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  • Comment la France continue de dominer ses anciennes colonies en Afrique

    Tags : France, Afrique, Françafrique, Franc CFA, colonisation, esclavage, pacte colonial,

    UNE ENTREVUE AVEC NDONGO SAMBA SYLLA FANNY PIGEAUD

    Dans les anciennes colonies africaines de la France, les politiques monétaires impérialistes de Paris continuent de paralyser les économies nationales et de saper la démocratie. Le colonialisme en Afrique n’aura pas véritablement pris fin tant que la véritable souveraineté économique ne sera pas autorisée à s’épanouir.

    par Ndongo Samba Sylla – Le Meilleur de Ndongo Samba Sylla
    26 avril 2021

    L’économie de l’Afrique subsaharienne a défrayé la chronique la première semaine de mars. Alors que Ngozi Okonjo-Iweala a pris ses fonctions de première femme africaine directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce, des manifestations massives de jeunes ont éclaté au Sénégal contre la détérioration des conditions économiques. La traduction anglaise de Africa’s Last Colonial Currency: The CFA Franc Story de Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud a été lancée pour aider tout le monde à comprendre la situation .

    Le livre décrit l’ingérence continue de l’État français en Afrique – une classe de maître dans la méchanceté capitaliste, le blâme des victimes et la polyvalence. Après l’abolition de l’esclavage, d’énormes « réparations » ont été versées aux anciens propriétaires d’esclaves français. Ceux-ci ont été utilisés en partie pour établir des banques coloniales en Afrique, rejointes plus tard par d’autres, qui s’efforceraient d’assurer la pérennité de la domination française après l’esclavage en maintenant « le pacte colonial ». Ce pacte impliquait le sous-développement délibéré des économies des colonies, leur dépendance forcée aux exportations de matières premières et un monopole français sur le transport maritime, les exportations et les importations. Le franc CFA était la monnaie conçue par la France pour assurer que le contrôle français survive à la disparition officielle du colonialisme.

    Pour en savoir plus, Chris Dite de Jacobin s’est assis avec Ndongo Samba Sylla et Fanny Pigeaud pour discuter de leur livre ainsi que des événements récents sur le continent.


    CD | Un récent ministre français des Finances a décrit la France comme étant en Afrique « en tant qu’amie ». En lisant votre livre, je n’ai pas pu m’empêcher de penser que c’est comme décrire la famille Corleone de la série Parrain comme une amie des entreprises sous sa « protection ». Pourriez-vous aider les lecteurs à comprendre comment la relation entre la France et ses anciennes colonies est basée sur les menaces, la violence et l’extorsion ?

    NSS | Les Français savaient que l’indépendance de l’Afrique était inévitable. En 1958, la France organisa un référendum demandant si les pays d’Afrique subsaharienne sous sa domination voulaient devenir indépendants aux conditions françaises. La Guinée – dirigée par l’un des rares dirigeants africains qui était un syndicaliste et non un fidèle allié français formé en France – a voté non à cette indépendance sans indépendance et s’est séparée de la France deux ans avant les autres.

    Pour les autres, c’était l’indépendance sans pleine souveraineté, l’indépendance à condition de signer des « accords de coopération ». L’idée était de créer de nouvelles républiques avec une autonomie limitée sous la tutelle de la France – tous les commandements souverains seraient exercés par Paris.

    Lorsque la Guinée a décidé d’émettre sa propre monnaie nationale en 1960, la France a organisé une opération de sabotage pour déstabiliser le nouveau pays, envoyant à son service des agents secrets, inondant l’économie de faux billets et perturbant tout. Cela a envoyé un message clair aux autres pays : « Si vous voulez emprunter cette voie, vous savez ce qui se passe. Depuis, c’est plus ou moins l’histoire du leadership africain : si on veut rester au pouvoir, il faut être en bons termes avec la France.

    PF | A la veille de l’indépendance, la France gère ses relations avec ces nouveaux pays en choisissant les dirigeants qu’elle préfère à la tête de l’Etat. Vous pouvez voir maintenant que c’est le même système — nous avons des dirigeants africains qui sont très liés et qui n’osent pas agir sans l’accord de Paris. S’ils essaient d’agir différemment, il y aura des représailles.

    La France a conservé des bases militaires dans plusieurs pays depuis l’indépendance – Côte d’Ivoire, Gabon, Sénégal, entre autres – et compte actuellement cinq mille soldats sur le terrain au Sahel. Même si officiellement l’armée est là pour « combattre le terrorisme », on sait qu’elle est aussi là pour maintenir une forme de contrôle sur ces pays.

    La France a utilisé la force militaire pour créer la politique qu’elle voulait en Côte d’Ivoire en 2011, par exemple. Mais une véritable intervention militaire n’est pas nécessaire pour mettre en œuvre l’agenda parisien. Si vous êtes un pays comme le Niger avec beaucoup de problèmes – problèmes de sécurité, problèmes économiques, sociaux et financiers – et que vous avez les services militaires et de renseignement français sur le terrain tout autour de vous, il est difficile de penser que vous êtes libre pour prendre vos propres décisions.

    CD | Et comment le franc CFA s’intègre-t-il dans ce tableau violent ?

    NSS | Le franc CFA, c’est le colonialisme reconditionné. Le Franc des Colonies Françaises d’Afrique (FCFA) à l’époque coloniale est devenu avec l’indépendance le Franc de la Communauté Financière d’Afrique (FCFA) en Afrique de l’Ouest et le Franc de Coopération Financière en Afrique Centrale. Le gouvernement français est un spécialiste du recadrage des structures coloniales en utilisant de nouveaux noms : c’est vraiment l’histoire de la relation de la France avec l’Afrique.

    PF | Nous pouvons voir le même comportement maintenant avec les récentes soi-disant réformes. C’est juste du marketing — mais en fait, tout reste pareil. Les Français sont plutôt doués pour ça.

    CD | Une ligne commune des défenseurs du système actuel est que si vous soustrayez l’argent de l’aide fournie par la France de tous les gains qu’elle tire des accords d’exploitation, cela « s’équilibre » ou travaille en faveur de l’Afrique. Pourriez-vous expliquer pourquoi ce n’est tout simplement pas le cas?

    NSS | Dans le système du franc CFA, les banques centrales africaines ont été obligées pendant des décennies de déposer une grande partie de leurs réserves de devises étrangères dans le Trésor français. Ces montants représentent le double du montant de l’aide de la France à l’Afrique subsaharienne. La France restitue essentiellement aux pays africains une fraction de ces dépôts forcés à titre « d’aide ».


    CD | Dans votre livre, vous décrivez les changements récents d’Emmanuel Macron dans la zone franc CFA comme une transition vers un système de contrôle plus indirect. Pourriez-vous expliquer ces réformes ?

    PF | Trois choses devraient changer mais uniquement pour les pays d’Afrique de l’Ouest concernés, pas ceux d’Afrique centrale : la première est le nom de la monnaie (elle s’appelle désormais l’« éco »), la seconde est que les représentants français ne siégeront plus dans les organes de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest, et le troisième est la suppression de l’obligation de déposer 50 % des réserves de change au Trésor français.

