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  • Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens

    Tebboune : Macron a blessé la dignité des Algériens – Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée

    Le coup de froid entre Alger et Paris risque bien de s’installer dans la durée. Dans un entretien accordé, vendredi, au magazine allemand «Der Spiegel», le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est revenu sur la relation difficile avec la France. Le président algérien a reproché ses propos récents à Emmanuel Macron et «ne présage pas d’apaisement entre les deux pays dans un avenir proche». « On ne touche pas à l’histoire d’un peuple, on n’humilie pas les Algériens », s’est indigné Abdelmadjid Tebboune dans cet entretien. «Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française?». La déclaration blessante, relayée par le journal «Le Monde», avait provoqué le rappel de l’ambassadeur de l’Algérie à Paris, signe de relations de plus en plus tendues au cours des derniers mois. «M.Macron a blessé la dignité des Algériens.

    Nous n’étions pas un peuple de sous-hommes, nous n’étions pas des tribus nomades avant que les Français viennent», a lancé le chef d’État. Il a encore rappelé que le Président français «avait reconnu la colonisation comme un crime contre l’humanité, et affirmé donc ne pas comprendre sa position selon laquelle l’Algérie entretient une rente mémorielle pour servir à son peuple une histoire officielle qui ne s’appuie pas sur des vérités ; il a repris le même discours que tient le journaliste et auteur Éric Zemmour depuis longtemps», a reproché le président Tebboune.

    Toujours selon le magazine allemand, Abdelmadjid Tebboune, «jure qu’il ne sera pas le premier à faire le pas pour améliorer les relations, sinon je perds tous les Algériens». Le magazine titre d’ailleurs son article «Quand Macron appelle, il ne décroche pas. Pourquoi?». «Aucun Algérien n’accepterait que je reprenne contact avec ceux qui ont formulé ces insultes», a-t-il répondu.

    Interrogé sur une fin de crise bilatérale «bientôt», le Président algérien est catégorique: «Non». «C’est un problème national, ce n’est pas un problème du Président de la République», a-t-il estimé. En attendant, l’espace aérien algérien est toujours fermé aux avions français, ce qui rend plus longs les trajets pour se rendre au Niger ou au Mali, peut-être pour longtemps. «Peut-être que c’est simplement fini maintenant», a conclu le président algérien.

    Le magazine allemand rappelle également le passé colonial français en Algérie, «qui a toujours rendu les relations difficiles entre les deux pays». «Plusieurs tentatives de normalisation dans les années 1970 et 1980 ont été réduites à néant en 2005 avec la promulgation de la loi sur le rôle positif de la colonisation, bien qu’abrogée au bout d’un an. Quelques déclarations de Sarkozy puis Hollande sur les effets néfastes de la colonisation n’ont pas non plus suffi», écrit «Der Spiegel».

    El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 07/11/2021

  • L’ANP répond au président français Macron

    L’ANP répond au président français Macron – La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour

    L’Armée nationale populaire (ANP), répond avec une manière forte aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’existence de la Nations algérienne. En effet, la direction de la communication de l’ANP a consacré plus d’un article dans le dernier numéro de la revue El Djeiche aux développements récents qu’ont connus les relations diplomatiques algero-françaises.

    Pour l’organe de communication de l’ANP, l’hostilité à l’Algérie fait le consensus au sein de la classe politique française. La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qu’il n’y a pas de différence entre leur gauche et leur droite. Tous voient en l’Algérie, son armée, son peuple et son gouvernement, un ennemi juré, écrit la revue.

    ‘’C’est là une vérité indéniable pour la Nation algérienne, consciente et profondément ancrée dans l’Histoire. L’Etat numide a affronté l’empire romain, son souverain Jugurtha a défié Rome sur son propre territoire, «Rome est à vendre, y a-t-il un acquéreur ?»’’, note la même source. qui ajoute que le roi Daias a combattu les Vandales durant de nombreuses années, tout comme le roi des Aurès, Bidas, a infligé de lourdes défaites aux Byzantins et les a forcés, en 535 après J-C, à fuir et à retourner à Carthage.

    Le Réveil d’Algérie, 07/11/2021

  • El Djeich: les complots contre l’Algérie, vouées à l’échec

    El Djeich: les complots contre l’Algérie, vouées à l’échec – L’ANP rassure les algériens quant à sa capacité de mettre en échec les dangers que pourraient avoir les conspirations étrangères

    Dans son dernier numéro publié ce samedi, la revue El Djeich, affirme que toutes les conspirations menées contre l’Algérie, seront vouées à l’échec. Pour El Djeich, l’ANP rassure les algériens quant à sa capacité de mettre en échec les dangers que pourraient avoir les conspirations étrangères « ourdies depuis l’autre rive ou à nos frontières sur la stabilité et la tranquillité de notre pays.

    El Djeich met en exergue les assurances exprimées par le chef d’état-major de l’ANP, le général de corps d’armée Saïd Chanegriha, « les ennemis historiques et traditionnels » ne pourront en aucun cas « ébranler la détermination des dignes fils de la Nation algérienne ni jeter la suspicion sur leur appartenance, leur civilisation et leur combat » ajoutant dans le même sillage, que « tant que chaque Algérien authentique, au fait de l’Histoire de sa Nation, aura retenu les leçons et fait siennes les recommandations des ancêtres ».

    Pour ce qui est des traîtres et conspirateurs associés à ces ennemis afin d’abuser l’opinion publique nationale et plonger le pays dans le chaos et l’insécurité, El Djeich estime que « les convictions des hommes honnêtes et les croyances des femmes sincères en dépit de leur obscénité et leur grossièreté » ne seront nullement affectés.

    « Leur quête sera déçue et notre Histoire et Novembre demeureront à jamais une épine dans leur gorge, tant que le peuple algérien sera fier de sa glorieuse Histoire et de ses valeurs civilisationnelles ancestrales », avait promis le chef d’État-major de l’ANP dans son ordre du jour à l’occasion du 67e anniversaire du déclenchement de la Révolution.

  • The Guardian : Comment Macron a gâché la COP26

    The Guardian : Comment Macron a gâché la COP26 – Le show climatique de la COP26 de Scott Morrison a déraillé à cause d’Emmanuel Macron et de la querelle des sous-marins. La participation de Scott Morrison au G20 et à la Cop26 devait permettre de consolider le pivot climatique de la Coalition avant les prochaines élections. Mais le président français, Emmanuel Macron, avait d’autres idées.

    Scott Morrison est en retard. Ce n’est pas inhabituel, alors nous n’en pensons rien. Ces deux semaines au Parlement ont été épuisantes, car les Nationales ont été amadouées, puis encerclées, pour qu’elles soutiennent l’objectif  » zéro émission « .

