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  • Séparatisme : La droite sur le terrain de l’extrémisme

    Face aux manifestations de l’extrémisme islamiste, la droite sénatoriale joue la carte de la dureté extrême. A tel point que pour le sénateur Guillaume Gontard : «On ne distingue plus tellement ici ce qui distingue une droite radicalisée d’un Rassemblement national banalisé.»

    C’est son commentaire acerbe, alors que le Sénat a adopté le projet de loi confortant le respect des principes de la République, dit «loi Séparatisme» par 208 voix contre 109.

    Les élus de gauche se sont opposés aux amendements de la droite qui a frisé avec les thèses d’extrême droite. «La laïcité ne saurait justifier la stigmatisation de tant de musulmans, qui n’ont rien à voir avec l’islamisme radical», a ainsi estimé la sénatrice Ecologie-Les Verts Esther Benbassa. Pour elle, le ministre de l’Intérieur a créé «une brèche» avec son texte de loi, dans laquelle le Sénat s’est «engouffré». «Le texte stigmatise à un tel point qu’il sépare.

    C’est un texte qui sépare nos concitoyens», ajoute la présidente du groupe communiste, Eliane Assassi. Le sénateur communiste, Pierre Laurent, a reproché à la droite (majoritaire au Sénat) «toutes les surenchères sécuritaires, racistes, tous les amalgames qu’on a entendus tout au long du débat, et les amendements discriminatoires». Pour le sénateur écologiste Thomas Dossus, «la boîte à surenchère identitaire (…) a fait sauter un certain nombre de digues entre la droite et l’extrême-droite».

    Chez les centristes (alliés au parti présidentiel La République en marche) le compte n’y est pas : «Il y a eu quinze jours de séance où sont apparues tout un tas d’horreurs juridiques, de musées des horreurs. On nous a sorti tout ce qu’il y a de pire, et de médiatiquement pire» a ainsi estimé Loïc Hervé, sénateur UDI. «Nous avons assisté à une forme de législation par surenchère, une surenchère sécuritaire», s’est insurgé le sénateur centriste, Philippe Bonnecarrère, qui estime que certains mesures votées sont «clairement inconstitutionnelles».

    MOSQUÉES : LES SUBVENTIONS MUNICIPALES SOUS CONTRÔLE

    Le site internet de la chambre haute Public Sénat résume les dispositions dont leurs opposants estiment qu’elles «stigmatisent» les musulmans : «Les mesures adoptées au Sénat sont nombreuses. Les sénateurs ont notamment voté l’interdiction des signes religieux pour les accompagnateurs de sorties scolaires, l’interdiction du port du voile par les mineures dans l’espace public. Ils ont aussi interdit les drapeaux étrangers dans les mariages, ils ont adopté un amendement facilitant l’interdiction du burkini dans les piscines publiques. Autre mesure remarquée : le Sénat a voté l’interdiction des prières dans l’enceinte des universités.» Par ailleurs, «les sénateurs ont aussi voté un amendement interdisant le port du voile dans les compétitions organisées par les fédérations sportives.

    Pour lutter contre l’absentéisme scolaire, le Sénat a aussi voté la possibilité de suspendre les allocations familiales». Enfin, un amendement oblige les mairies à informer le préfet avant qu’une subvention ne soit versée à un lieu de culte, suite à l’affaire de Strasbourg où la mairie avait voté une subvention à la confédération islamique turque Millî Görüs jugée extrémiste (tout en étant légale). Pour les titres de séjour, ils pourraient être refusés au nom des valeurs de la République. Les sénateurs ont voté l’interdiction des listes «communautaristes» aux élections municipales. Pour en juger, les intitulés des listes électorales seront scrutés pour vérifier qu’ils ne remettent pas en cause «la laïcité».

