Étiquette : Emmanuel Macron

  • Paris dit respecter la souveraineté de l’Algérie

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    Il a fallu que l’Algérie pèse ses mots concernant le rejet catégorique de toute ingérence de la part de la France dans ses affaires intérieures, dont acte la dernière sortie médiatique auguste du président Tebboune, pour que Paris lâche du lest pour ainsi dire. La diplomatie française a-t-elle fini par saisir l’action ferme et le message fort de sens d’Alger ?
    En effet, après le rappel de son ambassadeur au lendemain des propos irresponsables et provocateurs du président français à l’encontre de l’Algérie, institutions, peuple et symboles avec, l’Algérie exige de la France le respect entier de sa souveraineté.

    Hier, Paris à travers son chef de la diplomatie a réagi pour « réaffirmer » « le respect fondamental » de la France de la souveraineté de l’Algérie. Ainsi, dans une déclaration faite devant l’Assemblée française, le Ministre de l’Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian a réaffirmé le respect de la « souveraineté algérienne » dans un climat de tensions entre Paris et Alger. « C’est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique », a-t-il déclaré, cité par la radio Europe1.

    La réaction de la diplomatie française intervient dans un contexte de tensions algéro-françaises dont l’instigateur qui a allumé le feu aux poudres n’est autre que le premier représentant de la France officielle, en la personne du président Emmanuel Macron. D’ailleurs, interpellé fermement par l’Algérie suite à ses déclarations, allant toute honte bue jusqu’à douter de l’existence même de la nation algérienne avant la colonisation française, Macron a tenté le moyen d’apaisement des tensions diplomatiques avec l’Algérie. Une entreprise vaine, tant elle n’était pas à la hauteur de la gravité des dommages causés aux relations entre les deux pays.

    Du coup, il semblerait que la réaction de Le Drian vienne à la rescousse pour tenter de rectifier le tir vis-à-vis d’Alger, autrement ce que le chef d’Etat français n’a pas réussi à faire tant l’Algérie a été d’une offensive diplomatique sans précédent.

    Pour ce faire, le chef de la diplomatie française a fait référence à des déclarations antécédentes tenues par le président Macron sur l’Algérie pour donner « preuve » que la France exprime un « respect fondamental de la souveraineté algérienne ». « Récemment le Président de la République (Emmanuel Macron) a rappelé son profond respect pour le peuple algérien », a expliqué le chef de la diplomatie française devant l’Assemblée nationale. Pour lui, « Cela signifie aussi bien sûr le respect fondamental de la souveraineté algérienne », a-t-il ajouté. « C’est aux Algériens et à eux seuls de décider de leurs destins et de définir les contours de leurs choix et de leur débat politique. », a-t-il conclut.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie

  • Algérie: La loi incriminant le colonialisme va-t-elle enfin aboutir?

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    Sur fond de crise sans précédent entre Alger et Paris, les six groupes parlementaires siégeant a l’APN semblent unanimes quant a l’instauration de la loi incriminant le colonialisme français, dont celle proposée en réponse a la loi française glorifiant le colonialisme adoptée le 23 février 2005 n’a jamais vu le jour.

    Feu vert pour ce projet de loi

    Ces formations politiques s’attèleraient a élaborer une loi qui reposera sur plusieurs axes et aspects, a savoir entre autres la reconnaissance, l’excuse et l’indemnisation. Ce texte se veut ainsi une réaction aux exactions et aux intimidations de la France envers l’Algérie.

    Pour les groupes parlementaires, il ne s’agit point d’une réaction politique aux autorités françaises mais plutôt une vraie loi qui réhabilitera les martyrs de l’Algérie.

    A cet égard, le chef du groupe parlementaire FLN a affirmé a Echorouk que ce projet de loi doit aboutir sous ses dimensions historique, juridique et institutionnelle a laquelle aspire le peuple.