    Nous sommes jeudi soir et les journalistes ont été prépositionnés au terminal Fairbairn de la RAAF. En attendant, nous spéculons sur la façon dont les choses pourraient se passer lorsque M. Morrison devra partager la scène avec M. Macron au G20 et à la Cop26 à Glasgow. S’agira-t-il d’un rapprochement ou d’une colère ? La décision de M. Morrison de renoncer à un contrat de 90 milliards de dollars avec le groupe français Naval a provoqué un tollé diplomatique.

    Le bruit court à Canberra que Morrison a essayé d’organiser une rencontre bilatérale avec Macron à Rome. Une prise en main rapide et un sourire permettraient au Premier ministre de revendiquer une réinitialisation, de ne plus nous avoir sur le dos, et de se concentrer sur son pivot climatique qui est en préparation depuis que Joe Biden a remporté les élections américaines. Lorsque nous avons été informés de ce à quoi nous pouvions nous attendre pendant la saison des mini-sommets, les journalistes ont demandé si une rencontre bilatérale était prévue. Les hauts fonctionnaires sont restés discrets.

    Morrison atterrit avec plus de 30 minutes de retard sur l’horaire prévu. Il apparaît brièvement dans notre cabine pour reconnaître notre présence. Le premier ministre a l’air épuisé. Il dit qu’il est fatigué. Il est clair qu’il ne va pas s’attarder. Il s’excuse et se dirige vers sa suite à l’avant de l’avion. À la moitié du premier vol, mon collègue Daniel Hurst signale que quelque chose de nouveau se prépare à l’Élysée.

    Il y a eu un appel entre Morrison et Macron. Une vague d’irritation traverse la cabine des journalistes. Nous sommes dans un avion avec Morrison et une petite phalange de conseillers. Nous avons vu le Premier ministre juste après qu’il ait raccroché. Voilà pourquoi il est en retard. Personne n’a mentionné cet appel. Pas même une allusion énigmatique. Macron a manifestement englouti un morceau de Morrison. Selon le compte-rendu français, l’abandon du contrat des sous-marins a brisé « la relation de confiance », et Canberra devait proposer des « actions tangibles » pour combler le fossé.

    Le récit de la conversation par Macron donne le ton. Il faut un certain temps pour qu’un compte-rendu australien soit produit, et quand il arrive, il ne dit presque rien.

    L’avion descend sur Darwin. Comme il s’agit de l’équivalent diplomatique de coups de feu, on se précipite sur les ordinateurs portables. Les reporters de la télévision troquent leurs sweats à capuche contre des chemises et des cravates pour des morceaux de caméra. Nous dégringolons dans la soupe chaude de l’air nocturne de Darwin. Certains s’accroupissent autour de points d’alimentation dans un terminal vide pour classer ou ajouter des paragraphes. Morrison n’est nulle part. Les correspondants de la télévision se positionnent sur le tarmac, regardent le canon de la caméra, et se forcent à ne pas transpirer.

    Premier acte : Rome

    Les moteurs des avions tournent au ralenti sur le tarmac de l’aéroport international Leonardo da Vinci. Les dirigeants et leurs entourages arrivent par vagues pour le G20. Après 28 heures dans les airs, nous avons atterri sous un doux soleil d’automne. Morrison atterrit et s’avance vers nous.

    Q : Je viens de parler de l’appel téléphonique avec le président Macron – que pensez-vous du moment choisi ? Il apprécie que Macron ait trouvé le temps de lui tendre la main. Il affirme que les relations entre l’Australie et la France sont sur la bonne voie. Q : Monsieur le Premier ministre, vous allez voir le président Macron au G20 et à la Cop. Envisagez-vous d’avoir une rencontre bilatérale avec lui, une rencontre à bâtons rompus ou un engagement formel ou informel ? [Grillons].

    Dans le bus. Le cortège entre à toute vitesse dans la capitale romaine, éparpillant une succession de petites Fiats. Au lieu de contourner les nids de poule qui parsèment les routes, notre chauffeur accélère et nous fait voler. Très vite, Rome s’anime autour de nous. Le commerce et l’hôtellerie sont ouverts. Presque personne ne porte de masque. Les scooters se faufilent dans les rues, klaxons à fond. Tout juste après des mois d’enfermement à Canberra, cette explosion de Covid-normal est surprenante. Un certain nombre d’entre nous sont fascinés par la vie pré-pandémique exposée par la fenêtre.

    Tic-tac. Nous sommes toujours à l’heure et les journalistes de la télévision ont toujours besoin d’une nouvelle toile de fond. On suggère le Colisée. Beaucoup d’entre nous se promènent pour prendre l’air en faisant de lents tours du périmètre. De retour à l’hôtel, je zappe sur la BBC. Il y a Joe Biden. Le président des États-Unis a atterri à Rome et il est assis aux côtés de Macron à l’ambassade de France au Vatican. Alors que je déballe et charge mes appareils, je constate que Biden est venu voir Macron. Le signal de pénitence suscite l’intérêt, alors je m’assieds et je regarde.

    Biden est un personnage inhabituellement empathique, et l’un des éléments constitutifs de l’empathie est l’humilité. Mais l’Amérique est rarement pénitente. Peut-être que j’exagère la pénitence. C’est peut-être une question de convenance, car Biden a également fait appel au pape François. Mais l’Amérique gère sa propre rupture diplomatique avec Macron parce que les États-Unis sont l’un des partenaires du pacte Aukus qui a remplacé les sous-marins français. Macron est en colère contre tous les partenaires de l’Aukus.

    A Rome, Biden dit à Macron qu’il avait « l’impression » que la France savait que l’Australie allait se retirer du contrat Naval Group. Il reconnaît également que toute la question a été traitée de manière « maladroite ». Il s’agit d’une autocritique performative. Mais il y a aussi un déplacement des responsabilités. L’implication claire est que l’Australie a manqué de sophistication. Ce n’est pas bon pour Morrison.

    Je me demande ce que fait le Premier ministre en ce moment. Est-il aussi en train de pendre des chemises dans sa suite d’hôtel, à la recherche de fil dentaire, tout en regardant Biden le jeter sous un bus ?

    Biden est un personnage inhabituellement empathique, et l’un des éléments constitutifs de l’empathie est l’humilité. Mais l’Amérique est rarement pénitente. Peut-être que j’exagère la pénitence. C’est peut-être une question de convenance, car Biden a également fait appel au pape François. Mais l’Amérique gère sa propre rupture diplomatique avec Macron parce que les États-Unis sont l’un des partenaires du pacte Aukus qui a remplacé les sous-marins français. Macron est en colère contre tous les partenaires de l’Aukus.

    A Rome, Biden dit à Macron qu’il avait « l’impression » que la France savait que l’Australie allait se retirer du contrat Naval Group. Il reconnaît également que toute la question a été traitée de manière « maladroite ». Il s’agit d’une autocritique performative. Mais il y a aussi un déplacement des responsabilités. L’implication claire est que l’Australie a manqué de sophistication. Ce n’est pas bon pour Morrison.

