Étiquette : Emmanuel Macron
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Propos de Macron sur l’Algérie. Le dérapage de trop !
Algérie, Emmanuel Macron, Mémoire, Colonisation, #Algérie, #Mémoire, #Macron, #Colonisation,A quelque mois des présidentielles françaises, Emmanuel Macron multiplie les gestes d’hostilité envers l’Algérie et vire carrément à droite pour les besoins de sa campagne électorale pour assurer sa propre succession à l’Elysée. En effet, les gestes d’hostilité de l’actuel locataire de l’Elysée se multiplient et ses sorties inadmissibles envers l’Algérie s’accélèrent et vont crescendo à mesure que l’échéance présidentielle française avance.Tout a commencé durant l’été dernier lorsque Emmanuel Macron a reconnu solennellement «les souffrances des essais nucléaires français en Polynésie», en acceptant d’ouvrir les archives sur ce dossier, pendant que son pouvoir refuse toujours de remettre à l’Algérie les cartes topographiques qui permettent de déterminer les lieux d’enfouissement des déchets polluants, radioactifs ou chimiques non découverts à ce jour. La partie française n’a mené techniquement aucune initiative, en vue de dépolluer les sites et la France n’a fait aucun acte humanitaire en vue de dédommager les victimes. Les explosions nucléaires dans le Sahara sont d’irréfutables preuves des crimes perpétrés dont les radiations continuent d’affecter l’homme et l’environnement. Il y a quelques jours, le même Macron récidive.En rencontrant quelque 300 harkis, descendants ou représentants, il a regretté, «à voix haute et solennelle», les «manquements» passés de la République vis-à-vis de certains de ses «enfants». «Aujourd’hui, au nom de la France, (…) je demande pardon», a-t-il lancé, s’engageant à «panser les plaies tant qu’elles ne seront pas refermées». Une loi qui sera concoctée avant la fin de l’année en cours, en confiant à son gouvernement la rédaction d’un «texte de loi de reconnaissance et de réparation». Le locataire de l’Elysée ne s’arrête pas là, il pousse encore le bouchon plus loin, jeudi dernier, en recevant des jeunes triés sur le volet. Lors de cette échange avec ses binationaux, le chef de l’Etat Français avait estimé que le pays s’était construit, depuis son indépendance, sur «une rente mémorielle», entretenue par «le système politico-militaire». Une déclaration de trop qui a poussé le Président Abdelmadjid Tebboune de rappeler «pour consultations» son l’ambassadeur d’Algérie à Paris, Mohamed Antar-Daoud.Après le rappel de l’ambassadeur d’Algérie en France pour consultation viendra ensuite un communiqué de la Présidence de la République algérienne qui remet les pendules à l’heure. L’Algérie a exprimé son rejet “catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures” à la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribué nommément au Président de la République Française, indique la Présidence de la République dans un communiqué. “A la suite des propos non démentis que plusieurs sources françaises ont attribués nommément au Président de la République française, l’Algérie exprime son rejet catégorique de l’ingérence inadmissible dans ses affaires intérieures que constituent lesdits propos”, précise la même source.“Les propos en question portent une atteinte intolérable à la mémoire des 5.630.000 valeureux martyrs qui ont sacrifié leur vie dans leur résistance héroïque à l’invasion coloniale française ainsi que dans la Glorieuse Révolution de libération nationale”, ajoute la Présidence de la République, estimant que “les crimes de la France coloniale en Algérie sont innombrables et répondent aux définitions les plus exigeantes du génocide contre l’humanité. Ces crimes qui ne sont pas prescriptibles, ne sauraient faire l’objet d’une manipulation des faits et d’interprétations atténuantes”.Pour la Présidence de la République, “la propension des nostalgiques de l’Algérie française et des milieux qui se résignent difficilement à l’indépendance pleine que les Algériens ont gagnée de haute lutte, s’exprime à travers de vaines tentatives d’occulter les exactions, massacres, enfumages, destructions de villages, des centaines de +Oradour-Sur-Glane+, éradications de tribus de résistants, qui sont des génocides en séries que les acrobaties conceptuelles et les raccourcis politiques ne parviendront jamais à occulter”.“Pour leur part, les appréciations superficielles, approximatives et tendancieuses énoncées, en ce qui concerne l’édification de l’Etat national algérien ainsi que sur l’affirmation de l’identité nationale relèvent d’une conception hégémonique éculée des relations entre Etats et ne sauraient, en aucune façon, être compatibles avec le ferme attachement de l’Algérie à l’égalité souveraine des Etats”, souligne-t-on dans le communiqué.