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  • France : Macron regrette des « malentendus » sur l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, histoire, mémoire, colonialisme – France : Macron regrette des « malentendus » sur l’Algérie

    PARIS, 9 novembre (Reuters) – Le président Emmanuel Macron regrette les controverses et les malentendus suscités par ses propos sur l’Algérie, a déclaré mardi un responsable français, signe que Paris pourrait chercher à apaiser les relations avec son ancienne colonie.

    Les relations entre Paris et Alger se sont gravement détériorées ces dernières semaines après que M. Macron a remis en question l’existence d’une nation algérienne avant la domination coloniale française et a déclaré que le « système politico-militaire » algérien avait réécrit l’histoire de sa colonisation par la France sur la base d’une « haine de la France ».

    Cela a incité Alger à fermer son espace aérien aux combats militaires de la France au Mali voisin et à rappeler son ambassadeur.

    Le président algérien Abelmadjid Tebboune a déclaré samedi qu’il ne ferait pas le premier pas pour apaiser les tensions, déclarant au magazine allemand Der Spiegel que Macron avait « ouvert un vieux conflit d’une manière complètement ridicule ».

    Les relations entre les deux pays sont marquées par le traumatisme de la guerre d’indépendance de 1954-1962, au cours de laquelle le pays d’Afrique du Nord a rompu avec la France. Des centaines de milliers d’Algériens ont été tués et les deux camps ont eu recours à la torture.

    S’adressant aux journalistes avant une conférence sur la Libye vendredi, à laquelle Tebboune a été invité, un responsable de la présidence française a déclaré qu’Alger était un acteur clé dans la région et que Macron souhaitait qu’il y participe.

    Le responsable a cherché à exprimer les regrets de Macron suite aux commentaires qu’il avait faits à un groupe de jeunes qui travaillaient sur les différences historiques entre les deux pays.

    « Le président regrette les controverses et les malentendus générés par les propos rapportés et j’ajouterai que le président Macron a le plus grand respect pour la nation algérienne, son histoire et la souveraineté de l’Algérie », a déclaré le responsable.

    « Il est fortement attaché au développement de nos deux pays de manière bilatérale au bénéfice des populations algérienne et française et aussi pour relever le grand défi régional, à commencer par la Libye. »

    Macron a fait pression pour plus de transparence concernant le passé de la France avec l’Algérie et a commandé un rapport à l’historien Benjamin Stora. Il a appelé à la création d’une commission de vérité sur la guerre, mais le dirigeant français a exclu de présenter des excuses officielles.

    Reuters, 09/11/2021

    #Algérie #France #Macron #Colonialisme #Mémoire #Histoire

  • L’Algérie se tourne l’Italie et l’Allemagne

    Tags : Algérie, Allemagne, Italie, France, Emmanuel Macron, Mémoire, colonialisme, histoire,

    DIA-08 novembre 2021: La sortie médiatique du président de la République Abdelmadjid Tebboune pour corriger la France, coïncide avec la visite d’Etat qu’effectue le président italien en Algérie, à la tête d’une importante délégation. En ce sens, la France continue de payer les frais des déclarations irresponsables de son président, Emmanuel Macron.

    Ainsi, au moment où l’Algérie signe des accords de coopération avec l’Italie et accueille son Président pour une visite d’Etat de deux jours, le Président Tebboune descend en flammes Macron dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Dier Spiegel.

    La synchronisation de ce coup dur de la part de l’Algérie à la France est parfaite, quand on sait que l’Allemagne et l’Italie sont d’éternels rivaux pour ne pas dire ennemis de la France !

    Ce samedi le Président Tebboune a accueilli à Alger son homologue italien Sergio Mattarella.

    A cette occasion, trois accords dans les domaines de l’Education, de la Justice et de la sauvegarde du patrimoine culturel ont été signés entre les deux pays.

    Il s’agit d’un accord d’ouverture d’une école internationale italienne à Alger, la signature d’un protocole de jumelage entre les Ecoles supérieures de la magistrature d’Algérie et d’Italie et un accord-cadre signé entre l’Ecole nationale supérieure de sauvegarde du patrimoine culturel et sa restauration de Tipasa (Alger) et l’Institut central de la restauration de Rome (Italie).

    Le président italien a qualifié les relations avec l’Algérie de “solides” et de “stratégiques”, affirmant que son pays travaille dans le sens de les renforcer et de les consolider davantage.

    Pour ce qui est de l’Allemagne, le Président Tebboune, a mis en exergue, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, le “potentiel” existant dans la coopération entre les deux pays et a fait état de “grands projets” de partenariat en perspective.

    “Je voudrais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Un établissement qui couvre toutes les spécialités de la médecine”, a-t-il précisé, soulignant que l’Algérie serait disposée à financer une “grande partie” de ce projet.

    Le président Tebboune s’est félicité de la qualité des relations politiques entre les deux pays. “Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, et il n’y a jamais eu de désaccord sur la politique étrangère”, a-t-il souligné.

    En revanche dans ce même entretien, le Président Tebboune n’a pas ménagé la France, qualifiant les propos d’Emmanuel Macron sur l’Algérie de “très graves”.

    “Quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”, a indiqué le Président Tebboune dans cette interview, soulignant qu’il “ne s’agit pas d’un problème personnel (avec Macron), mais d’un problème national”.

    “L’on ne touche pas à l’Histoire d’un peuple et on n’offense pas les Algériens”, a-t-il dit, qualifiant les propos de Macron de “vieille haine”.

    “Macron a relancé complètement et inutilement une vieille querelle”, a précisé le chef de l’Etat, faisant observer que “si le journaliste d’extrême droite Eric Zemmour tenait de tels propos, personne n’y prêterait attention, mais quand un chef d’Etat déclare que l’Algérie n’était pas une nation à part entière, cela devient très grave”.

    Interrogé sur la question de la Mémoire, le président de la République a indiqué que “l’Algérie n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour des événements qui se sont déroulés en 1830 ou en 1840, mais exige une reconnaissance pleine et entière des crimes commis par les Français”.

    “Macron l’a déjà fait quand, en 2017, il avait déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité”, a ajouté le Chef de l’Etat, relevant que “les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane en 1944 et que ce massacre est encore commémoré à ce jour”.

    Pour M. Tebboune, “il y a des dizaines d’Oradour-sur-Glane en Algérie où les Français avaient amené les habitants de nombreux villages dans des grottes et y ont mis le feu pour les asphyxier”.

    A une question sur une éventuelle réouverture de l’espace aérien aux avions militaires français, il a répondu en affirmant: “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger, désormais ils devront voler 9 heures au lieu de 4. Toutefois, nous sommes disposés à faire une exception pour secourir les blessés”.

    Mieux encore, le président de la République a afirmé qu’il ne fera pas le premier pas pour une éventuelle réconciliation avec Macron au risque de perdre son estime auprès des Algériens.

    Amir Hani

    Dernières infos d’Algérie, 08/11/2021

    #Algérie #France #Emmanuel #Macron #Histoire #Mémoire #Colonialisme

  • Crise diplomatique Algérie-France: Partie pour durer

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, colonialisme, mémoire,

    Dans son interview au journal allemand Der Speigel, le président Tebboune a laissé entendre que le retour à la normale dans les relations algéro-française n’est pas pour demain.

    Rythmées par des turbulences cycliques, les relations entre Alger et Paris, fortement tendues après les propos d’Emmanuel Macron, début octobre, ne risquent visiblement pas de s’arranger de sitôt.