    Je me demande ce que fait le Premier ministre en ce moment. Est-il aussi en train de pendre des chemises dans sa suite d’hôtel, à la recherche de fil dentaire, tout en regardant Biden le jeter sous un bus ?

    Deuxième acte : G20

    Je regarde Macron à travers une fenêtre. Nous sommes dans la dernière ligne droite du G20. Les journalistes australiens ont été prépositionnés pour une conférence de presse avec Morrison. Ce soir, nous décampons pour Glasgow et le sommet de la Cop26. Le G20 vient de publier un communiqué dans lequel le langage du changement climatique a été édulcoré, en partie à cause du lobbying australien contre les engagements à éliminer progressivement les combustibles fossiles. Ce n’est pas un bon signe.

    Morrison n’est pas encore arrivé, mais la voix de Macron flotte dans notre direction. Je suis le son jusqu’à ce que j’obtienne un visuel. Le président français est compact, mais il sait utiliser son corps comme une ponctuation, ou une emphase. Les gestes sont calculés et précis. David Crowe, le correspondant politique en chef du Sydney Morning Herald et de l’Age, s’est éloigné dans le couloir et s’est réfugié au fond de la salle de presse. Quelques collègues de la télévision s’approchent également : Pablo Vinales de SBS et Andrew Probyn de l’ABC. Il semble possible que nous puissions attraper Macron au moment où il quitte la salle de presse.

    Ce n’est pas gagné, mais pour une fois, tout va dans notre sens. Le président français sort alors que notre petit groupe s’est échoué dans la position parfaite pour l’intercepter. Probyn, qui a un accent du Lancashire, et une manière implacable de jouer les héros, se présente poliment comme un journaliste australien. Q : Pouvons-nous parler ? Macron sourit et s’arrête.

    Le service de sécurité du Président n’a pas l’air très à l’aise, mais pas alarmé. Une attachée de presse de Macron, qui suit son patron de plusieurs mètres, repère le groupe improvisé, grimace et court pour le rattraper. Mais un Macron détendu est déjà en train de lancer des grenades. Du coin de l’œil, je remarque un autre correspondant du SMH-Age, Bevan Shields, en orbite autour du périmètre. Vinales a sorti son iPhone pour filmer.

    Macron dit qu’il nourrit de l’amitié et du respect pour l’Australie et les Australiens. Mais le respect exige la réciprocité. « Je dis simplement que quand on a du respect, il faut être vrai et il faut avoir un comportement conforme et cohérent avec cette valeur ». Le va-et-vient continue. Shields est maintenant positionné directement en face de Macron. Il demande au président s’il pense que Morrison lui a menti lors de l’affaire du sous-marin. Le président n’hésite pas. « Je ne pense pas, je sais », répond-il.

    Après avoir lâché son micro, l’entourage de Macron poursuit son chemin. La franchise de l’accusation est étonnante. Il faut une minute ou deux pour la comprendre. Plus tôt dans la journée, M. Morrison s’est approché de M. Macron de manière informelle dans le salon des dirigeants pour une poignée de main que le photographe officiel du Premier ministre a capturée et diffusée. Sur la photo, Macron n’avait pas l’air enchanté. Ses yeux n’étaient pas chaleureux. Le corps expressif était légèrement incliné vers l’arrière. Les sommets sont des danses étranges, avec leur propre étiquette. La tentative de contact fortuite de Morrison a-t-elle été considérée comme une nouvelle provocation ?

    Morrison répondra aux questions dans quelques minutes. Le responsable des médias du Premier ministre est curieux de savoir où nous sommes allés. Je lui transmets la charge centrale du président. J’apprendrai plus tard que certains de mes collègues sont mécontents que j’aie fait ça. Mais c’est une courtoisie élémentaire. Etant donné la façon dont Morrison opère, c’est aussi une nécessité professionnelle. Je suis sûr que si le Premier ministre n’a pas été informé de ce que Macron a dit, il fermera les questions en plaidant l’ignorance. Peut-être que le choc et l’évasion fonctionnent comme un moment de télévision, mais cela n’explique pas pourquoi nous avons atteint ce nadir. Nous avons besoin de dire et de montrer. Mentir est une accusation grave venant d’un pair mondial. Morrison doit réellement répondre à l’accusation, plutôt que de la contourner. L’assistant maternel de Morrison disparaît dans la salle d’attente. Lorsque le Premier ministre arrive, son agacement est à peine dissimulé.

    Q : Monsieur le Premier ministre, le président Macron a dit à deux d’entre nous, dans le coin, que vous n’aviez pas… Morrison : « Deux d’entre vous, pardon ? » Q : Le président Macron a dit à certains d’entre nous que vous ne lui aviez pas dit la vérité sur l’accord sur les sous-marins. En fait, il a dit que vous auriez pu mentir. Est-ce que c’est vrai ? Morrison : « Non. Q : Vous allez devoir le voir à la Cop. Morrison : « Je l’ai vu plusieurs fois aujourd’hui. Vous l’avez vu les gars, vous preniez des selfies avec lui. »

    Cette luge est complètement absurde. Macron est clairement en train de tester le premier ministre australien, de le pousser à bout, de sonder ses limites, et Morrison a répondu en jetant ses jouets hors du lit. Crowe corrige le premier ministre. Q : Nous ne prenions pas de selfies avec le président Macron. Deuxièmement, quand il a parlé de… Morrison n’est absolument pas repentant, et note, caustiquement : « Je dois avoir été mal informé. »

    Lorsque Morrison termine la conférence de presse, il sort directement à travers les journalistes et les caméras plutôt que de sortir sur le côté. Il fonce comme un attaquant de première ligne, mais il hésite ensuite, dans un lieu inconnu, face à un programme implacable. On dirait qu’il a perdu ses repères. De quel côté est la sortie ? Les assistants le font sortir.

    Troisième acte : Glasgow

    Le Flic26 s’est abattu sur Glasgow. La ville écossaise est en ébullition. Des milliardaires, des membres de la famille royale, des célébrités, des bureaucrates et des diplomates épuisés par le climat s’administrent eux-mêmes leurs tests d’antigènes rapides, enfilent leurs masques, se regroupent et délibèrent sur l’avenir de la planète.

    Depuis des mois, M. Morrison s’efforce d’arriver ici avec suffisamment d’arguments pour que l’Australie ne soit pas exclue de la réunion. Mais le jour de l’ouverture, le Premier ministre se trouve à plusieurs kilomètres de là et nous le suivons en casque de chantier et en gilet de sauvetage pendant qu’il inspecte un navire de guerre chez BAE Systems. Cet événement se déroule à la dernière minute, si bien que le lieu de l’événement est avancé par des assistants en temps réel.

