Étiquette : Eric Zemmour

  • Eric Zemmour va payer 10.000 € pour ses « propos outrageants »

    Tags : France, Eric Zemmour, justice, procès – Eric Zemmour va payer 10.000 € pour ses « propos outrageants »

    Des « propos méprisants, outrageants », et « un rejet violent » de la population immigrée. Le parquet a requis mercredi 10.000 euros d’amende, avec possibilité d’emprisonnement en cas de non paiement, à l’encontre du polémiste d’extrême droite Eric Zemmour, jugé en son absence pour ses propos controversés sur les migrants mineurs isolés.

    La décision du tribunal a été mise en délibéré et sera rendue le 17 janvier. « Les limites de la liberté d’expression ont été franchies », et Eric Zemmour s’est rendu coupable de provocation à la haine et injure raciale, a estimé la procureure Manon Adam, demandant « 100 jours amende à 100 euros » en condamnation.

    Au début de ses réquisitions, elle a relu une grande partie des propos reprochés au candidat putatif à la présidentielle et habitué des procédures judiciaires.

    Lors d’un débat sur les mineurs isolés sur CNews le 29 septembre 2020, après un attentat devant les ex-locaux de Charlie Hebdo, Eric Zemmour affirme: « Ils n’ont rien à faire ici, ils sont voleurs, ils sont assassins, ils sont violeurs, c’est tout ce qu’ils sont, il faut les renvoyer et il ne faut même pas qu’ils viennent ».

    « Tous les mineurs isolés ne sont pas des violeurs » tempère ensuite, sur demande de la présentatrice, celui qui était alors le chroniqueur star de l’émission « Face à l’info ». « Mais la responsabilité de la France et du gouvernement c’est de ne pas prendre le risque (…) Dans le doute il ne faut laisser rentrer personne ».

    « Pas tous », tente la présentatrice. « Tous, ils n’ont rien à faire ici », vocifère Eric Zemmour. « C’est une invasion permanente », « c’est un problème de politique d’immigration ».

    « Ce n’est pas un accident de langage, il persiste et signe », constate la procureure dans ses réquisitions. « Sous couvert de parler des mineurs, il vise la population immigrée », contre laquelle il semble avoir « une détestation très forte ».

    Les expressions utilisées « synthétisent les mécanismes de la haine », il use « du lexique de la guerre », parle « d’invasion, de conquête », avance-t-elle. Il fonctionne par « généralisations, un procédé classique du racisme », ajoute-t-elle, souhaitant « insister » sur le danger de la « banalisation du discours d’un ennemi commun ».

    – « Tac-au-tac » –

    « Ces émissions c’est tac-au-tac » et M. Zemmour « essaie de développer une thèse », a répondu dans sa plaidoirie l’avocat du polémiste. « Sa thèse, c’est qu’il ne faut aucune immigration », c’est une position politique », assure Me Olivier Pardo.

    « Il n’y a pas une once de racisme chez Eric Zemmour » qui ne fait que dire « la réalité », parfois de « manière brutale, avec ses mots », soutient-il.

    Il a demandé la relaxe, estimant que la citation pour provocation à la haine raciale ne se tenait pas: « Les mineurs isolés ne sont ni une race, ni une nation, ni une ethnie ».

    Contre le directeur de publication de la chaîne d’information CNews, jugé au côté d’Eric Zemmour comme c’est l’usage dans les procès de presse, la procureure a requis 5.000 euros d’amende.

    Dans leurs plaidoiries, plusieurs parties civiles avaient insisté sur la responsabilité de la chaîne d’information, dont le « discours de haine » est « le fond de commerce ». « On sait ce que ça va déraper et on y va », résume Me Apolline Cagnat.

    « On essaie de faire croire que ces audiences sont liées au statut de candidat putatif de M. Zemmour », dit Dominique Sopo, président de SOS Racisme à la barre, mais les associations anti-racistes ont « assez peu » l’habitude de poursuivre les candidats à la présidentielle, note-t-il.

    Au total, une trentaine d’entre elles sont constituées, dont les associations SOS Racisme, la Ligue des droits de l’Homme (LDH) et la Licra, ainsi qu’une vingtaine de conseils départementaux – les mineurs non accompagnés étant pris en charge par l’aide sociale à l’enfance, gérée par les départements.

    « Nous sommes aujourd’hui objectivement dans un moment d’hégémonie de la pensée raciste », lance Me Arié Alimi, avocat de la LDH, qui rappelle la multiplication de projets d’actions violentes de groupes d’extrême droite ces dernières années.

    Les prises de position d’Eric Zemmour, 63 ans, lui ont valu depuis une dizaine d’années une quinzaine de poursuites en justice. Plusieurs fois relaxé, il a été condamné à deux reprises pour provocation à la haine.

    L’ancien journaliste a été contraint à la mi-septembre de quitter l’émission phare de CNews à cause de ses ambitions présidentielles pour 2022. Il ne s’est encore pas déclaré candidat mais, selon des sources proches, il devrait le faire avant un premier meeting de campagne envisagé début décembre.

    TV5 Monde, 17/11/2021

    – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – – –

    Le candidat à la présidentielle française Zemmour évite le procès haineux

    PARIS, 17 novembre (Reuters) – Eric Zemmour, le futur challenger présidentiel dont le langage incendiaire sur l’immigration façonne la campagne électorale en France, a sauté le premier jour d’un procès pour incitation à la haine raciale, et a déclaré qu’il maintenait ses propos selon lesquels les jeunes migrants illégalement en France étaient « des voleurs et des violeurs ».

    Le commentateur d’extrême droite, dont les sondages d’opinion montrent qu’il pourrait atteindre le second tour du scrutin en avril de l’année prochaine, a affirmé qu’il y avait eu une campagne pour l’intimider.