    Pour lui, les partis siégeant a Zighoud Youcef souhaiteraient que cette démarche ait un aspect juridique tout en respectant et les intérêts de l’Etat et ceux du peuple algérien.

    Ce responsable a tenu a expliquer que sa famille politique ne s’était jamais opposée audit projet de loi comme le prétendent certaines parties, précisant que “le texte doit être a la hauteur avec l’implication de tout le monde”.

    De son côté, le chef du groupe parlementaire El Bina a affirmé que “nous sommes contre tout projet qui se résume en une simple réaction. C’est pourquoi nous nous sommes mis d’accord pour préparer un vaste projet de loi incriminant le colonialisme”.

    Un texte qui s’articulera, précise-t-il, sur la reconnaissance, l’excuse et l’indemnisation, et qui nécessite a ses yeux la tenue d’une journée parlementaire suivie de rencontres auxquelles prendront part des politiques, des juristes et des historiens.

    Echouroukonline, 13/10/2021

  • Algérie-France. Le mensonge du siècle !

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    «C’est un grand mensonge», a tonné le président Tebboune, en réponse à la déclaration du ministre de l’Intérieur français, Moussa Darmanin, selon lequel il y aurait 7.000 migrants irréguliers de nationalité algérienne en France. «C’est absolument faux», a encore déclaré le chef de l’Etat, parlant d’une liste de 94 migrants algériens, reçue par les autorités algériennes. Enfonçant le clou, «le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris est conditionné par le respect total de l’Etat algérien», a encore tenu à rappeler le président de la République, lors d’un entretien accordé à des représentants de médias nationaux.

    Pour la question de la réduction des visas accordés par la France aux Algériens, le Président Tebboune a affirmé que «cela est une affaire de souveraineté pour chaque Etat, mais à condition que les Accords d’Evian et ceux de 1968 soient respectés», a-t-il affirmé d’une voix ferme. «Nous voulons que la France nous livre le chef de l’organisation terroriste MAK, Ferhat Mehenni, (…), et le Maroc est partie prenante dans les agissements du MAK», a déclaré Tebboune, non sans rappeler sur un ton comminatoire : «qui nous cherche, nous trouve ; qui attentera à l’Algérie n’ira pas loin», a-t-il tranché. Ce énième accès de fièvre entre Alger et Paris, intervient au moment où le locataire de l’Elysée multiplie les impairs, pas seulement à l’égard de l’Algérie mais de tout le continent africain.

    Au point que Macron s’est fait sèchement recadrer par des étudiants africains, lors d’une rencontre avec un panel d’étudiants africains à Montpellier. «La Françafrique c’est fini… arrêtez votre paternalisme…, «si la relation entre les pays d’Afrique et la France était une marmite, sachez qu’elle est très sale, cette marmite», autant de punchlines lâchées par les étudiants africains à la face du président français.

    Pour Adam Dicko, un étudiant malien : «sans les Africains, il n’y aurait pas eu de France», appuyé par Aliou Bah, un autre guinéen pour lequel «tout le monde n’a pas la même perception de ce qu’on appelle régime démocratique».

    Un réveil salutaire des Africains qui préfigure de lendemains certainement meilleurs, parce que quand l’Afrique s’éveillera, la France tremblera…

    El-Houari Dilmi

    Le Quotidien d’Oran, 12/10/2021

  • Algérie : Pour Tebboune, Darmanin est un menteur

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    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé dimanche 10 octobre le ministre de l’Intérieur français Gérald Darmanin d’avoir proféré un « gros mensonge » quant au nombre d’immigrés clandestins algériens à refouler depuis la France. « Il n’y a jamais eu 7 000 [Algériens à expulser]. La France a évoqué avec nous plus de 94 [Algériens]. Jamais il n’y en a eu 7 000 », a déclaré le chef de l’État dans un entretien avec plusieurs médias algériens.