“Cette malencontreuse intervention qui heurte fondamentalement les principes devant présider à une éventuelle coopération algéro-française en matière de mémoire, a l’incorrigible défaut de tendre vers la promotion d’une version apologique du colonialisme, au détriment de la vision établie par I’Histoire de la légitimité de luttes de la libération nationale, alors que rien ni personne ne peuvent absoudre les puissances coloniales de leurs crimes, y compris les massacres du 17 octobre à Paris dont l’Algérie et sa communauté établie en France s’apprêtent à commémorer dans la dignité”, ajoute la même source.“Face à la situation particulièrement inadmissible engendrée par ces propos irresponsables, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a décidé le rappel immédiat en consultations de l’ambassadeur d’Algérie auprès de la République française”, conclut le communiqué. Il faut dire que le président Macron qui a déclaré, il n’y a pas si longtemps, qu’à «chaque fois que je parle de l’Algérie, je perds un à deux points dans les sondages», a compris que maintenant sa réélection passera par des gestes hostiles envers son ancienne colonie pour séduire la droite et l’extrême droite. Il se lance en campagne avant l’heure, lui qui se sent acculé par la droite et l’extrême droite qui s’ajoutent à la forte présence d’?ric Zemmour dans le débat politique français qu’on dit partant lui aussi pour les présidentielles françaises du printemps prochain.La question mémorielle liée à la guerre d’indépendance est présente à chaque rendez-vous politique français dont aucun candidat ne peut faire l’impasse, les nostalgiques de l’Algérie Françaises et autres Harkis sont considérés proches de la droite et même de son extrême et constituent une réserve de voix non négligeables sur lesquelles Macron espère compter. Un même Macron qui pourtant, en 2017, a qualifié la colonisation française en Algérie «de crime contre l’humanité» avant de privilégier les «actes symboliques» contre «toute excuse ou repentance», une fois à l’?lysée.Macron ne fait réellement que perpétuer la tradition du double jeu et les revirements versatiles du pouvoir français concernant le dossier de la colonisation. Le président Abdelmadjid Tebboune impute le contentieux mémorial qui pèse sur les relations algéro-françaises aux «trois lobbys en France. Aucun ne s’entend avec l’autre et chacun est influent. Il y a le lobby de ceux qui sont partis d’Algérie après l’indépendance. Leurs descendants entretiennent l’esprit de la haine des Algériens. Il y a un autre lobby qui est celui des Algériens qui ont choisi de soutenir la France (allusion aux harkis) et le dernier est celui de l’ancienne OAS (Organisation armée secrète) qui active toujours en France», avait-il alors déclaré, en juin dernier, dans un entretien à Al Jazzera.Ces lobbys influent sur la politique française, notamment dans les grands rendez-vous de la vie nationale de l’hexagone. En refusant de s’excuser pour la colonisation de l’Algérie, adoptant un profit bas face aux Harkis et multipliant les actes d’hostilités envers l’Algérie, Emmanuel Macron sacrifie la réconciliation des mémoires sur l’autel des prochaines élections présidentielles française.Enfin, il convient de le souligner que ce dossier mémoriel, l’Algérie est restée intransigeante pour son règlement global qui passe par la reconnaissance officielle, définitive et totale par la France de ses crimes et des indemnisations équitables.Décidément, l’Algérie aux principes constants et inchangeables au gré des événements et politiques dérange. Une Algérie éternellement grandie par sa Révolution de Novembre 1954, qui reste bel et bien «une marche historique qui a bouleversé un continent et qui n’a pas fini d’étonner le monde par sa puissance, sa vitalité face à un adversaire désorienté et complètement déréglé», comme le tenait à le souligner Mohamed Boudiaf dans «le commencement», écrit à Turquant, en 1961.Si Tayeb El Watani prédisait déjà, qu’ «un jour viendra où tous les crimes seront connus et, à ce moment, on oubliera volontiers de parler aussi légèrement du 1er Novembre 1954».Le Carrefour d’Algérie, 08/10/2021 -
Lamamra à l’agence turque Anadolu : «L’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité»