    Mais le lien principal restera. Ces pays devront toujours rendre compte quotidiennement à la France en vertu de la «garantie de convertibilité», qui est la promesse de la France de prêter autant d’euros que nécessaire à la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest – une promesse qu’elle ne tient pas.

    CD | Comment ces changements sont-ils encore informés par la logique de domination ?

    NSS | La mentalité du gouvernement français est une mentalité coloniale. Les « réformes » visent à donner un nouveau souffle à la domination monétaire et à élargir la zone franc CFA aux autres pays d’Afrique de l’Ouest comme la Guinée et le Ghana. La France continue de croire en l’empire colonial selon lequel les pays africains doivent accompagner le développement de la France.

    Le gouvernement français ne peut pas rompre les liens. Il trouvera de nouveaux moyens pour maintenir l’empire. Le nouveau nom de « l’éco » vise à saper un groupement régional de quinze pays appelé CEDEAO [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest]. « Eco » est l’abréviation de CEDEAO et allait être le nom d’une proposition de monnaie unique régionale ouest-africaine. Macron et [Alassane] Ouattara ont volé le nom « éco » et ont fait leur annonce le jour même où la plupart des présidents de la CEDEAO se réunissaient pour décider d’une date de lancement de leur monnaie. Nous n’avons jamais vu les billets ou les pièces « éco ». Cela semble n’avoir été qu’une stratégie pour se débarrasser rapidement de l’ancien nom.

    Macron dit que les représentants français sont partis, mais ils ont signé de nouveaux accords de coopération monétaire stipulant qu’ils peuvent toujours être ramenés. Paris décidera encore avec ses homologues africains quels représentants rendront compte quotidiennement au Trésor français. La France présente la suppression de l’obligation de dépôt comme un cadeau, mais le vrai cadeau a été le financement par l’Afrique du Trésor français. Les Africains ont perdu sur leurs dépôts au Trésor – non seulement parce que les faibles taux d’intérêt et la hausse de l’inflation signifient qu’ils perdent en termes réels, mais parce qu’ils auraient pu utiliser cet argent constituant la moitié de leurs réserves de devises étrangères de manière beaucoup plus productive au fil des ans.

    CD | Pourquoi ces changements se produisent-ils maintenant ?

    NSS | Il y a eu de nombreuses protestations en cours contre certains aspects du franc CFA qui sont vraiment embarrassants pour la France. Paris a voulu y remédier sans mettre fin au franc CFA. Par exemple, les jeunes demandent pourquoi leurs pays sont obligés de remettre leurs réserves de change au Trésor français. En fait, lorsque le gouvernement italien de droite se battait avec la France sur les questions d’immigration en 2019, il a déclaré : « si nous avons des migrants africains qui viennent en Italie, c’est parce que le franc CFA appauvrit l’Afrique. Débarrassez-vous du franc CFA et cela éliminera les migrants africains. C’était démagogique, mais cela a attiré l’attention sur la question du franc CFA plus largement.

    PF | Un officier militaire français anonyme a déclaré il y a quelques semaines que sans l’opération Barkhane (l’intervention militaire française au Sahel), la France deviendrait comme l’Italie. Ils ne veulent pas ça. Les autorités françaises pensent toujours que les pays africains francophones sont nécessaires au développement et à l’économie de la France. Il est clair qu’ils pensent que ces pays font toujours partie de « l’empire français », même s’ils le nient. Avec ces soi-disant réformes, Paris veut faire croire qu’il a compris le message de ceux qui ne veulent plus du franc CFA. Mais en réalité, il essaie de garder le contrôle, de gagner du temps.


    CD | Nul doute que tout pays africain proposant de quitter la zone du franc CFA se verrait présenter des exemples comme le Liban comme preuve des dangers de la monnaie fiduciaire. Est-ce vraiment le choix auquel l’Afrique est confrontée – une « supervision » européenne exorbitante ou le chaos et l’hyperinflation ?

    NSS | Cela a été l’un des principaux arguments défensifs vis-à-vis de quiconque prétendait se dissocier du Trésor français : si vous vous dissociez, vous deviendrez comme le Zimbabwe.

    Mais tout pays souverain veut avoir la capacité de développer ses propres capacités nationales. Vous devez avoir votre propre devise pour cela. Il existe de nombreux exemples de pays africains qui ont leur propre monnaie nationale, mais ce n’est pas vraiment souverain – pourquoi ? Les pays du Sud remplissent rarement la condition majeure pour être souverains monétairement : avoir zéro dette en devises étrangères. Si vous voulez avoir une monnaie souveraine, vous devez développer une stratégie basée avant tout sur la mobilisation de vos propres ressources domestiques, sans quoi vous devrez compter sur la dette en devises, les investissements étrangers et l’aide au développement. Cette stratégie n’est pas durable.

    Toute stratégie de développement basée sur le financement étranger doit fonctionner comme un schéma de Ponzi – vous devez contracter de nouveaux flux de financement étranger pour assurer le service des intérêts sur la dette existante et le rapatriement des flux de bénéfices. Vous ne pouvez donc pas compter sur des financements étrangers pour votre propre développement. Malheureusement, de nombreux pays n’utilisent pas, économiquement parlant, leur potentiel domestique et leur potentiel en tant qu’émetteur souverain de leur propre monnaie.

    CD | Pourriez-vous élaborer un peu plus sur la nature de la relation entre la domination économique française et la corruption des gouvernements africains ?

    NSS | Le système crée son propre type de leadership – tant que nous avons un franc CFA, nous ne pouvons pas nous attendre à avoir des dirigeants engagés dans l’intérêt de leur peuple. Il y a toujours de la concurrence : des leaders africains potentiels prêts à jouer le rôle que la France veut qu’ils jouent.

    De nombreux dirigeants africains savent que parler du franc CFA peut leur causer des ennuis, et ils essaient donc de se taire sur cette question. Le système repose également sur l’arrimage du franc CFA à l’euro ; pour le soutenir, il faut avoir un niveau suffisant de réserves de change. Mais la plupart des pays de la zone ne peuvent pas générer suffisamment de revenus étrangers par le biais du commerce et sont donc obligés d’emprunter et de sous-financer l’économie pour maintenir l’ancrage. La mauvaise gestion publique est enracinée dans la zone franc CFA.

    CD | Ngozi Okonjo-Iweala , qui a négocié l’annulation de la dette en tant que ministre des Finances du Nigeria, est récemment devenue directrice générale de l’OMC. Cela a été salué dans les médias comme le signe d’un avenir meilleur pour l’Afrique. Pourriez-vous expliquer comment même quelque chose d’aussi inoffensif que «l’annulation de la dette» implique la domination économique de l’Afrique?