    Il a par ailleurs souligné que la France ne devrait pas traiter l’Algérie comme la Tunisie et le Maroc dans sa décision de réduire de façon draconienne le nombre de visas accordés aux ressortissants de ces pays. Alger avait réagi dès le lendemain en convoquant l’ambassadeur français François Gouyette pour lui notifier une « protestation formelle du gouvernement algérien suite à une décision unilatérale du gouvernement français affectant la qualité et la fluidité de la circulation ».

    « La réduction des visas est une question qui relève de la souveraineté de tous les États, y compris pour l’Algérie, à condition qu’elle respecte les accords d’Évian [résultat de négociations entre les représentants du Gouvernement de la République française et du Gouvernement provisoire de la République algérienne pour mettre fin à la guerre d’Algérie] et l’accord de 1968 qui dictent certaines mesures », a fait valoir le président Tebboune.

    En vertu de cet accord, les Algériens bénéficient d’un régime spécifique qui facilite leur entrée en France, leur octroie une liberté d’établissement comme commerçant ou indépendant et un accès plus rapide à des titres de séjours valables dix ans.

    « Ne nous mélangez pas avec d’autres pays […]. L’Algérie est un pays spécial » pour la France, a-t-il ajouté, en répétant « Il y a des accords qui nous lient », peut-être pour désamorcer les rumeurs laissant entendre que dans l’entourage d’Emmanuel Macron, certains voudraient remettre en cause de manière unilatérale l’accord de 1968.

    Le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris sous condition
    Le chef de l’État algérien a détaillé les demandes d’expulsion présentées par Paris. « La liste qui nous est parvenue en 2020 et les trois listes en 2021 comptaient 94 cas parmi lesquels 21 ont été acceptés et 16 autres rejetés », a assuré le président Tebboune.

    « Ils ne vont pas rentrer [en Algérie] car ils sont liés au terrorisme. Ils sont venus de Syrie […] Il y a des binationaux qui n’ont pas de famille ici », a-t-il expliqué.

    « Moussa Darmanin a bâti un gros mensonge », a accusé Tebboune, à l’adresse du ministre de l’Intérieur français dont Moussa est le deuxième prénom donné en hommage à son grand-père, un tirailleur algérien de la Seconde Guerre mondiale.

    « Ces choses-là ne se règlent pas par le biais de la presse », a encore asséné le président algérien, en ajoutant : « Je ne vais pas pérorer dans un journal pour le populisme et la campagne électorale. Il n’y a jamais eu 7 000 [clandestins algériens], c’est complètement faux. »

    Par ailleurs, Abdelmadjid Tebboune a conditionné le retour de l’ambassadeur d’Algérie à Paris, rappelé au début du mois à Alger après des propos critiques du président Emmanuel Macron, au « respect total de l’État algérien » par la France.

    « On oublie qu’elle a été un jour une colonie française […] L’histoire ne doit pas être falsifiée », a insisté le président algérien.

    Emmanuel Macron avait déclenché la colère d’Alger après des propos rapportés samedi 2 octobre par le journal français Le Monde accusant le système « politico-militaire » algérien d’entretenir une « rente mémorielle » en servant à son peuple une « histoire officielle » qui « ne s’appuie pas sur des vérités ».

    Il s’était également interrogé sur l’existence d’une « nation algérienne » avant la colonisation française.

    « L’État est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple », a poursuivi le président Tebboune, également chef suprême des forces armées et ministre de la Défense.

    Au sujet de la fermeture du ciel aux avions militaires français, le 2 octobre, il a précisé : « Il n’y a rien d’irréversible dans les relations diplomatiques entre les États. Actuellement, nous sommes agressés dans notre chair, dans notre histoire, dans nos martyrs, nous nous défendons comme nous le pouvons. Si les choses se dissipent, il n’y aura plus de problèmes. Ce n’est pas avec les adeptes du Kärcher que les relations algéro-françaises redeviennent calmes », a répondu Tebboune.

