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  • Au Gabon, le sentiment anti-français ne se cache plus -vidéo-

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Gabon, Congo, Angola, Françafrique, Total Energies,

    Le président Macron s’est rendu hier au Gabon comme première escale de son périple africain. L’Angola, le Congo et la RDC sont les autres destinations de Macron lors de ce déplacement en Afrique centrale.

    Jeudi, le président français a participé à « One Summit Forest », un sommet environnementaliste sur la préservation des forêts du bassin Congo. La France est accusée, elle-même, de polluer et surexploiter ces forêts, par les activités pétrolières de Total, les mines d’uranium contrôlées par les entreprises françaises et aussi pour le monopole des acteurs français dans l’industrie du bois de cette région.

    Informés à propos de ces malfaisances françaises dans leur pays, les Gabonais ont commencé, depuis quelques semaines, une campagne massive pour demander la suspension de cette visite.

    Le ressentiment anti-français s’enflamme aussi sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook. La population locale ne cache plus sa critique contre les politiques d’ingérence de l’Elysée dans la région de l’Afrique centrale.

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    #France #Macron #Gabon #Françafrique #Congo #Angola #Total

  • Gabon: Macron suspecté de vouloir soutenir le régime de Bongo

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Gabon, Congo, Angola, Mali, Burkina Faso, Russie, Chine, Wagner,

    Afrique : Macron en tournée pour contrer l’expansion russe

    L’objectif du voyage du président est de réaffirmer la présence française dans une zone déjà influencée par d’autres puissances

    Le président français Emmanuel Macron, parti hier pour un voyage en Afrique centrale qui le conduira au Gabon, en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo (RDC) jusqu’au 5 mars, premier geste concret après la fin de l’opération Barkhane pour réaffirmer la présence française dans un terrain déjà touché par d’autres puissances. Macron se rendra dans quatre pays où il n’a jamais mis les pieds, avec la motivation officielle de participer au One Forest Summit de Libreville, un sommet international sur la conservation des forêts tropicales, mais la volonté affichée de renouer avec le continent qui ces derniers temps années ont subi pas mal de soubresauts.

    Après le retrait forcé des forces françaises du Mali, de la République centrafricaine et du Burkina Faso – pays attirés par l’orbite russe -, sur le continent Paris risque désormais de perdre son emprise même sur des destinations stratégiques d’un point de vue économique : c’est le cas du Mozambique, où Total Energies a été contraint de suspendre pendant deux ans les travaux de construction d’une usine de liquéfaction de GNL en raison de violences liées aux djihadistes, ou l’Angola, où Total a également récemment lancé trois projets dans les secteurs du gaz, du pétrole et de l’énergie solaire. Un voyage d’autant plus nécessaire compte tenu de l’événement électoral impliquant deux des pays prévus, le Gabon et la République démocratique du Congo (RDC), et de la montée à Kinshasa du ressentiment anti-français qui a animé ces derniers mois des manifestations à répétition contre le présence de militaires envoyés de Paris et employés par la Mission des Nations Unies dans le pays (MONUSCO). Pour Macron, agir maintenant sur ces « deuxième palier ».

    La première étape du voyage sera Libreville, la capitale du Gabon, où Macron organisera ce soir un dîner de travail avec le président Ali Bongo, au pouvoir depuis 2009. Aujourd’hui, Macron rencontrera dans la matinée la communauté scientifique et ses compatriotes résidant dans le pays dans l’après-midi, avant de prendre la parole au One Forest Summit.

    Si la visite au Gabon peut avoir pour objectif de resserrer les liens avec un pays récemment entré dans le Commonwealth, sur le plan politique, la scène s’annonce délicate : dans quelques mois, le Gabon organisera des élections présidentielles, et la société civile locale soupçonne Paris de vouloir en quelque sorte apporter son soutien au président sortant contesté. Macron s’envolera donc ce soir pour l’Angola, où il rencontrera vendredi matin son homologue João Lourenço, avant de repartir en début d’après-midi pour Brazzaville, la capitale du Congo. Il y sera reçu au Palais du Peuple par le président congolais Denis Sassou-N’Guesso, à la tête du pays depuis 1997, avant de tenir avec lui un entretien bilatéral. Dans la soirée, Macron s’adressera à la communauté française résidant au Congo, où la dernière visite d’un président français remonte à 2009. Le conflit en Ukraine devrait être l’un des sujets de discussion entre les autorités, compte tenu également de l’abstention constante de Brazzaville à l’ONU dans les résolutions condamnant les discussions alors qu’à l’ONU le gouvernement de N’Guesso s’est toujours abstenu de condamner l’invasion russe en Ukraine. Peu avant 22 heures, le président français décollera à nouveau, cette fois pour la République démocratique du Congo, dernière étape de sa tournée et théâtre dans l’est du pays d’une guerre entre la rébellion tutsies pro-rwandaise du M23 et l’armée congolaise qui pour Macron « ne doit pas être oubliée ».

    Présenté par la presse française comme une « opération séduction » et une visite « dans un champ de mines », le voyage en Afrique a été annoncé par Macron lui-même dans un discours d’ouverture prononcé lundi soir en présence de divers organes de presse. Beaucoup ont associé l’intervention à celle qui s’est tenue en 2017 à Ouagadougou, au Burkina Faso. Si à cette occasion le président français avait admis que « ce n’est pas seulement un dialogue franco-africain qu’il faut reconstruire ensemble, mais un projet entre nos deux continents, une relation nouvelle », on reproche depuis cinq ans à Macron d’avoir laissé ces engagements lettre morte, menant une politique « entrepreneuriale » en Afrique peu soucieuse du territoire et un héritage post-colonialiste.