    Pendant que les préparatifs nécessaires sont effectués, nous nous abritons du vent fouetté de Glasgow dans un salon de thé du personnel. Pendant le temps mort, nous découvrons que les fées du contrôle des dommages ont été occupées pendant la nuit. Le Daily Telegraph et quelques autres médias ont découvert une fuite d’un message de Macron. Ce message est adressé à Morrison, deux jours avant que l’accord Aukus ne soit dévoilé. Le président demande : « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ? » Le texte a été présenté comme un moyen de réduire la position de Macron en tant que partie lésée. L’idée est la suivante : ce type savait depuis le début que nous allions mettre ses sous-marins en boîte, Macron peut donc se passer de sa fausse indignation.

    C’est curieux, car toute personne ayant une compréhension de base de la lecture sait que le texte démontre le contraire. Il montre que 48 heures avant que l’Australie annule le contrat de Naval Group, Macron était toujours dans l’ignorance. Ce prétendu Exocet en direction de l’Élysée est en fait un cigare qui explose. Mais la nuance est évidemment la première victime d’une course aux armements diplomatiques.

    Dans tous les cas, le but de la fuite n’est pas tant le contenu que l’acte de fuite. Le geste alpha envoie un message : si tu me traites de menteur, prépare-toi à une justice brutale. Ainsi, au lieu de couvrir le sort de la planète, nous sommes tous en train de regarder un vaisseau de guerre qui possède apparemment la capacité de se faufiler furtivement dans les sous-marins (vous voyez ce qu’il a fait là ?). Morrison doit renverser la situation, et pour ce faire, il faut une toile de fond évocatrice pour le journal télévisé.

    Lorsqu’il s’adresse aux journalistes après la visite du navire, Morrison déroule son récit. Oubliez les coups de poignard dans le dos, l’Australie est la victime de la mendicité française. Macron veut que Morrison donne la priorité à la restauration de la fierté française avant la sécurité nationale de l’Australie – un pacte faustien que le Premier ministre méprisera toujours, parce que c’est The Australian Way. (Désolé, il s’agit en fait de la politique climatique.) Quoi qu’il en soit, vous voyez le genre. Au lieu d’être un menteur, Morrison (dans ce récit) est un leader au courage exemplaire, car il fera ce qui est nécessaire. Et il n’acceptera tout simplement pas que Macron se moque de l’Australie. (En fait, c’est le président qui a fait du plat à Morrison, pas à l’Australie – mais quatre jours après le début de ce reboot de Battlestar Galactica, nous sommes au mieux dans les faits).

    Un journaliste demande pourquoi le bureau de Morrison a divulgué le texte de Macron. Le Premier ministre ne nie pas la conduite mais dit : « Je ne vais pas me livrer à votre éditorial sur ce sujet. » Q : Mais, monsieur le Premier ministre, l’échange de textos ne montre-t-il pas que quelques jours avant Aukus, Emmanuel Macron, une puissance de l’OTAN et un allié de longue date, était encore dans l’ignorance de la décision finale ? … Emmanuel Macron, en tant qu’allié si fort de l’Australie et chef de la France, ne méritait-il pas davantage… ? Morrison ignore le sens de la question et martèle son propre message.

    « Je vais prendre les décisions difficiles pour que l’Australie ait la meilleure capacité de défense et vous devez avoir la force de supporter l’offense que parfois cela peut causer. Lorsque vous défendez les intérêts de l’Australie, cela ne plaît pas à tout le monde. Cela ne va pas rendre tout le monde heureux et vous devez avoir la force de faire face à cela ».

    Chaque apparition étant porteuse d’une escalade quelconque, il s’ensuit une course folle au classement. Finalement, nous revenons à la conférence sur le climat. M. Morrison a prévu de nouveaux fonds pour le financement du climat dans le Pacifique. Le premier ministre fidjien, Frank Bainimarama, lui dit merci, mais pourquoi pas plus d’actions pour la décennie 2030 ? Lorsque M. Morrison prononce la déclaration nationale de l’Australie devant une salle à moitié vide en fin de journée, le Premier ministre insiste sur le fait que l’Australie devrait dépasser l’objectif actuel de 2030. Dans son pays, le débat interne du gouvernement a porté sur l’année 2050. Mais ici, l’objectif de zéro émission d’ici 2050 est une évidence pour les pays développés, et non une quelconque avancée.

    Morrison passe le premier jour et le deuxième jour, il disparaît dans des réunions bilatérales. L’activité s’intensifie dans le pavillon australien de la Cop, où un barista prépare des flat whites décents dans des tasses bleues. À un moment donné, Andrew « Twiggy » Forrest passe avec un petit groupe d’accompagnateurs pour aller voir Joe Biden. Il y a de la politique dans le pavillon. Le producteur de gaz Santos a contribué à une exposition sur la capture du carbone. Forrest, qui se fait maintenant le champion de l’hydrogène vert, n’approuve pas la CSC.

    Pendant que les visiteurs entraient et sortaient, le visage plongé dans leurs applications de messagerie et leurs invitations de calendrier, les vétérans de la guerre du climat s’inquiétaient en buvant leur café et se demandaient si Copenhague n’allait pas se répéter. Malcolm Turnbull, désormais dans l’orbite de l’entreprise Forrest, tournait autour du périmètre du pavillon comme un grand blanc agité. Macron était peut-être en train de suivre Morrison, mais le président français avait rattrapé Turnbull, son vieil ami.

    Conclusion : Base aérienne d’Al Minhad, Dubaï

    Nous ne revoyons plus Morrison jusqu’à ce que nous soyons rassemblés hors de Glasgow et que nous atterrissions à la base australienne pour les opérations militaires au Moyen-Orient. Pendant que nous étions dans les airs, la France a encore doublé la mise. Les conseillers de Macron ont déclaré aux journalistes basés à Paris que la fuite du texte avait « brisé » la confiance.

    Au National Press Club à Canberra, l’ambassadeur français se demande qui dans le monde fera à nouveau confiance à l’Australie après une telle violation de la courtoisie.

    La réponse de Morrison à cela est simple : c’est toi qui as commencé mon ami. À Glasgow, Morrison s’est présenté comme le gardien inflexible de l’intérêt national de l’Australie (par opposition à l’hystérie gauloise de Macron). Son prochain coup de dé sera celui du pacificateur. Dans le désert de Dubaï, Morrison propose un armistice. Il est temps pour tout le monde de passer à autre chose.

    En particulier les journalistes. Il en a assez de nous voir. Pourquoi les leaders mondiaux se sentiraient-ils en sécurité en vous parlant ? Passez à autre chose. La divulgation de conversations privées était-elle juste ? Passez à autre chose. Qu’allez-vous faire pour combler le fossé ? Passez à autre chose. Nous aimerions en fait rester sur place, et obtenir des réponses à ces questions, mais nous sommes déplacés. Vers le bus. Au tarmac, à l’avion. Pour Perth. Pour Sydney. A Canberra.

