pas en sécurité pour voyager maintenant en Israël. C’est compréhensible. Mais cette escalade, elle prendra fin un jour », a-t-elle déclaré. « Nous savons que tous les conflits arrivent et repartent. Le tourisme reste pour toujours », a-t-elle ajouté.

    Associated Press, 16 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Emirats Arabes Unis, EAU, tourisme, promotion, Palestine, Ghaza,

  • Les accords d’Abraham sont déjà relayés au deuxième plan au Moyen-Orient.

    Ishaan Tharoor

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    En septembre dernier, le président Donald Trump exultait. Accompagné à la Maison Blanche du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et de hauts dirigeants de Bahreïn et des Émirats arabes unis, Trump a salué la normalisation des liens entre Israël et les deux monarchies du Golfe. Les accords ont été regroupés sous le titre grandiose d’ »accords d’Abraham », un clin d’œil à la promesse de coexistence et de prospérité partagée sur le lieu de naissance de trois grandes religions.

    « Nous sommes ici cet après-midi pour changer le cours de l’histoire. Après des décennies de division et de conflit, nous marquons l’aube d’un nouveau Moyen-Orient », a déclaré M. Trump depuis le balcon de la Maison Blanche, ajoutant que les accords « serviraient de base à une paix globale dans toute la région ». Dans les mois qui ont suivi, le Soudan et le Maroc ont entamé leur propre processus de normalisation avec Israël.

    Mais dès le départ, la manœuvre a été accueillie avec beaucoup de cynisme. Ni les EAU ni le minuscule Bahreïn n’ont jamais été en guerre contre Israël. Ils entretenaient déjà de nombreux canaux de coopération clandestine avec l’État juif. Les accords qu’ils ont signés, comme ce sera le cas plus tard avec le Soudan et le Maroc, sont venus avec d’importants édulcorants géopolitiques de l’administration Trump. En tant qu’États non démocratiques, leurs élites dirigeantes ne pouvaient même pas prétendre représenter les opinions constantes de leur petit nombre de citoyens, et encore moins la masse critique de l’opinion publique régionale.

    Pourtant, les accords ont été présentés comme « un pivot de l’histoire », comme l’a dit Netanyahu en septembre. Les monarques avaient choisi de se passer de près de deux décennies de consensus panarabe sur Israël en normalisant les liens avant qu’une conclusion significative au conflit israélo-palestinien ne soit trouvée. Leur décision reflétait un réel épuisement politique de la cause palestinienne de la part de certaines élites politiques des pays arabes, plus préoccupées par les nouveaux défis posés par le régime iranien ou les islamistes politiques tels que les Frères musulmans que par le vieux combat des Palestiniens. Les partisans des accords affirmaient que la « paix globale » promise par Trump émergerait en raison de l’influence accrue que des gouvernements comme celui des Émirats arabes unis auraient désormais sur les Israéliens et les Palestiniens.

    Maintenant que Trump est parti et que Netanyahou s’accroche à peine au pouvoir, la politique régionale pourrait déjà s’éloigner des accords d’Abraham. Malgré les images réjouissantes des Émiriens en vacances à Tel-Aviv et des Israéliens faisant la fête à Dubaï, aucun nouveau pays ne s’est joint à eux depuis la vague initiale de Trump. Si l’administration Biden s’est félicitée de l’amélioration des relations entre Israël et le monde arabe, il n’est pas certain qu’elle ait l’intention de s’appuyer sur la principale initiative de politique étrangère de Trump. Le président Biden a retardé ses contacts directs avec Netanyahu dès son entrée en fonction ; le premier dirigeant du Moyen-Orient auquel il a parlé était le roi Abdallah II de Jordanie, dont le pays est beaucoup plus directement impliqué dans le conflit israélo-palestinien que les États du Golfe. Les relations entre la Jordanie et Israël sont également au plus bas, ce qui reflète, en partie, le mépris meurtrier de Trump et de Netanyahou pour la Jordanie en tant que gardien traditionnel des préoccupations palestiniennes.