    « Aujourd’hui, je suis poursuivi par la justice sur la base de lois liberticides pour avoir critiqué des personnes, qui selon leurs propres termes ‘sont là pour piller la France’ », a déclaré Zemmour dans un communiqué. , ne sont ni mineurs, ni non accompagnés… mais souvent délinquants. »

    Zemmour, qui n’a pas officiellement déclaré sa candidature à la présidence mais devrait largement se présenter, a déjà été condamné à des amendes pour deux condamnations similaires pour crimes de haine. Son dernier procès porte sur des remarques qu’il a faites lors d’un débat télévisé en septembre 2020 sur la chaîne de droite CNews.

    Dans l’émission, il a déclaré à propos des jeunes migrants non accompagnés : « Ils n’ont aucune raison d’être ici, ce sont des voleurs, ce sont des tueurs, ce sont des violeurs, c’est tout ce qu’ils font, ils devraient être renvoyés. » Le régulateur français de la radiodiffusion a infligé une amende de 200 000 euros à la chaîne pour ces propos.

    L’avocat de Zemmour, Olivier Pardo, a déclaré à la radio RMC que les accusations n’étaient pas fondées : « Il est recherché pour ‘haine raciale’ mais pour autant que je sache, un mineur non accompagné n’est ni une race, ni une nation, ni une ethnie ».

    Figure polarisante qui a fait carrière en repoussant les limites du politiquement correct, Zemmour a rongé la base électorale du Rassemblement national, parti d’extrême droite plus établi de Marine Le Pen, et de la droite conservatrice traditionnelle.

    Certains sondages montrent qu’il devance Le Pen dans la course pour une place au second tour. Les candidats à l’investiture du parti traditionnel de centre-droit ont réagi en durcissant leur langage sur l’immigration et l’identité.

    Reuters, 17/11/2021

    #France #Eric Zemmour #Procès

  • France : Désaccords

    France : Désaccords

    Tags: France, élections présidentielles, Macron, Eric Zemmour, Marine Le Pen, sondages – France : Désaccords

    Si en France la classe politique continue d’attaquer l’extrême-droite comme un courant politique marginal, les sondages continuent, eux, à démontrer qu’au contraire avec Éric Zemmour et Marine Le Pen elle constitue près de 35 % de l’électorat. Loin d’être marginale elle aurait même ainsi la capacité en cas d’union de l’emporter largement au premier tour, Emmanuel Macron, lui, se situant autour des 24 % d’intentions de vote dans les études d’opinions. Sur le plateau du Grand Rendez-vous Europe 1-CNews-Les Échos, l’ex-députée Marion Maréchal a plaidé pour ne pas avoir à choisir entre les deux et que la campagne permette de créer une «candidature unique derrière le mieux placé». «Je pense que l’efficacité doit conduire cette candidature unique», a ainsi déclaré la directrice de l’Issep Lyon.

    «La campagne va être une bonne manière de départager les uns et les autres puisque, dans les semaines à venir, on va bien voir si la dynamique s’installe ou non», a-t-elle poursuivi, rappelant sa qualité d’«observatrice de tout cela». Pour œuvrer à cette entente, l’ancienne élue du Vaucluse s’est donc appliquée à souligner les points de convergence entre Marine Le Pen et le polémiste. D’abord sur leur entente autour de «la question identitaire». Si les deux protagonistes ont des «nuances», ils semblent s’accorder pour dire que c’est une «question essentielle». Ensuite, sur la notion de «grand remplacement», souvent employée par Éric Zemmour. «Je ne crois pas qu’il y ait un désaccord de fond sur le constat (…), je pense qu’il y a une différence sur la manière de le verbaliser. (…) Sur le fond, je pense que la menace migratoire est admise par les deux», a défendu Marion Maréchal. Enfin, sur le thème du pouvoir d’achat, mis en avant par la prétendante du RN mais mis de côté par l’essayiste, «l’un et l’autre ne sont pas incompatibles». «Je considère que ce sont des adversaires du même camp», a-t-elle conclu.

    Concernant Éric Zemmour, Marion Maréchal a tout de même esquissé un point de nuance. Ainsi, l’ancienne députée estime que les sorties du presque-candidat sur Pétain ne sont pas forcément «pertinentes». Ce qui ne l’empêche pas de défendre une approche «intéressante», qui consiste à «regarder différents pans de l’histoire (…), pouvoir en débattre, apporter de la nuance, ne pas avoir une vision monochromatique».

    Les propos du polémiste affirmant que François Hollande «a préféré que des Français meurent plutôt que d’empêcher des ‘’migrants’’ de venir en France» concernant l’attentat du Bataclan n’ont pas non plus dérangé Marion Maréchal, qui ne «comprend même pas la polémique».

    «Je crois à aucun moment qu’il y ait eu l’intentionnalité de François Hollande de causer la mort de qui que ce soit», a-t-elle précisé. Avant d’ajouter : «Néanmoins, son irresponsabilité à l’époque est une irresponsabilité criminelle. (…) Son intention naïve (d’accueillir des migrants) a entraîné des choses gravissimes». Sur ce même attentat, Marion Maréchal a reconnu au RN d’avoir été à l’époque «le seul parti à alerter sur la situation dans l’indifférence générale». Mais il n’est pas certain que ces paroles qui semblent pleines de bon sens soient écoutées par les principaux intéressés qui se livrent au contraire ces dernières semaines à une guerre froide qui divise plus que jamais un seul et même électorat.

