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  • Maroc : Impact de la réforme du secteur des énergies renouvelables sur le marché

    Topics : Maroc, énergies renouvelables, électricité, ANRE, réforme du cadre juridique,

     Le gouvernement marocain a entrepris une vaste réforme du cadre juridique régissant le secteur des énergies renouvelables, y compris un nouveau régime pour l’autoproduction. Celle-ci comprend une révision en profondeur de la loi 13-09 qui, depuis treize ans, fixe le cadre réglementaire de la production et de la vente d’électricité à partir de sources d’énergie renouvelables dans le cadre de projets privés. Bien que la loi 13-09 ait été un succès, il y a eu un besoin croissant d’améliorer cette loi afin de l’adapter aux nouveaux besoins de l’Etat et des opérateurs privés et industriels. Dans ce briefing, nous analysons les principales questions juridiques et ce que le nouveau cadre signifiera pour les entreprises du secteur des énergies renouvelables.

    Le cadre juridique régissant le secteur des énergies renouvelables au Maroc a subi une importante réforme suite à la publication (i) de la loi n°. 40-19 modifiant la loi n°. 13-09 sur les énergies renouvelables et la loi no. 48-15 portant réglementation du secteur de l’électricité et portant création de l’Agence Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE) édicté par le Dahir n°. 1-23-20 du 10 février 2023 et (ii) la loi n°. 82-21 relative à l’autoproduction d’électricité édictée par le Dahir n°. 1-23-21 du 10 février 2023 (ensemble la Réforme).

    La réforme fait référence à un certain nombre de règlements d’application. Ces règlements devront être adoptés rapidement afin d’assurer la mise en œuvre effective de cette Réforme tant attendue.

    Concrètement, la Réforme prévoit que les textes d’application doivent être publiés dans un délai maximum de quatre ans à compter de la date de publication de la Réforme au Journal officiel (27 février 2023).

    SUR QUOI COUVRE LA RÉFORME ?

    1. Réforme de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelables

    La Réforme a pour objectif de répondre à certaines difficultés rencontrées par les opérateurs d’énergies renouvelables et qui ont conduit au gel des nouvelles autorisations dans le cadre de la loi 13-09 :

    Capacité de charge du réseau national

    Il existe actuellement une capacité excédentaire sur le réseau électrique national marocain, à la suite de quoi le ministère marocain de l’Énergie a cessé d’accorder des autorisations en vertu de la loi 13-09 pour éviter la surcharge du réseau.

    L’une des principales innovations introduites par la réforme est l’introduction d’une capacité d’accueil du réseau national définie comme la quantité maximale de capacité installée à partir de sources d’énergie renouvelables que le réseau national peut accueillir sans subir de contraintes de gestion. Cette capacité d’accueil est calculée par le gestionnaire du réseau national de transport d’électricité puis publiée par l’Agence nationale de régulation de l’électricité (ANRE) avant le 31 janvier de chaque année.

    La publication annuelle de la capacité d’accueil du réseau donnera plus de visibilité aux opérateurs dans leur réflexion sur l’introduction ou non d’une demande d’autorisation en application de la loi 13-09.

    Paiement des frais de services du système

    La Réforme a également introduit la notion de services système, qui se définit comme l’ensemble des services permettant au gestionnaire du réseau électrique national de maintenir la fréquence, la tension et les échanges avec les pays voisins, ainsi que de gérer l’intermittence des énergies renouvelables. associés aux réseaux électriques à très haute tension, haute tension, moyenne tension et basse tension.

    Dans le cadre de la réforme, tous les opérateurs d’énergies renouvelables utilisant le réseau électrique national sont tenus de payer un tarif pour utiliser le réseau électrique. Ce tarif est déterminé par l’Agence Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE) et doit inclure les redevances des services du système.

    Mécanisme de vente d’électricité aux gestionnaires de réseaux de distribution

    La réforme a introduit une option pour les gestionnaires de réseau de distribution d’acquérir jusqu’à 40 % de l’électricité totale produite annuellement par les installations de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables qui est fournie aux clients relevant de la juridiction du gestionnaire de réseau de distribution concerné. Les modalités de ces acquisitions seront précisées dans un règlement d’application.