    Ainsi, pour tenter de préparer les pays hôtes à son arrivée, Macron a déclaré lundi que l’Afrique « n’est pas le terrain de la concurrence », qu’ »il faut passer d’une logique d’aide à celle d’investissement » et a appelé à la construction d’une relation « équilibrée » avec les pays partenaires africains. En ce qui concerne la présence militaire sur le continent, le président a expliqué que « la transformation commencera dans les prochains mois avec une réduction visible de nos effectifs et une augmentation des bases de nos partenaires africains », esquissant une nouvelle phase de collaboration où il appartiendra aux mêmes gouvernements africains de « demander s’ils le souhaitent » le soutien des forces françaises « et d’autres partenaires » et a appelé à la construction d’une relation « équilibrée » avec les pays partenaires africains.

    Le président a promis que cette évolution s’accompagnerait « d’un plus grand effort de la France en matière de formation et d’équipement », et s’est dit prêt à faire preuve d’une « profonde humilité face aux enjeux du continent africain », une situation qu’il a qualifiée de « sans précédent dans l’histoire » et avec « une quantité vertigineuse de défis ». De la sécurité à la croissance démographique, jusqu’à l’arrivée des jeunes en Europe « à qui nous devons offrir un avenir », Macron a invité les partenaires africains à construire « des États et des administrations consolidées », capables d’investir « massivement dans l’éducation, la santé, l’emploi, formation et transition énergétique ».

    Dans son allocution de lundi, Macron a également annoncé la présentation prochaine au parlement d’une loi pour le retour des oeuvres d’art aux pays africains qui en sont propriétaires, souhaitant que « cette démarche s’inscrive dans une dynamique plus large et aussi d’une dynamique européenne ». Dans le communiqué de presse présentant la tournée, l’Elysée a à son tour insisté sur la « position d’écoute et d’humilité » que le président Macron entend adopter vis-à-vis des pays qu’il visitera ces jours-ci, avec la volonté affichée de « construire ensemble de vrais partenariats ». Le gouvernement souligne que ce qui a commencé est le 18ème voyage de Macron en Afrique et que sur la tournée il sera accompagné de différentes délégations françaises et européennes, promouvant des partenariats visant à mettre en valeur les « humains, entrepreneuriaux, scientifiques, universitaires, militaires, artistiques et sportifs » des pays.

    La perte d’influence désormais consolidée en Afrique et au Sahel inquiète beaucoup Paris et de ce point de vue la visite de Macron en Afrique sera également importante pour donner un signal décisif de la présence des institutions dans les zones qui pourraient bientôt être affectées par les bouleversements des pays voisins. Des opérations ont été achevées en juin qui prévoient de réduire de moitié d’ici 2023 les forces françaises opérant au Mali dans les désormais anciennes missions Barkhane et Takuba, de plus de 5 à environ 2.500 hommes, et de les transférer vers une autre destination, principalement au Niger, pays dont elle dépend largement pour les approvisionnements en uranium qui alimentent les 58 réacteurs atomiques installés sur le territoire français.

    Pour tenter d’endiguer l’expansion d’une orbite pro-russe qui comprend désormais la République centrafricaine et le Mali, mais aussi le Soudan et en partie le Burkina Faso – théâtre d’un double coup d’État l’an dernier qui a amené la junte militaire de Ouagadougou à Moscou – la ligne française consiste désormais à se déplacer progressivement vers l’ouest, pour tenter de renforcer sa présence au Bénin, au Ghana et en Côte d’Ivoire, où la menace djihadiste est encore contenue mais connaît une expansion rapide et nécessite un soutien économique et militaire accru. Paris doit également faire face à la tendance régionale à reprendre la lutte contre le terrorisme avec le soutien de la communauté internationale, mais avec une barre résolument africaine. Ainsi, ces derniers mois, plusieurs organisations régionales ont prévu d’envoyer des missions militaires pour la résolution de conflits, comme c’est le cas de la Communauté des pays d’Afrique australe (SADC) au Mozambique, de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) en République démocratique du Congo et de la Communauté économique des pays de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui a récemment annoncé la création d’une force régionale qui « interviendra en cas de besoin, que ce soit pour la sécurité, le terrorisme ou la restauration de l’ordre constitutionnel dans les États membres ».

    Source : Agenzia nova, 02/03/2023

    #France #Afrique #Françafrique #Macron #Gabon #Congo #Angola #Barkhane #Serval #Mali #Burkina_Faso #Russie #Chine #Wagner

  • Le discours de Macron sur l’Afrique : Des réactions mitigées

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Gabon, Mali, Burkina Faso, Congo,

    Il ne s’agit pas de changer la politique française mais de s’adapter à une nouvelle situation, selon les analystes

    Le président français Emmanuel Macron a exposé sa stratégie pour l’Afrique dans un discours avant d’entreprendre mercredi sa tournée africaine qui le mènera au Gabon, en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo.

    Le discours de lundi à la présidence a suscité des réactions variées, certains affirmant que Macron avait simplement reconditionné les thèmes d’un discours sur la politique française en Afrique prononcé lors de sa précédente visite sur le continent en 2017.

    Lecture à partir du même script

    Macron a déclaré que la France devait faire preuve d’une « profonde humilité » envers l’Afrique.

    « Nous voyons Macron faire des remarques similaires à Ouagadougou (capitale du Burkina Faso) et dans plusieurs autres pays africains », a déclaré à Anadolu l’analyste politique africain Garba Moussa.