    La crise est même partie pour s’installer dans la durée. Les dommages infligés par les propos d’Emmanuel Macron aux relations entre les deux pays ne sont pas de nature à apaiser les tensions entre les deux capitales et encore moins à envisager un retour de sérénité dans l’immédiat tant que le président français n’aura pas fait amende honorable.

    C’est en substance ce qui ressort des propos d’Abdelmadjid Tebboune à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. “Je ne serai pas celui qui fera le premier pas”, a prévenu Abdelmadjid Tebboune. “Sinon, je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national”, a-t-il dit.

    “Aucun Algérien n’accepterait que je contacte ceux qui nous ont insultés”, a-t-il encore ajouté. Non seulement, le chef de l’État exclut un “contact de sa part”, mais il exclut également une perspective de dénouement à court terme en évoquant, notamment, le maintien de la fermeture du ciel aux avions militaires français qui se rendent au Mali.

    “Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre”, a répondu Tebboune à la question du journaliste avant de concéder qu’une “exception” serait faite pour “le sauvetage de personnes blessées”. “Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant”, a-t-il tranché, accusant Emmanuel Macron d’avoir “porté atteinte à la dignité des Algériens”.

    Ces propos, après ceux de Ramtane Lamamra ayant dénoncé une “faillite mémorielle qui est malheureusement intergénérationnelle chez un certain nombre d’acteurs de la vie politique française, parfois au niveau le plus élevé” et le communiqué officiel dénonçant des “propos irresponsables” et “une ingérence dans les affaires intérieures” traduisent de nouveau la colère, toujours à fleur de peau, d’Alger qui n’est visiblement pas prête à digérer la sortie de piste du président français.

    D’ailleurs, même le plaidoyer de Macron en faveur de l’apaisement n’a pas eu d’effet sur l’attitude des dirigeants algériens. Très attendue, sa récente sortie à l’occasion des événements du 17 Octobre où il s’est contenté d’un communiqué dénonçant des “crimes inexcusables” n’a pas réussi non plus à apporter la sérénité peut-être espérée.

    À l’examen des propos d’Abdelmadjid Tebboune, notamment en assurant que l’Algérie n’est pas tenue par l’obligation de “coopérer”, Alger envisage même de revoir en profondeur ses rapports avec l’ancienne puissance coloniale.

    C’est peut-être ce qui explique, par certains égards, cet accueil en grande pompe réservé au président de la République italien et les louanges de Tebboune à l’égard de la chancelière Angela Merkel. Cela sans compter sur ses relations déjà privilégiées avec la Chine et la Russie, ou encore la Turquie. Peut-on pour autant parler d’un point de non-retour ? Compte tenu du poids et de la dimension autant historique qu’humaine qui lient les deux pays, il paraît très peu probable, voire impossible, de concevoir un divorce entre les deux pays.

    Mais combien de temps encore la tension et le froid vont-ils durer ? Si pour l’heure, aucun signe n’indique que la relation retrouvera son état normal dans l’immédiat, il apparaît clair qu’elle risque de prendre plus de temps que prévu, particulièrement avec les chamboulements géopolitiques qui s’opèrent dans la région et le contentieux mémoriel toujours vif.

    Karim K.

    Liberté, 08/11/2021

    #France #Algérie #Macron #Tebboune #Histoire #Mémoire #Colonisation

  • Une alliance se forme contre l’Algérie

    Tags : Algérie, Maroc, France, Israël, Emmanuel Macron, Rothschild,

    Les chefs de la diplomatie israélienne et marocaine ont signé des accords portant notamment sur la coopération politique, l’aviation et la culture, lors de la première visite au Maroc d’un haut responsable israélien, sept mois après la normalisation des relations entre les deux pays.
    Le lecteur large d’esprit doit garder une chose à l’esprit, qu’Emmanuel Macron, avant qu’il soit désigné par la finance internationale président de la France, il était un banquier d’affaires chez les Rotchilds ? « Un élément valable et prometteur pour assurer la mission de la présidence de la république et réussir d’autres alliances », ce qui sera précieux pour les Rotchilds? Les succès de ce genre d’intrus sont extrêmement précieux pour nouer des alliances futures et pour avoir un impact immédiat sur l’économie mondiale par ceux qui se sont engagés dans le travail de banquiers.

    Juste pour comprendre, comment un ordre devrait-il être désigné si une personne est à la fois un initié et un actionnaire important dans l’échiquier politique international? Sinon, à quoi peuvent bien servir les contrats et les protocoles de confidentialité et de non-divulgation dans la politique des banquiers?
    En conséquence, comme agent provocateur le président français, Emmanuel Macron, fut désigné par les règles des jeux du plus fort, les politiques n’étant que leurs marionnettes, président informel de l’alliance tripartite dirigée contre l’Algérie. A première vue, il s’est posé la question se savoir comment allons-nous renverser Abdelmadjid Tebboune le président Algérien? Comment arrêterons-nous l’Algérie?


    Telles étaient les questions qui tourmentaient l’esprit du président Macron . Il n’a pas daigné penser : «La France menace l’Algérie de l’étranger, en vain. Nous attaquons via le MAK, en vain. Nous redessinons les frontières des peuples de la région, en vain. Peu importe à quel point nous soutenons l’opposition berbéro-sioniste, nous ne pouvons pas arrêter l’Algérie. Qu’y a-t-il à faire et comment le faire? « Devrions-nous déclencher un conflit entre l’Algérie et le triumvirat dont je suis président? Devrions-nous conspirer intérieurement ?
    Il ne fait aucun doute qu’il pensait : « Si seulement nous pouvions s’accaparer de l’Algérie en Méditerranée, si seulement nous pouvions la forcer à un jeu fatal, dont elle ne peut s’échapper, si seulement nous pouvions la faire s’affronter avec l’Israël et toute l’Europe.

    Si nous pouvions mobiliser tous les agents provocateurs, groupes d’influence occidentaux- autochtones, et investir dans des complots internes, serions-nous peut-être victorieux ? »
    Pourquoi Macron, n’avait-t-il pas déclaré que la construction de l’Algérie comme nation est un phénomène à regarder ? Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française? Ça, c’est la question », déclarait-il. Les algériens, la qualifiant d’acte d’agression qui, par ses caractéristiques, sa gravité et son ampleur, constitue une violation manifeste. N’était-il pas exacte qu’avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la recolonisation de l’Algérie? Plutôt que de se retrancher derrière le fait que la France est accusée de crimes graves?

    Il est possible d’observer cette désignation et les préparations conçues pour cet objectif dans tous les domaines : en politique intérieure, en économie, dans les opérations visant la psychologie sociale des algériens, dans les relations avec l’occident et les tensions avec la nouvelle alliance tripartite créée à l’effet d’arrêter l’Algérie, tant en raison de son importance géostratégique que pour les différents enjeux qu’elle représente.

    Renversez Tebboune et arrêtez l’Algérie.
    Tel sont les slogans du complot de la tripartite ?
    Pour mieux comprendre cette équation, il suffit seulement de considérer la position des pays et des puissances dans le système international, les positionner correctement, interpréter les développements conformément à la carte des puissances et aux confrontations de puissance révélera même leurs pensées et leurs idées non exprimées. Surtout qu’on n’a déjà vu ça avec le conflit opposa l’Égypte et une alliance secrète actée par le protocole de Sèvres, dont les entretiens se sont tenus du 21 au 24 octobre 1956, formée par la France, le Royaume-Uni et l’État d’Israël, à la suite de la nationalisation du canal de Suez par l’Égypte le 26 juillet 1956.