    The Guardian, 05/11/2021

  • Criminaliser le colonialisme menace le partenariat avec Paris

    Criminaliser le colonialisme menace le partenariat avec Paris – Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts.

    Un homme politique en Algérie a annoncé mardi qu’un parti algérien avait initié une tentative de réintroduction d’une mesure criminalisant le colonialisme français de l’Algérie.

    “En tant que députés (du Mouvement pour une société pacifique), nous avons lancé une initiative pour relancer un projet de loi criminalisant le colonialisme français en Algérie”, a déclaré à Aldjazair.org Youssef Ajeisa, vice-président de la chambre basse du parlement algérien.

    Il a justifié cette décision en affirmant que c’était en réponse à “l’assaut flagrant” des présidents français successifs, n’y voyant aucun progrès au fil du temps et quelle que soit la classe politique. Le problème est sur le plan français.

    Macron, dont l’Algérie, vu son jeune âge, attendait beaucoup au niveau mémorielle a dû se résigner à regarder ailleurs après avoir déclaré :

    « L’émergence de l’Algérie en tant que pays est une chose fascinante à voir. Est-il vrai qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? » « Telle est la question », a déclaré Macron, selon le journal Le Monde.

    La criminalisation du colonialisme sonne comme le plan B de la classe politique, en plus des projets de clore le partenariat avec la France en Afrique.

    “Les déclarations de Macron sont une insulte inexcusable à la mémoire de plus de 5,63 millions de martyrs qui ont donné leur vie dans une vaillante résistance au colonialisme français”, a déclaré la présidence algérienne dans un communiqué.

    L’ambassadeur Antar Daoud est toujours en consultation et l’espace aérien algérien toujours interdit aux avions militaires français. Les déclarations de Macron, selon Ajeisa, étaient “intentionnelles” et visaient à influencer les électeurs de droite avant les élections d’avril 2022.

    Il a souligné que sous le mandat de l’ancien président Abdelaziz Bouteflika, un projet de loi criminalisant la colonisation française avait été préparé, mais que l’Etat “l’a gelé en raison de calculs politiques”.

    Toute mesure proposée par les législateurs est d’abord examinée par le président du parlement avant d’être acceptée par le gouvernement, conformément aux règlements parlementaires.

    Ajeisa a déclaré que la France reconnaissait que ses intérêts en Algérie étaient en péril, se référant aux paroles de Macron mardi dans lesquelles il a appelé à une désescalade des hostilités.

    “Ils (les Français) augmentent, et quand la réponse de l’Algérie est forte, ils reculent, car ils sont conscients du danger d’une aggravation des liens avec l’Algérie affectant leurs intérêts”, a expliqué Ajeisa.

    Mais, il faut noter toutefois, que tous ces atermoiements de Paris pour reconnaître ses crimes sans nom, lassent sérieusement Alger qui veut clore le débat sur le sujet en passant par le législatif.

    Alger se repositionne en Afrique et profite d’un panafricanisme renaissant qui rejette la France et directement ses intérêts. La Chine, les USA et la Russie profitent grandement de la perte d’influence française sur le contient … Et l’Algérie est un pays ami de ces puissances alternatives.

    Aldjazair, 01/11/2021

  • Algérie-France : La schizophrénie de Macron

    Algérie-France : La schizophrénie de Macron – Depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, les Algériens pensaient que tout allait changer.

    Les relations algéro-françaises ont souvent été marquées par de nombreuses crises. Le dossier de la mémoire a souvent été au cœur de ces crises. Mais depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au palais de l’Elysée, les Algériens pensaient que tout allait changer. Et pour cause, les propos tenus par M. Macron, en visite à Alger alors qu’il n’était que candidat aux présidentielles françaises de 2017 avaient redonné l’espoir de relations meilleures entre les deux pays. Celui-ci avait qualifié le colonialisme de crime contre l’humanité. Une première de la part d’un officiel français. Une fois au pouvoir, Macron multiplia les gestes en faveur d’un apaisement sur la question mémorielle. Il a ainsi reconnu la responsabilité de la France dans l’assassinat des nationalistes algériens Maurice Audin et Ali Boumendjel. Le président français a aussi commandé un rapport sur le dossier mémoriel à l’historien Benjamin Stora.

    Mais c’est aussi sous le règne du jeune président que de nombreuses entreprises françaises ont décidé de quitter l’Algérie. De nombreuses crises liées aux activités de l’ambassadeur de France à Alger, François Gouyette, ainsi qu’aux déclarations anti-françaises du ministre algérien, Hachemi Djaboub, ont éclaté ces deux dernières années.

    Cependant, aucune des précédentes crises n’a suscité de telles réactions de la part d’Alger. Les derniers propos de Macron viennent, selon toute vraisemblance, de donner lieu à la plus grave crise entre les deux pays depuis plusieurs années.

    La « rente mémorielle », entretenue par « le système politico-militaire », est une expression qui ne passe pas à Alger, et Macron était loin de l’ignorer. Pourquoi le chef de l’Etat français a-t-il délibérément cherché à provoquer une crise diplomatique avec l’Algérie, alors qu’il avait pendant tout son mandat cherché à améliorer les relations entre les deux pays ? A quoi est due cette schizophrénie de l’actuel locataire de l’Elysée ? Tout porte à croire qu’il s’agit tout simplement de calculs électoraux, en prévision des prochaines présidentielles qui auront lieu dans 6 mois.

    Par : Mustapha B.

    Le Provincial

    A quelques mois des présidentielles françaises : Macron provoque une « crise ouverte » avec Alger

    Asix mois des élections présidentielles en France, et avec la montée en puissance de l’extrême droite, l’actuel locataire de l’Elysée tente de séduire cette catégorie de l’électorat afin de s’assurer un deuxième mandat, malgré les échecs et les scandales successifs qui ont marqué son quinquennat.

    Après avoir passé plus de deux ans à « séduire » la classe dirigeante algérienne, voici que M. Macron change de tactique à 180 degrés. En effet, depuis quelques semaines, les relations entre Alger et Paris sont de plus en plus crispées et le président français semble tout faire pour jeter de l’huile sur le feu. En effet, il y a une dizaine de jours, la France annonçait par la voix du porte-parole de l’Elysée, la réduction de 50% des visas pour les Algériens, en prenant en référence l’année 2020, c’est-à-dire l’année où les Algériens avaient reçu le moins de visas, pour cause de crise sanitaire. L’octroi de visa était bloqué une bonne partie de l’année 2020, réduisant ainsi le nombre de visas octroyés aux Algériens de 275.000 en 2019, à 63.000 en 2020. Durant les 6 prochains mois les Algériens ne recevront que 31.500 visas, soit moins de 11,5% du quota de 2019.