    « Mais cette fois, il y a un certain apaisement quand Macron a souligné que la France devait faire preuve d’humilité envers l’Afrique. On y voit un changement d’attitude après l’arrogance passée de la France envers l’Afrique.

    Macron a déclaré que la France cesserait d’héberger des bases militaires régulières en Afrique et créerait à la place des « académies » qui seraient cogérées par la France et les pays hôtes.

    Moussa, spécialiste de la politique africaine, pense que la France imite la politique américaine en Afrique d’être présente sur le continent mais avec une « réduction notable » de ses effectifs militaires.

    Le philosophe camerounais Hubert Mono Ndjana a salué le discours de Macron sur « l’humilité réclamée depuis longtemps par de nombreux » partis, notamment en Afrique.

    Ndjana a déclaré que le test consiste à suivre les babines et que toutes les parties attendent de voir si c’est « le début d’un véritable changement ».

    Rien d’étonnant

    Raissa Girondin, une analyste politique basée au Togo, s’est montrée critique.

    Elle a décrit le discours de Macron comme « seulement un plat bien préparé au gaz » mais « n’offrant fondamentalement rien de surprenant ».

    « En réalité, il n’y a rien. C’est simplement un discours flatteur avec un seul objectif : reconquérir les cœurs, alors que le cœur de nombreux pays africains est très loin, très loin de la France », a-t-elle déclaré.

    Louis Gitinywa, un analyste politique basé au Rwanda, a déclaré qu’il était assez tôt pour évaluer l’impact de son changement présumé de la politique étrangère de la France en Afrique.

    Il a cependant noté que Macron avait pris la décision audacieuse de reconnaître les lacunes et les échecs de la politique étrangère de la France en Afrique subsaharienne dans un contexte de dynamique changeante.

    « Le continent africain n’est plus le territoire français. A long terme, le statu quo ante n’est plus valable alors que l’on assiste à une nette émancipation des Etats africains. Mais nous devons attendre de voir comment cela sera mis en œuvre sur le terrain », a déclaré Gitinywa.

    Au Bénin, Gille Gohy, politologue, a déclaré que le discours de Macron faisait preuve d’un grand réalisme.

    « Il n’y a plus d’arrogance. Les deux parties doivent avoir le même niveau de dialogue, le même niveau de coopération pour de futurs accords solides. La France et les pays africains sont conscients qu’ils ont chacun leur rôle à jouer pour des relations fructueuses », a déclaré Gohy.

    « C’est un discours positif. Je suis sûr que les pays africains le sentiront. Je vois que la France a vraiment envie de changer d’attitude vis-à-vis de ses partenaires africains.

    Gohy a souligné que la France « joue aussi pour sa survie » en raison de son influence décroissante sur le continent.

    Amir Nourdine Elbachir, un autre analyste politique et géopolitique, n’a pas été impressionné par le fait que Macron « parlait toujours de plans pour l’Afrique sans impliquer les Africains ».

    Dans un tweet, Elbachir a déclaré qu’il était clair que « les intérêts français sont menacés en Afrique », ce qui explique la soudaine réflexion de Macron sur la révision de la politique pour le continent.

    Pour l’homme politique Mamadou Dian Balde en Guinée Conakry, « depuis le discours de Macron dans un amphithéâtre de Ouagadougou en 2017, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts » et « sans que les fruits tiennent la promesse des fleurs car au lieu de resserrer les liens avec les anciennes colonies les relations se sont plutôt affaiblis.

    Balde a accusé la France de penser qu’elle pouvait combattre le terrorisme uniquement au Sahel.

    Macron a voulu remettre les pendules à l’heure en remodelant l’image de la France comme une seule sans aucune condescendance en adoptant une nouvelle approche de partenariats fondés sur l’égalité avec les pays africains, selon Balde.

    « Comme d’autres pays riches le font déjà, clairement, la France doit se débarrasser de son complexe de supériorité vis-à-vis de l’Afrique. Tel semble être le message creux véhiculé dans le discours de Macron. On se demande si l’ère de la Francafrique est révolue.

    En République démocratique du Congo, où Macron est attendu ce week-end, le journal Interkinois a plutôt pointé « l’incohérence entre le discours public pro-Congo et la pratique tacite pro-Rwanda ».

    Le professeur mauritanien Simon Paul Bangbo Ndobo l’a résumé en ces termes : « La France ne change pas, elle s’adapte à la nouvelle situation ».

    Contrer la Chine

    Gille Gohy, un politologue béninois, a quant à lui déclaré que la nouvelle coopération française doit être « égalitaire », et a exhorté les Africains à en profiter pour éviter « la réapparition des souvenirs douloureux du passé ».

    « Le président Macron adopte une approche stratégique parce qu’il se comporte comme un joueur », a-t-il déclaré.

    Gohy a également suggéré que le premier vol de Macron vers l’Afrique cette année est de contrer l’influence chinoise, notant que les pays africains avec lesquels la France entretenait des relations privilégiées ne font pas partie de sa tournée cette semaine.

    Les relations de la France avec ses anciennes colonies du Mali et du Burkina Faso où elle exerçait une grande influence se sont détériorées. Le mois dernier, la France a retiré ses troupes du Burkina Faso comme l’exigeait la junte militaire.

    Paris a également retiré ses forces du Mali l’année dernière après que la junte militaire a choisi de travailler avec un groupe paramilitaire russe Wegner.