    Il est bien connu que l’histoire se répète toujours comme une farce ou comme une tragédie. L’agenda qu’ils poursuivent en collaboration avec certains groupes politiques parmi nous, ainsi que la mentalité de ces mêmes groupes, se révèle. Ce n’est, en aucun cas, affilié à la politique intérieure. Il ne s’agit en aucun cas d’une poursuite politique innocente. Tous les projets sont construits sur le principe fondamental de « renverser Tebboune et d’arrêter l’Algérie ».
    Si au début de son mandat en Algérie en tant que président de la république, il était favorablement accueilli par la communauté internationale comme le « représentant légitime du peuple algérien» dans le monde, l’approche des médias français vis-à-vis de son personnage, a progressivement évolué dans un sens extrêmement négatif voire caricatural.

    Aujourd’hui injustement décrit comme « Président imposé par l’armée», le véritable homme fort du pays n’est pas « le président Tebboune », mal élu en décembre 2019, mais « le chef d’état-major Saïd Chengriha » et derrière lui « les décideurs » militaires qui, sous une forme ou une autre, accaparent le pouvoir depuis des décennies ». Il est présenté au même titre que le président russe Poutine comme un président « populiste » qui ne respecte pas la démocratie et les droits de l’homme mais qui n’agit qu’à des fins politiques et électoralistes.

    C’est ainsi à son sujet que nous assistons aux pires manipulations. Ses propos et discours sont souvent détournés pour mettre en avant un personnage haineux et radical, comme le montre clairement les médias mainstream à la solde du Quai d’Orsay et de ses alliés, au nom de prétendues violations des droits de l’homme.
    Ses prises de position courageuses sur l’actualité internationale créent de la matière à exploiter : de l’affaire du Sahara occidental au statut de Jérusalem « capitale éternelle des palestiniens », la guerre civile en Lybie, des attentats terroristes dans le monde aux tragédies mondiales comme l’accueil des réfugiés subsaharien et syrien ou encore le grand jeu auquel s’adonne Paris avec ses anciennes colonies, des projets extraordinaires qu’il met en place en Algérie aux partenariats qu’il développe dans le monde, Tebboune se démarque clairement de la France.

    L’Algérie se bat sur deux fronts majeurs

    L’Algérie se bat sur deux fronts majeurs : les pressions étrangères, ainsi que les interventions visant à la décourager, l’effrayer et l’arrêter. Auxquelles, il faut ajouter les tentatives sournoises de certains groupes politiques de promouvoir ces soucis à l’intérieur de la forteresse en appelant à renforcer la coopération et l’intégration avec l’axe du mal dans lequel, se trouve l’alliance dirigée contre nous dans sa sale guerre de nature coloniale.
    Ces deux fronts ont subi une défaite dans tous les domaines depuis la tentative d’exploiter le « Hirak béni » en 2019 à des fins géopolitiques. Ils ont été vaincus à l’est, au sud, à l’ouest, en Méditerranée et à l’étranger où il y a une forte diaspora algérienne jalouse des intérêts suprêmes du pays. Plus important encore, ils ont fait face à une défaite « intérieure » Dans l’assassinat de « Djamel Bensmain » survenu alors que la région faisait face depuis trois jours à d’immenses incendies qui ont fait 90 morts et d’énormes dégâts matériels.

    Maintenant, leurs préparatifs pour la grande attaque finale sont clairs. Même s’ils seront de nouveau vaincus, l’attaque lancée sera d’une immense destruction. A contre-courant, l’Algérie se prépare en réponse à toutes ces menaces nouvellement révélées.
    L’Algérie répondrait aux attaques, ainsi que le reste du monde, avec le potentiel des ondes de choc bien au-delà de nos frontières, qu’elle continuera entretemps de briser l’ordre mondial existant à travers une résistance extraordinaire. L’Algérie produira des étonnements à cet égard, pour nous éviter des surprises désagréables au vu du résultat ou y remédier si cela se produit. Elle gâcherait les plans mis à contribution dans l’élaboration des plans d’action, par une pléiade de génie algériens de talents.

    L’Algérie doit continuer telle quelle, et le fera, car c’est le retour de l’héritage politique, s’étalant sur des siècles, Il s’agit de la plus grande distinction honorifique du pays depuis sa sortie des griffes de ceux qui gèrent la mort? L’influence de l’histoire et de la géographie de l’Algérie, dans les frontières les plus larges du continent ont dépassé les mensonges et les affabulations du makhzen et de son royaume. La configuration de l’Algérie dans le contexte actuel a dépassé les puissances coloniales. La plus grande surprise du 21ème siècle sera celle de l’Algérie nouvelle. Ces revendications ne peuvent être remises en causes. C’est une nation de missions émergentes, dont l’histoire est marquée par la persécution et la souffrance.

    Ce « front » a été construit contre l’Algérie
    Franchement, le partenariat entre l’organisation terroriste de Rachad et du MAK, qui visait à détruire le pays, n’est pas une alliance politique. Ce partenariat est un front qui a été établi par la volonté de l’axe du mal au sein duquel se trouve au bord du désespoir, l’alliance composée de la France de l’entité sioniste d’Israël et du makhzen marocain dans notre région et non dans quelque endroit lointain. Son objectif le plus ultime est d’arrêter l’Algérie, de la diviser et de la réduire.

    L’« opposition conservatrice » rejoignant ce front représente la même notion. Ceux qui se sont détournés de l’héritage politique national sont passés au front des projets multinationaux. Une alliance de partis politiques a été conçue pour arrêter l’Algérie conformément aux priorités des organisations terroristes. Il s’agit d’une façade interne. C’est l’arme priviligiée de ces trois larrons pour « renverser Tebboune et arrêter l’Algérie».
    Nous sommes dans une période où nous devons être « défensifs et offensifs ». Nous l’avons déjà fait, nous le ferons donc à nouveau, Si l’on veut activement transformer un conflit, il convient de se concentrer sur le niveau où se situe le problème. Nous répondrons aux attaques par des attaques, aux infractions par des infractions et aux menaces plus sophistiqués par des interventions encore plus sophistiqués, prévues par des lois internationales d’une manière indépendante, impartiale et juste. Et du principe de responsabilité doit être pleinement appliqué par toutes les forces en présence.

    Toute tentative qui entraverait l’Algérie à l’intérieur et dans la région sera stoppée. L’Algérie dispose à la fois la détermination et le pouvoir de le faire. L’Algérie doit achever les travaux qu’elle avait entrepris dans le grand sud. Elle doit purger les trois principales zones chaudes enjambant ses frontières des menaces marocaines, des troupes libyennes de Haftar et des djihadistes du Sahel, sources de tous les maux. Ce sont là les principales menaces de l’Algérie auxquels, elle doit faire face. Ces zones doivent être dégagées de la présence des terroristes présents.
    Ils se préparent maintenant à frapper l’Algérie à partir de ces zones, auxquelles le pays est confronté quotidiennement avec les forces assaillantes implantées aux quatre points cardinaux. Les préparatifs sont actuellement en cours pour une nouvelle opération. Nous ne devons jamais hésiter à utiliser davantage la force si c’est nécessaire pour faire régner la paix et assurer le respect des droits des algériens. Notre réplique à ces menaces permettra non seulement de nettoyer la région de la présence des terroristes, mais aussi d’arrêter les pressions exercées sur nous et de gâcher la moindre occasion de trouver un compromis avec les assaillants. Ces ripostes nous feront gagner le XXIe siècle. L’Algérie deviendra certainement l’une des dix premières superpuissances mondiales.
    Ni la France ni encore moins l’Israël n’ont la capacité nécessaire d’arrêter l’Algérie. Compte tenu du risque qu’ils encourent, ils ne pourront pas le faire, car on ne leur donnera pas de répit. Le Maroc ne peut pas arrêter l’Algérie. Une fois que les risques qu’il devra prendre sont soigneusement étudiés, il se prononcera contre. C’est sur ces avancées qu’il faut s’appuyer pour être une superpuissance continentale.