    Une guerre froide qui consume leurs efforts et qui surtout offre la possibilité à leurs adversaires d’avancer dans leurs campagnes. Reste à voir s’ils finiront tous deux à se présenter au scrutin présidentiel, ou si d’ici avril prochain les sondages offriront un avantage incontestable à l’un des deux candidats, forçant l’autre à se retirer sous peine de saboter son propre camp.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 15/11/2021

    #France #Elections_présidentielles #Eric_Zemmour #Marine_le_pen #Macron #Extrême_droite #Racisme #Migration

  • Les mensonges de M. Zemmour

    Tags : France, Eric Zemmour, extrême droite, Algérie, Colonialisme, Histoire, Mémoire,

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle ! M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !

    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !
    Encore un «méfait» de l’indépendance !

    ——————————

    La dernière blague de M. Zemmour : la France a laissé en Algérie des hôpitaux, des routes, des écoles, etc. alors que les Turcs n’ont rien laissé du tout. Sur la seconde partie, je suis entièrement d’accord avec M. Zemmour : hormis prendre les impôts, épouser les belles Algériennes et utiliser le port d’Alger au profit des guerres ottomanes, les Turcs s’en f… royalement des Algériens. Mais nos tribus vivaient sur leurs terres qui n’avaient pas été volées. Car l’occupation turque ne fut pas une colonisation de peuplement ! En plus clair, si la France a construit hôpitaux, routes et écoles, ce n’était pas pour nos gueules ! Dépossédés de leurs terres, ruinés, affamés, massacrés, les Algériens vivaient en marge de la civilisation… Les réalisations françaises qui font la fierté de M. Zemmour étaient destinées aux Français !
    C’est l’indépendance qui donna au peuple algérien, dans son ensemble, l’accès au progrès social et au confort moderne. Pas la colonisation ! Pas du tout !

    —————————-

    M. Zemmour, qui joue un one man show intitulé : «je suis candidat mais je ne le sais pas encore !», continue de multiplier les fausses vérités. Ainsi, il affirme que les parents des immigrés maghrébins, «venus des gourbis de leur bled, ont bénéficié de logements décents dès leur arrivée en France». Totalement faux ! Cette main-d’œuvre malléable et corvéable à merci, dont usait et abusait la France pour ses chantiers, n’a jamais pu accéder au stade de la dignité humaine. Parqués dans des foyers de triste mémoire, quand ils n’étaient pas entassés dans des bidonvilles aux noms qui sonnent comme une flagrante injustice dans la mémoire collective, ces immigrés n’ont accédé à des cités modernes qu’au cours de la seconde moitié du XXe siècle. Mais leurs problèmes de fond sont loin d’être réglés. Et la solution ne viendra sûrement pas d’un raciste nommé Éric Zemmour !
    Un conseil : rendez visite aux derniers chibanis. Ils vous raconteront…

    ————————–

    M. Zemmour se considère comme un exemple parfait de l’étranger devenu français qui a su parfaitement s’intégrer dans son nouveau pays. Selon lui, ceux qui tiennent à garder leur identité d’origine seraient de mauvais citoyens. Et il va plus loin : ce semblant de pays d’où il vient (l’Algérie) a été inventé par la France ! Je laisse le soin aux psys d’analyser ce reniement extrême mais j’y lis les dégâts d’une idée fixe, une obsession : je suis tellement français et j’aime d’un amour fou la France et rien d’autre que même le territoire de mes aïeuls n’existe que grâce à… la France !
    À croire que le consul de France, et tous les autres diplomates en mission à Alger, du Moyen-Age jusqu’à 1930, se trouvaient sur une terre inconnue ! J’ai déjà cité Voltaire pour répondre à une bêtise semblable proférée par Macron. Le célèbre penseur français citait les grands philosophes de Madaure qu’il situait dans la régence d’Alger et pas en Papouasie Nouvelle ! Il se désolait que notre pays ne soit connu que par ses corsaires et pas par les lumières de Madaure qui, selon lui, constituèrent la «première école de philosophie après Atlas».

    L’Algérie existe en tant que peuple et État depuis l’Antiquité (Massinissa, Jughurta, Juba, Kahina, etc.) Si Macron et Zemmour font référence au nom «Algérie», il est certain que notre pays ne portait pas cette appellation, comme les territoires des Francs, Alamans, Burgondes, Wisigoths, n’étaient pas encore la France, ni la Lombardie, le Piémont Vénétie et la Sicile, l’Italie !
    Les ancêtres de M. Zemmour, juifs berbères vivant en parfaite harmonie avec les musulmans, doivent se retourner dans leur tombe devant tant de contrevérités historiques.

    On connaissait ceux qui renient leurs origines. Mais quand on nie même l’existence de là d’où l’on vient, allant jusqu’à considérer que c’est une «invention» d’une autre nation, il faut se faire soigner rapidement ! La France ne mérite pas d’avoir à sa tête un si piètre hâbleur !

    Mâamar Farah

    Le Soir d’Algérie, novembre 2021

    #France #Algérie #Elections_présidentiellles #Eric_Zemmour #Extrême_droite #Colonialisme #Histoire #Mémoire #Macron

  • L’ANP répond au président français Macron

    L’ANP répond au président français Macron – La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour

    L’Armée nationale populaire (ANP), répond avec une manière forte aux déclarations du président français Emmanuel Macron sur l’existence de la Nations algérienne. En effet, la direction de la communication de l’ANP a consacré plus d’un article dans le dernier numéro de la revue El Djeiche aux développements récents qu’ont connus les relations diplomatiques algero-françaises.

    Pour l’organe de communication de l’ANP, l’hostilité à l’Algérie fait le consensus au sein de la classe politique française. La Nation algérienne est consciente et sait pertinemment qu’il n’y a pas de différence entre Macron, Marine Le Pen et Eric Zemmour, qu’il n’y a pas de différence entre leur gauche et leur droite. Tous voient en l’Algérie, son armée, son peuple et son gouvernement, un ennemi juré, écrit la revue.