    Exigence de préférence nationale

    La réforme a introduit l’obligation pour chaque opérateur d’énergie renouvelable d’appliquer le principe de préférence nationale dans ses contrats de fourniture, de construction et de service. De plus amples détails sur cette exigence seront fournis dans le règlement d’application.

    Changement de contrôle

    La Réforme prévoit que toute cession d’actions susceptible d’entraîner un changement de contrôle d’une société bénéficiant d’une autorisation de construire une installation de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables, est soumise à une autorisation préalable du Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable en selon la procédure à fixer par règlement d’application. Le ministère de la transition énergétique et du développement durable doit rendre sa décision dans un délai de deux mois à compter de la notification. En cas de refus, la décision doit être accompagnée d’une justification détaillée.

    De façon surprenante et contrairement à ce qui était prévu dans le projet de réforme, la notion de « contrôle » n’est plus définie. A défaut de définition, la notion de « contrôle » doit être interprétée au sens de l’article 144 de la loi 17 -95 relative aux sociétés anonymes.

    En cas de changement de contrôle sans autorisation préalable, le ministère de la transition énergétique et du développement durable a le pouvoir de retirer l’autorisation de construire la centrale.

    L’obligation de changement de contrôle semble limitée aux opérateurs titulaires d’une autorisation d’achèvement et ne semble pas s’appliquer aux titulaires d’une autorisation d’exploitation.

    Certificat d’origine

    La réforme permettra aux opérateurs d’énergie renouvelable d’obtenir un certificat d’origine attestant que l’électricité produite par l’opérateur provient de sources d’énergie renouvelables. La procédure et l’entité chargée de délivrer ce certificat seront précisées dans le règlement d’application

    Lancement de projets par l’Administration

    Alors qu’initialement les projets 13-09 étaient lancés exclusivement par des promoteurs privés, la Réforme le permet désormais à l’Administration. via le Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable, d’octroyer une autorisation de construire des installations de production d’énergie renouvelable suite à un appel à projets, dans le cadre d’un cahier des charges à préciser par voie réglementaire.

    La Réforme ne précise pas l’autorité compétente qui sera en charge du lancement des appels à projets, si ce n’est en référence à « l’Administration », entendue à ces fins comme étant le Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable.

    Stockage

    La réforme permettra aux opérateurs d’énergies renouvelables de construire des installations de stockage d’énergie et de bénéficier de services de stockage. Les conditions pour la construction de ces installations de stockage et pour bénéficier des services de stockage seront précisées plus loin dans le règlement d’application.

    Exportation d’énergie

    La Réforme apporte plusieurs précisions concernant l’exportation des énergies renouvelables. L’exportation d’énergie renouvelable est soumise (i) à un avis technique du gestionnaire du réseau national de transport d’électricité et (ii) à l’approbation de l’Administration.

    L’énergie renouvelable sera exportée via des interconnexions transfrontalières avec les pays voisins à travers le réseau national de transport d’électricité, conformément aux accords régissant les interconnexions conclus entre les États concernés.

    Les exportations seront régies par une convention définissant les conditions techniques et économiques d’accès aux interconnexions électriques, notamment le taux de pertes à appliquer, les tarifs de transit et les prestations du système.

    Projets avec autorisations existantes

    Les installations de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables préalablement autorisées par l’Administration en application de la loi 13-09 ne seront pas soumises aux dispositions de la Réforme à l’exception des dispositions relatives :

    -le certificat d’origine ;

    – la faculté pour l’Administration de contrôler l’avancement des travaux de construction et de retirer l’autorisation en cas de retard de construction ;

    -changement de contrôle;

    – le pouvoir de l’Administration de demander au titulaire d’une autorisation d’exploitation toutes données et informations relatives à l’exploitation ;

    -la vente des énergies renouvelables et les modalités d’accès au réseau électrique ;

    -la possibilité pour les opérateurs d’énergies renouvelables de vendre de l’électricité aux gestionnaires de réseaux de distribution ;

    – l’exportation d’énergie ; et

    -les sanctions en cas de manquement aux dispositions de la Réforme par les opérateurs d’énergies renouvelables.