    « Les pays que va visiter Macron ont une valeur dont la France peut tirer parti comme le pétrole gabonais ou congolais. Ces pays ont été courtisés dans un passé très récent par la Chine, qui est déjà solidement implantée », a-t-il déclaré. « La France veut aussi en profiter et ne pas tout laisser à la Chine. »

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    #France_Afrique #Macron #Gabon #Congo #Mali #Burkina_faso #Russie #Wagner

  • Macron se rend en Afrique avec une nouvelle stratégie

    Macron se rend en Afrique avec une nouvelle stratégie

    Tags : France, Emmanuel Macron, Gabon, Afrique, Mali, Burkina Faso, Wagner, Russie,

    La nouvelle stratégie du président français Macron pour l’Afrique comprend la diminution de la présence militaire et l’amélioration des liens économiques. Avant sa visite dans quatre pays africains, la réponse des pays hôtes est mitigée.

    Le président français Emmanuel Macron entame en trombe son voyage de plusieurs jours sur le continent africain : Juste avant son départ pour le Gabon prévu mercredi, Macron a évoqué un changement dans la politique africaine de la France. S’exprimant lundi à l’Elysée, il a esquissé une posture future envers l’Afrique qui ne devrait pas être marquée par la présence militaire, mais par l’humilité.

    Macron a déclaré que la France devait faire preuve d’une « profonde humilité » en Afrique. Cela comprenait la « réduction notable » de sa présence militaire en Afrique , qui devait être mise en œuvre dans les mois à venir. Cette « réorganisation » n’était pas un recul, a souligné Macron. Le président français se rendra en Angola, en République du Congo et en République démocratique du Congo, après sa visite au Gabon. Il a également annoncé qu’il prévoyait d’intensifier les relations économiques.

    Macron donne un nouveau ton en Afrique

    Macron avait déjà annoncé un nouveau tournant dans la politique africaine de la France au début de sa présidence : dans un discours largement débattu devant des étudiants au Burkina Faso fin 2017, il avait appelé à un départ de la « Francafrique », l’influence néocoloniale de la France dans l’ancien français et Colonies belges en Afrique. Lundi, Macron a fait référence à ce discours, et les analystes ont établi des parallèles similaires.

    « Le but de Macron était de mettre l’accent sur plus d’humilité que par le passé », a déclaré Alex Vines, responsable du programme Afrique du groupe de réflexion basé à Londres Chatham House, dans une interview avec DW. « C’est un ton très différent d’il y a six ans, lorsque Macron a prononcé son discours d’ouverture sur la politique africaine française à Ouagadougou. » Il a estimé que le nouveau discours montrait que l’administration se rendait compte que la France devrait changer sa politique envers l’Afrique à la lumière des récents revers subis, en particulier dans la région du Sahel.

    Vines a ajouté que l’objectif principal était de placer les bases militaires françaises sur le continent africain sous une plus grande influence africaine. À l’avenir, les bases militaires devaient être gérées en coopération avec les forces locales ou converties en académies militaires. Plus récemment, le nombre de forces françaises sur le continent africain est passé de 5 000 à 3 000 individus .

    Des concepts de sécurité inappropriés pour les conflits en Afrique

    « En réalité, l’idée de convertir des bases en académies militaires n’est pas si nouvelle », a déclaré Niagalé Bagayoko, chef de l’African Security Sector Network (ASSN) au Ghana. « Cette approche rappelle fortement la politique menée par la France à la fin des années 1990 et au début des années 2000 », a déclaré Bagayoko à DW.

    Elle a ajouté: « Même au début de la crise du Sahel, il y a plus de dix ans, les armées africaines étaient dans un état qui aurait dû inciter à reconsidérer cette forme d’entraînement. Cela ne s’est pas produit. » Il était devenu clair, a-t-elle dit, que les concepts de sécurité importés – qu’ils soient français, multilatéraux ou russes – étaient totalement inadéquats pour faire face aux conflits en Afrique .

    Sentiment anti-français en Afrique

    Les anciennes colonies françaises s’agitent depuis un certain temps. Les sentiments anti-français ont cédé la place aux protestations et sont repris par les gouvernements intérimaires qui ont pris le pouvoir au Mali et au Burkina Faso après les récents coups d’État.

    Pendant de nombreuses années, les troupes françaises ont été une force majeure dans la lutte contre les groupes terroristes islamistes dans la région. Il y a moins d’un mois, le Burkina Faso a appelé l’ancienne puissance coloniale à retirer ses forces.

    En 2022, la France a mis fin à l’opération Barkhane au Mali, en partie parce que le gouvernement intérimaire y entretient des liens étroits avec la Russie et aurait embauché des mercenaires du groupe russe Wagner .

    En réponse aux critiques répétées des troupes françaises, Macron a déclaré dans son discours de lundi qu’il était « fier » de la performance de ses troupes dans la région du Sahel. Selon Andreas Eckert, spécialiste de l’histoire africaine à l’Université Humboldt de Berlin, la présence militaire de la France a alimenté le sentiment anti-français, qui à son tour a nui aux intérêts économiques. « Macron se rend compte dans une certaine mesure que la France ne pourra plus poursuivre sa politique néocoloniale », a déclaré Eckert.

    Les intérêts économiques français mieux représentés

    Maintenant, Eckert pense que la France essaie de sortir de sa stratégie militaire sans perdre la face. Le mécontentement intérieur a également augmenté, les critiques soulignant que les dépenses militaires étaient trop élevées et les investissements nationaux trop faibles.

    Cependant, alors que l’influence de la France dans ses anciennes colonies s’amenuise, les pays africains restent importants pour Paris. Macron recherche maintenant une coopération économique plus étroite. Andreas Eckert rappelle que Macron avait annoncé à la veille de son discours que les entreprises françaises devaient concurrencer les investissements chinois et russes.