    ‘’C’est là une vérité indéniable pour la Nation algérienne, consciente et profondément ancrée dans l’Histoire. L’Etat numide a affronté l’empire romain, son souverain Jugurtha a défié Rome sur son propre territoire, «Rome est à vendre, y a-t-il un acquéreur ?»’’, note la même source. qui ajoute que le roi Daias a combattu les Vandales durant de nombreuses années, tout comme le roi des Aurès, Bidas, a infligé de lourdes défaites aux Byzantins et les a forcés, en 535 après J-C, à fuir et à retourner à Carthage.

    Le Réveil d’Algérie, 07/11/2021

  • Algérie : Les mensonges de M. Zemmour

    Algérie : Les mensonges de M. Zemmour – Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    Si, durant la colonisation turque, le rythme de croissance de la population algérienne évolua naturellement malgré les expéditions punitives contre les résistants et les tribus réfractaires au paiement des impôts, il en fut autrement lors des premières années de la présence française. Un génocide en règle !

    M. Zemmour ment quand il dit que la population algérienne a été multipliée par 10 entre 1830 et 1962. Au contraire, cette population, martyrisée et affamée, n’a jamais connu une courbe naturelle entre ces deux dates. Évaluée à 3 millions d’habitants en 1830, elle n’a augmenté que de 9 millions en presque un siècle et demi !


    Donc : multipliée par quatre et non par dix ! Autre précision pour notre «Berbère juif» : en 1962, l’espérance de vie était de 48 ans. M. Zemmour doit savoir qu’elle est actuellement de 78 ans !

    Encore un «méfait» de l’indépendance !

    Maâmar Farah

    Le Soir d’Algérie, 03/11/2021

  • Eric Zemmour roule pour Macron (Jacob Cohen)

    Eric Zemmour roule pour Macron (Jacob Cohen)- Dans un entretien accordé à Algérie54, l’auteur et journaliste français, Jacob Cohen évoque plusieurs sujets liés à l’actualité française.

    Dans un entretien accordé à Algérie54, l’auteur et journaliste français, Jacob Cohen évoque plusieurs dossiers liés à l’actualité française, en particulier, la justice et son emprise par le pouvoir politique, la détention arbitraire de George Ibrahim Abdallah, le pass sanitaire, la présidentielle française de 2022, dont les premiers éléments annoncent un duel Macron-Le Pen avec un outsider nommé Eric Zemmour, ainsi que les échecs successifs de la diplomatie française, qualifiée par l’invité d’Algérie54, de déclin de l’influence française.

    Algérie54: La justice française est de plus en plus décriée par l’opinion publique française, dans le sillage du verdict prononcé à l’encontre de l’ancien président français Nicolas Sarkozy, ou sa passivité au sujet des accusations du média Blast.info, concernant des pots de vin accordés par le Qatar, à certaines personnalités publiques françaises pour l’attribution de l’organisation de la coupe du monde 2022, quelle lecture faites-vous sur ce sujet ?

    Jacob Cohen:La justice en France n’a jamais été réellement indépendante, surtout vis-à-vis du pouvoir politique, et l’opinion publique s’y est depuis longtemps résignée. Le Parquet est hiérarchiquement dépendant du ministre de la Justice. Il peut accélérer une procédure, comme on a vu en 2017 pour saboter la campagne de François Fillon qui menaçait grandement Macron, ou enterrer une affaire pendant des années sans parler de son classement. Des grandes démocraties, seule la France dispose d’un Conseil Constitutionnel dont les membres ne sont pas de grands juristes en fin de carrière mais des personnalités essentiellement politiques. Le Conseil d’État, qui juge du contentieux administratif, est une pépinière pour les cabinets ministériels, ses relations avec le pouvoir sont de nature incestueuse. La crise du covid et les violations des droits ont montré leur complicité avec le pouvoir. Ajoutez à cela la quasi-disparition des médias indépendants, leur rachat par des banquiers ou l’épée de Damoclès que constituent les ressources publicitaires. L’affaire du Qatar est emblématique. Malgré un jugement reconnaissant la validité du versement de plusieurs millions à BHL, aucun politique ni aucun média n’a osé broncher. Le Qatar est intouchable en France, trop d’investissements, de liens et d’implications divers et Bernard-Henri Lévy dispose encore de réseaux suffisamment dissuasifs. La « solitude » de Blast dans cette affaire est terriblement signifiante sur la perte des libertés en France.

    Algérie54: Le site d’information Blast vient aussi de révéler que la France est devenue le mercenaire du Qatar, citant comme exemple le rôle de Paris, à travers Sarkozy et BHL, dans l’assassinat du leader libyen Mouamar El Gueddafi. Qu’en pensez-vous ?

    Jacob Cohen:Les révélations de Blast sont dévastatrices sur l’abaissement de la France en politique étrangère. L’époque gaullienne paraît relever de la préhistoire. Même Mitterrand et Chirac, avec tout ce qu’on peut leur reprocher, n’auraient pas accepté ce délitement. C’est Sarkozy qui a précipité cette descente aux enfers. Probablement élu avec l’argent versé par Kadhafi, il s’est retourné contre lui au point de l’assassiner et de détruire son pays pour complaire au Qatar, petit pays riche qui rêve de grandeur avec sa diplomatie du chéquier. Comment ce minuscule État caniculaire a-t-il obtenu d’organiser la coupe du monde de football en contradiction avec toutes les règles sportives et climatiques, et avec les médias qui ferment les yeux sur les milliers de travailleurs immigrés qui meurent sur les chantiers ? N’oublions pas l’acharnement de la France à renverser le président Assad, ni l’implication par armes interposées dans les crimes de guerre commis au Yémen. Non décidément, la France ne sort pas grandie de sa nouvelle politique arabe, et aussi sur le plan intérieur, dans la mesure où elle laisse aux « chers amis » du Golfe la possibilité d’infiltrer les banlieues avec des idéologies intégristes.