    Entretien des zones de développement solaire

    Dans le cadre légal initial, les projets de production d’énergie éolienne ou solaire dont la capacité maximale cumulée est supérieure à 2 MW doivent être implantés dans des zones précisées par arrêté du ministère de la transition énergétique et du développement durable.

    Un arrêté a été publié le 9 septembre 2011 précisant les zones réservées au développement de projets éoliens. Jusqu’en juillet 2022, aucun arrêté n’avait été publié pour préciser les zones de développement des projets d’énergie solaire et le projet de loi jusqu’alors laissait entendre que cette exigence serait supprimée pour les projets d’énergie solaire.

    Cependant, la réforme n’a pas supprimé l’exigence et le 29 juillet 2022, un arrêté a été publié précisant les zones réservées au développement de projets d’énergie solaire. La cartographie des zones de développement de projets énergétiques reste donc applicable aussi bien pour les projets éoliens que solaires.

    Cette mesure était attendue depuis longtemps par les opérateurs souhaitant développer des projets solaires, notamment ceux de moyenne tension, pour lesquels aucune autorisation n’a pu être donnée en l’absence d’un arrêté précisant les zones de développement de projets solaires. Jusqu’alors, seuls des projets éoliens avaient été développés dans le cadre de la loi 13-09, tous à très haute et haute tension.

    La possibilité de développer des projets solaires moyenne tension créera de nouvelles opportunités et contribuera à accélérer le parcours du Maroc vers la transition énergétique.

    1. Un nouveau cadre juridique pour l’autoproduction d’électricité

    Avant la promulgation de la réforme, la loi marocaine ne disposait pas d’un cadre juridique spécifique régissant l’autoproduction d’électricité. La loi régissant l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE) prévoyait simplement la possibilité, pour les personnes physiques ou morales, de produire de l’électricité à des fins d’autoconsommation, sous réserve d’obtenir une autorisation préalable du Ministère de la Transition Energétique et du Développement Durable et la conclusion d’un accord avec l’ONEE pour l’accès au réseau et l’achat par l’ONEE de l’énergie excédentaire.

    Ce régime ne s’appliquait que si la capacité installée proposée des installations de production était inférieure à 50 MW ou supérieure à 300 MW. Par conséquent, aucune règle ne s’appliquait aux installations de production entre 50 MW et 300 MW.

    La loi 82-21 établit désormais, pour la première fois, un cadre juridique complet dédié à l’autoproduction d’électricité. Ce nouveau cadre légal aura un impact positif sur le développement des projets de dessalement d’eau de mer ayant une composante d’auto-production et réduira l’empreinte carbone du secteur industriel.

    Il facilitera également grandement l’offre nationale d’hydrogène vert du Maroc qui est actuellement en cours de préparation et qui devrait couvrir l’ensemble de la chaîne de valeur et de l’écosystème, car le nouveau régime crée un cadre juridique clair pour le développement de l’électrolyse alimentée par des énergies renouvelables.

    Les principaux aspects de la réforme sont les suivants :

    Introduction de nouveaux régimes d’autogénération

    La loi 82-21 prévoit de nouvelles exigences pour l’autoproduction en fonction de la capacité de l’installation et du raccordement ou non au réseau du site de production ou des sites d’utilisation finale. Les détails des nouvelles exigences peuvent être résumés comme suit :

    Cadre d’accès au réseau électrique

    La loi 82-21 prévoit un cadre juridique pour accéder au réseau électrique et pour transporter l’électricité produite du site de production au site d’utilisation finale. A cet égard, la puissance de l’installation doit être égale ou supérieure à 5 MW et l’agrément préalable du gestionnaire du réseau électrique national ou, selon le cas, du gestionnaire du réseau de distribution doit être obtenu.

    Obligation de payer les frais de services du système

    Comme c’est le cas pour les projets 13-09, les autoproducteurs qui sont raccordés au réseau électrique doivent payer des frais de service du système au gestionnaire du réseau électrique national. Les frais de service du système sont dus si le site de production ou le site d’utilisation finale sont raccordés au réseau électrique. Le montant des redevances de service du système sera fixé par l’Agence Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE).