    Nouvelles relations ou retrait d’Afrique ?
    L’itinéraire du président Macron peut donner une indication de la manière dont Paris compte y parvenir. « Il s’agit de reconstruire des relations avec des pays qui ont des liens de longue date avec la France comme le Gabon, qui a des élections cette année, et le Congo-Brazzaville, qui est important pour TotalEnergies », a déclaré l’expert britannique Vines, faisant référence à l’une des principales entreprises mondiales dans les énergies fossiles . carburant basé en France .

    Pour Vines, le voyage est un signal que la France ne se retire pas de l’Afrique, mais veut construire « de nouvelles et meilleures relations » avec des pays comme l’Angola. L’ancienne colonie portugaise du sud-ouest de l’Afrique avait demandé son adhésion au groupe des pays africains francophones, a expliqué Vines, et son adhésion au Commonwealth. La République démocratique du Congo, autrefois colonie belge, était également importante pour la France en raison de ses minéraux et de ses ressources, explique Vines. Ces derniers mois, Macron avait appelé le gouvernement congolais à régler le conflit le long de ses frontières orientales.

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  • Macron doit réinitialiser la politique africaine de la France

    Tags : France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, Gabon, Mali, Burkina Faso, Russie, Wagner,

    L’ancienne puissance coloniale fait face à une concurrence d’influence sur le continent, notamment de la part de la Chine et de la Russie


    Vingt et un pays africains se sont abstenus ou sont restés à l’écart la semaine dernière du vote de l’Assemblée générale des Nations unies sur une résolution demandant le retrait de la Russie d’Ukraine. Parmi eux, six avaient une pertinence particulière, et qui donne à réfléchir, pour la France.

    Le président Emmanuel Macron avait visité deux d’entre eux, le Cameroun et la Guinée Bissau, en juillet dernier. Trois autres – l’Angola, le Gabon et le Congo – l’accueilleront plus tard cette semaine. Macky Sall, le président du sixième, le Sénégal, est considéré comme un ami et était invité à l’Élysée il y a tout juste un mois.

    Pour ajouter l’insulte à l’injure, le Mali, qui s’était abstenu lors d’un vote similaire en octobre dernier, a décidé de voter contre la résolution cette fois, rejoignant la Russie et des pays comme la Corée du Nord et la Biélorussie. Bien que pas tout à fait inattendue, cette décision a été un rappel douloureux des échecs de la France dans un pays où ses forces armées ont perdu 58 hommes combattant des groupes djihadistes, avant d’être expulsées l’année dernière par une junte militaire pour faire place aux mercenaires russes du groupe Wagner. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov, qui se rend fréquemment en Afrique ces jours-ci, s’est rendu début février à la junte à Bamako pour donner ses instructions de vote.

    Un Macron châtié entame cette semaine son 18e voyage en Afrique en tant que président. Il n’a pas renoncé à son ambition de transformer la relation vieille de plusieurs décennies de la France avec ses anciennes colonies ; au contraire, il la considère comme encore plus nécessaire dans le monde fragmenté d’aujourd’hui. Mais le dirigeant français a dû repenser son approche. Une réinitialisation avec l’Afrique est absolument nécessaire.

    Ce sont des moments différents des premiers jours de son premier mandat lorsque, en novembre 2017, Macron a prononcé un discours passionné devant un auditorium bondé à l’université de Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso. En tant que premier président français né après l’ère coloniale, il a déclaré que l’époque de la vieille politique africaine de la France était révolue. Il a promis un nouveau modèle, plus équilibré et respectueux des identités africaines.

    Nul doute qu’il recevrait aujourd’hui un accueil encore moins enthousiaste de la part des étudiants de Ouagadougou. Après le Mali, l’instabilité politique, l’insécurité, le ressentiment anti-français et les campagnes de désinformation russes se sont propagées au Burkina Faso, qui a également demandé aux forces françaises de quitter le pays. Meurtrie mais réticente à se retirer complètement de la région du Sahel alors que la violence et l’insécurité menacent désormais même les États côtiers d’Afrique de l’Ouest, la France redéploie ses forces et adapte sa stratégie à une présence plus discrète. Un responsable de l’Éllysée décrit cette « nouvelle philosophie » comme « la fin d’un cycle où la France s’est mise en première ligne. On passe à un cycle où on va plutôt travailler en arrière-plan. » 

    Cela a été une leçon d’humilité. Le programme de transformation de Macron s’est rapidement heurté aux réalités sur le terrain. Il voulait que la France se débarrasse de son habit colonial ; mais lutter contre le terrorisme, aux côtés des gouvernements locaux, impliquait de maintenir des bases militaires qui étaient, en fait, des vestiges de son passé colonial. Ce n’est pas facile de faire semblant d’être parti alors qu’on est encore là.

    Par souci de stabilité, le président français a fini par contredire ses propres idéaux professés. Il a assisté aux funérailles du président tchadien Idriss Déby en 2021, approuvant ainsi implicitement le transfert de pouvoir hautement antidémocratique au fils de Déby. Mais la France n’avait-elle pas besoin de conserver une base aérienne à N’Djamena pour ravitailler ses troupes dans la région ?

    Son soutien au président ivoirien Alassane Ouattara, élu en 2020 pour un troisième mandat que l’opposition considérait comme inconstitutionnel, rappelait aussi les vieilles habitudes françaises. Mais qui voulait faire face à une autre crise dans un pays clé d’Afrique de l’Ouest ?