Algérie, Turquie, Emmanuel Macron, Colonisation, Mémoire, #Algérie, #Turquie, #Colonisation,Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, a qualifié jeudi les propos du président français Emmanuel Macron sur l’Algérie de « grave erreur », affirmant que l’Algérie rejette toute ingérence dans ses affaires internes.« Nous avons répondu (aux propos de Macron NDLR ) comme nous devrions répondre très fortement et très fermement », a déclaré le chef de la diplomatie algérienne à l’agence de presse turque Anadolu en marge de la troisième réunion Afrique-Italie.Il s’agit d’une question qui concerne le peuple algérien, seul qualifié à s’élever contre ces propos hostiles et « défendre collectivement notre indépendance et notre souveraineté face à ce que nous considérons comme une grave erreur de la part des autorités françaises », précise le ministre.« Nous faisons comprendre à tous les partenaires et en particulier la France que l’Algérie ne peut pas compromettre sa dignité pour la coopération et l’Algérie ne peut accepter aucune interférence dans ses affaires internes », souligne M. Lamamra, reconnaissant que l’Histoire de l’Algérie avec la France est « complexe et difficile ».Le ministre estime, par ailleurs, que « quelle que soit la crise que traversent les relations algéro-françaises, elle n’aura pas d’impact sur les relations de l’Algérie avec des pays frères comme la Turquie ».L’Algérie et la Turquie entretiennent des relations profondesRamtane Lamamra a, par ailleurs, affirmé que l’Algérie et la Turquie entretiennent, de tout temps, « des relations historiques profondes et des liens solides ».« Ankara avait participé au développement en Algérie et nous aspirons à davantage de relations et d’investissements turcs dans les prochains jours ».L’Algérie soutient l’établissement de relations de partenariat qualitatif avec la Turquie englobant tous les domaines, a-t-il soutenu, se disant optimiste à ce propos.Concernant le dossier libyen, M. Lamamra a relevé la disposition de l’Algérie à partager son expertise, son expérience et ses moyens avec « les frères libyens » en vue de l’organisation d’élections transparentes et démocratiques.A propos du rôle de la Turquie en Libye, le chef de la diplomatie algérienne a assuré que « la Turquie assume, nul ne doute, un rôle extrêmement important, en sus de ses relations solides avec la Libye. Nous souhaitons que toutes les parties proposent leur aide aux Libyens pour construire un avenir commun sans ingérence dans leurs affaires internes ».Appelant les Libyens à ouvrir une nouvelle page, M. Lamamra a déclaré : « Après cette crise profonde, qui a duré plus d’une décennie, nous appelons toutes les parties et les dirigeants libyens (…) à ouvrir une nouvelle page de leur histoire. L’Algérie devra soutenir assurément cet effort. »Polypropylène : partenariat algéro-turcLe Groupe Sonatrach et la société turque Renaissance ont signé trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan (Turquie), en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, a indiqué hier un communiqué de Sonatrach.«Le PDG du groupe Sonatrach, Toufik Hekkar, a participé à la cérémonie de signature de trois contrats pour le développement du projet pétrochimique de production de polypropylène dans la ville de Ceyhan. Le premier contrat concerne la réalisation du projet EPCC (ingénierie, équipement, construction, mise en service) dans toutes ses étapes. Le second contrat concerne les travaux de maintenance périodique des matériels et équipements, alors que le troisième est dédié aux services de vente et commercialisation», a déclaré Sonatrach, dans son document. «La cérémonie de signature s’est déroulée en présence du Président turc, Recep Tayyip Erdogan, des ministres turcs de l’Industrie et des Transports, des Directeur exécutifs de la société turque Renaissance, partenaire de Sonatrach, ainsi que des représentants des parties signataires et de l’ambassade d’Algérie en Turquie», a fait savoir Sonatrach.«La signature de ces contrats, fruit de deux années de travail et de négociations continus, a mis en avant le groupe, constitue une importante étape dans le processus de recherche de financement international de ce projet stratégique.» À rappeler que Sonatrach, qui détient 34% de ce projet, en assure la matière première, à savoir le propane, en vertu d’un contrat à long terme, en adoptant les prix en vigueur sur les marchés mondiaux.El Moudjahid, 10/10/2021 -
Macron refuse, encore, de demander des excuses à l’Afrique
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Le président français Emmanuel Macron a participé, aujourd’hui au sommet Afrique-France, qui s’est tenu à Montpellier. Il a déclaré que la France a une dette envers l’Afrique, « un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres ».
Emmanuel Macron a défendu ce « nouveau sommet », où il est le seul chef d’État, puisque les dirigeants africains, prévus dans une version initiale du sommet en 2020, n’ont finalement pas été invités. L’Arena de Montpellier accueillait en revanche 3000 invités, dont environ 700 jeunes représentants de la société civile africaine.
