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  • Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne: Les secteurs des machines et de papier ibériques touchés

    Espagne, Algérie, entreprises espagnoles, crise diplomatique,

    Par : Hamid Mecheri

    Avec des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, l’inquiétude apparaît dans au moins deux secteurs clés de l’économie basque (nord de l’Espagne), en raison de la crise diplomatique de l’Espagne avec l’Algérie. L’une est stratégique, celle des constructeurs de machines, et l’autre, l’industrie papetière, la plus touchée, est moins présente dans l’ensemble de l’économie basque, a révélé le site espagnole « Deia.es », citant les conclusions d’un rapport de l’Agence basque pour le développement des entreprises (Spri). Cette dernière, selon la même source, a souligné que le 8 juin, les autorités algériennes ont annoncé la suspension du traité d’amitié, de bon voisinage et de coopération, signé entre l’Espagne et l’Algérie en 2002 et la L’ABEF (Association des banques et établissements financiers d’Algérie) a envoyé une lettre à ses associés demandant le gel des domiciliations pour le paiement des opérations de commerce extérieur avec l’Espagne.

    « La rupture commerciale avec l’Algérie met (au niveau de pays de Basque) en danger des échanges commerciaux d’une valeur de 7 000 millions d’euros par an, bien que 91 % des importations de l’Espagne depuis l’Algérie en 2021 aient été du gaz et d’autres combustibles, soit près de 4 400 millions d’euros en total », selon les données du Ministère de l’Industrie, du Commerce et du Tourisme », recueillies par Spri.

    Ce rapport indique qu’en Euskadi (communauté autonome du Pays basque, nord de l’Espagne), la situation est alarmante, puisque le commerce basque avec l’Algérie en 2021 représente des chiffres nettement élevés. Plus précisément, les exportations basques vers l’Algérie ont représenté 66,8 millions l’année dernière et 7,6 millions d’importations , tandis qu’au premier trimestre de cette année, les exportations ont atteint 17,7 millions et les importations ont enregistré une augmentation notable jusqu’à 4,7 millions, plus de la moitié du volume total de 2021.

    L’an dernier, deux produits représentaient plus de 60 % des exportations : les papiers et cartons (28 millions) et les biens d’équipements mécaniques (12,3 millions). Ces deux produits sont également les plus importants au premier trimestre 2022, regroupant 67% des exportations basques. Concernant le démarrage de cet exercice, Spri note que les exportations stagnent en raison du « blocage » des paiements bancaires et que seules les exportations dont la domiciliation a eu lieu avant l’annonce de la suspension des domiciliations des opérations commerciales avec l’Espagne sont possibles.

    Selon des sources consultées par l’Agence basque pour le développement des entreprises, de nombreuses opérations, qui étaient en négociations et en clôture, ont été arrêtées « du jour au lendemain » après le choc diplomatique qui a conduit au changement de position de l’Espagne par rapport au Sahara occidental. L’alignement du gouvernement Sánchez sur la proposition de solution marocaine a ouvert une brèche dans les relations commerciales et politiques avec Alger. Cela fait craindre le pire pour les entreprises espagnoles, qui considèrent le marché algérien comme prioritaire, craignant ainsi d’être remplacées par d’autres entreprises notamment italiennes et françaises.

    Selon l’Icex, l’Institut du commerce extérieur, quelque 130 entreprises basques exportent régulièrement vers l’Algérie. En revanche, 14 entreprises basques ont des implantations en Algérie. Deux semaines après que l’Algérie a suspendu le traité d’amitié signé avec l’Espagne comme réaction au revirement brusque du gouvernement Sanchez sur la question de Sahara occidentale, atteignant au droit de peuple sahraoui à l’autodétermination, les entreprises espagnoles subissent les pires conséquences.

    « Nous sommes inquiets et, au bout d’une semaine, cette inquiétude s’est transformée en résignation. Nous ne recevons aucune information positive qui nous donne de l’espoir de la part de notre distributeur en Algérie », a confié la semaine passée Fernando Garay, PDG de Vitrinor, au journal « La Vanguardia ». « Nous sommes complètement paralysés depuis un peu plus d’une semaine. Toutes les entreprises espagnoles et algériennes qui peuvent fonctionner avec des produits espagnols en ce moment sont paralysées », a ajouté le PDG de cette entreprise espagnole qui entretient des relations d’affaires avec l’Algérie depuis 2010, pays avec lequel elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Une situation qui tient les entrepreneurs et chefs d’entreprises espagnoles en haleine.