    Il y a eu cette semaine une flambée de violence entre Israéliens et Palestiniens, déclenchée après des semaines de troubles et d’affrontements à Jérusalem. Mardi, des militants de la bande de Gaza sous blocus ont lancé l’une des plus importantes salves de roquettes jamais tirées sur Israël, faisant au moins trois morts.

    « L’assaut a été encore plus féroce à Gaza, où Israël a mené l’une de ses campagnes aériennes les plus intenses depuis la guerre de 2014 qui a englouti les parties pendant plus d’un mois », ont rapporté mes collègues. « L’armée israélienne a déclaré avoir frappé plus de 500 cibles en représailles aux tirs de roquettes depuis Gaza. Mardi soir, le ministère palestinien de la Santé a déclaré que les frappes avaient tué 30 habitants de Gaza, dont 10 enfants, et en avaient blessé environ 200 autres. »

    L’escalade a suivi la montée en flèche des tensions à Jérusalem, où les récentes marches de groupes d’extrême droite juifs suprématistes, la volonté d’Israël d’expulser les résidents palestiniens du quartier de Sheikh Jarrah à Jérusalem-Est et la répression brutale des manifestants palestiniens par les forces de sécurité israéliennes ont jeté de l’huile sur le feu. L’agitation s’est étendue aux villes situées en dehors des territoires occupés, alors que les citoyens palestiniens d’Israël se rassemblaient pour soutenir leurs frères.

    Dans ce maelström, même les pays arabes qui ont normalisé leurs relations avec Israël relâchent leur étreinte. Les Émirats arabes unis et Bahreïn ont tous deux condamné l’assaut israélien de la mosquée al-Aqsa, considérée comme le troisième site le plus sacré de l’islam, le week-end dernier, ainsi que les mesures prises pour expulser des dizaines de Palestiniens de leurs maisons à Sheikh Jarrah. Les médias sociaux des deux pays ont vu fleurir les hashtags de soutien à leurs compatriotes arabes du quartier de Jérusalem.

    À l’issue d’une réunion virtuelle des ministres des affaires étrangères de la Ligue arabe mardi, le plus haut diplomate marocain a condamné la rhétorique et les actions « haineuses » des groupes juifs d’extrême droite impliqués dans les violences à Jérusalem. Le bloc, longtemps raillé pour son inaction, a déclaré qu’il exercerait davantage de pression au nom des Palestiniens aux Nations unies et à la Cour pénale internationale, dont le procureur général a lancé en mars une enquête officielle sur les crimes de guerre israéliens présumés dans les territoires occupés.

    Anwar Gargash, un éminent diplomate émirati qui, par le passé, a critiqué ouvertement l’Iran, a exprimé sur Twitter sa solidarité avec les Palestiniens, « avec la fin de l’occupation israélienne, avec la solution à deux États et avec un État palestinien indépendant ayant Jérusalem-Est pour capitale. C’est une position historique et de principe qui ne bouge pas. » Les gouvernements d’Oman, du Qatar et de l’Arabie saoudite ont tous publié des déclarations allant dans le même sens, affirmant leur soutien à un État palestinien selon les frontières de 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale.

    Il s’agit d’une ligne traditionnelle que les gouvernements arabes invoquent souvent lorsque la violence israélo-palestinienne éclate. Mais elle est d’autant plus évidente aujourd’hui qu’elle va à l’encontre de la « vision de la paix » présentée l’an dernier par l’administration Trump avec la bénédiction de Netanyahou, qui envisageait un futur État palestinien vague et réduit, doté d’une souveraineté limitée et sans capitale à Jérusalem proprement dite. Selon l’administration Trump, les accords d’Abraham accéléreraient un réalignement de la politique régionale, dans lequel les pays arabes amis d’Israël et des États-Unis abandonneraient leurs préoccupations à l’égard des Palestiniens au profit d’une plus grande coopération avec Israël en matière de commerce et de sécurité.