Tout en assumant le passé colonial de la France en Afrique, le président Emmanuel Macron a, toutefois, refusé de présenter les excuses de la France pour ses crimes commis en Afrique.
« Nous tous dans cette salle, n’avons pas choisi notre histoire et notre géographie ». « Nous sommes les héritiers de tout cela », a développé le président français, en appelant plutôt à choisir « comment bâtir l’avenir ».
Il est à noter que c’est pour la première fois depuis 1970, soit, le début d’organisation des sommets France-Afrique qu’aucun président africain n’a été convié à cet événement.
El Khabar, 08/10/2021
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Macron perd le nord et… le sud
Algérie, France, Emmanuel Macron, #Algérie, #Macron, #Colonisation,Mais quelle mouche a donc piqué le président français pour «asséner ses vérités» sur l’Algérie ?Si l’on excepte l’épisode Sarkozy, un anti-Algérien, qui s’assume, c’est la première fois dans l’histoire de la 5e République française que l’on assiste à de tels propos de la part d’un chef d’Etat français. Il est vrai que le général De Gaulle, en recevant Abdelaziz Bouteflika, alors jeune ministre de des Affaires étrangères algérien venu le sonder sur la nationalisation des biens vacants abandonnés par les anciens colons, avait évacué le sujet par un «vous ne vous imaginiez tout de même pas que j’allais réparer vos ascenseurs jusqu’à la fin des temps». Bernard Bajolet, l’ancien ambassadeur qui révèle cette anecdote dans un livre consacré à son expérience diplomatique, ne nous renseigne pas sur la réponse de l’ancien chef d’Etat algérien.Il faut peut-être attendre le règne de Mitterrand pour retrouver une salve aussi provocatrice dans la bouche d’un président français. Le premier président socialiste de la 5e République s’est présenté dans un premier temps comme «tiers-mondiste» convaincu qui voulait l’avènement d’un nouvel ordre mondial, cher aux dirigeants algériens. Il avait même fait cause commune avec le défunt Chadli lors de la rencontre Nord-Sud de Cancún, qui eut lieu au Mexique, du 22 au 23 octobre 1981, elle était destinée à sortir les pays d’Amérique latine du cercle vicieux de l’endettement. Cette nouvelle proximité entre un président français et son homologue algérien, avait peut-être encouragé Mitterrand à oser son fameux «il faut» après l’interruption du processus électoral en 1991. Cette déclaration du premier ministre de l’Intérieur de la guerre d’Algérie avait provoqué une crise sans précédent entre les deux rives. La France était même devenue un sanctuaire pour les terroristes algériens et leurs couvertures politiques.Des présidents avenantsDepuis beaucoup d’eau a coulé sous les ponts mais les présidents français successifs se sont gardés de heurter frontalement la sensibilité des Algériens, surtout concernant les sujets qui touchent à la mémoire et à l’histoire. Ce n’est pas à l’habile Chirac qu’on va faire la leçon sur la bienveillance diplomatique, à part peut-être son incident avec le président Zeroual au siège des Nations-Unies et encore moins au très «Algérien» François Hollande qu’on va apprendre à garder son sang froid devant la complexité des relations algéro-françaises, assez chargées émotionnellement pour leur rajouter des élucubrations sur l’origine de la nation algérienne. Et c’est justement là que Macron a «excellé».Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? Cette interrogation de la part de Macron a fait ressurgir les vieux démons colonialistes pour nous sortir des thèses chères aux algérianistes et autres colonisateurs zélés qui ne voyaient en l’Algérie qu’un territoire rempli de populaces sans attache nationale ni histoire pour cristalliser l’imaginaire et le destin commun. Cette digression, venant de la part d’un chef d’Etat d’un pays, avec qui nous avons des relations officiellement bonnes, ne peut s’expliquer seulement par la montée de la fièvre électorale, même s’il est vrai que Macron est débordé actuellement sur son aile droite par le phénomène Zemmour. Elle vient compléter une série, en cours, de sorties médiatiques et de décisions qui dénotent une certaine fébrilité dans la prise de décision chez l’establishment politique français. On a l’impression que le président français s’essouffle dans sa dernière ligne droite n’arrivant plus à donner du tonus à la fin de son mandat. De l’Europe à l’Afrique, des Etats-Unis à la Russie, du Golfe à la Syrie, Emmanuel Macron a mené depuis avril 2017 une diplomatie hyperactive et volontariste, en chantre d’un multilatéralisme dont la France est la locomotive européenne.La bérézina du PacifiqueMais le début