    La décision de l’ABEF de suspendre les domiciliation bancaires de et vers les deux pays a causé un manque à gagner de près de 2 000 millions d’euros que représente pour l’Espagne le commerce international avec l’Algérie. Dans le cas de Vitrinor, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication d’ustensiles de cuisine (Casseroles, poêles et faitouts, Accessoires, Cocottes et plats de cuisson, cuiseurs vapeurs, …), les commandes qui étaient prévues pour fin juin, passées il y a deux mois et évaluées à environ 200 000 euros, ont été annulées.

    « En ce moment, il y a une décision politique ferme qui n’a pas changé pour le moment, et qui rend totalement impossible de travailler là-bas. Vraiment, ce sont les entreprises qui sont les plus pénalisées et, malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’il nous appartient de pouvoir résoudre », déclare le directeur général de Vitrinor, cité par des médias espagnols. De plus, il assure qu’ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la résolution de la situation à court terme, notamment avec le maintien du gouvernement de Sanchez, dont le bilan est plus que catastrophique pour l’Espagne.

    E-Bourse, 01 jui 2022

    #Espagne #Algérie

  • Crise Alger-Madrid: Des pertes colossales pour les espagnols

    Crise Alger-Madrid: Des pertes colossales pour les espagnols

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    Par : Hamid Mecheri

    « Nous sommes inquiets et, au bout d’une semaine, cette inquiétude s’est transformée en résignation. Nous ne recevons aucune information positive qui nous donne de l’espoir de la part de notre distributeur en Algérie ». L’orateur est Fernando Garay, PDG de Vitrinor, une entreprise espagnole qui entretient des relations d’affaires avec l’Algérie depuis 2010, pays avec lequel elle réalise un chiffre d’affaires annuel d’un million d’euros. Près de deux semaines après que l’Algérie a suspendu le traité d’amitié signé avec l’Espagne comme réaction au revirement brusque du gouvernement Sanchez sur la question de Sahara occidentale, atteignant au droit de peuple sahraoui à l’autodétermination, les entreprises espagnoles subissent les pires conséquences. Cela touche aussi aux exportations et importations entre les deux pays.

    « Nous sommes complètement paralysés depuis un peu plus d’une semaine. Toutes les entreprises espagnoles et algériennes qui peuvent fonctionner avec des produits espagnols en ce moment sont paralysées », a déclaré Garay, au journal « La Vanguardia ». Une situation qui tient les entrepreneurs et chefs d’entreprises espagnoles en haleine. La décision de l’ABEF de suspendre les domiciliation bancaires de et vers les deux pays a causé un manque à gagner de près de 2 000 millions d’euros que représente pour l’Espagne le commerce international avec l’Algérie. Dans le cas de Vitrinor, entreprise espagnole spécialisée dans la fabrication d’ustensiles de cuisine (Casseroles, poêles et faitouts, Accessoires, Cocottes et plats de cuisson, cuiseurs vapeurs, …), les commandes qui étaient prévues pour fin juin, passées il y a deux mois et évaluées à environ 200 000 euros, ont été annulées.

    « En ce moment, il y a une décision politique ferme qui n’a pas changé pour le moment, et qui rend totalement impossible de travailler là-bas. Vraiment, ce sont les entreprises qui sont les plus pénalisées et, malheureusement, ce n’est pas quelque chose qu’il nous appartient de pouvoir résoudre », déclare le directeur général de Vitrinor, cité par des médias espagnols. De plus, il assure qu’ils ne sont pas particulièrement optimistes quant à la résolution de la situation à court terme, notamment avec le maintien du gouvernement de Sanchez, dont le bilan est plus que catastrophique pour l’Espagne.

    Bien que la Confédération espagnole des organisations d’entreprises (CEOE) ne donne pas de chiffre précis, elle assure qu’il existe de nombreuses entreprises espagnoles qui exportent vers l’Algérie dans divers secteurs. Parmi les plus touchés par la décision du pays figurent le secteur semi-manufacturier, les engrais, les aliments et boissons et le secteur de la céramique.