    Nous avons besoin de déclarations audacieuses! Frappez-les là où ils s’y attendent le moins !
    Les périodes extraordinaires nécessitent des déclarations complètes, même dans les domaines militaires, politiques de bonne volonté à des mesures concrètes afin d’accélérer les progrès sur le terrain et de contribuer ainsi à la réalisation du mandat. Des positions essentielles qui transcendent les préoccupations mondaines doivent être adoptées. Des déclarations fortes doivent être faites contre le marmitage médiatique de la perception mentale et environnementale.

    Ces déclarations doivent être des actions bouleversantes et révolutionnaires qui arrêteront toutes les forces assaillantes dans leur élan et leur effort commun. Le peuple courageux de l’Algérie doit laisser derrière lui toutes ses vendettas personnelles et produire des réponses historiques à cette confrontation qui se transforme en un conflit contre nous.

    C’est nécessaire car un jeu visant à briser la volonté de l’Algérie se joue à toutes les échelles. Une tempête de chaos, basée sur la trahison intérieure, est en train d’être cultivée.
    Alors qu’ils sont occupés à mettre en œuvre leur plan pour « arrêter l’Algérie », nous devons développer des ondes de choc qui les arrêteront dans leur empressement et enthousiasme contre l’Algérie. Nous devons agir là et au moment où ils s’y attendent le moins.
    C’est le résultat inévitable

    Si le pays est capable d’atteindre ses objectifs majeurs, il établirait un système politique fort qui mènerait de profondes réformes structurelles dans l’économie et la société, aboutissant à l’Algérie comme une véritable puissance régionale en Afrique du Nord et en Méditerranée occidentale. Élargirait les horizons d’influence extérieure de l’Algérie sur les plans militaire, économique et culturel à l’ensemble de l’Algérie.
    En effet, l’un des éléments qui font que des nations soient des nations, ce sont ces victoires dans leur histoire qui sont marquées par les douleurs, les âmes et le sang à la lumière de l’Algérie. Nous savons que notre patrie millénaire n’est pas une roseraie sans épines, nous passons presque chaque jour à lutter.

    Nous payons le prix de garder et de faire de ces terres une patrie depuis mille ans. C’est un fait que lorsque nous voyons ce qui s’est passé dans les régions d’Afrique et d’Asie au cours des dernières années, nous obtenons notre récompense en sauvant notre unité, notre solidarité, notre fraternité, notre État et notre avenir.
    Depuis le 22 février 2019, l’Algérie est le pays qui a accumulé le plus de puissance, développé le plus son champ d’activité, surpris le plus le monde, suscité la curiosité de plus d’un spectateur. Elle s’est demandé quelle serait-elle alors sa prochaine étape?

    L’Algérie n’a jamais ralenti ses efforts pendant la période de pandémie. Elle n’a jamais freiné son avancement et sa capacité de soutenir son rythme de développement. Elle a toujours luttée contre la pandémie et à la dépression économique mondiale causée par l’épidémie. Ce sont des signes précurseurs d’une grande nation et selon toute vraisemblance, elles inquiéteraient beaucoup ses ennemis qui causaient tant de désordres dans la société.
    Pourquoi cette alliance est dirigée contre l’Algérie ?

    La réponse à la question : Pourquoi une telle alliance franco-israélienne et du makhzen marocain contre l’Algérie ? Tient, pour une large part, dans les points évoqués ci dessus.
    Aux yeux de la « France et de ses alliés se trouvant dans l’alliance», l’Algérie a commis dix (10) «fautes impardonnables» :
    1 – Elle entretient de trop bonnes relations avec la Russie, pays dans lequel elle forme les officiers de son armée depuis fort longtemps et auquel elle achète beaucoup de matériels militaires majeurs (dont les fameux S 300-400) ( Sukhoi 30-34 et bientôt 57).

    2 – Elle entretient de trop bonnes relations avec l’Iran, ennemi désigné des USA et d’Israël, et, par conséquent, pas vraiment ami du Maroc et de la France, derrière des discours hypocrites et trompeurs, n’ont rien fait d’efficace pour remplir leurs engagements dans l’affaire du Sahara occidentale.
    3 – Contrairement à la gouvernance de plusieurs pays arabes (dont le docile Maroc, son voisin), l’Algérie novembriste a refusée de rejoindre la grande coalition saoudienne, soutenue par les occidentaux, dans son intervention armée au Yémen.

    4 – En outre, depuis le début du conflit syrien la gouvernance d’Algérie libre et indépendante a entretenue de bonnes relations avec celle de Bachar el Assad en Syrie et refusé de participer à la curée et au démembrement de ce pays programmé par les occidentaux et certains de leurs alliés arabes au profit de l’État hébreu.
    5 – Enfin, l’Algérie des principes de novembre reste l’un des derniers bastions arabes dans la défense de la cause palestinienne. Chacun peut comprendre que cette position indispose l’État hébreu et alliés qui peuvent y voir un obstacle sérieux au « deal du siècle ».

    6- Quant à la France et à l’État hébreu, la fin de la Guerre d’Algérie peut être considérée comme la grande ligne de partage du temps dans leurs relations. Car entre les deux nations, rien ne sera alors plus jamais comme avant…
    7- Enfin, économiquement, une Algérie française aurait été aussi, pour Israël, un tremplin économico-commercial, mais aussi diplomatique vers l’Afrique noire (chose dont l’État hébreu s’est finalement aisément passée puisque son implantation commerciale et économique, mais aussi diplomatique sur le continent africain a été un succès). Mais surtout, n’oublions pas que la France était sur le point de devenir une puissance pétrolière et gazière grâce au Sahara, cet immense espace stratégique offrait lui aussi des possibilités inestimables dans les domaines de la recherche nucléaire mais aussi spatiale. Tous ces avantages qui, du fait des liens très étroits entre les deux pays, auraient bien sûr inévitablement profité à l’État hébreu, lui qui est dépourvu de ressources naturelles.
    8-Israël a longtemps considéré la France comme un sein maternel, omniprésent et inépuisable. Mais cet État nourrisson a été brutalement sevré de la région par l’Algérie.

    9- La fin de la Guerre d’Algérie et le rétablissement de relations diplomatiques de l’Algérie avec la majeure partie des pays arabes dès l’issue du conflit ont de quoi inquiéter la position « franco-israélienne» … En effet, pour ces deux larrons en foire et surtout leur maintien en Afrique du nord, revêtaient une importance capitale.