    Alors que la France s’enlisait dans sa réponse militaire à la propagation des assauts djihadistes, le continent changeait. Avec l’impact de la mondialisation, les pays d’Afrique ont vu le monde différemment et le monde les a vus différemment.

    La France n’est devenue qu’un acteur de plus parmi de nombreuses puissances concurrentes. La Russie, jouant sur les liens étroits que l’Union soviétique entretenait avec les élites africaines, revient en force, ciblant directement l’influence française. La Chine et la Turquie sont de grands acteurs sur le continent, avec des agendas allant bien au-delà de leurs intérêts économiques. Les gouvernements africains ont maintenant toute une gamme de partenaires parmi lesquels choisir et ne prendront pas conseil auprès de leurs anciens « protecteurs ».

    Ainsi, lors du prochain voyage de Macron, attendez-vous à beaucoup d’accent sur la biodiversité, des propositions d’aide à la lutte contre le changement climatique, des offres sur la coopération agricole ainsi que des partenariats culturels. Convaincue que l’Afrique et sa diaspora en Europe sont trop importantes pour être laissées de côté, la France tente à nouveau.

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  • Macron sur l’Afrique : « nouvelle ère » et présence réduite de la France

    Tags : Afrique, France, Emmanuel Macron, Françafrique,

    La France réduira considérablement sa présence militaire en Afrique, où ses bases seront « co-administrées » avec les forces armées locales, a déclaré le président.

    Le président français Emmanuel Macron a appelé lundi son pays à construire « une nouvelle relation équilibrée » avec l’Afrique, alors que l’ancienne puissance coloniale cherche à réduire sa présence militaire sur le continent.

    « L’objectif de cette nouvelle ère est de déployer notre présence sécuritaire dans une approche basée sur le partenariat », a déclaré Macron dans un discours à Paris, avant une tournée qui le mènera au Gabon, en Angola, en République démocratique du Congo et au Congo plus tard. cette semaine.

    À l’avenir, les bases militaires françaises sur le continent seront « co-administrées » avec du personnel local, a déclaré le président français, tandis qu’il y aura une « diminution visible » du nombre de troupes françaises stationnées en Afrique au cours des prochains mois.

    La nouvelle survient alors que la France fait face à une opposition croissante de la part des gouvernements locaux en raison de sa présence militaire continue dans plusieurs de ses anciennes colonies, et a été forcée de retirer des centaines de soldats du Mali , de la République centrafricaine et du Burkina Faso au cours de l’année écoulée. Environ 5 000 soldats français restent stationnés sur diverses bases à travers le continent.

    Mais la perte d’influence de Paris, notamment dans la région du Sahel, a également permis à la Russie d’ étendre son influence en Afrique , y compris dans la sphère numérique par le biais de campagnes de désinformation, ainsi que sur le terrain avec des mercenaires du groupe Wagner, qui en certains cas ont remplacé les soldats français .

    Le président français a déclaré que son pays s’éloignerait des luttes de pouvoir « anachroniques » en Afrique, affirmant que les pays africains devraient être considérés comme des « partenaires », tant sur le plan militaire qu’économique.

    « L’Afrique n’est pas l’arrière-cour de [personne], encore moins un continent où les Européens et les Français devraient dicter son cadre de développement », a déclaré Macron.

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    #France #Afrique #Macron #Françafrique

  • La stratégie africaine de Macron mise à nu par un média du Niger

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    Stratégie de Macron pour l’Afrique: la France n’a aucune intention de laisser le continent respirer
    By Sylvère Dossou –

    Alors que tout le monde attendait son discours sur la nouvelle stratégie française pour l’Afrique, le président Emmanuel Macron n’a pas, encore une fois, raté son entrée. L’homme s’est illustré comme ses pères, dans des propos paternalistes, maladroits et dégradants à l’endroit d’un continent qui ne semble plus lui faire confiance.

    «Du défi sécuritaire, climatique au défi démographique avec la jeunesse qui arrive et à laquelle il faut proposer un avenir pour chacun des États africains», ce sont là les propos de Macron sur sa Stratégie pour l’Afrique. Le locataire de l’Elysée n’a pas eu froid aux yeux pour prononcer ces mots paternalistes et dégradants tant pour le continent que pour ses dirigeants, qui sous-entendent que son pays reste toujours attaché aux idéaux de la tristement célèbre Françafrique.

    Pourtant Macron lui-même a estimé que « je n’ai pour ma part aucune nostalgie vis-à-vis de la Françafrique », même s’il s’en mêle les pinceaux quand il soutient cependant que « je ne veux pas laisser une absence ou un vide derrière elle ». La Françafrique ne devrait pas laisser de vestige ni se substituer en autre chose. Sans cette Françafrique, il y a toujours coopération entre chaque pays africains et la France, mais selon leur désire et choix diplomatique et idéologique sans que cela n’engage de groupe de pays africains comme c’est le cas.

    Aussi, en ce qui concerne la présence militaire française sur le continent, Macron veut aller au-delà de la configuration actuelle. Le président Français entend être présent dans plus de pays d’une autre façon que d’installer des bases un peu partout. Il veut influencer des groupes de pays qui se mettent ensemble pour des projets sécuritaires et de défense.

    Macron a évoqué la mise en place d’une sorte de « hub sécuritaire » avec les pays africains. Sachant qu’un hub est une sorte de nœud central d’un réseau, Paris veut, à défaut d’avoir des bases dans quelques pays sur le continent, concentrer ses forces militaires autour d’un réseau de plusieurs pays où elle étendra désormais son influence géostratégique.