    Mardi 5 octobre, le président Macron a dit souhaiter un « apaisement » sur le sujet mémoriel entre la France et l’Algérie, appelant à « cheminer ensemble » et à « reconnaître toutes les mémoires ».

    Enfin, le président algérien a exigé de la France que « le chef de file des terroristes du Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie [MAK] Ferhat Mehenni » soit livré à l’Algérie.

    Tebboune a « assuré que des preuves existent sur l’achat d’armes de la part du MAK, avec l’aide de parties étrangères, dont le Maroc », rapporte le site d’informations TSA.

    La justice algérienne avait lancé, il y a un mois, un mandat d’arrêt contre Ferhat Mehenni, installé en France, dans le cadre de l’enquête sur le lynchage à mort du jeune Djamel Bensmail début août à Larbaâ Nait Irathen, alors que la Kabylie était confrontée à des incendies meurtriers.

    Middle east Eye, 11/10/2021

  • Algérie : Clairvoyance et clarification

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    C’est un président de la République en position de puissance qui a réaffirmé sans ambages que l’Algérie est un état souverain et fort et que la France doit oublier que l’Algérie était une colonie française. Abdelmadjid Tebboune le dit avec une détermination qui exprime son agacement face à la récente brouille avec Paris, provoqué par un gros mensonge sur le prétendu dossier des 7.000 cas de potentiel expulsés vers l’Algérie. Le Président met les points sur les i et souligne qu’il n’y a que 94 cas dont 21 sont rentrés au pays après l’étude de leurs dossiers. Abdelmadjid Tebboune trouve en plus qu’il y a d’autres canaux pour trouver des solutions à ce type de contentieux.

    Concernant l’octroi des visas de circulation aux Algériens, il note que la France est souveraine dans sa décision sauf qu’elle oublie, concernant l’Algérie, les accords d’Evian. «C’est en violation des accords signés», a-t-il martelé face aux deux journalistes de la presse nationale qui l’interrogeaient sur nombre de sujets politiques, économiques et sociaux.».

    C’est avec clairvoyance et clarté que le président de la République a répondu aux sujets abordés avec franchise et dans une langue que maîtrise le peuple algérien, le dialecte. Ce style de communication est nouveau, direct et efficace.

    Ainsi, d’emblée, il a déploré que les Algériens tardent à se faire vacciner en masse alors que c’est une nécessité vitale, et ce, en dépit des moyens mis à la disposition des populations, même celles des zones éloignées des centres urbains. L’effort social est mis en exergue avec les nouvelles directives en faveur de l’amélioration des salaires de manière à améliorer le pouvoir d’achat des Algériens.

    «C’est une orientation économique et sociale», martèle-t-il tout en s’interrogeant sur les augmentations inexplicables des denrées alimentaires et des pâtes d’autant que les pouvoirs publics ont mis à la disposition des industriels les quantités suffisantes de la matière première. Mais, rassure-t-il, l’Etat ne restera pas les mains croisées et va combattre ce fléau jusqu’à son éradication. Idem pour les spéculateurs et la sphère de l’informel.

    Abdelmadjid Tebboune souligne que par le passé nous avons tué la production nationale avec des importations tous azimuts mais que le tir est maintenant rectifié, avant de noter avec satisfaction que pour la première fois depuis 25 ans, nos exportations hors hydrocarbures ont dépassé les 4 milliards. Une performance.

    Horizons, 12/10/2021

    Par Abdelkrim Tazaroute

  • Algérie-France: Les relations ouvertes à toutes les éventualités

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    L’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar Daoud, qui se trouve depuis une semaine en Algérie après son rappel pour consultation suite aux propos provocateurs du président français contre l’Algérie, a évoqué hier l’état actuel et l’avenir des relations entre les deux pays. Pour l’Algérie, rien n’est encore réglé, surtout que la réponse- faut-il encore qu’elle le soit- de la partie française n’a pas été à la hauteur de l’offensive diplomatique d’Alger.