    RETOUR SUR LES BANCS DES DÉPUTÉS

    Le ministre de l’Intérieur, qui défend le projet qu’il porte pour contrer les effets de l’islam radical sur la société, s’est pourtant montré circonspect : «Il faut être ni naïf ni excessif. C’est la position du gouvernement. Il y a eu des excès, et je les regrette, comme certaines dispositions contraires à la Constitution, contraires à l’expression religieuse. Et beaucoup de naïveté, considérant qu’avec des bons mots, cela permet de combattre l’hydre que nous combattons.» La loi adoptée par le Sénat va prochainement revenir sur les bancs de l’Assemblée nationale qui va certainement raboter quelques décisions avant la commission paritaire avec le Sénat qui produira le texte définitif. Entre-temps, la droite aura réussi à être plus jusqu’au-boutiste que l’extrémiste Rassemblement national. Lequel parti a d’ailleurs aidé au vote définitif par les députés de la tant décriée loi «Sécurité globale». La vie politique française penche de plus en plus vers les thèses droitières, face à une gauche dont les derniers retranchements humanistes sont pulvérisés, dans une ambiance portée par des médias plus ultra que jamais.

    LE VOILE ISLAMIQUE SUR LA SELLETTE

    Si la loi est votée par l’Assemblée nationale, dans l’espace public «le port de signes ou tenues par lesquels des mineurs manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit. Il y est également interdit le port par les mineurs de tout habit ou vêtement qui signifierait l’infériorisation de la femme sur l’homme». Pour le sénateur de l’Hérault Christian Bilhac, cet amendement se justifie : «Dans quelle mesure une République laïque peut-elle tolérer que des enfants manifestent des signes religieux au su et au vu de tout le monde ? Ce n’est pas aux parents d’imposer des dogmes aux enfants. Il est essentiel qu’il existe des espaces protecteurs pour ces derniers, vecteurs d’émancipation.»

    Par ailleurs, l’interdiction de signes religieux pour le personnel public «s’applique aux personnes qui participent, y compris lors des sorties scolaires, aux activités liées à l’enseignement dans ou en dehors des établissements, organisées par ces écoles et établissements publics locaux d’enseignement». Ceci concerne surtout les mamans voilées. «L’école est un lieu privilégié où dans la République laïque se joue le sens qu’on veut donner au commun», a justifié Bruno Retaillau, président du groupe Les Républicains (LR). Enfin, parmi les autres dispositions, un amendement «permet au règlement intérieur des piscines et espaces de baignade publique d’interdire le port du burkini».

    LA QUESTION DES DRAPEAUX ÉTRANGERS

    Les maires pourraient interdire les drapeaux étrangers dans la salle de mariage et aux abords de l’Hôtel de Ville. Pour la rapporteure LR du projet de loi, Jacqueline Eustache-Brinio, «la question de fond, c’est qu’est-ce que viennent faire des drapeaux dans un mariage ? On n’est pas au match de foot […] Les drapeaux, on ne les voyait pas il y a quelques années.

    Posons-nous la question : pourquoi ces drapeaux envahissent l’espace public ?» L’écologiste Esther Benbassa a ironisé : «On va interdire aux Algériens, aux Marocains… de se marier aussi ? […] Vous rejetez complètement des personnes qui font partie de notre Nation […] ».

    El Watan, 20 avr 2021

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  • Présidentielle 2022 : « Je serai un artisan de la victoire de la droite », assure Dati

    INVITÉE RTL – La maire LR du VIIe arrondissement de Paris refuse pour l’instant d’apporter son soutien à Xavier Bertrand pour la présidentielle de 2022.

    Le duel au second tour de l’élection présidentielle en 2022 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen « n’existera pas », selon Rachida Dati. L’ancienne ministre de la Justice, sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy, estime que « les Français n’en veulent pas ».

    Alors que le président de la République muscle son jeu sur le domaine de la sécurité avec un entretien au Figaro, la droite, elle, prépare le scrutin. L’ancien membre des Républicains Xavier Bertrand est soutenu par le numéro 2 du parti Guillaume Peltier. Mais cela ne suffit pas à faire l’unanimité au sein de la droite.

    Interrogée à l’antenne de RTL ce lundi 19 avril sur un éventuel soutien au président de la région des Hauts-de-France, Rachida Dati botte en touche. « Les ambitions sont saines et le temps du choix du candidat sera à l’automne », explique-t-elle.