    10- lorsqu’on parle de l’Algérie, de nombreuses autres questions importantes entrent en jeu dont notamment, le soutien franco-marocain porté aux déserteurs, opposants et Hommes politiques poursuivis par la justice algérienne, préférant se rendre dans ses pays notamment pour y trouvés refuge est pour l’argent volé et pour leur besoins vitaux, l’Islam, les sujets relatifs à la migration, au terrorisme et à la sécurité des frontières, tous étant des sujets d’actualité de première importance

    Tarek Benaldjia

    #Algérie #Maroc #France #Israël #Rothschild

  • Algérie-France : Le président Tebboune persiste et signe

    Tags : France, Algérie, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, histoire, mémoire, colonialisme,

    Si l’escalade politique et médiatique entre l’Algérie et le France, qui a ponctué pendant plusieurs semaines les relations (historiquement tumultueuses) entre les deux pays, nous assistons ces derniers jours à une baisse palpable de tension, comme si entre Alger et Paris on a pris conscience de la nécessité de tempérer les ardeurs belliqueuses. Pour autant, les choses vont encore attendre longtemps avant de se normaliser, du moins en se fiant aux propos du président Tebboune, dans son entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel dans lequel il s’est longuement attardé sur la nouvelle crise politico-diplomatique entre l’Algérie et la France. « Les déclarations du président Macron sont extrêmement graves en cela qu’elles remettent en cause l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française en 1830 », fait valoir le président Tebboune pour qui « jamais au grand jamais nous n’accepterons une quelconque remise en cause de notre Histoire, ni une quelconque atteinte à l’honneur de notre peuple ».

    Loin de décolérer, le chef de l’Etat estime que « les déclarations du président français ont causé beaucoup de tort aux relations bilatérales », l’accusant en outre « d’avoir cherché délibérément à faire mal à l’Algérie, à son peuple et à son histoire, lors d’une rencontre à l’Elysée au cours de laquelle il avait reçu les descendants des Harkis et des pieds- noirs avec la complicité du journal Le Monde ».« C’est une des pires phases de nos relations bilatérales depuis quinze ans » insiste le président Abdelmadjid Tebboune qui accuse une bonne partie de la classe politique, intellectuelle et médiatique française « d’avoir encore sur l’Algérie un regard néo-colonial , alors que « nous nous apprêtons à célébrer cette année le 60 ème anniversaire de note indépendance, le 5 juillet prochain ».

    Le président Tebboune a rappelé dans les colonnes du journal allemand, les mesures qu’il avait prises en réaction aux propos agressifs et inélégants de son homologue français, citant le rappel de l’ambassadeur à Alger ainsi que l’interdiction de survol du territoire algérien par les avions militaires français engagés dans le cadre de l’opération Barkhal au Mali. Si les propos du président français constituent en quelque sorte l’étincelle qui a provoqué la déflagration, des dossiers de fonds sont à la base de la crise actuelle, notamment la question de la mémoire, la question des visas ( à la lumière des Accords de 1968) , les échanges économiques et le très sensible dossier du Sahara occidental avec la partialité de la France en soutenant le plan marocain de « large autonomie interne » au détriment du référendum sur l’autodétermination soutenu par l’Algérie et l’ONU. Trop de nuages en somme pour espérer une nouvelle embellie d’autant que le président algérien reste ferme en assenant sans ambages ni afféteries diplomatiques que « Je ne serai pas le premier à prendre l’initiative (N.D.L.R pour relancer les relation bilatérales), sinon je perdrai (le soutien NDLR) du peuple algérien ».Car, a conclu le président Tebboune ,l’enjeu « dépasse la personne du président de la République, c’est toute la nation algérienne qui est au centre de la problématique »

    H. Khellifi

    L’Est Républicain, 07/11/2021

    #Algérie #France #Tebboune #Macron #Colonialisme #Histoire #Mémoire

  • L’axe fragile Paris-Londres

    Tags : Union Européenne, France, UE, Royaume Uni, AUKUS, Emmanuel Macron,

    Les différends successifs du Royaume-Uni avec la France exacerbent la faiblesse de la cohésion interne de l’Union européenne.

    Un homme de sa noble formation universitaire (Oxford) comme Boris Johnson connaît sans doute la vieille expression latine pacta sunt servanda, selon laquelle les pactes lient : c’est l’un des principes les plus importants du droit et l’un des piliers de la civilisation occidentale. Mais il est inhabituel de voir à quelle fréquence il est nécessaire de le rappeler à la Première ministre britannique, qui est engagée dans une bataille constante avec l’Union européenne au sujet de l’accord commercial post-Brexit. Cette fois-ci, le différend entre Londres et Paris concerne apparemment les licences permettant aux pêcheurs français de pêcher dans les eaux britanniques de la Manche, mais il y a quelque chose de plus profond et de plus grave à l’œuvre ici : c’est un nouveau symptôme de la détérioration des relations entre les deux pays et cela exacerbe un climat de suspicion à l’égard de Londres qui s’est répandu sur tout le continent, comme c’était déjà le cas avec le différend contractuel que l’UE a eu pour l’achat du vaccin contre le covid.

    La gravité du désaccord avec Paris dépend de la participation du Royaume-Uni à l’Aukus (le pacte de défense annoncé par l’Australie, le Royaume-Uni et les États-Unis le 15 septembre). Cet accord a fait perdre à la France un lucratif contrat de fourniture de sous-marins d’attaque à l’Australie. Outre l’exclusion du pacte et la déloyauté du pacte lui-même, l’Aukus a montré l’énorme vide géopolitique que représente l’Europe dans le monde. Le silence ostensible de l’UE après l’annonce de l’accord révèle une fois de plus les divisions internes de l’Europe en matière de politique étrangère. Elle n’a pas non plus servi à rappeler à l’Allemagne la nécessité d’inverser le déclin de sa puissance militaire et de renforcer l’autonomie stratégique de sécurité au sein même de l’UE.

    Les conséquences de l’affaire Aukus et du différend sur les droits de pêche vont plus loin que de simples déchirements réversibles, car elles impliquent la rupture de la confiance entre deux grandes nations, la France et le Royaume-Uni. Il montre l’aliénation du monde anglophone par rapport à l’UE et une division de l’Occident, qui a cessé de se penser et de se percevoir comme un bloc partageant des valeurs et une vision du monde communes. Outre l’érosion des liens amicaux qui ont uni les nations occidentales, l’Aukus entraîne un degré supplémentaire d’éloignement car il entérine la rivalité des États-Unis avec la Chine et approfondit encore la division interne de l’Occident. Le réalignement géopolitique des États-Unis autour de l’anglosphère se produit en même temps qu’ils se distancient du monde euro-atlantique, tout en entraînant Londres dans une course qui ne peut qu’affaiblir l’Union européenne elle-même.

    El Pais, 08/11/2021

    #France #Union_Européenne #UE #Royaume_Uni #AUKUS #Etats_Unis #Sousmarins #Brexit

  • Les mensonges de M. Zemmour

    Tags : France, Eric Zemmour, extrême droite, Algérie, Colonialisme, Histoire, Mémoire,

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle ! M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !

    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !
    Encore un «méfait» de l’indépendance !