    Ainsi, dans une déclaration au site d’information arabophone « Al-Tariq News », Mohamed Antar Daoud, interrogé en marge de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie, a affirmé que les relations algéro-françaises « sont ouvertes à toutes les éventualités », et que « personne ne sait comment elles le seront à l’avenir ».

    Alors qu’il se trouve toujours en Algérie depuis qu’il a été rappelé, le 2 octobre passé pour consultation au sujet des attaques françaises émanant du représentant politique de la France officielle, Antar Daoud a expliqué que « tout pays rappelant son ambassadeur pour consultation constitue le plus haut niveau de protestation diplomatique ». Diplomatiquement parlant, il n’y a aucun canal de communication avec notre pays. Ce qui signifie en langage commun que le poste d’ambassadeur d’Algérie en France reste vacant, tant que le représentant algérien n’a pas regagné ses fonctions diplomatiques. À ce titre, le même orateur a indiqué qu’actuellement l’ambassade d’Algérie en France est administrée par le chargé d’affaires.

    Quant à la reprise de sa mission diplomatique, Antar Daoud a assuré qu’il « ne connaissait pas la date de son retour pour exercer ses fonctions d’ambassadeur en France » expliquant que la décision « revient au plus haut niveau des autorités algériennes ».

    Il convient de rappeler qu’au lendemain des provocations d’Emmanuel Macron contre l’Algérie, ses Institutions, son peuple et son Histoire, Alger a rappelé son ambassadeur pour consultation. La présidence de la République a exprimé fermement son rejet de toute ingérence dans ses affaires internes. « À la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos », précise la présidence dans un communiqué.

    « Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5 630 000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leurs vies dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale », ajoute l’Algérie, estimant que « les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes ».

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 11/10/2021

  • Algérie : Primauté à l’extérieur aussi

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    Serait-il opportun de rappeler à ces mercenaires qui, de l’autre côté de la rive et de la frontière ouest, s’emploient vainement à porter atteinte au pays ? Certainement, quitte à le clamer en boucle et à tue-tête. Et leur rappeler une autre évidence, celle du renouveau institutionnel qui se poursuit avec vigueur et détermination. Celui aussi d’une Algérie plus que jamais résolue à défendre vaille que vaille ses intérêts quels que soient les moyens employés, et Dieu sait qu’en la matière, le choix ne se pose pas. Il ne s’est jamais posé d’ailleurs.

    Cet éclat de force est, aujourd’hui, exprimé sur la scène internationale, avec le retour tant espéré d’une diplomatie engagée et pragmatique, savamment conduite, sous l’égide du président de la République, par Ramtane Lamamra, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger. Depuis quelques semaines, celui-ci est sur tous les fronts, occupant les devants et parcourant tous les dossiers dans lesquels l’Algérie est de près ou de loin concernée, en tête, d’un côté, les attaques maroco-sioniste, de l’autre la cabale haineuse menée par le locataire de l’Elysée himself.

    Sur ce, Lamamra ne s’est pas borné à ressasser des formules protocolaires. Sur un ton ferme il a exhorté ces parties hostiles à revoir leur copie, sous peine d’une riposte que certains d’eux ont aussitôt accusé, sans piper mot de surcroît. Tout au long de ses pérégrinations, Lamamra s’est évertué à remettre à l’heure les pendules d’une diplomatie que l’ancien régime a réduite à sa plus simple expression.

    Respect de la souveraineté nationale et de la légalité internationale, règlement des crises par voie pacifique, diversification des partenaires avec un notable recentrage vers l’axe Berlin-Moscou-Pékin, qui irrite à la fois Français et Marocains et leurs alliés sionistes.

    Pour nombre d’observateurs, le récent dérapage du président français s’explique par le redéploiement diplomatique et même économique de l’Algérie pas uniquement dans la région du Sahel où la présence française est rejetée, y compris par le voisin malien, mais plus encore, dans l’Afrique de l’Ouest, chasse gardée de la «Françafrique» menacée, il faut bien le dire, par l’ouverture de l’économie nationale aux marchés de ces pays.