    Les candidats à droite se multiplient, sans pour autant franchir la ligne de l’officialisation. A l’image de Valérie Pécresse. Sans oublier l’ombre de l’ancien premier ministre Édouard Philippe, envisagé par certains membres des Républicains comme un choix possible.

    De son côté, Rachida Dati s’attèle à rappeler les fondements de son engagement politique. « Je me suis engagée en politique pour changer et améliorer la vie des Français, pour réduire les inégalités et lutter contre les injustices », insiste-t-elle. Une ébauche de programme ? « Je serai un artisan de la victoire de la droite en 2022 », répond Rachida Dati.

    RTL, 19 avr 2021

    Etiquettes: France, élections présidentielles, Rachida Dati, Emmanuel Macron, Marine Le Pen, LREM, droite, LR, extrême droite,

  • Popularité à un an de la présidentielle : Macron fait mieux que Hollande et Sarkozy, moins bien que les autres

    ParChristine Ollivier

    A un an de la fin de son mandat, Emmanuel Macron compte plus de satisfaits que Sarkozy et Hollande à la même époque, mais nettement moins que Chirac, Mitterrand ou Giscard d’Estaing.

    Avec 37% de Français satisfaits un an avant le terme de son mandat, Emmanuel Macron fait bien mieux que ses prédécesseurs Nicolas Sarkozy (28%) et François Hollande (14%) à la même époque, mais moins bien que les présidents réélus Jacques Chirac (56% en 2001), François Mitterrand (56% en 1987) et le général de Gaulle (54% en décembre 1964), ou battu comme Valéry Giscard d’Estaing (45% en avril 1980). Malgré la succession de crises, le chef de l’Etat conserve un socle de soutien solide : 75% de ses électeurs de 2017 se disent satisfaits de son action.

    Baromètre JDD

    18 points perdus à droite depuis décembre
    La stabilité de la cote présidentielle en avril dissimule toutefois un nouveau recul chez les plus de 65 ans (-4 points) et les sympathisants LR (-4). Macron a perdu 18 points dans l’électorat de droite depuis décembre dernier. Alors que la droite compte désormais un candidat officiellement déclaré, Xavier Bertrand, « une partie du socle électoral d’Emmanuel Macron est en train de s’éroder », souligne Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. A tel point qu’il compte désormais plus de satisfaits chez les sympathisants PS (39%, +3 points) et EELV (40%, +7 points) que chez Les Républicains (30%).

    Interrogés par l’Ifop, les 50-64 ans et les plus âgés expriment selon Frédéric Dabi de fortes critiques sur l’organisation de la campagne de vaccination, qui les concerne pour l’heure au premier chef, et pointent retards ou dysfonctionnements. Un mécontentement que le Premier ministre Jean Castex « paie cash » selon Dabi. Avec seulement 34% de satisfaits (-2 points), il atteint son score le plus bas depuis son arrivée à Matignon en juillet dernier.

    Le JDD, 17 avr 2021

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  • Jean-Luc Mélenchon : Candidat

    Fouzia Mahmoudi

    Jean-Luc Mélenchon qui avait reçu près de 20 % des voix à l’élection présidentielle de 2017 pourrait, dans une année, ne pas être le seul candidat d’extrême-gauche à l’élection présidentielle. Par ailleurs, tous les sondages et les intentions de vote en direction du dirigeant de La France Insoumise ne cessent de baisser et nombre de ses anciens sympathisants affirment ne plus se reconnaître dans la ligne politique de LFI aujourd’hui. Pourtant, Mélenchon avait encore l’espoir de rassembler autour de sa candidature en cas de ralliement des autres partis de gauche, notamment les écologistes et les communistes. Mais il semblerait que loin de réussir à les réunir, il a poussé ses anciens alliés à présenter leurs propres candidats. C’est le cas aujourd’hui du Parti Communiste Français (PCF), qui faisait liste commune avec Mélenchon depuis dix ans mais qui a décidé aujourd’hui de se présenter seul.