    Possibilité de vendre l’énergie excédentaire

    Quant à la loi 13-09, la loi 82-21 donne aux autoproducteurs la possibilité de vendre l’énergie excédentaire à l’opérateur du réseau électrique national, actuellement l’ONEE, dans la limite de 20% maximum de la production annuelle de l’installation d’autoproduction. . Le prix d’achat sera fixé par l’Agence Nationale de Régulation de l’Electricité (ANRE).

    Certificat d’origine

    Comme pour les projets de la loi 13-09, la loi 82-21 permettra à l’autoproducteur d’obtenir un certificat d’origine prouvant que l’électricité produite par l’autoproducteur est issue de sources d’énergie renouvelables. La procédure et l’entité chargée de délivrer ce certificat seront précisées dans le règlement d’application.

    Stockage

    Comme pour les projets de la loi 13-09, la loi 82-21 permettra à l’autoproducteur de construire des installations de stockage d’énergie et de bénéficier de services de stockage. Les conditions de construction des installations de stockage d’énergie et de jouissance des services de stockage seront déterminées par règlement d’application.

    Source

    #Maroc #Energie #Energie_renouvelable

  • Alget et Berlin pour le renforcement des relations énergétiques

    Alget et Berlin pour le renforcement des relations énergétiques

    Algérie, Allemagne, énergie, énergies renouvelables,

    Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune et son homologue allemand, Frank-Walter Steinmeier ont examiné, ce mercredi lors d’un échange téléphonique, les moyens de renforcer la coopération entre les deux pays dans divers domaines, notamment celui de l’Energie et des énergies renouvelables.

    « Les deux présidents ont évoqué les moyens de renforcer les relations bilatérales, de les étendre à tous les domaines et d’intensifier les investissements dans tous les domaines, notamment l’énergie, les énergies renouvelables, l’industrie mécanique, la construction, les échanges culturels ainsi que la coopération dans le secteur de la santé, avec notamment la réalisation de l’hôpital algéro-allemand-qatari en Algérie », a indiqué un communiqué de la Présidence algérienne.

    L’Allemagne, comme de nombreux pays européens, cherche à diversifier ses approvisionnements en gaz, depuis l’attaque russe contre l’Ukraine. Et l’Algérie est devenue un partenaire pivot dans ce domaine vers lequel s’est tourné l’Europe pour assurer sa sécurité énergétique.

    Cet intérêt est aussi favorable à l’Algérie qui cherche des investisseurs étrangers pour augmenter sa production des hydrocarbures, mais aussi pour développer les énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert et l’énergie solaire.

    Toujours dans l’objectif de booster leurs relations, selon le même communiqué, les deux présidents « ont insisté sur la nécessité de convoquer, dans les meilleurs délais, la commission mixte algéro-allemande ».

    Par la même occasion, a ajouté le communiqué, le président allemand « a félicité son homologue algérien à l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie, tout en exprimant sa satisfaction quant au niveau des relations entre les deux pays ».

    L’entretien a été aussi une occasion, pour les deux présidents, d’évoquer les questions internationales et régionales, notamment la situation au Mali, en Libye et la question du Sahara Occidental.

    « Les deux présidents ont passé en revue les questions régionales et internationales d’intérêt commun, telles que la situation dans la région du Sahel, notamment au Mali. Ils ont également abordé la nécessité de trouver des solutions pacifiques en Libye, par le biais des élections. Le président allemand a également exprimé le soutien de l’Allemagne au rôle de l’envoyé de l’ONU au Sahara Occidental, Staffan de Mistura, comme il a remercié le rôle de l’Algérie dans la réalisation de la paix et de la stabilité dans la région et dans toute l’Afrique », a précisé le même communiqué.