de l’automne n’a pas été de tout repos pour la diplomatie française. Victime collatérale d’un accord politique entre Canberra, Londres et Washington pour contrer la Chine, la France voit lui échapper un contrat à 56 milliards d’euros avec l’Australie et encaisse un revers diplomatique majeur dans la zone indo-pacifique. Cet événement qui fait voler en éclats le sacro-saint multilatéralisme prôné par la doctrine Macron et de son ministre des Affaires étrangères Le Drian, a donné lieu à une série de déclarations qui sont loin de figurer dans le manuel du parfait diplomate. La France a perdu son sang froid face à ses partenaires historiques, l’Angleterre, l’Australie et surtout les États-Unis qui avaient quelques mois auparavant pris la décision unilatérale de se retirer de l’Afghanistan.La France s’est aussi enlisée au Sahel. Annonçant d’abord un départ définitif du Mali, Macron s’est retrouvé à échanger des mots aigres-doux avec le premier ministre malien surtout depuis la décision de Bamako de faire appel à des mercenaires russes pour contrer les terroristes islamistes.Et c’est à ce moment précis que la France a choisi d’en découdre avec une autre région importante : le Maghreb. La France décide de diminuer drastiquement le nombre de visas accordés à trois pays du Maghreb, et ce quels que soient les motifs du voyage. Les visas octroyés à l’Algérie et au Maroc vont être divisés par deux, tandis que ceux délivrés à la Tunisie vont diminuer de 30%. La France dit ainsi répondre à l’immobilisme de ces pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants vivant illégalement en France. Cette décision n’a pas laissé les gouvernements maghrébins de marbre. Le ministère des AE algérien a même convoqué l’ambassadeur de France à Alger pour des explications.Alors pourquoi cette sortie de route ?Et pour finir, le président français décide de s’attirer l’unanimité des Algériens contre lui après des propos non démentis tenus lors d’un échange avec une vingtaine de jeunes descendants de protagonistes de la Guerre d’Algérie (1954-1962). M. Macron y estime qu’après son indépendance, le pays s’est construit sur « une rente mémorielle », entretenue par le « système politico-militaire ». Et que la nation algérienne n’a jamais existé et serait une création de la colonisation française.Macron, qui a commencé sa compagne électorale par traiter la colonisation française de crime contre l’humanité, a dévié de sa trajectoire pour succomber sans doute aux sirènes des communicants et autres spin doctors à quelques mois des présidentielles.Cet automne fatal pour la diplomatie française ouvre plusieurs questions pour la France sur le plan international. Parmi elles, son positionnement dans cette nouvelle «guerre froide» qui se profile dans la zone indo-pacifique et dans le conflit larvé qui oppose les Etats-Unis à la Chine. Sa place en Afrique, sa vieille chasse gardée, ou elle est bousculée par la Russie et par d’autres forces émergeantes comme la Turquie. Et enfin ses relations avec les pays du Maghreb qui veulent s’émanciper définitivement de la tutelle française. Cette volonté est exprimée de plus en plus par les élites maghrébines qui se cherchent d’autres horizons loin de l’œil vigilant de Paris. A tous ces défis, Macron et Le Drian n’ont pas réussi à donner des réponses convaincantes.R. A.Algérie aujourd’hui, 05/10/2021 -
Macron refuse de s’excuser pour le colonialisme français en Afrique
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Le président français Emmanuel Macron a réitéré vendredi son refus de s’excuser pour le passé colonial de son pays en Afrique. Macron s’exprimait lors de sa participation au dernier jour du sommet Afrique-France tenu dans la ville côtière de Montpellier (sud-est), où il a débattu avec un groupe de 11 jeunes du continent noir de diverses questions, dont la démocratie dans leurs pays.
Les jeunes sélectionnés pour débattre avec Macron ont fustigé l’attitude paternaliste et colonialiste de la France.
Le chef de l’Etat français a déclaré que « présenter des excuses ne résoudra pas le problème, cependant la reconnaissance permettra de parvenir à la vérité », appelant à la réécriture d’une histoire commune à la lumière de sa position déclarée.
Le sommet Afrique-France de cette année s’est tenu sans la participation de chefs d’État africains, à l’exception du président français lui-même.
Macron a choisi le nouveau format du sommet, pour « donner la priorité aux jeunes des pays africains et à ceux qui ont la capacité de changer le continent noir et la France et les écouter», selon le quotidien régional français « Midi Libre ».