    En effet, Fabien Roussel a annoncé cette semaine qu’il s’engage dans la course à l’Élysée. Le secrétaire national du PCF a été investi, ce dimanche, candidat à la présidentielle de mai 2022 par une large majorité. Plus de 73 % des 889 membres de la conférence nationale des communistes ont approuvé son investiture, au cours d’une visioconférence ce week-end. «Je demande aux autres forces de gauche et aux écologistes de respecter notre choix», a déclaré Fabien Roussel après le vote, en avertissant qu’il irait «jusqu’au bout».

    Et d’ajouter : «Travaillons ensemble dans le respect de nos diversités», lançant un appel à toute la gauche, partis et citoyens, pour «conclure un pacte» pour 2022. 73,57 % des 889 délégués ont voté en faveur d’une candidature du secrétaire national de leur parti. Les deux autres candidats, Emmanuel Dang Tran (militant à Paris 15e) et Grégoire Munck (Val-de-Marne) ont chacun obtenu 1,97 % des voix. 22,48 % se sont abstenus.

    Pour autant, il n’est pas encore certain que Fabien Roussel soit bel et bien candidat : les quelque 50 000 adhérents communistes doivent encore valider sa candidature le 9 mai prochain. Roussel avait été élu secrétaire national en 2018 sur la promesse que le PCF aurait un candidat en 2022. En interne toutefois, il fait face à une mini-fronde, 200 cadres et militants environ s’opposant à une candidature PCF en 2022.

    Marie-George Buffet, ex-ministre et ex-numéro un du PCF, qui fut la candidate de son parti en 2007, a déjà apporté son soutien à Jean-Luc Mélenchon.

    Sans aller jusque-là, le député Sébastien Jumel a estimé, en «homme de gauche», qu’il faudrait «choisir le meilleur d’entre nous pour porter la bataille contre Macron».

    Reste à voir si les adhérents feront le choix de soutenir une fois encore Mélenchon, dont la ligne politique à fortement dévidé depuis 2017 et dont la popularité ne cesse de baisser, ou s’ils choisiront de porter leur propre candidat au scrutin présidentiel d’avril de l’année prochaine.

    Le Jour d’Algérie, 14 avr 2021

    Etiquettes : France, Jean-Luc Mélenchon, candidats, élections présidentielles, Emmanuel Macron, LREM, PCF,

  • Alexandre Benalla renvoyé en correctionnelle pour des violences commises le 1er mai 2018 sur des manifestants

    Trois autres personnes doivent également être jugées, dans cette affaire des violences du 1er mai 2018 place de la Contrescarpe à Paris.

    Alexandre Benalla et trois autres personnes sont renvoyés devant le tribunal correctionnel, dans l’affaire des violences du 1er mai 2018 place de la Contrescarpe à Paris, a appris franceinfo de source proche du dossier, confirmant une information de l’AFP. L’audience de procédure est prévue le 4 mai 2021 au tribunal correctionnel de Paris.

    Alexandre Benalla, ancien collaborateur d’Emmanuel Macron, et Vincent Crase, ex-salarié de La République en marche, devront notamment répondre de « violences volontaires en réunion » sur plusieurs personnes, « port d’arme de catégorie B » et « port public et sans droit d’un insigne réglementé par l’autorité publique ». Ils sont en effet soupçonnés d’avoir porté le brassard de la police nationale, sans en avoir le droit.

    Alexandre Benalla est également mis en cause pour avoir « sciemment recélé un CD-ROM contenant des images issues de la vidéo-protection » et pour l’utilisation de ces images « à d’autres fins que celles pour lesquelles elles sont autorisées ». Sur ces images issues de la vidéosurveillance, on pouvait voir Alexandre Benalla intervenir violemment contre un couple.

    Les autres personnes renvoyées sont Laurent Simonin, chef d’état-major adjoint de la Direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de la préfecture de police, et Maxence Creusat, commissaire de police de cette même DOPC. Ils sont poursuivis pour avoir « fait accéder des personnes non habilitées aux images d’une vidéo-protection et utilisé des images de vidéo-protection à d’autres fins que celles pour lesquelles elles sont autorisées ».