    NSS | Au cours de la soi-disant période d’ajustement structurel des années 1980 et 1990, le Sud global a transféré l’équivalent de cinquante-six plans Marshall au Nord sous la forme d’un « service de la dette ». C’est complètement fou. Au moins 40 % de la dette extérieure africaine est détenue par des créanciers privés – ils n’accepteront évidemment jamais d’annuler cette dette. Même les acteurs multilatéraux comme la Banque mondiale et le FMI ne veulent pas en tenir compte.

    Je suis moi-même favorable à l’annulation de la dette en devises des pays du Sud, mais ce n’est pas une solution. Ce que nous devons « annuler » — en fait abolir — c’est le système qui produit cette dette. Le système mondial fonctionne structurellement de manière à placer les pays du Sud dans une position perpétuelle d’endettement ; toute dette annulée est reconstituée très rapidement.

    Les pays en développement ne peuvent aspirer à la prospérité de leur population si leur développement repose sur des ressources extérieures. C’est impossible. La question de cette dette extérieure doit donc être formulée selon ces axes : annuler/abolir le mécanisme d’échange inégal aux niveaux mondial et domestique et aider les pays en développement à mobiliser leurs propres ressources domestiques en utilisant leurs pouvoirs monétaires et économiques.

    En tant qu’Africains, nous devrions être heureux qu’un de nos compatriotes soit à la tête de l’OMC. C’est important, symboliquement parlant. Mais en même temps, on sait que l’OMC n’est plus pertinente ; il a été bloqué. De nombreux pays du Nord se sont retirés du multilatéralisme de l’OMC après que des questions telles que la libéralisation de l’agriculture se soient heurtées à la résistance des pays en développement. Il est donc ironique qu’à une époque où l’OMC n’a aucune force, nous ayons une directrice générale africaine.

    CD | Il y a eu de grands soulèvements de jeunes au Sénégal récemment. Un commentateur sénégalais a noté que le président pourrait être un dur à cuire lorsqu’il a des soldats armés qui attaquent des enfants armés de pierres, mais il est beaucoup plus soumis face au ministre français des Finances dans la salle de réunion de la Banque centrale. Comment la France répondra-t-elle à ce mécontentement de masse croissant ?

    NSS | La France subit de plus en plus de pressions en Afrique, militairement parlant, car on s’oppose à ses interventions, et comme on le voit au Sénégal, économiquement parlant aussi. De nombreuses propriétés et entreprises françaises ont été détruites. Ce sera une tendance croissante. Beaucoup de gens s’attendent à ce que ce qui s’est passé au Sénégal se produise également en Côte d’Ivoire et aussi en Afrique centrale.

    Ces soulèvements ont été un signal adressé à la France en disant : « on sait ce que vous faites, on sait que vous soutenez des dirigeants illégitimes, on sait que vous imposez des entreprises qui épuisent nos ressources et avec lesquelles nous avons été contraints de signer des accords déloyaux les accords. Nous n’accepterons plus cela. Le gouvernement français parle de « sentiment anti-français » – c’est présenté comme si les Africains avaient cette haine irrationnelle des Français. Mais les entreprises françaises ont entrepris un travail très antidémocratique en Afrique. Il est naturel que les populations commencent à s’opposer à de telles pratiques. Les Africains veulent l’autodétermination, ils veulent lutter contre leurs classes bourgeoises compradores et aussi contre l’impérialisme français. C’est un désir positif de libération.

    PF | Paris est en assez mauvaise posture. Normalement, le gouvernement français fait des déclarations sur des situations comme celle du Sénégal. Cette fois, Paris n’a rien dit. Il est resté silencieux. Cela montre que les responsables français ne savent pas quoi répondre. Ils savent que s’ils disent quelque chose, cela sera mal interprété. C’est une situation incroyablement sensible pour la France.

    NSS | La France n’a pas les moyens financiers de continuer à jouer au gendarme en Afrique. La plupart des opérations militaires françaises se font avec l’aide des États-Unis – si les États-Unis décident de se retirer d’Afrique, cela deviendra beaucoup plus difficile pour la France. Peut-être trouveront-ils un autre moyen d’externaliser leur contrôle militaire de l’Afrique. C’est une situation difficile pour eux. Il y a des rumeurs disant qu’à un moment donné récemment la France envisageait d’envoyer ses soldats au Sénégal pour défendre les intérêts français. Je ne sais pas si c’est exact. Les gens n’accepteraient jamais de voir des soldats français au Sénégal comme ça. Même les Français l’admettent.

    PF | L’exemple de la Côte d’Ivoire en 2011 a eu un grand impact sur la population. Beaucoup de gens ont été choqués par les actions de la France. Ce que la France a fait à Abidjan n’est pas possible aujourd’hui.

    NSS | Les gens n’accepteraient pas cela. Définitivement pas. Des puissances émergentes comme la Russie et l’Inde et des puissances plus petites comme le Nigéria qui veulent une plus grande part de marché tenteront de s’associer à cet état d’esprit anti-impérialiste afin de rendre la vie difficile à la France en Afrique. C’est opportuniste, évidemment, mais en même temps ça veut dire qu’il y a ce cadre de concurrence mondiale où la part de marché française se réduit de plus en plus. Et leur autre instrument – manipuler qui peut devenir président d’un pays africain et le faire chanter – est également de moins en moins disponible. Parce que maintenant les gens sont réveillés. Ils comprennent comment les choses fonctionnent. La jeune génération n’acceptera pas que des despotes de toute une vie décident de leur sort. La France devra donc renoncer à cette logique coloniale du XIXe siècle.

    Quand Samba Syllaest un économiste sénégalais du développement au bureau Afrique de l’Ouest de la Rosa-Luxemburg-Stiftung à Dakar, et co-auteur avec Fanny Pigeaud de Africa’s Last Colonial Currency: The CFA Franc Story (Pluto Press).

    Fanny Pigeaudest un journaliste français qui écrit sur les questions africaines et les relations France-Afrique. Elle est co-auteur avec Ndongo Samba Sylla de Africa’s Last Colonial Currency: The CFA Franc Story (Pluto Press).

    Chris Dite est enseignante et membre d’un syndicat.

    Source

    #Afrique #France #Françafrique #FCFA #Colonisation

  • Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Racisme : Sarah Baartman, « la Vénus noire »

    Afrique, colonialisme, racisme, exploitation, femme africaine, Afrique du Sud, esclavage

    Aujourd’hui, nous rendons hommage à Sarah Baartman dont l’histoire tragique nous rappelle que l’exploitation du physique féminin noir a commencé il y a de nombreuses années.

    Saartjie « Sarah » Baartman (1789 – 29 décembre 1815) était la plus célèbre d’au moins deux femmes khoikhoi qui ont été exposées comme des attractions de monstres à cause de leurs gros fesses et de leurs lèvres allongées au XIXe siècle E. Europe sous le nom de « Hottentot Venus ».