    Algérie54: Le militant pro-palestinien George Ibrahim Abdallah a bouclé 37 ans de détention. Il attend sa libération depuis 22ans. Pourquoi n’a-t-il pas été libéré malgré la mobilisation des défenseurs des droits de l’homme et des causes justes de ce monde ?

    Jacob Cohen: L’engagement de Georges Ibrahim Abdallah est motivé par la cause palestinienne et les invasions successives de l’armée israélienne au Sud Liban. Membre des FARL qui ont revendiqué l’assassinat en 1982 de l’attaché militaire américain à Paris et de Yacov Barsimentov, diplomate israélien membre du Mossad. Abdallah est arrêté à Lyon en 1984 et jugé en 1986. Jacques Attali écrivait en 1985 : « il n’est inculpé que de faux et usage de faux. Il dispose d’un vrai-faux passeport algérien ». Les autorités américaines et israéliennes exercent de vives pressions afin de faire alourdir sa condamnation. La cour d’assises spéciale le condamne à la perpétuité pour complicité d’assassinat en 1987. Il y a eu plusieurs tentatives pour le faire libérer, et le renvoyer au Liban, mais elles se sont toutes heurtées à la pusillanimité des autorités françaises face aux réactions hostiles américaines et israéliennes. C’est un scandale de plus qui entache la diplomatie française et qui maintient sans aucune raison cet homme en prison peut-être jusqu’à la fin de ses jours.

    Algérie54: La tension monte de plus en plus en France au sujet de l’entêtement des autorités à maintenir le pass sanitaire jusqu’en été 2022. Pensez-vous que cette question aura un impact sur les prochaines présidentielles françaises de 2022 ?

    Jacob Cohen:Si le gouvernement maintient le pass sanitaire jusqu’à l’été 2022, ce n’est certainement pas pour des raisons sanitaires, mais pour habituer les Français à accepter son usage qui sera étendu à d’autres fonctions, climatiques par exemple, ou pour introduire l’identité numérique globale prévue depuis des années par l’Union européenne pour permettre un contrôle global des citoyens. Ces derniers ne semblent pas s’en rendre compte, du moins pour le moment, et pas en majorité. A moins d’un bouleversement imprévisible ; révélations mensongères sur les politiques vaccinales, découverte d’une grosse manipulation électorale ou d’une magouille financière, un attentat « islamiste » ,la politique sanitaire ne posera pas de gros problèmes et ne pèsera pas beaucoup sur la campagne électorale. N’oubliez pas que tous les partis politiques l’assument, même si quelques parlementaires, curieusement de droite, émettent quelques réserves qui n’arrêtent pas le rouleau compresseur gouvernemental. Il n’y aura pas non plus grand-chose à attendre de l’opposition citoyenne. La grande majorité des Français, inclus les couches intellectuelles (avocats, médecins, ingénieurs, enseignants, universitaires), acceptent toutes les mesures gouvernementales, soit par conviction, soit par résignation. Ce dernier point ne cessera pas d’étonner les futurs historiens : Comment ce grand pays, à l’histoire politique riche et mouvementée, s’est-il laissé entraîner dans une tyrannie aussi débile ?

    Algérie54:Justement, les prochaines présidentielles risquent de nous sortir un futur président issu de l’extrême droite, si on se fie aux intentions de vote données par les sondages. On avance un duel entre Marine Le Pen et Eric Zemmour, alors que le président sortant est à créditer d’un mauvais score. Aux dernières informations, on annonce la candidature d’un ancien chef d’état-major des armées françaises en la personne de Pierre De Villiers. Qu’en pensez-vous ?

    Jacob Cohen:Si je devais parier aujourd’hui sur l’issue du scrutin présidentiel, je miserai sur Macron. Les Français adorent protester et râler, mais au moment du vote ils oublient leurs récriminations et font un choix raisonnable. Macron a un matelas électoral suffisant ,les retraités avec un bon niveau de vie, les travailleurs dynamiques du privé, des relais dans les fonctions publiques ,ainsi que l’appui médiatique et la bienveillance de l’oligarchie pour passer le premier tour. Marine Le Pen était la seule qui aurait pu le menacer au second tour. De nombreuses voix s’étaient élevées, à gauche comme à droite, pour dire qu’elles voteraient pour la présidente du Rassemblement National en cas de duel Macron-Le Pen. Ce qui en soi représentait un bouleversement inédit. La candidature Zemmour, à mon avis, est favorisée par l’establishment sous toutes ses formes pour écarter la menace populiste. Son électorat potentiel vient du RN et de la droite nationaliste. Il est en train de siphonner ces 2 couches et les ramener dans son giron, le giron de l’oligarchie. Son « succès » rend également toute autre candidature comme celle de Pierre de Villiers inutile et vouée à l’échec. Car Zemmour est un homme de l’establishment, financé par des filiales liées à Rothschild, et soutenu par le lobby judéo-sioniste, malgré quelques escarmouches de façade. A mon avis il roule pour Macron, de quelle manière on le verra par la suite, ou il fera en sorte que le système macronien passe le scrutin présidentiel sans encombre.

    Algérie54: Emmanuel Macron cumule les échecs diplomatiques, dans plusieurs régions du monde (Russie, Biélorussie, Chine, Liban) et en Afrique , notamment en ce qui concerne le Mali, et les tensions avec l’Algérie, concernant la mémoire et surtout l’ingérence dans les affaires internes d’Alger. Pensez-vous que le diktat imposé par la France sur ses anciennes colonies est en fin de cycle ?