    Franceinfo, 13 avr 2021

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  • «Danger pour la France», «guerre d’influence»: Jordan Bardella dézingue la Turquie d’Erdogan

    Par Florent Zephir

    Jordan Bardella a tiré à boulets rouges sur le Président turc et son pouvoir sur BFM TV, l’accusant d’humilier l’Europe et de s’ingérer dans les affaires françaises. L’eurodéputé RN a notamment demandé des sanctions.

    Dénonçant l’attitude de Recep Tayyip Erdogan vis-à-vis de Charles Michel et surtout d’Ursula von der Leyen, Jordan Bardella est revenu sur l’épisode du Sofagate sur BFM TV. L’eurodéputé (RN) a rappelé que certains «codes de courtoisie» existaient en Europe, où un homme n’est pas censé s’asseoir avant qu’une femme ne se soit elle-même installée.

    Des codes que «ne partage pas» le chef d’État turc selon Jordan Bardella, puisqu’il a laissé patienter Ursula von der Leyen debout quelques instants avant de la reléguer sur un canapé, à bonne distance des débats.

    Le vice-président du RN voit dans l’accueil réservé aux représentants européens une «forme d’humiliation» qui participe plus largement à une «guerre d’influence».

    «Erdogan prend l’Europe depuis des mois, voire des années, comme un paillasson […]. Il reçoit des dirigeants européens comme on reçoit des vaincus en temps de guerre. On voit qu’Erdogan, par une stratégie extrêmement fine et précise, mène une guerre d’influence», estime l’élu RN.

    Le député européen a précisé que ces humiliations étaient rendues possibles par la «mansuétude» dont bénéficie Erdogan de la part de dirigeants français et européens.

    Sanctions et fermeté

    Au-delà de cet incident protocolaire, M.Bardella a souligné que le pouvoir turc représentait une «menace pour l’Europe» sur un plan géopolitique. Il a en particulier fustigé le «chantage aux migrants» d’Ankara et son «jeu trouble avec Daech*».

    La Turquie bénéficie en effet de fonds européens alloués à la gestion des migrants depuis le pacte migratoire avec l’UE signé en 2016. Une manne financière strictement contrôlée par Bruxelles via une structure de cogérance, mais qu’Erdogan souhaiterait désormais voir arriver «directement dans les caisses de l’État turc», comme l’explique à Sputnik Constantin Pikramenos, expert en intelligence économique.

    Pour faire cesser le «jeu ambigu» d’Ankara, Jordan Bardella demande «des sanctions et de la fermeté», suggérant notamment de taper au portefeuille, la Turquie ayant reçu «47 milliards d’euros, à la fois de prêts et de subventions européennes» sur ces 25 dernières années.

    «Pas un euro d’argent public pour la Turquie tant qu’elle aura un jeu ambigu à notre égard, mais aussi à l’égard des islamistes et de Daech*!», clame-t-il sur BFM TV.

    Ingérence en France

    Enfin, Jordan Bardella a fait allusion à la politique d’ingérence de la Turquie sur le sol français, critiquant en particulier l’association Millî Görüş, soupçonnée de radicalisme. L’organisme a récemment défrayé la chronique suite aux subventions accordées par la mairie de Strasbourg à la future grande mosquée de la ville. Il lui est entre autres reproché de ne pas avoir signé la Charte des principes pour l’islam de France.

    Pour mettre un terme à cette guerre d’influence sur le territoire national, Jordan Bardella demande des «mesures de rétorsion». Il a ainsi proposé de «renvoyer chez eux» les imams étrangers détachés en France par la Turquie. Une idée déjà évoquée en février 2020 par Emmanuel Macron et Christophe Castaner. Ce dernier avait d’ailleurs assuré sur France Inter qu’il travaillait «sur la fin des imams détachés en 2024».

    *Organisation terroriste interdite en Russie

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    Sputnik, 11 avr 2021

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  • Restaurant clandestin : Brice Hortefeux reconnaît sa présence mais plaide la bonne foi

    Mediapart révèle ce samedi que l’ancien ministre de l’Intérieur a déjeuné, fin mars, dans un appartement reconverti en restaurant clandestin avec le journaliste Alain Duhamel. Brice Hortefeux pensait que c’était légal.