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    La dernière blague de M. Zemmour : la France a laissé en Algérie des hôpitaux, des routes, des écoles, etc. alors que les Turcs n’ont rien laissé du tout. Sur la seconde partie, je suis entièrement d’accord avec M. Zemmour : hormis prendre les impôts, épouser les belles Algériennes et utiliser le port d’Alger au profit des guerres ottomanes, les Turcs s’en f… royalement des Algériens. Mais nos tribus vivaient sur leurs terres qui n’avaient pas été volées. Car l’occupation turque ne fut pas une colonisation de peuplement ! En plus clair, si la France a construit hôpitaux, routes et écoles, ce n’était pas pour nos gueules ! Dépossédés de leurs terres, ruinés, affamés, massacrés, les Algériens vivaient en marge de la civilisation… Les réalisations françaises qui font la fierté de M. Zemmour étaient destinées aux Français !
    C’est l’indépendance qui donna au peuple algérien, dans son ensemble, l’accès au progrès social et au confort moderne. Pas la colonisation ! Pas du tout !

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    M. Zemmour, qui joue un one man show intitulé : «je suis candidat mais je ne le sais pas encore !», continue de multiplier les fausses vérités. Ainsi, il affirme que les parents des immigrés maghrébins, «venus des gourbis de leur bled, ont bénéficié de logements décents dès leur arrivée en France». Totalement faux ! Cette main-d’œuvre malléable et corvéable à merci, dont usait et abusait la France pour ses chantiers, n’a jamais pu accéder au stade de la dignité humaine. Parqués dans des foyers de triste mémoire, quand ils n’étaient pas entassés dans des bidonvilles aux noms qui sonnent comme une flagrante injustice dans la mémoire collective, ces immigrés n’ont accédé à des cités modernes qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Mais leurs problèmes de fond sont loin d’être réglés. Et la solution ne viendra sûrement pas d’un raciste nommé Éric Zemmour !
    Un conseil : rendez visite aux derniers chibanis. Ils vous raconteront…

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    M. Zemmour se considère comme un exemple parfait de l’étranger devenu français qui a su parfaitement s’intégrer dans son nouveau pays. Selon lui, ceux qui tiennent à garder leur identité d’origine seraient de mauvais citoyens. Et il va plus loin : ce semblant de pays d’où il vient (l’Algérie) a été inventé par la France ! Je laisse le soin aux psys d’analyser ce reniement extrême mais j’y lis les dégâts d’une idée fixe, une obsession : je suis tellement français et j’aime d’un amour fou la France et rien d’autre que même le territoire de mes aïeuls n’existe que grâce à… la France !
    À croire que le consul de France, et tous les autres diplomates en mission à Alger, du Moyen-Age jusqu’à 1930, se trouvaient sur une terre inconnue ! J’ai déjà cité Voltaire pour répondre à une bêtise semblable proférée par Macron. Le célèbre penseur français citait les grands philosophes de Madaure qu’il situait dans la régence d’Alger et pas en Papouasie Nouvelle ! Il se désolait que notre pays ne soit connu que par ses corsaires et pas par les lumières de Madaure qui, selon lui, constituèrent la «première école de philosophie après Atlas».

    L’Algérie existe en tant que peuple et État depuis l’Antiquité (Massinissa, Jughurta, Juba, Kahina, etc.) Si Macron et Zemmour font référence au nom «Algérie», il est certain que notre pays ne portait pas cette appellation, comme les territoires des Francs, Alamans, Burgondes, Wisigoths, n’étaient pas encore la France, ni la Lombardie, le Piémont Vénétie et la Sicile, l’Italie !
    Les ancêtres de M. Zemmour, juifs berbères vivant en parfaite harmonie avec les musulmans, doivent se retourner dans leur tombe devant tant de contrevérités historiques.

    On connaissait ceux qui renient leurs origines. Mais quand on nie même l’existence de là d’où l’on vient, allant jusqu’à considérer que c’est une «invention» d’une autre nation, il faut se faire soigner rapidement ! La France ne mérite pas d’avoir à sa tête un si piètre hâbleur !

    Mâamar Farah

    Le Soir d’Algérie, novembre 2021

    #France #Algérie #Elections_présidentiellles #Eric_Zemmour #Extrême_droite #Colonialisme #Histoire #Mémoire #Macron

  • Aucun contact n’est accepté avec ceux qui insultent l’Algérie

    Tags : Algérie, France, Emmanuel Macron, Abdelmadjid Tebboune, Histoire, Mémoire, Colonialisme,

    Dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, paru vendredi 5 novembre, mis sous le titre évocateur « Quand Macron appelle, il (Tebboune, ndlr) ne décroche pas. Pourquoi? », le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a répondu aux questions relatives à l’état des lieux des relations entre l’Algérie et la France.

    D’emblée, le Président a qualifié de « très graves » les propos tenus par Emmanuel Macron mettant en cause l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation française. En effet, Tebboune a qualifié de « très graves » les propos du président français qui a exprimé des doutes sur l’existence de la Nation algérienne avant la colonisation. « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a précisé l’interviewé au très influent magazine allemand. En mettant en doute l’existence de l’Algérie avant la colonisation française, exprimée le 30 septembre dernier lors d’une rencontre à l’Elysée avec des jeunes, « M. Macron a blessé la dignité des Algériens. Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent », tonne le Président. En outre, Tebboune ne voit pas dans un avenir proche, le retour à la normal des relations entre l’Algérie et la France. Dans ses réponses aux questions des journalistes de Der Spiegel, il écarte de voir la reprise à court terme des contacts et des relations entre les deux pays. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a assuré le Président, car « c’est un problème national, ce n’est pas un problème du président de la République », ajoutant qu’« aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». « M. Macron a blessé la dignité des Algériens », a-t-il réprimandé. Ensuite, et concernant le dossier de la mémoire, le Président a clairement indiqué que « la France devait reconnaître tous ses crimes coloniaux, et non ce qui s’est passé en peu de temps, comme l’affirme le rapport de Benjamin Stora », allusion aux 132 ans de colonisation française derrière un crime de 5,5 millions d’Algériens. À la question de Der Spiegel de savoir s’il existait une possibilité que la crise bilatérale entre l’Algérie et la France prenne « fin bientôt », le chef de l’État a répondu crûment par un grand « NON ».
    Et pour cause, Tebboune a estimé que les propos de son homologue français font « partie de la vieille haine coloniale », même s’il a admis que « M. Macron est loin de la haine coloniale ». « Pourquoi l’a-t-il dit alors ? », « Il l’a dit pour des raisons électoralistes. », répond l’interviewé, précisant que Macron «a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Eric Zemmour depuis longtemps », à savoir que « l’Algérie n’était pas une Nation et que c’est la France qui en a fait une nation ». « Malheureusement, M. Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation en disant cela », déplore le Président, renvoyant aux déclarations de Macron, tenues en 2017 depuis Alger en tant que candidat aux présidentielles françaises, où il avait reconnu les faits, selon lesquels, « la colonisation était un crime contre l’humanité ».
    À propos de l’interdiction de survol de l’espace aérien par des avions militaires français, le chef de l’État a noté que les français s’ils veulent « aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre neuf heures et non plus quatre comme avant ». Il a précisé que l’Algérie va toujours « rendre possible de rapatrier des blessés, mais sur le reste, on n’a plus à coopérer ensemble… Peut-être que c’est simplement fini maintenant ». Il est bon de rappeler que les propos provocateurs d’Emanuel Macron, rapportés par le journal Le Monde, avaient déclenché une crise ouverte avec l’Algérie, qui avait réagi immédiatement par rappeler, pour consultation, son ambassadeur à Paris. Comme elle a décidé aussi, en toute souveraineté, d’interdire aux avions militaires français le survol de son espace aérien dans le cadre des opérations armées françaises au Sahel. Ce coup de froid, le plus grave depuis une quinzaine d’années entre les deux pays, avait été précédé d’une série de contentieux autour de la question des visas, dont la France a réduit de moitié le quota aux Algériens. Pour le reste, la mémoire de la colonisation française, les contrats économiques entre les deux pays et la politique pro-marocaine française sur le Sahara occidental, ont attisé les tensions.
    Sarah O.