    Ce ne sont là que quelques exemples parmi tant d’autres qui dévoilent l’envergure de l’entreprise diplomatique enclenchée par l’Algérie que le ministre des Affaires étrangères a explicitée, samedi dernier, lors de la célébration de la Journée nationale de la diplomatie.

    Amine Goutali

  • L’Algérie et la Turquie envoient des messages codés à Paris

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    L’Algérie et la Turquie ont signé trois nouveaux contrats pour le développement d’une usine pétrochimique de production de « polypropylène » dans la ville turque de Ceyhan, quelques jours après les déclarations provocatrices du président français Emmanuel Macron, visant à la fois l’Algérie et la Turquie. La signature des contrats s’est déroulée en présence du président turc Recep Tayyip Erdogan et des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, un accord qui a donné lieu à un partenariat entre le géant algérien de l’énergie, « Sonatrach », et son homologue turc, « Renaissance », selon un communiqué publié dimanche par la société algérienne.

    Le premier contrat porte sur la réalisation du projet dans toutes ses étapes, y compris les études d’ingénierie détaillées, la fourniture, l’achèvement et le démarrage. Le deuxième contrat concerne les travaux de maintenance périodique des appareils et des équipements, et le troisième contrat porte sur les services de vente et de commercialisation de la production. Ce sont les contrats qui ont couronné plus de deux ans de travail et de négociations.

    La présence du président turc à la cérémonie de signature des trois contrats est considérée comme des messages cryptés, selon les observateurs, au président français, selon lesquels les relations algéro-turques sont plus fortes que ce que Macron imagine, et elles continuent à se diversifier au détriment de l’influence française en Algérie, qui a beaucoup perdu à cause des politiques françaises aux conséquences non calculées.

    Cet accord intervient deux jours après les déclarations du ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, dans lesquelles il a fait l’éloge de l’État turc et de son rôle dans le processus de soutien au développement de l’Algérie ces dernières années.

    Lamamra a souligné que l’Algérie se réjouit de l’intensification des relations de partenariat et des investissements turcs, et a fait remarquer que l’Algérie et la Turquie ont des relations historiques profondes et des liens moraux forts.

    Le président Abdelmadjid Tebboune a été le premier à envoyer des messages codés à la France, dans sa célèbre interview au magazine français « Le Point », dans laquelle il a reproché à Paris de ne pas être sérieux dans son soutien aux investissements en Algérie, lorsqu’il a déclaré que « l’Algérie entretient d’excellentes relations avec les Turcs, car ils ont investi près de cinq milliards de dollars en Algérie sans aucune exigence politique ».

    Il s’est adressé à ceux qui étaient perturbés par le rapprochement algéro-turc, pour qu’ils « viennent investir comme les Turcs ont investi en Algérie ».

    Pour rappel, Macron avait vivement attaqué la présence turque en Algérie, la qualifiant de colonialisme, selon ce qui a été affirmé dans le quotidien « Le Monde », et s’est étonné de la conviction des Algériens que la présence turque est très différente de l’occupation française de l’Algérie, déclarations auxquelles a répondu M. Lamamra en disant : Quelle que soit la cause du problème entre la France et l’Algérie, je ne pense pas qu’il affectera nos relations avec des pays frères comme la Turquie ».

    La réponse turque au président français n’a pas été en reste. Le ministre des affaires étrangères d’Ankara, Mevlut Cavusoglu, a réagi en qualifiant les déclarations de Macron de « bon marché et inutiles », et M. Oglu a déclaré que « la France a récemment essayé de revoir son histoire coloniale », mais il a averti que « les interprétations erronées sont mauvaises. » Les fausses représentations des questions historiques se sont répandues au cours de la période récente, et les points d’interrogation ont commencé à se multiplier quant au degré de sincérité de la France à cet égard. » Dans le même temps, il a salué la réponse algérienne, déclarant : « L’Algérie a déjà énoncé la réponse nécessaire aux déclarations inacceptables faites ces derniers temps par le président français ».