    Selon l’histoire populaire, Baartman est né en 1789 dans la vallée des Gamtoos en Afrique du Sud. Quand elle avait à peine 20 ans, elle a été vendue à Londres par un médecin écossais entreprenant nommé Alexander Dunlop, accompagné d’un showman nommé Hendrik Cesars. Elle a passé quatre ans en Grande-Bretagne à être exposée. Le fait qu’elle ait des fesses saillantes et des lèvres minora étendues a fait que la société la considère comme cette «femelle sauvage ou sauvage».

    Son traitement a attiré l’attention des abolitionnistes britanniques, qui ont essayé de la sauver, mais elle a affirmé qu’elle était venue à Londres de son propre chef.

    En 1814, après Dunlop’s D. eath, elle a voyagé à Paris. Avec deux showmen consécutifs, Henry Taylor et S. Reaux, elle amusait les spectateurs qui fréquentaient le Palais-Royal.

    Baartman vit dans la pauvreté et meurt à Paris de maladie en décembre 1815 à l’âge de 25 ans. Ceux qui la connaissaient de près en Europe ont dit qu’elle était une femme intelligente avec une excellente mémoire, en particulier pour les visages. En plus de sa langue maternelle, elle parlait couramment le néerlandais, l’anglais passable et un peu de français. Elle était douée pour jouer de la harpe, pouvait danser selon les traditions de son pays et avait une personnalité vivante. Ses épaules et son dos ont été décrits comme étant « gracieux », bras « minces », mains et pieds comme « charmants » et « jolis ».

    Après sa mort, son corps a été disséqué et ses restes ont été exposés. Pendant plus d’un siècle et demi, les visiteurs du « musée de l’homme » à Paris ont pu voir son cerveau, v. Agina et squelette.

    Son crâne a été volé en 1827 et est revenu par la suite quelques mois plus tard. Le squelette et le crâne restaurés ont continué à susciter l’intérêt des visiteurs jusqu’à la fin du 20e siècle, lorsque les plaintes commencent à monter de la part des féministes qui pensaient que l’exposition était une représentation dégradante des femmes. Le squelette a été enlevé en 1974 et le corps a été plâtre en 1976. Son corps a finalement été enterré.

    Salut à une reine déchue : Sarah Baartman

    African History Group

  • La France gère l’argent de plusieurs pays africains

    France, Emmanuel Macron, Afrique, Françafrique, corruption, pots-de-vin, colonisation, Russie, esclavage,

    « La Russie est l’une des dernières puissances impériales coloniales ». Da gavarich Macron ! J’ai même lu dans un livre écrit par « Abou Doujaja », un illustre écrivain français né chez vous que les méchants Russes avaient envahis et soumis l’Afrique à l’esclavage pendant plusieurs siècles sur ordre de ce Poutine et qu’ils ont pris pleins de femmes noires pour en faire des mulâtres et devenir moins blonds. Manu, Manu, l’air du continent noir ne te va pas !

    D’ailleurs, comme des milliers d’internautes, j’ai failli étouffer de rire en t’écoutant dire aux Africains qu’ « On doit aider à réguler les sujets de corruption qui sont un fléau pour le continent africain » ! Mais Manu, c’est la France qui a ramené un sacré bouquin intitulé « comment toucher un pot de vin en dix leçons ? ».

    Et puis tu dois bien en savoir un bout depuis le temps que tu fréquentes les Rothschild. Tu dois bien savoir que ce n’est pas « les Dieux qui nous sont tombés sur la tête » mais c’est votre corruption qui nous a aliénés.

    Tiens parles-moi donc du fameux Franc CFA ! Comment donc un pays situé en Europe peut-il gérer l’argent d’un autre pays situé en Afrique et lui dicter sa politique ? Demandes donc à Emmanuel Moulin qui est à la tête de la direction générale du Trésor avec quoi sont remplis les caisses de la Banque de France ? Si, si vas-y demandes lui, il ne va pas le prendre mal. Il te dira que l’argent n’a pas d’odeur et qu’il est surtout kasher.

    La Sentinelle, 30/07/2022

    #France #Afrique #Corruption #Pot_de_vin

  • Le Maroc réinvente le servage et l’esclavage des africains

    Le Maroc réinvente le servage et l’esclavage des africains

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    En violation récurrente au droit international, le régime du Makhzen vient d’atteindre un nouveau palier d’atteinte à la dignité humaine non seulement du Peuple marocain, mais aussi des ressortissants étrangers en particulier les migrants subsahariens qui transitent par le territoire marocain, pour atteindre l’autre rive de la Méditerranée.

    Après l’industrie de la drogue, et la pédophilie, c’est autour de l’esclavage des africains et la traite des humains, de faire partie de la nomenclature du registre de commerce juteux du Commandeur des croyants.

    Le servage du roitelet des temps modernes

    Pour mieux résumer la situation de cet esclavage des temps modernes, nous citerons le cas de milliers de subsahariens retenus par l’armée du roiletet derrière le mur de la honte séparant les territoires du Sahara Occidental au royauté. Des subsahariens qui avaient payé la bagatelle somme de 3000 euros dans l’espoir d’atteindre » l’eldorado » européen pour se retrouver esclaves de l’armée de sa « majesté ». Les migrants appréhendés sont détenus dans des camps de fortunes utilisés dans des travaux de servage qui n’ont rien à envier à ceux du Moyen-âge.

    Le drame des réfugiés syriens, toujours vivant

    Sur ce registre, il est important de rappeler, le calvaire devenus un drame humanitaire des 41 réfugiés syriens, dont des enfants et des femmes enceinte jetés par l’armée du roitelet dans le désert de Figuig. Un drame que le Makhzen comptait coller sa responsabilité à l’Algérie, via son arsenal médiatique de propagande si ce n’était l’intervention des ONG des droits de l’homme qui n’hésitèrent pas à épingler le régime du Makhzen. Et comme à son accoutumée et fidèle à ses principes de novembre 1954 et ses valeurs ancrées de sa civilisation millénaire, l’Algérie accepta de rapatrier les 41 réfugiés syriens « à titre humanitaire » le 2 juin 2017. Un geste salué par la communauté internationale, ayant permis de mettre à nu les manœuvres malsaines d’un régime versé totalement dans la gabegie, le mensonge, l’estocade, et le déni du droit.

    Des milliers de subsahariens réprimés en 2018

    Des milliers de subsahariens, demandeurs d’asile et protégés par les conventions internationales du droit international d’asile, n’avaient pas échappé à la répression féroce des police, gendarmerie et forces axillaires marocaines en 2018.

    Des subsahariens cibles des forces marocaines de répression dans les villes limitrophes de la Péninsule ibérique à l’instar de Nador, Hosseima, Tanger et Tétouan

    Les migrants, une carte de pression

    Le roitelet qui a fait de la vente de la chair humaine et l’honneur de son peuple, via le commerce juteux de la pédophile chez lui, et l’exportation de la prostitution, un commerce juteux pour augmenter sa fortune, n’a pas hésité un instant pour envoyer ses enfants mourir, l’année dernière, lorsqu’il avait envoyé 10000 migrants à destination des enclaves espagnoles de Ceuta et Mellila, en vue de contraindre le fébrile chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez à rallier sa cause de légitimer la colonisation des territoires sahraouis, en violation du droit international et des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU, favorable à la tenue d’un référendum d’autodétermination du Peuple Sahraoui.