    Anadolou Agency, 06/10/2022

    #Allemagne #Algérie #Energie

  • L’Algérie veut mener la production d’hydrogène dans la région

    L’Algérie veut mener la production d’hydrogène dans la région

    L’Algérie veut mener la production d’hydrogène dans la région – énergies renouvelables, électricité, carburant, combustibles fossiles,

    Tunis, 7 mai (EFE) – L’Algérie compte sur ses « grands atouts et un avantage compétitif » pour être à la tête de la production d’hydrogène dans la région en tant qu’alternative énergétique, a déclaré aujourd’hui le ministre algérien de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab.

    « Toutes nos capacités devraient permettre à notre pays de s’intégrer rapidement dans la dynamique régionale de développement de l’hydrogène », a déclaré le ministre algérien de l’énergie, ajoutant que son ministère a été chargé d’élaborer une stratégie nationale.

    Le projet prévoit la création d’une commission interministérielle regroupant les secteurs de l’énergie, de la transition énergétique, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, des start-ups et de la finance, en plus de la Commission des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique (Cerefe).

    « L’Algérie a de grandes chances de jouer un rôle régional de premier plan dans ce domaine, grâce à son immense potentiel d’énergie solaire, à ses réseaux étendus et intégrés de transport d’électricité et de gaz, à ses réserves d’eau considérables et à ses importantes capacités de recherche et de développement », a déclaré M. Arkab à propos de l’exploration de cette ressource par l’Algérie.

    Il est « important » à court et moyen terme de développer l’hydrogène bleu, produit à partir de combustibles fossiles, pour développer l’hydrogène vert, produit à partir d’énergies renouvelables, avec « une efficacité économique et une viabilité élevées », a-t-il déclaré.

    L’accord stratégique, signé le mois dernier entre l’Italie et l’Algérie, a jeté les bases d’une coopération dans le domaine des énergies renouvelables et de l’hydrogène vert, qui sera poursuivie lors du sommet intergouvernemental du 18 juillet dans la capitale algérienne.

    A son tour, Arkab a reconnu l’absence d’un « cadre législatif et réglementaire approprié », de « la définition de secteurs prioritaires » ou de la « qualification du capital humain » pour avancer dans ce défi.

    Le pays du Maghreb s’appuie sur sa position stratégique et ses infrastructures portuaires et de transport de gaz existantes pour répondre à la demande locale, régionale et mondiale d’hydrogène.

    L’hydrogène vert est une ressource illimitée, décarbonée et transportable, qui peut être transformée en électricité ou en carburant, et représente une alternative viable aux combustibles fossiles. EFE


  • Energies renouvelables : L’Algérie élue à des organes clefs de l’IRENA

    Par/Agences

    L’Algérie a été élue à des organes clefs de l’Agence internationale pour les énergies renouvelables (IRENA), à l’issue des travaux de la 21ème réunion du Conseil de cette organisation inter-gouvermentale tenue par visioconférence les 25 et 26 mai, a indiqué jeudi un communiqué du ministère de la Transition énergétique et des énergies renouvelables.

    « L’Algérie a successivement été élue membre, puis vice-présidente de la Commission du programme et de la stratégie (CSP), aux côtés des Etats-Unis élus à la présidence de cet organe, composé de dix Etats membres et qui a pour mission notamment d’examiner la mise en œuvre du programme de travail, la formulation du projet de programme de travail et plans stratégiques, en vue de présenter ses recommandations à ce sujet au Conseil », a précisé la même source.

    L’Algérie a été élue aussi comme membre du Comité consultatif sur l’éthique pour un mandat de deux ans, au même titre que les Emirats Arabes Unis et l’Allemagne, a ajouté le communiqué soulignant que cet organe est composé de trois Etats membres chargés d’aider à la mise en œuvre de la politique sur l’éthique et les conflits d’intérêts de l’IRENA.

    Selon le ministère, « l’Algérie compte apporter sa contribution à la mise en œuvre de la stratégie des Nations unies pour la lutte contre les changements climatiques et participer avec détermination aux travaux de l’IRENA, notamment au sein du Conseil et de ses organes subsidiaires, dans lesquels elle œuvrera à faire avancer les actions en faveur de la promotion et le développement des énergies renouvelables dans les pays en développement, la mobilisation des investissements et l’accès aux financements, ainsi que le renforcement des capacités, la formation et l’amélioration de la recherche et développement ».