    Nouvel épisode dans le feuilleton des dîners clandestins parisiens. Ce samedi, Mediapart révèle que Brice Hortefeux, ex-ministre de l’Intérieur et actuel député européen, a déjeuné le 30 mars « dans un appartement privé reconverti en restaurant clandestin dans le VIIIe arrondissement » de la capitale.

    D’après le site d’information, c’est dans cet appartement que se déroulaient les soirées privées qui ont fait l’objet du reportage de la chaîne M6. Et c’est là que le chef Christophe Leroy, placé en garde à vue vendredi, y proposait, selon nos confrères, des menus allant jusqu’à 580 €.

    L’ex-ministre de l’Intérieur et proche de Nicolas Sarkozy reconnaît les faits et tient à apporter sa version. Le 30 mars, Brice Hortefeux devait déjeuner avec Alain Duhamel, éditorialiste de BFM TV, dans un cadre professionnel. Une connaissance de l’ancien ministre lui aurait alors conseillé de se rendre dans l’appartement évoqué précédemment, lui assurant que c’était tout à fait légal.

    « Cette personne me dit : « Il y a beaucoup de monde qui passe, des entreprises, des élus… » Quand vous savez cela, vous vous dites que vous êtes dans les clous », estime Brice Hortefeux à Mediapart.

    « Tout paraissait légal »

    Alain Duhamel se rend donc à ce rendez-vous dans le VIIIe arrondissement. « Je croyais que ce serait soit chez lui, soit chez un de ses amis, et puis je suis monté dans ce truc-là. (…) Et puis je me suis aperçu qu’il y avait des gens qui déjeunaient. On m’a emmené tout de suite dans une petite salle à manger au fond, où nous étions trois », témoigne le journaliste.

    Dans son enquête, Mediapart ne donne pas l’identité de cette troisième personne. Le déjeuner a été payé par carte bancaire. « Tout paraissait légal », insiste Brice Hortefeux.

    Quand quelques jours plus tard, « l’affaire des dîners clandestins » éclate, l’ex-ministre dit être tombé de haut. « Évidemment, vous imaginez ma tête… Cela vous tombe dessus comme un coup de massue. Je ne savais rien et, honnêtement, c’est très pénible. Je ne le vis pas très bien, je me suis excusé auprès d’Alain Duhamel, j’étais très gêné vis-à-vis de lui », dit-il à Mediapart.

    Alain Duhamel, lui, indique avoir « mal dormi » suite à ce déjeuner et avoir l’impression d’avoir été « un peu piégé ». « J’étais tellement troublé qu’en sortant, je me suis trompé de Uber », affirme-t-il.

    Des repas autorisés par la loi ?

    Une perquisition a eu lieu mercredi au domicile parisien de Christophe Leroy et ce dernier « a pu remettre un certain nombre de documents établissant que les prestations qu’il a effectuées l’ont été, comme la loi l’autorise, dans des domiciles privés et non pas dans des établissements recevant du public (ERP) de type restaurant », a indiqué cette semaine son avocat, Me Thierry Fradet.

    La garde à vue de chef Christophe Leroy, ainsi que celle du collectionneur Pierre-Jean Chalençon, soupçonnés d’avoir organisé à Paris des repas luxueux clandestins notamment au Palais Vivienne, ont été levées vendredi soir et l’enquête se poursuit, a indiqué le parquet de Paris. « À ce stade des investigations, aucun élément ne permet de mettre au jour la participation d’un membre du gouvernement aux repas qui font l’objet de cette enquête », a ajouté le parquet.

    Le président Emmanuel Macron a rappelé en Conseil des ministres que « tous ceux qui ont des responsabilités devaient être exemplaires » dans le respect des mesures de lutte contre le Covid-19, et prévenu qu’il n’y aurait « aucune complaisance » à l’égard des contrevenants, a ajouté M. Attal, le porte-parole du gouvernement.