    Au lendemain de cette annonce, le MAE algérien a répondu avec fermenté aux provocations françaises en convoquant l’ambassadeur de France en Algérie, François Gouyette,

    Le diplomate français a été convoqué « afin de lui notifier une protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation des ressortissants algériens à destination de la France », explique un communiqué publié par le département de Ramtane Lamamra. Dans les us diplomatiques, la convocation d’un ambassadeur n’est pas un fait anodin.

    Macron en rajoute une couche

    Au lieu de privilégier la voix de la raison, le président français a préféré verser dans le populisme, toujours pour séduire les électeurs de l’extrême droite. Ses derniers propos, tenus ce jeudi 30 septembre, alors qu’il recevait des acteurs de la guerre d’Algérie, de tous les bords, sont de nature à prouver que M. Macron veut jouer sur le terrain d’Éric Zemmour et Marine Le Pen.

    Le locataire de l’Elysée a accusé la « classe dirigeante en Algérie » de vivre de la « rente mémorielle », tout en affirmant que la dernière restriction des visas ciblait cette classe-là.

    Des propos jugés, irresponsables de la part d’un chef de l’Etat qui ne cesse depuis quelques semaines de multiplier les crises diplomatiques avec les « pays amis ». En effet, les maladresses du président français valent à son pays une crise diplomatique avec la Grande Bretagne, l’Australie et les USA. Mais le chef de l’Etat français semble vouloir isoler de plus en plus son pays, en multipliant les « bourdes diplomatiques » et en ouvrant une crise sur plusieurs fronts. 

    Pour M. Macron, la restriction des visas vise les responsables algériens. « Il n’y aura pas d’impact sur ce qu’on évoque. On va s’attacher à ce que les étudiants et le monde économique puissent le garder. On va plutôt ennuyer les gens qui sont dans le milieu dirigeant, qui avaient l’habitude de demander des visas facilement », a-t-il déclaré.

    Ce qu’il convient d’appeler « la crise des visas » était jusque-là le dernier acte d’une longue série de tensions entre les deux pays.

    Alger va probablement réagir aux propos « irresponsables » du premier responsable français, qui n’a fait qu’amplifier la crise entre les deux pays, surtout qu’il a utilisé, pour arriver à ses fins un sujet très sensible en Algérie, à savoir le « dossier mémoriel ». En effet, lors de sa rencontre avec les « acteurs de la guerre d’Algérie », M. Macron dénonçait une «histoire officielle, totalement réécrite» qui «ne s’appuie pas sur des vérités» mais sur «un discours qui repose sur une haine de la France».

    Ce discours populiste, tranche complètement avec les propos qu’il avait tenus et assumés tout au long de son mandat présidentiel.

    Un “système politico-militaire”

    Dans sa quête de la crise diplomatique avec Alger, le président français va encore plus loin dans son discours « antisystème algérien ». Selon lui, la nation algérienne post-1962 s’est construite sur « une rente mémorielle » entretenue par « le système politico-militaire ». Le même orateur a exprimé son « inquiétude » vis-à-vis de ce qu’il estime être une « réécriture » de l’Histoire qui risque, toujours selon lui de mener à « un renfermement » de la mémoire et « un éloignement » avec le peuple algérien.

    Le Provincial

  • Affaire AUKUS: Des messages de Macron à Morrison divulgués

    Affaire AUKUS: Des messages de Macron à Morrison divulgués – Les médias australiens ont publié mardi des messages entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Scott Morrison

    CANBERRA, 2 novembre (Reuters) – Les médias australiens ont publié mardi des messages entre le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre australien Scott Morrison, Canberra cherchant à se défendre contre les allégations selon lesquelles elle aurait menti à Paris au sujet d’un contrat de sous-marins de plusieurs milliards de dollars.

    En septembre, l’Australie a annulé un contrat avec le groupe français Naval Group, choisissant de construire au moins 12 sous-marins à propulsion nucléaire après avoir conclu un accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

    L’annulation a provoqué une rupture bilatérale majeure, et Macron a déclaré dimanche que Morrison lui avait menti sur les intentions de l’Australie, une allégation sans précédent chez les alliés. Morrison a démenti cette allégation.

    Selon une source familière avec les messages, lorsque Morrison a essayé d’organiser un appel avec Macron au sujet du contrat des sous-marins le 14 septembre, deux jours avant l’annonce de l’accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne, Macron a répondu par un message disant « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ? » Le message contenant la réponse de Morrison n’a pas été divulgué.

    La source a refusé d’être identifiée en raison de la sensibilité de la question.

    La France a déclaré que l’Australie n’a pas tenté de l’informer de l’annulation jusqu’au jour où Canberra a annoncé son accord avec les États-Unis et la Grande-Bretagne.

    « Il ne fait aucun doute que Morrison avait besoin de se mettre en avant et de convaincre les Australiens et les alliés qu’il n’était pas duplicite et qu’il ne mentait pas, mais il y avait une grave inquiétude que le projet ne soit pas mené à bien », a déclaré Haydon Manning, professeur de sciences politiques à l’université Flinders en Australie-Méridionale.

    Ce mois-ci, l’Union européenne a reporté pour la deuxième fois le prochain cycle de négociations sur un éventuel accord de libre-échange, dans un contexte de colère latente face à la décision de Canberra d’annuler le contrat avec la France.

    Reuters, 02/11/2021

  • The Guardian: Pourquoi Macron est-il si fâché contre Morrison?

    The Guardian: Pourquoi Macron est-il si fâché contre Morrison? -Une guerre des mots enflammée a éclaté entre le président français et le Premier ministre australien au sujet des sous-marins. Comment en est-on arrivé là ?

    Le président français, Emmanuel Macron, a accusé Scott Morrison de mentir au sujet de l’accord sur les sous-marins, ce qui a incité le Premier ministre australien à lancer une réfutation furieuse de ce qu’il a appelé des « insultes » et des « calomnies ».

    Voyons ce qui s’est passé en dessous de ce qui s’est dit pour essayer de comprendre ce qui s’est passé.

    Pourquoi Macron est-il si contrarié ?

    Tout d’abord, l’essentiel. Le contrat français avec l’Australie pour fournir 12 sous-marins à propulsion conventionnelle est une grosse affaire pour la France – financièrement et stratégiquement – depuis qu’il a été initié en 2016. La valeur totale du projet de sous-marins a été estimée à près de 90 milliards de dollars australiens (bien que ce chiffre comprenne toutes les dépenses qui y sont associées).

    Le Premier ministre Scott Morrison arrive à la conférence de l’ONU sur le changement climatique (COP26) à Glasgow, en Écosse.
    Je ne vais pas me laisser faire : Scott Morrison s’en prend à Macron dans le cadre de l’accord sur les sous-marins.
    Lire la suite
    Il est donc normal qu’un président français soit contrarié lorsque l’Australie a révélé qu’elle avait décidé d’abandonner le contrat et de s’associer aux États-Unis et au Royaume-Uni pour acquérir au moins huit sous-marins à propulsion nucléaire (en attendant une étude de 18 mois).