Les déclarations de Macron interviennent dans un contexte très particulier, marqué par de vives tensions entre Paris et Alger, après que le journal « Le Monde », a rapporté les propos du locataire de l’Elysée dans lesquels il conteste l’existence d’une nation algérienne avant la colonisation française du pays en 1830.
« Est-ce qu’il y avait une nation algérienne avant la colonisation française ? », s’est interrogé le chef de l’Etat français à cet effet.
Alger a dénoncé les déclarations de Macron, à son encontre, les considérant comme étant « une atteinte inacceptable à la mémoire de plus de 5 millions de résistants tués par la France coloniale ».
Les autorités algériennes ont répondu par la sanction en interdisant le survol de son espace aérien par l’aviation militaire française, engagée notamment au sein de Barkhane, une décision prise dans la foulée du rappel par Alger de son ambassadeur à Paris « pour consultations ».
Anadolou
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Macron refuse de demander pardon aux Africains
Afrique, Emmanuel Macron, #Macron, #Colonisation, crimes coloniaux, #CrimesColoniaux, #Afrique,Le président français Emmanuel Macron a refusé de demander pardon pour les crimes coloniaux français commis dans ses anciennes colonies en Afrique.Lors d’un sommet Afrique-France tenu a Montpellier en présence de jeunes issus de plusieurs pays africains, Emmanuel Macron s’est opposé a toute idée d’excuse pour les crimes commis par l’occupant français sur le continent africain.Appelé par un blogueur sénégalais a demander pardon aux Africains, le locataire de l’Elysée s’est en effet refusé a demander pardon, privilégiant “un travail de vérité” et non de “honte de soi et de repentance” non sans reconnaître “la responsabilité immense de la France car elle a organisé le commerce triangulaire et la colonisation”, a rapporté le journal Le Point.Dans son discours liminaire, le président français avait toutefois loué “la part d’africanité de la France”.“Nous avons une dette envers l’Afrique”, “un continent qui fascine le monde entier, qui parfois en effraie d’autres”, a-t-il ajouté, allusion aux débats sur l’immigration qui marquent les débuts de la campagne présidentielle française, et qui ont été pointés a plusieurs reprises par les participants au sommet.Force est de rappeler que ce sommet auquel aucun chef d’Etat africain n’a pris part s’est tenu dans un contexte marqué par une crise ouverte entre la France et ses deux anciennes colonies, en l’occurrence l’Algérie et le Mali.Echourouk online, 09/10/2021 -
Des opérateurs algériens gèlent leur partenariat avec la France
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L’onde de choc provoquée par les dernières déclarations du président Français, Emmanuel Macron, lesquelles ont été très mal perçues dans le sud de la Méditerranée, n’a pas laissé indifférents les habitants de la région des Aurès, berceau des révolutionnaires du 1er novembre 1954 notamment les opérateurs privés.
Une vingtaine d’opérateurs économiques de la région de Batna ont annoncé, jeudi dernier, leur volonté de geler des projets de partenariat avec des entreprises françaises. L’initiative a été lancée par le propriétaire du Groupe BenBellat, spécialisé dans la fabrication de matériaux de construction, produits agricoles et équipements hydrauliques. La réunion de concertation tenue à Batna a réuni une vingtaine d’opérateurs de la région, et ce dans le but d’une réaction unifiée des hommes d’affaire batnéens à la suite des déclarations «inappropriées» du président français, qualifiées aussi de «calomnieuses à l’encontre de la mémoire collective du peuple algérien».
Les récents développements dans les relations bilatérales entre l’Algérie et la France, du moins dans leur volet politique, semblent prendre une autre tournure, loin de la capitale, bastion du pouvoir. Un signal fort est donc venu du pays profond, et les initiateurs semblent vouloir envoyer un message franc à l’auteur de ce qui a été qualifié de «dérapage d’un chef d’Etat et d’immixtion dans les affaires intérieures algériennes».
Versés dans les secteurs de la pharmacie, de l’agroalimentaire, de l’hydraulique, de l’habitat et autres équipements industriels, les opérateurs de la région des Aurès se sont ainsi réunis pour se concerter sur les voies à emprunter afin de donner «une réplique à la position intransigeante des hautes autorités du pays» quant au refus de toute forme d’ingérence étrangère dans les affaires algériennes.
Interrogé par le Jeune Indépendant sur l’inopportunité d’une telle décision, laquelle pourrait nuire aux multiples coopérations avec les opérateurs étrangers de manière générale, l’un des opérateurs a expliqué que «les projets visés n’ont pas encore été entamés et que, par conséquent, aucun d’eux n’a encore été concrétisé». Il a ajouté que la décision se limite aux projets de partenariat non encore réalisés et que ceux entamés ne font l’objet d’aucune remise en cause, d’autant que des cahiers des charges liant sous contrat les parties concernées ne peuvent, en aucun cas, être remis en question.