    Le Chiffre d’affaires, 28 mai 2021

    Etiquettes : Algérie, énergies renouvelables, IRENA, énergie verte, pollution, climat, réchaffement climatique,

  • Gonzalo Escribano : « La transition énergétique peut générer des problèmes politiques pour l’Espagne dans son voisinage ».

    Le directeur du programme Énergie et Climat de l’Institut royal Elcano prévient que les changements ne doivent pas se limiter aux pays riches et constate un changement d’habitudes : « Est-il nécessaire de se rendre à l’autre bout du monde pour passer cinq jours dans une station balnéaire ? »

    Gonzalo Escribano dirige le programme Énergie et climat de l’Institut royal Elcano et est professeur de politique économique à l’Université nationale d’enseignement à distance (UNED). Titulaire d’un doctorat en économie et en administration des affaires de l’université Complutense de Madrid, son programme de recherche est axé sur les questions énergétiques internationales telles que la dimension extérieure de la politique énergétique espagnole et européenne, la géopolitique et la géoéconomie de l’énergie, entre autres.

    Quels changements en matière énergétique la transition écologique entraînera-t-elle ?

    Il est très difficile de donner une réponse car cela touche de nombreux termes, mais en simplifiant, il y a quelques tendances qui sont claires. La durabilité est une question fondamentale et elle imprègne le grand public. La pandémie a accéléré cette tendance et nous a envoyé un message du futur. Les déplacements ont été réduits, le télétravail a été encouragé ? Ce sont des tendances qui vont se consolider afin de construire un monde meilleur. Les universitaires, par exemple, je ne pense pas que nous irons à Bruxelles à cinq heures du matin pour en revenir à sept heures du soir. Nous allons avoir une vie plus axée sur la suffisance. Avons-nous besoin que la maison soit à 18 degrés en été et à 26 en hiver ? Avons-nous besoin d’aller à l’autre bout du monde pour passer cinq jours dans une station balnéaire ? Ces changements doivent être encouragés par une politique d’incitation appropriée.

    Combien de temps faudra-t-il à l’Espagne pour éliminer l’énorme dépendance énergétique étrangère qui pèse sur sa balance commerciale ?

    L’Espagne devrait être l’un des pays qui bénéficieront le plus de la transition énergétique et des énergies renouvelables. Mais cela ne doit pas nous réjouir car, d’un autre point de vue, nous serons l’un des plus touchés par le changement climatique et ses effets. Le coût de l’inaction est très élevé et nous devons atténuer le changement climatique. Le pays aurait la capacité d’être autosuffisant grâce à la combinaison de l’énergie solaire, de l’énergie éolienne, de l’énergie pompée, de l’hydrogène et des batteries….. Et nous pourrions même avoir un excédent énergétique qui pourrait être exporté vers l’Union européenne. Ce potentiel d’exportation ne signifie pas que nous cesserons d’importer toute l’énergie. Il est possible, par exemple, qu’en 2050 nous arrêtions d’importer du gaz d’Algérie, mais que nous importions de l’électricité du Maroc. En ce sens, nous devons examiner le coût géopolitique de la transition. Le Maroc y gagnera, mais l’Algérie exportera beaucoup moins. Si vous n’êtes pas en mesure d’assurer la transition de ce pays vers une économie renouvelable, un problème non pas économique, mais politique, se posera dans votre voisinage.

    Comment atténuer ces effets géopolitiques ?