    C’est une grosse perte, mais y a-t-il une autre raison pour laquelle la France a réagi si vivement ?

    Oui. Le gouvernement français s’est offusqué de la manière dont le partenariat Aukus a été négocié en secret, affirmant qu’il a été « poignardé dans le dos » au cours du processus et qu’on lui a manqué de respect en tant que partenaire proche. Elle a affirmé n’avoir été informée qu’à la onzième heure, sans véritable possibilité de consultation.

    L’une des rencontres les plus controversées est la réunion et le dîner de Morrison avec Macron au Palais de l’Élysée à Paris en juin.

    Que savons-nous des entretiens de Morrison et de Macron à Paris ?

    Morrison s’est rendu à Paris quelques jours seulement après avoir eu sa propre réunion trilatérale avec Joe Biden et Boris Johnson en marge du sommet du G7 à Carbis Bay, au Royaume-Uni. (Nous savons maintenant que les dirigeants de l’Australie, des États-Unis et du Royaume-Uni discutaient de ce qui allait devenir l’accord Aukus).

    Nous savons que les préoccupations de l’Australie concernant le programme de sous-marins ont été discutées entre Morrison et Macron. Les deux parties s’accordent également à dire que Morrison a fait part de ses inquiétudes quant à la détérioration de l’environnement stratégique dans la région indo-pacifique. Mais les deux parties ont des interprétations différentes de ce qui en a découlé.

    L’ambassadeur français, Jean-Pierre Thébault, a précédemment déclaré au Guardian Australia qu’il ne s’agissait pas de la fin de la conversation : « Le Premier ministre, selon notre compréhension, a signalé qu’il y avait des questions soulevées sur l’évolution de la situation dans la région … mais ce qui a été convenu, c’est que cette conversation se poursuivrait. »

    Voici le compte rendu fourni par Morrison lorsqu’il s’est adressé aux journalistes à Glasgow lundi : « Maintenant, à ce moment-là, j’ai dit très clairement qu’un sous-marin conventionnel à moteur diesel n’allait pas répondre aux exigences stratégiques de l’Australie. Nous en avons discuté franchement ».

    Mais M. Morrison a déclaré aux journalistes que ce n’était pas à lui de signaler le plan B émergent (les sous-marins à propulsion nucléaire soutenus par les États-Unis et le Royaume-Uni) à ce stade : « Je n’ai pas discuté des autres alternatives que nous examinions. Ces discussions étaient confidentielles et soumises aux dispositions de sécurité que nous avions prises concernant ces autres discussions. »

    Morrison a-t-il fait allusion à l’abandon de l’accord français en juin ?

    Avec le recul, peut-être un petit indice. S’adressant aux journalistes peu après la réunion de Paris en juin, M. Morrison n’a pas exclu de se retirer du projet lorsque la prochaine étape contractuelle serait atteinte, mais il a également laissé entendre que les points de friction étaient en voie de résolution.

    M. Morrison a déclaré qu’il appréciait le fait que le président français « joue un rôle très actif » dans la résolution des problèmes liés au contrat. « Le président Macron et moi-même avons une relation très, très ouverte, très transparente et très amicale qui nous permet de nous parler franchement de ces questions », a déclaré M. Morrison le 16 juin.

    Interrogé pour savoir s’il quittait Paris plus ou moins confiant sur le programme des sous-marins, Morrison a répondu : « Je pars en sachant que nous avons correctement soulevé les défis que nous devons relever, et qu’il nous appartient donc maintenant d’avancer sur cette base. »

    Que s’est-il passé en coulisses ?

    Morrison a déclaré aux journalistes lundi que le système de défense français « s’est mis en action » dès le lendemain du dîner à l’Élysée pour tenter de résoudre les problèmes liés au projet – notamment en envoyant un amiral français en Australie « pour essayer de sauver le contrat ».

    « Donc, s’il n’y avait aucune inquiétude quant à la menace du contrat, l’amiral Morio ne serait jamais venu en Australie », a déclaré Morrison.

    M. Morrison a déclaré que le gouvernement australien « a finalement décidé que nous étions d’accord pour ne pas être d’accord » et que le sous-marin français de classe Attack « ne répondrait pas à nos exigences ».

    La France a-t-elle soulevé d’autres plaintes concernant l’ouverture de l’Australie ?

    Oui. Fin août, deux semaines avant l’annonce de l’Aukus, les ministres australiens Marise Payne et Peter Dutton ont rencontré par liaison vidéo leurs homologues français pour annoncer le renforcement de leurs liens (c’était la première réunion « 2+2 » entre les deux parties).

    Selon le communiqué officiel conjoint – qui a évidemment été approuvé par la France et l’Australie – les quatre ministres ont « souligné l’importance du futur programme de sous-marins ».

    M. Thebault, l’ambassadeur français, a déclaré qu’il était désormais évident qu’il n’y avait « aucune sincérité dans la discussion ».

    Qu’en est-il de la lettre que l’Australie a envoyée quelques heures avant l’annonce de l’Aukus ?
    La France s’est plainte que l’une des raisons pour lesquelles elle s’est sentie prise au dépourvu était que quelques heures plus tôt, des responsables australiens avaient informé l’entrepreneur français de l’avancement du contrat de sous-marin.

    Dans la lettre, envoyée le 15 septembre, le directeur général du programme des futurs sous-marins confirmait que la sortie d’une révision d’un aspect du projet « a été réalisée comme requis par le contrat de conception du sous-marin ». Mais la lettre contenait également une mise en garde selon laquelle « les questions abordées dans cette correspondance ne constituent pas une autorisation de poursuivre les travaux ».

    Lors des estimations du Sénat la semaine dernière, le secrétaire du ministère australien de la défense, Greg Moriarty, a déclaré qu’il y avait eu « un certain nombre d’engagements avec des responsables français au sujet de notre réflexion sur les besoins en capacités », mais il a ajouté : « Je n’ai pas discuté de l’annulation du programme Attack avec un responsable français avant la nuit précédant [l’annonce] ».

    Moriarty a décrit comme suit la réaction de Naval Group lorsqu’il a été informé quelques heures plus tard : « Ils ont été surpris et déçus – ce qui est compréhensible ».

    Comment un SMS de Macron à Morrison a-t-il pu être divulgué ? Et que montrait-il ?