    Quand Marrakech accueillait le sommet sur l’immigration

    Comment croire un régime qui accueillait en décembre 2018 le sommet sur l’immigration dont l’objectif était l’utilisation des territoires des pays du Maghreb comme des centres de rétention pour ne pas dire d’accueil des migrants subsahariens. Le roitelet n’a pas hésité un instant à sauter sur l’occasion pour marchander sur le dos des africains à la recherche d’une vie digne et qui ne sont que des victimes de la colonisation imposée par les parrains de ce sommet de Marrakech. Evidemment, et fidèle à ses positions constantes et ses principes, l’Algérie s’est opposée farouchement à la proposition des anciens colonisateurs, préférant la mise en œuvre d’une démarche globale, basée sur le développement socioéconomique des régions subsahariennes, touchées par la sécheresse, la famine, les maladies, en vue d’offrir les conditions de vie adéquates, permettant aux populations de se maintenir dans leurs régions et environnement. Paradoxalement, le Maroc, qui abritait le sommet de l’immigration en 2018, dont les résolutions ont été entérinées ensuite par l’ONU, viole aujourd’hui ce qui est appelé le Pacte de Marrakech.

    Marrakech, un sommet en chasse un autre

    A l’instar du sommet sur l’immigration, Marrakech vient d’accueillir le sommet de la lutte contre le terrorisme. Un sommet détourné de son menu consacré initialement à l’organisation de Daesch, pour être utilisé par le régime du Makhzen contre un Etat nommé la RASD, reconnue par une centaine de pays, et membre fondateur de l’Union Africaine. Ce n’est par étonnant d’un régime, qui avait soutenu et financé les terroristes du FIS pour déstabiliser son voisin de l’Est l’Algérie, avant d’accuser gratuitement et sans preuves ses services d’être le commanditaire des attentats de Marrakech d’août 1994, pour « justifier » un embargo non déclaré sur Alger, élaboré de sursoit par les officines néocoloniales qui n’a jamais digéré l’indépendance de l’Algérie et la perte du Paradis.

    Mehdi Messaoudi

    Algérie54, 19 mai 2022

    #Maroc #Afrique #Subsahariens #Migration #Esclavage #Servage #Algérie




  • Mauritanie : l’ONU se félicite des progrès accomplis pour lutter contre l’esclavage

    Mauritanie : l’ONU se félicite des progrès accomplis pour lutter contre l’esclavage – Tomoya Obokata, travail des enfants,

    Un expert des droits humains de l’ONU s’est félicité vendredi des progrès accomplis dans le renforcement du cadre juridique et de l’émergence de la volonté politique en Mauritanie pour lutter contre l’esclavage, mais a averti qu’il reste encore beaucoup à faire.

    A la clôture d’une visite de 10 jours dans le pays, Tomoya Obokata, Rapporteur spécial de l’ONU sur les formes contemporaines d’esclavage, a appelé les autorités à prendre des mesures urgentes pour accélérer la mise en œuvre de la législation anti-esclavagiste mauritanienne et à résoudre les problèmes pratiques, juridiques, et les obstacles sociaux qui empêchent les personnes touchées par l’esclavage d’aller en justice et d’atteindre l’égalité.

    « Je suis reconnaissant au Gouvernement d’avoir accueilli ma visite et de la coopération qui m’a été apportée par les plus hautes autorités, y compris le Président de la République », a déclaré Tomoya Obokata dans une déclaration à la presse, indiquant qu’il a été encouragé par la reconnaissance par le Président que « le déni de l’esclavage n’est pas la bonne approche, et de son engagement à mettre fin à l’esclavage, à traduire les auteurs en justice et à favoriser l’inclusion sociale et économique des personnes anciennement réduites en esclavage ».

    Il a indiqué que depuis sa dernière visite en 2014, « la Mauritanie a pris des mesures importantes pour combattre l’esclavage et il y a une plus grande volonté de discuter ouvertement des questions d’esclavage ».

    De plus, l’adoption de la loi 2015-031 criminalisant l’esclavage et les pratiques esclavagistes a comblé de nombreuses lacunes de la précédente législation anti-esclavagiste mauritanienne, a-t-il ajouté. « Je suis également encouragé par les efforts entrepris par le Gouvernement pour sensibiliser les praticiens de droit, la police judiciaire, les forces de sécurité, la société civile, et le public ».

    Le travail des enfants, un sujet de préoccupation

    Néanmoins, le Rapporteur spécial de l’ONU a averti que des formes d’esclavage fondées sur l’ascendance et contemporaines existent toujours en Mauritanie, au sein de tous les principaux groupes ethniques du pays et entre certains groupes.

    « L’esclavage traditionnel persiste en Mauritanie, malgré le déni de cette pratique par certains acteurs », il a déclaré.

    Il a indiqué que les personnes réduites en esclavage, en particulier les femmes et les enfants, « sont victimes de violence et d’abus, y compris la violence sexuelle, et sont traitées comme des biens. L’esclavage fondé sur la caste est également un problème, et les personnes appartenant à des castes réprimées qui réfutent leur statut d’esclave font face à de violentes représailles et au refus d’accès aux services de base par les castes dominantes ».

    Tomoya Obokata a aussi indiqué que le travail des enfants reste une préoccupation, en particulier la pratique de la mendicité forcée, et les pratiques de travail forcé qui sont courantes dans le secteur informel mauritanien, touchant les migrants aussi bien que les citoyens mauritaniens.

    Il a observé que la pleine application de la législation anti-esclavagiste mauritanienne reste difficile à atteindre et a encouragé à redoubler des efforts pour mettre entièrement en œuvre le cadre juridique anti-esclavagiste du pays et s’attaquer aux pratiques sociales profondément ancrées.

    « L’existence persistante de l’esclavage et d’autres pratiques esclavagistes en Mauritanie démontre malheureusement que les lois pertinentes ne sont pas totalement appliquées dans la pratique et qu’une transformation sociale et un changement de mentalité des dirigeants du pays sont nécessaire pour reconnaître de façon directe et de lutter contre l’esclavage plutôt que de nier son existence », a-t-il indiqué.

    « Il faudra davantage d’efforts pour garantir que les plaintes d’esclave fassent l’objet d’enquêtes et que les jugements sont rendus dans les délais raisonnables, que les victimes de l’esclavage sont informées de leurs droits et jouissent d’accès dans la pratique aux mécanismes de plainte ainsi que de la protection et assistance, et que les sanctions prévues soient pleinement appliquées ».

    Obstacles à l’enregistrement civil

    M. Obokata a également reçu des informations selon lesquelles les personnes réduites en esclavage et leurs descendants rencontrent des difficultés pour s’inscrire à l’état civil mauritanien, ce qui est une condition préalable à l’accès à l’éducation, à l’emploi formel, et aux services de base.