    Jacob Cohen:Les indépendances africaines ayant eu lieu il y a 60 ans, on peut même s’étonner de la pérennisation de l’influence coloniale française. Certes la France a fait semblant de quitter ses colonies. Mais l’encadrement économique et financier grâce au franc CFA, la mise en coupe réglée des richesses minières, la nécessaire coopération économique et militaire, les soutiens aux dictateurs complaisants et les facilités laissées aux dirigeants d’acquérir des biens immobiliers et des comptes dans les paradis fiscaux, les assassinats ou les mises à l’écart de nationalistes honnêtes, l’embrigadement des élites dans les obédiences maçonniques françaises. Tout cela a laissé se perpétuer ce qu’on appelle pudiquement la « Françafrique ». On assiste cependant à une accélération de l’histoire vers le déclin de l’influence française. L’heure des comptes est enfin venue. Le Mali a certainement joué un rôle crucial. Ce pays a réussi à se défaire de la « protection » française. Et les menaces des pays voisins encore sous protectorat sont restées sans effet sur la junte. Il faut également noter les implications russe et chinoise qui commencent à produire leurs effets. La France paie ici aussi la déliquescence de ses institutions, de sa diplomatie, de sa souveraineté.

    Entretien réalisé par M.Mehdi

    Algérie54, 30/10/2021

  • Zemmour et consorts, mensonges et dérapages

    Zemmour et consorts, mensonges et dérapages – France, extrême droite, Eric Zemmour, Marine Le Pen, Emmanuel Macron, élections présidentielles, islamophobie, xénophobie,

    L’étranger est la cause. En fait celui qu’on classe comme étranger, en se basant non plus sur sa carte d’identité (française) mais sur sa culture d’origine. Et pour le prénommé Zemmour et tous les médias qui lui ouvrent grandes leurs portes, c’est l’islam la source depuis mille ans des dérapages, des maux qui affectent la France. En fait cette thèse est ancienne et relève de l’histoire événementielle qui monte en épingle des faits, vrais ou faux, pour en faire des causes profondes. Il en fut ainsi, avant l’islam, des Barbares qui auraient détruit l’empire romain, alors que l’histoire sociale a montré que l’empire s’est désagrégé sous le poids de ses contradictions internes, parce qu’il n’était plus compétitif et que l’esclavage qui était son ressort productif avait un coût qui imposait de passer à un autre mode de production (le servage).

    Les invasions barbares ont dans les faits apporté non seulement des techniques nouvelles avec elles, mais permis la mise en place de nouvelles institutions qui allaient faire par la suite le meilleur du moyen-âge européen. Dans l’idéologie occidentale l’islam a pris après la relève des barbares comme source de maux alors que tous les sauts et soubresauts ont des causes internes. En plus on a mis entre parenthèses l’épisode d’Alandalus, et toute la chaîne de transmission des lumières qu’ont constitué les travaux des savants arabes.

    Aujourd’hui on ressort la même rengaine oubliant que la France souffre d’un appareil productif défaillant qui la relègue loin dans la hiérarchie des pays développés. Alors la tête de turc qui se prête le mieux à la vindicte parce que le populaire apprécie ce discours, est celle de l’immigré.

    Le plus grave est que ceux qui savent se taisent et laissent cet individu et ses compères inoculer à un pays, qui fut, ce poison mortel de la haine.

    Mohammed Ennaji

    Source: Facebook

  • Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral »

    Pour Gérard Larcher, Zemmour est « un phénomène électoral ». « C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité », dit-il»

    Il y a quelques semaines, les dirigeants de la droite française n’avaient pas de mots assez durs pour qualifier Éric Zemmour, qui attire un large public issu des Républicains. Surtout, il a été clarifié qu’il était hors de question que le journaliste puisse participer au Congrès LR qui se tiendra le 4 décembre prochain pour désigner le candidat officiel de la droite à la prochaine élection présidentielle. L’un des détracteurs les plus tranchants à l’égard de Zemmour était alors Gérard Larcher qui traitait le polémiste de «taliban».

    Aujourd’hui, un mois plus tard, et certainement du fait de la folle popularité de Zemmour au sein des militants et sympathisants LR, Larcher, comme d’autres, met de l’eau dans son vin. Le président LR du Sénat estime désormais que l’auteur d’«un suicide français» s’il «hystérise le débat» n’est pas raciste et est la conséquence des «renoncements» de la droite sur l’immigration et la sécurité, dans un entretien au Journal du dimanche. Interrogé sur le fait de savoir si Éric Zemmour était raciste, Gérard Larcher répond : «Non, mais je n’aime pas sa façon de réécrire l’Histoire. Il hystérise le débat. Il divise, il fracture, alors qu’il faut rassembler». Selon le sénateur, «il abîme la nation alors qu’il prétend la réhabiliter», or «la France, ça ne peut pas être : haïssez-vous les uns les autres». Par ailleurs, Gérard Larcher juge qu’Eric Zemmour «aborde de vraies questions». Par exemple, «nos capacités d’intégration et d’assimilation sont saturées», clame le parlementaire.

    Alors qu’Eric Zemmour n’est pas déclaré candidat à la présidentielle mais est donné par certains sondages au coude-à-coude avec Marine Le Pen pour rallier le second tour, Gérard Larcher reconnaît qu’il constitue «un phénomène électoral». «C’est un miroir que nous tendent des millions de Français, qui nous reprochent nos renoncements, notamment sur la question migratoire, l’insécurité et l’identité», explique-t-il. A ses yeux, «il n’y aurait ni phénomène Le Pen ni phénomène Zemmour si nous avions mieux traité ces questions». Gérard Larcher rend hommage au dernier président de la droite classique en date : «Quand Nicolas Sarkozy avait voulu ouvrir le débat sur l’identité nationale, on s’interrogeait, moi le premier. Mais il avait raison». Reste à voir si les cadres de la droite seront plus indulgents face à Zemmour pour ne pas heurter leur électorat qui est inexorablement attiré par le discours du journaliste, ou si au contraire, du fait de sa popularité parmi l’électorat LR, il sera combattu autant plus ardemment pour éviter que la base des électeurs du candidat officiel LR ne se fasse dévorer par le (probable) candidat Zemmour.