    Quelques heures avant la conférence de presse de Morrison, qui s’en prenait à Macron lundi, le Daily Telegraph de Sydney a fait état du contenu d’un SMS que le Premier ministre a reçu du président français deux jours avant l’annonce de l’Aukus. Selon ce compte-rendu, Macron a envoyé un message à Morrison pour lui dire qu’il n’était pas disponible au moment où l’Australie avait demandé à l’appeler et il a écrit :  » : « Dois-je m’attendre à de bonnes ou de mauvaises nouvelles pour nos ambitions communes en matière de sous-marins ? »

    Lorsqu’on lui a demandé lundi pourquoi il avait été décidé de publier le message texte, Morrison a répondu : « Je ne vais pas me livrer à votre éditorial sur ce sujet. » Mais Morrison a ajouté que le message « montrait clairement que [Macron] était préoccupé » par l’annulation du contrat.

    La publication du message semble avoir pour but de montrer que la décision d’Aukus n’est pas tombée du ciel. Mais une autre lecture de ce message est que Macron ne savait pas – deux jours avant – de quel côté penchait le gouvernement australien. Morrison a répondu à Macron qu’il était important que les deux hommes se parlent. Lorsqu’il n’a pas été possible de fixer une heure, M. Morrison a déclaré avoir envoyé une lettre par SMS à M. Macron pour lui faire part de sa décision.

    Que fait-on pour réparer les dégâts ?

    La France demande au gouvernement australien de proposer des « actions tangibles » pour combler le fossé diplomatique.

    Lundi, le ministre australien des Affaires étrangères a rencontré pendant plus d’une heure l’ambassadeur de France pour entamer le processus, mais cet effort pourrait être compromis par certains membres du gouvernement qui ont minimisé l’importance de la décision de l’Australie en termes théâtraux, et maintenant par la forte réaction de Morrison aux remarques de Macron.

    The Guardian, 01/11/2021

  • France-USA : Maladresse

    France-USA : Maladresse – Le président américain reconnaît une attitude «maladroite».

    La crise des sous-marins australiens a signé il y a six semaines une montée de tension entre les États-Unis et la France. Pourtant, nombreux étaient ceux dans l’Hexagone à avoir estimé que la réponse de Paris face à cette trahison diplomatique était bien faible et contribuait à maintenir la perception d’une France faible. Finalement, Joe Biden et Emmanuel Macron se sont rencontrés à Rome vendredi pour apaiser les tensions. Le président américain reconnaissant une attitude «maladroite».

    Le président français a salué devant son homologue américain «les décisions concrètes» prises qui «amorcent un processus de confiance» renouvelée entre la France et les États-Unis, après la crise des sous-marins. «Ce que nous avons fait était maladroit et n’a pas été fait avec beaucoup d’élégance», a déclaré, à ce propos, le président américain, l’acte de contrition le plus clair à ce jour de la part des Américains. Biden a ajouté que la France était à ses yeux «un partenaire d’une extrême valeur», en s’adressant aux journalistes auprès de son homologue français qui le recevait à la Villa Bonaparte, ambassade de France auprès du Vatican. Le président français a quant à lui estimé qu’il était temps de tourner la page. «Nous avons clarifié ce que nous avions à clarifier», a-t-il dit.

    Dans les attentes françaises, il y a notamment un soutien clair des Américains à propos du projet de véritable défense européenne commune, cher à Paris. Selon Emmanuel Macron, cette idée, que Washington n’a pas toujours accueillie avec le plus grande chaleur, est tout à fait compatible avec l’Otan, l’alliance militaire transatlantique pilotée par les États-Unis. Paris voudrait aussi plus de soutien aux interventions militaires contre les jihadistes au Sahel, Emmanuel Macron saluant les premières mesures concrètes mises en œuvre sur le terrain par les États-Unis. La rencontre des deux hommes, qui se sont vus en tête-à-tête avant d’être rejoints par leurs délégations, devait déboucher sur un communiqué, a déjà fait savoir la Maison-Blanche. Pour Paris, le fait que le gigantesque convoi présidentiel américain, 84 voitures, se déplace en terre française était déjà un signe de la volonté américaine de recoller les morceaux. Les États-Unis avaient été visiblement pris de court par la réaction française à l’annonce mi-septembre d’une nouvelle alliance baptisée «Aukus», entre les États-Unis, l’Australie et le Royaume-Uni dans la zone indopacifique. Outre le fait de ne pas avoir été consulté, Paris avait été très dépité par la première conséquence de ce partenariat : l’abandon par l’Australie d’un mégacontrat de sous-marins français. Mécontent, Emmanuel Macron, après avoir rappelé l’ambassadeur de France aux États-Unis, avait attendu une semaine avant de s’entretenir avec Joe Biden le 22 septembre, une discussion téléphonique qui avait permis d’amorcer la détente. Cette rapide réconciliation, durant laquelle Biden s’excuse rapidement et arrive avec 90 minutes de retard, va encore échauffer les passions de ceux qui critiquent déjà la faible réponse de Paris face à la trahison américaine qui a fait perdre la somme de 56 milliards d’euros (90 milliards de dollars) à l’État français. Des candidats à la présidentielle de 2022 ont notamment pointé du doigt l’incapacité de Macron de faire respecter son pays à l’international et ne manqueront pas d’utiliser cette affaire durant la campagne présidentielle pour le mettre en difficulté. Du côté américain, l’on critique déjà Biden pour avoir seulement avoué une «maladresse» dans l’affaire des sous-marins australiens.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 30/10/2021

  • « Ce n’est pas à la France de juger les dirigeants de l’Algérie »

    « Ce n’est pas à la France de juger les dirigeants de l’Algérie » – Selon François Hollande, les rapports entre les deux pays étaient “extrêmement délicats” compte tenu du passé colonial.

    L’ancien président français, François Hollande, a indiqué qu’il n’était pas a la France de “juger” les dirigeants de l’Algérie, soulignant que les rapports entre les deux pays étaient “extrêmement délicats” compte tenu du passé colonial.

    “Les rapports entre la France et l’Algérie, compte tenu de ce qui s’est produit, une guerre, sont des rapports extrêmement délicats. Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas se dire un certain nombre de vérités, les uns et les autres (…) Il ne faut pas avoir de mots qui puissent blesser. Ce n’est pas a nous de juger les dirigeants de l’Algérie”, a indiqué M. Hollande a la chaîne “TV5MONDE Info“.

    Evoquant une “bonne intention d’aller vers des travaux communs pour aller jusqu’au fond des sujets” de la part des présidents des deux pays, M. Hollande a affirmé qu’”il n’y a pas de tabous ou d’interdits pour se prononcer sur les affaires algériennes, mais il y a une forme de délicatesse dans les expressions a avoir”.

    M.Hollande était le premier chef d’Etat français a reconnaître en 2012 les massacres d’Algériens du 17 octobre 1961 a Paris, en rendant hommage a la mémoire des victimes d’”une sanglante répression”.

    “Le 17 octobre 1961, des Algériens qui manifestaient pour le droit a l’indépendance ont été tués lors d’une sanglante répression. La République reconnaît avec lucidité ces faits”, avait-il déclaré dans un communiqué diffusé par l’Elysée.

    Echourouk online, 31/10/2021