    « Sans accès à l’emploi formel et à l’éducation, les victimes de l’esclavage, et leurs enfants n’ont aucune voie viable pour sortir de l’esclavage et restent piégés dans un cercle vicieux de dépendance vis-à-vis de leurs anciens esclavagistes ou de formes de travail qui relèvent de l’exploitation », a-t-il déclaré. « Il est impératif que le gouvernement s’attaque aux obstacles de ces communautés à l’enregistrement civil ».

    Le Rapporteur spécial présentera un rapport complet au Conseil des droits de l’homme en septembre 2023.

    NOTE
    Les Experts indépendants font partie de ce qui est désigné sous le nom des « procédures spéciales » du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, l’organe le plus important d’experts indépendants du Système des droits de l’homme de l’ONU, est le terme général appliqué aux mécanismes d’enquête et de suivi indépendants du Conseil qui s’adressent aux situations spécifiques des pays ou aux questions thématiques partout dans le monde. Les experts des procédures spéciales travaillent à titre bénévole ; ils ne font pas partie du personnel de l’ONU et ils ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants des gouvernements et des organisations et ils exercent leurs fonctions à titre indépendant.

    ONU Info, 13 mai 2022

    #Mauritanie #ONU #Esclavage

  • France : des vérités sur son histoire

    Tags : France, colonialisme, impérialisme, esclavage – France : des vérités sur son histoire

    ‘L’histoire de la France s’est fondée sur l’impérialisme et le colonialisme’, c’est le titre très édifiant donné par le magazine ‘Le Point’ dans sa rubrique Politique à un long entretien qui lui a été accordé par un candidat à la présidentielle française de 2022, Anasse Kazib, un cheminot de Sud-Rail, un entretien réalisé par Clement Pétreault.

    M. Anasse Kazib est un candidat à la présidence de la république française, de l’extrême-gauche sous la bannière d’un nouveau parti politique dénommé ‘Révolution Permanente’, qu’il dit d’ailleurs une tendance du Nouveau Parti Anticapitaliste qu’il a été obligé de quitter après l’annonce de sa pré candidature.

    Dans ses réponses, Kazib affirme crûment et maintient ses déclarations : « au siècle dernier les gens (les français, ndlr), ont découvert la colonisation à travers la fameuse exposition coloniale, cette espère de ‘zoo humain’ dans lequel on a ramené des colonisés de différents pays d’Asie et d’Afrique », a-t-il affirmé. Cette affirmation, à elle seule, donne un aperçu de ce qu’a toujours été la France : un pays prédateur qui s’attaque à plus faible que lui pour profiter de ses richesses et de ses terres.

    La suite est aussi révoltante : « On doit poser un regard lucide sur la responsabilité de l’Etat français dans la situation internationale, par exemple. Aujourd’hui, les français, dans leur grande majorité, ne savent pas ce qui se passe au Mali ou au Mozambique », a-t-il ajouté.

    Ces déclarations sont un cri de révolte d’un français, candidat à la présidentielle, qui dit tout haut ce qu’est la France, ce qu’elle a commis comme crimes à l’encontre de nombreux peuples qu’elle a rendu à l’état d’esclavage, qu’elle a massacrés, qu’elle a spoliés de tout ce qui fait l’être humain.

    Passant plus particulièrement à la présence française au Mali, le candidat à la présidentielle de 2022 estime que : « je considère que la politique impérialiste de la France peut avoir des conséquences sur les populations civiles, je suis favorable à l’autodétermination des peuples et à leur droit pour se soulever et les aider à se battre contre toutes formes d’oppression et de domination ». Il cite ensuite l’exemple de l’Afghanistan où la France a été directement impliquée pendant plus de dix années et, lorsqu’elle a quitté le pays, elle n’y a laissé que des ruines.

    Anasse Kazib explique aussi que, sous des prétextes fallacieux d’aider les populations civiles et de maintenir la paix dans les pays en proie à la guerre, la France ne protège et ne garantit en fait que ses intérêts : « Des amis militaires m’expliquent que la plupart des missions qui leur sont confiées à l’étranger consistent à protéger les pipelines, les diplomates ou les patrons des grands groupes d’énergies lorsqu’ils viennent sur place », raconte-t-il.

    Poursuivant sur sa lancée, il déclare que les Etats devraient cesser de considérer que, dès qu’un pays subit quelque chose, c’est aux Etats-Unis ou à la France d’aller régler le problème : « cela n’a jamais fonctionné. Au final, on arrive à des situations beaucoup plus réactionnaires que celles qu’on a trouvé en arrivant », argue-t-il.

    ‘Oui, la police tue’

    L’accusation est grave là aussi ! « J’ai 34 ans, je n’ai pas souvenir d’avoir vu autant d’images de violence policière à la télé que ces dernières années. Je considère que oui, il y a violence policière et je me joins à ce qu’avait dit Philipe Poutou, oui, la police tue ! », a-t-il assené à son interviewer. Il donna des exemples de civils tués par les policiers ou les gendarmes : Zineb Redouane à Marseille, un jeune garçon, Souheil, tué en pleine rue par la police cet été. Il y a aussi le cas de Cédric Chouviat, d’Adama Traoré, de Zyed et Bouna… Adama Traoré, pour lequel les gendarmes ont été décorés ou promus. « Le commissaire qui était chargé du dispositif policier lors de la mort de Steve Maia Caniço a été promu. Comment refuser de voir tout cela ? », s’est insurgé M. Kazib.

    Les policiers ont été payés pour s’attaquer aux Gilets Jaunes

    Ce qui s’est passé avec les Gilets jaunes n’a pas non plus échappé à la colère du candidat à la présidence française : « Ça fait huit ans que les salaires sont gelés à la SNCF ! Et pourquoi dans l’Éducation nationale, on fait passer les profs pour des salauds de gauchistes et des fainéants ? Bref, pas étonnant que par la suite les policiers se soient déchaînés sur les Gilets jaunes jusqu’à faire des dizaines de mutilés. Ils avaient été payés pour ! », a-t-il affirmé.

    Colonialisme, impérialisme et traite négrière

    « Lorsqu’on parle de racisme, on ne parle pas de racisme d’un individu, on parle de système de domination. Je suis un militant antiraciste et, comme tous les militants antiracistes, je considère que l’Histoire de la France est une Histoire qui s’est fondée sur le colonialisme et l’impérialisme, sur la traite négrière notamment. Maintenant, on appelle ça des territoires d’outre-mer… »

    C’est par ces termes très forts, très justes, qui renvoient tous les défenseurs de la France vers leurs faux livres d’histoire, vers les mensonges civilisationnels, vers les crimes contre l’humanité demeurés impunis à ce jours, vers des pans d’histoire entiers qui ont été falsifiés, défigurés, dénaturés, qu’Anasse Kazib a voulu rendre justice à l’histoire, aux déportés, aux assassinés, aux enfumés, à tous ceux qui ont subi le joug et l’injustice raciste de la France.