    Fouzia Mahmoudi

    Le Jour d’Algérie, 25/10/2021

  • La Trumpisation de la France

    La Trumpisation de la France. Selon un nouveau sondage, Éric Zemmour obtiendrait 17 % des voix s’il se présentait à la prochaine élection présidentielle.

    Selon un nouveau sondage qui a provoqué une onde de choc en France, Éric Zemmour, essayiste d’extrême-droite et présentateur de télévision, obtiendrait 17 % des voix s’il se présentait à la prochaine élection présidentielle. Cela le place en deuxième position, devant Marine Le Pen du Rassemblement national d’extrême droite.

    Connu depuis le début des années 2000 pour ses apparitions télévisées populaires et sa chronique régulière dans le journal conservateur Le Figaro, M. Zemmour est devenu un acteur important dans un jeu politique qu’il espère déstabiliser – bien qu’il reste vague quant à sa propre candidature éventuelle à la présidence. Son mégaphone politique est CNews, une chaîne de télévision influente soutenue par le milliardaire Vincent Bolloré, l’un des principaux propriétaires du groupe Vivendi. Bien que ses programmes les mieux notés n’attirent généralement pas plus de 800 000 téléspectateurs, CNews a doublé son audience en quatre ans, ce qui la place en deuxième position parmi les quatre chaînes d’information en continu de France.

    Le modèle économique de l’entreprise combine la couverture de l’actualité avec des commentaires et des débats qui simplifient des questions complexes, avec souvent des positions extrêmes. La clé du succès récent de CNews et de Zemmour est qu’ils ont bien appris une leçon de Donald Trump : soyez extrêmes et provocateurs. Le dernier coup d’éclat de Zemmour, par exemple, a été d’appeler à l’interdiction des noms « étrangers » comme Mohammed.

    Alors que l’extrême droite française fait une fixation depuis 30 ans sur l’islam, l’immigration, les échecs scolaires et le prétendu déclin de la civilisation française, la rhétorique extrémiste de Zemmour a mis ces questions au premier plan. « Extrémiste » n’est pas un euphémisme : ces dernières années, Zemmour a été condamné à deux reprises pour discours de haine et incitation à la violence raciale.

    Zemmour insiste sur les mêmes sujets incendiaires dans son nouveau livre, La France n’a pas dit son dernier mot. En faisant l’amalgame entre l’islam et l’islamisme, il espère stigmatiser l’ensemble de la religion et attiser l’opposition à l’immigration. Il affirme que les immigrants musulmans vont « envahir » et submerger les habitants natifs de l’Europe, et que « l’islamisation des rues des villes » par les nouveaux « colonisateurs » menace la survie de la nation française. « Aucune petite ville, aucun petit village de France n’est à l’abri de groupes sauvages de gangs tchétchènes, kosovars, maghrébins ou africains qui volent, violent, pillent, torturent et tuent », écrit-il.

    Il n’est pas surprenant que Zemmour déforme l’histoire de manière flagrante. Le régime de Vichy, allié des nazis, a, selon lui, « protégé les Juifs français » pendant la Seconde Guerre mondiale. Sa misogynie et son homophobie agressives sont également de rigueur.

    Zemmour souhaite que ces thèmes soient au centre du débat lors de l’élection présidentielle du printemps prochain. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel a déjà décidé de le traiter comme un candidat, en contrôlant son temps d’antenne afin qu’il ne puisse pas prétendre à plus que les autres candidats.

    Le phénomène Zemmour inquiète les partis politiques français de tout le spectre politique, mais pas pour les mêmes raisons. Il concerne Le Pen parce qu’elle espère être la candidate représentant l’extrême droite. Traditionnellement, le vote protestataire en France est divisé entre les populistes et les abstentionnistes, et au moins jusqu’à l’élection de 2017, cette tendance favorisait principalement son parti.

    Pour se présenter comme une candidate légitime à l’élection présidentielle de 2017, Mme Le Pen a modéré le message du parti et s’est distancée de son père (le fondateur et ancien dirigeant du parti) et de sa rhétorique réactionnaire, raciste et antisémite. L’année suivante, elle a même changé le nom du parti. Mais la modération n’a pas été bien accueillie par une grande partie de sa base, dont une part importante a fui vers Zemmour. Un sondage publié le 28 septembre indique que le soutien à Le Pen se situe autour de 16 %, contre 28 % au premier tour de l’élection présidentielle de 2017.

    Zemmour inquiète également le parti traditionnel de centre-droit, Les Républicains. Alors que de nombreux conservateurs français seraient gênés de voter pour le Rassemblement national à la lumière de son passé antisémite, ils pourraient considérer Zemmour, un juif sépharade, comme un porte-parole acceptable de la position de la droite contemporaine sur l’immigration.

    Plus trompeur encore, Zemmour s’est également posé en champion du gaullisme, reprenant trois des thèmes favoris de Charles de Gaulle : l’indépendance nationale, la politique sociale et l’idée d’une France chrétienne. En jouant sur les frontières fluides entre la droite et l’extrême droite, il prend des voix aux Républicains que Le Pen n’aurait jamais pu espérer gagner.

    Mais si une candidature de Zemmour pourrait nuire à la droite, elle pourrait aussi la servir. Si Zemmour fait reculer Le Pen, un autre candidat de droite, tel que Xavier Bertrand, actuellement favori des sondages, pourrait l’emporter en tant que challenger du président Emmanuel Macron au second tour de l’élection. Macron aurait beaucoup plus à craindre dans un second tour contre Bertrand, un candidat qui pourrait revendiquer un large soutien, y compris de la part des électeurs de gauche et centristes qui veulent à tout prix empêcher un second mandat de Macron.