    Le Courrier d’Algérie, 07/11/2021

  • Algérie – France : Tebboune maintient le cap

    Tags : Algérie, France, Abdelmadjid Tebboune, Emmanuel Macron, Colonialisme, Mémoire, Histoire,

    Les relations entre l’Algérie et la France sont toujours assez tendues. Cela fait en effet un peu plus d’un mois que ces relations traversent une grande crise et aucun fait n’est venu l’atténuer un tant soit peu.

    La France, à l’origine de cette dégradation des relations, n’a fait aucun pas positif à même de satisfaire l’Algérie et de répondre à ses préoccupations. Et c’est donc en toute logique que l’Algérie campe sur sa position d’intransigeance. Une position confirmée, une fois de plus, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. « Je ne vais pas être le premier à faire le pas, sinon je perds tous les Algériens », a indiqué le Président Tebboune dans un entretien accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel. Pour lui « aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes ». Le propos est clair net et précis et s’adresse en premier lieu à son homologue français, Emmanuel Macron, qui est à l’origine de cette crise dans les relations entre les deux pays.

    On se rappelle que le Président français s’est attaqué au « système politico-militaire » en Algérie et allant plus loin encore dans cette attaque il a osé s’interroger sur l’existence de la nation algérienne. Une sortie médiatique qui a très vite mis le feu aux poudres dans les relations entre les deux pays tant la riposte de l’Algérie a été à la hauteur de cette gravissime offense. L’Algérie a ainsi convoqué, dans un premier temps, l’ambassadeur français en Algérie avant de rappeler son propre ambassadeur en France pour, selon le communiqué des affaires étrangères, des « consultations ». De plus, l’Algérie a aussitôt interdit le survol de son territoire par les avions militaires français. Depuis les choses sont restées en ’état puisque l’ambassadeur d’Algérie en France est toujours à Alger. La France ne semble pas avoir bien compris cette colère de l’Algérie et c’est sans doute pourquoi rien n’a été fait par les dirigeants français pour apaiser cette colère. « On ne touche pas à l’Histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », a aussi indiqué Tebboune dans cet entretien au journal allemand. Sur la question de la réconciliation mémorielle le Président Tebboune a affirmé que

    « l’Algérie n’a pas besoin des excuses de Macron pour quelque chose qui s’est passé entre 1.830 ou 1.840, mais d’une pleine et absolue reconnaissance des crimes coloniaux. » Macron « reconnaît les faits, il a déjà di en 2017 que la colonisation était un crime contre l’humanité », a précisé le chef de l’état. Tebboune a en outre reproché au Président français de reprendre le discours de l’extrême droite s’agissant de la question migratoire. Revenant à la question du survol du territoire algerien par des avions militaires français Tebboune s’est montré catégorique en soulignant que cette décision est « irrémédiable ». Pour lui, si les « Français veulent aller au Niger ou au Mali, ils vont mettre 9 heures et non plus 4 comme avant ». Enfin sur la perspective d’avenir Tebboune s’est montré pessimiste quant au devenir des relations entre les deux pays.

    Par : KAMEL HAMED

    Le Midi Libre, 07/11/2021

  • Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel

    Texte intégral Interview Tebboune accordée à Der Spiegel – « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens ».

    Algérie54 a jugé utile de mettre en ligne la traduction de l’intégralité de l’interview du Président Abdelmadjid Tebboune accordé à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel un des hebdomadaires le plus lu et respecté en Allemagne.
    Der Spiegel est un magazine allemand d’investigation créé par Rudolf Augstein en 1946-1947.C’est l’hebdomadaire le plus lu et le plus influent des hebdomadaires d’information en Allemagne.
    Der Spiegel : Monsieur le Président, fin septembre, Emmanuel Macron s’est demandé, lors d’une conversation avec de jeunes Algériens, si l’Algérie avait été une nation avant la colonisation par les Français. Par la suite, vous avez rompu les relations diplomatiques avec la France. Une seule phrase justifie-t-elle une réaction aussi radicale ?
    Abdelmadjid Tebboune : On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, et on n’insulte pas les Algériens. Ce qui en est ressorti, c’est la vieille haine des maîtres coloniaux, et je sais que Macron est loin de penser de cette façon. Pourquoi a-t-il dit ça ? Je pense que c’était pour des raisons de stratégie électorale. C’est ce même discours que le journaliste d’extrême-droite Éric Zemmour utilise depuis longtemps : l’Algérie n’était pas une nation, c’est la France qui en a fait une nation. Avec cette déclaration, Macron s’est placé du côté de ceux qui justifient la colonisation.Der Spiegel : Pourtant, vous vous êtes très bien entendu avec lui jusqu’à présent. Vous aviez des projets communs, notamment pour aborder l’histoire des deux pays. Regrettez-vous la crise actuelle ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je n’ai pas de regrets. Macron a rouvert un vieux conflit de manière totalement inutile. Si Zemmour dit quelque chose comme ça, qu’importe, personne ne fait attention à ça. Mais quand un chef d’État déclare que l’Algérie n’était pas une nation indépendante, c’est très grave. Je ne serai pas celui qui fera le premier pas. Sinon je vais perdre tous les Algériens, il ne s’agit pas de moi, mais d’un problème national. Aucun Algérien n’accepterait que je prenne contact avec ceux qui nous ont insultés.

    Der Spiegel : L’année dernière, le président français a commandé à un historien un rapport contenant des recommandations sur la manière dont Paris devrait gérer son histoire coloniale. Qu’attendiez-vous de lui, de la France, des excuses ?

    Abdelmadjid Tebboune : Notre pays n’a pas besoin d’excuses de la part de Macron pour ce qui s’est passé en 1830 ou en 1840, mais nous voulons une reconnaissance complète et sans réserve des crimes que les Français ont commis. Macron l’a déjà fait. Il a déclaré publiquement que la colonisation était un crime contre l’humanité. Vous savez, les Allemands ont détruit un village entier à Oradour-sur-Glane. Aujourd’hui encore, ce massacre est commémoré, à juste titre. Mais en Algérie, il y avait des dizaines d’Oradour-sur-Glane. Les Français ont emmené les habitants de nombreux villages dans des grottes, y ont ajouté du bois et y ont mis le feu. Les gens suffoquaient misérablement.

    Der Spiegel : Il n’y a aucune perspective de règlement de la crise avec la France dans un avenir proche ?

    Abdelmadjid Tebboune: Non, si les Français veulent aller au Mali ou au Niger maintenant, ils devront juste faire neuf heures de vol au lieu de quatre. Toutefois, nous ferons une exception pour le sauvetage de personnes blessées. Mais pour tout le reste, nous ne sommes plus obligés de coopérer les uns avec les autres, c’est peut-être terminé maintenant. Macron a porté atteinte à la dignité des Algériens. Nous n’étions pas des sous-hommes, nous n’étions pas une nation de tribus nomades avant l’arrivée des Français.