    Ce sont aussi des histoires dans l’Histoire qu’il faudrait peut-être rappeler au président français qui s’est étalé sur l’Histoire et sur l’origine de la société Algérienne, afin qu’il sache à qui il a affaire, c’est tout.

    Synthèse par Tahar Mansour

    La patrie news, 13/11/2021

    #France #Colonialisme #Impérialisme #Pillage #Spoliation #Esclavage

  • Dans les territoires d’outre-mer de la France, l’héritage de Napoléon a un côté plus inquiétant.

    Lorsque la France commémorera le bicentenaire de la mort de Napoléon Bonaparte le 5 mai, Aurélie Ramassamy se souviendra d’un tyran qui a annulé l’abolition de l’esclavage plutôt que d’un empereur souvent adulé comme un héros pour ses triomphes sur les champs de bataille.

    Comme la plupart des créoles de l’île de la Réunion, dans l’océan Indien, l’un des départements français d’outre-mer, Aurelie Ramassamy est une descendante d’esclaves. Selon le folklore familial, les ancêtres de sa mère ont été envoyés sur l’île pour travailler dans les plantations de café et de sucre.

    Sa conviction que la France ferme les yeux sur les aspects les plus durs du règne de Napoléon intervient à un moment où le mouvement Black Lives Matter enhardit ceux qui dénoncent l’hommage rendu à un dirigeant qui a placé la prospérité économique au-dessus des droits universels.

    « En aucun cas il ne doit être célébré », a déclaré Ramassamy après avoir déposé des fleurs au pied d’un sanctuaire de la Vierge noire. La légende locale veut que la Vierge noire ait caché un Noir fugitif aux chasseurs d’esclaves, lui sauvant ainsi la vie.

    En 1802, Napoléon rétablit par décret l’esclavage dans les Caraïbes françaises et à la Réunion, même si l’abolition de 1794 n’a jamais été appliquée sur l’île située à plus de 9 000 km au sud-est de Paris.

    Les révoltes sont violemment réprimées tandis que les propriétaires blancs, et l’empire, s’enrichissent.

    Selon les historiens noirs, les liens entre Napoléon et l’esclavage n’ont pas été abordés en France, qui est toujours aux prises avec son passé colonial et les accusations de racisme profondément ancré dans les minorités ethniques.

    Il n’était plus possible de réduire son héritage à un récit d’aventures militaires et de grandeur française, a déclaré Dominique Taffin, de la Fondation pour la mémoire de l’esclavage.

    « Il ne s’agit pas de réécrire l’histoire, mais de l’enrichir », a-t-elle ajouté.

    LE MYTHE DE NAPOLÉON

    Napoléon est largement vénéré comme un génie militaire et un administrateur hors pair qui a créé le code pénal français, le système administratif des préfets et les lycées.

    Il a d’abord régné en tant que Premier consul après un coup d’État en 1799, puis en tant qu’empereur, dominant les affaires européennes pendant plus d’une décennie.

    Il n’était ni pro-esclavagiste, ni raciste, mais un pragmatique qui répondait aux circonstances sociales et économiques de l’époque, a déclaré Pierre Branda, historien à la Fondation Napoléon.

    Selon Branda, les opinions de Napoléon sur l’esclavage ont évolué au cours de ses dernières années, lorsqu’il vivait en exil à Sainte-Hélène, une île rocheuse de l’Atlantique Sud où il est mort.

    « Nous ne pouvons pas réduire l’histoire de Napoléon à l’esclavage », a déclaré M. Branda. « Il a pris une mauvaise décision qu’il a regrettée par la suite ».

    Le 200e anniversaire de la mort de Napoléon tombe à un moment sensible.

    Le mouvement mondial Black Lives Matter a résonné dans les rues françaises. Le déferlement de colère contre les brutalités policières et le racisme au cours des derniers mois a suscité des manifestations en France et dans ses territoires d’outre-mer.

    En Martinique, des manifestants ont arraché en juillet une statue de l’impératrice de Napoléon, Joséphine, issue d’une riche famille coloniale de l’île.

    Le président Emmanuel Macron prononcera un discours avant de déposer une gerbe sur le tombeau de Napoléon dans la crypte des Invalides.

    Les émissions de débat ont débattu pendant des semaines du ton que Macron adoptera.

    Le bicentenaire est l’occasion de commencer à remodeler le mythe selon lequel Napoléon était un héros national, a déclaré l’historien Frédéric Régent, descendant d’esclaves sur l’archipel antillais de la Guadeloupe.

    « J’espère que le discours du président est aligné le plus possible sur la réalité historique », a-t-il déclaré.

    Reuters, 03 mai 2021

    Etiquettes : France, colonialisme, colonisation, DOM-TOM, territoire d’outre-mer, colonies, Napoléon, Réunion, Black Lives Matter, esclavage, Martinique, Emmanuel Macron,

  • Le viol des femmes noires et autochtones a laissé une trace indélébile dans le génome des Brésilien·nes

    Maria Clara Rossini

    Les premiers résultats du projet de séquençage génétique le plus complet jamais réalisé au Brésil montrent que les gènes hérités exclusivement par voie maternelle sont généralement noirs et autochtones, et que les gènes transmis par les pères sont presque tous issus de colonisateurs européens.

    Le projet DNA do Brasil (ADN du Brésil) vise à analyser le génome de 40 000 Brésiliens. Il s’agit de la plus grande enquête de ce type jamais réalisée dans le pays, et elle donnera lieu à la base de données génétiques la plus complète disponible sur notre population. L’initiative a été annoncée il y a neuf mois, en décembre 2019, et donne déjà ses premiers résultats.

    Les chercheurs ont déjà achevé le séquençage du génome de 1 247 Brésiliens. Les volontaires viennent de tous les coins du pays, des communautés riveraines de l’Amazonie aux habitants de la ville de São Paulo. L’un des objectifs de la recherche est médical : les données génétiques permettent d’identifier des groupes plus sensibles à certaines maladies, ce qui permet d’orienter les ressources et les efforts du SUS (Système Unique de Santé, public) avec intelligence.

    La cartographie génétique fournit également des données sur l’ascendance des volontaires. Rien que dans ces 1 247 génomes préliminaires il a été possible d’observer les variantes génétiques de 54 populations du monde. Les résultats montrent que oui, le Brésil est extrêmement métissé – mais que ce métissage ne s’est pas fait de manière équilibrée.

    Un héritage inégal

    La moitié de nos gènes sont hérités de notre mère, tandis que l’autre moitié est héritée de notre père. En général, il n’est pas possible d’identifier quels gènes proviennent de tel ou tel parent. Mais il y a des exceptions.

    Le chromosome Y est l’une d’elles. Les femmes ont des chromosomes sexuels XX, et les hommes des XY. Cela signifie que la mère transférera toujours le chromosome X au fœtus. Ensuite, le spermatozoïde du père est chargé de « décider » du sexe du bébé en envoyant le chromosome X ou Y.