    Echourouk online, 10/10/2021

  • Algérie: Tebboune refuse toute médiation avec le Maroc

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    Le président algérien Abdelmadjid Tebboune a accusé Paris, dimanche, de mensonges quant au nombre d’Algériens visés par une procédure d’expulsion du territoire français, et a exprimé son refus de toute médiation dans la crise qui oppose son pays au Maroc. Le ministère algérien des Affaires étrangères avait convoqué l’ambassadeur de France, voici quelques jours, pour lui signifier le rejet de la décision unilatérale de son pays de réduire de moitié le nombre de visas accordés aux Algériens, arguant que les autorités algériennes ont refusé l’accueil de plus de 7000 personnes sous le coup d’une décision judiciaire d’expulsion.

    Dans un entretien avec des médias algériens, diffusé dimanche par la télévision d’État, le président Tebboune a déclaré que les chiffres du gouvernement français sont « faux », et que les autorités algériennes n’ont pris connaissance que de la situation de 94 personnes susceptibles d’être expulsées du territoire français. Il a expliqué que l’Algérie a accueilli 21 ressortissants expulsés, mais qu’elle a catégoriquement refusé d’en accueillir 16 autres, en raison de leurs liens avec le terrorisme, tandis que le sort des autres n’a pas encore été décidé.

    Le président algérien a rappelé que son pays est lié par un accord d’immigration préférentielle avec la France, signé en 1968, et que Paris aurait dû traiter son pays de manière « privilégiée. »

    Pas de médiation avec Rabat

    Concernant la crise diplomatique entre l’Algérie et le Maroc, Tebboune a exprimé le refus de toute médiation entre son pays et Rabat.

    Et de poursuivre : « Le bourreau et la victime ne peuvent être mis sur un pied d’égalité. Nous avons réagi à une agression, constante depuis notre indépendance en 1962, et dont nous ne sommes pas à l’origine. »

    Tebboune a laissé entendre que la crise avec le Maroc n’irait pas jusqu’au conflit armé, affirmant : « Nous sommes un peuple qui a connu la guerre et qui aspire à la paix, mais nous ne tolérerons pas que l’on nous attaque. »

    Le 24 août, l’Algérie a annoncé la rupture des relations diplomatiques avec le Maroc, en raison de ce qu’elle a qualifié d’agissements « hostiles et répétés ». Tandis que Rabat exprimait ses regrets quant à cette décision, qualifiant ses justifications de « fausses ».

    Quelques jours plus tard, les diplomaties égyptienne et saoudienne sont entrées en contact avec les ministres des affaires étrangères de l’Algérie, Ramtane Lamamra, et du Maroc, Nasser Bourita, et évoqué des signes de médiation entre les deux voisins.

    Saïed et Ghannouchi

    S’agissant de la situation en Tunisie, Tebboune a déclaré que l’Algérie s’engage à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures tunisiennes.

    La Tunisie traverse une grave crise politique depuis le 25 juillet dernier, date à laquelle son président, Kaïs Saïed, a pris une série de mesures d’exception, dont le gel des prérogatives du Parlement, la levée de l’immunité de ses députés et la suppression de l’organe de contrôle de la constitutionnalité des lois.

    Le président tunisien a ainsi décidé de promulguer des lois par décrets présidentiels, de présider le ministère public et de démettre le Premier ministre pour assumer lui-même l’autorité exécutive avec l’aide d’un nouveau gouvernement.

    Tebboune a ajouté être intimement convaincu que Kaïs Saïed est « un patriote et un démocrate ».

    Il a ajouté que Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha et président du parlement suspendu, devait se rendre en Algérie, sans pour autant révéler si cette visite aura finalement lieu.