«La dignité passe avant le pain»
Le président directeur général et principal actionnaire du Groupe BenBellat a expliqué, pour sa part, que la décision n’a aucune visée politique puisque «personnellement», il n’est nullement intéressé par un poste politique. Selon lui, la décision des industriels aurésiens obéit au seul principe «La dignité passe avant le pain».
Il a précisé, en outre, avoir gelé quatre conventions en voie de finalisation avec des entreprises françaises versées dans l’équipement agricole, projets qu’il évalue à quelques millions d’euros. Le patron du groupe a ajouté que la valeur globale de la coopération entre les opérateurs économiques de la région et des entreprises françaises avoisinerait le milliard d’euros. Ces partenariats touchent essentiellement des produits et équipements industriels, agricoles, les travaux publics et l’hydraulique.
Par ailleurs, les initiateurs de ce boycott n’écartent pas le fait que leur initiative puisse s’étendre à d’autres régions du pays. Cependant, certains écartent cette éventualité du fait que pareille décision pourrait aussi nuire à l’image, à l’attractivité et, surtout, à la crédibilité de l’Algérie en tant que terre d’accueil des investissements étranger futurs, d’autant qu’en haut lieu, l’on tente de définir de nouvelles mesures du plan de relance économique.
Le Jeune Indépendant, 09/10/2021
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Algérie : le hashtag « Boycottez les produits français » devient viral
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Selon PressTV, les Algériens se sont tournés vers Twitter et d’autres plateformes de médias sociaux pour refléter l’étendue du ressentiment populaire du pays face aux propos offensants récemment tenus par le président français Emmanuel Macron sur l’histoire ancienne de l’Algérie.
Macron a accusé l’élite dirigeante en Algérie d’ »entretenir une rancune contre la France » et a remis en question l’existence d’une nation algérienne avant l’entrée du colonialisme français dans le pays en 1830.
Les militants algériens ont qualifié le président français d’ »ignorant » et ont appelé à une réponse décisive à « l’empiétement » de Macron sur l’histoire du pays en faisant la promotion des hashtags « Boycott de la France » et « Boycott des produits français » ainsi que l’ »Expulsion de l’ambassadeur de France ».
Le hashtag « Boycottez les produits français » a été largement diffusé en arabe, en français et en anglais, les militants partageant des tableaux classant les produits français et introduisant les produits algériens comme substitut.
IQNA, 08/10/2021
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Se sentir humilié après les déclarations de Macron
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Après les déclarations de Macron sur l’Algérie, la mémoire et l’avenir, je me suis senti personnellement humilié. De ce qu’il a dit ? Non. Ce qui humilie, c’est l’ampleur vide, futile, de la réaction des miens, des Algériens. Autant de rage, de colère et d’exagérations humilient en ce qu’elles révèlent le vide d’un projet national, algérien, collectif pour ce pays. Si nous nous sommes autant pressés de refaire la guerre à la France, c’est que nous avons perdu celle au présent contre nos misères et nos pauvretés. Voir autant d’esprits, pourtant lucides, de vieux vétérans, de tuteurs féodaux et de militants à vide réagir avec autant de force, se surpassant dans la “condamnation”, interpelle, mais surtout déçoit profondément, avilit.
Qu’avons-nous nous-mêmes fait de ce pays pour aujourd’hui chercher ailleurs ce qui le définit ? À quand une indépendance affective qui puisse nous permettre de fonder une souveraineté de la confiance en soi, de l’identité imperturbable et définie par les siens et par l’ailleurs ? Pourquoi refaire la bataille d’Alger au lieu de reconstruire Alger, l’Algérie ? Est-il important de chercher si l’Algérie avait existé avant la colonisation française ou de s’interroger, avec inquiétude et courage, si elle va encore exister dans dix ans ? Pourquoi c’est la France qui nous unit dans la réaction et c’est l’Algérie qui nous divise dans l’action ?