    Aujourd’hui, cependant, grâce en partie aux provocations de l’extrême droite israélienne montante et à ce que la journaliste Noga Tarnopolsky, basée à Jérusalem, décrit comme l’opportunisme de Netanyahou, le sort des Palestiniens est au centre de la conversation politique mondiale. « Il faut se demander pourquoi Israël transforme la question palestinienne en sommeil en une crise qui fait rage », a observé Vali Nasr, de la School of Advanced International Studies de l’université Johns Hopkins. « Toute la stratégie d’Israël avec les Accords d’Abraham était basée sur l’argument selon lequel la question palestinienne n’était plus pertinente. Maintenant, grâce à une série d’erreurs israéliennes, elle revient en force. »

    The Washington Post, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Jérusalem, Al Qods, Al Aqsa, Maroc, Emirats Arabes Unis, Ligue Arabe,

  • Palestine/ Le cautionnement des traîtres

    Les sionistes se déchaînent. Ils ne font plus de quartier et n’épargnent ni femmes ni enfants, ni vieux. La machine militaire israélienne écrase tout sur son passage et ne fait aucune distinction, tuant et emprisonnant à tour de bras dans différentes régions de la Palestine martyrisée.

    Depuis prés d’un mois, les Palestiniens vivent le calvaire. Un calvaire qui s’est décuplé ces deux dernières semaines où les colons juifs et l’armée israélienne perpètrent tous les crimes à Jérusalem et à Ghaza. Le nombre de morts et de blessés ne cesse de s’allonger chaque jour davantage. Face à cela, le silence de la fameuse communauté internationale est étourdissant. Les plus hardis parlent et appellent à une retenue, mettant à égalité bourreau et victime, d’autres comme les Américains, font carrément l’impasse sur les atrocités israéliennes et se précipitent pour condamner les tirs de roquettes lancés par le Hamas.

    Des roquettes aveugles qui au mieux peuvent apeurés d’hypocrites sionistes, mais font rarement ou pas du tout de victimes. Alors qu’en face la machine militaire israélienne a déjà tué prés de 30 personnes, dont une majorité d’enfants palestiniens, sans que ces crimes ne soient condamnés par les bien pensants du monde d’aujourd’hui. A croire que nos vies nous les Arabes ne valent rien, alors qu’un léger blessé sioniste émeut toute la planète et les grands de ce monde.

    Une injustice qui condamne en réalité la cause palestinienne et qui indique clairement que la politique des deux poids deux mesures accompagnera tout le temps ce conflit qui dure depuis plus de 70 ans. Mais comment peut-il en être autrement, quand les Arabes eux-mêmes, sont les premiers à tourner le dos aux Palestiniens. Comment peut il en être autrement quand des traîtres au Bahreïn, aux Emirats ou au Maroc vont faire la courbette aux sionistes et leur donner la caution morale pour tuer les Palestiniens sans aucune distinction ni retenue.

    Comment peut il en être autrement quand un roi comme celui du Maroc s’enorgueillit de compter Israël parmi ses alliés, alors qu’il se prétend « Amir el Mouaminine » et président du Comité d’Al Qods, ville éternelle qu’il a salie de son nom et de sa présidence. Ce sont ces énergumènes là qui ont permis à Netanyahu de tout se permette, car il jouit du cautionnement de ces traites arabes avant de jouir du cautionnement des Américains ou des Européens.
    Mais oseront-ils ces vendus changer de politiques et de positions en arrêtant la normalisation de leur relation avec les sionistes ? Non ils ne le feront pas, car ils ont choisi leur camp et vendu leurs âmes au diable. Un diable dont ils espèrent protection et alliance dans leur conflit avec… leurs frères arabes et musulmans.

    Par Abdelmadjid Blidi

    Ouest Tribune, 12 mai 2021

    Etiquettes : Israël, Palestine, Al Qods, Jérusalem, Maroc, Emirats Arabes Unis, EAU, normalisation,