    Macron pourrait également souffrir de l’effet négatif que les thèmes d’extrême droite auront sur l’ensemble du débat. Il voudra mettre en avant ses réalisations économiques et sociales, ses mesures en matière d’éducation et ses convictions pro-européennes. Mais cela ne sera pas facile lorsqu’il fera campagne contre un adversaire qui n’a que  » l’islam  » et  » l’immigration  » à la bouche.

    Reste à savoir si Zemmour se présentera. Certains analystes doutent qu’il puisse réunir les soutiens nécessaires d’au moins 500 maires. Mais les 17 % d’électeurs français qui soutiennent sa candidature ne peuvent être ignorés. Une part importante de l’opinion publique est clairement désabusée par les élites politiques actuelles.

    Quelle que soit la décision de Zemmour, il a, avec CNews et d’autres médias de droite, modifié le débat, obligeant tous les candidats à se concentrer sur l’immigration et la criminalité. Macron, lui aussi, a dû s’adapter, comme en témoigne sa décision d’imposer des restrictions strictes aux autorisations de visa pour les ressortissants marocains, algériens et tunisiens. Sans être encore candidat, Zemmour est déjà une force dans l’élection de l’année prochaine.

    Bénédicte Berner, politologue qui a donné des conférences sur les médias et la démocratie à l’Université de Harvard et à Sciences Po.

    Project Syndicate, 20-Oct-2021

  • Elections présidentielles : La poudrière française

    Elections présidentielles : La poudrière française. Dans les sondages, il y a deux candidats d’extrême droite avec des chances à peu près égales d’accéder au deuxième tour.

    Depuis pas mal de temps déjà, le microcosme politico-médiatique français est en plein dans la présidentielle d’avril prochain, avec dans l’ensemble les mêmes dispositions d’esprit, les mêmes interrogations qu’il y a quasiment cinq ans, comme si au fond rien n’avait changé dans l’intervalle. On ne sait trop, en revanche, si la masse des électeurs entretient la même obsession, ou si elle a pour le moment d’autres préoccupations, d’autres chats à fouetter. La question n’est pas sans intérêt, car elle commande l’attitude à adopter envers les sondages sur les intentions de vote, qui tendent à se multiplier. Il ne se passe désormais pas de semaine sans qu’il y en ait au moins un qui soit publié. Il faut s’attendre à ce qu’ils succèdent à une cadence plus grande à l’approche de l’échéance. D’eux on peut dire ce que les Trois Mousquetaires disaient d’eux-mêmes tous pour chacun et chacun pour tous.

    En effet, leur valeur quelle qu’elle soit, prédictive ou instantanée, serait sérieusement mise en doute s’ils se mettaient à diverger, à se contredire. La valeur des résultats de chacun dépend de leur proximité de ceux donnés par les autres. Ou bien ils se confortent les uns les autres, ou bien ils se décrédibilisent mutuellement. Supposons que le classement par ordre décroissant des intentions de vote correspondant aux candidats, déclarés ou non d’ailleurs, soit le même que celui d’une élection se tenant à la date du sondage.

    On a aujourd’hui en tête le président sortant, nettement devant les deux candidats d’extrême droite, Marine Le Pen et Eric Zemmour, eux-mêmes devant le candidat des Républicains, qu’il reste à désigner, et tout en bas les candidats de gauche, avec Jean-Luc Mélenchon étant le mieux placé, mais finalement pas de beaucoup. La différence la plus notable avec la campagne d’il y a cinq ans, c’est que maintenant il y a deux candidats d’extrême droite avec des chances à peu près égales d’accéder au deuxième tour.

    Cette situation est si peu normale pour un pays comme la France qu’il suffirait que l’un ou l’autre des candidats d’extrême droite passe devant Emmanuel Macron pour que rien n’aille plus. Si l’élection de 2022 est une sorte de répétition de 2017, c’est-à-dire avec au bout l’élection assurée d’Emmanuel Macron, passe encore, même s’il y a en cela déjà beaucoup de soucis à se faire pour l’avenir de ce pays. Mais si les sondages commençaient à dévier par rapport à ceux de 2017, donnant à penser par exemple que le président sortant n’arriverait pas en tête au premier tour, ce serait suffisant pour faire craindre le pire, c’est-à-dire sa non-réélection.

    Avec la montée de l’extrême droite en France, un phénomène difficilement contestable, d’autant qu’il n’est pas récent, la présidentielle, conçue à l’origine pour se jouer en deux tours, se tranche désormais en un seul, le premier, ce qui n’est jamais arrivé auparavant. Son issue se décide au premier tour, indépendamment de la personne du vainqueur. Si au lieu de Macron, c’est un autre candidat n’appartenant pas à l’extrême droite qui remporte le premier tour, il sera élu au deuxième, non moins sûrement que si c’était Macron. La même conclusion devrait être tirée si celui-ci était présent au deuxième tour mais sans avoir pour cela réalisé le meilleur score au premier. S’il y a constitution en sa faveur d’un front républicain dans le premier cas, il devrait en être de même s’il était second au lieu d’être premier. Pourtant non.

    Quelqu’un qui ne gagne pas le premier tour peut perdre le second. Aussi longtemps qu’il est donné premier au premier tour, le sentiment général est que l’élection de 2022 sera une répétition de la précédente. Il n’en sera pas de même si le ou la candidate d’extrême droite commence à gagner sur lui dans les enquêtes d’opinion. S’il en est ainsi, c’est parce que la France est un pays qui couve une crise politique d’une maturité telle désormais qu’un rien, un sondage par exemple, suffirait à la faire éclater à la surface.

    Mohamed Habili

    Le Jour d’Algérie, 20/10/2021