    La Voix du Nord, 10 avr 2021

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  • Victoire

    Fouzia Mahmoudi

    A la suite des élections européennes de 2014 en France, certains, au lendemain de la victoire nette du Front National, avaient déjà annoncé la probable présence de Marine Le Pen au second tour de l’élection présidentielle de 2017. Une prédiction qui a effectivement fini par se vérifier. Aujourd’hui, beaucoup en France n’hésitent plus désormais à évoquer ouvertement leur conviction, appuyés par des dizaines de sondages, que Marine Le Pen pourrait cette fois-ci non pas seulement accéder un nouvelle fois au second tour en 2022, mais pourrait aussi remporter le scrutin présidentiel.

    Pourtant, en 2017, beaucoup avaient assuré que la présidente du Front National, depuis devenu le Rassemblement National, avait définitivement perdu toute crédibilité aux yeux des électeurs après sa prestation décriée de toute part, même au sein de son propre camp, lors du débat d’entre-deux tours. Mais depuis les choses ont beaucoup changé et Marine Le Pen a réussi à faire oublier son faux pas de 2017 et à retrouver sa popularité auprès des Français. Tant et si bien qu’Arnaud Montebourg, qui s’était fait très discret ces derniers temps à cause d’un «Covid carabiné» qui lui a valu de se mettre «volontairement en retrait» pendant plusieurs semaines, selon «Le Parisien», sort de son silence.

    Dans une interview accordée au «Financial Times», qui consacre un long article au duel «Macron-Le Pen», l’ancien ministre du Redressement Productif ne mâche pas ses mots à l’égard de celui qui fut son successeur à Bercy. Pour lui, le président de la République «est détesté parce qu’il est arrogant». Il ne constitue donc, selon lui, pas un «rempart» au Rassemblement National : «C’est lui qui mettra au pouvoir Madame Le Pen», juge-t-il même.

    D’après lui, c’est Marine Le Pen qui «gagnera» l’élection présidentielle de 2022. «C’est la même chose que le phénomène Trump ou le Brexit», estime Arnaud Montebourg. Cette victoire de Marine Le Pen surviendra, selon lui, à cause du président de la République qui mène des politiques pour «l’oligarchie», tout en se posant comme «le rempart à l’extrême droite».

    Cette intervention du chantre du «made in France» intervient alors qu’il s’était fait beaucoup moins présent dans les médias depuis plusieurs semaines. Selon «Le Parisien», Arnaud Montebourg serait par ailleurs en train de s’atteler à la rédaction d’un petit manifeste sur le modèle d’«Indignez-vous !» de Stéphane Hessel, afin d’inciter les jeunes à s’intéresser à la politique.

    Montebourg évoque ainsi sans détour l’un des plus grands tabous de la politique française, la possible accession au pouvoir du Rassemblement National. Ce qui change le plus surtout, c’est que depuis quelques années les électeurs ne votent plus pour Marine Le Pen par contestation, mais au contraire par adhésion de plus en plus forte défendue par la dirigeante du RN.

    Reste à voir si Montebourg comme d’autres tenant le même discours, auront été clairvoyants ou si d’ici avril 2022 la situation aura changé au point de rabattre les cartes entre les différents candidats.

    Le Jour d’Algérie, 9 avr 2021

    Etiquettes : France, élections présidentielles, LREM, FN, Emmanuel Macron, Marine Le Pen,



  • Maroc-Algérie : À quoi joue le parti de Macron en ouvrant un bureau de LREM à Dakhla?

    UN BUREAU DE LREM À DAKHLA OCCUPÉE : À quoi joue le parti de Macron ?

    La République en marche, parti de l’actuel président français, a annoncé l’installation d’un bureau dans la ville sahraouie occupée Dakhla, dont le comité en charge de représenter cette antenne partisane, à la tête de laquelle siège un certain Claude Fraissinet, a été déjà désigné pour la tâche. C’est ce qu’a fait savoir la députée, porteparole du groupe parlementaire de LREM à l’Assemblée française, Marie Christine Verdier Jouclas, citée par plusieurs sources médiatiques, précisant que ledit comité « sera inauguré » une fois les conditions sanitaires le permettraient. Et venant d’une responsable de haut rang au sein du parti d’Emmanuel Macron, l’information ne peut qu’être prise au sérieux, d’autant qu’elle a fait les choux gras de la presse du Makhzen.