    A cela s’ajoute le fait que, jusqu’à présent, l’Espagne était le deuxième partenaire commercial de l’Algérie pour les produits destinés aux infrastructures ferroviaires. Lors de la crise de 2008 dans le pays européen, de nombreuses entreprises ont trouvé refuge derrière les frontières algériennes. Quelque chose qui n’a pas été facile, puisque la plupart des entrepreneurs et chefs d’entreprises s’accordent à dire qu’investir et entrer sur le marché algérien pour eux comporte de nombreuses difficultés. Bien qu’une fois à l’intérieur, la qualité du produit espagnol soit appréciée. Fernando Garay, de Vitrinor, est d’accord sur ce point. L’entreprise d’ustensiles de cuisine a réussi à s’implanter sur le marché algérien en 2010, mais se battait depuis de nombreuses années pour y pénétrer.

    « Cependant, une fois que vous êtes entré et que vous commencez à vous déplacer, c’est un très bon pays pour pouvoir faire des affaires », a ajouté le DG de Vitrinor. C’est pourquoi, comme d’autres chefs d’entreprises, il craint de perdre ce marché dans lequel il a tant travaillé pour implanter son entreprise. « En Algérie, notre produit continuera d’être consommé et, évidemment, nous avons beaucoup de concurrence, qui, nous le comprenons, viendra combler notre retard en très peu de temps. Après, reprendre cette activité sera vraiment compliqué », lâche-t-il. Depuis la CEOE, ils travaillent à analyser l’ampleur que l’impact de la situation aura sur les entreprises. « Ce n’est pas que l’activité soit complètement arrêtée, car nous avons les opérations d’avant le 9 juin, date d’entrée en vigueur de la circulaire », a déclaré Marta Blanco, présidente de CEOE Internacional, à des médias espagnols.

    « Nous sommes à un point où il y a des marchandises qui arrivent d’opérations qui étaient domiciliées, et cela ne doit pas être un problème. Maintenant, s’il y a quelque chose qui arrive ou qui est au port qui n’était pas domicilié, cela aura des problèmes, car depuis le 9 juin le paiement ne peut pas être effectué et donc il est bloqué », souligne a-t-elle. Pour débloquer la situation, le Patronat espagnol compte sur la diplomatie, souhaitant «que les pourparlers aboutissent pour que ça se débloque et qu’il y ait de nouvelles opérations ». Les entreprises espagnoles craignent que le blocage provoqué par le gouvernement Sanchez leur causera plus de pertes dans le marché algérien et leur remplacement par d’autres entreprises européennes.

    En Algérie, l’Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) a émis récemment une série de recommandations pour substituer l’approvisionnement de marché national en produits et services importés auparavant d’Espagne. Cette même organisation a également demandé de changer l’origine des importations de ces produits et de favoriser la production locale pour éviter les conséquences de la suspension du traité avec l’Espagne, qui est le cinquième fournisseur de l’Algérie après la Chine, la France, l’Italie et l’Allemagne. « Les grands perdants de la suspension du traité algéro-espagnol sont les entreprises espagnoles, étant donné que la plupart des exportations algériennes proviennent du gaz et du pétrole, et qu’elles représentent plus de 90% du total », explique le professeur d’économie Omar Harun, interrogé par des médias espagnols.

    À long terme, l’Espagne pourrait perdre quelque chose de beaucoup plus important que l’interruption du flux de gaz, et c’est la possibilité de devenir un « hub » européen pour la distribution de gaz en Europe, a noté le journal espagnol « El País ».

    E-bourse, 26 Juin 2022

    #Espagne #Algérie #Economie #Crisediplomatique

  • Espagne : Sánchez se rend en Libye en pleine crise avec le Maroc

    Le président souhaite soutenir le nouveau gouvernement et encourager les entreprises espagnoles à participer à la reconstruction.