    Cela signifie que chaque chromosome Y trouvé dans la population provient toujours du père, ce qui permet de retracer la lignée des hommes du pays. Il en va de même pour l’ADN mitochondrial en ce qui concerne les femmes. C’est toujours la mère qui transmet les mitochondries à son fils – les mitochondries sont des fabriques énergétiques des cellules qui ont leur propre matériel génétique – donc tout l’ADN des mitochondries d’une population a nécessairement été hérité des femmes.

    Maintenant, les résultats : 75% des chromosomes Y dans la population sont hérités d’hommes européens. 14,5 % sont d’hommes africains, et seulement 0,5 % sont d’hommes autochtones. Les 10 % restants sont pour moitié originaires d’Asie de l’Est et du Sud, et pour moitié d’autres régions d’Asie.

    Avec l’ADN mitochondrial, c’est le contraire : 36% de ces gènes sont hérités de femmes africaines, et 34% de femmes indigènes. Seulement 14 % proviennent de femmes européennes et 16 % de femmes asiatiques.

    En additionnant les pourcentages de femmes, nous obtenons que 70% des mères qui ont donné naissance à la population brésilienne sont africaines et indigènes – mais 75% des pères sont européens. La raison remonte aux années de la colonisation portugaise au Brésil. Le viol de femmes esclaves noires et autochtones était la règle.

    L’exploitation violente et l’extermination massive ont également fait que les hommes autochtones n’ont laissé presque aucun descendant – ils ne représentent que 0,5 % du génome de la population, alors que les femmes autochtones en représentent 34 %. « Ce qui s’est passé, c’est que nous avons tué ou soumis les hommes et violé les femmes », explique Tábita Hünemeier de l’Institut des biosciences (IB) de l’Université de São Paulo, qui étudie la génétique des populations et est l’une des coordinatrices du projet.

    De tels chiffres ne sont pas nouveaux pour la génétique. « C’est la norme latino-américaine », dit Hünemeier. Il en va de même pour la population de pays comme la Colombie et Cuba, qui ont également connu la colonisation ibérique. D’autres études génétiques menées au Brésil, qui n’analysent que le chromosome Y et l’ADN mitochondrial, ont montré la même tendance depuis les années 2000.

    En plus de mettre en lumière les atrocités historiques, le génome des premiers volontaires du projet a également révélé quatre millions de nouvelles variantes génétiques, qui ne sont pas enregistrées dans d’autres banques de gènes internationales. Une autre cartographie génomique récente, réalisée uniquement avec des personnes âgées brésiliennes, a montré deux millions de nouvelles variantes.

    Tlaxcala, 10 jan 2021

    Tags : Brésil, colonisation, esclavage, racisme, exploitation sexuelle, viol,

  • L’Occident vu par un ancien colonisé

    Je republie ce magnifique texte, plein de vérités en marg du débat sur le séparatisme musulman,

    qui m’a été envoyé par une chère personne. Merci à elle !

    Quand ils font la guerre, elle devient mondiale.

    Quand ils ont une opinion, elle est internationale.

    Quand ils s’expriment, ils le font au nom de la communauté internationale.

    Quant à leurs valeurs, elles sont universelles.

    Quand ils ont une crise, elle est mondiale.

    Quand ils parlent d’eux c’est une langue.

    Quand ce sont les autres c’est forcément des dialectes.

    Leurs fruits ont des noms du genre pomme, abricots, pèche. Ceux de l’Afrique sont exotiques, sauvages.

    Ils se sont installés de force en Amérique, au Canada, en Australie, en Afrique du sud, Amérique du sud et ils nous traitent d’immigrés.

    Lamentable !

    Quand ils viennent chez nous ils disent qu’ils sont expatriés et quand c’est nous qui allons chez eux ils nous traitent d’immigrés. Mesquinerie quand tu nous tiens.

    Ils disent d’eux qu’ils sont en situation irrégulière dans un autre pays.

    Et quand il s’agit de nous, ils disent que nous sommes des sans papiers, des clandestins.

    Quand ils s’attaquent à l’occupant, ce sont des résistants.

    Et quand nous on s’attaque à l’occupant, nous sommes des terroristes.

    Ils sont les seuls à pouvoir se doter des bombes atomiques et bizarrement ce sont les autres qui fabriquent et utilisent des « armes de destruction massive »

    Quand ils les combattaient il y’a à peine un demi siècle, on les appelait homosexuel, pédé.

    Et maintenant qu’ils les acceptent on les appelle gays.

    Quand ils croient en Dieu, le monde entier doit croire en Dieu.

    Et maintenant qu’ils n’y croient plus, le monde entier devrait accepter le mariage entre deux personnes de même sexe. Croire en Dieu est devenu ringard’.

    Quand on se met tout nu avec un cache sexe, nous sommes des sauvages.

    Et quand c’est eux, ils font du naturisme.

    Quand nos femmes se voilent, nous les opprimons. Quand les leurs se voilent, ce sont des saintes (sœurs).

    Quand ils y régnaient, on parlait de noble art.

    Depuis que nous les terrassons, on parle de boxe tout court.

    Quand ils nous prêtent de l’argent, ils parlent d’aide. Quand ils viennent nous piller, ils nous parlent de partenariat ou d’accord de partenariat.

    Quand ce sont eux qui le font, c’est du lobbying.

    Quand c’est nous, c’est de la corruption, du clientélisme, du népotisme.

    Ils traitent nos scarifications (marque de reconnaissance ethnique) de sauvage. Aujourd’hui ils pratiquent le tatouage à outrance et c’est devenu de l’art.

    Ils disent chez eux que la femme est plus libre, mais ils oublient que le corps de la femme se vend en vitrine à Amsterdam et aujourd’hui pour une pub de yaourt on a droit à un sein nu. Quel culot !!

    Saluons l’homme Blanc comme il se salue lui-même dans le miroir.

    Pas pour notre salut, mais pour celui de son nombril.

    Source : Mediapart

    Tags : Occident, Tiers Monde, Afrique, colonisation, lobbying, spoliation, pillage, homme blanc, noir, esclavage, migration, émigrés, expatriés,

  • Le véritable mal de la Guadeloupe

    Le mal dont souffre la Guadeloupe, n’est pas la covid-19 mais le colonialisme.

    Si le peuple guadeloupéen était maître de ses frontières et de ses terres, il aurait pu prendre des mesures aussi strictes que la Barbade ou la Dominique et ne serait pas dans la situation actuelle.

    Des années qu’on endoctrine nos frères dans un nationalisme français stupide qui voudrait les faire remercier la France d’être encore colonisés pour finir sacrifiés sur l’autel du tourisme national! Que dieu et les ancêtres veillent sur eux et Vive la lutte independentiste guadeloupéenne.

    Source : La Question Noire

    Tags : France, Guadeloupe, colonialisme, colonisation, esclavage, exploitation, indépendance, liberté, lutte,