    Il va sans dire que, non seulement Macron n’a, à aucun moment évoqué la possibilité de faire partir un jour du continent ses forces militaires, mais plutôt, avec cette idée de hub, d’y renforcer ses effectifs. De toute évidence, la Françafrique est toujours là et du discours de Macron, on comprend que comme il le voulait avec son « amis sincère » Alassane Ouattara pour le franc CFA, la Françafrique a juste changé de dénomination.

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    #France #Macron #Afrique #Françafrique #FCFA

  • Maroc : La résolution du PE a été vécue comme une trahison

    Maroc : La résolution du PE a été vécue comme une trahison

    Tags : Maroc, Parlement européen, corruption, Pegasus, Emmanuel Macron, Sahara Occidental,

    Le lobbying agressif et l’espionnage du Maroc du roi Mohammed VI en Europe, sur fond de « Qatargate », commence à irriter de nombreux appareils sécuritaires et diplomatiques, à commencer par les français. «Les services secrets marocains se sont toujours mal comportés en France. Ils n’ont pas honte», a déclaré un agent des renseignements français à l’hebdomadaire Marianne, qui vient de consacrer un long dossier aux sombres manœuvres de Rabat, prêt à tout pour défendre ses intérêts, même à intercepter le locataire de l’Elysée, Emmanuel Macron.

    Le scandale Pegasus, du nom du logiciel d’espionnage développé par la société israélienne NSO, à travers lequel le Maroc et d’autres pays ont espionné diverses personnalités, serait à l’origine, selon certains observateurs, des « représailles françaises » contre Rabat qui a eu lieu le 19 janvier dernier au Parlement européen. Ce jour-là, une résolution du Parlement européen exhortait « les autorités marocaines à respecter la liberté des médias et à assurer un procès équitable aux journalistes emprisonnés » : une attaque frontale qui, selon les autorités marocaines, dont le président de l’Union Maroc-UE commission mixte, Lahcen Haddad, porterait la signature de l’État profond français.

    Le vote en faveur de la résolution par les eurodéputés de la Renaissance , le parti de Macron, a été vécu comme une « trahison » par Rabat, à tel point que le roi Mohammed VI, par pique diplomatique, a rappelé l’ambassadeur du Maroc à Paris sans nommer de successeur. « Il n’y avait pas eu de crise aussi profonde depuis l’enlèvement de Mehdi Ben Barka en 1965, qui avait provoqué une rupture des relations pendant 4 ans », a déclaré l’historien Vermeren, l’un des plus grands experts maghrébins. Certains font le pari que Macron ne remettra plus jamais les pieds à Rabat jusqu’à la fin de son mandat car il est désormais considéré comme « persona non grata », et les autorités marocaines ne font plus confiance à cette France.

    A travers Pegasus, cependant, le Maroc aurait non seulement écouté les conversations du président français et de 14 de ses ministres pour obtenir des informations sensibles : il aurait aussi intercepté des personnes moins connues, mais jugées hostiles aux intérêts de Rabat, donc à garder sous contrôle. C’est le cas de certains individus impliqués dans la question du Sahara Occidental, comme le révèle Marianne. Un dossier incandescent d’ un point de vue géopolitique qui voit d’ un côté le Front Polisario, représentant le peuple sahraoui, qui voudrait l’ indépendance du Sahara Occidental, ancienne colonie espagnole, et d’autre part le royaume marocain, qui pour des raisons stratégiques et économiques revendique la souveraineté sur ces terres riches en phosphates, 70% des ressources mondiales, et sur les mers poissonneuses de la région.

    #Qatargate #Maroc #Parlement_européen #Pegasus #Corruption #Sahara_Occidental

  • Macron : « Nouvelle ère » dans la stratégie économique et militaire en Afrique

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Françafrique,

    PARIS (AP) – Le président français Emmanuel Macron s’est engagé à réduire le nombre de troupes françaises en Afrique dans le cadre d’un « nouveau partenariat de sécurité » avec les nations concernées et à déployer des politiques économiques plus ambitieuses, dans le but de renforcer l’influence décroissante de la France sur le continent .

    Macron a appelé à ouvrir une « nouvelle ère » dans un discours à l’Elysée, avant un voyage ambitieux mercredi au Gabon, en Angola, en République du Congo et au Congo.

    Il a déclaré que la France devait s’éloigner de l’ingérence dans certaines parties de l’Afrique qu’elle gouvernait autrefois en tant que puissance coloniale, affirmant que le continent n’était plus son « arrière-cour ».

    « Il y a une autre voie », a-t-il déclaré : « Aborder les pays africains comme des partenaires avec lesquels nous partageons des intérêts et des responsabilités équilibrées, réciproques et responsables.

    Il a promis un « nouveau partenariat de sécurité » avec des effectifs réduits de troupes françaises sur le continent.

    Macron a déclaré que les bases militaires françaises ne seront pas fermées, mais seront transformées en fonction des besoins exprimés par les partenaires africains.

    « Notre modèle ne doit plus être des bases militaires comme celles que nous avons maintenant », a-t-il déclaré. « Demain, notre présence (militaire) passera par des bases, des écoles, des académies, qui seront gérées conjointement » par des personnels français et africains.

    « Et je le dis très clairement : le rôle de la France n’est pas de régler tous les problèmes en Afrique », a-t-il ajouté.

    Le discours de lundi est intervenu à un moment où l’influence de la France sur le continent est confrontée à ses plus grands défis depuis des décennies. Le sentiment anti-français croissant a conduit à des manifestations de rue dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest et du Nord.