    Il est très difficile de donner une solution à des pays qui vivent depuis 40 ans du pétrole et du gaz, en dilapidant les ressources sans construire une économie diversifiée. Quatre-vingt-dix-sept pour cent des exportations de l’Algérie sont des hydrocarbures. Ils doivent maintenant le faire très rapidement, et il n’est pas facile d’attirer des investissements étrangers pour investir dans les énergies renouvelables car les risques réglementaires sont nombreux. Que peut-on faire ? Donnons-leur un horizon. Il ne s’agit pas de leur vendre toute la technologie et de les laisser mettre le soleil, mais de les aider à faire partie de la solution. Il sera possible d’importer de l’énergie solaire et de l’hydrogène de l’étranger, car il peut être plus efficace d’avoir un grand parc solaire dans le désert du Sahara ou un parc éolien sur la côte mauritanienne que sur la Costa del Sol, en raison des coûts, de l’acceptation par les touristes ? Les énergies renouvelables ne peuvent devenir un nouveau mercantilisme énergétique sans connexion entre les pays. Le développement de l’ensemble de la chaîne de valeur doit bénéficier à tous les pays et doit être un vecteur de développement. La transition énergétique ne peut être réservée aux riches. Il est important d’améliorer l’indépendance, de réduire la facture… mais tout n’est pas cela et peut-être avons-nous intérêt à avoir de bonnes relations avec le Maroc et l’Algérie.

    Sommes-nous confrontés à la fin du pétrole ?

    L’huile a encore une longue vie devant elle. Il sera plus cher parce qu’il sera pénalisé et sa consommation diminuera progressivement en Europe, mais il y aura encore une demande résiduelle jusqu’en 2050 et il sera alors nécessaire pour l’industrie pétrochimique. Ce n’est pas la fin du pétrole, jusqu’en 2040 ou 2050 il sera présent, avec le gaz, dans le mix.

    Reverrons-nous un jour un baril de pétrole au-dessus de 100 dollars ?

    Quiconque vous dit ce qui va arriver au prix du pétrole vous ment. Il y a beaucoup d’incertitude. La demande de pétrole dans les pays avancés est en baisse depuis plusieurs décennies et continuera de baisser. En Chine, la croissance est encore possible, mais elle ne sera pas aussi forte que par le passé. La demande a tendance à rester stable et cela soulage la pression. En outre, il existe des alternatives qui réduisent son inélasticité, comme la voiture électrique. Du côté de l’offre, il est très difficile de la contrôler. Le prix a été enfoncé et grâce à un accord entre les principaux pays producteurs, il est passé en un an de 0 à 70 dollars. Pour tenter de répondre à la question, je ne vois pas le prix du baril dépasser les 100 dollars à court terme. Pas tant pour des questions d’offre et de demande, mais pour des raisons de viabilité. Un prix aussi élevé détruirait une grande partie de la demande, tandis qu’un prix inférieur à 40 détruirait les entreprises productrices. Entre 50 et 70, tout le monde est content, les entreprises survivent et les États producteurs de pétrole tirent leur épingle du jeu.

    Face à la crise, les pays producteurs ont intensifié leur cartellisation, ajoutant la Russie à l’alliance de l’OPEP.
    La situation actuelle a engendré une grande discipline au sein de l’OPEP et a amené la Russie à se joindre à elle. Il s’agit d’une alliance qui n’a jamais eu lieu auparavant, ce qui est improbable, mais qui a fini par se produire et qui fonctionne pour eux. L’OPEP réfléchit à la manière de sortir du pacte de production actuel. C’est une cartellisation unique de l’Arabie Saoudite et de la Russie contre les frackers américains. C’est une défense à court terme, mais à moyen et long terme, ils ne peuvent pas se permettre de perdre des parts de marché.

    Le prix du CO2 est monté en flèche. Cela va-t-il accélérer la désindustrialisation de l’Espagne en raison d’une perte de compétitivité ?

    Le coût du carbone fait l’objet d’un débat très vif en Europe. Cela pose des problèmes de fuite de carbone et de perte de compétitivité de l’industrie par une concurrence déloyale avec d’autres régions qui ne paient pas. En Espagne, par exemple, nous importons de l’électricité produite avec du charbon marocain alors qu’ici nous fermons les mines. Le prix du carbone doit augmenter pour refléter l’externalité de la pollution. C’est le plus grand échec du marché de l’histoire et il doit être corrigé. L’externalité est toujours supérieure à ces 40 dollars, c’est-à-dire qu’elle continuera à augmenter pour refléter son coût réel.

    El Mundo, 7 mai 2021

    Etiquettes : Espagne, énergies renouvelables, transition énergétique, Maroc, Algérie, électricité,