    La majorité des forces politiques, dont Ennahdha (qui dispose du plus grand bloc parlementaire avec 53 députés sur 217), rejettent les mesures d’exception décidées par Saïed, et les considèrent comme un « coup d’État contre la constitution ». D’autres forces soutiennent ces mesures, y voyant une « correction de cap de la révolution de 2011 », à la lumière des crises politiques, économiques et sanitaires (« pandémie de coronavirus).

    Saïed, qui a entamé un mandat présidentiel de 5 ans en 2019, a déclaré à plus d’une reprise que ses mesures d’exception ne constituaient pas un coup d’État, mais qu’elles s’inscrivaient dans le cadre de la constitution pour protéger l’État contre un « danger imminent », selon son appréciation.

    Élections en Libye

    Concernant la situation en Libye, Tebboune a déclaré que son pays, en raison du peu de temps séparant les élections prévues le 24 décembre, a proposé aux Libyens d’organiser des élections régionales séparées, même si cela prend deux mois de temps.

    Après un conflit armé qui a duré des années, la Libye, riche en pétrole, a connu une percée politique sous les auspices des Nations unies il y a quelques mois.

    Or les tensions sont revenues au premier plan en raison de divergences entre la Chambre des représentants, d’une part, et le Haut Conseil d’État, le gouvernement d’union et le Conseil présidentiel, d’autre part, concernant les questions relatives aux prérogatives et aux lois électorales.

    Anadolou, 11/10/2021

  • Tebboune exige de Paris « le respect total de l’Etat algérien »

    Algérie, Emmanuel Macron, Histoire, colonisation, #Algérie, #Macron, #Colonisation, #Histoire,

    L’allocution fut concise et sans appel. Macron devrait apprendre le respect dans ses les relations avec d’autres états, s’il souhaite en échange être respecté. Après la crispation sur les visas et les critiques déplacées de Paris, Abdelmadjid Tebboune, le président algérien a exigé le respect total de la France vis à vis de l’état algérien.

    Le week-end dernier, l’Algérie a rappellé son ambassadeur à Paris et interdit les avions militaires français de son espace aérien. La France le survolait pour atteindre ses troupes combattant des militants dans la région du Sahel.

    Après une dispute sur les visas, les mesures ont été suivies par des reportages dans les médias selon lesquels Macron avait déclaré aux descendants algériens de sa guerre d’indépendance de 1954-1962 que l’Algérie était gouvernée par un “système politique et militaire” qui avait “totalement réécrit” son histoire.

    Le bureau du président algérien a répondu aux critiques en déclarant que les commentaires n’étaient pas démentis et constituaient une “ingérence” dans les affaires intérieures du pays. Dimanche était la première apparition publique de Tebboune depuis le débur de la crise avec la France.

    Tebboune a déclaré que le retour de l’ambassadeur d’Algérie en France est conditionné au respect total du gouvernement algérien.

    Le président de la République a rappelé dans ce contexte que “la France doit oublier que l’Algérie était une colonie”. Puis ” L’histoire ne doit pas être falsifiée.”

    « L’Etat est debout avec tous ses piliers, avec sa puissance, la puissance de son armée et son vaillant peuple », a ajouté le président Tebboune dimanche.

    Tebboune a déclaré que l’histoire de l’Algérie et le passé colonial français ne peuvent être ignorés.

    Bien que les relations entre les deux pays aient été souvent tendues, elles n’ont jamais atteint un niveau aussi bas que récemment.

    Pas de longue diatribe ni de long discours, une mise au point officielle concise. Si ce n’était un Macron émotif en pré-campagne qui sur l’avis de ses conseillers et à la vue de la montée de la droite a voulu réveiller la bête du colonialisme. Prix à payer: une coopération avec Alger que le monde se dispute dans la région de plus en plus enclin au sentiment anti-français, nn espace aérien stratégique pour l’accès au Sahel perdu et des tensions grandissantes à venir jetant Alger tout droit dans les bras des autres puissances.

    Aldjazair, 11/10/2021