    De plus, les liens économiques historiques que la France entretenait avec la région sont sous la pression de la présence commerciale croissante de la Russie, de la Chine et de la Turquie.

    Macron a reconnu que l’Afrique est désormais un « terrain de compétition » et a exhorté les entreprises françaises à « se réveiller » et à s’impliquer dans la lutte.

    L’année dernière, les troupes françaises ont dû se retirer du Mali, qui s’est plutôt tourné vers des entrepreneurs militaires russes privés du groupe Wagner, et plus récemment du Burkina Faso, qui semble également de plus en plus tourné vers Moscou.

    Macron a dénoncé Wagner comme des « mercenaires criminels » dont le rôle est de « protéger les régimes défaillants et putschistes ». Il les a accusés de « précéder » les ressources naturelles et « d’avoir commis des violences contre les populations (locales) », y compris des viols.

    L’année dernière, Macron a annoncé la fin officielle de la force militaire dite de Barkhane après que la France a retiré ses troupes du Mali. Les opérations françaises d’aide à la lutte contre les extrémistes islamiques dans la région du Sahel se concentrent désormais principalement sur le Niger et le Tchad, où le pays compte encore environ 3 000 soldats.

    Au Burkina Faso, Boubacari Dicko, l’émir – ou chef traditionnel – de la ville septentrionale de Djibo, près de la frontière malienne, a déclaré qu’une relation renouvelée entre la France et les pays africains pourrait être basée sur un partenariat gagnant-gagnant.

    « Le changement est bon » et « nécessaire » car la politique française de ces dernières années a été critiquée pour ne pas avoir restauré la sécurité dans la région, a-t-il dit, ajoutant : « L’armée française était là, mais cela n’a pas empêché les djihadistes d’entrer dans la région ». pays et s’étendant dans le pays chaque jour.

    Macron, 45 ans, est le premier président français né après la fin de l’ère coloniale. Il a précédemment cherché à étendre la coopération de la France avec des pays anglophones, comme le Ghana et le Kenya, et à accroître les investissements français dans le secteur privé africain.

    Au cours de la tournée de cette semaine, il visitera également l’Angola lusophone, dans le but de développer des liens notamment dans l’agriculture et l’industrie alimentaire, et l’énergie, y compris le pétrole et le gaz.

    Pourtant, le voyage de Macron en Afrique centrale suscite déjà des interrogations.

    Certains militants de l’opposition au Gabon ont dénoncé sa visite, qu’ils perçoivent comme une offre de soutien au président Ali Bongo Ondimba – dont la famille est au pouvoir depuis les années 1960 – avant une élection présidentielle plus tard cette année.

    Des questions similaires ont été soulevées au Congo, qui fait face à une élection présidentielle en décembre.

    Le bureau de Macron a déclaré que tous les responsables français resteraient neutres concernant ces élections.

    L’Elysée a souligné que Macron se rendait au Gabon principalement pour assister à un grand sommet climatique sur la préservation des forêts.

    Il cherchera également à montrer l’engagement de la France à améliorer les relations économiques et culturelles avec deux pays francophones – la République du Congo et le Congo voisins – à travers des entretiens avec les autorités ainsi qu’avec des citoyens ordinaires, des entrepreneurs, des artistes et des militants, selon l’Elysée.

    Macron a dénoncé lundi l’offensive dans l’est du Congo par le groupe rebelle M23 lié au Rwanda voisin comme une « régression inacceptable ». Les combats se sont intensifiés ces derniers jours , avec des « conséquences terribles » pour la population, a déclaré Macron. « L’unité, la souveraineté et l’intégrité territoriale du Congo ne peuvent être remises en cause », a-t-il déclaré.

    AP

    #France #Afrique #Macron #Françafrique

  • Macron dévoile sa nouvelle stratégie pour l’Afrique

    Macron dévoile sa nouvelle stratégie pour l’Afrique

    Tags : France, Afrique, Emmanuel Macron, Maroc, Algérie, Françafrique, patrimoine, colonisation, pillage,

    Le président appelle à de nouvelles relations équilibrées et envisage de réduire le nombre de soldats français sur le sol africain

    Le président français a annoncé lundi son plan de réduction du nombre de soldats français en Afrique.

    Avant sa visite en Afrique qui doit commencer mercredi, Emmanuel Macron a présenté lors d’une conférence de presse sa nouvelle stratégie pour l’Afrique, y compris un nouveau modèle de partenariat dans lequel les Africains devraient jouer un plus grand rôle.

    « Le changement commencera dans les mois à venir », a-t-il dit, et promis une intensification des efforts français dans la formation et l’équipement des bases militaires, en faveur de leurs partenaires africains.

    Le président a également appelé à une « relation nouvelle, équilibrée, réciproque et responsable » avec l’Afrique.

    Relations avec les pays du Maghreb

    Macron a également souligné qu’il continuerait à progresser afin de renforcer les relations avec les pays du Maghreb nord-africain que sont l’Algérie et le Maroc.

    « Ce n’est pas le meilleur moment mais cela ne m’arrêtera pas », a-t-il juré.

    Restitution des objets pillés

    En outre, M. Macron a annoncé un art cadre pour rendre les artefacts aux pays africains qui cherchent à rapatrier leur patrimoine.

    « Le ministre de la culture soumettra la loi au Parlement dans les prochaines semaines », a-t-il déclaré, avant d’ajouter : « Cela déterminera les méthodes et les critères du processus. »

    Anadolou, 28/02/2023

    #France #Macron #Afrique #Algérie #Maroc #Colonisation #Pillage