    La pandémie étant en passe d’être résolue, Pedro Sánchez se tourne vers l’agenda international, l’une des questions les plus importantes de son mandat, surtout si on le compare à Mariano Rajoy ou José Luis Rodríguez Zapatero, beaucoup moins intéressés que le président actuel par cette question. Sánchez a abordé la politique étrangère avec une vision claire de soutien à l’internationalisation des entreprises espagnoles. Ce n’est pas en vain qu’il a choisi comme ministre des affaires étrangères Arancha González Laya, experte en diplomatie économique. Dans ce contexte, le président se rend ce jeudi en Libye, un pays en proie à une terrible guerre civile depuis 10 ans, mais qui, depuis le cessez-le-feu d’août 2020, tente de forger une transition pacifique.

    M. Sanchez voyage avec plusieurs hommes d’affaires, dont le directeur de Repsol, Josu Jon Imaz, une entreprise présente en Libye depuis 27 ans et qui possède des puits très importants qu’elle a réussi à faire fonctionner presque tout le temps malgré la guerre. La Libye figure parmi les dix pays possédant les plus grandes réserves de pétrole au monde, ce qui permettrait un niveau de vie élevé pour sa population si elle parvient à mettre un terme définitif à la guerre. M. Sánchez cherche ainsi à soutenir les entreprises espagnoles et à leur trouver une place dans la reconstruction, et aussi, d’un point de vue politique, à soutenir le gouvernement de concentration nationale, qui affrontera les élections en décembre. L’Espagne a rouvert son ambassade en Libye, fermée depuis 2014, en signe de soutien à la transition démocratique vers des élections libres. Plusieurs pays européens, notamment l’Italie, tentent déjà de se positionner pour la reconstruction, et Sánchez a opté pour ce voyage afin que l’Espagne ne soit pas en reste dans ces relations avec un partenaire stratégique en Méditerranée et un pays qui a été un énorme casse-tête pour la crise migratoire, puisque des milliers d’immigrants ont quitté ses côtes alors que le pays était en pleine guerre civile et avec un État très faible, en plus de l’avancée des groupes djihadistes dans la région.

    Sánchez arrive en Libye en pleine crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc et voyage avec la ministre des affaires étrangères, Arancha González Laya, qui subit des pressions de la part de l’opposition, au point que le PP a demandé sa démission. Sánchez soutient Laya et l’exécutif estime qu’elle a fait ce qu’il fallait, car, selon lui, le Maroc était dans une dérive très dangereuse, enhardi après la décision de Donald Trump de reconnaître sa souveraineté sur le Sahara occidental en décembre 2020. Depuis lors, selon les informations fournies par le gouvernement, le Maroc a franchi des étapes dans la pression contre l’Espagne et l’Allemagne, les deux pays qui rejettent le plus clairement cette position des États-Unis et qui sont engagés dans la résolution de l’ONU qui défend une solution convenue pour l’ancienne colonie espagnole. C’est ainsi qu’ils interprètent dans l’exécutif la forte augmentation de l’arrivée de bateaux avec des Marocains aux îles Canaries ces derniers mois, par exemple. Sánchez et Laya sont donc convaincus qu’il était nécessaire de tracer une ligne rouge, notamment parce que le Maroc commençait à remettre en question dans des déclarations publiques la souveraineté espagnole de Ceuta et Melilla, ce qui est inacceptable pour l’Espagne. C’est pourquoi le président s’est immédiatement rendu à Ceuta et Melilla lorsque la crise a éclaté. Aujourd’hui, Sánchez et Laya tentent de remettre la crise sur les rails, mais à partir d’une position différente, en n’essayant plus chaque jour d’apaiser le Maroc, mais en rééquilibrant la relation et en fixant une ligne claire avec la défense de la frontière et de l’intégrité territoriale espagnole. Le gouvernement estime que cette fois-ci, le Maroc a exagéré et a réussi à faire en sorte que toute l’Union européenne s’unisse à l’Espagne contre Rabat. Aujourd’hui, M. Sánchez, concentré sur son agenda extérieur – la semaine prochaine, il se rendra en Argentine et au Costa Rica – se prépare à une longue crise avec le Maroc, mais il est convaincu d’avoir atteint une position de force dans l’UE et ne semble pas craindre les critiques de l’opposition, et encore moins accepter les appels à la révocation du ministre.

    El Pais, 03 juin 2021

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