    L’annonce aurait passé inaperçu si les faits se sont déroulés dans une ville marocaine. Mais là il s’agit d’une ville sahraouie sous occupation marocaine pour ne pas prendre la décision comme une provocation de la part du parti français au pouvoir. Et qui dit parti au pouvoir ceci engage directement la responsabilité de la France sur un terrain qu’aucune autre formation politique de l’hexagone n’a osé jusquelà. Dès lors à s’interroger si cette décision ne serait qu’un prélude à une reconnaissance française de la supposée marocanité du Sahara occidental ?

    Au moment même où la proclamation faite en ce sens par l’ex-président américain Donald Trump a porté gravement préjudice au processus onusien du règlement du dossier. Preuve en est, l’agression opérée par l’armée marocaine, le 13 novembre dernier, contre les civils sahraouis, violant de fait le cessez-le-feu conclu entre le Front Polisario et le Maroc en 1991.

    Si le soutien de la France au régime marocain est un secret de polichinelle, le tout au détriment du peuple sahraoui qui aspire à l’indépendance à travers l’organisation du référendum d’autodétermination sur la base du droit international, qu’un parti politique au pouvoir annonce l’installation en vue d’un bureau dans la ville occupé de Dakhla ne peut s’assimiler qu’à une provocation de la communauté internationale.

    Ceci en partie. Car d’autre part, pour tout ce qu’elle porte comme manœuvre dans la région, l’Algérie ne peut que dénoncer un processus contraire aux résolutions des Nations unies qui reconnaissent le droit du peuple sahraoui à l’autodétermination. C’est d’autant plus que l’annonce du parti de Macron intervient en pleine visite en Algérie, du reste ajournée, du premier ministre français Jean Castex. Deux événements d’ailleurs qui restent pour le moins indissociables, lorsque l’on sait que le déplacement de la délégation du gouvernement français a été annulée à la dernière minute, des semaines après avoir été préparée au plus haut niveau des autorités des deux pays.

    Farid Guellil

    Le Courrier d’Algérie, 10 avr 2021

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  • Le Sénat français vote l’”interdiction des prières” a l’université

    Le Sénat français a voté mercredi l’interdiction des prières dans les couloirs des universités.

    Outre l’interdiction des prières a l’université perçue comme une stigmatisation de trop a l’endroit des musulmans, la droite sénatoriale a voté des amendements visant a interdire le port du voile islamique dans les compétitions nationales officielles.

    Des amendements qui valent a la droite des accusations de viser bel et bien indirectement les musulmans.

    A noter que le ministre de l’Education Jean-Michel Blanquer et la ministre chargée des Sports, Roxana Maracineanu se sont opposés a ces amendements qui s’apparentent a des restrictions contre la communauté musulmane établie dans l’Hexagone.

    Froid dans le dos
    Le Sénat n’a en revanche pas adopté un amendement porté par le LR Jérôme Bascher (Oise) visant a interdire le port du voile, ou tout signe “ostentatoire ou prosélyte”, a l’université.

    Cet amendement a «fait froid dans le dos» du centriste Loïc Hervé (Haute-Savoie) et a suscité le rejet aussi bien de Jean-Michel Blanquer que de Stéphane Piednoir. Pour le rapporteur, «la situation n’est pas comparable» a celle de l’école, notamment parce que les étudiants «sont de jeunes adultes».

    La gauche en colère
    «On est en train de jeter l’opprobre sur tout ce qui se passe a l’université, ce qui s’est passé et ce qui se passera demain», a déploré la communiste Cécile Cukierman (Loire), tandis que la socialiste Sylvie Robert (Ille-et-Vilaine) dénonçait «une forme de surenchère politique qui devient préoccupante parce que ça rate sa cible».

    Echourouk Online, 10 avr 2021

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