Autant de questions que le courage aurait dû nous imposer, mais que la lâcheté face au présent nous fait fuir. Car, qu’importe ce que dit Macron si nous étions confiants en nous-mêmes et que nos certitudes n’étaient pas que de rageurs enthousiasmes ? C’est justement ce qui humilie : voir l’islamiste user des mêmes postures que le laïc, le démocrate, l’opposant, l’homme du “Régime”, pour croire trouver une union sacrée, du sens dans un remake lassant de la guerre de libération imaginaire. Voilà où nous en sommes au final, à dépendre de l’autre pour trouver du sens à ce que nous sommes. Voilà ce qui blesse et rabaisse les yeux vers la terre mal peuplée. Quand allons-nous accepter de cesser de croire à un monopole exclusif sur le récit de cette guerre qui a tant tué et séparé ? Quand allons-nous admettre que l’Autre pays, la France, a ce droit d’en faire le récit selon ses besoins, ses honnêtetés, ses courages et ses reculades ? Macron a discuté avec des Français et selon les besoins de la France au présent, qu’avons-nous à faire de ce qu’il croit ou va croire un autre jour ?
Si nous étions si indépendants, si libres, pourquoi même les plus brillants d’entre nous cèdent si facilement, si souvent, à cette guerre congelée ? Quand allons-nous enfin nous occuper du présent, sans déni du passé, mais du passé sans lui donner le monopole total sur nos présents ? Quand aurons-nous des enfants qui ne naissent pas vieux, perclus de blessures de guerre, mais vantards comme des survivants et âgés comme des vétérans et que seules la chaloupe et la mer rajeunissent ? Quand allons-nous prendre des chemins d’audace et d’enrichissement comme Taïwan après la colonisation japonaise, le Vietnam après deux guerres horribles, la Corée du Sud, etc. ? Ces défilés, routiniers, de faux blessés, d’archivistes des faux chiffres, de rescapés imaginaires d’une guerre depuis longtemps finie, ces médaillés et ces chefs en selfies, tout cela, mon Dieu, blesse et humilie !
La haine de la France, nous l’avons, et c’est une vérité. Mais elle n’est pas due uniquement aux meurtres du passé. Elle est due au vide, au présent, à l’oisiveté, elle se partage entre rentiers du victimaire et prêcheurs de nouvelles croisades, entre islamistes et dé-coloniaux chômeurs, elle nous soude et nous piège, nous empêche de dormir et de nous réveiller, de travailler et d’avoir un rêve autre que celui de détruire la France ou d’y aller vivre. C’est une réalité. La France est le miroir que nous n’aimons pas. Il suffit pour un ministre incompétent de crier que “la France est notre ennemi éternel” pour faire oublier son incompétence, se faire applaudir et saluer les foules comme un libérateur. Il a suffi d’un mot du président de France pour qu’enfin nous ayons un pays bref et uni, sacré et hérissé. Mais dès sa phrase finie, nous voilà sans but et sans ennemi qui nous soudent à l’éternité et à la gloire. Nous allons alors le chercher encore ailleurs : à l’Est, à l’Ouest, au Sud, dans les eaux avec un délire sur un sous-marin, etc.
Où es-tu Grand Émir Abdelkader pour nous réapprendre à gagner dans la magnanimité, perdre dans l’élégance, croire en préservant le mystère du monde, se battre sans aveuglements ? Où es-tu pour nous rappeler que la terre d’un pays est ce que nous avons entre les mains et pas sous les pieds ?
Par : Kamel daoud
ÉcrivainLiberté, 07/10/2021
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Macron et la maîtresse d’école Leïla Salamé
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Avec Macron on aura tout vu : savoir recevoir une gifle en public, avaler des couleuvres lors de son entretien avec Joe Biden sur l’affaire des sous-marins australiens et maintenant faire l’idiot devant la maîtresse d’école Leila Salamé quand on lui demande de préciser sa pensée sur les propos inacceptables tenues sur la nation et le peuple Algérien.
La tète inclinée, ballotante, Macron s’exprime sur ces dernières déclarations avec une argumentation qui caractérise le discours de l‘idiot qui se veut innocent avec une rhétorique des plus insidieuses.
Ce discours qui se veut naïf et neutre en reprenant ce que pense les autres, Benjamin Stora and Co, lui évite de préciser sa pensée en espérant qu‘on va lui pardonner ses écarts et les mots blessants envers une nation trois fois millénaire.
Non, Monsieur Macron quand on est le produit de la Finance, que votre prédécesseur voulait, disait-il , combattre et qui a fini par l’engloutir, n’est pas Charles De Gaulle qui veut car il vous manque la profondeur et la puissance de l’esprit la marque des chefs d‘État.
En pré-campagne électorale „faire l’idiot „n‘augure pas un horizon des plus sereins pour une réélection.
Par Abdel Boudemagh
Algérie54, 05/10/2021