    « J’admire la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. »

    Der Spiegel : Vous adoptez un ton beaucoup plus conciliant envers un autre pays européen, l’Allemagne. Pourquoi ? Quel est le lien entre l’Algérie et la République fédérale d’Allemagne ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Allemands nous ont toujours traités avec respect, ils ne nous ont jamais traités avec arrogance, il n’y a jamais eu de désaccords en matière de politique étrangère. J’admire également la persévérance et la modestie d’Angela Merkel. Je suis vraiment désolé de la voir partir. Je n’oublierai jamais comment elle s’est personnellement occupée de moi lorsque j’étais en Allemagne pour un traitement médical. L’Allemagne est un modèle pour nous à bien des égards.

    Der Spiegel : Vous souhaitez également développer la coopération avec l’Allemagne sur le plan économique. Qu’attendez-vous des relations germano-algériennes après le changement de gouvernement à Berlin ?

    Abdelmadjid Tebboune : Pour être honnête, tout ce qui est possible. Par exemple, je souhaiterais que nous construisions ensemble un grand hôpital à Alger. Une institution qui couvre toutes les spécialités de la médecine, pour tout le Maghreb. Un président africain pourrait alors enfin être soigné ici, sur son propre continent, au lieu d’aller en Suisse. Nous serions prêts à financer une grande partie de ce projet. Les énergies renouvelables offrent également un grand potentiel. Avec l’aide de l’Allemagne, nous pourrions approvisionner l’Europe en énergie solaire.

    Der Spiegel : Il y a presque deux ans, vous avez promis de mettre fin aux anciennes conditions et de laisser une nouvelle ère commencer. Dans quelle mesure cela s’est-il réalisé entre-temps ?

    Abdelmadjid Tebboune : J’ai supprimé les impôts pour tous les salaires inférieurs à 30 000 dinars, l’équivalent de près de 190 euros, j’ai augmenté le salaire minimum. Des régions rurales autrefois oubliées bénéficient désormais d’un soutien particulier. L’une des tâches les plus importantes est cependant d’introduire une nouvelle moralité dans l’administration et l’économie. Nous luttons contre la corruption depuis deux ans.

    Der Spiegel : Avant même que vous n’entriez en fonction, l’armée a fait mettre derrière les barreaux des membres de haut rang de l’ancien appareil du pouvoir, dont Saïd, le frère de Bouteflika, qui a été condamné pour conspiration contre l’État. Est-ce que d’autres arrestations ont suivi sous vos ordres ?

    Abdelmadjid Tebboune : Bien sûr. Pour l’instant, je m’attaque principalement à la corruption dans les échelons inférieurs. Ce qui s’est passé au niveau du gouvernement est un gaspillage impardonnable des richesses de ce pays. Avec la corruption quotidienne, ce sont les citoyens qui paient. C’est terminé maintenant. Personne ne devrait plus jamais avoir à déposer un billet dans une mairie pour obtenir un nouveau passeport.

    Der Spiegel : Mais peut-on changer comme ça un système et des habitudes ancrées depuis des décennies ?

    Abdelmadjid Tebboune: Cela commence par les choses de base. Nous avons dû reconstruire complètement l’État, il y avait ce que j’appellerais un État informel ici, avant. J’ai fait entrer beaucoup de personnes du secteur privé dans le gouvernement, le porte-parole du gouvernement était auparavant un présentateur de télévision. L’homme qui dirige aujourd’hui le ministère des start-ups a fait partie du mouvement de protestation. Nous sommes en train de reconstituer la Cour des comptes. Nous nous attaquons à l’argent sale. Et nous avons voté une nouvelle constitution qui donne plus de droits aux citoyens.

    « La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. »

    Der Spiegel : Et pourtant, vos citoyens craignent plus que jamais la répression et n’osent pas exprimer ouvertement leurs opinions. Des journalistes sont arrêtés dans votre pays. N’êtes-vous pas juste la façade civile d’un régime militaire qui existe toujours ?

    Abdelmadjid Tebboune : Le peuple algérien sait que ce n’est pas vrai. C’est moi qui ai nommé le chef de l’armée. J’exerce la fonction de ministre de la Défense en plus de la présidence. Les services secrets ont été placés sous mon contrôle, ils ne sont plus sous l’autorité des militaires. Telle est la nouvelle réalité en Algérie, garantie par la constitution – pas de dépendances, et une action souveraine.

    Der Spiegel : Quel est le rapport de force actuel entre l’armée et le président ?

    Abdelmadjid Tebboune : Je peux vous le dire. Le chef des armées, que je dirige, a reçu de moi des instructions pour moderniser l’armée. D’ailleurs, il a assez à faire avec la situation délicate de nos frontières. La politique, c’est moi. Personne ne l’exercera à ma place. C’est moi qui ai ordonné la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions militaires français. C’est également moi qui ai ordonné la même mesure pour les avions marocains. Mais on ne peut pas se débarrasser de cette image que l’Algérie est un État militaire.

    Der Spiegel : Vous avez inclus dans la nouvelle constitution un passage selon lequel l’Algérie peut envoyer des troupes à l’étranger. Allez-vous envoyer vos propres soldats au Mali ?

    Abdelmadjid Tebboune : On peut maintenant nous demander de l’aide. L’ONU peut se tourner vers nous ou même vers l’Union africaine. Si les Maliens sont confrontés à une attaque demain, nous interviendrons à leur demande. Mais nos soldats sont des Algériens qui ont des familles, je ne les enverrai pas mourir pour les intérêts des autres. Assez d’Algériens sont morts dans le passé. La grande question au Mali est de savoir comment réunifier le pays. En tout état de cause, l’Algérie n’acceptera jamais une partition du Mali.

    Der Spiegel : La France n’est pas le seul pays avec lequel vous avez des problèmes en ce moment. Vous avez également interdit au Maroc, votre pays voisin, de survoler l’espace aérien algérien. Pourquoi ?

    Abdelmadjid Tebboune : Les Marocains veulent diviser l’Algérie. Leur représentant à l’ONU a parlé favorablement des aspirations indépendantistes d’une partie de notre pays, la Kabylie. Personne, pas même le roi, n’a corrigé ses déclarations. Finalement, nous avons rompu les relations.

    Der Spiegel : Mais vous soutenez toujours le Polisario, le mouvement indépendantiste du Sahara occidental. Le Maroc revendique ce territoire pour lui-même. Pourquoi faites-vous cela ?

    Abdelmadjid Tebboune: Nous sommes favorables à ce que le peuple sahraoui décide de son propre sort. Mais le Maroc ne s’y adhère pas. Vous savez, il y a quelque chose qui me dérange dans la perception publique des deux pays. Au Maroc, le roi est riche, mais le taux d’analphabétisme est toujours de 45 % ; chez nous, il n’est que de 9%. L’Europe imagine à tort le Maroc comme une belle carte postale, mais nous sommes vus comme une sorte de Corée du Nord. Pourtant, nous sommes un pays très ouvert.

    Der Spiegel : Le fait que tant d’Algériens tentent actuellement de quitter leur pays ne va-t-il pas à l’encontre de votre politique ?

    Abdelmadjid Tebboune : Ce n’est pas la situation économique qui pousse les jeunes vers l’Europe. C’est le rêve d’une vie en Europe. En Algérie, personne ne doit souffrir de la faim. Parmi ceux qui fuient, on trouve de nombreux médecins et avocats qui gagnent relativement bien leur vie. Mais n’oublions pas qu’il y a aussi beaucoup d’Algériens qui obtiennent des visas, prennent l’avion pour Paris et Marseille et rentrent chez eux après deux semaines.